• il y a 8 mois

Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 - Bonjour Catherine. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02 - Vous nous parlez d'Emmanuel Macron ce matin Catherine, il était hier le président à Bergerac,
00:07 entouré de Bruno Le Maire et de Sébastien Lecornu, son ministre des armées,
00:10 sur le site de l'entreprise Eurenco, c'est le leader européen, suédois, des poudres et explosifs.
00:17 - Oui, vous vous souvenez lors de ses voeux, Emmanuel Macron n'avait qu'un mot à la bouche,
00:21 "réarmement". Eh bien nous y sommes, les dépenses militaires augmentent.
00:25 Nous ne sommes plus au joli temps où il était question de se partager les dividendes de la paix.
00:29 - Le site explosif de Bergerac avait été démantelé en 2007, faute de commande,
00:34 mais le conflit en Ukraine a été une accélération de croissance.
00:37 Relocaliser la production en France, créer des emplois, ça il le faut, oui,
00:43 quant en d'autres se sont fragilisés, on l'a vu.
00:45 Le pétrolier américain ExxonMobil vient d'annoncer la suppression d'ici l'an prochain
00:50 de 677 emplois sur 850, presque tout le monde, à Port-Jérôme, en Seine-Maritime,
00:56 ce qui est une catastrophe. Donc à Bergerac, une nouvelle usine sortira en 2025,
01:01 capable de produire 1200 tonnes de poudre pour eau bu par an,
01:05 beaucoup de travail pour des ouvriers, et on a vu un président casqué, tout sourire,
01:09 poser une première pierre sur un mur de parpaing, haut de 80 cm et long d'un mètre cinquante,
01:15 et on a bien vu qu'il n'est pas un artiste de la truelle,
01:18 mais il serait inconvenant de le lui reprocher.
01:21 - Oui, visite hautement symbolique Catherine, et à plus d'un titre.
01:25 - Oui, parce que tous les dirigeants de l'industrie française de l'armement s'étaient déplacés,
01:29 et ils étaient là pour entendre le message présidentiel.
01:32 Il faut aller vite et fort en janvier lors de ces vœux aux armées,
01:35 Emmanuel Macron justement les avait fustigés.
01:38 Une forme d'engourdissement satisfait disait-il,
01:42 mais voilà, nous sommes entrés en économie de guerre, partout en Europe les dépenses militaires augmentent.
01:47 - Alors il y avait un autre message, alors que la France cumule les déficits,
01:50 c'est bien, il y a eu des bruits sur le tirage qu'il y avait entre l'Elysée et Bercy,
01:55 Bruno Le Maire ferait une communication trop anxiogène Catherine.
01:59 - Oui, trop anxiogène, qui panique, l'Elysée le reprochant même
02:03 d'en profiter pour faire la pub sur son nouveau livre "La Voix Française"
02:06 où entre nous il prend ses distances sur ce qui est fait aujourd'hui.
02:09 "Bruno, mais enfin tu es là depuis sept ans", lui aurait lancé le président.
02:12 Mais à Bergerac, le président a voulu étouffer les choses, la querelle,
02:15 et à Quilante, pas de querelle,
02:18 parce qu'il n'y en a jamais eu, il n'y a pas de désaccord dans la République française,
02:22 a-t-il dit, parce qu'il n'y en a jamais eu, parce que ça ne marche pas comme ça,
02:25 et puis ce n'est pas la manière dont on travaille depuis sept ans,
02:28 et de fait, le ministre a mis en musique la politique voulue par le président.
02:32 - Voilà, et Emmanuel Macron a dit "notre ligne est simple et cohérente".
02:36 - Oui, son explication des déficits français abyssaux,
02:39 eh bien un choc conjoncturel l'an dernier,
02:41 le déficit s'est dégradé et la croissance attendue en 2024 est plus faible.
02:46 "Est-ce que notre stratégie est mauvaise ?" interroge-t-il,
02:48 et le répond "non, elle produit des résultats, regardez le chômage".
02:52 En tout cas, pas question de céder à cette maladie française,
02:54 l'augmentation des impôts, ça l'hypothèse est rejetée,
02:57 et là, sur ce point, entre les deux hommes, il n'y a jamais eu de désaccord,
03:01 et s'il y en a, c'est avec une partie de sa majorité qui est favorable,
03:04 elle, c'est son aile gauche, qui n'est pas majoritaire,
03:06 et qui est incarnée par Elisabeth Borne, Clément Brune, Sacha Houllier,
03:10 et même la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brune-Pivet.
03:13 - Mais sur les déficits, Catherine, tout le monde est coupable.
03:16 - Oui, parce que les Français ne consomment plus,
03:18 l'argent est trop cher, la Banque centrale européenne maintient des taux trop élevés,
03:22 il y a eu une chute de l'immobilier,
03:24 ils n'ont pas confiance en l'avenir, la preuve,
03:27 le taux d'épargne n'a jamais été aussi haut.
03:29 - Mais pour résumer le message du président,
03:31 c'est qu'à quelques semaines des élections européennes,
03:33 puis des Jeux olympiques, il convient d'être optimiste.
03:36 - Oui, d'abord c'est dans la nature du président,
03:38 et c'est même un devoir au fond,
03:40 mais on est avec la réindustrialisation, le défi budgétaire,
03:44 on s'interroge comment on va réussir à tout financer.
03:47 Mystère. En tous les cas, une chose est sûre,
03:49 encore le président, ça ira mieux demain,
03:51 c'est la meilleure des méthodes Coué.
03:53 Mais c'est quand, demain ?
03:54 Dis papa, c'est quand qu'on arrive ?
03:56 Patience, patience.
03:57 Un jeune conseiller de l'Élysée a eu cette formule devant les journalistes,
04:01 la confiance se gagne en gouttes et se perd en litres.
04:05 Rassurant ?
04:06 Franchement, pas forcément.
04:07 Oui, on est d'accord avec vous.
04:09 Signature Europe 1Katrine et merci beaucoup Katrine.

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