Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00 Mais d'abord, comme tous les vendredis sur Europe 1, Catherine Ney est avec nous. Bonjour Catherine.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Catherine, quelque chose vous a frappé cette semaine, c'est combien le président Macron est en grande forme ?
00:10 Oui, je ne suis pas la seule à l'avoir constaté, c'était flagrant lors de la cérémonie d'hommage à l'amiral de Gaulle dans la cour des Invalides.
00:17 Oui, il avait rajeuni. Une sorte de contentement n'imbise son visage, plus arrondi, alors qu'il lui arrive d'avoir les traits tirés quand il part le 14h du rang,
00:26 comme au salon de l'agriculture par exemple. Là, il change de tête, s'éjoue pas derrière les oreilles, le profil se fait plus aquilin.
00:32 Il est autre, il est un homme exténué. Mais mercredi, le ciel était bleu au-dessus des Invalides et l'acteur était au sommet de son art.
00:40 Perfection de la mise en scène, marche lente, menton levé, silhouette droite, musculeuse et svelte.
00:45 Un discours prononcé cette fois sur un ton sobre et non religieux, comme cela lui arrive parfois.
00:50 Vous savez, son registre archiprêtre de la chapelle Sixtine. Mais l'on sentait aussi qu'il y avait un plaisir d'être soi qui venait d'autre chose.
00:59 - Alors, de quoi donc ?
01:00 - Mais vous savez, le président est quasi chaque jour en première ligne. Il se montre, parle sur tous les sujets. Les ministres sont tétanisés comme privés d'oxygène.
01:08 Évidemment, cet activisme est lié à ce qui est pour lui une tragédie. L'impossibilité politique de survivre après 2027 puisqu'il ne peut pas se représenter.
01:17 Alors plus il se rapproche de l'échéance, plus il s'exalte et répond présent à tout.
01:22 Encore 5 minutes, monsieur le bourreau du temps qui passe. Emmanuel Macron a été réélu sans programme.
01:28 Il en avait un, mais on ne l'a pas su parce qu'il n'a pas fait campagne. On a juste su sa proposition de retraite à 65 ans.
01:34 Réélu, que faire sans majorité ? Pas de projet. Mais là, il y a un fait nouveau désormais.
01:40 Pas de projet, mais un objectif qui cette fois le transante. Un rôle premium qu'il sait lui-même créer.
01:47 Être le lanceur d'alerte sur les dangers à venir si l'Ukraine s'effondrait.
01:51 Il a bousculé ses homologues européens, mais son rien n'est exclu.
01:55 Qui les avait tant choqués, sous-entendu des troupes au sol, a provoqué un débat dans tous les pays européens.
02:02 Et voilà que la lucidité commande d'être pessimiste. Aujourd'hui à Bruxelles, Conseil de guerre de l'Union Européenne, il n'y est pas pour rien.
02:09 Oui, il faut préparer la guerre pour faire la paix. Aucun de ses prédécesseurs n'a été confronté à ce péril-là.
02:15 Et cette conjoncture, peut-être tragique, fera peut-être de lui qu'il laissera un nom, une trace dans l'histoire.
02:21 D'où sa grande forme, dites-vous Catherine, et il le montre avec une photo diffusée sur les réseaux sociaux, lui en train de boxer.
02:28 Ah oui, une photo superbe en noir et blanc, comme le film "Raging Bull" avec Robert de Niro, un des meilleurs films sur la boxe.
02:34 Et lui, le président, visage déformé par l'effort, en tapant sur le sac de frappe, muscles saillants.
02:39 Un message à Poutine, sûrement, vient donc me chercher. Mais vous l'avez compris, ce n'est évidemment pas une photo volée.
02:45 Alors Emmanuel Macron en forme, mais il s'inquiète tout de même des déficits qui dérapent.
02:49 Les agences de notation risquent de dégrader la note française, d'où une réunion puis un dîner à l'Elysée.
02:55 Oui enfin, il s'inquiète, mais pas trop. Alors d'ailleurs, ses commençaux l'ont attendu jusqu'à 21h45. Il est toujours en retard.
03:01 Alors, le président est-il un dépensier ? Oui, il se promène rarement sans son carnet de chèques.
03:06 C'est son côté socialiste, ironise un conseiller de Bercy. Mais alors, où en est la France ?
03:12 Entre 2017 et 2019, les finances publiques étaient rétablies autour de 3%.
03:18 Mais arrivent les gilets jaunes, coûte 16 milliards d'euros.
03:21 Le Covid, et le coût à quoi il en coûte, coût global estimé, 400 milliards d'euros.
03:26 La guerre en Ukraine, avec la crise énergétique, plus de 80 milliards de boucliers tarifaires.
03:32 La France a été le pays le plus généreux. Arrêt du bouclier fiscal, cri d'orfraie de l'opposition.
03:38 Mais il a fallu aussi contrer les méfraies de l'inflation, d'où encore des dizaines de milliards d'aides.
03:44 Comment sortir de la perfusion étatique quand il y a tant de Français qui en profitent et en exigent ?
03:50 Bon, 10 milliards de réduction sont déjà actés, c'est pinote, s'il en faudrait 20 milliards a dit le président lors du dîner.
03:56 Mais en réalité, aucune décision n'a été prise. Son mot d'ordre, pas de panique à la veille des élections européennes.
04:03 Mais comme c'est étrange, Bruno Le Maire vient de publier un livre, "La Voix française",
04:07 où il fustige l'État-providence et milite pour une plus grande rigueur économique.
04:12 On s'interroge, un vœu pieux ou une pique en douce au président ?
04:16 Merci beaucoup Catherine Ney, je vous aurais bien écouté encore 5 minutes de plus, très volontiers.