Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00Mais comme tous les vendredis, Catherine Ney est avec nous, bonjour Catherine.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Les premiers sondages sur les intentions de vote cristallisent les rapports de force en lice pour ces législatives,
00:11mais sans esquisser de projections en siège.
00:13On voit que c'est un match qui va se jouer à trois.
00:15On a 35% d'intentions de vote pour le Rassemblement National.
00:1939.
00:1939, ça dépend des sondages en fait.
00:21Ah bon d'accord.
00:2229% pour le Front Populaire, 22% pour le Camp Macroniste, ça c'est le sondage IFOP qui est publié par le Figaro ce matin.
00:29Est-ce qu'on y voit un peu plus clair ?
00:30D'abord écoutez, on parle beaucoup du nez de Mbappé, mais avec la dissolution,
00:34le boxeur Macron nous a envoyé un sacré direct dans la mâchoire.
00:37Alors on le voit bien, les gens sont groguis, ils comprennent pas.
00:39Comme lui ont dit les enfants, dis donc pourquoi t'as dissolu ?
00:42Donc on est inquiets, en colère, c'est le grand désarroi.
00:45On a envie de le claquer, mais à la fois on se dit quid de la suite.
00:49Le clan macroniste est presque revigoré avec ses 22%.
00:53Oui, ça vient après les 14% européennes, alors c'est presque un rayon de soleil.
00:57Le président est absent sur les affiches, Ensemble pour la République,
01:00l'unique thème c'est reconduire Gabriel Attal à Matignon.
01:04Élise et moi, dit celui qu'Emmanuel Macron appelle mon petit frère,
01:08il y a tout de même un espoir, c'est que dans les duels,
01:10dans l'hypothèse de duel, rassemblement national ensemble,
01:14et bien les électeurs choisiraient ensemble, dit que citent les sondages.
01:18Mais on voit bien qu'en ces temps, le parti du président ne s'est pas du tout organisé
01:21pour faire campagne, parce qu'il n'a jamais fait campagne.
01:24Et du coup, Rachida Dati est la ministre la plus demandée par les candidats,
01:27elle multiplie les déplacements.
01:28Bruno Le Maire lui aussi est très actif, mais sur un seul thème.
01:31Il reconnaît que tout n'allait pas bien économiquement, la dette et tout ça,
01:35mais il assure que ça serait tellement pire avec les autres.
01:38Un bonheur négatif donc, reconduire l'exécutif avec toujours le même président.
01:43Le Rassemblement National, lui maintenant, réinvente la force tranquille.
01:47Oui, c'est le slogan qui avait fait élire Mitterrand.
01:49Alors vous l'avez vu, Jordan Bardella avec ses airs de bon jeune homme
01:52qui est mis de côté.
01:53Même pas trentenaire est déjà vêtu comme un cinquantenaire responsable.
01:57Jamais de verbe haut, une autorité naturelle indéniable.
02:00Et sur le recouloir, avant d'agir, on fera un audit.
02:03La retraite à 60 ans va prendre son temps.
02:05Candidat natural de sa famille, il pourrait aller à Matignon.
02:08Et il ira, dit-il, que s'il a la majorité absolue.
02:11Il a raison, parce que sinon, il se prendrait une motion de censure dans les 48 heures.
02:15Mais la gageure est possible.
02:16Avec 19%, le RN avait obtenu 89 députés en 2022.
02:21Avec 39%, il pourrait obtenir la majorité absolue.
02:25Alors question, grâce à l'alliance avec Ciotti, mystère.
02:28Mais un groupe pléthorique n'assure pas une sélection de ministres capables
02:32sous la houlette d'un néophyte premier ministre.
02:35Alors Marine Le Pen n'exclut pas de solliciter des personnalités extérieures.
02:40Mais dans ce cas, un gouvernement pour le 14 juillet s'est exclu.
02:44Alors donc, le président va se retrouver seul pour le 14 juillet,
02:47qui aura lieu à Venue Fauche cette année.
02:49Alors, un gouvernement pour les Jeux Olympiques, même pas sûr.
02:52Et si jamais le président héritait d'une chambre ingouvernable ?
02:56Que de mystère.
02:57Que de mystère.
02:58Quid maintenant du Front Populaire ? Lui aussi que d'incertitude.
03:01D'abord, il n'a pas de candidat naturel à Matignon, parce que Mélenchon écrase tout.
03:05Mais enfin, le Front Populaire n'est pas synonyme de durée.
03:08On l'oublie, mais en mai 36, Léon Blum arrivait avec ses 15 jours de congé payés,
03:13si bienvenu, ça c'est vrai.
03:15Le travail qui était de 48 heures par semaine passait à 40 heures payées 48.
03:19Il nationalisait les industries d'armement,
03:22mais la conjonction de ces deux décisions a fait que la France n'a pas pu se réarmer face à l'Allemagne.
03:27Les salaires ayant augmenté de 15%, les industries périclitées, le chômage augmenté.
03:32Et Léon Blum démissionnait en mai 37, ce qui veut dire un an plus tard.
03:37Mais en 81.
03:38Les 110 propositions de François Mitterrand, c'était 1936 à la puissance 10.
03:43Les caisses étaient pleines, mais on ouvrait toutes les vannes de la dépense,
03:46tous les salaires, les allocations, la retraite à 60 ans.
03:50On nationalisait à 100% 39 banques, 11 groupes industriels, coûte plus de 100 milliards.
03:58Mais un an plus tard, comme c'est étrange, c'était le premier plan de rigueur,
04:02la deuxième d'évaluation, suivi d'un deuxième plan de rigueur en 83,
04:06et en 84, Mitterrand, alors là, retour d'un voyage aux Etats-Unis,
04:11se métamorphosait en président plus libéral que moi, tu meurs,
04:14Fabius remplaçait Moreau en 86, la gauche perdait la majorité.
04:18Alors vous pensez bien que le Front populaire, version 2024,
04:22retour à 81, ce qui fait 43 ans parce qu'on ose dire 36 après 88 ans,
04:27dans un pays qui ne vit que grâce, à l'emprunt avec 3100 milliards de dettes.
04:32Alors conclusion, on ne sait pas où on va, mais on y va.
04:36Signature Europe 1, Catherine Ney, merci beaucoup Catherine.