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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Aujourd'hui Catherine Ney est avec nous, bonjour Catherine.
00:02Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04Catherine Michel Barnier répondait hier pendant une heure aux questions de Caroline Roux sur France 2.
00:09Il veut ramener le déficit, le Premier Ministre, à 5% l'an prochain
00:13avec plus de 60 milliards d'euros d'efforts demandés aux Français,
00:16d'où un tiers via des hausses d'impôt ciblées.
00:18C'est une annonce inédite par son ampleur Catherine.
00:21Oui d'ailleurs tout est inédit aujourd'hui, voyez le compte rendu du Conseil des ministres ne se fait plus à l'Elysée
00:27mais dans une salle dédiée à mi-chemin entre l'Elysée et Matignorque,
00:31la 5ème République, là on prend un sacré coup du jamais vu.
00:35Ce n'est pas une cohabitation dit Michel Barnier, le Président Préside, on l'a vu, un peu ponce-pilates,
00:40un peu poils à gratter aussi, c'est nouveau,
00:43et le Premier Ministre gouverne.
00:45Le patron c'est moi dit-il, mais d'ailleurs qui aurait envie d'être à sa place à part Lucie Castet
00:50avec un mur de la dette qui peut se transformer en tsunami qu'il faudrait théâtre chaud avec peu de moyens
00:55et surtout l'exigence de ne jamais sacrifier l'avenir au présent.
00:59Avec une majorité relative, ce bloc central un peu plus gros que les deux extrêmes
01:03et qui compte beaucoup de macronistes récalcitrants,
01:06un Gabriel Attal et un Gérald Darmanin qui ne lui feront pas de cadeaux parce que la rancœur est mauvaise conseillère.
01:12Peur de Madame Le Pen lui ? Mais je ne négocie pas avec elle, dit-il, elle représente des millions de citoyens, respect.
01:19Mais l'arithmétique est là, avec 126 députés plus les 17 d'Éric Ciotti,
01:23elle n'a pas la majorité pour me faire tomber, il le dit, ça n'est que si la gauche et l'ERN s'associent que je quitte mes fonctions.
01:29En fait ce qui vous semble le plus inédit c'est lui, c'est Michel Barnier lui-même.
01:33Ben oui c'est parce que ce qui frappe c'est sa sérénité, il apparaît bien calé sur son fauteuil,
01:38oeil bleu, belle mine, tranquille, alors qu'on attend de lui qu'il mette un terme à un demi-siècle de ce mal français,
01:44l'addiction collective à l'argent public, une schizophrénie nationale et il n'a que 15 jours, dit-il, pour construire le budget.
01:51Si certains ont des solutions, je suis ouvert, et il a des pistes, mais il nous la joue, vous savez le Churchill,
01:57qui fait avaler son ordonnance avec de la camomille,
02:00parce qu'il faut relire ses notes pour voir qu'il a vraiment lancé des pistes qui risquent de faire du grabuge
02:05dans la fonction publique, avec des suppressions d'emploi chez ceux qui ne sont pas en relation avec le public,
02:10et on ne remplacera pas les gens qui partent à la retraite,
02:13avec 57% de dépenses sociales, le plus haut taux des pays de l'OCDE,
02:19on peut mieux gérer, dit-il doucement, c'est que son caractère le pousse à s'avancer sans heurter, mais déterminé,
02:26qui s'y frotte si pique, on l'a vu, il ne manque pas d'autorité ni d'humour, mais lui, c'est la force tranquille, et ça c'est inédit.
02:32Et en revanche sur l'immigration, il vous a semblé en retrait le Premier Ministre ?
02:35Il faut dire que Caroline Roux lui a repluré sa phrase d'avant, vous savez quand il disait qu'il fallait traiter l'immigration avec fermeté et humanité,
02:42ce qui est un oxymore, qu'il n'a d'ailleurs pas repris dans son discours de politique générale,
02:47il avait glissé, mine de rien, pas mal de pistes, comme revoir des accords anciens, il pensait à l'Algérie, ou dire que la France devait choisir qui elle accueille.
02:55« C'est moi qui fixe la ligne », a-t-il dit hier soir, trouve-t-il que Bruno Retailleau, l'autre vedette de ce gouvernement qui n'en est pas richement doté,
03:03klaxonne peut-être un peu trop fort, oui, dirait-il comme lui que l'immigration n'est pas une chance, non, il ne le dirait pas,
03:10une phrase que les Français ont appréciée, pourtant lui préfère répondre que ça peut être une chance s'il a à France accueil des vedettes, des grands sportifs,
03:19alors que la France, hélas, recueille en pourcentage les immigrés les moins qualifiés.
03:24Il dit aussi qu'il faut renvoyer ceux qui n'ont pas le droit de rester chez nous, sécuriser les cartes vitales pour éviter les abus, mieux gérer l'AME,
03:31mais pour l'instant, contrairement à Bruno Retailleau, il n'envisage pas de loi sur l'immigration.
03:37Le ministre de l'Intérieur l'agacerait-il ? C'est que lui, quand il parle, il percute avec des formules abruptes, d'où la polémique stupide sur l'état de droit,
03:44mais c'est en réalité le choc de deux tempéraments aux antipodes, animés par la même ambition de bien faire.
03:51Le Premier ministre juge qu'il faut apaiser, faire beaucoup avec peu et être avare de parole, mais c'est un fait,
03:58le duo Barnier-Retailleau vient de s'installer comme le tandem phare du gouvernement.
04:03Signature européen, Catherine Ney. Merci beaucoup, Catherine, pour votre lecture si fine de l'actualité politique.
04:09Je vous rappelle la principale information de cette...

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