• il y a 3 mois

Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.

Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Pour l'heure, nous avons le plaisir de retrouver, comme tous les vendredis sur Europe 1, votre signature Catherine Ney. Bonjour Catherine.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07Alors la fumée blanche est-elle en vue Catherine ? Nous devrions avoir le gouvernement barni avant dimanche.
00:13Déjà des noms circulent, on a hâte d'avoir votre regard sur la situation politique Catherine Ney.
00:17C'est déjà une première victoire d'avoir cette équipe pour le Premier ministre.
00:20Oui parce que mercredi, figurez-vous que le Premier ministre a menacé de claquer la porte, oui, de démissionner.
00:27Il est allé voir le président, qui lui avait vendu une liberté totale pour composer son équipe, et qui finalement mettait des fatos à part coups.
00:36Il lui a dit, écoute, tu m'avais promis vraiment que tu me laisserais libre, c'est pas vrai, tu n'arrêtes pas de me harceler,
00:42et en plus tu trouves que ça ne va pas assez vite, et c'est vrai que pour un adepte de la procrastination,
00:46c'était quand même bizarre de demander à son Premier ministre d'aller vite.
00:49Et puis surtout, tu m'avais promis le soutien de ta famille politique, et c'est de là que partent toutes les pots de bananes.
00:56Alors il lui a dit, écoute, moi je n'étais pas demandeur, si je n'ai pas la liberté d'agir, je m'en vais.
01:00Bon, alors là, à bon intendeur, salut.
01:02Mais c'est vrai qu'à la manœuvre, pour essayer de lui tordre le cou, il y a d'abord eu le camp Macroniste,
01:07avec Gérald Darmanin, un homme qui est député, vous savez, le Premier ministre l'avait reçu pour le remercier de son travail.
01:12La sécurité du rang Légio, c'est pas rien, c'est une belle médaille.
01:16Mais il lui a fait savoir qu'il ne le prendrait pas dans son équipe, alors que lui visait le quai d'Orsay, et pourquoi ?
01:22Eh bien, question de confiance.
01:24Eh bien, c'est vrai, le Premier ministre n'a pas confiance en Darmanin, qui n'a jamais été sur sa shortlist.
01:30D'abord parce qu'il avait quitté les LR, et pour rejoindre le Président, il n'a pas toujours été bon camarade avec ses anciens amis.
01:36Puis, il sait qu'il a joué un rôle non négligeable dans la dissolution qui engendrait le chaos dont on n'est pas sorti.
01:43Bon, c'est peut-être même lui qui a inoculé ce virus dans la tête du Président.
01:47Furieux, Gérald Darmanin a mis le feu aux médias dès le lendemain, en déclarant sur les ondes qui s'opposeraient aux hausses d'impôts
01:53au gros sujet de crispation, alors que rien n'est décidé.
01:56En clair, il a voulu piéger le Premier ministre sur un motif noble dont il serait le héros, le défenseur, une grosse ficelle pas du tout appréciée à Matignon.
02:05Et puis, il y a Gabriel Attal, président du groupe EPR, le nouveau nom de renaissance qui veut peser, et même pire.
02:11Mais oui, l'ex-premier ministre est un homme déçu, frustré, le dit, qui en a gros sur la patate d'avoir dû quitter Matignon au bout de huit mois.
02:19La dissolution couperait, c'est le coït interruptus, alors il en veut beaucoup au Président et lui fera la guerre.
02:27Le point, d'ailleurs, met sa photo à la une avec ce titre, succession, vous avez tout compris.
02:32Et puis, Gabriel a aussi moyennement apprécié les pics de son successeur lors de la passation de pouvoir.
02:38Il l'a un peu cherché en donnant des leçons à quelqu'un qui a un pédigré autrement plus épais que le sien.
02:44Alors, on voit, c'est un homme vexé, la vexation est toujours mauvaise qu'on sait hier, mais il craignait aussi l'arrivée au pouvoir, autour de Michel Barnier, de l'État LR, comme on disait jadis, l'État RPR,
02:57et que Michel Barnier allait donner tous les postes à ses amis.
03:02Alors, ça rappelait curieusement la guerre, jadis, entre les UDF, c'est-à-dire la planète centriste de la droite,
03:09pour qui les RPR et autres gaullistes étaient comme une armée d'occupation qu'ils ne supportaient pas,
03:13et on se souvient des pics incessants, par exemple, de Président du Modem, qui était toujours très malveillant.
03:22Bon, mercredi, Gabriel Attal avait pris rendez-vous à Matignon et voulait venir à Luite pour lui faire la leçon et pour dire, voilà, c'est nous, on veut les meilleurs postes.
03:30Bon, Michel Barnier a dit niette et il a réuni tout le monde le jeudi.
03:34Et ça allait très mal à ce moment-là, ça risquait de virer à pile ou face.
03:37Et bien non, curieusement, ça a été l'accalmie. Tous les représentants du Bloc central ont répondu à l'invitation,
03:44et là, changement de climat, on se calme. Le Premier ministre leur a bien rappelé, moi je veux m'engager pour le pays, qui va très mal, on est venu me chercher,
03:52ou on y va ensemble ou je m'en vais. Alors chacun est passé à confesse pour dire que l'échec serait collectif,
03:58qu'il fallait recouvrer l'esprit de responsabilité, parce que le moment est grave, que les Français ne nous le pardonneront pas.
04:04Et l'annonce de la composition du gouvernement, 38 ministres, dont 16 pleins, sur lesquels il y a 3 LR seulement, mais 7 macronistes et un représentant pour chacun des autres,
04:13a tout à fait calmé les choses. Le Premier ministre le dit, on ne peut pas faire de miracle quand le pays est aussi endetté,
04:20il va falloir agir ensemble, faire peu mais bien, pas à pas, comme en montagne.
04:25Mais c'est tout de même un scénario très inédit, parce que le Premier ministre, avant je dirais pas en cohabitation, mais avec une sacrée stéréo aux oreilles.
04:35D'un côté l'Elysée, qui va rester l'Elysée, et Gabriel Attal, bien décidé à l'emmerder autant qu'il le pourra.
04:45En un mot aussi Catherine, Laurent Wauquiez, dans cette histoire.
04:48Mais Laurent Wauquiez, il voulait l'intérieur. Alors, on savait qu'il ne pourrait pas y avoir et Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
05:00Et bien c'est Michel Barnier qui a choisi Bruno Retailleau, parce qu'il dit c'est un homme en qui j'ai confiance, et il a peut-être un peu moins confiance en Laurent Wauquiez, comme c'est étrange.
05:12Signature Europe 1, Catherine Ney. Merci beaucoup Catherine.

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