• il y a 5 mois

Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Il est l'heure de vos signatures du Vendredi dans un quart d'heure, le zapping politique signé Dimitri Vernet.
00:05Eugénie Bastier, elle nous parlera de Mediapart et d'une enquête signée par le journal en ligne de gauche.
00:12Pour qui ? Il y a trop de blancs, trop de bourgeois à l'Assemblée, mais surtout trop de blancs quand le racialisme fait son chemin dans la presse de gauche.
00:21On va voir ça dans 5 minutes aussi, la revue de presse d'Europe 1, signée Christophe Bordet.
00:24Mais tout de suite, comme tous les Vendredis, Catherine Ney est avec nous. Bonjour Catherine.
00:28Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:30Alors, le Rassemblement national, Catherine se voyait déjà au pouvoir. Grosse surprise, le second tour des législatives les a relégués en troisième position.
00:38Est-ce qu'un plafond de verre pèse sur le parti, un plafond de verre persistant ?
00:43Est-ce que Marine Le Pen, Catherine Ney peut arriver à l'Elysée dans trois ans ?
00:47Oui, grosse question. En tous les cas, souvenez-vous du 9 juin.
00:50Le RN était arrivé en tête aux élections européennes avec 31% des suffrages, 30 élus.
00:56Et Jordan Bardella, le vainqueur, avait parlé le 1er devant les télés pour se féliciter, bien sûr.
01:01Et demander quoi ? Emmanuel Macron d'organiser des élections législatives.
01:06On se disait, mais quoi ? Qu'est-ce qui lui prend ? Il fait le kéké ?
01:09Mais grosse surprise, dix minutes plus tard, le président, la mine sombre et le costume assorti annonçaient la dissolution.
01:15Un coup de boule dans la poitrine des Français qui n'ont toujours pas compris cette inexplicable décision.
01:21Le 30 juin, premier tour des législatives, le RN arrivait en tête dans 90% des circonscriptions.
01:27La carte des résultats projetait une France quasi couleur bleu marine et les militants marchaient sur l'eau.
01:33Jordan Bardella, lui, plané, tôt, en haut de l'affiche, il se voyait déjà Premier ministre et même en cohabitation.
01:40Faisant un succès si fort que les gens la crèmeraient debout.
01:43Les sondeurs promettaient un raz-de-marée, il y avait 300 triangulaires.
01:47Et ce qui a permis l'organisation du fameux front républicain.
01:51Oui, tous ces désistements, cascades de candidats de droite, de gauche, du centre pour préférer au RN son opposant,
01:57quelle que soit sa couleur, y compris LFI, aux cris de barrage au fascisme, aux héritiers de pétain.
02:02Des slogans qui marchent toujours puisque deux Français sur trois se disent inquiets de la venue au pouvoir du RN,
02:08malgré des années de normalisation avec la stratégie de la cravate dans l'hémicycle.
02:14Il fallait montrer qu'on savait se tenir, être responsable, respecter la démocratie, pas comme c'est LFI,
02:21cette bordélisation organisée.
02:23Mais le RN a donné aussi les bâtons pour se faire battre.
02:27Jordan Bardella, déjà en cohabitation, concédait des renoncements sur le social, qui était la marque du RN.
02:34Et puis la sélection des candidats laissés à désirer révélant une flopée de gens au profil ahurissant.
02:40Quelques extrémistes bien sûr, mais surtout beaucoup d'incapables.
02:43On note que tous ces gens ont conservé leur voix au deuxième tour.
02:46Morale de l'histoire, une formation qui coalise contre elle toutes les autres ne peut gagner.
02:52Mais le RN est néanmoins le premier groupe où 126 députés ont été élus sous la même bannière,
02:58contrairement aux nouveaux fronts populaires et à renaissance, qui sont des cartels de partis
03:02dans lesquels les rivalités personnelles s'opposent et déjà les dissensus idéologiques, on le voit, s'exacerbent.
03:08Alors Jordan Bardella donc n'ira pas à Matignon.
03:11Bien sûr, il a dénoncé l'alliance du déshonneur.
03:13Mais il est vrai que des électeurs de droite aient pu voter pour Alephi, voilà qui est terrible.
03:18C'est le parti de l'antisémitisme, de tweets délirants.
03:20Le dernier de Rima Hassan, elle dit que l'Algérie est la Mecque des libertés.
03:25Et puis il y a tous ces apprentis factieux, avec Katniss qui aurait toutes les raisons de se taire
03:29et qui a envisagé de marcher sur Matignon.
03:31Pourquoi faire ? Pour y installer de force Mélenchon ?
03:34C'est leur violence, leur aplomb, leur grossiété qui révulse.
03:37Jordan Bardella, lui, a raté son coup, quel que soit son talent.
03:41On voyait bien qu'à 28 ans, le bagage était trop mince pour une charge aussi énorme.
03:46Marine Le Pen l'a exfiltrée.
03:47Pour un moment, il va aller présider le groupe Patriote de Victor Orban au Parlement européen.
03:52Un choix qui va sûrement faire parler de lui dans les prochains mois.
03:55Alors revenons à la première question qu'on se posait.
03:57Marine Le Pen, est-ce qu'après tout cela, vous pensez qu'elle peut être élue présidente de la République en 2027 ?
04:02Déjà, dans trois ans, elle n'aura pas face à elle Emmanuel Macron.
04:06En 2022, 13 millions d'électeurs avaient voté pour elle.
04:10Un matelas qu'elle n'a pas retrouvé aux dernières législatives.
04:13Il y a cinq ans, elle avait 89 députés.
04:15Aujourd'hui, c'est 54 de plus.
04:17Ce qui veut dire qu'elle y a gagné beaucoup d'argent.
04:19Beaucoup pour mieux organiser sa campagne.
04:22Mais pour l'emporter au deuxième tour, vous savez, il faut 50%.
04:26Ce sera pour elle la troisième et dernière tentative.
04:29Des électeurs se diront-ils, c'est son tour.
04:32Le doute persiste, il faut le reconnaître.
04:34Question de compétences.
04:35Surtout là, elle ne fait toujours pas le plein.
04:37Signature Europe 1, Catherine Nès.
04:39C'était votre dernier édito de la saison.
04:41À la rentrée, ma chère Catherine.
04:43Bonnes vacances.

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