Dans C'est excellent, Judith Beller reçoit Sophie Tal Men, auteure "Les Cœurs Silencieux" (Albin Michel - 2024), et Nick Mallen, chanteur.
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00:00 Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
00:04 *Jingle*
00:07 Sud Radio 7 Excellent, Judith Beller.
00:09 Bonjour à toutes et à tous, c'est Excellent contente de vous retrouver pour notre rendez-vous du dimanche avec l'excellence française.
00:15 Ce soir dans l'émission qui crée le lien, on parle littérature et musique.
00:19 Elle aime introduire de la lumière dans les tableaux qu'elle décrit poétiquement
00:23 car Sophie Talman est une écrivaine qui nous raconte le cœur de nos vies, nos combats et nos espoirs.
00:28 Et c'est même sa marque de fabrique.
00:31 Ses livres se lisent avec gourmandise comme tout bon roman, dont le dernier que j'ai pour ma part eu grand plaisir à lire,
00:36 "Les cœurs silencieux", tout juste sorti chez Albin Michel.
00:40 Sophie Talman, c'est un plaisir de vous accueillir dans cet Excellent. Bienvenue.
00:44 Merci.
00:45 Il a sillonné le monde avec sa guitare, cherchant un sens à sa vie.
00:48 A son retour en France, Nick Malen se fait connaître du grand public grâce à "The Voice" aux côtés de Mika.
00:53 Son dernier single "Tu vas être papa" est bien plus qu'un banger pop, c'est une véritable ode.
00:58 A la natalité, déjà considérée comme la référence musicale de l'annonce de grossesse.
01:02 Et plus de 30 millions de vues sur TikTok, le tout à découvrir sur scène bientôt évidemment.
01:07 Une belle aventure qui commence. Nick Malen, bienvenue sur Sud Radio.
01:09 Merci.
01:10 Et puis cet Excellent, bienvenue chez vous.
01:12 Sophie Talman, le pitch pour nos auditeurs de votre tout nouveau livre, que je rappelle, "Les cœurs silencieux", qui est sorti au seuil.
01:23 Alors, grosso modo, Sarah, elle est infirmière, elle prend soin des autres au détriment d'elle-même, clairement.
01:28 Son beau-père Pedro perd la parole, donc elle devient sa voix.
01:31 Elle part à la recherche des membres de sa famille avec qui il est brouillé.
01:34 Donc Thomas, l'un de ses fils, qui n'est pas du tout d'accord, du moins au début, ou en tout cas presque partout dans le livre en fait, il n'est pas d'accord.
01:41 Est-ce que c'est bien résumé ?
01:42 Oui, c'est pas mal. Donc Pedro perd la voix à la suite d'un AVC.
01:46 Effectivement, il se retrouve mûré dans son silence, sans la possibilité même d'exprimer un son.
01:51 Alors justement, "Les cœurs silencieux", le titre de ce livre, on parle bien de l'impact du silence sur les relations, sur les destins de vos personnages, qui sont universels en fait, Sophie Tallman.
02:00 Oui, cette incapacité à dire ce que l'on ressent, et je pense que c'est assez fréquent de dire les choses, d'attendre aussi.
02:09 On se dit que la vie est longue et qu'on aura le temps de parler aux gens qu'on aime, de dire même "je t'aime".
02:16 Et puis même quand on a des choses à se faire pardonner, on se dit "ben voilà".
02:21 Ça arrivera un jour.
02:22 Ça arrivera un jour. Mais quand on se retrouve à la seconde près, sans voix, on se dit qu'il y a urgence.
02:27 Oui, c'est ça. Alors, ils se disent des tonnes de choses dans le silence, mais ça valait pas les mots.
02:32 Je vais la reprendre mieux, ils se sont dit des tonnes de choses dans le silence, mais ça ne valait quand même pas des mots.
02:37 Ça c'est la citation de Pierre Lemaitre dans "Alex" que vous avez choisi pour illustrer votre deuxième partie.
02:41 Finalement, c'est l'intégralité de l'histoire que vous nous racontez en fait, Sophie Tallman.
02:45 C'est vrai que moi, dans l'écriture, je m'intéresse beaucoup à nos silences, qu'en se regardant les yeux,
02:51 les émotions qui traversent, qui sont, je trouve, très sincères dans ce qu'on peut exprimer.
02:58 Ça s'appelle les mots bleus dans la chanson.
03:00 Oui, que vous citez aussi au départ du livre.
03:02 Et c'est ce qui m'intéresse beaucoup dans l'écriture, ces silences dans les dialogues.
03:06 On entend mieux la phrase quand il y a des silences, et même dans la vie, je trouve, quand il y a des silences, on entend mieux ce que l'autre nous dit.
03:13 Du silence n'est la parole en fait, c'est ça.
03:15 Tout à fait.
03:16 C'est-à-dire que c'est une vérité autant dans le théâtre que dans la musique, que dans la littérature, dans les arts en général.
03:21 Et la gestuelle.
03:22 Oui, et la gestuelle.
03:24 Nous, les êtres humains, on est fait de gestuelles, de mimiques, et ça m'intéresse beaucoup dans l'écriture.
03:31 Alors Sophie Tallman, ce Pedro, qui se dit qu'il aura justement toujours le temps de se rattraper auprès des siens,
03:37 il est tout à coup lui-même rattrapé par la fatalité de la vie, en fait, j'ai envie de dire, et c'est ça qui fait revenir à l'essentiel aussi.
03:42 Cette fatalité, cette mort proche potentielle.
03:44 C'est ça.
03:45 Dire "mais qui sont les gens les plus proches de moi que j'aime ?"
03:49 Et là il se rend compte qu'il est tout seul à l'hôpital, que les gens qu'il aime ne sont pas là, parce qu'il s'est brouillé depuis 20 ans avec eux,
03:56 et qu'il y a urgence à renouer avec eux, et du coup Sarah, sa belle-fille, qui est très empathique,
04:03 lui propose d'être sa voix et de partir à la recherche de ses proches, mais par contre, eux n'ont pas du tout envie de renouer.
04:08 Il y a aussi le sujet de cette Sarah qui se dévoue complètement à quelqu'un qui n'est pas son père par le sang,
04:14 donc elle a une recherche aussi de paternité, on imagine, ou en tout cas une volonté de rapprochement de cette famille qui n'a jamais vraiment existé.
04:20 Elle fait le lien avec ses mauvais communicants, parce que Pedro était mauvais communicant avant de perdre sa voix, mais son fils,
04:26 alors qu'il est écrivain, qu'il est très à l'aise avec le langage écrit, parce que c'est un langage,
04:33 et bien il est très mauvais dans la communication. Et elle, elle va faire le lien, parce que son pouvoir,
04:39 c'est justement la parole et d'arriver à faire le lien avec les autres. C'est pour ça qu'elle n'a pas choisi ce métier par hasard.
04:47 Et je voulais aussi rendre hommage à tous les soignants, aux infirmières.
04:52 C'est vrai que c'est un travail qui est difficile à l'heure d'aujourd'hui d'être à l'hôpital public,
04:57 d'avoir des horaires qui fluctuent, un week-end sur deux, un salaire pas très haut, avoir une vie perso.
05:06 Parce qu'elle se fait voler ses baskets et c'est un drame dans le poêle.
05:08 Avoir une vie perso, quand on est célibataire et qu'on est infirmière, et qu'on travaille un week-end sur deux je redis,
05:16 c'est pas facile. Et ça je voulais l'exprimer aussi.
05:19 Alors il y a aussi le questionnement de cet homme sur sa propre masculinité,
05:23 parce que tout d'un coup il devient dépendant ce Pedro, alors qu'au départ c'est un espèce d'éphèbe incroyable,
05:28 âgé, mais ça se voit pas, il est musclé, il est beau, il est gominé, etc.
05:31 Et puis là, tout d'un coup, il perd tout, il se retrouve dépendant à l'hôpital.
05:35 J'aborde aussi ce rapport au vieillissement, au corps.
05:39 Lui, il a une certaine pudeur ce Pedro aussi, puis il se retrouve dans un pyjama d'hôpital,
05:45 avec des soignants qui vont le toucher.
05:47 Et ça m'a intéressée de me mettre dans la peau du patient aussi.
05:50 Et puis quand il est allongé sur son brancard, il voit aussi le plafond qui défile.
05:55 Donc c'est un autre angle.
05:57 Et quand il est assis et que les gens viennent le voir, ils sont debout.
06:00 Et lui il est assis, et il aime pas ça Pedro, il a l'habitude d'avoir la ligne des yeux...
06:06 - Donc ça remet en question des essentiels en fait. - Complètement.
06:10 - J'ai vraiment abordé ça. - C'est ce qui est touchant aussi.
06:13 Et alors finalement, on parle aussi de cette importance de l'entourage qu'on considère comme une famille,
06:18 mais pas forcément toujours la famille directe.
06:20 - Moi je dis souvent, pour se reconstruire après un drame, pour aller mieux,
06:25 il faut être entouré des bonnes personnes.
06:27 Des fois c'est pas la famille les plus proches, ça peut être les amis.
06:31 Et moi je l'ai vu pendant la période du confinement avec mes patients qui n'avaient pas le droit aux visites.
06:35 - Oui parce que vous êtes neurologue aussi, chef de service à l'organe.
06:38 - Oui, c'est vrai que je me nourris aussi de mon métier pour raconter des histoires.
06:41 Et je suis pas allée chercher très loin pour ce personnage de Pedro.
06:44 - Vous vous êtes inspirée de patients que vous avez rencontrés dans votre autre vie.
06:48 - Tout à fait, ces patients qui à la seconde près n'ont plus un seul son qui sort,
06:52 et plein de mots dans la tête, je le vois bien, l'angoisse qui se lit sur les visages.
06:56 Et je me suis dit je vais en faire un personnage de roman, et c'est là que Pedro est arrivé.
07:01 Et je disais que pendant cette période de confinement, ces patients n'avaient pas le droit aux visites.
07:05 Et c'était terrible pour eux parce qu'on a vraiment besoin des autres.
07:09 - Du contact. - Voilà.
07:10 - Vous avez constaté effectivement que ces patients que vous aviez pendant le Covid,
07:13 est-ce que par exemple ça a accéléré la maladie d'être seul ?
07:16 Est-ce que c'est aussi lié que ça l'esprit et le corps ?
07:19 - Je dirais plutôt que ça ralentissait l'évolution, leur amélioration.
07:24 - Oui, c'est-à-dire qu'en fait le fait d'être triste ça n'aide pas à aller mieux.
07:27 - Complètement. - Tout simplement.
07:29 Et puis alors, il y a le rôle du père.
07:31 Alors c'est intéressant parce qu'on a Nick Malen aujourd'hui qui a fait une chanson sur la paternité,
07:35 sa jeune paternité lui, mais lui c'est un père qui finalement a plus ou moins tourné le dos à sa famille.
07:41 - Qui était très maladroit. - Voilà, qui était très maladroit.
07:44 Finalement la paternité il faut l'inventer quand on est un homme, contrairement aux femmes qui portent l'enfant.
07:50 C'est pas tout à fait le même positionnement.
07:52 Et ça aussi vous aviez envie de nous expliquer cette difficulté que peuvent avoir les hommes parfois
07:56 devant ce rôle de père qu'on leur impose par la voie naturelle j'ai envie de dire.
08:01 - Et qui peuvent être surpris aussi par leurs enfants.
08:04 Je spoil pas l'histoire mais il a deux fils très différents.
08:08 Dont un vraiment très différent.
08:11 Et avec des difficultés d'acceptation au départ.
08:15 Et je raconte ça très vite.
08:17 - Donc c'est aussi le rapport à ce que ça renvoie de nous-mêmes.
08:19 C'est-à-dire, pourquoi est-ce qu'il a des difficultés avec cet enfant ?
08:22 Parce que cet enfant lui renvoie une image de lui qui est une image peut-être plus faible
08:26 pour cet homme qui est si brillant.
08:28 Et donc ça lui pose un problème à lui-même.
08:30 Et c'est pas l'enfant qui lui pose un problème finalement.
08:32 - C'est pas l'enfant. Et il se rend compte qu'il a été très maladroit, il s'en veut.
08:36 Et c'est surtout le fait qu'il a été très mauvais communicant.
08:40 Qu'il a pas su dire des choses. Il est plein d'amour ce pédo.
08:44 Mais il y a une barrière entre le cerveau et la bouche là.
08:49 - Donc c'est le rôle de la parole, encore une fois.
08:52 Et donc le mot est peut-être moins important parfois que le silence.
08:55 C'est ça que vous nous dites encore. On revient là-dessus.
08:57 - Aussi. Les deux sont très importants.
09:00 Et il suffit d'un mauvais mot pour se brouiller pendant 20 ans.
09:04 - Oui c'est sûr. On a tous connu ça a priori.
09:07 - Couvoir des mots.
09:08 - Alors Nick, Malen, ce livre il résonne tout particulièrement.
09:12 J'ai pas fait exprès de vous mettre ensemble tous les deux.
09:14 Donc je rappelle quand même votre single aux 30 millions de vues sur TikTok, "Tu vas être papa".
09:19 Alors vous nous parlez de cette expérience justement que vous vivez actuellement.
09:22 Vous êtes un jeune papa.
09:24 Et ça a complètement changé aussi votre vision des choses.
09:28 On a envie de savoir un peu comment on se projette justement quand on n'a pas porté un enfant.
09:32 Et que tout d'un coup on se retrouve devant ce rôle qu'on doit assumer.
09:34 - Alors moi déjà je voudrais dire un mot sur le livre de Sophie.
09:37 C'est un thème qui me parle vraiment beaucoup.
09:39 Et je pense que ça parle à beaucoup de gens.
09:41 Parce que moi mon père a fait un AVC.
09:43 Et donc l'histoire m'a parlé forcément.
09:45 Et du coup il a perdu la parole aussi.
09:47 Il a toujours pas retrouvé 100% de ses capacités.
09:50 C'est vraiment quelque chose qui m'intéresse.
09:53 Et donc je vais me pencher vraiment sur le livre.
09:56 Et donc du coup moi je suis devenu père aussi récemment.
09:59 C'est vrai que ça a tout chamboulé.
10:01 Mes habitudes, la manière dont je vois la vie en général.
10:05 Et c'est vraiment quelque chose qui...
10:08 C'est une expérience.
10:10 C'est quelque chose je pense qui est unique.
10:12 Et je suis pas le seul à dire ça.
10:14 - Alors comment ça se passe ?
10:15 Est-ce que c'est complètement fantasmé jusqu'à ce que l'enfant arrive ?
10:18 Et que tout d'un coup vous avez cette prise de conscience au moment où c'est concret ?
10:21 Ou est-ce que pendant les 9 mois de la grossesse vous êtes déjà en train de vous projeter ?
10:27 - Non pas du tout.
10:28 Moi je pense que la prise de conscience elle est vraiment justement là.
10:31 - Quand le bébé arrive quoi.
10:33 - Quand il commence à marcher, il commence à grandir, il commence vraiment à créer.
10:35 - Quand il grandit, pas quand il est tout petit.
10:37 - Voilà c'est ça.
10:38 Parce que comme tu disais, un homme il doit créer ce lien qu'il a pas eu dès le début forcément avec la mère.
10:42 Et c'est vraiment au fur et à mesure que tu crées une relation avec ton enfant.
10:46 Et c'est ça la différence peut-être avec un homme et une femme.
10:49 - Et alors quand on a un papa qui est pas bien et qu'on devient père,
10:54 c'est pas simple non plus on imagine à gérer ça.
10:57 Comment on se construit en tant qu'homme ?
10:59 Vous vous projetez dans ce que vous avez vécu avec lui ?
11:01 - On va dire que ça m'a créé un peu de la colère.
11:06 Pas envers mon père mais envers justement parce que c'est plus du tout la même personne comparé à avant.
11:11 Et ça m'a fait un peu une frustration.
11:14 Y'a plus les mêmes discussions, y'a beaucoup moins de réactivité.
11:17 Et c'est ça qui est différent.
11:19 Donc après c'est sûr qu'il faut faire avec mais bon...
11:23 C'est comme ça un AVC c'est...
11:25 - Sophie Thalmann, vous qui êtes neurologue et qui avez vu beaucoup de gens souffrir d'AVC,
11:30 ce qu'on entend de Nick Mellen, c'est plus la même personne qu'avant.
11:33 Ça vous l'entendez souvent j'imagine ?
11:35 - Oui parce que beaucoup de choses passent par la parole.
11:38 Je sais pas quel type d'aphasie mais y'a des aphasies motrices
11:41 où c'est vraiment juste un mur entre le cerveau et la bouche.
11:45 - Et peut-être expliquer l'aphasie pour nos auditeurs.
11:48 - C'est des troubles du langage.
11:50 Donc y'a des aphasies où justement il manque de paroles.
11:54 Et on voit bien que tous les mots sont stockés dans leur tête
11:57 et qu'ils peuvent juste pas les prononcer.
11:59 Et y'a d'autres types d'aphasies, de troubles de parole,
12:02 où eux ils expriment des mots mais déformés.
12:05 Pas les bons mots en fait.
12:07 Et donc ça donne des gens qui parlent mais on comprend rien de ce qu'ils disent.
12:12 - Et ça devient des cœurs silencieux en fait ?
12:14 - Et ça devient dans les deux cas des cœurs silencieux.
12:17 - C'est un très beau titre, très très beau livre.
12:19 Et bien voilà, vous êtes bien sur Sud Radio, c'est excellent.
12:22 On va vous revenir tout de suite avec l'écrivaine Sophie Tallmen
12:25 et son livre "Les cœurs silencieux".
12:27 Ainsi que le chanteur Nick Malen et notamment son single "Je vais être papa".
12:30 Et bien c'est excellent, vous l'aurez compris. A tout de suite.
12:32 - Sud Radio, c'est excellent. Judith Beller.
12:44 - Merci d'être avec nous sur Sud Radio.
12:46 Je dirais même plus, c'est excellent.
12:48 Avec moi ce soir l'écrivaine Sophie Tallmen et son livre "Les cœurs silencieux"
12:51 sorti chez Albin Michel.
12:53 Ainsi que le chanteur Nick Malen et son single "Tu vas être papa".
12:57 Nick Malen, on vous écoute.
12:59 - Tu m'attendais à tout, tu ne sauras pas ça
13:04 Dans ta boitine, c'est son cœur qui bat
13:09 On pensait qu'à nous, maintenant à trois
13:14 Quand tu m'as dit "Tu vas être papa"
13:19 Papa, papa, papa
13:26 Tu vas être papa
13:30 Neuf mois plus tard, elle arrive
13:32 Tu tiens ma main, t'es si forte
13:35 Mon cœur part à la dérive
13:37 Quand la vie frappe à la porte
13:40 J'ai vu le temps me surprendre
13:42 J'ai vu ça m'y arriver
13:45 Jusqu'au moment de l'entendre
13:47 Jusqu'à réaliser
13:50 - La voix de Nick Malen sur Sud Radio.
13:53 On entend le titre single qui cartonne "Tu vas être papa".
13:57 Alors Nick Malen, quand même 40 millions de vues.
13:59 10 000 vidéos créées sur des plateformes comme Instagram, TikTok, YouTube, Shorts.
14:04 Il est clair que cette chanson a captivé un très large public.
14:07 Parce que c'est un sujet universel en fait.
14:09 - C'est des choses qui touchent tout le monde.
14:12 L'alternité, c'est vraiment sacré.
14:15 - Et c'est devenu un phénomène musical.
14:17 Alors est-ce que vous savez pourquoi ?
14:19 - Alors je pense déjà qu'il y a l'effet réseau sociaux.
14:23 Il y a l'effet réseau sociaux qui fait qu'aujourd'hui on peut vraiment
14:26 promoter sa musique via les réseaux sociaux.
14:28 Mais aussi il y a le thème.
14:30 - Et votre passage dans The Voice ?
14:32 - Non je ne pense pas que ça ait un rapport avec The Voice.
14:34 Mais je pense aussi que c'est vraiment le cœur qu'on y met quand on chante.
14:38 Parce que moi je chante beaucoup dans la rue.
14:40 Les gens me connaissent beaucoup parce que je chante dans la rue.
14:42 - Vous êtes un musicien itinérant à la base.
14:44 - Exactement, j'ai beaucoup chanté cette chanson justement dans les rues de Paris.
14:48 Et tout le monde a relayé et ça a fait un boom.
14:51 - Ça fait combien de temps que vous la chantez cette chanson ?
14:53 - Ça ne fait pas très longtemps, ça ne fait que trois mois.
14:55 Et donc du coup ça se passe super bien, c'est top.
14:58 - Donc vous continuez à chanter dans la rue, Mike Mallen ?
15:00 - Oui.
15:01 - Parce que c'est important, c'est le cœur de votre expression.
15:04 - Pour moi en tout cas la rue ça ne ment pas.
15:08 - Si ils n'aiment pas ça se voit tout de suite.
15:11 - Il faut capter les gens.
15:13 Et puis c'est mon ADN, même si je pense que j'ai un succès mondial,
15:16 je ferai comme Kezia Jones, je continue à aller faire des shows dans la rue.
15:19 - Kezia Jones il continue à jouer dans la rue ?
15:21 - Oui, moi je l'ai déjà croisé dans la rue.
15:24 - Et puis ça vous permet d'être proche des gens du public ?
15:27 - Exactement, il y a une proximité que tu n'as pas forcément sur scène devant des milliers de personnes,
15:30 qu'on retrouve vraiment dans la rue et puis tu es plus accessible aussi.
15:33 - Et puis ça plaît aux gens ça.
15:35 - Oui moi j'adore, je viens d'ailleurs de Montmartre, j'ai commencé comme ça.
15:39 - Oui parce que Montmartre c'est le quartier des artistes.
15:42 - Mon père est peintre d'ailleurs à Montmartre aussi.
15:44 - Il est sur la ville ?
15:46 - Oui sur la ville, il est venu de mes parents, je viens d'une famille de peintres.
15:49 - Donc famille d'artistes.
15:51 Alors "Tu vas être papa" on le disait, c'est une chanson très personnelle, très émotive aussi.
15:55 Vous nous parlez de votre propre expérience et finalement,
15:58 est-ce que ce n'est pas compliqué de se mettre nu comme ça,
16:01 de raconter son histoire, parce que tout le monde peut se l'approprier ?
16:07 - Le but dans une chanson c'est de faire passer un message
16:11 et je pense que ça dépend de la chanson,
16:14 mais le plus important c'est de faire passer des émotions et un message.
16:17 Et moi personnellement je n'étais pas prêt à être papa, c'est pour ça que j'ai fait cette chanson.
16:21 Justement pour dire que c'est quelque chose de magnifique
16:23 et que même si on a peur, ça vaut le coup.
16:26 Donc pour moi c'était ça, envoyer un message, vraiment, allez-y faites des enfants.
16:31 - Vous n'étiez pas prêt dans quel sens ? On peut en avoir un peu d'info ?
16:35 - On va dire que ça m'est un peu tombé dessus comme ça.
16:39 Ce n'est pas le projet, en tout cas à court terme, d'avoir un enfant.
16:44 - Et finalement vous êtes content ?
16:46 - Oui, mais j'ai l'impression que les hommes ne sont jamais vraiment prêts.
16:48 Ça arrive un peu comme ça généralement et ça nous tombe un peu sous le dessus
16:52 et puis on est en mode "bon allez pourquoi pas".
16:54 Mais moi personnellement j'avais un peu peur,
16:56 parce que j'ai une vie un peu de baroudeur, j'ai une vie d'artiste
17:00 et ce n'est pas forcément très compatible des fois avec une vie de famille.
17:03 Et donc c'est surtout de ça que j'avais peur.
17:06 - Donc pour vous la musique en fait c'est un moyen d'expression
17:09 qui vous pousse à partager une expérience personnelle,
17:11 pour être dans la véracité, c'est ça que vous nous dites ?
17:13 - Oui, pour moi au début la musique c'était un peu une purge de toutes mes émotions.
17:16 Ça me permettait d'évacuer toute la frustration
17:20 ou les émotions que j'avais enfouies en moi comme une thérapie en fait.
17:24 Et c'est pour ça que je pense que les gens ont accroché,
17:26 parce que quand je chantais ça sortait des tripes et ça m'empare.
17:30 La musique, l'art en général c'est des émotions.
17:33 - C'est fait pour soigner aussi, c'est ça ?
17:35 - La musique pour moi c'est un peu une thérapie,
17:37 mais que pour moi je pense que pour beaucoup d'autres gens.
17:40 - Pour beaucoup d'artistes.
17:41 - Et alors pourquoi ça passe par la voix ?
17:43 C'est ce que vous avez cherché tout de suite ?
17:45 Ou vous avez cherché les instruments ?
17:47 Vous avez la guitare mais...
17:49 - Je sais pas, la musique c'était pas forcément une passion pour moi.
17:52 À la base je voulais faire de la peinture.
17:54 Et finalement c'est venu à moi, je sais pas, comme ça.
17:57 - C'était une autre...
17:58 Il fallait que vous cherchiez votre forme d'expression artistique.
18:00 - Exactement, j'ai chanté et puis j'ai trouvé, je me suis dit c'est bon c'est ça.
18:03 - C'est-à-dire que vous avez la petite lumière qui s'est allumée.
18:05 C'est une histoire de passion en fait.
18:07 - C'est quelque chose vraiment, quand tu sens, quand t'as retrouvé quelque chose que t'aimes.
18:09 C'est quelque chose que tu le sais.
18:11 - Alors votre single "Tu vas être papa"
18:13 il est considéré comme une référence pour les annonces de grossesse.
18:16 Ça me fait beaucoup rire, je trouve ça génial.
18:18 Qu'est-ce que ça vous fait comme effet justement d'avoir ce public qui tout d'un coup...
18:23 C'est les femmes qui s'en servent en fait.
18:26 - Surtout qu'à la base j'ai pas du tout ce profil là.
18:28 J'ai vraiment un profil un peu de bad boy,
18:30 avec son blouse en cuir et tout.
18:32 - D'accord. C'est pas un style que vous vous donnez ça finalement ?
18:34 - Je sais pas, non.
18:36 Mais on va dire que j'ai toujours été un peu borderline.
18:39 - D'accord.
18:40 - Donc voilà quoi.
18:41 - Borderline c'est pas forcément bad boy ?
18:42 - Non, je suis très gentil. Je suis pas un bad boy justement.
18:45 - Et donc que ces femmes se servent de ce titre pour annoncer leur grossesse,
18:48 qu'est-ce que ça vous fait à vous ?
18:50 - Pour moi franchement c'est...
18:52 Je sais pas si c'était ça l'effet que je voulais.
18:54 Mais quand je vois ça je me dis "Waouh" c'est vraiment incroyable d'avoir touché
18:58 vraiment autant de gens par rapport à avec une chanson.
19:01 Et des fois on a des messages pour les tests de grossesse Clear Blue.
19:05 - Vous avez peut-être de venir à la musique de la pub en fait ?
19:08 - On sait jamais.
19:09 - On leur fait un appel, Clear Blue coucou, si vous voulez une super chanson pour votre pub.
19:13 On fait pas de pub à la radio normalement mais c'est pas grave.
19:16 Alors justement la mélodie aussi, elle est très accrocheuse.
19:19 Ça se répète et ça reste dans la tête.
19:23 La musicalité d'une chanson, est-ce que vous y pensez au départ ?
19:26 C'est-à-dire est-ce que quand vous écrivez, vous composez, vous dites
19:28 "il faut que ça soit accrocheur, il faut que ça soit comme ça"
19:31 ou est-ce que... comment ça se passe ? Les mots d'abord, la musique ?
19:34 - Pour vous dire la vérité, ça dépend par exemple pour cette chanson
19:36 parce que des fois pour une chanson on co-écrit.
19:38 On co-écrit, on n'est pas tout seul.
19:40 Donc par exemple pour cette chanson-là j'ai pas été tout seul.
19:42 On a travaillé avec Fabrice Haddad, avec Jane.
19:46 - Oui c'est votre label, on peut les citer d'ailleurs, allez-y.
19:49 - Et donc la chanson, on va dire que c'est un travail d'équipe sur cette chanson-là.
19:52 Et puis quand c'est des chansons par exemple personnelles,
19:55 moi je pense que c'est toujours bien d'être entouré,
19:58 d'avoir un avis différent.
20:00 - Vous écoutez beaucoup ce que disent les autres du coup ?
20:02 Sur vos créations ?
20:04 - En fait je pense que c'est important d'avoir des retours.
20:07 Parce que on peut faire de la musique que pour soi dans ce cas-là,
20:10 mais à partir d'un moment je pense que je me fie beaucoup...
20:12 - Il faut tester avant quoi.
20:13 - Ouais je me fie beaucoup à ce que disent d'ailleurs les jeunes ou les vieux.
20:17 En fait ça dépend de la génération mais pour moi c'est important de,
20:19 si on veut toucher un peu tout le monde,
20:21 d'avoir l'avis d'une personne plus âgée ou d'une personne très jeune.
20:24 - C'est un peu dangereux ça parce que des fois il y a des gens qui vont détester,
20:26 des gens qui vont adorer, c'est très subjectif quand même l'écoute en général.
20:30 - Ouais c'est vrai mais moi personnellement je pars du point de vue
20:34 où je fais de la musique pour moi personnellement,
20:37 il faut que ça me plaise.
20:38 Et si ça me plaît, après si ça plaît aux autres, tant mieux.
20:41 Mais moi je vois la musique aussi comme...
20:45 Tout, la création c'est aussi ça d'où passe le plaisir.
20:48 Donc d'aller en studio, d'enregistrer, d'écrire.
20:51 Et puis après la promotion et tout ça c'est autre chose.
20:55 - Alors Sophie Tammen, je rappelle votre roman "Les cœurs silencieux"
20:59 qui est sorti chez Albain Michel,
21:00 vous vous explorez les nuances de la paternité justement
21:03 et de ses relations familiales à travers les personnages de Pedro,
21:06 la réaction de Thomas, la projection de Sarah etc.
21:09 Quand vous écoutez Nick Malen parler,
21:11 j'imagine que ça résonne tout particulièrement pour vous.
21:13 - Complètement, oui ça résonne.
21:15 - Qu'est-ce que ça vous inspire ?
21:16 - Quand je t'entends parler,
21:18 c'est vrai que je m'y retrouve aussi dans la création.
21:21 Tu dis que tu chantes pour libérer tes émotions,
21:25 moi j'écris pareil pour libérer mes émotions de la journée.
21:29 Retrouver mes personnages,
21:31 c'est comme si j'ouvrais une fenêtre sur mon monde imaginaire
21:34 et je me laisse aller.
21:36 C'est une passion, c'est devenu même une drogue,
21:38 tous les jours, de retrouver mes personnages.
21:40 Ça me fait du bien.
21:41 Et je me retrouve aussi quand tu dis
21:44 "je veux parler aux gens finalement".
21:47 Moi aussi quand j'écris des histoires,
21:49 ce n'est pas pour raconter des histoires extraordinaires,
21:51 des choses qui ne peuvent pas nous arriver,
21:53 c'est pour raconter quelque chose qui aurait pu faire écho à notre propre vie.
21:57 Et quand tu me dis que ça te touche cette histoire
22:01 parce que ton papa a fait un AVC et qu'il y a plein de similitudes,
22:04 il n'y a pas une journée où il n'y a pas un lecteur qui m'écrit
22:07 pour me dire "il m'arrive la même chose,
22:10 ça fait écho à ce que je suis en train de vivre".
22:13 Et ça pour moi c'est un cadeau.
22:16 Donc finalement, réussir à transmettre ces émotions
22:20 et qu'elles touchent comme ça, ça veut dire que vous touchez la cible.
22:23 Ah bah complètement.
22:24 Et quand j'ai des retours de lecteurs qui ont vibré avec cette histoire,
22:27 qui ont raisonné avec leur propre vie,
22:29 je me dis que ça me donne envie de continuer.
22:31 Et c'est comme je soigne les gens par mon premier métier,
22:35 mais j'ai l'impression qu'avec l'écriture je peux soigner aussi.
22:38 Et ce que tu disais avec ta musique, ça rejoint aussi ce que je ressens.
22:41 Et alors quand on écoute Sophie Talmen,
22:43 finalement Nick Malen, vous aussi, cette transmission,
22:46 le fait que ça résonne avec votre propre vie,
22:48 qui touche directement votre public,
22:50 sinon ça ne marcherait pas, c'est ce qu'on disait depuis tout à l'heure.
22:53 On va dire que c'est le contraste, j'ai pas le profil typique pour chanter.
22:57 Arrêtez de vous dévaluer !
22:59 Vous avez le profil que vous avez !
23:01 Moi personnellement, je ne m'attendais pas à chanter moi-même une chanson comme ça,
23:05 avant d'être papa.
23:06 Finalement c'est arrivé.
23:08 Et ça vous permet, le fait d'avoir écrit cette chanson,
23:11 que Sophie disait, de se détacher d'une certaine réalité.
23:15 Elle dans son cas, c'est parce qu'elle a des journées compliquées,
23:17 on l'imagine à l'hôpital avec des patients qui vont pas bien.
23:20 Vous, peut-être que vous avez envie de sortir de votre réalité aussi,
23:23 ou alors de la transformer, de vous la réapproprier,
23:26 cet enfant par exemple.
23:28 Oui, forcément.
23:29 Après moi je pense que c'est pas du tout le même.
23:33 C'est pas du tout la même musique.
23:35 Moi je pense que neurologue, écrivain, c'est un autre métier.
23:39 Mais moi je pars du principe que,
23:42 bon, honnêtement, j'ai oublié ce que je voulais dire.
23:48 Est-ce que vous pensez pas que la création,
23:50 que ça soit quand on est écrivain ou quand on est chanteur,
23:54 c'est quand même la même chose au bout ?
23:56 Il y a une part dans ça qui est similaire,
24:00 mais je pense que c'est une différente manière de faire et de réfléchir.
24:03 Après oui, c'est sûr, sur la manière de...
24:06 Parce que vous écrivez aussi finalement.
24:08 Oui, je peux écrire, mais je pourrais pas écrire un livre.
24:11 C'est vraiment différent.
24:13 En fait, écrire un texte court,
24:15 ça permet de diffuser beaucoup de choses en peu de temps.
24:19 Oui, c'est ça.
24:20 Et je pense que quand on écrit une chanson aussi,
24:22 on imagine la mélodie en même temps.
24:24 Et écrire un livre, pour moi c'est vraiment quelque chose...
24:26 Il y a une mélodie dans un livre, Sophie Talman.
24:28 Je suis pas sûre que je saurais écrire une chanson.
24:30 Bon ben on va faire des échanges de plumes ce soir !
24:33 Sud Radio, c'est excellent.
24:34 On est avec l'écrivaine Sophie Talman et le chanteur Nick Malen.
24:37 Vous restez avec nous, à tout de suite.
24:39 Merci d'écouter Sud Radio, c'est excellent.
24:54 Comme tous les dimanches, vous êtes ici chez vous, chers auditeurs,
24:57 avec l'écrivaine Sophie Talman et son dernier roman,
25:00 Les Coeurs Silencieux, sorti chez Albain Michel,
25:02 et le chanteur Nick Malen.
25:04 Alors Sophie Talman, vous aimez beaucoup ce proverbe.
25:07 C'est un proverbe achanti du Ghana.
25:10 "Souris, même si ton sourire est triste,
25:13 car il existe quelque chose de plus triste qu'un sourire triste,
25:16 c'est la tristesse de ne pas savoir sourire."
25:19 Alors est-ce que vous pensez que le simple fait de sourire,
25:21 même dans les moments difficiles,
25:23 ça peut apporter cette lumière,
25:25 ou cette force intérieure qui nous manque dans ces moments-là ?
25:28 C'est pour ça que vous aimez cette phrase.
25:29 Ça m'aime et c'est prouvé scientifiquement
25:31 que les mimiques pouvaient activer certaines aires du cerveau
25:36 dans le circuit du bonheur.
25:39 Donc en fait, si on ne va pas bien, il faut qu'on se force à sourire.
25:42 Oui, les mimiques.
25:44 Et donc ça serait un conseil que vous donneriez à quelqu'un de très déprimé, par exemple ?
25:47 Oui, alors c'est compliqué.
25:49 Les personnes déprimées ont du mal à sourire.
25:52 Mais de toute façon, souvent ça se voit sur un visage déprimé.
25:56 Il y a moins de mimiques.
25:58 Il y a un visage qui bouge moins.
26:00 Mais oui, de sourire.
26:02 Un visage souriant est tellement plus agréable à regarder.
26:05 Et on a envie d'aller vers un visage souriant.
26:08 On a envie de fuir un visage qui ne sourit pas et qui est glacial.
26:12 Alors j'ai une question pour vous d'un point de vue médical.
26:16 Dans notre société du XXe siècle,
26:19 on pensait qu'il fallait soigner l'esprit et le cerveau pour que le corps aille mieux.
26:23 On constate de plus en plus avec les médecines d'aujourd'hui et ce qu'on entend,
26:27 que si on prend soin de soi physiquement,
26:29 notre esprit va mieux.
26:30 Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
26:31 Les deux !
26:32 Je suis d'accord.
26:33 Les deux, c'est sûr qu'il faut prendre soin de nous,
26:37 faire du sport,
26:40 ne pas trop avoir d'addiction.
26:41 Et je le vois chez mes patients quand ils viennent me voir.
26:43 Souvent c'est un petit jeu que je fais à moi-même.
26:45 Quand un patient s'assoit, ils me disent "à quel âge ?"
26:48 Et j'essaye de deviner.
26:50 Et je vois quand un patient a pris soin de lui, il fait plus jeune.
26:54 Donc il faut soigner les deux, l'esprit et le corps.
26:57 Et du coup on peut faire plus jeune dans la tête aussi, c'est ça que vous nous dites ?
27:00 Aussi, complètement.
27:01 Le cerveau il vieillit moins si tout ça est pris en compte.
27:05 Complètement.
27:06 Alors dans votre livre, Sarah devient la voix de Pedro.
27:10 On en parlait tout à l'heure de son beau-père,
27:13 quand il a un AVC, quand il perd sa parole à lui.
27:16 Vous donnez une voix aussi à ceux qui sont silencieux.
27:19 C'est ça que vous avez envie de faire.
27:21 Oui, et puis je me suis intéressée aussi au personnage de Pedro
27:24 qui rééduque sa voix,
27:26 comme s'il rééduquait un muscle.
27:28 Donc il est silencieux au départ,
27:30 mais avec son orthophoniste, il va essayer de sortir un son.
27:34 Et d'ailleurs il y a le prénom de Sarah qui sort beaucoup à un moment donné.
27:37 Il y a le prénom de Sarah qui sort beaucoup, comme un automatisme.
27:40 Ça arrive souvent ça ?
27:41 Ça arrive souvent, oui.
27:42 Et pourquoi alors ? On ne sait pas.
27:44 On ne sait pas, c'est vraiment...
27:45 Et justement les orthophonistes essayent de bloquer ça,
27:48 parce qu'autrement il arrivera à dire que Sarah, toute sa vie.
27:51 Donc il faut bloquer ses automatismes.
27:53 Donc là il faut bloquer, il faut l'interrompre en disant
27:56 "Voilà, on va dire autre chose que Sarah".
27:58 Et je me suis fait aider par une orthophoniste.
28:01 Je voulais vraiment décrire ce que ça pouvait être, cette rééducation.
28:04 Et petit à petit, il va avoir le premier son, puis le premier mot.
28:08 Et ça va être sa victoire.
28:10 Oui, c'est ça.
28:11 Alors, sortir du silence, pour un chanteur, Nick Malen,
28:14 vous avez été chanteur de rue et tout.
28:16 Votre manière de sortir du silence, c'est la lumière qui vous tombe un peu dessus quand même.
28:19 Est-ce que ce n'est pas une libération un peu pour vous
28:22 de vous dire que finalement, même si ce n'était pas forcément ça que vous aviez choisi,
28:25 vous l'avez choisi et ça fonctionne, donc vous êtes libéré ?
28:28 Oui, c'est vrai.
28:29 Après, personnellement, je n'ai jamais vraiment couru
28:32 après un certain type de fame ou quelque chose comme ça.
28:38 J'ai vraiment fait ça, c'est vraiment un besoin que j'ai recherché.
28:42 Avant tout, c'était comme elle disait,
28:44 si je ne le fais pas, je ne me sens pas bien.
28:46 Donc c'était plutôt dans ce sens-là.
28:48 C'était vital.
28:49 Quand on fait quelque chose avec passion et qu'on travaille,
28:53 forcément, il y a des résultats et on peut arriver à faire de grandes choses derrière.
28:56 Je pense que c'est ça la clé, c'est de faire quelque chose qu'on aime et de travailler.
29:00 Allez, on va se faire plaisir, on vous écoute encore un petit peu, Nick.
29:18 La chanson "Good Enough", c'est un single de Nick Malen sur Sud Radio.
29:22 Je traduis le refrain, quelques mots qui m'ont touchée moi.
29:26 "Cela va être un long voyage, mais peu importe si je perds mon temps ou si je perds la tête,
29:30 j'ai parcouru le monde et j'ai réalisé que je préfère vivre libre jusqu'à ma mort."
29:35 Bon, ça nous installe dans votre univers.
29:38 Est-ce que vous voulez commenter un peu ces mots-là, Nick Malen ?
29:41 En fait, il se trouve que "Good Enough", c'est une chanson que j'ai écrite
29:45 quand j'ai traversé les États-Unis en stop.
29:48 J'ai écrit cette chanson en stop.
29:51 Vous êtes émotivé.
29:52 Je ne vais pas vous raconter toute l'histoire, ça a très mal fini.
29:55 Mais j'ai écrit cette chanson en me disant que peu importe ce qu'il arrive,
29:59 c'est ça pour moi le...
30:01 Le bien d'être sur la route.
30:03 C'est ça, c'est d'être sur la route et de vraiment se sentir vivant.
30:06 C'est la sensation d'infini, en fait.
30:08 Exactement.
30:09 Vous avez fait la route 66.
30:10 Je marche sur une route, mais il y a une petite voix qui te dit "continue".
30:14 Peu importe le résultat, tu es sur le bon chemin.
30:16 Pour moi, cette chanson, elle parlait de ça, de "faut toujours"...
30:19 Et vous vous êtes mis en danger aussi.
30:21 Oui, je me suis mis en danger, mais en même temps, c'était un danger
30:23 qui m'a servi pour la suite.
30:25 Pourquoi ?
30:26 Parce que je suis allé dans des expériences qui m'ont rendu plus fort
30:30 sans même le savoir.
30:32 Sans chercher.
30:33 Voilà, et c'est ça qui crée pour moi une âme, un artiste
30:36 qui a quelque chose à dire, c'est qu'il a vécu des choses fortes
30:39 et puis il peut le retranscrire après dans sa musique.
30:42 Et alors finalement, est-ce que cette liberté et cette acceptation de vous-même,
30:46 est-ce que ce n'est pas aussi votre réponse face à l'incertitude,
30:49 au défi de la vie en général, etc., le fait de casser les barrières comme ça ?
30:54 Oui, pour moi, je persiste à dire que...
30:58 Moi, je le dis tout le temps à mes potes, je dis "bon, c'est bien de faire comme il faut",
31:04 mais bon, j'ai toujours eu cette mentalité de...
31:07 Qu'est-ce que ça veut dire "faire comme il faut" ?
31:09 Suivre les règles, faire comme on nous dit,
31:12 écouter et pas peut-être penser qu'il y a un autre choix.
31:16 Pas dériver.
31:17 Pas dériver.
31:18 Et c'est bien, mais c'est pas fait pour tout le monde.
31:20 Et moi, j'ai toujours eu la sensation qu'il fallait que j'aille de l'autre sens.
31:23 Alors, on a Sophie Talman, qui est quand même neurologue
31:25 et qui a fait comme il fallait au départ.
31:27 Vous aussi, finalement, c'est pas une dérive, votre choix de la littérature,
31:31 mais c'est aussi une autre route, sans les mêmes barrières
31:34 que celles que vous connaissez, on imagine, dans votre quotidien.
31:37 Moi, j'ai vraiment hésité entre ces deux voies.
31:39 Au début ?
31:40 Ah oui, j'étais une petite fille très créative,
31:42 qui dessinait beaucoup, qui faisait du théâtre et qui crivait.
31:45 Mais je venais d'une famille de soignants,
31:47 tout le monde est soignant autour de moi.
31:49 Et c'est vrai que j'avais aussi envie de devenir soignante,
31:52 de voir des gens et ça donne un...
31:55 De sauver des gens aussi, non ?
31:57 Alors, on sauve pas les gens tous les jours, hein !
31:59 Non, mais ça vous arrive.
32:00 Mais au moins d'essayer de faire du bien.
32:02 Et mon père, très pragmatique, m'a dit au lycée,
32:05 "Ok, mais là, il faut choisir, parce que tu pourrais toujours être créative,
32:09 par contre, médecin, c'est maintenant ou jamais,
32:11 tu vas pas à 40 ans choisir d'être médecin."
32:13 Donc je l'ai écouté.
32:15 Mais je suis restée toujours créative à côté.
32:17 Est-ce que vous êtes contente d'avoir écouté ?
32:19 Je suis très contente d'avoir écouté,
32:21 puisque déjà, mon écriture est nourrie par mon métier de médecin.
32:24 Moi, je me lève le matin, j'ai toujours plaisir.
32:27 Est-ce que votre métier de médecin, il est nourri par votre écriture ?
32:30 Alors, mon écriture me rend bien dans mes baskets,
32:33 dans mes baskets zen.
32:35 Moi, c'est vrai de côtoyer ce monde de l'édition,
32:37 les auteurs, un monde littéraire, créatif,
32:40 ça me fait énormément de bien.
32:42 Ça me donne aussi un recul sur la vie.
32:45 Et ce que vous disiez, c'est que quand vous levez le matin, c'est que ça...
32:47 Bah moi, les gens m'attendent, donc ça me motive,
32:50 je sais pourquoi je me lève, ça me rythme.
32:52 J'aurais du mal à ne faire qu'écrire.
32:55 Oui, parce que vous seriez trop solitaire en fait.
32:57 Complètement, et là, ça m'ancre dans la réalité des choses.
33:00 Je suis contente.
33:01 Et ça nourrit effectivement vos histoires,
33:03 qui du coup sont totalement ancrées dans ce qui nous touche, nous tous.
33:06 Aussi, chaque thématique de mes romans.
33:08 C'est votre 9e roman, c'est ça ?
33:10 Oui.
33:11 Et donc, qu'est-ce qui a déclenché le premier, Sophie Talman ?
33:14 Une phrase d'une de mes internes, qui m'a fait éclater de rire,
33:17 elle venait d'ailleurs de Haute-Savoie,
33:20 et moi j'exerce à Lorient en Bretagne,
33:22 elle m'avait dit "J'ai atterri à Lorient, mais ça aurait pu être pire,
33:25 j'aurais pu atterrir à Brest, le bout du monde."
33:28 Et là, de cette phrase, elle m'a fait rire,
33:31 et je me suis dit "Je vais en faire une histoire".
33:34 Une jeune interne qui se retrouve à Brest,
33:36 le bout du monde à ses yeux,
33:38 un peu comme "Bienvenue chez les ch'tis", mais en médecine.
33:41 En Bretagne aussi.
33:42 En Bretagne.
33:43 Et moi j'adore Brest, j'adore le Finistère.
33:45 C'est vrai que c'est une ville qui peut paraître austère,
33:47 assez minérale, quand on arrive pour la première fois,
33:49 et puis on découvre des gens authentiques,
33:52 la Bretagne a des décors magnifiques.
33:54 Des sacrés caractères aussi.
33:56 Des sacrés caractères, et ça a été mon premier roman.
33:58 Finalement, une question pour tous les deux, Nick Malen,
34:01 quelle que soit la forme d'art ou d'expression,
34:03 finalement il s'agit de comment on vit nos vies,
34:06 et de ce qui va nous rester,
34:08 ce qu'on va laisser aussi.
34:10 Vous avez envie de laisser une trace ?
34:12 Oui, bien sûr.
34:13 Je pense que c'est aussi le but de tout être humain.
34:16 Des fois, il y a des gens, après je ne dis pas,
34:19 mais moi personnellement,
34:20 c'est important pour moi de laisser une trace.
34:23 Pour la postérité.
34:24 Pour moi aussi, d'influencer les gens d'une bonne manière.
34:29 D'accord, de donner du positif.
34:31 Oui, c'est ça.
34:32 Et vous aussi, finalement, comment on vit,
34:35 qu'est-ce qu'on laisse, qu'est-ce qui nous reste ?
34:37 Oui, et puis moi je vois plutôt l'instant présent,
34:40 parler aux gens.
34:41 Envie de parler aux gens,
34:43 que mes histoires les touchent.
34:47 C'est excellent tout ça, vous avez bien compris.
34:50 Vous êtes sur Sud Radio, chers auditeurs,
34:52 avec l'écrivaine Sophie Tallmen et le chanteur Nick Malen.
34:55 Vous restez avec nous pour la fin de l'émission.
34:56 A tout de suite.
34:57 Chiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présent.
35:07 Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
35:11 C'est excellent sur Sud Radio,
35:13 c'est bientôt la fin de votre émission autour de l'excellence française
35:16 et de ses esprits polyformes.
35:18 En compagnie de l'écrivaine Sophie Tallmen,
35:20 qui nous vient avec son roman, son tout dernier roman,
35:22 Les Coeurs Silencieux, sorti chez Albain Michel,
35:24 et le chanteur Nick Malen, qui cartonne avec son single,
35:26 Je vais être papa.
35:28 Sophie Tallmen, les sujets que vous explorez dans vos livres,
35:31 ils vous sont inspirés par nos émotions quotidiennes.
35:35 Vous êtes confrontée à ces émotions en permanence quand vous êtes neurologue.
35:39 Il y a toujours une question qu'on se pose,
35:41 parce que devant les grands médecins, on se pose la question,
35:43 comment ils font ? Parce que vous voyez des trucs terribles quand même.
35:45 Est-ce que vous, vous créez un certain détachement ?
35:47 Comment vous gérez ça ?
35:49 Ça c'est pas facile, et j'en parle beaucoup dans mon premier roman,
35:52 où je parle de Barry Lou, qui est toute jeune interne,
35:54 qui a ses premières responsabilités.
35:56 Personne ne nous apprend dans nos études en médecine à gérer notre empathie.
36:00 Parce que c'est ça, l'empathie qui déborde des fois face à des cas dramatiques.
36:05 Moi, jeune interne, il m'est arrivé d'aller pleurer dans un placard,
36:08 parce que là, c'était trop.
36:10 Et petit à petit, il y a une carapace qui se fait.
36:14 Maintenant, régulièrement, je suis émue,
36:17 mais ça se voit pas forcément.
36:19 Et c'est sûr qu'en tant que soignant,
36:21 il faut un certain recul, une certaine distance.
36:24 Maintenant, il y a beaucoup de choses qui se jouent dans le regard aussi.
36:27 Parce que ces gens en face de nous, il faut qu'ils aient confiance en nous.
36:30 - Qu'ils se jouent dans le silence. - Qu'ils se jouent dans le silence, exactement.
36:33 Et puis moi, des fois, je vois l'angoisse dans leurs yeux
36:35 quand ils arrivent au cabinet.
36:37 Hier, un patient, j'ai vu l'angoisse de ce que je vais leur annoncer.
36:43 Et ça, j'essaye que tout se passe au mieux.
36:46 - Et alors, quand vous devez annoncer des choses terribles,
36:48 vous le faites pareil que si c'est des choses géniales ?
36:50 - Ah non, surtout pas.
36:52 Mais ça aussi, personne ne nous apprend.
36:54 - C'est pour ça que je vous pose la question.
36:56 - Donc, petit à petit, on arrive à avoir des choses importantes,
37:01 c'est-à-dire un bon environnement, déjà.
37:04 Un bon environnement calme, prendre le temps.
37:09 C'est surtout ça, prendre le temps de dire les choses.
37:13 Il ne faut pas mentir aux gens, il faut dire les choses.
37:16 - Et quand c'est catastrophique, vous avez des gens qui s'écroulent devant vous,
37:19 je pousse encore la question, comment vous réagissez ?
37:21 - Oui, ça peut arriver.
37:23 Et puis là, on parle aussi du pouvoir des mots.
37:25 Il y a certains mots qu'il faut éviter aussi de prononcer.
37:28 Le mot "cancer" n'est pas forcément un mot qu'on prononce dans une annonce.
37:34 Il y a d'autres mots pour...
37:37 - Qu'est-ce que vous allez dire, par exemple ?
37:39 - Il y a "tumeur", il y a "lésion", il faut amener petit à petit.
37:45 Il y a certains mots.
37:46 On sait que quand un patient entend ce mot, après il n'écoutera plus rien.
37:51 Parce qu'il sera bloqué sur ce mot.
37:53 Ça sera tellement dur pour lui qu'il n'écoutera plus ce qu'on nous raconte après.
37:57 Donc il faut vraiment l'amener petit à petit.
38:00 Ça s'apprend, c'est l'expérience qui...
38:04 - Mais comment ça se fait qu'on ne l'apprend pas pendant des études de médecine ?
38:07 - Alors peut-être que là, ça a changé.
38:09 Mais moi, effectivement, j'ai 40 ans et quelques.
38:12 C'était pas dans les cours de médecine, peut-être là, j'espère,
38:16 qu'on apprend certaines règles aux étudiants.
38:19 En tout cas, c'est l'expérience qui m'a appris à gérer ça.
38:22 - Alors tout à l'heure, on parlait du fait que vous avez eu deux passions dès le départ
38:27 et que vous avez choisi de faire vos études de médecine pour être écrivaine ensuite,
38:30 mais que vous auriez aussi bien pu commencer écrivaine.
38:33 Est-ce qu'il y a des écrivains, justement, ou des écrivaines en particulier
38:38 qui vous ont donné cette envie ?
38:40 - C'est vrai qu'au lycée, moi, il y a un livre d'Oliver Sacks,
38:43 c'est l'homme qui prenait sa femme pour un chapeau,
38:46 qui m'a donné, donc il y a une neurologue qui a écrit un livre
38:51 sous forme de petite scénette qui explique les bases de la neurologie,
38:55 comment fonctionne notre cerveau, d'où viennent nos émotions.
39:00 Il répond à plein de choses sous forme de petite scénette.
39:02 Et j'ai adoré ce livre et je me suis dit "Ah, on peut être médecin et écrivain à la fois".
39:06 Voilà, ça a été un des clics.
39:08 - C'est un clic d'Oliver Sacks qui a donné un film aussi, si je me souviens bien,
39:11 avec Robin Williams et Robert De Niro, je ne m'en souviens plus,
39:13 mais c'est du titre, mais c'est ces gens qui se réveillent au bout de 25 ans de sommeil,
39:17 et qui tout d'un coup ont quelques semaines de vie, en fait, et qui se rendorment.
39:23 Alors ça, par exemple, typiquement, c'est des histoires qui nous paraissent complètement folles,
39:28 mais qui peuvent vraiment fonctionner.
39:30 Enfin, ça existe, quoi. Ça a vraiment existé, en fait.
39:33 C'est très impressionnant.
39:34 - Comment on gère un patient qui se réveille au bout de 15 ans comme ça ?
39:38 - Alors, non...
39:39 - Ça vous est déjà arrivé, ça ?
39:40 - Non.
39:41 - Non ? OK.
39:42 Là, c'est une histoire un peu romancée, quand même.
39:45 - Oui, et puis c'est... Je dirais des bêtises parce que je ne l'ai pas lue.
39:49 - Il faut voir le film, en fait.
39:51 - Bref, la neurologie, ça amène à plein d'histoires.
39:54 - Des histoires de vie, en fait.
39:56 - Des histoires de vie.
39:57 Et des fois, certains romans, je suis allée l'épuisant ailleurs,
40:00 comme dans "Va où le vent te berce".
40:01 Je parle de bénévoles qui vont bercer des bébés en service de pédiatrie.
40:05 Je suis loin de ma spécialité, mais voilà.
40:08 - C'est une potion magique, en fait.
40:11 Nick Malen, on va en parler deux secondes.
40:14 Vous avez participé à "The Voice", notamment aux côtés de Mika.
40:17 Évidemment, ça a été un booster de notoriété.
40:20 Est-ce que vous le referiez ?
40:22 - Oui.
40:23 - Rapprochez-vous du micro, le chanteur.
40:25 - Alors, oui.
40:26 D'ailleurs, c'était prévu, mais on a eu des problèmes au niveau du calendrier.
40:30 Donc, pourquoi pas, franchement, ça serait cool de refaire l'expérience.
40:34 Surtout que quand j'ai fait "The Voice" la première fois,
40:36 je n'étais pas prêt mentalement.
40:39 - Vous vous êtes revu ensuite ?
40:41 - En fait, Mika, pour la petite anecdote, il habitait à Montmartre.
40:44 Et je le recroisais souvent dans les cafés, puisqu'il promenait ses chiens.
40:47 Et donc, on a bu des cafés.
40:49 Il est très sympathique, Mika.
40:50 D'ailleurs, je lui passe le bonjour.
40:52 - Et donc, avoir découvert le chant, ça vous est venu un jour comme ça ?
40:55 - Ouais.
40:56 - D'accord.
40:57 - Ouais, ouais, parce que je...
40:58 - Comment ça vous est venu ?
40:59 C'est sous la douche ?
41:00 - En fait, j'ai fait beaucoup de...
41:02 Je voulais faire une carrière de sport, moins sport.
41:05 - Peintre, sport, tout ça ?
41:07 - Ouais, voilà, c'est ça.
41:08 Mais le problème, c'est que je n'avais pas vraiment de résultats à l'école.
41:12 J'avais des problèmes à l'école, donc j'ai arrêté l'école très tôt.
41:15 Et il me fallait un moyen de vivre, de gagner de l'argent.
41:18 Et pour moi, ça a été la première chose que j'ai faite.
41:21 Dès que j'ai vu que je pouvais un peu chanter et jouer de la guitare,
41:23 je suis allé dans la rue.
41:24 Et c'est comme ça que j'ai survécu, petit à petit,
41:27 que j'ai réussi justement à vivre de ma passion.
41:30 - Une composition, une chanson, une performance particulière
41:33 pour vous qui vous aura inspiré, qui vous a donné le feu ?
41:36 - James Morrison.
41:40 Je me rappelle que c'était un des premiers artistes que j'écoutais.
41:43 C'est un Anglais, si vous connaissez pas.
41:45 Il avait sorti un album que j'écoutais tout le temps.
41:48 Et donc c'est lui qui m'a donné un peu l'envie de chanter.
41:51 - Et l'inspiration vocale aussi ?
41:53 - Ouais, l'inspiration vocale, parce que ma voix,
41:56 elle a évolué avec le temps, forcément.
41:58 Mais j'avais une voix beaucoup plus aiguë avant.
42:00 Et après, elle s'est cassée, je sais pas comment.
42:03 Mais ouais, c'était...
42:05 - La force de chanter dans la rue, peut-être ?
42:07 - Ouais.
42:08 - Qu'est-ce que c'est le plus grand défi en tant que chanteur,
42:10 en tant qu'artiste, selon vous, à surmonter sur la route ?
42:13 - Je crois que j'ai pas entendu.
42:14 - Votre plus grand défi à surmonter quand on veut devenir chanteur
42:17 ou quand on l'est ?
42:19 - Les doutes et les peurs.
42:21 Et de rester sur le chemin.
42:23 De pas écouter les petites voix qui nous disent
42:27 "Bon, non, c'est pas pour toi, finalement, on fait autre chose."
42:30 - Le sentiment d'imposture, quoi.
42:32 - Le sentiment de tout le temps se valoriser.
42:35 C'est comme un boxeur qui va aller boxer.
42:38 Tous les jours, il doit se dire, pour tenir le cap,
42:41 il doit se dire "Bon, allez, vas-y, t'es le meilleur."
42:44 C'est un peu le même processus.
42:46 - Être compétiteur, un peu, en fait.
42:48 - Je dirais pas compétiteur,
42:51 mais faut être bon mentalement.
42:55 Faut être fort mentalement.
42:57 - On est bientôt arrivés à la fin de l'émission.
42:58 Sophie Talman, Nick Malen, je vais vous poser la dernière question
43:01 de cette émission, qui est une question que j'affectionne tout particulièrement.
43:04 Sophie Talman, qu'est-ce que dirait l'adulte que vous êtes
43:07 à la petite fille, à l'enfant que vous étiez ?
43:10 - Eh bien, si tu as des rêves,
43:13 il faut essayer d'aller au bout, en tout cas,
43:15 et ne pas se mettre des barrières.
43:17 - Parce que vous vous êtes mis des barrières ?
43:18 - Non.
43:19 - Bon.
43:20 Qu'est-ce que vous auriez à vous dire, justement,
43:22 puisque vous en êtes pas mis des barrières ?
43:24 - De choses que j'ai...
43:25 - Vous, à 5 ans ?
43:26 - Oui, écoute-toi, continue à créer.
43:30 - Vous écriviez déjà ?
43:32 - J'écrivais déjà, j'ai décidé beaucoup.
43:35 En tout cas, ne rentre pas dans des cases.
43:38 Ne te fais pas mettre dans des cases.
43:40 - Oui, surtout pas de cases.
43:41 - Voilà, par les grands.
43:43 - Et alors vous, Nick Malen,
43:45 que dirait l'adulte que vous êtes
43:47 aujourd'hui à l'enfant que vous étiez ?
43:49 - Tu vas galérer, mec.
43:53 - Lâche pas l'affaire, quoi.
43:55 - Lâche pas l'affaire, parce que tu vas voir
43:57 qu'à la fin, la ligne d'arrivée, c'est beau.
43:59 - Ouais, la vie a été dure, quoi.
44:01 Vous êtes content, aujourd'hui ?
44:03 - Ça fait partie du...
44:05 - C'est important d'avoir mal pour avoir bien après.
44:07 - Ouais, exactement.
44:08 - D'accord, vous êtes content, là ?
44:09 - Ouais, ouais.
44:10 - Bon, bah c'est excellent, alors.
44:11 Magnifique.
44:12 Eh ben, c'était excellent.
44:13 Merci à tous les deux d'être venus par ici.
44:15 On entend Nick Malen.
44:17 - Voilà.
44:19 Tu vas être papa.
44:21 - Merci à tous de votre fidélité à cet excellent.
44:23 Votre émission sur Sud Radio, on se retrouve dimanche prochain à 19h
44:26 pour écouter de nouveaux destins.
44:28 Alors, le tout nouveau roman de Sophie Talmen,
44:31 "Les cœurs silencieux", est sorti chez Albain Michel.
44:33 Il est disponible dans toutes les bonnes librairies, bien entendu.
44:35 En fond, le titre, "Tu vas être papa" de Nick Malen.
44:39 N'hésitez pas à aller découvrir ce titre sur toutes les plateformes.
44:42 Vous avez un concert à l'Étoile le 26 mai prochain.
44:44 - Oui, d'ailleurs, je suis en concert, ouais.
44:46 - À l'Étoile le 26 mai.
44:48 - Voilà, à Paris.
44:49 - Oui, à Paris.
44:50 - Pour ceux qui sont dans le coin.
44:51 Eh bien, merci à mon réalisateur du jour, à Sud Radio, ses équipes.
44:54 Vous pouvez retrouver toutes vos émissions sur le site,
44:56 la chaîne YouTube de Sud Radio, les réseaux sociaux.
44:58 Et Deezer, les copains, les copines,
45:00 à dimanche prochain, je vous embrasse.
45:01 C'était excellent.
45:03 ♪ ♪ ♪
45:06 ♪ ♪ ♪
45:09 Sud Radio, c'est excellent.
45:10 19h20, Judith Belaire.
45:12 - Avec Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans.
45:17 20 ans.