• il y a 12 heures
Avec Didier Testot, fondateur de la Bourse et la Vie TV.

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

---

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : / sudradioofficiel
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INFO_ECO_PLUS-2024-12-01##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio, le grand matin week-end, l'info écho plus, Didier Testo.
00:05Bonjour Didier.
00:06Bonjour Jean-Marie.
00:07Fondateur de la Bourse et la Vie TV, Didier, ouf de soulagement ce week-end à Matignon.
00:12Finalement l'agence Standard & Poor's n'a pas dégradé la note française.
00:15Mais quand même, on va parler de la dette, parce que ça a déjà bougé sur les taux
00:20français et cette date fait peur.
00:22Depuis, on peut le dire, les dernières déclarations politiques françaises de la semaine, le risque
00:26de censure du gouvernement de Michel Barnier qui montait, les marchés commençaient déjà
00:30à intégrer ce risque politique français et conséquence pour la dette française,
00:34le spread, l'écart entre le taux, entre la France et l'Allemagne avait atteint 90
00:40points de base cette semaine, son plus haut niveau depuis 2012 et donc c'était à l'époque
00:45la crise de l'euro.
00:46Et un autre signe inquiétant est le niveau par rapport à la Grèce, les deux courbes
00:49se sont rapprochées désormais, laissant les spécialistes des marchés financiers
00:53notamment américains écrire « France is the new Greece ». La France est la nouvelle
00:58Grèce puisque c'est la première fois dans l'histoire que les taux se sont ainsi rapprochés.
01:03Alors la bataille budgétaire en cours, l'incertitude autour de l'avenir du gouvernement Barnier
01:07bien sûr, c'est en train de rebattre les quatre pour les investisseurs qui jusqu'ici
01:11il faut le dire, globalement, s'intéressaient peu aux problèmes politiques français, la
01:15France étant plutôt considérée comme solide avec des institutions qui avaient fait leur
01:20preuve.
01:21Le Premier ministre lui-même qui prévient le pays qu'un risque de tempête sur les
01:23marchés financiers est possible, cela les conforte dans l'idée que la France est dans
01:27un piteux état avec le risque potentiel puisque le Parlement peut rester bloqué au moins
01:32jusqu'en juin prochain, personne ne pouvant dissoudre l'Assemblée nationale pour convoquer
01:36de nouvelles élections législatives.
01:37Alors on n'en sommes pas là mais en tout cas on a l'impression que nous sommes plus
01:41sous la cinquième République, la quatrième République, pourtant la cinquième en 2024
01:46en a des airs.
01:47Pour paraphraser Michel Sardou, De Gaulle, réveille-toi, ils sont devenus fous.
01:52Amis du genre humain, effectivement, vous auriez pu le chanter ça.
01:55Alors Didier, ça veut dire quand même que la situation est grave pour le pays.
01:58Alors le décalage entre les vociférations parlementaires et la réalité est flagrant.
02:02Dans un pays qui n'a eu de cesse depuis plus de 40 ans de dépenser plus que ses recettes,
02:07le sujet majeur du moment serait bien sûr de faire des économies, pas de nouvelles
02:11dépenses.
02:12Aucun programme politique, y compris celui de l'opposition qui cherche aujourd'hui à
02:15renverser la table, n'allait dans ce sens.
02:17Et je voudrais vous donner ce matin un témoignage d'un banquier d'affaires, il s'appelle
02:21Rainer Voss.
02:22Son interview que j'avais pu faire avec lui date du 22 décembre 2014, il y a 10 ans.
02:27Il était le héros du film « The Master of the Universe ». Et sur la Grèce, voilà
02:31ce qu'il me disait à l'époque.
02:33Pour tout dire, cette idée me pose problème sur la manière dont les obligations, ça
02:38se passe sur les obligations.
02:39C'est l'image du méchant banquier qui décide de ruiner la Grèce.
02:42Ça ne marche pas comme ça.
02:43Nous avons tous une assurance vie, une pension de retraite et les fonds de pension ont des
02:46obligations grecques.
02:47Qu'attendons-nous de vous comme moi ? Qu'ils protègent notre argent ? Pour cela, ils vont
02:52sûrement vendre des obligations grecques, faisant augmenter les taux d'intérêt en
02:56Grèce.
02:57Comment leur en vouloir ? Ils ne font que leur travail.
02:59Et puis, à un moment donné, les méchants interviennent ou utilisent cette dynamique
03:02qui en soit est parfaitement louable.
03:04Je veux qu'on protège mon argent bien évidemment, mais seulement cela devient de la spéculation
03:08ce qui plonge le pays dans la faillite.
03:10Bon, alors on va revenir à la France.
03:11Il y avait déjà eu des alertes, notamment, tiens, il y a plus de dix ans, en 2013, Didier.
03:16Oui, et même Reinhard Voss lui-même qui avait expliqué qu'il n'était pas économiste,
03:20mais il avait dit que la France pouvait faire faillite en février 2013.
03:22Il répétait en 2014, je me suis trompé, nous tenons le coup.
03:27Le redirai-je aujourd'hui ? Il disait, je le pense, il ne s'agit pas de fait.
03:30Je ne remets pas en cause la structure de votre économie.
03:33Les pays ne font pas faillite parce qu'ils ne peuvent plus payer, mais parce qu'on pense
03:38qu'ils ne peuvent plus payer.
03:40C'est différent.
03:41Il est question de psychologie, pas de fait.
03:42On peut contrôler les faits qui sont peut-être exacts, mais la rumeur circule.
03:45Alors, les fonds de pension vendent des obligations françaises.
03:48L'écart avec l'Allemagne passe de 0,4 à 0,6 à 0,8, 1,5.
03:52On commence à s'inquiéter.
03:53Que se passe-t-il en France ? On s'en fiche, vendons tout, soyons prudents.
03:57Puis l'écart de 1,5 à 2,3 créant un signe dynamique très défavorable au pays, même
04:01si les faits sont les mêmes que deux jours auparavant, la psychologie, c'est ce qui
04:05fait bouger les marchés et aujourd'hui, les politiques français qui ne connaissent
04:08rien aux marchés financiers devraient donc réfléchir avant de parler, car ce sont eux
04:12qui peuvent conduire le pays à la faillite.
04:14La France n'est pas la Grèce, certes, mais elle est observée attentivement par tous
04:18les investisseurs comme le maillon faible aujourd'hui, remercions ceux qui ont dirigé
04:22le pays depuis 40 ans.
04:23Et l'homme malade de l'Europe.
04:25Alors Didier, dans ce contexte tendu, les déclarations de Christine Lagarde sur l'attitude
04:29de l'Europe avec Donald Trump interrogent.
04:32Oui, puisque c'est l'interview du Financial Times où elle dit que l'Union européenne
04:35ne devrait pas riposter mais négocie avec le président américain, qui a menacé d'imposer
04:40des taxes, on le sait, sur les importations non américaines et non chinoises, sur toutes
04:44les importations américaines non chinoises et Christine Lagarde a également prévenu
04:48qu'une guerre commerciale à grande échelle n'était dans l'intérêt de personne, cela
04:51conduirait à une réduction du PIB mondial.
04:53Alors, comment rendre sa grandeur à l'Amérique si la demande mondiale est en baisse, dit-elle,
04:57ce qui n'est pas faux.
04:58Mais pour Christine Lagarde, l'Europe devrait donc faire face à un second mandat avec une
05:02stratégie du carnet de chèques, qu'elle dit, d'acheter certaines choses aux Etats-Unis,
05:06du gaz naturel liquéfié, des équipements de défense, on aurait pu attendre quand même
05:09de la Banque Centrale Européenne, une priorité à la défense des intérêts européens avec
05:14peut-être plus d'innovation, moins de réglementation, le rapport de Mario Draghi le disait, il y
05:18a plutôt urgence.
05:19Oui, mais on n'y est pas, malheureusement.
05:20Merci beaucoup Didier Testo, je vous rappelle qu'on vous retrouve dimanche prochain pour
05:24une nouvelle Info & Qoplus, à bientôt.

Recommandations