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Avec Didier Testot, fondateur de la Bourse et la Vie TV.

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Transcription
00:00Bonjour Didier, fondateur de la Bourse et la Vie TV, toute l'actualité de l'économie.
00:10Didier, vous voulez nous parler, à quelques jours de Noël, de la société Atos.
00:14Elle se meurt dans l'indifférence générale et la crise politique n'arrange rien.
00:19Pour rappel, Atos est un fleuron français de la technologie, je dis c'était car depuis
00:25plusieurs mois les politiques ont choisi non pas de prendre les choses en main mais de
00:27faire l'inventaire un peu à la prévère du savoir-faire de cette entreprise.
00:30L'État qui est intervenu bien tard, le mal est fait et en Bourse la société a annoncé
00:36une augmentation de capital massive, maintien du droit préférentiel sous prétexte pour
00:40les actionnaires, 233 millions d'euros.
00:44Dans le communiqué dont je vous passe les détails techniques, on voit des milliards
00:47d'actions créées puisque la mise en œuvre de ce plan de restructuration va entraîner
00:52une émission massive de nouvelles actions, une dilution pour les actionnaires actuels.
00:55Ça a déjà eu un impact sur le cours de l'action, ce vendredi en été autour de
01:000,0020 euros pour une capitalisation boursière de 120 millions alors que le groupe réalise
01:08un chiffre d'affaires de 11 milliards, autant dire qu'Atos ne vaut plus rien à la Bourse
01:12de Paris.
01:13C'est un scandale national.
01:14Les coupables courent toujours.
01:15La société compte 90 000 personnes en France et dans le monde alors le groupe est en phase
01:20de cession d'actifs pour réduire sa dette avec l'État d'un côté et des entreprises
01:24privées.
01:25Comment on en est arrivé là ?
01:27Une défaillance évidente du management depuis des années, cela inclut les acquisitions
01:31réalisées du temps de la présidence de Thierry Breton.
01:33Thierry Breton qui se présente aujourd'hui sur LinkedIn comme un entrepreneur tech.
01:37Et oui, il oublie que son passage chez Atos avec des acquisitions américaines qui ont
01:40coûté très cher au groupe sont pour une bonne part responsables des difficultés financières
01:45qui s'en sont suivies.
01:46Le groupe n'a pas su retrouver une flexibilité dans un monde de la technologie en pleine
01:50transformation mais il faut dire que le jour où un énarque en France reconnaîtra ses
01:53erreurs, vous verrez, la France se portera nettement mieux.
01:56Il y a deux mois, le groupe Atos venait de choisir un nouveau PDG au tribunal de commerce
02:00de Nanterre pour valider ce plan de sauvegarde accéléré.
02:03Cela devait bien sûr donner une bouffée d'oxygène au groupe informatique, effacer
02:07une partie de sa dette pour les actionnaires.
02:09C'est ce qu'on vient de voir.
02:10Ils ont tout perdu ou presque.
02:11Là, ce ne sera pas la une des journaux en France puisqu'un actionnaire qui perd de
02:14l'argent, c'est un peu le casino de la bourse.
02:16Personne ne compatit.
02:17Tout ce qui s'est passé a des conséquences sur l'attractivité de la place de Paris.
02:21J'aurai l'occasion d'y revenir la semaine prochaine.
02:23Effectivement.
02:24Alors Didier, on a aussi une association d'actionnaires qui est entrée dans ce dossier.
02:28Pour quelles raisons ?
02:29Alors Sophie Vermeil, avocate, défend les actionnaires, a récemment publié un poste
02:33sur LinkedIn.
02:34Compte tenu des enjeux démocratiques soulevés par ce dossier, il a été décidé de porter
02:38l'affaire sur la place publique et soulève la question fondamentale, l'existence d'un
02:43véritable état de droit sur les marchés financiers, étant donné les nombreuses atteintes
02:48aux droits des investisseurs qui se voient empêchés de se défendre par des moyens
02:51sans précédent, espionnage, mesures de déstabilisation.
02:54Ma cliente, c'est l'association, pour l'avocate, l'association d'actionnaires, a décidé
02:59de transmettre 20 pages de notre projet, 356 pages transmises à l'autorité des marchés
03:04financiers pour mettre en jeu la responsabilité des dirigeants de droit et de faire d'Atos
03:08un dossier à suivre.
03:09Bon, effectivement.
03:10Allez Didier, dans la tech maintenant.
03:12L'Europe est en train de subir une acquisition dont on a pourtant peu parlé.
03:16Alors c'est Broadcom, c'est son nom qui vaut autour du trillion de dollars aux Etats-Unis.
03:21La bourse, ça marche aux Etats-Unis.
03:23Novembre dernier, acquisition de VMware pour 69 milliards de dollars, consolidation du
03:29marché.
03:30Cette entreprise est incontournable sur les solutions de virtualisation, l'entreprise
03:34est une entreprise de référence pour étendre le cloud privé, ce fameux nuage informatique
03:38pour les entreprises.
03:39Tarek Reem, qui est un entrepreneur web, soulignait récemment devant un partenaire d'entrepreneurs
03:43CyberArena les conséquences de cette opération.
03:46Et bien pour les DSI, ceux qui s'occupent des systèmes d'information des entreprises
03:49européens, ils vont avoir des hausses de tarifs de 3 à 12 fois par rapport aux coûts
03:52précédents avec des modifications des contrats de licence.
03:55Tous les services donc qui concernent ce cloud ou l'intelligence interférielle vont être
03:59touchés.
04:00Oui, effectivement.
04:01Didier, vous voulez nous parler, pour finir, du climat économique de cette fin d'année.
04:05Tiens, quel suspens ?
04:06Ben oui, c'est le sujet asymptomatique d'un mélange état privé inefficace.
04:10Les chefs d'entreprise, eux, sont très inquiets.
04:12Plusieurs l'ont fait savoir sur LinkedIn, notamment, ou par communiqué.
04:14C'est vrai qu'ils ont tous des opinions politiques, bien entendu, mais ils sont plutôt concentrés
04:18en général sur leurs affaires que sur les débats politiques.
04:21Mais les derniers plans associaux annoncés, les faillites qui s'accumulent ou les délais
04:24de paiement qui s'accroissent, les conduisent à freiner leurs investissements.
04:27On le répétera souvent ici, les TPE, les PME, les ETI, c'est 75% de l'emploi en France.
04:33Donc pour elles, depuis des mois, il n'y a pas de visibilité sur la politique économique,
04:36fiscale ou sociale.
04:37Quand vous n'avez pas de visibilité, que vous êtes chef d'entreprise, votre responsabilité,
04:40c'est d'être prudent.
04:41Et nous avons déjà un contexte international tendu.
04:45En janvier, l'arrivée de Donald Trump pour les entreprises qui dépensent de ce commerce
04:48international.
04:49Et puis, sans compter la guerre en Ukraine et la conséquence immédiate de la France
04:53à l'arrêt, ce sont déjà des décisions d'investissement qui vont se faire, mais hors
04:57de France.
04:58Hélas, hélas, hélas.
04:59Il y a un mot quand même, vous aviez raison, vous disiez les énarques ne reconnaissent
05:02jamais leurs erreurs.
05:03Les patrons du CAC 40 le font rarement aussi.
05:05Et pourtant, Dieu sait s'il y en a qui en ont comme il faut le redire aussi.
05:08Ça arrive aussi dans le privé.
05:09Merci Didier Testo.
05:10Je vous dis à bientôt.
05:11Je rappelle qu'on retrouve toutes vos analyses pour la Bourse et la Vie TV.

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