La dette française plus surveillée que les autres ? - L’info éco plus

  • il y a 6 mois
Avec Didier Testot, fondateur de la Bourse et la Vie TV.

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##L_INFO_ECO_PLUS-2024-04-13##

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Transcription
00:00 Sud Radio, le grand matin week-end, l'info éco +, Didier Teston.
00:05 Bonjour Didier. Bonjour Jean-Marie.
00:07 Fondateur de la Bourse et la Vie de TV, Didier, on fait l'état des lieux de ce déficit public
00:11 que décidément la France n'arrive toujours pas à résorber.
00:14 C'est clair, avec... Vous avez reçu sans doute ici un nombre parlementaire,
00:18 des membres du gouvernement en pleine campagne pour les européennes,
00:21 le sujet déficit est revenu au premier plan avec son lot de petites phrases,
00:24 d'Alzheimer profond, voire de déni de réalité.
00:28 Alors, mardi dernier, c'est le journal de l'Opinion qui titrait
00:30 "Le président ne veut pas entendre parler d'un projet de loi de finances rectificative en 2024,
00:34 misait même sur de la croissance en 2025 pour résoudre son équation budgétaire".
00:39 Le déficit, en tout cas, pourrait atteindre 5%,
00:42 et donc 5,1% en 2024 au lieu des 4,4% prévus à l'origine.
00:47 Alors, la Cour des Comptes avait l'occasion d'indiquer
00:50 que la trajectoire présentée par le gouvernement dans ce qu'on appelle
00:53 la loi de programmation des finances publiques pour 2023 conjuguait trois faiblesses,
00:57 un scénario macroéconomique trop optimiste dès 2024,
01:00 des efforts de maîtrise et dépense inédits mais non documentés,
01:04 et puis la Cour des Comptes voyait donc les finances publiques
01:06 parmi les plus dégradées de la zone euro
01:08 et risquait donc d'exposer la France à des discussions difficiles
01:11 avec la Commission et ses partenaires.
01:13 Alors Didier, est-ce que la France a un cas à part parmi les pays développés ?
01:16 Alors, les finances publiques sont dégradées, c'est vrai,
01:18 mais comme le soulignent certains experts, si on se réfère au niveau de la dette,
01:21 déficit, les taux d'intérêt potentiels et la croissance potentielle,
01:24 on se retrouve moins bien que l'Allemagne, notre voisin et compétiteur,
01:26 principalement nous sommes mieux que l'Italie, que le Japon ou les Etats-Unis.
01:30 En 2023, la dette publique française atteignait 110% du PIB, produit intérieur brut,
01:36 alors c'est élevé donc par rapport à l'Allemagne, 66%,
01:38 faible par rapport au Japon, de 155% du PIB pour le Japon,
01:42 et assez comparable à celui de l'Italie, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni par exemple.
01:47 Alors qu'est-ce qu'il va falloir surveiller dans ces cas-là dans les prochaines semaines ?
01:49 Alors d'abord, les taux payés sur la dette publique
01:52 restent le meilleur indicateur de la confiance de ceux qui prêtent à un pays.
01:56 Plusieurs agences de notation fin avril doivent d'ailleurs publier la nouvelle note de la France.
02:00 On verra à ce moment-là si l'écart entre le taux français à 10 ans, qui est pris en compte,
02:06 par rapport à celui de l'Allemagne, il est aujourd'hui autour de 2,8%.
02:09 Est-ce qu'il va s'agrandir ? Est-ce que ça signifierait à ce moment-là une moindre confiance en la France ?
02:14 Alors rendez-vous avec les agences de notation, 26 avril avec Fitch et Moody's,
02:17 et le 31 mai avec Standard & Poor's.
02:19 Mais justement, le rendez-vous est pris, le quoi qu'il en coûte a eu un prix en tout cas.
02:23 Alors clairement, Frédéric Bastia, économiste libéral, peut citer en France,
02:26 et pour cause, nous ne sommes pas dans un pays libéral,
02:29 contrairement à ce que beaucoup prétendent d'ici et là.
02:31 Il disait "tout le monde veut vivre au dépens de l'État,
02:34 et on oublie que l'État vit au dépens de tout le monde".
02:36 Le quoi qu'il en coûte en est un excellent exemple.
02:38 Ceux qui ont reçu de l'argent, des aides, ne se sont pas plaints du quoi qu'il en coûte,
02:42 mais désormais la facture est lourde, et c'est un peu la quadrature du cercle pour Emmanuel Macron,
02:46 comme pour ses prédécesseurs, car depuis 50 ans,
02:48 l'équilibre des finances publiques n'est plus un dogme,
02:50 et la dette ne fait qu'augmenter.
02:52 Crise financière de 2008, crise Covid, guerre en Ukraine,
02:54 les crises n'expliquent pas tout,
02:56 car après les crises, il est possible d'imaginer une autre politique économique,
02:59 mais ce n'est pas encore le cas.
03:00 Effectivement. Alors dans le secteur de la santé, cette fois-ci, Didier,
03:03 vous allez nous parler d'un autre phénomène.
03:05 Non.
03:06 J'ai fait une erreur ?
03:06 Oui. Ah oui.
03:07 Et non ?
03:08 C'est pas bon. Non, non, on est sur la première page encore.
03:11 Tu n'as pas fait la relance.
03:12 La relance que tu m'as rajoutée à la main et que tu me marres.
03:14 On est toujours sur ça.
03:15 Oui, oui.
03:16 Puis on était à trois minutes, désolé.
03:18 Non, non, non, t'as raison.
03:20 À ce moment-là, peut-être qu'il fasse la relance,
03:22 puisque moi, j'ai terminé sur...
03:24 T'as terminé sur quoi ? Sur économiques ?
03:26 Crise économique.
03:27 C'est ça.
03:28 Oui.
03:30 Alors Didier, justement, certains ont célébré l'âge d'or des années Pompidou,
03:35 le président de la République qui nous a quittés il y a 50 ans.
03:38 C'est clair, mais il ne faut pas oublier qu'à l'époque,
03:39 l'économie française et son État n'étaient pas dans une compétition internationale
03:44 aussi forte que celle que nous vivons actuellement.
03:46 Et surtout, le poids de notre industrie créatrice d'emplois
03:49 était plus important dans notre produit intérieur brut.
03:51 Depuis lors, la sphère publique n'a cessé de prendre de la place,
03:54 mais elle n'est pas productive partout.
03:56 Pesant sur les acteurs du privé qui, eux,
03:59 en sont désormais dans la compétition internationale.
04:01 On parle de nos PME, de nos ETI, même du CAC 40.
04:03 Les comparaisons se font donc entre entreprises et État.
04:06 Un État efficace devrait être la seule priorité.
04:09 L'État mammouth que nous l'avons ne l'est pas.
04:10 Alors des pays comme le Portugal ont réussi à trouver des solutions
04:13 pour leur économie.
04:14 La dépense publique d'avenir peut être utile,
04:16 la recherche, la dépense militaire, l'éducation,
04:19 mais personne ne s'est attaqué à celle qui pèse sur la collectivité.
04:22 Alors il y a 70 ans, c'est en France que la TVA fut inventée,
04:26 la taxe sur la valeur ajoutée par Maurice Loret,
04:28 taxe qui existe désormais dans le monde, qui fait toujours débat,
04:31 mais une TVA qui rapporte quand même à l'État
04:33 202 milliards, plus de 202 milliards,
04:35 37% de l'ensemble de recettes en 2022.
04:37 Alors sur ce plan, nous sommes champions du monde,
04:39 mais un ministre des Finances aura-t-il à réduire la dette
04:41 sans casser notre économie ?
04:43 Les paris sont ouverts.
04:44 Exactement.
04:44 Didier, parlons d'un autre secteur désormais,
04:46 c'est celui de la santé.
04:47 Après le scandale Orpea, on parle du groupe Clarian.
04:51 Il est sous surveillance des investisseurs, pourquoi ?
04:53 Alors clairement parce que Orpea est toujours en pleine
04:55 restructuration financière.
04:56 D'abord, il faut le rappeler, épaulé par la Caisse des dépôts,
04:59 et donc Clarian ex-Corian, en l'espace de trois ans,
05:02 les investisseurs, les actionnaires, ont été totalement lessivés.
05:05 Il faut vous dire qu'ils ont perdu 95% de leurs investissements.
05:08 Le groupe est contraint à une restructuration de sa dette.
05:10 Il doit céder des actifs et il a indiqué au marché
05:13 que ces échéances de financement de 2024, à défaut de trouver
05:17 des solutions, la société pourrait faire face à un risque
05:19 de liquidité à fin avril 2024.
05:22 Ce mois d'avril sera donc clé pour l'avenir de cette société,
05:25 la dette, toujours et encore, même pour les entreprises.
05:28 Et la dette qui pourrait faire fermer des maisons de retraite.
05:30 Voilà ce qu'on aura appris notamment avec vous aujourd'hui.
05:32 Merci beaucoup Didier Testo.
05:33 On vous retrouve samedi prochain pour une nouvelle Info&Q+.

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