Judith Beller reçoit Sophie Mechaly, présidente de Paul & Joe, et Christelle Cholet, comédienne, chanteuse et humoriste.
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio 7 excellent, Judith Beller
00:03 Bonsoir, bonsoir à tous, c'est excellent de vous retrouver au rendez-vous comme tous
00:09 les dimanches sur Sud Radio à 19h.
00:11 Vous écoutez, juste derrière vous, Christelle Cholet.
00:14 Christelle Cholet en mode Edith Piaf.
00:17 C'est une artiste polyvalente.
00:19 Christelle qui a brillé dans nos petits écrans, marqué son passage sur les ondes et exploré
00:22 le monde du cinéma.
00:23 Elle a ensorcelé les spectateurs du Bistrot le 39-45 à Toulouse avec les chansons d'Edith
00:28 Piaf.
00:29 Et en 1990, elle en a fait un spectacle d'ailleurs qui cartonne depuis des années l'empiafée.
00:32 Alors sa version 2.0, elle nous l'a proposée en ce moment et sa déménage en version dépanneuse
00:37 de la chanson au théâtre de la Tour Eiffel qui lui appartient aussi.
00:39 Car Christelle Cholet a plusieurs cordes à son arc, vous l'aurez compris.
00:42 On aime ça sur Sud Radio, Christelle Cholet, bienvenue dans cette excellente…
00:44 Merci beaucoup, vous êtes jolie, parfait, merci, très contente d'être là.
00:48 C'est un plaisir partagé.
00:50 Elle a monté avec ses propres mains une marque de prêt-à-porter devenue hyponyme en jouant
00:54 habilement sur les codes classiques entre imprimés, finitions, masculins, féminins.
00:59 Sophie Mechali est à la tête de Poland Joe et fait de son indépendance une force.
01:03 Ses vêtements sont d'une qualité exceptionnelle, incarnent un engagement fort en faveur de
01:06 la production française, la rigueur artisanale, une esthétique raffinée.
01:10 Je vous vois bouger la tête, ça vous plaît.
01:12 Où est-elle allée chercher tout ça ? C'est la question qu'on se pose.
01:15 Et puis je vais vous demander évidemment, Sophie Mechali, bienvenue sur Sud Radio.
01:19 Avec grand plaisir, ravie d'être là aussi, Christelle.
01:21 C'est une émission blonde ce soir, Charles Auditin.
01:23 On ne fait que parler.
01:25 Et puis en plus, il y a du cheveu.
01:27 C'est excellent.
01:29 C'est parti.
01:31 Allez, on réécoute encore un petit peu pour se faire plaisir.
01:33 Vous entendez Christelle Cholet en fond, en mode Edith Piaf.
01:37 Cet air qui m'obsède jour et nuit, pourtant n'est pas né d'aujourd'hui.
01:43 Il vient d'aussi loin que je viens.
01:45 C'est une nouvelle version quand même.
01:47 Ce n'est pas de Saint-Myrice.
01:49 A priori, on aura compris.
01:51 Voilà, Edith Piaf revisité.
01:53 Christelle Cholet, un petit mot pour nos auditeurs.
01:55 Chers auditeurs, vous imaginez l'arrivée fracassante d'une dépanneuse de la chanson,
01:58 vêtue d'un mini-short aux jambes pailletées, avec un ciré jaune,
02:02 beauté et casqué à la manière d'un livreur en scooter.
02:04 Un ciré jaune polenjo.
02:06 Un vrai look.
02:08 Vous vous êtes appelée en renfort, Christelle Cholet, pour interpréter un morceau de Piaf.
02:12 Et puis ça se transforme en performance survoltée aux sonorités assez inattendues.
02:15 Il y a du blues, du rock, de la salsa, du reggae, etc.
02:18 C'est vous, Christelle Cholet, d'où ça vous est venu tout ça ?
02:22 Pourquoi avoir eu envie de revisiter ça avec tant de ferveur et de drôlerie ?
02:27 C'est devenu un peu comme Sophie et cette envie de faire quelque chose de ses mains.
02:33 Il y a 15-17 ans, quand j'ai créé l'an Piafé,
02:36 parce que c'est une reprise à l'occasion des 60 ans de l'anniversaire de la mort de Piaf.
02:40 Il existe depuis 2006.
02:42 Exactement, je n'avais pas joué depuis 15 ans.
02:44 À l'époque, j'avais un peu le syndrome de la vache qui rit,
02:47 c'est-à-dire que je passais des auditions et j'étais toujours trop quelque chose.
02:50 La pub de la vache qui rit, trop blond, trop aiguë, tout ça.
02:54 Je me suis dit que je vais faire quelque chose à moi.
02:56 Mon truc, c'était de chanter beaucoup.
02:59 J'avais des sacrés voix.
03:00 J'avais fait de la comédie musicale, des spectacles musicaux avec Roger Louré,
03:04 des années twist, etc.
03:06 Je me suis dit que je vais faire un spectacle à moi.
03:10 J'ai eu envie de faire un spectacle avec des chansons de Piaf,
03:13 parce que je les chantais beaucoup dans les cafés-concerts.
03:15 Partout dans le monde, on me demandait,
03:17 je suis allée chanter à New York, par exemple,
03:22 dans les cafés-concerts, et on me demandait des chansons de Piaf.
03:24 Je trouvais ça extraordinaire.
03:26 Je me suis penchée sur ce personnage de femme,
03:28 qui est Edith Piaf, libre, complètement désinhibée à son époque,
03:33 un peu Pygmalion avec tous ses mecs.
03:36 J'étais fortement impressionnée par cette femme.
03:39 Je me suis dit que je vais gratter quand même.
03:41 Je me suis rendue compte, bien avant que la môme sorte,
03:44 qui lui a donné du rayonnement un peu partout,
03:48 que c'était une femme hyper drôle.
03:51 - Et ce que vous dites, c'est que c'est une femme qui est écoutée dans le monde entier,
03:54 qui représente la culture française partout sur le monde,
03:56 mais qui, bizarrement, n'est pas très écoutée en France.
03:58 - Non, mais c'est pour ça aussi que j'ai repris l'empiafé.
04:01 Parce que ce spectacle, j'ai des souvenirs de gens qui rigolent,
04:07 mais en n'ont plus pouvoir.
04:09 Et ça, c'est vrai que quand on a fait un spectacle comme ça,
04:11 on voit des barres de rire dans la salle.
04:13 - C'est bizarre, parce que vous mélangez l'humour et la chanson.
04:16 - Et on se dit qu'on a très envie de refaire ça.
04:18 J'avais envie de refaire ça pour les 60 ans, mais pour Piaf aussi un petit peu.
04:21 Je me dis que ma fille de 14 ans,
04:23 peut-être que si je n'avais pas écouté des chansons de Piaf quand elle était petite,
04:26 elle ne connaîtrait pas trop.
04:27 Et je trouve ça vachement important.
04:29 Donc du coup, c'est la reprise totale de ce spectacle,
04:32 mais évidemment adapté, parce que l'humour est vite obsolète.
04:35 - Et justement, vous arrivez à mélanger la musique et l'humour.
04:39 Vous avez une sacrée énergie sur scène, c'est impressionnant.
04:42 Chanteuse ou humoriste, il n'y a pas de barrière.
04:44 Finalement, ce sont deux choses qui vous caractérisent complètement.
04:46 Et ce n'est pas séparable, en fait.
04:48 - Non, ce n'est pas séparable.
04:49 Pour moi, en tout cas, oui.
04:51 C'est un peu ma ligne.
04:53 Comme Sophie va parler de ses fringues tout à l'heure,
04:55 moi je dis que mon style, c'est ça.
04:57 - Sa signature.
04:58 - Ma signature, c'est ça.
04:59 Et je crois que les gens reviennent pour ça aussi.
05:01 Parce que je ne sais pas s'ils voudraient une Christelle Chollet qui ne chante pas,
05:04 ou une Christelle Chollet qui ne les fait pas rigoler.
05:06 - Et le fait d'être multiple comme ça,
05:08 c'est ce qui vous définit, vous, de toute façon, en général ?
05:10 - Oui.
05:11 Parce que le truc, c'est que c'est raconter des histoires aux gens.
05:14 Alors, peu importe la forme, le fond est le même.
05:16 Je raconte des histoires en chantant,
05:18 ou en les faisant rigoler avec des textes,
05:20 ou même au théâtre parfois,
05:21 parce que je peux aussi faire autre chose que mes spectacles à moi.
05:24 Et puis, j'ai envie de partager du live avec les gens aussi,
05:27 parce que la musique, c'est un formidable vecteur d'émotion.
05:30 Et ça, c'est ma vie, en fait.
05:33 Et je crois que c'est la vie de tout le monde.
05:34 On se rappelle tous de la chanson sur laquelle on a roulé un premier patin,
05:37 la chanson sur laquelle on a marié nos enfants,
05:39 la chanson... Enfin, voilà.
05:40 Donc, c'est indissociable.
05:43 - La musique, c'est un langage universel.
05:44 - Absolument.
05:45 - Alors, je rappelle, Lampiafé, c'est en ce moment, au théâtre de la Tour Eiffel,
05:49 évidemment, le spectacle de Christelle Cholet.
05:51 Qu'est-ce que vous appréciez le plus quand vous montez sur scène
05:54 dans ce rôle de dépanneuse de la chanson, finalement ?
05:56 C'est le rire, c'est le chant, tout est mélangé.
05:59 C'est quoi le moment qui vous touche le plus, Christelle ?
06:02 - Alors, je crois que faire rigoler des gens,
06:04 c'est quand même ce qu'il y a de plus difficile.
06:06 - Oui, assez difficile.
06:07 - Mais difficile et puis aussi hyper exigeant,
06:10 et c'est ça qui me plaît, en fait.
06:11 J'aime bien l'exigence de ces moments-là.
06:14 J'aime bien aller chercher la petite virule, la petite seconde
06:18 qui va faire que les gens vont rigoler encore plus.
06:20 Donc, ça, ça me plaît beaucoup.
06:21 - Est-ce qu'ils rigolent à chaque fois, en fonction des soirs ?
06:23 Au même endroit ou pas ?
06:24 - Oui, mais parfois, on est surpris parce qu'ils rigolent autrement,
06:26 parce qu'il se passe autre chose dans la salle,
06:28 parce que ça peut être le même spectacle,
06:29 les mêmes musiciens, c'est pas le même public.
06:31 Et même si ce serait le même public, le jour d'après, ils ne rigoleraient pas.
06:34 - C'est le propre du live aussi, quand t'es en direct, comme ça,
06:37 tu as des fois des gens qui peuvent intervenir,
06:41 qui font que ça se passe d'une manière ou d'une autre.
06:43 - Et puis l'atmosphère aussi, en fonction de ce qu'ils ont vécu,
06:46 de ce qu'on a vécu, nous, il se passe pas les mêmes choses.
06:48 Les rires des gens sont différents.
06:50 Parfois, il y a des gens qui rigolent comme des poules dans la salle,
06:53 c'est hyper drôle.
06:54 - Vous avez une petite anecdote amusante à nous partager,
06:57 justement, d'une réaction de public,
06:59 depuis que vous avez repris L'Empiaphé.
07:01 - Oui, l'autre jour, au deuxième rang, j'ai une dame qui parlait beaucoup.
07:04 - C'est terrible.
07:06 - Très fort aussi.
07:08 - Oui, très fort.
07:09 Et alors, elle parlait très fort, et donc ça, c'est pas grave,
07:11 parce que bon, je sais gérer.
07:12 Mais surtout, elle chantait très fort, très fort toutes mes chansons.
07:14 Et donc, parfois, ça me gênait, surtout,
07:18 à un moment, il y a une chanson, je dis, on va réhabiliter le slow en discothèque,
07:22 et je chante une chanson de Piaphe, et je dis que c'est un slow.
07:24 La vie en rose, évidemment, c'est un slow, c'est un beau slow que j'ai réadapté.
07:27 Et donc, je commence à chanter.
07:28 Quand il me prend dans ses bras, et j'entends.
07:31 Quand il me prend dans ses bras.
07:33 Et tout le long de la chanson, c'est tellement drôle.
07:36 - Mais qu'est-ce que vous espérez qu'ils retiennent, les spectateurs,
07:39 finalement, de la joie, et puis aussi Edith, en fait ?
07:41 - Edith Piaf, quoi.
07:42 - Oui, mais surtout, le fait de se dire en sortant qu'ils ont passé un bon moment,
07:47 et bien, ils ont tout oublié, qu'ils ont rigolé en famille,
07:49 parce qu'il y a vraiment beaucoup, beaucoup de familles qui viennent,
07:52 ça va du petit, de 7-8 ans, jusqu'aux grands-parents, et voire arrière-grands-parents.
07:57 Donc, comme la musique est universelle, c'est aussi universellement familial.
08:02 Donc, voilà.
08:03 Et puis, moi, j'aime bien faire de l'humour qui est accessible à tous.
08:09 Parce que, moi, j'ai des enfants qui ont des âges différents, 23, 20, 14,
08:12 et quand ils étaient un peu plus jeunes, j'aimais bien aller au spectacle,
08:15 en famille, avec tout le monde, et voir avec mes parents, mes grands-parents.
08:17 Je trouve que c'est un vrai partage.
08:18 - La transgénérationnalité, quoi.
08:19 - Comme la bouffe, en fait.
08:20 - Oui.
08:21 - Comme aller au restaurant et aller tous ensemble.
08:23 - Bien sûr.
08:24 Partager le plaisir.
08:25 - Partager le plaisir, oui.
08:26 - Avec les famillaux, avec les belles tables, avec l'opulence, avec l'abondance.
08:29 - Ah, j'adore.
08:30 - Sophie Michaly, quand l'audace et la créativité de Christelle Chollet,
08:34 c'est des valeurs que vous avez en commun, toutes les deux, clairement.
08:36 - En fait, oui, je vois dans tes yeux, quand tu parles, cette brillance,
08:40 cette passion que tu as dans ton travail, l'envie de faire plaisir, et on partage.
08:45 - Je pense que c'est ça.
08:46 - Ça aussi en commun, parce que lorsque je crée mes vêtements,
08:49 je pense beaucoup au fait de faire du bien aux femmes et aux hommes
08:52 qui vont découvrir et qui vont essayer et qui vont porter mes vêtements,
08:57 parce que c'est ce qui compte à la finale, c'est que les gens en profitent.
08:59 - C'est vrai que la première fois que j'ai acheté tes vêtements,
09:01 je me rappelle de la matière.
09:04 J'avais trouvé que les matières étaient belles.
09:06 - Très importante.
09:07 - Tu sais, ça c'est super important, quand tu touches une veste,
09:09 tu ne vas pas dans un truc lambda qui coûte deux balles,
09:12 tu touches et tu dis "Waouh, c'est super joli, j'ai des chemisiers,
09:15 j'ai des chemisiers pour la nuit du jour".
09:16 - Oui, production française à 70%, attention.
09:18 - Alors on a augmenté, on est passé à 80%.
09:20 - Encore, d'accord, bravo.
09:21 - La production de toute la pièce à manches, de tous les tailleurs,
09:23 pantalons, les parts-dessus, les manteaux, les trenchs
09:27 sont fabriqués en France dans des ateliers particuliers.
09:30 - Bravo.
09:31 - Je suis très contente, je suis très fière, mes tissus sont italiens et français.
09:35 Mes broderies sont faites dans le Nord, à Villers-aux-Tréhaut,
09:39 à côté de nos amis les ch'tis.
09:41 Et j'ai réussi aujourd'hui à faire des produits et des vêtements
09:44 de grande qualité, avec une vraie créativité,
09:47 avec un vrai parti pris, justement, stylistique,
09:50 mais en gardant le côté accessible financièrement.
09:57 - Oui, c'est vrai.
09:58 - Et c'est des vêtements qui traversent aussi les saisons,
10:00 qui traversent le temps, et je fais en sorte d'avoir des vêtements
10:03 qu'on garde dans ses armoires.
10:05 - C'est aussi éthique et responsable, c'est important.
10:07 - Les imprimés aussi, les imprimés, c'est un grand truc pour les jours.
10:11 - J'adore les couleurs, c'est hyper amusant.
10:13 Moi je travaille beaucoup sur les tissus d'archives,
10:16 ou sur aussi des idées, par exemple, de tissus d'ameublement,
10:19 de broderie aussi, de linge de maison,
10:21 que je trouve à travers mes recherches,
10:24 et que je remets, que je refais vivre de ces cendres,
10:28 et que je remets au bout du jour en changeant les couleurs,
10:31 en rajoutant des finitions, qui fait que c'est extrêmement moderne.
10:35 - Pour avoir de l'imagination, mesdames, je pense que vous allez être d'accord,
10:38 il faut avoir de l'audace. - Complètement.
10:40 - Ça commence par là. - C'est l'audace,
10:42 c'est en fait, qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
10:45 il faut, aux yeux du public, il faut se démarquer
10:49 de tout ce qui se passe et de tout ce qu'on peut trouver.
10:51 Aujourd'hui, il y a une telle offre, que ce soit dans ton métier,
10:54 il y a beaucoup, beaucoup de... - Bien sûr, bien sûr.
10:56 - Dans mon métier, alors on n'en parle même pas,
10:58 parce qu'avec la fast fashion et toutes ces marques qui vendent tout
11:00 et n'importe quoi, très peu cher,
11:02 qui bénéficient d'énormément de moyens marketing,
11:05 il faut se démarquer, il faut ne pas, il faut oser.
11:09 - Et moi j'appelle ça la liberté en fait.
11:11 La liberté, c'est pour ça que c'est bien de prendre les choses en main,
11:14 pour tous les jeunes, les jeunes filles ou jeunes hommes qui nous écoutent,
11:18 parce que c'est en faisant qu'on arrive à être libre et pas attendre,
11:22 parce que si elle n'avait pas créé sa marque en disant
11:24 "je vais faire ces imprimés-là, je vais faire un petit côté comme ci, comme ça",
11:27 ça n'existerait pas, et moi non plus.
11:30 - Et c'est excellent d'ailleurs, ce soir, avec vous,
11:33 la comique chanteuse et bête de scène, attention, Christelle Cholet,
11:36 et puis la créatrice de la maison, Pauline Joux,
11:38 quant à elle, plutôt bête de mode, Sophie Mechel,
11:40 et à tout de suite sur ce radio.
11:42 - C'est ça.
11:43 - Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélair.
11:48 - Vous avez choisi Sud Radio et vous avez bien raison,
11:51 et c'est bonne ambiance dans le studio ce soir, c'est excellent,
11:53 c'est votre rendez-vous du dimanche soir, celui qui donne la parole libre
11:56 aux créateurs français, ça se marre en plus.
11:58 - Je manque l'apéro, c'est ce qu'on disait.
12:00 - Ce soir à mes côtés pour vous, chers auditeurs,
12:03 la comédienne et chanteuse Christelle Cholet,
12:05 et la créatrice à la tête de la maison, Pauline Joux,
12:07 Sophie Mechalie.
12:09 Alors Sophie Mechalie, un peu d'histoire quand même,
12:11 vous avez créé Pauline Joux en 1995.
12:13 - Tout à fait.
12:14 - C'est le nom de vos deux fils.
12:16 - Oui, Oliver et Joseph.
12:18 - Vous avez fait un passage chez Asdina Laia,
12:20 puis après dans l'entreprise de vos parents,
12:22 le Garage, dont les chemises colorées, imprimées, cartonnées à l'époque.
12:25 - Fabrication française, les ateliers, les usines étaient dans le Nord,
12:28 en Normandie, je me souviens, petite,
12:30 accompagnée de maman, avec des gros sacs de tissus
12:33 pour monter les premiers prototypes le matin très tôt.
12:36 - Vous êtes tombée dedans dès le marché.
12:39 - J'adorais, pendant les périodes des vacances scolaires,
12:42 quand elle me disait "allez, on va dans le Choleté,
12:44 on va voir l'usine de T-shirts,
12:46 puis après on va en Normandie,
12:48 aller voir les fabriques de chemises".
12:51 Parce que chaque produit, c'était de la chemise,
12:53 mais on avait des fabricants,
12:55 et elle avait des fabricants que de chemises spécialisées
12:57 dans un certain tas de produits, pour atteindre l'excellence.
13:00 Et c'est vrai que les chemises de Garage...
13:02 - C'est excellent, on adore l'excellence.
13:04 Ce qu'on remarque dans votre parcours,
13:06 c'est que très tôt vous montez votre entreprise,
13:08 pas seulement par la case couture,
13:10 comme la majorité des modeux qu'on connaît aujourd'hui.
13:12 - J'ai étudié à l'Institut français de la mode,
13:14 en alternance à l'époque.
13:16 Je travaillais, j'étudiais, j'étudiais...
13:18 - C'était une évidence pour vous de vous lancer très rapidement,
13:21 vous n'aviez pas envie de travailler pour quelqu'un ?
13:23 - Non, je voulais gagner ma vie,
13:25 je voulais être indépendante.
13:27 J'étais mariée, j'avais deux enfants tout petits,
13:30 déjà à l'époque, en 95, j'avais 26-27 ans.
13:33 Mais je ne voulais dépendre de personne,
13:36 je voulais gagner ma vie, je voulais bâtir,
13:39 je voulais construire et je voulais pouvoir aussi
13:41 gâter les gens que j'aime, en gagnant ma vie.
13:43 - Ah ouais, pareil !
13:45 - Faites-en un chalet !
13:47 - Non mais ça c'est vrai, c'est mon kiff, gâter les gens.
13:49 - Le cadeau pour moi c'est un kiff.
13:51 - En resto, allez on y va, envoyez les parents en vacances...
13:54 - Je peux m'en aller, vous faites l'émission sans moi !
13:56 - Non mais c'est vrai, c'est un truc que je partage vraiment avec vous,
14:00 mais je n'ai jamais entendu quelqu'un dire ça.
14:02 Et moi aussi je fais ça pour ça,
14:04 pour ma famille, mes enfants, mes parents.
14:06 - Les moments de bonheur...
14:08 - Bien sûr, moi j'étais élevée comme ça.
14:10 - Alors mesdames, on va revenir un petit peu à Sophie quand même.
14:14 Pauline Joss a une identité singulière,
14:17 c'est une identité que vous avez imposée dès le départ.
14:20 Est-ce que stratégiquement vous y avez pensé
14:22 ou finalement ça s'est fait tout seul ?
14:24 - Zéro strat.
14:26 Je suis arrivée en 95 dans une période où
14:30 je devais monter ma marque parce que mes parents
14:32 avaient vendu l'entreprise familiale,
14:34 pour des raisons personnelles.
14:36 Et je suis arrivée dans un marché en 95
14:38 où j'entourais d'hommes, deux frères,
14:40 donc moi la fille au milieu,
14:42 deux frères, un papa, beaucoup de garçons autour de moi,
14:44 je trouvais qu'ils étaient malsapés,
14:46 je trouvais qu'ils n'avaient pas de style.
14:48 Et la mode à l'époque, c'était soit le très haut de gamme,
14:50 intouchable, soit le très cheap,
14:52 mais genre en mode un peu cracra,
14:55 pulgris, pantalon noir...
14:57 - C'était les potes nirvana quoi.
14:59 - Un peu sans forme.
15:01 Et puis tiens, j'ai appris avec maman
15:04 la fantasy, les années un peu rétro,
15:08 le côté un peu utilisé aussi,
15:10 je voulais monter de l'homme, pourquoi ?
15:12 Travailler les collections hommes,
15:14 parce qu'il n'y avait rien,
15:16 et parce que je voulais m'inspirer des codes femmes
15:18 pour créer de l'homme.
15:20 - Et inversement aussi ?
15:22 - Aussi, bien sûr.
15:24 - C'est quoi le premier modèle que vous avez créé ?
15:26 Vous en souvenez ?
15:28 - J'avais créé des chemises,
15:30 parce que c'est ce que je savais le mieux faire.
15:32 - Pour femmes ou pour hommes ?
15:34 - C'était de l'homme, qui était acheté par des femmes déjà à l'époque.
15:36 C'était un côté un peu unisex,
15:38 un côté un peu oversize.
15:40 Donc c'était la chemise d'homme,
15:42 qui était coupée dans des tissus,
15:45 qui étaient souvent des tissus papier peint,
15:47 qui étaient des tissus d'ameublement,
15:49 recolorier, comme je le disais tout à l'heure,
15:51 dans des coupes un peu plus fitées aussi,
15:53 parce qu'on était assez dans l'oversize dans les années 90,
15:55 donc j'ai un peu refité.
15:57 Et c'était un peu les happy days,
15:59 j'ai adoré la série quand j'étais petite avec Fronzy et compagnie.
16:01 - Oui bien sûr.
16:03 - Et c'était les loups, les happy days.
16:05 - Je voulais absolument ça.
16:07 - On sait les dingues aussi.
16:09 - J'ai commencé par la chemise,
16:11 après j'ai travaillé les pantalons,
16:13 un peu sta-presse,
16:15 les pantalons un peu hyper fités,
16:17 légèrement bootcut,
16:19 et les petits blousons un peu teddy.
16:21 Donc c'était la garde-robe Paul & Joe,
16:23 dans des impressions un peu différentes,
16:25 dans des fleurs, dans la fraîcheur.
16:27 - Et les vêtements spéciaux aussi.
16:29 - J'adore les doublures aussi,
16:31 toutes les finitions qu'on ne voit pas,
16:33 travailler les vêtements extérieurs, mais aussi à l'intérieur.
16:35 - Et en 1995, quand vous lancez ça,
16:37 comment ça a accueilli ?
16:39 Vous me dites que ça a marché tout de suite,
16:41 mais est-ce qu'il y a eu des défis qu'il a fallu relever ?
16:43 - Bien sûr qu'il y a eu des défis,
16:45 je vous raconterai des anecdotes assez drôles.
16:47 L'histoire c'était comment aller à la pêche aux clients.
16:49 Il n'y avait pas de réseau, il n'y avait pas de réseau social.
16:51 Et tant mieux,
16:53 parce qu'en vrai on avait la possibilité de plus attraper le client
16:55 à travers ce qu'on appelle des salons.
16:57 Des salons où on montrait nos collections,
16:59 où on recevait des clients du monde entier
17:01 à la Porte de Versailles.
17:03 Ça s'appelait le SEM,
17:05 le salon de l'élégant habillement masculin.
17:07 C'est un peu le nom.
17:09 Et moi j'avais la chance d'être proche
17:11 du président de la Fédération qui avait monté
17:13 un espace qui s'appelait le Nouvel Espace
17:15 pour les jeunes créateurs.
17:17 Puisque je bossais avec lui, on faisait des salons avec le garage.
17:19 Donc je l'avais appris pour lui expliquer
17:21 "Regarde, je monte une marque, c'est Paul & Joe,
17:23 est-ce que je peux avoir un stand ?
17:25 Même si petit soit-il, mais au Nouvel Espace,
17:27 parce qu'il y avait les jeunes maisons.
17:29 Il y avait à l'époque Drees, il y avait Dsquare
17:31 qui démarraient en Italie.
17:33 On était ensemble, on était jaunes, on se mariait, on ne savait rien.
17:35 - C'était canadiens ? - Oui, Dsquare, c'était mes grands copains.
17:37 Ils me disaient "Dane, qu'est-ce qu'on rigolait pendant les salons !"
17:39 Et donc j'ai réussi à avoir ce micro-stand.
17:41 Je voulais faire une déco particulière
17:43 un peu yéyé années 60.
17:45 Je suis allée acheter
17:47 de la moquette imprimée
17:49 en seconde-hand déjà.
17:51 Un petit papier peint.
17:53 J'ai voulu faire un corner,
17:55 un stand pendant le salon
17:57 avec une particularité qui fait que ça attire l'œil.
17:59 Je le fais à la main.
18:01 Le premier jour du salon, il y avait énormément
18:03 d'acheteurs qui rôdaient.
18:05 Je vois des japonais passer au repas.
18:07 C'est hyper stylé parce que tu le vois tout de suite, tu as l'œil.
18:09 Tu vois que c'est des acheteurs.
18:11 Et moi j'étais "Bonjour, how can I help you ?"
18:13 Ils ne parlaient pas du tout en anglais ni en français.
18:15 C'était un peu une histoire de mime, c'était assez drôle.
18:17 Et donc les japonais ont tout de suite craqué sur la créa,
18:19 sur l'originalité,
18:21 sur le made in France.
18:23 Et ils étaient comme des fous.
18:25 A tel point qu'on avait au tout premier...
18:27 - Vous avez eu une rupture de stock ?
18:29 - Non, parce que c'était en précommande.
18:31 Je ne fabriquais déjà à l'époque que ce que je vendais.
18:33 Je prenais les commandes.
18:35 Mais comme j'avais des ateliers qui étaient à proximité,
18:37 en France,
18:39 j'avais la réactivité des imprimeurs
18:41 qui étaient à Lyon et des fabricants
18:43 qui étaient dans le Nord.
18:45 Donc au lieu d'attendre 4, 5, 6 mois,
18:47 je pouvais être réactive. En un mois, je pouvais déjà.
18:49 Donc je n'attendais pas 6 mois
18:51 avant de facturer et de livrer.
18:53 Je pouvais déjà m'auto-financer.
18:55 Et je me suis auto-financée
18:57 parce que je demandais des accomptes aux clients.
18:59 - C'est un des aspects les plus gratifiants
19:01 pour vous, Sophie Micheli.
19:03 Vous êtes auto-financée, vous êtes lancée comme ça.
19:05 Si vous deviez retenir quelque chose,
19:07 c'est ça aussi.
19:09 La volonté de faire seule et d'avoir réussi.
19:11 Il faut projeter
19:13 ce qu'on a envie de faire pour y arriver.
19:15 On peut peut-être donner un conseil aux auditeurs.
19:17 - Il faut croire à ce qu'on fait.
19:19 Il faut projeter
19:21 qui va porter mes vêtements.
19:23 On n'est pas là pour faire des vêtements qu'on va mettre dans des musées.
19:25 Je suis là pour faire des vêtements
19:27 qui vont être appréciés,
19:29 qui vont être portés.
19:31 Les gens vont être complimentés.
19:33 Et c'est comme ça que ça marche.
19:35 - Il y a deux trucs aussi. Tu as le savoir-faire
19:37 et le faire savoir aussi.
19:39 Tu racontais que tu as fait ton petit corner
19:41 avec ta petite tapisserie et ta petite moquette.
19:43 - C'est ça, c'est le faire savoir.
19:45 - Ce que tu dis est d'autant plus important.
19:47 On n'a pas besoin d'avoir
19:49 de très gros moyens pour commencer
19:51 et pour démarrer une affaire.
19:53 Il faut être débrouillard, smart.
19:55 - Il faut avoir beaucoup de temps aussi.
19:57 - Des jeunes filles me disent
19:59 "J'ai pas les usines, j'ai pas les tissus."
20:01 Je leur dis "écoute, tu vas chez le retoucheur
20:03 d'en bas, tu vas lui expliquer,
20:05 tu vas être sympa, le matin tu vas lui amener
20:07 un petit pain au chocolat, tu vas lui offrir un café,
20:09 tu vas lui montrer que tu as envie,
20:11 tu vas lui dire "je voudrais faire une robe comme ci, comme ça,
20:13 les tissus, tu vas au marché Saint-Pierre."
20:15 Il y a toujours des moyens.
20:17 - Pour ceux qui ont envie de faire de la comédie,
20:19 du chant, et de faire une carrière
20:21 similaire à la vôtre,
20:23 Christelle Cholet, c'est pareil finalement.
20:25 C'est donner les moyens, soi-même.
20:27 C'est ce que vous faites, puisque vous avez en plus
20:29 acheté votre propre théâtre.
20:31 - Oui, parce que c'est aussi un désir de liberté.
20:33 On est dépendant de plein de choses
20:35 quand on est en autoproduction,
20:37 quand on ne fait pas partie d'une grosse
20:39 entreprise de l'humour,
20:41 on est obligé d'aller gratter à la porte des théâtres
20:43 pour savoir si on peut jouer de telle date à telle date.
20:45 Et puis à un moment,
20:47 quand l'occasion se présente,
20:49 c'est aussi une question d'occasion.
20:51 Je ne pensais jamais acheter un théâtre de ma vie,
20:53 et puis ça s'est présenté.
20:55 Et parce que j'ai eu les gens autour aussi,
20:57 mon mari, Philippe.
20:59 - C'est quand les étoiles sont alignées,
21:01 que tu rencontres la bonne personne au bon moment,
21:03 que la personne parle de la chose que toi,
21:05 tu interviens dans la conversation et que tu vois
21:07 que c'est la bonne chose.
21:09 - C'est pas le hasard.
21:11 - C'est le travail.
21:13 - C'est le travail, la volonté.
21:15 - Il faut se lancer, il faut faire.
21:17 On est acteur, ça veut dire qu'on agit.
21:19 - Il faut avoir la volonté entrepreneuriale.
21:21 - Oui, mais c'est quand même
21:23 moins compliqué quand tu veux faire quelque chose,
21:25 quand tu veux écrire quelque chose.
21:27 Parce que là, il faut aller chercher les tissus.
21:29 Effectivement, tu as raison,
21:31 quand tu dis "ouais, on va voir
21:33 le mec qui fait de la couture en bas".
21:35 - Mais il y a moyen, il y a encore plus moyen qu'avant.
21:37 Parce qu'avec toutes ces tendances upcycling,
21:39 aujourd'hui, les tissus, t'as pas besoin
21:41 d'aller dans les usines en Italie,
21:43 où ils vont t'imposer des minimums pas possibles
21:45 avec des majorations de prix, etc.
21:47 - Bien sûr, tu peux faire de la récup aussi.
21:49 - Et ça fait quoi ?
21:51 - Des petites séries, des séries limitées.
21:53 Quand il n'y a plus, il n'y a plus, on passe à autre chose.
21:55 Comme ça, les gens sont encore plus excités que quand ça sort.
21:57 On sait que c'est des petites quantités,
21:59 donc du coup, les gens vont y aller tout de suite.
22:01 Que c'est fait ici, que c'est des tissus récupérés
22:03 que c'est pas encore relancé une machine de fabrication
22:05 encore longue et astrayante.
22:07 - Ça, vous en aviez conscience dès le départ, finalement, Sophie ?
22:09 - Oui, oui, oui.
22:11 - Puisque vous étiez que sur commande, déjà en 1995,
22:13 vous saviez qu'il ne fallait pas surconsommer, surproduire.
22:15 - Alors, oui, et en plus,
22:17 j'avais pas les moyens de fabriquer,
22:19 de stocker, d'attendre le client pour encaisser.
22:21 Il fallait que je montre cette collection,
22:23 que je la montre au client,
22:25 et le plus important, c'est que les clients,
22:27 que ça leur plaise,
22:29 qu'ils commandent, et moi, c'était sous forme d'acompte.
22:31 Moi, j'avais besoin des acomptes de mes clients
22:33 pour pouvoir acheter mes tissus,
22:35 pour pouvoir convaincre les banques aussi de me suivre
22:37 en me disant "Regardez, j'ai tout ça de commande,
22:39 les gars, faites-moi confiance".
22:41 En plus, c'était pas n'importe quel client.
22:43 J'ai tout de suite eu des clients absolument extraordinaires.
22:45 À l'export, les Français sont venus bien après.
22:47 - Et en fait, est-ce que c'est vrai qu'en France,
22:49 peut-être que c'est plus comme ça maintenant,
22:51 mais à l'époque, il fallait réussir ailleurs,
22:53 justement, pour rebondir sur ce que vous dites,
22:55 pour réussir la France en Suisse ?
22:57 - C'est vrai, il y a un petit côté comme ça.
22:59 - Non, non, non, l'une n'est pas faite en son pays.
23:01 On est un petit peu, malgré tout, les Français,
23:03 on est un peu "followers",
23:05 on est un peu "suiveurs".
23:07 Il faut qu'on voit qu'à New York,
23:09 alors aujourd'hui, c'est sous forme,
23:11 tu sais, d'influenceurs et d'export,
23:13 de personnes un peu connues,
23:15 mais c'est sûr qu'il y a plus d'écho
23:17 quand ça démarre à l'étranger.
23:19 Tu me disais, Christelle, que tu pensais
23:21 que Paul Angeot était anglais ou américain.
23:23 - Oui, c'est vrai qu'au départ, on pensait vraiment
23:25 que c'était anglais ou américain.
23:27 - Oui, c'est bien français.
23:29 - Mais il y a aussi le syndrome des gens
23:31 à l'international qui pensent que vraiment,
23:33 la France est quand même le pays
23:35 de la mode.
23:37 Moi, j'entends, quand on se balade
23:39 un peu ailleurs, on entend "mais oui,
23:41 mais vous, à Paris..."
23:43 - Mesdames, mesdames, on va continuer
23:45 cette conversation juste après la coupure.
23:47 C'est toujours excellent, chers auditeurs,
23:49 et on le prouve avec la comédienne qui fait rire,
23:51 mais pas que, Christelle Cholet,
23:53 et la créatrice de Paul Angeot qui embellit les autres.
23:55 Sophie Méchalier, on revient.
23:57 - Merci.
23:59 (musique)
24:01 - Sud Radio, c'est excellent. Judith Bélair.
24:03 - C'est excellent sur Sud Radio jusqu'à presque 20h.
24:05 Vous êtes en compagnie de la chanteuse et comédienne
24:07 à la tête du théâtre de la Tour Eiffel,
24:09 Christelle Cholet, et de la styliste
24:11 à la tête de la maison Paul Angeot, Sophie Méchalier.
24:13 Alors, Christelle Cholet, dans l'Opiafé,
24:15 qui est dépanneuse de la chanson,
24:17 votre spectacle en cours actuellement au théâtre de la Tour Eiffel,
24:19 vous parvenez à maintenir une touche
24:21 comique unique et pourtant, vous explorez
24:23 des sujets, par exemple, le rapport
24:25 des hommes aux femmes,
24:27 de la manière dont ils les regardent, et vous faites
24:29 rire avec ça, en pointant quand même des petits sujets
24:31 de société. - Oui, c'est normal,
24:33 on fait rigoler avec des sujets de société aussi,
24:35 et puis je crois que
24:37 l'Opiafé a perdu
24:39 pour ça parce qu'il y a des thèmes très universels,
24:41 comme dans les chansons de Piaf, qui sont des thèmes
24:43 les chagrins d'amour, les relations
24:45 hommes-femmes, la façon dont les femmes regardent les hommes,
24:47 dont les hommes regardent les femmes, et c'est vrai,
24:49 alors je ne le dis pas parce que Sophie n'est pas
24:51 encore venue voir le spectacle, mais tu vas voir, il y a un thème
24:53 sur comment les hommes s'habillent,
24:55 et il y a vraiment un sketch là-dessus,
24:57 il y a tout un sketch là-dessus. - Je ne dirais rien.
24:59 Je n'ai vu,
25:01 je ne dirais rien. - Mais oui, bien sûr,
25:03 je parcours,
25:05 je parcours, ouais. - C'est ça votre inspiration ?
25:07 C'est la société elle-même, c'est les gens,
25:09 c'est les sociétés ? - La société, c'est
25:11 mon mari, bon bah j'écris avec mon mari,
25:13 et parfois mon mari écrit des choses
25:15 vachement plus féministes
25:17 que moi je ne pourrais écrire.
25:19 On est vraiment un duo, la scène comme à la ville,
25:21 et on s'inspire
25:23 de plein de choses. - Et pourquoi plus féministes que vous
25:25 ne pourriez-vous ? - Parce que moi, parfois,
25:27 lui, il trouve utile de
25:29 dire des choses, et moi, j'ai l'impression
25:31 que c'est passé dans les mœurs,
25:33 et en fait, non, parce qu'il a le regard
25:35 de l'homme qui peut-être se dit "bah non, ça,
25:37 il faut en parler encore". - Vas-y, exemple ?
25:39 - Dans le précédent spectacle, par exemple,
25:41 moi, j'étais
25:43 très très choquée par toutes ces, évidemment,
25:45 comme tout le monde, par toutes ces histoires de perversion
25:47 sexuelle et tout, et en fait,
25:49 un jour, comme ça, je vais leur dire... - Le harcèlement, tu veux dire ?
25:51 - Oui, le harcèlement, mais... - Oui, et puis toute la
25:53 vaguit, tout, quoi. - Mais surtout
25:55 choquée par ces gens qui sont
25:57 des gens très connus, ou à la tête politique,
25:59 ou tu vois, et qui ne peuvent
26:01 pas faire la différence entre le bien et le mal, c'est-à-dire
26:03 qu'à un moment, quand t'as 50, 60 ans,
26:05 40 ans, je sais pas, tu dois savoir que c'est
26:07 pas bien ce que tu fais aux jeunes filles,
26:09 ou c'est pas bien ce que tu fais aux femmes, et tout, et qui se mettent
26:11 derrière un espèce de truc, "ah bah non,
26:13 c'était juste un petit bisou", mais c'était...
26:15 T'es intelligent, tu diriges
26:17 des équipes, tu fais des choses... - Et ce qui est marrant,
26:19 c'est que vous arrivez à faire rire avec ça, quand même.
26:21 - Oui, mais alors c'était l'angle, la truc, parce que je lui ai
26:23 balancé le truc comme ça, j'ai dit "j'aimerais bien parler de ça, mais c'est quand même
26:25 un sujet très lourd, comment faire rigoler avec ça ?"
26:27 Et lui, il a trouvé l'angle, il a dit
26:29 "on va inverser, ça va pas être
26:31 un prédateur sexuel, mais ça va être une prédatrice
26:33 sexuelle, qui est dans un
26:35 bureau, qui est au commissariat,
26:37 dans le spectacle que je tourne aussi, qui s'appelle
26:39 "L'Homme inconditionné", et qui se fait interroger, et qui
26:41 absolument n'a rien fait,
26:43 quoi ! Elle dit "non mais attendez,
26:45 comment ça ? Il est rentré dans
26:47 mon bureau aussi, ça c'est pas une preuve qu'il
26:49 voulait absolument que je lui saute dessus ?"
26:51 Enfin, voilà, c'est...
26:53 Et ça, il a su faire, il a su
26:55 trouver l'angle, il a su trouver le prisme par lequel en parler,
26:57 les gens sont pétés de rire, et à la fin je dis
26:59 en tant qu'humoriste femme, je ne
27:01 pouvais pas m'empêcher de parler de
27:03 ce sujet. - Et puis aussi parce que vous avez une fille, vous êtes maman,
27:05 et lui aussi, votre mari, donc... - Ah oui, 14 ans,
27:07 ma petite bonne femme. - Donc vous avez envie de lui préparer
27:09 la route, quoi. - Pas trop dur, une ado à la maison
27:11 avec un... - C'est le village 2023. - Franchement,
27:13 elle est... Ma fille,
27:15 elle nous écoute, je pense, elle est
27:17 formidable, elle est... Elle est incroyable.
27:19 - Elle vous entend, après, oui. - Et puis en plus,
27:21 elle est... Elle est comme Sophie, en fait.
27:23 Elle a envie de faire plein de choses. Non mais c'est vrai,
27:25 j'aime bien ces personnalités. - Vous devez être une super maman aussi.
27:27 - J'aime bien ces personnalités. - Et je sais que c'est notre rôle,
27:29 les mamans, aussi, à montrer l'exemple. Moi j'ai eu la chance d'avoir
27:31 une maman magnifique aussi, qui m'a donné envie,
27:33 qui m'a montré l'exemple. - Sophie Méchali.
27:35 - Et toi, c'est notre job. - Mais parfois, personnalités d'enfants...
27:37 - C'est notre job, en vrai. - Oui, mais parfois, personnalités d'enfants
27:39 différentes, quand même, t'as pas les mêmes retours. Et elle,
27:41 dès que tu lui dis un truc, "Ah oui, d'accord, oh oui, on fait ça."
27:43 - Elle est pas blasée, quoi. - Et puis elle sait qu'elle va chercher,
27:45 et puis elle écoute de la musique !
27:47 [Rires]
27:49 - Des années 60 ! - Ah ouais ! - J'adore. - Alors on parlait
27:51 de signature tout à l'heure, parce que vous, votre signature,
27:53 Christelle Chollet, c'est vraiment d'habilement mélanger l'humour
27:55 avec la chanson. Vous, votre signature, Sophie Méchali,
27:57 c'est quand même la fabrication française,
27:59 on en parle, et puis le savoir-faire,
28:01 c'est vraiment une identité distincte des produits
28:03 Pollenjo, c'est très important pour vous. - Ah oui, oui, oui.
28:05 - Et c'est aussi pour ça qu'elle marche, votre maison, c'est votre signature.
28:07 - C'est ma signature, c'est le fait que je sois
28:09 très très proche de mes partenaires,
28:11 puisque mes fabricants sont à Paris,
28:13 même, et que l'occasion
28:15 et la chance de pouvoir les visiter
28:17 régulièrement, pour qu'ensemble,
28:19 on élabore
28:21 des nouvelles techniques
28:23 artisanales adaptées à une fabrication
28:25 industrielle. - A l'époque d'aujourd'hui.
28:27 - Des finitions main, des points
28:29 sur le revers d'une veste qui sont finis à la main,
28:31 des boutons
28:33 recouverts d'une certaine manière dans les tissus
28:35 où il y a aussi un point main
28:37 revêtu sur le bouton, qui font
28:39 tous ces détails,
28:41 et tout le travail des doublures,
28:43 des finitions, font que mon vêtement sur un
28:45 cintre n'est pas un vêtement
28:47 lambda. Les marques,
28:49 aujourd'hui, et pas les
28:51 moins chères, pas les
28:53 plus chères, pardon, ont tendance
28:55 à faire
28:57 la même chose, et sous
28:59 couvert d'un marketing important
29:01 et très fort et très agressif,
29:03 finalement, de vendre la même chose.
29:05 - C'est vrai. - Mais moi, ce ne sont pas mes valeurs,
29:07 et ce n'est pas mon éducation, et ce n'est pas ma façon
29:09 de... mes valeurs de travail.
29:11 - Et ça vous permet de vous
29:13 ancrer, en fait, dans l'époque
29:15 contemporaine en gardant, finalement, des traditions,
29:17 quoi. C'est ça, c'est une histoire de tradition,
29:19 c'est un transmissage que vous dites, Sophie Mechalier.
29:21 - Si on arrête ça, il est où
29:23 notre héritage ? Il est où notre héritage
29:25 de confection française ?
29:27 Qu'est-ce qui reste, par la suite ?
29:29 Si c'est pour aujourd'hui faire des fringues,
29:31 mettre un nom,
29:33 aller dans des pays à l'autre bout de la planète,
29:35 on parle aussi de toutes les
29:37 responsabilités et des
29:39 frais de port en avion qui coûtent une fortune
29:41 et qui dépensent en plus une tonne
29:43 de pourriture pour
29:45 notre terre. Ma foi,
29:47 à la fin de la journée,
29:49 rester ici, apprendre
29:51 tous les jours, encore plus, avec
29:53 les partenaires, les maîtres tailleurs
29:55 avec qui je travaille, les pantalonniers avec qui je
29:57 travaille sur place, la proximité,
29:59 la flexibilité fait qu'on
30:01 peut arriver aujourd'hui à faire de très jolies collections
30:03 créatives, métables
30:05 et abordables.
30:07 - C'est ce qu'on a envie de porter, en plus.
30:09 On a marre de porter toujours
30:11 la même chose. C'est vrai que quand tu
30:13 vas dans des boutiques à des marques différentes,
30:15 et puis moi ce qui me choque aussi, parce que ma grand-mère
30:17 était couturière, c'est parfois, tu sais,
30:19 tu mets un truc et tu dis à la personne
30:21 qui te le vend, tu dis "ah, là, il y a un petit défaut,
30:23 c'est pas..." et tu dis "non, non, non, mais ça va,
30:25 les gens, parfois, n'y connaissent
30:27 rien quand ils te donnent, ils te vendent la truc."
30:29 - Mais c'est une histoire d'art du détail, tout ça.
30:31 - C'est une question d'éducation aussi.
30:33 C'est-à-dire que les gens ne font pas la différence,
30:35 la majorité des gens ne font pas la différence, c'est ça qui fait peur.
30:37 Il faut rééduquer
30:39 les gens, justement, à l'artisanat,
30:41 au beau, au bienfait et au durable.
30:43 - Alors, mesdames, vous avez
30:45 d'autres points communs, vous, Sophie Méchalit,
30:47 vous avez construit Pollen J autour d'un
30:49 équilibre subtil entre le masculin et le féminin,
30:51 justement, et vous, Christelle Cholet,
30:53 vous mélangez différents styles, différentes tonalités,
30:55 il faut trouver un équilibre
30:57 entre la tradition et l'innovation, par exemple,
30:59 quand vous chantez Piaf et que vous la chantez en rock'n'roll,
31:01 c'est quand même pas évident au départ ?
31:03 - Je crois qu'on a le même secret,
31:05 c'est-à-dire que c'est respecté absolument,
31:07 pour moi,
31:09 la chanteuse qui est Piaf,
31:11 donc je vais reprendre les chansons de Piaf
31:13 et je vais faire
31:15 comme si, en fait, très égoïstement,
31:17 avec un égo démesuré,
31:19 comme si c'était ma chanson et qu'on me l'avait proposée.
31:21 Et finalement, à partir du moment...
31:23 - Tu t'as réappropriée, reprise, réappropriée.
31:25 - C'est dur à dire,
31:27 mais finalement,
31:29 quand on ne détourne pas
31:31 le fond de la chanson, c'est-à-dire
31:33 le texte et ce qui est raconté,
31:35 et qu'on essaie de bien chanter
31:37 et de faire des beaux arrangements,
31:39 ça marche, la preuve, la foule
31:41 est devenue un rap dans mon spectacle,
31:43 et finalement, on entend les paroles,
31:45 et ça marche bien, et on n'est pas choqués.
31:47 - Non, c'est vrai, ça passe.
31:49 Il n'y a pas une fois où on se pose la question,
31:51 même si effectivement... Parce que c'est vrai qu'on pourrait
31:53 se la poser, quand même, Piaf, c'est Piaf,
31:55 c'est un peu un monstre de la chanson,
31:57 et on se dit que c'est presque intouchable,
31:59 et vous y arrivez, et on ne se pose pas la question pendant le spectacle.
32:01 - Non, parce que je crois que je l'aime profondément,
32:03 comme quand elle dit "je prends des
32:05 inspirations d'autres temps",
32:07 elle ne se moque pas des années 60,
32:09 - Ah non, ce n'est pas grimée.
32:11 - Elle reprend des choses qui sont des trucs
32:13 presque intemporels.
32:15 - C'est sûr, c'est sûr.
32:17 C'est comme on dit, la mode est un éternel recommencement.
32:21 En vrai, on n'invente rien aujourd'hui.
32:23 On réadapte,
32:25 c'est comme la cuisine,
32:27 on change un peu les ingrédients.
32:29 - Voilà, c'est une histoire d'équilibre, un peu de celle-là, un peu de poivre par ici,
32:31 et puis justement, on allie cette tradition,
32:33 cette innovation, et ça c'est ce que vous arrivez à faire aussi,
32:35 c'est-à-dire recréer le langage d'avant
32:37 et le mettre au goût du jour.
32:39 - Sans tomber dans le nostalgie,
32:41 en boissant,
32:43 en faisant du neuf.
32:45 - On a envie d'avoir des petites pointes comme ça, qui nous rappellent
32:47 comment étaient habillées nos mamans,
32:49 les photos de nos grands-parents.
32:51 - Oui, et aussi, quand je te parlais du savoir-faire,
32:53 de tout ce qui est, tu sais, linge de maison, un peu début du siècle dernier,
32:55 tous ces points parisiens,
32:57 ces entre-deux, dentelles de Calais,
32:59 j'ai la chance d'avoir des fabricants et des denteliers
33:01 aujourd'hui, il y en a très peu,
33:03 il en reste 3, 4 en France,
33:05 avec qui je travaille depuis 28 ans,
33:07 avec qui on continue à partager,
33:09 à trouver des astuces aussi
33:11 par rapport à la couture,
33:13 où on peut avoir une broderie
33:15 ou un article qui a beaucoup de gueule,
33:17 fait en France,
33:19 mais avec des astuces qui font que,
33:21 à moindre coût, on peut arriver à sortir
33:23 un vêtement qui va être vendable à un prix
33:25 à la qualité. - Vous avez besoin de ce pont-là,
33:27 aussi, Sophie, des autres,
33:29 vous avez besoin de ce pont-là, de vos fabricants,
33:31 des gens qui vous entourent. - Mais c'est évident, de toute façon, on est rien seul,
33:33 c'est comme toi. - Moi, je vais tout le temps à la fin de mes spectacles,
33:35 si j'ai pas mon ingénieur du son, mes musiciens
33:37 sur scène. - D'ailleurs, vous remerciez
33:39 absolument tout le monde, Christelle, je l'ai à la fin de votre spectacle.
33:41 - Les ouvreurs et les ouvreuses d'Internet, c'est très important,
33:43 parce que quand t'arrives, si tes ouvreurs
33:45 ont mal accueilli le public, ils sont pas sympas,
33:47 les gens ne sont pas dans une bonne...
33:49 un bon move, tu vois,
33:51 donc c'est hyper important, tout le monde est important,
33:53 à chaque place, je leur dis tout le temps à tous mes petits...
33:55 - On a le rôle d'un chef d'orchestre, en vrai.
33:57 - Sophie Lechet. - Mais si on n'a pas les musiciens
33:59 qu'on aura, nous, sélectionnés, parce que ça,
34:01 c'est arbitraire, c'est toi qui vas dire, je vais avoir
34:03 quelqu'un au piano, quelqu'un à la basse, quelqu'un au...
34:05 au... je ne sais quoi,
34:07 et en fait, c'est ce qui fait que ça fonctionne.
34:09 - Max au platine,
34:11 ouais !
34:13 - Max étant l'ingénieur du son,
34:15 le réalisateur de ce soir,
34:17 cher auditeur. - Non mais c'est vrai, on choisit, et puis après,
34:19 il y a l'exigence aussi, l'exigence d'avoir des gens
34:21 qu'on aime, et qu'on admire autour,
34:23 et l'exigence du travail, parce que ça, c'est très important aussi.
34:25 - Et à un moment donné, ces gens-là sont partie
34:27 intégrante du team, et sont
34:29 autant impliqués que toi.
34:31 - Bien sûr, la famille, hein, franchement.
34:33 - Mais c'est notre travail aussi, c'est de faire en sorte
34:35 que les gens avec qui on travaille,
34:37 pour avancer, et pour faire que l'entreprise,
34:39 elle peut perdurer,
34:41 c'est de leur montrer que c'est leur entreprise.
34:43 - Mais d'un autre point de vue, vous êtes des mères,
34:45 vous êtes des mères universelles, l'une et l'autre, en fait,
34:47 finalement, c'est un peu ça, quoi. - Oui, bah d'ailleurs,
34:49 on va habiter ensemble
34:51 à partir de ce soir.
34:53 - Vous allez rassembler tous les enfants,
34:55 tous les ouvreurs...
34:57 Y a une petite question que je me pose quand même,
34:59 comment est-ce qu'on fait pour jongler avec la pression
35:01 entrepreneuriale, et la liberté créative
35:03 quand on est artiste, Christelle Choliat ?
35:05 - Moi j'ai beaucoup de chance, parce que j'ai un mari,
35:07 mais c'est, je sais pas,
35:09 c'est Shiva, il a...
35:11 c'est Shiva, mon mari. Il a douze mains,
35:13 douze cerveaux, il est fabuleux.
35:15 - Vous bossez ensemble full-time ? - Ouais.
35:17 - Tout le temps ? - Ouais, tout le temps. - Et ça va, à un moment donné,
35:19 le travail, le soir, vous rentrez à la maison,
35:21 encore le travail... - Mais ça, c'est le...
35:23 c'est quand même vachement bien quand tu travailles
35:25 dans des métiers artistiques comme ça, parce que, bon,
35:27 déjà, on a nos équipes,
35:29 donc y a les musiciens et tout, avec qui on partage énormément
35:31 de choses,
35:33 énormément de fêtes aussi, de rires,
35:35 tout ça, et c'est vrai qu'on s'engueule
35:37 très peu à la maison. On s'engueule que pour du travail,
35:39 en fait, parce que lui est pas d'accord sur un truc
35:41 et que moi... Mais ça va très vite en même temps.
35:43 Parce que tu sais, quand tu travailles avec un metteur en scène
35:45 que tu connais peu ou pas,
35:47 ou en tout cas, c'est pas ton mari, il va prendre
35:49 des gants, et puis toi aussi, tu vas prendre des gants, puis il va dire
35:51 "Tu sais quoi ? Je pense que là, tu devrais faire ça."
35:53 - Là, on en regarde et il fait... - C'est de la merde.
35:55 - Et c'est très rare qu'elle se fasse ça. - Et c'est excellent !
35:57 - C'est pas évident de bosser avec... - Avec la comédienne
35:59 à la voix de Jean-Malcolm. - Ah, mais c'est pas évident, ouais.
36:01 - Mesdames, y a la pause !
36:03 - Avec la comédienne
36:05 à la voix de Feu, Christelle Cholet,
36:07 et la créatrice au doigt d'or, Sophie Mechali. Vous restez là,
36:09 nous on revient tout de suite.
36:11 - SUD Radio, c'est excellent,
36:13 Judith Beller. - Eh, ça déménage
36:15 dans le studio ce soir, j'ai du mal à les arrêter,
36:17 même hors antenne, c'est excellent,
36:19 c'est la dernière partie de votre émission,
36:21 avec vous deux personnes qui nous marquent, clairement,
36:23 chacun. Alors,
36:25 l'humoriste... - On peut revenir tous les dimanches, ça c'est mon texte.
36:27 - Vous êtes bienvenue. L'humoriste qui chante, Christelle Cholet,
36:29 et la créatrice made in France de la maison Polangio,
36:31 Sophie Mechali. Alors, mesdames, on va parler un peu de vos
36:33 parcours, quand même, l'une et l'autre.
36:35 Alors, qui a envie de commencer ? On va voir qui prend la parole.
36:37 - Par contre, je vais bien parler.
36:39 - Voilà, Sophie.
36:41 Donc, quel a été le moment décisif, Sophie Mechali,
36:43 où vous avez su que vous vouliez vous lancer dans votre domaine,
36:45 en fait ? Ça a été très tôt, vous. - Alors, moi, ça a été
36:47 très tôt, parce que j'ai eu la chance d'avoir une maman et des
36:49 parents qui étaient dans la mode, déjà,
36:51 à l'époque, toute petite, j'ai été baignée,
36:53 j'ai été imprégnée, et je voyais
36:55 une maman, le matin, qui se levait pour aller
36:57 bosser, qui avait les yeux qui pétillaient,
36:59 et qui était belle, et qui était
37:01 adorée, puisque je la suivais,
37:03 toute petite, lors des voyages,
37:05 chez les fournisseurs, chez les façonniers,
37:07 chez les imprimeurs à Côme, en Italie,
37:09 étant gamine, et je la voyais tellement
37:11 heureuse, avec des yeux qui brillent,
37:13 avec des gens qui l'écoutaient avec des grands yeux,
37:15 parce qu'en plus qu'elle faisait, comme ça, marcher,
37:17 les gens étaient encore plus motivés, et je voulais
37:19 être comme elle.
37:21 - Vous l'avez su à 5 ans, quoi ?
37:23 - Je l'ai su à 5 ans, et j'ai adoré,
37:25 parce qu'elle voyageait, seule,
37:27 et elle était entourée
37:29 d'hommes, à l'époque, je crois, dans les années 80,
37:31 et elle était entourée d'hommes,
37:33 et les hommes l'avaient
37:35 admirée,
37:37 et en même temps,
37:39 l'adoraient, et en même temps, la craignaient.
37:41 Je disais "ouah, elle est trop forte",
37:43 et comme on avait un papa à la maison, qui était assez dur,
37:45 assez à l'ancienne,
37:47 j'étais contente que maman puisse un petit peu
37:49 montrer que c'était la bosse dans le boulot.
37:51 Et je voulais être comme elle, parce que je voulais
37:53 aussi être
37:55 la bosse dans un univers,
37:57 à l'époque, qui était très masculin,
37:59 il n'y avait que des hommes dans la monde, il n'y avait pas d'autres femmes.
38:01 - Il y avait une collection d'hommes, en plus.
38:03 - Donc il y a un truc aussi,
38:05 qui voulait, je pense, inconsciemment,
38:07 prouver à mon père que j'étais capable,
38:09 et que je n'étais pas la fille d'un couple
38:11 qui avait quand même une jolie affaire,
38:13 mais que j'étais capable, par moi-même,
38:15 de m'accomplir et de gagner ma vie.
38:17 - C'est clair.
38:19 - Christelle Jolet, quand est-ce que ça vous est venu,
38:21 l'envie de la scène, l'envie du chant ?
38:23 C'est très tôt, aussi ? - Moi, quand je suis née,
38:25 je crois que j'ai chanté "quand il est mort,
38:27 on a soif".
38:29 Très tôt, mais vraiment très très tôt.
38:31 Je disais quand j'étais...
38:33 - Vous forciez votre famille à vous regarder chanter
38:35 au dîner de famille ?
38:37 - Non, pas trop, parce que c'était pas...
38:39 Enfin, oui, c'est vrai, il y avait du dîner de famille un peu animé,
38:41 où je voulais prendre les micros, chaque fois qu'on était au mariage
38:43 de tonton, de tata, je prenais les micros et chantais.
38:45 Mais en fait, ma mère aimait bien le théâtre,
38:47 elle était dans un cours de théâtre amateur,
38:49 dans un tout petit village du Tarn,
38:51 on ne sait même pas où c'est le Tarn, mais moi je sais où c'est le Tarn.
38:53 - On est sur Sud Radio,
38:55 donc on sait quand même où c'est.
38:57 - C'est vrai, c'est ma première interview, c'était sur Sud Radio à Toulouse.
38:59 - Ah oui, ça date, c'était quand ça ?
39:01 - C'était quand j'étais au conservatoire de Toulouse.
39:03 - D'accord. - Dont je me suis fait virer à coups de pied, mais...
39:05 - C'est pas à cause de Sud Radio ?
39:07 - Non, pas du tout.
39:09 Il y a un musicien qui s'appelait David Girard,
39:11 à l'époque, il était...
39:13 - Il y a Max qui fait des grands yeux.
39:15 - Max y connaît ? - Oui, oui.
39:17 - Max y connaît toute l'historique. - Donc moi, j'étais dans une famille
39:19 qui n'était pas du tout dans le métier du spectacle.
39:21 - Vous faisiez quoi, c'est pas grand ?
39:23 - J'étais animatrice dans une maison de retraite.
39:25 - Animatrice ! - Oui, animatrice.
39:27 - Oui. - Absolument.
39:29 - Et mon papa... - Il fallait faire bouger.
39:31 - C'est magnifique. - Et mon papa, il faisait des pompes
39:33 à chaleur pour faire sécher
39:35 les pôles, et du coup,
39:37 c'était un peu une gageur, quand même.
39:39 Donc je leur ai fait croire
39:41 que j'allais à la fac, et en fait, j'allais au conservatoire de...
39:43 - Moi, j'ai fait comme toi. Moi aussi, je leur ai fait croire que j'allais à la fac,
39:45 et en fait, j'allais dans un café en bas de la fac,
39:47 le matin, je partais, parce que je voulais absolument
39:49 travailler et gagner ma vie encore une fois.
39:51 - Donc en fait, c'était presque
39:53 vital pour l'une et l'autre, en fait. Il n'y avait même pas
39:55 de discussion possible. - C'était ce métier
39:57 ou rien, en fait. - Moi aussi.
39:59 - Mais est-ce que c'est pas ça, finalement, si on doit
40:01 se demander comment on réussit ? Finalement, on réussit
40:03 quand on est à 100% dans ce qu'on fait, quoi.
40:05 - Pas que. - Non, pas que ?
40:07 - Les gens qui essayent... Ah non, non, pas que.
40:09 Il faut être plus malin que les autres,
40:11 je pense, sincèrement. - Plus malin...
40:13 - Mais malin, pas dans le sens malin
40:15 un peu tordu, malin dans le sens où
40:17 il faut, encore une fois, stratégique
40:19 et vraiment communiquer
40:21 aux gens qui vont vous aider
40:23 à y arriver. - Votre passion.
40:25 - Oui, c'est les rencontres aussi, c'est vrai,
40:27 t'as raison de le dire. - Ça passe par ça, parce que
40:29 il faut montrer la sincérité aussi.
40:31 Moi, je fais pas ça,
40:33 enfin, moi, quand j'ai démarré, je faisais pas ça
40:35 pour gagner beaucoup d'argent. - Moi non plus.
40:37 - Je voulais être indépendante, pouvoir me payer
40:39 ce que j'ai envie, et puis faire des cadeaux
40:41 comme on disait, et pouvoir aussi
40:43 vivre sans demander
40:45 ni aux parents, ni aux maris,
40:47 ni à personne, ni à un patron.
40:49 Il fallait que je le fasse par moi-même.
40:51 - Y a des rencontres qui forment aussi, moi j'ai eu
40:53 la grande chance de tomber
40:55 dans une compagnie, de passer des auditions pour une compagnie
40:57 qui s'appelle la compagnie Roger Louré,
40:59 qui à l'époque avait un spectacle à succès
41:01 qui s'appelait "Les années twist". Roger nous a
41:03 quittés cette année, et Roger,
41:05 en fait, avec lui, quand j'ai
41:07 intégré cette compagnie, j'ai compris que tout
41:09 était possible artistiquement. Mais tout était possible.
41:11 Et comme tu dis, avec rien d'effort... - Donc on a besoin de menteurs, en fait.
41:13 - Mais non, t'as pas besoin d'avoir beaucoup de moyens.
41:15 - Voilà, mais...
41:17 - Il faut quelqu'un qui vous montre que c'est possible.
41:19 - Oui, et en même temps, quelqu'un qui
41:21 te dit "ben ouais, tu peux le faire, bien sûr
41:23 qu'on peut monter ce spectacle qui normalement
41:25 nécessite un
41:27 barnum, et ben on peut le faire sans rien,
41:29 on peut le faire avec ça, on peut..." - Le problème aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup... - Avec de l'idée.
41:31 - Y a beaucoup de gens qui pensent qu'ils peuvent pas
41:33 parce qu'ils ont pas de moyens. Mais ça, c'est un
41:35 faux argument. - Mais je crois, je suis d'accord. - C'est pas l'argent
41:37 qui fait qu'aujourd'hui on peut monter des boîtes
41:39 quelles qu'elles soient. - Surtout avec ce qu'on a
41:41 maintenant, pour le faire savoir. - Absolument, les téléphones.
41:43 - Les réseaux sociaux,
41:45 qui peuvent être très
41:47 néfastes, mais qui peuvent être aussi des bons vecteurs
41:49 de... - Les grands boosters, ouais, bien sûr.
41:51 - De communication, de connaissances et d'images.
41:53 - Et comment est-ce que vous avez fait l'une et l'autre pour jongler
41:55 entre votre vie de femme, de maman,
41:57 de femme qui s'occupe de sa famille
41:59 et justement votre vie professionnelle ?
42:01 C'est lié ou complètement l'un et l'autre ?
42:03 - Ah bah c'est lié, évidemment, c'est lié. - Sophie Méchalit.
42:05 Vous, votre fils, il travaille avec vous maintenant.
42:07 - Alors, j'ai un de mes fils, mon fils aîné, qui
42:09 aujourd'hui est DA, directeur artistique
42:11 de la ligne Homme, mais qui a une autre
42:13 activité en parallèle. - Oui, parce qu'il faut pas du
42:15 foule avec maman, c'est ça ? - Non, je trouve que c'est pas
42:17 bien, je trouve que ça peut être à un moment donné,
42:19 parce qu'on est très très très fusionnel,
42:21 et aujourd'hui mon fils,
42:23 il a 32 ans, c'est un homme,
42:25 et on a...
42:27 quand il m'a proposé de reprendre l'homme,
42:29 il avait déjà d'autres activités, et
42:31 musicales, et restauration.
42:33 Alors justement,
42:35 il a une super culture musicale, il est
42:37 très très très... - Comment il s'appelle ce jeune homme ?
42:39 - Comment il s'appelle ? - Paul, c'est Paul ou Joe ?
42:41 - Parce que j'en parle, c'est lequel ? - C'est Joe.
42:43 - Ah bon ? - C'est le deuxième, ouais.
42:45 Et là, il est absolument...
42:47 il me bluffe tous les jours. Pourquoi ?
42:49 Parce que l'aventure de la musique,
42:51 bon, il l'a depuis qu'il est né, mais de toute façon la mode et la musique...
42:53 - Ouais, c'est vrai, c'est un peu...
42:55 - Les courants musicaux, les courants de mode... - À chaque fois, nous, les références
42:57 pour certaines collections,
42:59 avec les références, bon, lui, il est très Kurt Corbin,
43:01 toutes ces périodes un peu 80, 90,
43:03 etc., dans son style vestimentaire,
43:05 qu'il a apporté aussi avec la fantasy,
43:07 les fleurs et le côté un petit peu plus
43:09 naïf de Paul and Joe, donc ça fait un bon
43:11 équilibre. Et maintenant, la restauration,
43:13 il a monté un resto qui s'appelle
43:15 Rando, Rando Rindroll,
43:17 à Saint-Germain. - Ah, tiens, donc, à Paris-Bretzell.
43:19 - Ah oui, c'est des rolls... - C'est des rolls
43:21 dont la feuille vient du Japon, et
43:23 il est en train de faire un carton,
43:25 et il va ouvrir un deuxième, là,
43:27 à la rentrée, donc je suis très contente aussi
43:29 qu'il se fasse par lui-même et qu'il essaye aussi
43:31 de pas forcément être dans les traces
43:33 de maman, et qu'il se réalise
43:35 par lui-même. - Et vous, Christelle Chollet,
43:37 comment ça se passe avec vos enfants, parce que vous avez
43:39 cette jeune petite de 14 ans ?
43:41 - Une bonne femme. Oui, alors, elle,
43:43 je l'ai emmenée avec moi en tournée, partout, tout le temps.
43:45 - Ah ouais ? - Quand elle est née,
43:47 jusqu'à ses 3 ans, quand elle est rentrée à l'école,
43:49 et ma mère et ma belle-mère
43:51 sont venues la garder quand on partait en tournée,
43:53 mais elle a vécu un truc incroyable, c'est que
43:55 en fait, je formais les
43:57 directeurs de tournée,
43:59 ou les gens qui nous suivaient, à changer ma fille,
44:01 lui donnaient le vivant.
44:03 - C'est tellement drôle ! - C'est vrai !
44:05 Je partais en tournée avec d'un côté le lit pliant,
44:07 de l'autre le sac à dos, ma fille devant,
44:09 comme ça, et les musiciens
44:11 la gardaient. Un des
44:13 guitaristes, c'est son
44:15 parrain. - Elle veut avoir des sourires plein la tête,
44:17 plein les yeux. - Vraiment, vraiment. - Elle veut faire ça aussi,
44:19 ta fille ? - Non, ma fille, elle veut...
44:21 Elle est curieuse de tout, donc
44:23 elle joue très bien du piano. - La curiosité, c'est déjà
44:25 une super qualité. Dans nos métiers,
44:27 dans les métiers artistiques, c'est la curiosité, avant tout.
44:29 La bonne curiosité. - Je ne sais pas du tout ce qu'elle a,
44:31 elle a plein de passions, la danse... - Et finalement,
44:33 vos enfants, c'est des catalyseurs l'une et l'autre,
44:35 parce que quand on vous écoute, vous avez commencé avec
44:37 les petits, vous, ils étaient petits, Sophie...
44:39 - Je venais d'accoucher de Paul quand j'ai monté à
44:41 Paul Andrew. - Est-ce que c'est pas ça qui vous a donné l'envie
44:43 aussi, de tout d'un coup, tout transcender ?
44:45 - Je trouve que c'est très bien de tout faire en même temps. - Moi, moi aussi.
44:47 - Il y a les gens qui disent "D'abord, c'est ma carrière,
44:49 après les enfants, mais pourquoi ?"
44:51 Parce qu'en vrai, nous, en plus, les femmes,
44:53 on est quand même beaucoup, on est très douées
44:55 pour pouvoir gérer dix lièvres à la fois.
44:57 - Tu veux dire contrairement aux hommes ?
44:59 - Non, quand même.
45:01 Nous soyons pas méchantes avec ces messieurs-là.
45:03 - Ah, il est pas content, Maxime !
45:05 - C'est-à-dire que, quand déjà,
45:07 le fait de porter un enfant
45:09 pendant 9 mois... - Mais on pourra faire autrement, de toute façon.
45:11 - L'organisation, elle va
45:13 de soi. L'organisation, quand on démarre
45:15 une affaire et qu'on a des enfants petits,
45:17 et qu'on a une maison, et on est mère de famille, etc.,
45:19 l'organisation, elle va de soi, on a plein de choix,
45:21 et donc, du coup, on arrive à Zappel, passer du coq à l'âne,
45:23 gérer nos affaires, s'occuper des enfants...
45:25 - Et ce qui est important, c'est de garder la joie.
45:27 - Ah bah oui ! - C'est ça, voilà.
45:29 - De pas tomber dans la dépresse...
45:31 - Non, parce qu'on connaît des mères
45:33 pour qui c'est compliqué, aussi.
45:35 C'est pas toujours très simple
45:37 de travailler et d'avoir des enfants en même temps.
45:39 - Après, il y a une question aussi
45:41 de bonne forme, c'est-à-dire que,
45:43 quant à la santé, et que, voilà, parce qu'il y a
45:45 évidemment des accouchements qui se passent mal et tout,
45:47 moi, j'ai joué jusqu'à 7 mois et demi de grossesse,
45:49 j'ai accouché, et après, je suis partie 2 mois après.
45:51 Comme je trouvais que c'était un peu trop tôt pour lâcher ma fille,
45:53 parce que j'avais pas envie de m'en séparer vraiment,
45:55 je me suis dit "ben, on l'emmène en tournée",
45:57 et puis ça s'est très bien passé. Mais c'est vrai que
45:59 si tu le racontes avant, tu te dis "ben, je vais
46:01 emmener ma fille de 2 mois en tournée", t'as les cheveux
46:03 de tous les gens de ta famille qui se hérissent...
46:05 - Toi, c'est pire que moi, parce que toi, t'es allée en tournée, moi, j'avais mon affaire à Paris,
46:07 donc c'est quelque chose... - Oui, mais même, tu dois aller t'apprendre au travail,
46:09 un bébé, il est là, il a besoin de toi, tu le prends sur toi,
46:11 - Un bébé, oui, ça va. - Mais même après,
46:13 quand ils grandissent, quand ils commencent à marcher,
46:15 - Il faut qu'on s'organise, - On s'organise, et puis voilà quoi.
46:17 - Nous, les crèches, ça va, c'est pas...
46:19 Il faut pas croire que tout est insurmontable. - Après, on a de la chance
46:21 d'avoir nos entreprises, enfin en tout cas,
46:23 parce que quand tu travailles ailleurs,
46:25 - Parce que quand on travaille pour un patron, c'est pas forcément...
46:27 - C'est assez souple, les congés mat, pour hommes,
46:29 pour les messieurs, pour les dames, c'est beaucoup plus simple
46:31 qu'à l'époque. - Mesdames, on arrive à la fin
46:33 de cette émission, je vous préviens, parce qu'il en reste deux minutes, au cas où.
46:37 - Mais toi, raconte-nous ! - Non, je suis pas là pour ça.
46:39 Alors, la dernière question, j'ai envie de vous la poser,
46:43 ça faisait longtemps que je ne l'avais pas posée, celle-là.
46:45 Christelle, tiens,
46:47 que dirait, Christelle, je l'ai quand même pour les auditeurs,
46:49 que dirait l'enfant que vous étiez à l'adulte que vous êtes ?
46:51 - Ben, je crois que...
46:55 camper sur ses deux petites pattes,
46:57 tu vois, t'avais raison.
46:59 Non, mais c'est vrai, t'avais raison d'y croire,
47:01 de ton petit village du Tarn, d'ailleurs,
47:03 avec mes amis qui sont encore tous là-bas,
47:05 je les embrasse très fort, mon papa,
47:07 ma maman aussi est là-bas,
47:09 mes beaux-parents, tout ça, machin,
47:11 et j'avais raison d'y croire, ouais, parce que finalement,
47:13 quand on vient d'un tout petit village comme ça,
47:15 Paris, c'est très très loin,
47:17 et le star system, ça, c'est très très loin,
47:19 tout est très très loin de toi.
47:21 - Tu sais, Christelle, t'as eu une chance,
47:23 et tu le répètes à chaque fois, depuis qu'on parle,
47:25 là, tout à l'heure, tes parents...
47:27 - Ah ouais, bien sûr, bien sûr !
47:29 - Je vais vous en dire, parce qu'on va devoir quitter le micro,
47:31 hélas, moi, je serais bien restée encore une heure avec vous, mais...
47:33 - Mais c'est Max qui veut pas !
47:35 - C'est pas Max, c'est Sud Radio.
47:37 Sophie Méchalie, que dirait l'adulte,
47:39 l'enfant, plutôt, pardon, que vous étiez
47:41 à l'adulte que vous êtes ?
47:43 - Bah dis donc, bravo !
47:45 - Ouais, t'as raison ! - T'es arrivée, waouh,
47:47 tout ce que t'as fait, tout ce que t'as construit...
47:49 - En tout cas, moi, enfant, je te le dis, bravo !
47:51 - Et bravo, mesdames, bravo, mesdames,
47:53 pour cette émission pleine d'énergie et de rire et de plaisir.
47:55 - C'était un bonheur !
47:57 - Alors, Christelle Cholet, Sophie Méchalie,
47:59 vous avez quand même des petites actus.
48:01 Vous, Christelle Cholet, je rappelle pour les auditeurs,
48:03 l'empiafée des panneaux de la chanson, on l'entend derrière,
48:05 c'est votre spectacle en cours actuellement
48:07 au théâtre de la Tour Eiffel, c'est le jeudi à 20h30,
48:09 le vendredi à 21h, le samedi à 17h,
48:11 à 21h et le dimanche à 18h, je me souviens trop.
48:13 - Exactement ! Et on rit, on rit, on rit, on rit, on rit !
48:15 - Et Sophie Méchalie,
48:17 tout sur Polenjo,
48:19 les boutiques, les dernières collections et tout sur le site,
48:21 est-ce que vous avez autre chose que vous voulez partager avec les auditeurs ?
48:23 - Alors, oui, on sort
48:25 une galette des rois,
48:27 Polenjo, en partenariat avec Daloyau,
48:29 et elle est très gourmande,
48:31 il y a des saveurs,
48:33 une saveur que j'ai rajoutée qui est les saveurs de mon enfance,
48:35 la fleur d'oranger,
48:37 un soupçon de miel,
48:39 - La fleur d'oranger,
48:41 le soupçon de miel... - Une petite ganache absolument exceptionnelle,
48:43 - Et elle est déjà dispo, on peut aller l'acheter la semaine prochaine ?
48:45 - Non, pas encore, elle va sortir pendant l'épiphanie,
48:47 donc très bientôt, elle est en forme de tête de chat,
48:49 - Oh, trop mignonne !
48:51 - Allez mesdames, merci Maxime Sena pour sa patience,
48:53 - Merci Maxime,
48:55 - Merci à toutes les équipes du Sud Radio,
48:57 - Il a plus d'oreilles Maxime,
48:59 - Vous pouvez podcaster et écouter cette émission,
49:01 les autres sur Sud Radio pour FR, notre chaîne Youtube, sans oublier Twitter et tout le tintouin,
49:03 bisous les copains et les copines,
49:05 c'était excellent !
49:07 - Pas d'âme, pas d'âme,
49:09 faut garder du chagrin pour après,
49:11 j'en ai tout un seul fait sur cette terre qui bat,
49:13 - Pas d'âme, pas d'âme,
49:15 faut garder du chagrin pour après,
49:17 j'en ai tout un seul fait sur cette terre qui bat,
49:19 - Pas d'âme !
49:21 *Hum*