• il y a 12 heures
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Benjamin Castaldi, animateur, producteur sort son dernier livre "Et si tu devais ne plus m'aimer" aux Éditions du Rocher & Jean-Marie Dru, publicitaire et auteur de "Les Canards Sauvages" - Editions Télémaque

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##C_EST_EXCELLENT-2024-12-01##

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour, c'est excellent votre rendez-vous du dimanche avec les parcours d'exception
00:08qui font briller la France sur Sud Radio, c'est une figure incontournable du paysage
00:12audiovisuel, vous l'avez notamment découvert, et oui, dans Loft Story, je vous le donne
00:16en mille, c'est bien Benjamin Castaldi qui est à mes côtés ce soir.
00:19Benjamin, vous vous aventurez pour la première fois dans l'art du roman avec « Et si tu
00:24ne devais plus m'aimer », c'est sorti aux éditions du Rocher, c'est un récit passionnant
00:28et passionné, inspiré de votre héritage familial et de votre grand-mère Simone Signoret
00:32où vous mêlez glamour hollywoodien, drames intimes, on va revenir dessus évidemment,
00:36bienvenue sur Sud Radio.
00:37Bonsoir.
00:38Bonsoir.
00:39C'est un publicitaire de renom dont vous connaissez tous l'agence, notamment TBWA,
00:44inventeur du concept de disruption, sans oublier ancien patron de l'UNICEF, Jean-Marie Drusseau
00:49raconte dans un récit chez Télémac les Canards Majuscules, Jean-Marie, vous y explorez les
00:53fondements personnels et intimes de votre parcours, puis il y a des anecdotes avec Steve
00:57Gibbs, Carlos Ghosn, Nelson Mandela, bref, un peu des coulisses du pouvoir, c'est excellent,
01:03bienvenue sur Sud Radio.
01:04Merci, à vous.
01:05Avec plaisir.
01:06C'est excellent, chers auditeurs.
01:07Bienvenue chez vous ! Alors, Benjamin Castaldi, je répète, comme je le disais en introduction,
01:13vous avez publié « Et si tu ne devais plus m'aimer » aux éditions du Rocher, d'abord
01:17c'est votre tout premier roman ?
01:18Ah oui, c'est le premier roman, le premier et sûrement le dernier d'ailleurs.
01:21Pourquoi vous dites ça ?
01:22Parce que c'est en fait l'aboutissement de cinq années de travail, on avait écrit
01:28le premier qui s'appelait « Je vous ai tant aimé » qui était une biographie de mes
01:33grands-parents.
01:34Après j'ai fait la pièce avec Emmanuel Smith, Bungalow 21, qui racontait déjà l'aventure
01:39Marilyn Montand.
01:40Avec les sarséniers.
01:41Et voilà.
01:42Et j'avais tellement accumulé d'heures de visionnage, d'interviews, j'ai relu toutes
01:47les correspondances entre ma grand-mère et Montand pendant cette période-là, j'avais
01:51tellement d'informations que j'en suis arrivé à une conclusion très curieuse,
01:55c'est que j'ai eu le sentiment qu'elle ne nous avait pas vraiment menti ma grand-mère.
01:59D'accord.
02:00Donc c'est assez gonflé, c'est-à-dire que je pense qu'elle s'est drapée dans
02:04le statut de la fable digne, fière et qui pardonnait, alors que je pense que c'est
02:09tout l'inverse.
02:10Ce que vous racontez d'ailleurs dans le livre.
02:12Dans le livre je raconte ça et je raconte surtout le fait qu'elle était tellement sûre
02:16d'elle finalement.
02:17Je devais les appeler les orgueillus au début, mais c'était déjà fait au cinéma, parce
02:22que je pense que c'est un péché d'orgueil.
02:24Elle pensait vraiment qu'il ne pouvait rien se passer à Hollywood entre son mari et
02:28Marilyn Monroe.
02:29Je pense qu'elle se voyait tellement belle, au sens, comment dire, Marseille dans le sud,
02:33tellement belle, qu'elle était très...
02:35Et du coup elle a laissé son mari avec quand même l'icône sexuelle des années 50.
02:38Ah d'écharges, et ça on le voit bien dans le roman, et ça j'ai eu une grande partie
02:42de liberté parce que j'ai fait les dialogues.
02:45Elle l'a laissé, mais en fait, montant avant, il ne lui a pas donné un seul signe avant-coureur
02:53d'une éventualité possible.
02:55Parce qu'il était particulièrement exaspéré par Marilyn, qui lui en faisait voir de toutes
02:59les couleurs sur les plateaux.
03:00Pour lui, ce tournage, je pense que ça a été peut-être l'une des pires expériences
03:03de sa vie, en termes de travail.
03:05Il ne parlait pas l'anglais, il ne comprenait pas ce qu'il jouait.
03:08Et puis il avait cette...
03:10Il faut voir, Monroe en 60, on ne peut pas faire mieux.
03:15Elle a une réputation déjà terrible, parce que personne ne la supporte plus, parce qu'elle
03:21est tout le temps en retard et qu'elle est insupportable.
03:23Mais lui, ça a été l'enfer, l'enfer.
03:26Alors justement, cette rencontre, c'est lors du tournage du Milliardaire, et en amont aussi.
03:31Ils sont en train d'y aller avant.
03:32Oui, c'est ça, et en amont.
03:33Et c'est un film qui a été scénarisé notamment par Arthur Miller, qui était marié lui,
03:38avec Marilyn Monroe.
03:39Alors Simone, elle part à Rome pour se reposer, elle le laisse seul avec sa rivale qu'elle
03:46déteste pas.
03:47C'est ça qui est intéressant.
03:48Non seulement elles ne se détestent pas, mais elles sont très amies.
03:53Oui, c'est ça.
03:54Ils se sont marrés comme des baleines, les deux.
03:56J'ai eu plein de documents où Marilyn a emmené se faire colorer les cheveux par la coloriste
04:02du Narlot.
04:03On a cet épisode déjà.
04:04Elles ont fait les boutiques ensemble, elles passent leur journée à la piscine à boire
04:07des coups, ce que ma grand-mère aimait bien de faire d'ailleurs très naturellement.
04:11C'était vraiment une relation.
04:13Et puis surtout, le soir, elles se racontaient leur vie au grand désespoir de mon temps
04:16qui lui allait se coucher parce que le lendemain matin, il y avait les tournages, tout comme
04:19Marilyn.
04:20Sauf que Marilyn, elle avait un peu rien à faire, et elle restait jusqu'à 4-5 heures
04:23du matin à se pochtronner avec ma grand-mère, et forcément, ça a créé quelques problèmes.
04:28J'adore, elle restait jusqu'à 4 heures du matin à se pochtronner avec ma grand-mère.
04:31C'est la vérité.
04:32C'est génial.
04:33Alors vous résumiez bien aussi la vision du monde de ces deux femmes à leur époque.
04:37Je vous cite, c'est Simone qui le dit, on dit qu'on adore son cul, elle loue mon culot.
04:41J'ai trouvé ça vachement bien.
04:42C'est vrai.
04:43C'est toute la différence de ces deux femmes, l'une qui voudrait être louée pour son culot
04:46et l'une peut-être plus pour son cul, pardonnez-moi de le souligner comme ça.
04:49C'est-à-dire que ma grand-mère avait deux avantages, c'est qu'elle était quand même
04:53très belle.
04:54Elle.
04:55Elle était très belle et on disait d'elle qu'elle était très intelligente, ce qui
04:57était je pense la vérité, très cultivée, ce qui était la vérité, elle parlait trois
05:00langues.
05:01Elle cochait toutes les cases.
05:03Alors que Marilyn, je ne pense pas du tout qu'elle eût été bête, pas du tout, bien
05:07au contraire, je pense qu'elle était très intelligente, trop intelligente.
05:09Et elle était très belle, sauf que sa grande phrase c'est « il me faut quatre heures
05:13pour devenir Marilyn Monroe ». Alors que toi, tu es Simone Signoret tout de suite.
05:16Tout de suite.
05:17Oui, c'est ça.
05:18Et oui, c'est ça.
05:19Donc effectivement, l'une avait du culot parce qu'elle a fait preuve de beaucoup de
05:21culot ma grand-mère, notamment quand elle est en Amérique.
05:23Elle s'est quand même fait interviewer par une moche personne dont j'ai oublié le nom
05:27à chaque fois.
05:28J'ai oublié son nom.
05:29Parce qu'elle n'était pas sympa.
05:30Elle n'était pas une journaliste américaine qui la détestait, qui a tout fait pour la
05:33faire enlever d'ailleurs des Oscars.
05:35Mais c'est quand même la première actrice française à être oscarisée.
05:39Certains vous diront que ce n'est pas la première, que c'est la deuxième parce qu'il y a une
05:41certaine Colbert.
05:42Ah ok.
05:43Colette Colbert, vous le savez, qui a obtenu, alors elle était franco-américaine.
05:49Donc on peut dire que c'est la première.
05:51La première franco-française.
05:53Franco-française, c'est elle.
05:54Et surtout en jouant en anglais.
05:55Alors ce qui est très intéressant aussi, c'est que finalement, sa seconde partie de
05:58sa carrière, elle a reconnu un espèce de revival suite à cette histoire d'amour entre
06:02son mari et Marie-Thé.
06:03Et bien là encore, elle nous a fait croire et on lui a fait dire, ou je ne sais pas dans
06:07quel sens on doit le prendre, mais qu'elle avait devancé la pelle de l'âge, qu'elle
06:10avait géré tout ça de main de maître.
06:12Moi je pense qu'elle a pris un énorme coup de pelle qui s'est matérialisé physiquement.
06:17Oui, elle a changé de physique après ça.
06:19Ma grand-mère, elle devient, je vais choquer les gens qui nous écoutent, mais c'est la
06:22vérité, elle devient vieille en quatre ans.
06:25Quand elle fait L'armée des ombres, quand elle fait La veuve coudère, elle a à peine
06:29cinquante ans.
06:30Et quel film !
06:31C'est des films extraordinaires, mais regardez la physique qu'elle a.
06:34La veuve coudère, on dirait une vieille dame.
06:35Elle a l'air fatiguée déjà.
06:36Elle est plus jeune qu'aujourd'hui que Sophie Barceau.
06:38Après c'est une histoire d'époque aussi peut-être.
06:42Oui mais bon, il y a des femmes qui ont quand même réussi à se maintenir un peu plus
06:46longtemps.
06:47Oui mais il faut s'aimer pour se maintenir, à priori, elle ne s'aimait pas beaucoup.
06:49Je ne sais pas si elle ne s'aimait pas, en tous les cas, elle n'a rien fait pour que
06:52ça s'arrange.
06:53Physiquement, la métamorphose, on dit souvent que le psychique et le cerveau peuvent prendre
07:01possession du corps.
07:02Je crois que c'est vrai parce que dans son cas à elle, physiquement et visuellement,
07:08c'est impressionnant quand même de se changer à ce point.
07:10Franchement, en 60, elle est encore toute jeunette et toute belle.
07:13Elle a 41 ans.
07:14A 40 ans, 9 ans après, on dirait qu'elle a 70 ans.
07:18Chaque année, elle a compté triple.
07:19Il y a une phrase qui continue à raconter cette histoire, c'est qu'elle dit « Pourtant,
07:24si je veux lutter, il faut que j'accepte ». Donc l'acceptation qu'elle a eue de cette
07:28histoire, parce qu'elle n'avait pas le choix si elle voulait garder son mari en fait.
07:30Elle lui dit « Je t'aime trop pour ne pas te pardonner ».
07:37Elle ne lui a jamais pardonné, c'est ça que vous dites ? Vous dites qu'elle se réveille
07:42le matin, qu'elle y pense ?
07:43Je pense que ça a été un enfer.
07:46On doit se rendre compte, parce qu'aujourd'hui, on a les réseaux et on sait qu'une info peut
07:51faire déflagration mondialement en une fraction de seconde, mais elle, c'est pareil à l'époque.
07:56En un matin, vous avez la presse du monde entier, du Japon à l'Afrique du Sud en passant
08:02par les USA et l'Europe, l'Italie, qui en une annonce la trahison de Yves Montand avec
08:09Maïne Monroe.
08:10Je pense que c'est compliqué de s'en remettre.
08:11Elle s'apprête pour aller parler à la presse, elle se maquille, elle se met des bijoux, etc.
08:15Elle m'a fait penser à Lady Dié et sa Revenge Dress, c'est un truc très féminin.
08:18C'est-à-dire que là, c'est le moment où il faut qu'elle affronte.
08:22D'ailleurs, dans le roman, elle découpe toutes les coupures de jambes.
08:27C'est l'idée que j'ai, c'est qu'en fait, elle s'est fait caisse-en-chaussée par
08:31Marilyn.
08:32C'est exactement ça, c'est quand elle voit toutes les photos, elle dit « bon sang,
08:37mais je me suis fait complètement avoir ». Et tout lui revient dans la gueule.
08:42Parce que moi, je pense aussi que Marilyn, du premier soir où elle l'a vu, Montand
08:45chantait à New York, je pense qu'elle dit « toi mon coucou, tu finiras dans mon glumeur ».
08:49Et c'est pour ça qu'elle est devenue amie avec la femme aussi ?
08:51Vous savez, la meilleure façon d'atteindre un homme, c'est sa femme.
08:55Et inversement d'ailleurs.
08:57Petit mode d'emploi, chers auditrices, chers auditeurs, avec Benjamin Castelzi.
09:02Je dis ça, moi je m'y connais pas, mais on m'a dit.
09:05C'est quand même une sacrée histoire à porter pour vous.
09:08C'est aussi de manière à vous en débarrasser ou pas du tout ?
09:10Pas du tout, parce que c'est ce que j'ai écrit en préface,
09:12même pas en préface, il y a cinq lignes au tout début du roman,
09:15où je dis que justement je me suis maintenant libéré de tout ça.
09:18Oui, mais bon vous en parlez encore quand même.
09:20Non mais là j'en ai fait un roman et je pense que je n'en parlerai plus jamais,
09:22parce que je ne vais pas non plus...
09:23Vous allez faire d'autres romans après, d'autres sujets.
09:25D'autres sujets, maintenant on passe à autre chose.
09:27Mais j'avais besoin, j'avais vraiment besoin de ce roman pour clôturer
09:31toute cette période d'hommage, parce que ça a été dans ma tête,
09:35effectivement au début c'était une espèce de besoin
09:39qu'on reconnaisse ou qu'on n'oublie pas mes grands-parents.
09:42Ce qui est vain, parce que malheureusement,
09:45dans tous les cas pour ce qui est de ma grand-mère,
09:48je ne crois pas que j'arriverai à la ramener avec nous.
09:50Je parle dans notre siècle, mon temps il est là,
09:52parce qu'il y a des films qui passent encore,
09:54La folie des grandeurs, tout ça.
09:56Il y a quand même des films merveilleux qui resteront.
09:58Oui, mais il y a des films qui resteront, mais encore une fois,
10:00la carrière cinématographique de ma grand-mère,
10:02si brillante soit-elle, n'est pas une carrière de blockbuster et de succès.
10:06Il y a l'armée des ondes, il y a la veuve coudère,
10:10la vie devant soi, je n'arrête pas de faire des bêtises aujourd'hui.
10:14Elle a joué avec Gabin, avec...
10:16Il y a le chat, il y a tout ça,
10:18mais mon temps a beaucoup plus de films
10:20qui restent un petit peu dans notre siècle.
10:22Quand on voit Le Sauvage, ça n'a pas pris une ride.
10:24Le film de Raphna, je l'envoie je pense deux fois par an,
10:27c'est mon petit bonheur, et ça n'a pas vie.
10:29Quand vous regardez La veuve coudère,
10:31c'est certes très beau, mais ça a pris un coup de vieux quand même.
10:34Jean-Marie Dru, vous qui racontez d'ailleurs avec fort détail
10:40cette France parée des années 50-60,
10:42dans votre livre sur lequel on va revenir tout à l'heure,
10:44j'ai envie de savoir si vous en avez entendu vous parler de cette histoire à l'époque.
10:47De quelle histoire ?
10:48De cette histoire d'amour.
10:49Bien sûr, bien sûr.
10:50Vous aviez lu la presse et tout, ça faisait la une partout ?
10:53Je suis relativement âgé, mais j'étais quand même encore très jeune à l'époque.
10:56Vous étiez un enfant !
10:59On en parlait ensemble tout à l'heure,
11:00moi j'ai regardé Casque d'or des dizaines de fois,
11:02enfin très très souvent,
11:03et donc j'adorais Simone Signoret comme beaucoup des Français de mon âge.
11:06Pour être honnête, pour répondre à votre question,
11:09je n'ai pas un souvenir très très précis de ce moment.
11:12Par contre Simone, elle vous a marqué.
11:13Bien sûr.
11:15Allez, restez avec nous,
11:16on vous revient tout de suite avec l'animateur et auteur
11:18Benjamin Castaldi et son premier roman,
11:20et c'est une devet ne plus m'aimer,
11:22aux éditions du Rocher et Jean-Marie Dru,
11:24le publicitaire qui se raconte dans Les Canards Majuscules,
11:27c'est sorti chez Télémac.
11:28Dans ce récit autobiographique,
11:30Jean-Marie Dru, qui s'appelle Les Canards Majuscules,
11:33vous racontez les fondements personnels
11:35de la création de cette émission,
11:38et nous allons aussi vous faire croire
11:40que c'est un vrai roman,
11:41ce que vous avez fait,
11:42et qu'il est sorti,
11:43sur votre site web,
11:44et que vous avez fait le premier mot
11:46de cette édition,
11:47et que vous avez fait,
11:48et que vous avez fait le premier mot
11:49de cette édition.
11:51Et que vous avez fait le premier mot
11:52de cette édition,
11:53et que vous avez fait le premier mot
11:54de cette édition,
11:55et qu'il est sorti,
11:56c'est à dire,
11:57les fondements personnels, intimes de votre parcours. Et puis alors l'anecdote du titre,
12:01on commence par ça, qui est saisissante, d'ailleurs c'est un souvenir d'enfance
12:06qui est retrouvé par hasard à travers une interview radiophonique de Madeleine Robinson.
12:11C'est assez exceptionnel, racontez-nous ça.
12:14De soi, je crois en juillet 78, je conduis ma voiture, je vais à mon bureau. Je dis
12:20ça au début parce que j'insiste sur un ou deux points parce qu'il n'y avait aucune
12:24raison que ce qui s'est passé après puisse arriver, puisque j'étais en retard, d'une
12:28heure, je ne suis jamais en retard. J'écoutais une radio que je n'écoutais jamais. Et j'entends
12:33un journaliste interviewer Madeleine Robinson, je ne sais pas si c'était elle à ce moment-là,
12:37il lui demande « Madame, pourquoi avez-vous appelé votre livre « Les Canards Majuscules » ? »
12:42À ce moment-là, j'ai un énorme frisson, je suis interdit, je freine, je m'arrête,
12:46j'écoute la réponse et elle dit « Oh, c'était il y a 20 ou 25 ans, je me promenais
12:51au Bois-de-Boulogne et j'ai vu un petit enfant, un petit garçon, très brun, qui avait 5-6 ans,
12:55qui regardait les cygnes glisser sur l'eau du lac et qui a dit à ce moment « Oh, maman,
13:01regarde les Canards Majuscules ». Et évidemment, j'étais très frappé qu'elle ait dit ça parce
13:06que ce petit garçon, c'était moi. Et ma mère l'a raconté des dizaines de fois parce que c'est
13:10vrai que c'est assez poétique et assez joli et donc c'était une coïncidence invraisemblable.
13:15D'ailleurs, ce livre parle beaucoup des hasards heureux, des coïncidences. C'était une coïncidence
13:22invraisemblable. Alors, je lui ai pris le titre de son livre, mais comme elle me l'avait emprunté.
13:27Vous me l'avez même dédicacé ce livre, les Canards Majuscules. Jean-Marie Dru, vous dites
13:34« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous ». Ça, c'est la phrase de Paul
13:36Eluard, mais c'est un peu votre leitmotiv dans votre vie en général.
13:39Oui, absolument. Je ne vais pas parler de ma carrière ici parce que ça n'intéressera personne,
13:44mais je pense que vous avez devant vous des opportunités qui se présentent,
13:52qui sont souvent le fruit du hasard et qu'il faut saisir. Puisque vous avez eu la gentillesse de
13:57faire une citation de Paul Eluard, je vais vous répondre à une autre citation de Pasteur qui
14:00disait quelque chose comme « Le hasard ne sourit qu'aux gens bien préparés ». Donc, je devais
14:04être préparé un petit peu, très immodestement. Donc, vous pensez qu'on agit sur sa vie en se
14:11préparant psychologiquement à ce qui peut nous arriver. C'est ça que vous dites ?
14:14Oui, absolument. Moi, il m'est arrivé quelque chose de tout à fait étonnant. Dans mon métier,
14:17j'avais 16 mois d'expérience. On m'a proposé de devenir le directeur de la création de la
14:22quatrième agence de France. Je me suis retrouvé patron du jour au lendemain de 70 personnes alors
14:25que j'avais 16 mois d'expérience. Ça ne pourrait peut-être plus arriver aujourd'hui. C'était une
14:30drôle d'époque. C'était juste après mai 68. On faisait un peu n'importe quoi dans les agences
14:34publicitaires à l'époque. Mais voilà, j'ai su saisir cette opportunité. C'est ce que je dis
14:39toujours à mes enfants, mes petits-enfants, mes collaborateurs. Surtout, ne laissez pas passer les
14:43chances. C'est l'un qui s'offre à vous. Il faut savoir les reconnaître aussi, ces signes.
14:48Oui, mais non, ils s'imposent. Non, je ne pense pas. Ce n'est pas très difficile. On hésite
14:54toujours à faire un pas de côté. Et souvent, une opportunité, c'est faire un pas de côté,
14:59c'est changer de direction. Il ne faut pas être trop timide. A travers ce récit, vous nous
15:06racontez aussi, on en parlait tout à l'heure à l'instant, la France des années 50-60,
15:10alors ça, ça m'a fait complètement triper, pardonnez-moi le terme. On croisait le poinçonneur
15:14des Lilas. Le poinçonneur des Lilas qu'on connaît tous de Gainsbourg. Il a vraiment existé,
15:19évidemment. Mais vous, vous l'avez vu en vrai, le gars qu'on ne regarde pas.
15:23Non, mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à l'époque, pour prendre le métro, il fallait
15:26passer devant la queue. Il y avait un guichet qui était le poinçonneur qui poissonnait votre bille
15:31avec un poinçon. Ça faisait des petites confettis. Donc, les stations de métro étaient couvertes de
15:38confettis blancs à l'entrée, à la descente des escaliers. Oui, mais moi, j'ai aimé parler dans
15:42ce livre de quoi ? J'ai connu les chanteurs des rues. J'ai connu les marchands de couleurs,
15:48les ouvreuses dans les cinémas. Moi aussi. Oui, bon. Je connais les ouvreuses. Nous n'avons que
15:5623 ans d'écart. C'est vrai, c'est vrai. Ce dont je parle aussi et que j'aime bien évoquer, c'est
16:03ce qui n'existait pas encore. Enfin, ce qui a disparu plutôt. Ce qui n'existait pas encore,
16:09pardon. Les digicodes n'existaient pas. Oui, c'est ça. On pouvait rentrer chez les gens comme ça
16:13assez facilement. On allait aussi à 120 à l'heure dans des belles voitures sur les routes de campagne.
16:18Pas le pire moment dans les belles. Moi, j'avais une pas belle voiture du tout. Mais vous alliez à 120 quand même ?
16:22Oui, d'ailleurs, c'est drôle que vous disiez ça parce que j'ai corrigé au dernier moment dans le
16:25livre. J'avais marqué 140 et puis j'ai trouvé que c'était pas crédible. Je pense qu'on allait
16:29vraiment à 140. Est-ce qu'on est moins libre aujourd'hui, Jean-Marie Drus ? À quel sujet ?
16:36Justement, cette époque où finalement tout était possible. Écoutez, c'est vrai que j'ai eu la
16:40chance de, comment on va dire ça, j'ai eu la chance de naître, d'avoir 20 ans dans les 60.
16:46Donc, bien évidemment qu'on a un sentiment de, pas de liberté, mais plutôt de libération. Oui, c'est
16:52la libération de la parole, la libération sexuelle, la libération, comment dirais-je, par rapport à
16:58toutes les formes d'autorité. Moi, j'ai connu en mai 68. J'ai été très souvent... Vous en parlez aussi dans le livre, d'ailleurs.
17:02J'en parle dans le livre. La nuit où les étudiants ont investi, j'étais pas marxiste ni situationniste.
17:10Vous étiez observationniste. J'étais observateur. Et donc, je suis rentré, par chance, la nuit où les étudiants ont
17:17investi la Sorbonne, j'étais là toute la nuit dans le Grand Amphithéâtre. On a tous eu le
17:21sentiment de faire la révolution. On l'a cru pendant une seule nuit, je crois. Mais cette nuit-là, on l'a vraiment créé.
17:25Oui, il y en a d'autres qui ont cru un peu plus longtemps que vous. Il y en a une qui croit encore, d'ailleurs.
17:31De cette nuit-là, en plein mai 68, jusqu'à des figures telles que Steve Jobs, Carlos Ghosn, etc., dont on a
17:40parlé, que vous avez conseillé. J'ai envie de dire, c'est quand même un changement de tonalité
17:47qui est intéressant dans votre parcours, parce que vous arrivez par hasard à 25 ans directeur de la
17:51création. Et ensuite, vous vous retrouvez à discuter avec des gens qui sont des espèces de monstres.
17:56Oui, mais ça, c'est le fruit du hasard dont on parlait tout à l'heure. Des hasards qui ont été bien saisis, pour en apprendre l'expression.
18:01Il se trouve, je vais y aller vite, que j'ai créé une agence en 84, sans faire de notoriété,
18:08de célébrité. Et puis, nous sommes trop endettés. Donc, on a perdu, comment dirais-je, le contrôle de
18:14cette entreprise qui a été revendue. Qui a été rachetée par Omnicom. C'est très compliqué.
18:19Qui a été rachetée par TBW, pour simplifier. Et il se trouve, pour simplifier aussi, que j'étais le patron de la boîte qui m'a rachetée.
18:25Et donc, je me suis retrouvé la tête d'un réseau qui est présent dans 70 ou 80 pays, qui emploie 11 ou 12 000 personnes,
18:32et qui a de très grands clients, comme Nissan ou Apple. Et donc, je me suis retrouvé, par le fruit du hasard,
18:38patron d'une boîte qui avait pour client Carlos Ghosn, Steve Jobs et aussi Nelson Mandela en affaires du client.
18:45Et alors, ce que vous me disiez en antenne tout à l'heure, c'est que ces deux personnages, Nelson Mandela, c'est autre chose, évidemment,
18:50mais ce sont des gens qui étaient extrêmement visionnaires, mais aussi très durs, en fait.
18:57C'est des gens qui ont des points communs, même s'ils sont extraordinairement différents, bien sûr, mais ils avaient des points communs d'être très déterminés,
19:04assez clairvoyants, souvent de mauvaise foi. Cette capacité à voir les choses comme ils voulaient qu'elles soient et pas comme ils étaient obligatoirement.
19:12D'ailleurs, les journalistes américains, à propos de Steve Jobs, il avait une tendance à faire des assertions, à dire des choses fausses,
19:24simplement parce qu'il a envie que les choses soient comme elles le veulent qu'elles soient.
19:28Et en même temps, il paraît que quand on dit des choses, elles se matérialisent, non ?
19:31Oui, mais pour finir, j'adore cette façon. Les journalistes américains parlaient de lui en disant qu'il est spécialiste de la distorsion de la réalité,
19:40Ce n'est pas la disruption, c'est la distorsion, parce que vous, vous avez inventé la disruption, d'ailleurs.
19:45Ils avaient tous les deux un point commun d'être extrêmement durs. C'est vrai que, par exemple, Steve Jobs était très intéressé par ce que nous faisions pour lui.
19:52Il a toujours pensé que la publicité était très importante pour sa marque. Donc, il rencontrait l'agence toutes les semaines, de 10h à 12h.
19:59Et je peux vous dire que la nuit qui précédait, les collaborateurs ne dormaient pas trop.
20:05C'est ça, on imagine. Alors, le titre de votre premier chapitre dans Les Canards Majuscules, je vous jure, je ne l'ai pas fait exprès, ça s'appelle La Nostalgie.
20:13Un sentiment triste et agréable pour vous. La Nostalgie, c'était quand même le titre du roman de Louis-Etienne Rézis.
20:20La Nostalgie n'est plus ce qu'elle était.
20:21De Simone Signoret.
20:22C'est la biographie du best-seller.
20:23Qui a cartonné.
20:24Qui a 4 millions d'exemplaires dans le monde.
20:26C'est fou, hein ?
20:27Pas mal.
20:28Et alors, vous y croyez, vous, au hasard, Benjamin Casteldi ou pas ?
20:31Je crois bien sûr au hasard, mais je pense exactement comme vous que les hasards, il faut savoir les provoquer.
20:37Et qu'en fait, il n'y a pas de hasard.
20:39Bah, voilà.
20:44Moi, dans ma vie, si je refuse de faire le Loft, ma vie n'est plus la même.
20:49Et le hasard a voulu que je sois le dernier d'une longue liste d'animateurs qui avaient tous refusé d'accepter cette émission dont personne ne voulait.
21:00Et moi, il se trouve que j'ai dit, bah non, mais c'est une chance énorme.
21:03Et je suis le seul à avoir vu ça de mon prisme à moi.
21:05Mais j'avais raison, puisque l'émission est la plus grosse de toute l'histoire de la télévision.
21:09Mais il n'y a pas de hasard.
21:11Il faut être visionnaire, quoi.
21:12Ouais.
21:13C'est de l'instinct, c'est au pic ?
21:14Ouais.
21:15Moi, je dirais que c'est de la folie, aussi.
21:16Parce que tous les gens dont vous parlez, là, et je reconnais quand vous dites qu'ils sont de mauvaise foi, etc.
21:20Je vois mes grands-parents, ils sont des monstres sacrés.
21:22Parce qu'on disait souvent, les monstres sacrés, il y a monstre.
21:24Avant tout.
21:25Avant tout.
21:26A mon être sacré.
21:27Des monstres sacrés.
21:28Vous êtes d'accord avec cette idée que ce sont des fricons de trop long, on pourrait dire ?
21:31Oui.
21:32D'ailleurs, on avait fait un film pour Jobs, qu'on est revenu en 97.
21:35Un film assez connu.
21:37Le thème était Sing Different.
21:38Pensez différemment.
21:39Bien sûr.
21:40Et dans cette voix-off très longue, qui est dite par Richard Dreyfus, que vous devez bien connaître.
21:45Exceptionnel acteur.
21:46Il est dans la merde, notamment.
21:47Et donc, traduit peut-être maladroitement, la dernière phrase dit quelque chose du genre
21:53que ce sont seulement les gens qui sont assez fous pour croire qu'ils peuvent changer le monde,
21:56qui finissent par le changer.
21:57C'est exactement ce qu'il y a.
21:58C'est quand il y avait le fameux ordinateur avec les coques de couleurs.
22:01C'est ça.
22:02C'est l'arrivée.
22:03Apple était au bord du dépôt de billes en cette époque-là.
22:05Tout à fait.
22:06Jean-Marie Dreyfus, c'est grâce à vous qu'Apple a subsisté et nous inonde aujourd'hui.
22:10L'action, elle valait 10 dollars.
22:11Ça en vaut, je ne sais pas combien maintenant.
22:12Bravo.
22:13Non, mais c'était...
22:14Oui, l'action a été...
22:16Le cours de l'action a été mis par 10 000.
22:18C'est ça, oui.
22:19Il fallait en acheter.
22:20Pareil, il fallait avoir les...
22:21Par hasard, il fallait tomber dessus.
22:22Le pif.
22:23Acheter des bitcoins en ce moment.
22:24Non, c'est trop tard.
22:25Allez, Soudradio, c'est excellent.
22:26Avant ?
22:2780 000 dollars, il est haut.
22:28Bon, allez-y, faites ce que vous voulez, mais moi, je ne me recruterais pas tout de suite.
22:31Si vous en avez déjà acheté, vous avez été malin en tout cas.
22:34Allez, on est avec l'animateur-auteur Benjamin Castaldi qui est avec son premier roman
22:38« Et si tu devais ne plus m'aimer », c'est aux éditions du Rocher.
22:40Et puis Jean-Marie Dru, publicitaire qui se raconte dans les Canards Majuscules,
22:44sorti aux éditions Télémac.
22:46Après une courte pause.
22:47A tout de suite.
22:52Vous êtes sur Soudradio et vous êtes tous ici chez vous.
22:55Évidemment, c'est excellent avec Benjamin Castaldi qui signe son premier roman « Et
22:59si tu devais ne plus m'aimer », c'est aux éditions du Rocher.
23:02Et Jean-Marie Dru, publicitaire de renom, je vais y arriver, qui se dévoile dans les
23:06Canards Majuscules, c'est aux éditions Télémac.
23:08Alors, Benjamin Castaldi, je vais revenir un peu sur votre lien familial puisque vous
23:12êtes issu d'une sacrée lignée.
23:14Vous dites que vous en êtes débarrassé, mais on imagine que…
23:17Débarrassé dans le bon sens du terme.
23:19Dans le bon sens du terme, oui.
23:20C'est-à-dire que vous pouvez respirer par vous-même, on peut dire ça comme ça.
23:23C'est ça.
23:24Mais que ça a été un long chemin, ça.
23:26Parce que quand on est issu de monstres sacrés comme vous les appelez vous-même,
23:30c'est difficile peut-être de ne pas être monstre soi-même, ou sacré, ou les deux
23:33en même temps.
23:34Je pense que généralement, monstre, comme on a vu ce que c'était, on ne le devient
23:37pas.
23:38En tout cas, ce n'est pas mon cas.
23:39Après, moi, monstre sacré, ils ont été très gentils avec moi.
23:43C'est plutôt ma mère qui a été plus malmenée parce que c'était vraiment la
23:46fille.
23:47Moi, j'étais le petit-fils.
23:48C'est la fille de Yves Allégret, votre mère, qui est le premier mari de Simone
23:50Signoret, qu'elle a quitté pour Yves Montand, qu'elle a rencontré.
23:53Elle a quitté pour Yves Montand et elle a laissé d'ailleurs sa fille de côté
23:55pendant trois ans.
23:56Je raconte quand même qu'elle l'a rencontré à un concert de Piaf, c'est ça ?
23:59Où il chantait, il faisait la première partie.
24:01Je crois qu'ils se sont rencontrés à la Colombe d'Or.
24:04Ah non, on peut parler d'Yves Allégret ?
24:06Honnêtement, je ne sais pas.
24:08En tout cas, elle a quitté enfant et mari pour Montand, parce que c'était un coup
24:13de foudre incroyable.
24:14Et ma mère, oui, ma mère a, je pense, beaucoup plus souffert, enfin énormément plus souffert
24:20parce que moi, je n'ai pas souffert de ce poids.
24:23Parce que la fille de Simone Signoret, ça a dû être, et elle l'a dit, très compliqué.
24:27D'abord, sa mère était une énorme, une gigantesque star.
24:31Et puis, ma mère n'a pas eu de chance.
24:33Si elle était née 20 ans plus tard, à l'époque où être fille d'eux, c'était à la bonne,
24:38comme Cara Mastroiali, comme Vincent Cassel.
24:42Elle aurait fait carrière.
24:44Je suis sûr.
24:45Elle a voulu faire carrière.
24:46C'est une excellente comédienne.
24:47Elle était belle comme le jour, magnifique.
24:49Mais à l'époque, ça n'était pas du tout dans l'air du temps.
24:51Moi, je n'en ai pas souffert.
24:53Moi, c'était un poids parce que j'ai vu ma mère souffrir.
24:55J'ai eu vent de toutes ces histoires de famille, etc.
24:58Comment on fait pour se débarrasser de son héritage familial à un moment donné ?
25:02Parce que ça peut être encombrant.
25:03Je vais être prétentieux.
25:04Moi, j'ai eu une chance énorme.
25:05C'est de réussir énormément grâce à moi-même.
25:07Je ne vais pas dire grâce à mon talent.
25:09L'animateur, ce n'est pas vraiment un talent.
25:11Non, mais à votre pif, on en parlait.
25:13En tous les cas, j'ai réussi.
25:15D'avoir accepté Love Story, etc.
25:17Il fallait y penser.
25:18Dans mon domaine, j'ai été dans le top 5.
25:20Et en plus, j'ai appris une chose très récemment.
25:23Il faut aussi accepter d'avoir réussi.
25:25Ce n'est pas une honte.
25:26Même si en France, ce n'est pas très à la mode, malheureusement.
25:29Et je pense que j'ai réussi très bien ma carrière.
25:31J'ai une très belle carrière.
25:32J'ai existé par moi-même.
25:34Je me suis fait très vite un prénom.
25:36J'ai été très peu de temps, voire quasiment jamais, le fils d'eux.
25:39Ou le petit-fils d'eux.
25:41Vous le dites, Simone Signore, entre le cinéma et sa vie,
25:44elle a toujours choisi sa vie de femme.
25:46Vous venez d'expliquer aussi qu'elle a même carrément laissé sa vie.
25:49Oui, bien sûr.
25:50Il y a un temps, en tous les cas.
25:52Pourquoi ce choix ?
25:54Il y avait ces détracteurs qui disaient que c'était une épouse soumise.
25:57Elle aurait dû se donner Coréame au cinéma.
26:00Oui, c'était l'inverse.
26:02En tout cas, c'est l'image qu'elle donne.
26:04Elle donne l'image d'être l'inverse, pardon.
26:07En fait, elle était très féministe.
26:09Mais comme je l'ai déjà dit, on verra tout ça ce qu'on dit de nos jours.
26:12Féministe dans les jours...
26:14On ne peut rien dire, c'est terrible.
26:16Parlons vrai sur ce qui se passe sur les réseaux.
26:18Après, on se fait pourrir sur les réseaux.
26:20C'était une féministe dans le bon sens du terme.
26:22Ça veut dire quoi, ça ?
26:23C'est-à-dire qu'elle aimait les hommes.
26:25Déjà.
26:26Il y en a qui aiment les hommes, je vous promets.
26:30En tout cas, dans le discours qu'on entend aujourd'hui,
26:32c'est que l'homme est désigné comme un immense monstre dégueulasse.
26:38Il y en a.
26:40Ne dites pas tout ça, quand même.
26:42En tout cas, c'est un peu la tendance.
26:44C'est la minorité qui fait beaucoup de bruit.
26:46C'est celle qui vous casse les oreilles, en tout cas.
26:48Donc, ça s'est fait.
26:50Donc, elle était extrêmement féministe dans l'âme.
26:53Pour le respect de ce que la femme devait imposer, etc.
26:57Tout ce que je trouve remarquable dans le féminisme.
26:59Mais, elle était surtout une femme amoureuse.
27:01Et qui avait fait le choix de rester près de son mari,
27:04non pas parce qu'elle ne travaillait plus,
27:06parce qu'elle ne travaillait pas,
27:07mais parce qu'elle voulait rester avec son mari.
27:08D'ailleurs, ça donne une scène qui est assez cocasse,
27:11au bon temps.
27:12Et finalement, assez lassée.
27:13Parce que j'imagine aussi qu'à se mentir,
27:15d'avoir sa bonne femme à la maison toute la journée,
27:17ça devait finir par l'agacer un petit peu.
27:19C'est-à-dire qu'en fait, ça le privait de sa liberté, à mon avis.
27:22De faire ce qu'il avait envie de faire.
27:23Et qu'il lui dit, mais combien de temps tu vas rester
27:25à ne rien faire, comme ça, assise sur ce canapé,
27:27à tricoter, à boire de l'eau.
27:28Elle a failli refuser Casquedart aussi.
27:29Non, c'était avant ça.
27:30Mais ça, elle avait déjà failli ne pas le faire pour rester avec lui.
27:32Mais là, elle avait refusé le film de Carnet, Thérèse Raquin.
27:36Et elle s'est dit, tu sais, que je ne travaille pas parce que...
27:38Non, pas parce qu'on ne m'appelle pas.
27:39C'est parce que je veux rester avec toi.
27:40Et le monde s'en fait, ah, très drôle.
27:41Ben, vas-y, prouve-le-moi.
27:42Et elle s'est levée, elle a pris son téléphone,
27:43elle a appelé Carnet, elle a dit, finalement,
27:44je vais faire Thérèse Raquin.
27:46Elle a raccroché.
27:47Mais tu vois que je bosse quand je veux.
27:48Jean-Marie Drus, Simone Signoret, c'est une femme qui a eu une vie pleine,
27:51qui a connu aussi des échecs, évidemment, des réussites,
27:53et puis des difficultés.
27:55Alors, on va y revenir dessus.
27:57On va y revenir dessus avec Benjamin après,
27:59parce qu'elle disait, l'important, c'est de bien travailler
28:00la conviction qui va avec.
28:01Vous, ce que vous dites, Jean-Marie Drus,
28:03j'ai bien aimé relever cette petite phrase.
28:05Vous citez les Américains qui nous disent,
28:07failure is success in progress.
28:09C'est-à-dire, l'échec, c'est un succès en progress,
28:12ce qui va arriver, quoi.
28:13C'est-à-dire qu'il faut réussir, il faut échouer.
28:16Oui, je crois que c'est...
28:18Beaucoup de gens disent ça, c'est un petit peu un lieu commun,
28:20mais là où c'est pas un lieu commun,
28:21c'est quand on le vit véritablement.
28:23Si vous prenez, par exemple, un monsieur,
28:25quelqu'un comme Jeff Bezos,
28:26il vous dira que 90% de ce qu'il expérimente
28:31ne réussit pas à l'arriver.
28:3290%, c'est énorme.
28:34Oui, c'est énorme.
28:35C'est la succession des échecs multiples
28:36qui finit par l'aider à trouver la bonne solution, si vous voulez.
28:39Donc, il faut vivre avec cette idée.
28:42C'est vrai que la façon dont les Américains le disent est assez jolie,
28:44à savoir que l'échec, c'est un succès en progression,
28:48en gestation, si je puis dire.
28:50Mais beaucoup de gens disent ça,
28:53dans les affaires en particulier,
28:55mais peu de gens sont vraiment à hauteur de cette pensée.
28:58C'est vraiment difficile d'accepter en permanence l'échec.
29:01Mais est-ce que le fait de l'accepter,
29:03ça évite la permanence, justement ?
29:05Non, ça vous permet de vous renouveler.
29:07Là encore, moi, personnellement,
29:09si vous savez le nombre de fois que je me suis trompé,
29:11le nombre d'échecs que j'ai pu faire,
29:14en particulier dans les recrutements.
29:16C'est-à-dire que j'ai tendance à beaucoup aimer les gens,
29:18m'intéresser aux gens.
29:20Donc, quand j'interroge les gens et que je les recrute,
29:22c'est toujours formidable.
29:24Parfois, ça a porté ses fruits,
29:25parce que je suis connu pour engager pas mal de gens en France
29:27qui ont réussi après,
29:28mais j'ai fait aussi beaucoup d'erreurs.
29:30J'ai du mal à déceler les failles
29:32dans les personnes que j'interviewe.
29:34Donc ça, parmi mes grandes erreurs,
29:36ou les erreurs que j'ai souvent faites,
29:37c'est d'avoir des hautes erreurs dans le recrutement.
29:39C'est pas un bon DRH, quoi.
29:41Non, c'est pas un bon DRH.
29:43On ne peut pas tout savoir bien faire en même temps.
29:45Le DRH se trompe tout autant.
29:47Oui.
29:49Et alors, Simone, c'est une phrase qui vous va bien,
29:51je trouve, Benjamin Cassel dit,
29:53que l'important, c'est de bien travailler la conviction qui va avec vous.
29:55C'est ça, votre secret ?
29:57C'est l'implication dans vos propres choix ?
29:59Alors, honnêtement,
30:01je me suis pas mal planté.
30:03De toute façon, les échecs,
30:05il n'y a pas de carrière
30:07de gens qui ont passé leur vie à grimper.
30:09Il y a forcément des moments où ça redescend,
30:11et tant mieux, d'ailleurs.
30:13Ça permet de se calmer et de refroidir sa tête.
30:15Steve Jobs, il s'est quand même fait virer l'Apple.
30:17Il s'est fait virer sa propre voix, toi.
30:19Donc, moi, j'ai connu plein d'échecs.
30:21J'ai commencé par jouer, d'ailleurs,
30:23dans ma carrière.
30:25Mais, effectivement,
30:27c'est vrai que dans tout ce que j'ai entrepris,
30:29j'ai pas tout réussi.
30:31Après, j'ai très bien réussi dans l'animation,
30:33moins bien dans la production.
30:35Encore, là, je me rattrape.
30:37J'ai fait un beau succès de mon produit dans la pièce,
30:39mais je pense que je suis bien meilleur animé.
30:41C'est ça, votre seconde vie, après ?
30:43C'est de vous mettre vraiment à produire, derrière ?
30:45En tous les cas, comme chez moi, une télé.
30:47Vous faites de la radio chez nos concurrents, qu'on ne citera pas.
30:49Europe 2.
30:51On me dit non.
30:53C'est pas en vieux singe.
30:55Un petit bâton, quand même.
30:57Non, non.
30:59Là, je travaille sur une prochaine pièce de théâtre.
31:01Je travaille sur une nouvelle production de pièces de théâtre.
31:03Je suis sur une série télévisée,
31:05qui est Walking Progress.
31:07Ça met un temps.
31:09Et en télé, qu'est-ce qu'ils sont lents.
31:11Je n'ai jamais vu ça.
31:15Vous savez, quand vous êtes en train de travailler,
31:17qu'on vous dit, est-ce que je mets cependant il faut,
31:19ou il faut cependant ?
31:21Je dis, il faut vraiment passer une demi-heure sur cette phrase.
31:23Donc, ça, il faut que j'apprenne la patience.
31:25J'ai plein de choses.
31:27J'ai la pièce qui est en train de se monter à Bredouin.
31:29Ça aussi, c'est des beaux projets.
31:31Je suis très content.
31:33Je ne suis pas encore à la retraite.
31:35Alors vous, Jean-Marie Druy, vous avez connu des échecs.
31:37Vous l'avez dit, mais vous avez connu un grand succès.
31:39C'est de créer le concept de disruption.
31:41Ce mot disruptif qu'on utilise
31:43beaucoup dans la langue aujourd'hui.
31:45Puisqu'il faut être disruptif.
31:47C'est la mode.
31:49C'est vous qui avez lancé cette mode.
31:51J'ai appris ça.
31:53En 91,
31:55je travaillais à New York.
31:57On a mis au point une méthode dans notre agence.
31:59Et on cherchait un nombre pour cette méthode.
32:01Puisque stratégie de rupture est une expression qui ne peut pas se traduire en américain.
32:03Et donc, on est arrivé avec ce mot de disruption.
32:05C'est difficile à croire.
32:07Mais à l'époque, le mot disruption n'était pas utilisé aux Etats-Unis.
32:09Jamais dans le monde des affaires.
32:11Et assez rarement dans les vies courantes.
32:13A tel point qu'on a pu le déposer dans une quarantaine de pays.
32:15Le mot disruption, ça ne sert à rien.
32:17C'est comme un caddie.
32:19C'est devenu le nom de votre agence.
32:21Absolument.
32:23Et donc, on a une méthode.
32:25Ça s'appelle la disruption.
32:27Expliquez-nous ce que c'est.
32:29C'est une méthode pour imaginer des stratégies innovantes pour les marques de nos clients.
32:31Qui est fondée sur trois étapes.
32:33Convention, disruption, vision.
32:35On commence par les conventions du marché.
32:37Voir ce qui est fait par tout le monde.
32:39Et qui pourrait être mis en cause.
32:41Avec une vision, une idée d'où on veut emmener la marque à terme.
32:43Et une disruption,
32:45qui est la stratégie de tour et pur.
32:47Qui vous permettra de passer de la convention à la vision.
32:49Dit comme ça, c'est horriblement compliqué.
32:51Je ne vous remercie pas de m'avoir posé la question.
32:53Ceci étant,
32:55on fait des disruption days avec nos clients.
32:57Et donc, comme on a
32:59200 bureaux dans 80 pays.
33:01Comme on en fait au moins 5 ou 6 par an.
33:03Et que ça fait 20 ans,
33:05ça fait des milliers de disruption days qui ont été faits.
33:07Même plus que ça.
33:09Et des dizaines et des dizaines de milliers de clients
33:11de Tokyo à Los Angeles, en passant par
33:13Johannesburg ou Helsinki,
33:15qui ont fait des disruption days.
33:17C'est la colonne vertébrale de notre entreprise.
33:19Ça nous permet d'essayer de définir des stratégies
33:21un petit peu novatrices.
33:23Et puis c'est devenu international.
33:25Oui, c'est complètement international.
33:27C'est né entre Paris et New York.
33:29On adore.
33:31Merci à vous qui écoutez C'est Excellent sur Sud Radio.
33:33On est avec Benjamin Castaldi et son roman
33:35Si tu ne devais plus et si tu ne devais plus m'aimer.
33:37Aux éditions du Rocher.
33:39Et puis le publicitaire Jean-Marie Druc qui se confie
33:41dans les Canards Majuscules.
33:43C'est aux éditions Télémac. A tout de suite. Reste avec nous.
33:51C'est l'heure de se quitter mais ce n'est pas encore la fin.
33:53Nous avons encore quelques minutes pour explorer davantage
33:55les parcours de Benjamin Castaldi et de son premier roman
33:57Si tu ne devais plus m'aimer. Aux éditions du Rocher.
33:59Et Jean-Marie Druc qui se raconte
34:01et qui raconte son parcours à lui dans
34:03les Canards Majuscules aux éditions Télémac.
34:05Alors Jean-Marie Dru,
34:07vous citez Maurice Merleau-Ponty
34:09que j'aime beaucoup, qui est un grand
34:11grand psychanalyste et qui dit
34:13on ne se remet jamais d'une enfance heureuse.
34:15Alors j'ai envie de vous dire, est-ce qu'on se remet de quelque chose
34:17en général ou jamais ? Parce que
34:19enfance heureuse ou enfance malheureuse
34:21c'est kiff-kiff.
34:23C'est vrai que parfois j'ai trouvé que c'était presque une faille
34:25d'avoir une enfance un peu malheureuse.
34:27Ça m'a toujours un peu gêné bizarrement parce que je vois
34:29tous les gens qui se plaignent, qui ont eu des difficultés.
34:31J'ai une enfance rose, colorée
34:33avec des parents très aimants
34:35donc j'ai oublié votre question.
34:37J'étais parti
34:39sur mes parents.
34:41Est-ce que vous en êtes remis ? Ca va être ça ma question.
34:43Vous en êtes remis de votre enfance heureuse ?
34:45Oui bien sûr, on se remet de tout.
34:47Mais ça me permet d'insister sur quelque chose
34:49c'est qu'en fait c'est un paradoxe.
34:51Vous l'avez peut-être entendu
34:53mais dans ce livre, il y a même un chapitre entier
34:55sur les paradoxes. Les paradoxes
34:57c'est une pirouette
34:59de la pensée qui vous fait réfléchir.
35:01Donc cette phrase, je ne suis pas sûr
35:03si Merleau-Panty le pensait vraiment
35:05mais c'est juste une façon de vous interroger sur votre jeunesse.
35:07Donc
35:09tout paradoxe vous fait vous interroger.
35:11Dans la phrase, on se dit qu'on se remet d'une enfance
35:13malheureuse mais pas d'une enfance heureuse. C'est-à-dire qu'on se remet
35:15difficilement du bonheur.
35:17Je ne suis pas d'accord avec vous.
35:19Je pense qu'il dit aussi qu'on se remet difficilement d'une enfance
35:21malheureuse. C'est juste, encore une fois, je pense à un paradoxe
35:23pour vous inciter à réfléchir
35:25sur le fait que
35:27la vie
35:29comme on l'a dit depuis tout à l'heure est faite de hasards
35:31de difficultés et d'échecs.
35:33Et donc de vivre dans un cocon dans la jeunesse
35:35ne vous prépare pas à vivre vraiment bien
35:37à affronter tout ce qui va arriver par ici dans la vie.
35:39C'est aussi simple que ça je crois.
35:41Alors Benjamin Castaldi, on va quand même parler deux minutes du Loft
35:43parce qu'en plus il y a une série qui tourne en ce moment
35:45Cult. Voilà, qui cartonne.
35:47Alors moi je peux vous dire ce que j'en pense.
35:49On en apprend peu sur vous dans cette série.
35:51Ah mais je suis totalement absent. Vous êtes absent, je trouve ça dommage.
35:53Non mais c'est très normal.
35:55Je dis pourquoi c'est très normal.
35:57S'ils font un 2, je serais forcément là.
35:59Mais je suis très honnête
36:01dans la maturité,
36:03la recherche, la création du format
36:05je n'étais absolument pas là.
36:07Et pour un mot bien simple, c'est que j'ai été appelé un mois et demi
36:09avant le lancement. Ouais. Et que j'étais la
36:11roue du carrosse. Que tout Paris avait refusé.
36:13Donc, quand je suis arrivé dans
36:15cette OVNI
36:17qui était déjà bien lancée, puisqu'on était à un mois du lancement
36:19on a commencé le 21 ou le 26 avril je crois.
36:21Moi je suis arrivé dans l'histoire
36:23le 15 mars.
36:25Je suis désolée, moi j'avais 20 ans plus ou moins à l'époque.
36:27Je sais que j'étais un modèle pour vous.
36:29C'est normal. C'est pas ça.
36:31C'est que quand je regardais le Loft, je vous regardais vous aussi.
36:33Parce qu'en fait vous voyez l'aboutissement
36:35d'une réflexion qui avait duré
36:37un certain nombre de mois. Et que j'ai porté
36:39comme j'ai pu.
36:41Mais dans la série
36:43comme elle s'arrête quasiment
36:45au moment où Courby
36:47c'était le producteur historique du Loft.
36:49Et c'est d'ailleurs, je vous le dis,
36:51c'est le vrai grand Manitou
36:53de l'aventure Loftory.
36:55Pas du tout Alexia Laroche-Houbert.
36:57Mais c'est normal, il fallait...
36:59Elle avait envie de se mettre un peu en avant aussi.
37:01C'est que Stéphane n'aime pas qu'on parle de lui.
37:03Et que Alexia n'a pas fait partie de l'aventure.
37:05C'est une grande professionnelle. Mais celui qui a vraiment
37:07tout porté, et qui est d'ailleurs
37:09largement introduit
37:11dans le personnage fictionné d'Alexia,
37:13c'est Stéphane Courby.
37:15Donc voilà, pour vous dire...
37:17Alors dites-moi juste comment...
37:19En fait, vous n'avez pas de perturbe
37:21quand t'as besoin de questions.
37:23C'est quoi les questions ?
37:25Bah en fait, il n'y avait pas
37:27encore de questions, vous avez réagi déjà.
37:29C'est mon premier défi qu'on met un bal dans la machine.
37:31Moi ce que j'ai envie de savoir c'est,
37:33on vous appelle un jour, en fait, ce qui se passe.
37:35On vous appelle, on vous dit, il y a cette émission,
37:37personne ne veut la faire, va la faire.
37:39Vous doutez bien que dans ce métier, on ne vous dit jamais la vérité.
37:41Pas du tout. En fait, à l'époque,
37:43je vois Thomas Valentin, qui était le patron
37:45d'Epsys. Je me souviens qu'il faisait beaucoup
37:47de choses dans ma carrière.
37:49Et il me fait venir dans son bureau, et moi je le voyais
37:51parce que je voulais une émission
37:53qui parle de show business, de cinéma,
37:55parce que j'adorais faire des interviews à l'époque
37:57de star de cinéma. Et il me dit
37:59mais bien sûr, on va
38:01signer un contrat. Mais avant ça,
38:03avant la rentrée de septembre,
38:05il y a un truc à faire.
38:07Il me présente ça vraiment comme quelque chose
38:09qui n'a pas beaucoup d'importance.
38:11C'est un petit malin. Il me dit, il y a le Love Story
38:13à faire. Je lui dis, c'est quoi ?
38:15C'est une émission sociétale,
38:17profonde, intelligente.
38:19On va faire une expérience sociétale,
38:21on va mettre des gens ensemble. Et il vend ça
38:23comme je vous dis, franchement, entre Boris
38:25Cyrulnik et Freud.
38:27Et les Bistros.
38:29Et moi je suis très flatté qu'on me propose
38:31ce programme. Et comme à l'époque
38:33il n'y a pas de connexion évidente
38:35et qu'on ne sait pas tout ce qui se passe dans le monde
38:37et que je ne sais pas que Big Brother est sorti en Hollande
38:39et que ce n'est pas du tout ce qu'on m'a
38:41décrit, mais un programme assez
38:43basique. En même temps, vous n'avez pas allé chercher non plus,
38:45j'ai envie de dire. Vous avez fait conscience.
38:47Il n'a jamais prononcé le mot Big Brother.
38:49Il m'a parlé de Love Story. Et donc moi, j'ai dit
38:51oui, bien sûr. J'ai dit, écoutez, je vais faire d'autres trucs.
38:53Mais surtout, je veux un contrat pour septembre.
38:55Pour moi, vraiment, Love Story, c'était un
38:57passage. C'était une
38:59c'était ma façon
39:01de tester sur l'antenne.
39:03Et donc, j'ai accepté ça.
39:05Et en fait, je suis parti quelques jours après au salon
39:07de la télé à Monaco, où était présenté
39:09justement Big Brother.
39:11Vous allez voir, Benjamin, c'est l'émission que vous avez
39:13faite en France. Et là, j'ai vu des
39:15images de gens
39:17assez vulgaires,
39:19pas d'autres mots,
39:21huilés, en train de se masser, voire plus
39:23affinités. Et là, oui.
39:25Parce que c'était tout nouveau à la télé.
39:27J'étais quand même très loin de Sigmund Freud
39:29et de Maurice Cerulnik.
39:31Donc effectivement, c'est Résilient Célia.
39:33Je ne suis pas sûr que ce soit dans mon émission.
39:35Et donc, voilà. Mais en fait, nous, on avait
39:37un programme qui n'était finalement
39:39pas assez éloigné de Big Brother
39:41parce qu'il y avait quand même ce
39:43génie de Stéphane Courbet de
39:45transformer Big Brother en
39:47Love Story, en dating, puisqu'il fallait
39:49élire un couple. C'était un petit peu différent.
39:51Après, bon.
39:53De toute façon, ce qui est drôle, c'est que vous voyez des images, on les voit,
39:55on les archive parce qu'elles restent. Et que quand je présente
39:57la première, que je fais mon long monologue,
39:59je ne sais même pas qu'on peut faire un bonjour aussi long
40:01au jour d'un télévision.
40:03Il n'y a pas un applaudissement, on n'entend pas
40:05une mouche voler. Il y a l'impression que je présente
40:07le 20h. Une semaine après,
40:09on avait des tablettes qui tournaient au-dessus de la tête.
40:11C'est quelle aventure, quand même.
40:13Ça marque une époque et une vie.
40:15Alors, j'avais envie de vous poser
40:17une question à tous les deux. Jean-Marie Truch,
40:19je commence par vous. Qu'est-ce que vous avez appris sur vous-même
40:21si vous avez appris quelque chose en écrivant ce livre
40:23qui s'appelle « Les Canards Majuscules ». C'est sorti chez Télémac.
40:29Que j'étais faussement modeste.
40:31Mais ça, vous le saviez déjà, non ?
40:33Oui. Non.
40:35Pardon. Non, mais je ne sais pas.
40:37Non, mais j'ai fait très attention.
40:39J'ai voulu raconter une vie. Enfin, il y a deux parties.
40:41Comme vous l'avez dit dans ce livre, il y a ma jeunesse et puis ensuite
40:43il y a la chance que j'ai eue de rencontrer des dizaines
40:45et dizaines de gens dans tous les pays que j'ai visités.
40:47Et donc, j'ai le sentiment
40:49d'avoir eu une carrière passionnante.
40:51Et dès que je le dis, j'ai l'impression d'être un peu potentiel.
40:53Donc, je vais essayer de répondre à votre question.
40:55Je ne sais pas trop comment d'ailleurs.
40:57Mais c'est vrai que j'ai essayé de trouver un équilibre
40:59dans ce livre entre...
41:01En fait, comme je le dis à un moment,
41:03tout m'a surpris.
41:05J'ai été étonné par tout ce qui m'est arrivé.
41:07Et donc,
41:09je ne sais pas ce que j'ai appris sur moi.
41:11Je suis en tous les cas ravi
41:13d'avoir été étonné en permanence. Disons-le simplement comme ça.
41:15C'est joliment dit.
41:17Et vous, Benjamin, qu'est-ce que vous avez appris sur vous
41:19avec la voix de votre grand-mère ?
41:21Parce qu'en fait, elle avait une sacrée voix aussi.
41:23Elle avait un grain incroyable.
41:25Elle avait une belle voix Marlboro Light.
41:27Oui, ça, ça fait des belles voix.
41:29Moi, j'ai appris...
41:31J'ai appris...
41:33En fait, j'ai vérifié ce que j'ai appris
41:35avec mon temps.
41:37Il y avait cette phrase très belle qui est toujours dit
41:39« On ne refait pas sa vie, on la continue ».
41:41Et c'est un peu...
41:43C'est disruptif, ça, justement.
41:45C'est vrai, mais c'est un peu
41:47ce qui m'a guidé dans ma vie à moi.
41:49C'est qu'effectivement, j'ai toujours cru que
41:51ça allait s'arrêter.
41:53Mais en fait, rien ne s'arrête.
41:55On continue les choses.
41:57On ne refait pas les choses.
41:59On continue.
42:01Il était sympathique, mon temps ?
42:03Beaucoup de gens vous diront que non.
42:05Mais parce qu'ils ne le connaissaient pas.
42:07Mais moi, c'était un modèle.
42:09C'était un...
42:11Il y a deux garçons dans ma vie
42:13qui m'ont bouleversé
42:15dans un sens mal.
42:17Il y a lui et Piers Brostan.
42:19Parce que Piers Brostan, je l'ai croisé.
42:21Je l'ai croisé.
42:23Mon temps, il mettait un peignoir.
42:25Vous mettez le peignoir, vous, vous ressemblez à un schtroumpf.
42:27Il met un peignoir, il tombe magnifiquement.
42:29Et j'étais avec Piers Brostan dans un Paris Tahiti
42:31qui est très chic en première classe
42:33où on vous donne un pyjama.
42:35Ce pyjama, je vous le dis, on me l'a donné 12 fois, 20 fois.
42:37Il ne m'a jamais été correctement.
42:39J'avais soit les blanches trop courtes, soit les manches trop longues.
42:41Et lui, il met le pyjama.
42:43T'as l'impression que le pyjama,
42:45il a été fait par Saint-Laurent
42:47et que lui, tout va bien.
42:49Il met son petit pull en cachemire
42:51et sa lunette dans la poche et c'est un top model.
42:53Je me dis, voilà, il y a ceux qui sont comme ça
42:55et puis il y a nous les autres qui n'aurons jamais cette classe-là.
42:59Allez, la dernière question de cette émission.
43:01J'adore cette réponse.
43:03Que dirait l'adulte que vous êtes aujourd'hui ?
43:07Que dirait l'adulte que vous êtes
43:09à l'enfant que vous étiez, justement ?
43:11Essayez, essayez.
43:13On a une seconde ?
43:15Steve Jobs a fait des études.
43:17Il a tout séché les cours.
43:19Il est rentré un jour dans un cours de typographie.
43:21Il a suivi tous les cours de typographie.
43:23Il expliquait que dix ans après, lorsqu'il a créé le Mac,
43:25tous les cours qu'il avait pris de typo,
43:27il s'était passionné pour ça, pour les empattements des lettres,
43:29que toute l'interface des ordinateurs sera pas ce qu'elle est aujourd'hui.
43:33Windows a fait pareil.
43:35Donc il dit, je vais vite,
43:37il dit aux jeunes, essayez plein de choses
43:39et donc si je peux donner un conseil aux jeunes,
43:41c'est d'essayer plein de choses.
43:43D'ailleurs, ils le font de plus en plus.
43:45Le conseil que vous donnez à vos jeunes, c'est de continuer à essayer.
43:47Voilà, absolument.
43:49Benjamin ?
43:51Moi, c'est simple, au biais que tu n'as aucune chance, ils foncent.
43:53Ah ouais ?
43:55Vous pensez que vraiment, vous n'aviez aucune chance ?
43:57J'étais, en tout cas, élevé dans une espèce de
43:59chape de plomb.
44:01J'étais le petit vilain canard
44:03de la famille, moi.
44:05Qui ne travaillait pas, qui était un peu gros,
44:07qui ne disait pas grand-chose, qui ne foutait pas grand-chose.
44:09Et finalement,
44:11ils sont contents maintenant ?
44:13Il faudrait qu'ils me le disent un peu plus souvent.
44:15On fait un appel à maman ?
44:17Non, ils sont contents.
44:19Moi, je me voyais quand même à 16 ans,
44:21je me disais, ça va être long.
44:23Ça va être long, jusqu'à ce que je meurs.
44:27Bon, ça sera le mot de la fin.
44:29Merci Benjamin Castaldi.
44:31Je rappelle votre livre.
44:33Et si tu devais ne plus m'aimer,
44:35c'est L'édition du Rocher. Je vous le recommande.
44:37Chers auditeurs, c'est très agréable à lire.
44:39Et surtout, on apprend plein de choses.
44:41Jean-Marie Dru, votre livre, c'est Les Canards Majuscules.
44:43C'est sorti aux éditions Télémac.
44:45C'est aussi un très bon livre à lire
44:47que je vous recommande également.
44:49Merci à tous les deux.
44:51Et puis, merci à tous de votre fidélité.
44:53C'est excellent. Votre émission dessus de radio
44:55qui crée le lien. On se retrouve samedi prochain
44:57à 13h30 pour un nouveau Destin de Femme.
44:59Et puis évidemment, comme tous les dimanches,
45:01à 19h pour cet excellent Je Vous Embrasse.
45:03C'est Julien qui réalise pour vous aujourd'hui. Bye.

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