Dans C'est excellent, Judith Beller reçoit Arnaud Montebourg pour son nouveau podcast "Les vrais souverains", ainsi que Marek Halter, auteur de "Dans tes yeux : un amour dans le ghetto" - XO Éditions
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00:00 Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
00:05 Sud Radio 7 Excellent, Judith Beller.
00:09 Bonsoir à toutes et à tous, c'est excellent le rendez-vous de l'excellence française dans toute sa diversité sur Sud Radio,
00:14 comme tous les dimanches à 19h.
00:16 Ancien ministre de l'économie, du redressement productif et du numérique,
00:20 il a consacré sa carrière à défendre l'industrie française et à promouvoir l'entreprenariat local.
00:26 Arnaud Montebourg aime se lancer au cœur de l'action à travers ses divers engagements d'entrepreneur,
00:30 notamment sans oublier le Made in France, évidemment.
00:32 Et votre tout nouveau podcast, Arnaud Montebourg, "Les vrais souverains",
00:35 dont le huitième épisode est sorti cette semaine.
00:37 C'est un voyage dans les coulisses de l'industrie, de l'agriculture, de l'artisanat,
00:41 à la rencontre des véritables artisans de l'excellence française.
00:43 Bienvenue sur Sud Radio, Arnaud Montebourg.
00:45 Merci de votre invitation.
00:46 Je vous en prie.
00:47 Certains écrivains se font les gardiens de la mémoire, les porteurs de récits qui transcendent le temps.
00:52 Marek Halter a connu les tourments de l'Holocauste dès son plus jeune âge
00:56 et témoigne avec une poignante sincérité des horreurs du passé,
00:58 mais aussi de la lumière, de l'amour qui persiste, même dans les moments les plus sombres.
01:02 Et c'est ce que vous faites avec votre tout dernier roman, Marek Halter, "Dans tes yeux",
01:06 "Un amour dans le ghetto", qui est sorti chez Ixo Éditions,
01:09 un plongeon au cœur de cette dualité entre l'amour et le mal absolu,
01:12 qui nous raconte tout de même l'âme humaine.
01:14 Bienvenue, Marek Halter.
01:15 Merci.
01:16 Et puis vous qui écoutez Sud Radio, c'est excellent. Bienvenue chez vous.
01:20 Alors Arnaud Montebourg, je viens de le dire,
01:23 le huitième épisode de votre nouveau podcast "Les vrais souverains" est paru cette semaine
01:27 et vous nous emmenez alors là à la découverte de l'usine de l'artisan litier.
01:31 André Renaud, c'est à Saint-Gildas-des-Bois, dans la Loire,
01:35 et c'est un fleuron de l'excellence à la française.
01:37 C'est ça que vous avez envie de nous raconter, ces détails, ces précisions,
01:41 ce travail de la main, etc., qui est quand même très propre à la France aussi.
01:45 Il y a des savoir-faire, des expériences, des succès,
01:52 qui n'ont pas la parole, qui ne sont pas connus,
01:55 et qui travaillent en silence, et qui construisent la solidité,
02:00 la robustesse de notre économie.
02:02 Et vous avez des familles entières, passionnées,
02:05 qui, alors là, ils fabriquent des matelas, made in France,
02:08 et avec grand succès, parce qu'il est leader, vous savez qu'on vend encore 60%
02:14 des matelas qui occupent 320 000 heures de notre vie,
02:19 sont fabriqués en France.
02:21 Donc c'est intéressant de savoir comment, pourquoi,
02:24 et surtout André Renaud a imaginé, dans les années 60,
02:28 tout ce qui a fait l'innovation sur le matelas, la fermeté,
02:33 ces matelas formiers qui prennent votre forme.
02:35 Et donc vous avez des gens qui sont des technologues,
02:38 des artisans de la main, du cerveau,
02:40 parce que quand on travaille avec la main, on travaille avec la tête,
02:43 et des gens d'une grande passion qui la partagent.
02:48 Et donc j'ai décidé, alors c'est l'huitième épisode,
02:51 parce qu'on est allé voir des tas de gens très différents,
02:53 qui se sont lancés parfois dans des conditions périlleuses.
02:56 Là c'est une usine très installée,
02:58 qui fait une dizaine d'hectares,
03:00 avec plusieurs centaines de personnes qui y travaillent.
03:03 - Et qui fait 50 000 matelas haut de gamme, à la demande, tous les ans.
03:08 - Voilà, c'est considérable.
03:10 Mais vous avez aussi des expériences, par exemple,
03:13 j'ai donné la parole à Adrien Jaminet,
03:16 qui a décidé de reconstituer la trompette française.
03:21 Avant-guerre, dans les années du siècle précédent,
03:25 il y avait une trompette française qui avait une sonorité extraordinaire.
03:29 Et ce jeune trompettiste, parce que c'est un trompettiste de Brétigny-sur-Orge,
03:33 qui a fait le conservatoire local,
03:35 un jour a rencontré la mémoire d'un trompette française,
03:38 un vieux musicien de 92 ans,
03:41 qui était à l'Opéra de Paris, qu'il a croisé par hasard,
03:44 et qui lui a parlé de cette trompette.
03:46 Et il a trouvé un vestige, il a réussi à la reconstituer.
03:50 Et quand il a joué avec sa trompette,
03:53 ce monsieur a dit "j'ai retrouvé la sonorité".
03:58 Et c'est comme ça qu'Adrien Jaminet fabrique la trompette à Brétigny-sur-Orge.
04:03 Maintenant il a un atelier qui fonctionne bien.
04:05 Et surtout, il a fait la trompette d'Amine Malouf.
04:08 - Oui, bien sûr. Ibrahim, Ibrahim.
04:11 - Voilà. - Pardon, pardon.
04:12 - C'est pas grave. - Excusez-moi.
04:13 - Ça se ressent. - C'est des choses qui arrivent.
04:15 - Je l'ai reçue il n'y a pas longtemps d'ailleurs.
04:17 - Surtout à mon âge. - C'est l'enthousiasme.
04:19 (Rires)
04:21 - Et donc, si vous voulez, tous ceux qui fabriquent, travaillent, réinventent,
04:28 pour moi, ils reconstruisent la France par le bas.
04:31 Ce sont des vrais souverains.
04:33 Pas ceux de parole, pas ceux de papier,
04:35 mais ceux qui, tous les jours dans leur vie, ont réinventé un petit morceau de France.
04:40 - Et alors justement, vous nous baladez dans cette excellence française qui fait notre différence.
04:44 Alors il y a évidemment un petit tour par, notamment, la compagnie des amendes aussi,
04:47 que vous présidez.
04:49 En information quand même pour les auditeurs,
04:52 la France consomme 42 000 tonnes d'amendes chaque année,
04:54 lorsqu'elle en produit à peine 1000.
04:56 Donc réinvestir dans l'amende Made in France pour vous,
04:59 avec des variétés locales, des circuits courts aussi,
05:01 c'est important aussi pour recommencer toujours dans cette idée de valoriser notre patrimoine.
05:05 Et c'est votre clé de motif aussi,
05:08 de remettre au goût du jour, en fait, cette possibilité française.
05:12 - Écoutez, en 1948, il y avait 12 000 hectares d'amendiers en Provence.
05:18 Les Grangelles ont eu raison de ça,
05:20 et puis après l'économie a préféré la vigne, même pas l'olivier.
05:24 Et donc, les amendiers ont disparu.
05:27 Pendant ce temps-là, les Américains, en Californie,
05:30 ont créé et planté dans un désert, la Californie intérieure,
05:34 545 000 hectares d'amendiers qui tiennent 80% de la consommation mondiale.
05:40 - Énorme.
05:41 - Énorme !
05:42 Ils l'ont fait, c'est comme s'il y avait un verger entre Perpignan et Dijon ininterrompu.
05:48 Et ils tiennent les prix,
05:50 ils ont fait de la monoculture industrielle en tuant les sols.
05:55 Et il n'y a plus d'eau en Californie,
05:57 à tel point que le gouverneur de Californie a dit,
05:59 "Maintenant, entre nos villes, Los Angeles, San Francisco,
06:03 et les grands vergers de la Californie intérieure,
06:06 il va falloir choisir, il n'y a plus d'eau,
06:08 maintenant c'est les villes."
06:09 Donc ils arrachent.
06:10 Quand je suis allé en Californie,
06:12 c'était avec le président de la République de l'époque dont j'étais le ministre,
06:15 j'avais entendu ça,
06:16 je me suis dit "mais comment se fait-il qu'on n'a pas d'amendiers en France ?"
06:19 Donc quand j'ai arrêté la politique, j'ai planté des amendiers.
06:22 Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a fait ?
06:24 - Grande originalité de M. Montebourg, quand même.
06:26 - Mais non, on a planté des amendiers.
06:28 - D'abord l'amendier, c'est un arbre de la Méditerranée,
06:31 de la Judée, de l'Iran, de la Corse, de la Provence, de la Sicile,
06:35 des baléares.
06:37 Et c'est un arbre que moi j'apprécie, évidemment,
06:42 parce qu'il a une symbolique très puissante.
06:44 Mais surtout, c'est aujourd'hui une croissance de la consommation extraordinaire.
06:50 Pas que dans la pâtisserie, maintenant il n'y en a plus.
06:53 - Parce que c'est bon pour la santé aussi,
06:54 puisque aujourd'hui la santé...
06:55 - Omega 3.
06:56 - Voilà, exactement.
06:57 - C'est un "packing 5", on dit.
06:58 On mange les graines.
07:00 On mange des graines, Madame, parce qu'on mange tous les viandes.
07:02 - On aime bien manger des graines, oui.
07:03 Alors il y a aussi des histoires incroyables,
07:05 comme celle des syndicalistes de Général Électrique à Belfort,
07:07 qui sont devenus entrepreneurs,
07:09 en lancant des activités dans les soins médicaux et de réadaptation.
07:13 Par exemple, cette transformation-là, qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
07:15 Pourquoi vous avez eu envie de la raconter ?
07:17 - D'abord, c'est les victimes du rachat d'Alstom par Général Électrique,
07:22 contre lequel je me suis battu, ou j'étais battu, à l'arbitrage.
07:25 Donc je suis retourné à Belfort, après, pour repenser les plaies,
07:30 et puis pour essayer de limiter les dégâts.
07:33 D'ailleurs, j'avais obtenu, dans une négociation à l'arracher,
07:36 avec Général Électrique et son patron,
07:38 que s'il ne créait pas les emplois qu'il avait promis,
07:42 puisqu'il raconte toujours des tas d'histoires,
07:44 quand il rachète, il me dit "inquiétez pas, on va faire ci, on va faire ça, bla bla bla bla",
07:48 mais je lui ai dit "moi je vais faire mieux que du bla bla bla, on va signer un accord,
07:52 si vous ne créez pas les emplois, vous paierez une amende de 50 000 euros par emploi non créé".
07:56 Il en a créé zéro, donc il a été obligé de payer 50 millions au territoire de Belfort, en réparation.
08:02 Donc c'est les 50 millions de Maclaus.
08:06 Et c'est grâce à ces 50 millions que ces syndicalistes ont monté un début de start-up.
08:14 - Et alors pourquoi dans l'ESMR ?
08:16 - Parce qu'à l'époque, Belfort fabriquait les turbines à la sortie des centrales nucléaires,
08:23 les fameuses turbines Arabel que les américains nous ont volées, enfin nous ont prises.
08:27 - On s'est laissé faire, oui.
08:29 - Oui, on s'est laissé violer, peut-être, carrément.
08:33 Et donc oui, c'est ça, vous savez, la servitude volontaire dans le discours d'Etienne Laboulmeci, c'est ça.
08:39 C'est une question d'habitude, on est habitué à être des serfs.
08:44 Eh bien, on a pris l'habitude que les américains ne nous veulent aucun mal, et en vérité, ils nous en font énormément.
08:50 - Ils ne nous veulent pas du bien non plus, c'est ça que je veux dire.
08:53 - C'est même pas un sujet affectif, c'est un sujet, j'allais dire, de guerre économique.
08:58 Donc si on est naïf, tant pis pour nous.
09:00 Et en vérité, à Belfort, ils ont décidé de remonter l'industrie nucléaire.
09:05 Donc ils ont une extraordinaire start-up qui est en train de révolutionner la capture de l'énergie produite par les centrales nucléaires à la sortie des réacteurs.
09:16 Et je peux vous dire que cette entreprise connaîtra le grand succès.
09:20 - Quand on veut, on peut quand même en France, c'est aussi ça que vous dites.
09:24 - Non mais la France, c'est un pays génial, on est des génies.
09:28 On n'est pas capable, non mais il nous manque le patriotisme.
09:31 - On est des Gaulois, quoi, c'est ça.
09:33 - On est des génies créatifs.
09:35 D'ailleurs, vous regardez toutes les créations mondiales depuis l'histoire, la première évolution industrielle.
09:40 - On a une majorité qui est française.
09:42 - Du dul, de l'ascenseur en passant par la machine à vapeur, le...
09:46 Mais on a tout inventé.
09:48 - Le cinéma.
09:49 - On a, en fait, transformé le reste du monde.
09:51 Mais comme on n'est pas assez unis, on n'est pas assez unis.
09:55 On n'est pas capables de se préserver, de garder nos découvertes, nos créations.
10:02 On est très bon dans la création, très mauvais dans le développement.
10:05 Et donc aujourd'hui, on est un pays en décrochage.
10:07 C'est ça la réalité.
10:08 Et donc quand on parle de ces usines dans les cantons comme André Renaud, à Saint-Gilles d'Asse-des-Bois, en Loire-Atlantique,
10:17 eh bien, je dis, pour réindustrialiser, retrouver le niveau du PIB industriel même de l'Espagne.
10:24 Là, je vous donne les chiffres, l'Allemagne est à 23, l'Italie à 19, nous on est à 10.
10:29 Et l'Espagne à 15. Remonter seulement à 15, il faut créer 1000 usines, donc une par canton.
10:38 C'est un million d'emplois, 350 000 directs, le reste indirect.
10:42 Il faut 22 000 hectares et il faut 300 milliards sur 10 ans.
10:45 - Et si on les a ? - Bien sûr. La preuve, on les a.
10:47 On a les entrepreneurs, on a les idées.
10:50 Il y a 22 000 PME dans notre pays.
10:52 Tous les chefs d'entreprise ont des projets de développement.
10:55 Ils veulent monter une nouvelle ligne dans leur usine, donc une usine dans l'usine.
10:58 Mais ils se disent, les banques ne me suivront pas, je ne vais pas pouvoir embaucher, j'y arriverai pas.
11:04 Et donc, c'est un projet de mobilisation nationale où il faut dire, maintenant, tout le monde s'y met.
11:09 Et on va remonter notre niveau de richesse.
11:12 Je rappelle que nous sommes en décrochage très lourd,
11:15 puisque toutes les régions de France, sauf l'île de France,
11:18 sont passées en dessous de la moyenne de la richesse de PIB par habitant de l'Union européenne.
11:24 - Pour finir, sur une note un peu plus positive,
11:28 on va vous faire agir quand même, Marek Alter, à ce que dit Arnaud Montebourg,
11:31 notamment sur le fait que valoriser le savoir-faire, c'est le préserver.
11:35 Vous êtes un écrivain, on le sait, engagé, un défenseur de la mémoire.
11:39 La préservation de la culture, pour vous, quand on écoute Arnaud aussi,
11:43 finalement, c'est un moteur pour le progrès et la résilience aussi du pays en France.
11:46 Qu'est-ce que vous en pensez ? C'est très important.
11:49 - Oui, non, ce qu'il disait, mon ami, c'est juste.
11:54 Et on a demandé un jour à Dostoyevsky, quelle était son idéologie, à quoi il s'accrochait.
12:03 Il a dit "à ma patrie", "Rodina maia", ma patrie.
12:08 Et c'est vrai que nous en France, on n'a pas ce sens patriotique.
12:14 On ne se dit pas "sort pour le football" et encore pas toujours.
12:20 On voit des supporters d'autres pays crier plus fort que les nôtres.
12:30 Puisque c'est comme ça qu'on montre l'intérêt pour le football.
12:34 C'est lui qui crie le plus fort.
12:36 Nous vivons un temps très particulier.
12:45 Très particulier parce que nous n'avons pas de repères.
12:49 On n'a plus de repères.
12:51 - On manque de "pères" aussi en fait.
12:53 - Pardon ? - On manque de "pères".
12:54 C'est-à-dire le repère, on manque de l'image.
12:57 - Des repères, ça veut dire des exemplarités.
13:00 Avant, il y avait des rêves collectifs.
13:03 Mon père est venu la première fois en France à 36, non 32,
13:09 pour l'enterrement des Barbus.
13:12 Il savait qu'il trouvera ici ses camarades.
13:16 Il était socialiste.
13:17 Il n'avait pas besoin de connaître les français.
13:19 Il avait des camarades.
13:21 Aujourd'hui, il n'y a plus de camarades.
13:23 D'ailleurs, le mot camarade n'existe plus.
13:26 Quand on dit "ami", on rigole.
13:29 Donc, c'est quoi aujourd'hui les repères ?
13:34 Les repères, c'est le passé.
13:37 Madévis, c'est celui qui ne sait pas d'où il vient,
13:40 il ne sait pas où il va.
13:42 Il faut savoir d'où on vient.
13:44 - Il faut savoir d'où on vient pour savoir où on va.
13:46 - Plus on est enraciné, plus l'arbre est fort.
13:49 C'est comme ça.
13:51 Alors, il est arrivé, j'ai écrit pas mal de livres sur les femmes
13:57 parce que je crois beaucoup, je crois que vous vous en occupez aussi.
14:01 Les femmes, je pense qu'à la fin de ce siècle,
14:04 le monde sera dirigé par les femmes.
14:07 Et alors, le monde aura changé.
14:10 Déjà en France, les plus grands syndicats sont dirigés par les femmes.
14:15 Quand on pense que le pays qui a accueilli un million,
14:20 un million de réfugiés, c'est l'Allemagne.
14:23 - Marek, Alter, est-ce qu'on peut...
14:25 - C'était une femme.
14:27 - Je vais vous relancer dans exactement une minute.
14:30 On est obligé de se quitter parce que sinon les auditeurs,
14:32 ils ne vont plus pouvoir vous entendre après.
14:34 - D'accord, ma chère.
14:35 - Vous êtes bien sur Sud Radio, c'est excellent.
14:37 On est avec Marek Alter, que vous entendez, l'écrivain,
14:39 et avec Arnaud Montebourg, que vous connaissez bien.
14:41 A tout de suite.
14:42 C'est excellent sur Sud Radio, l'émission qui crée le lien ce soir pour vous,
14:49 Arnaud Montebourg et son podcast "Les vrais souverains"
14:52 et l'écrivain Marek Alter et son dernier roman sorti chez XO Éditions,
14:55 "Dans tes yeux, un amour dans le ghetto".
14:58 Alors je vous ai coupé Marek Alter parce que vous parliez justement
15:00 du rôle des femmes et de l'importance qu'elles ont dans la société.
15:04 Alors vous, votre héroïne, c'est Sulamit, c'est une femme.
15:10 Et alors vous le dites dans ce livre,
15:12 ce ne sont pas des hommes mais des jeunes filles
15:14 qui nous ont laissé le témoignage de l'histoire,
15:16 en tout cas de cette histoire sombre, notamment de l'Holocauste.
15:19 Il y a eu Anne Frank, évidemment, il y a eu Ruth Kolaski, il y a eu Marie Berg.
15:24 C'est elles qui nous ont laissé justement la précision de l'histoire.
15:27 Si elles n'avaient pas été là, on en saurait moins.
15:29 C'est vrai parce que les hommes sont des témoins actifs.
15:34 Ils donnent leur avis.
15:36 L'homme donne un avis.
15:38 Il dit "ce n'est pas bien" et il raconte.
15:41 Et du coup, les rajouts, ces rajouts à l'histoire qu'ils racontent
15:48 amoindrissent l'histoire.
15:50 On n'est pas obligé de lire des témoignages des hommes qui ont connu telle et telle époque.
15:58 Une femme c'est autre chose.
16:00 Elle empathie.
16:02 Mon héroïne Sulamit, elle a 12 ans.
16:07 J'ai pris Sulamit parce que dans les cantiques des cantiques de la Bible, c'est Sulamit.
16:13 - J'avais une question là-dessus justement.
16:16 Est-ce que ce n'est pas la reine de Saba, Sulamit ?
16:19 Parce que moi je me suis souvent posé la question quand même.
16:22 - Parce que j'ai écrit pas mal de livres sur les femmes.
16:25 Les femmes qui ont dirigé le monde.
16:28 A l'origine des grandes religions, c'est les femmes.
16:32 - Ah bon ?
16:33 - Khadija, c'est Mohammed qui dit "sans Khadija, il n'y a pas d'islam".
16:38 Sarah, la femme d'Abraham.
16:42 Abraham ne savait pas écrire.
16:46 Sarah, mésopotamienne, elle savait écrire.
16:50 Parce que c'est dans le texte d'Ours qu'on a inventé l'alphabet abstrait.
16:56 Le premier alphabet abstrait.
16:59 Donc c'est les femmes.
17:01 Marie, sans Marie il n'y a pas de Jésus.
17:03 Pas seulement qu'elle a donné la vie à Jésus.
17:06 C'est la première mère juive.
17:08 J'ai fait un livre sur Marie.
17:10 - On n'y pense pas comme ça.
17:12 - On a oublié que Jésus parlait l'hébreu.
17:15 On a oublié un petit peu.
17:17 Le christianisme vient plus tard avec Saint Paul.
17:20 Donc c'est quoi une mère juive ?
17:24 C'est une mère qui exagère.
17:26 Elle dit "mon fils, tu seras avocat, mon fils.
17:30 Tu seras un médecin, mon fils.
17:32 Et Marie, qu'est-ce qu'elle dit à Jésus ?
17:34 Tu seras le libérateur, mon fils.
17:36 Le monde souffre, tu seras le libérateur.
17:40 Et lui, il ne veut pas.
17:42 Il dit "maman, mon temps n'est pas encore venu."
17:46 Et elle dit "si, c'est moi qui t'ai dit."
17:49 Et pendant cette noce de canard,
17:52 elle oblige à se révéler.
17:54 Donc dans les ghettos de Varsovie,
17:57 moi je suis né dans les ghettos de Varsovie.
18:00 Ou presque, j'avais 4 ans.
18:03 Et il y a un monde
18:06 que je voulais partager,
18:10 l'idée de ce monde partagé avec mes lecteurs.
18:14 Un monde, Platon aurait dit,
18:17 une Atlantide qui a disparu.
18:19 Alors je vous coupe justement parce que
18:21 c'est un monde extrêmement cruel,
18:23 le ghetto de Varsovie, il n'y a pas plus cruel.
18:25 C'est la faim, c'est la pauvreté, c'est le froid, c'est l'horreur,
18:27 c'est la déportation qui va arriver, c'est la révolte.
18:30 C'est tout ce qu'on en sait.
18:31 Et puis au milieu de tout ça, vous nous plantez l'amour.
18:34 Ben oui, parce que dans...
18:38 Les mondes cruels, comme vous dites,
18:41 sont les ténèbres.
18:43 Mais dans les ténèbres, il y a toujours une lueur.
18:47 Quand une fille de 12 ans
18:50 est amoureuse d'un garçon de 13 ans,
18:53 il ne se touche pas.
18:55 Lui il est religieux, il ne la regarde même pas.
18:58 Mais elle, elle est enracinée dans le livre.
19:02 Ce n'est pas par hasard que les Allemands ont commencé
19:05 à brûler les livres.
19:07 C'est pour brûler les racines d'un peuple
19:09 qu'ils allaient liquider.
19:12 Elle lit la Bible, elle lit les cantiques des cantiques.
19:15 "Oh mon bien-aimé, viens entre mes cuisses" etc.
19:19 C'est dans la Bible.
19:21 J'en vends rien.
19:23 On peut les lire dans toutes les langues.
19:25 C'est le plus beau texte du monde.
19:27 Elle est dans sa bulle d'amour.
19:30 Et du coup, elle peut regarder le monde extérieur,
19:34 cruel, avec une certaine empathie.
19:38 Elle regarde.
19:40 Varsovie c'est un million d'habitants,
19:43 400 000 juifs.
19:45 C'est un monde.
19:47 Pendant les Allemands, on a enfermé encore 100 000.
19:50 On était 500 000 enfermés derrière les murs.
19:54 C'est une ville comme Marseille.
19:57 Les gens reconstituent la vie.
20:00 Il y a des riches, il y a les pauvres.
20:02 Il y a des gosses qui meurent dans la rue.
20:05 Il y a des pompes funèbres qui arrivent
20:07 avec des petites charrettes à bras.
20:09 Ils prennent les cadavres,
20:11 ils les mettent dans les chariots,
20:13 ils les déposent dans une fosse commune.
20:15 Et puis, il y a cette jeune fille
20:18 qui pense, elle voit, elle raconte.
20:21 C'est pas moi qui raconte.
20:23 C'est elle qui raconte.
20:25 Et en même temps, elle l'aime.
20:28 Elle veut être aimée par un garçon
20:31 qui habite au troisième étage.
20:34 Et elle, elle habite au premier, au sous-basement.
20:37 - Alors finalement, vous explorez quand même la capacité,
20:40 ce que vous disiez, la lueur, la capacité de l'amour
20:42 à persister même dans les périodes les plus sombres de l'histoire.
20:44 Ce que vous nous racontez, c'est la résilience aussi.
20:46 C'est-à-dire la capacité de l'être humain à s'adapter
20:49 à toute situation, même la plus catastrophique.
20:51 - C'est trop, j'aime pas tellement les mots "résilience",
20:54 inventé par mon ami Cyril Nique,
20:57 qui a bien marché, il a inventé les mots,
21:00 et tout le monde en parle.
21:02 D'ailleurs, on sait pas exactement ce que c'est.
21:04 - C'est joli, c'est joli.
21:06 - Mais tout le monde en parle.
21:09 - En fait, la résilience dans le sens, c'est-à-dire la capacité d'adaptation.
21:12 C'est-à-dire, même dans les moments les plus difficiles,
21:16 l'humain s'en sort grâce à son esprit,
21:18 à sa capacité d'évasion, à des rêves.
21:21 - C'est de l'espoir. J'appellerais ça l'espoir.
21:24 Un homme, un individu, une femme, un homme,
21:27 ne peuvent pas vivre sans espoir.
21:29 Alors, il y a des espoirs collectifs,
21:32 on va changer le monde, on change l'international, etc.
21:37 Bon, il y a de...
21:39 Même les frères musulmans qui veulent islamiser le monde,
21:45 ils ont un rêve collectif.
21:47 Donc, il y a des rêves collectifs,
21:49 qu'ils nous plaisent ou qu'ils ne nous plaisent pas.
21:51 Il y a des rêves collectifs.
21:52 Et puis, il y a des rêves individuels.
21:55 Donc, je veux que mes enfants, mes petits-enfants, mes arrières-enfants,
22:00 vivent mieux. Comment ? Dans quel monde ?
22:03 On s'imagine.
22:04 Et là, dès qu'on a un rêve, on met en route l'imagination.
22:08 C'est important l'imagination.
22:10 Mon ami au Mont-de-Beau, il sait ce que c'est,
22:12 puisque sans imagination, il n'y a pas de création.
22:15 L'imagination.
22:16 Si on n'a pas de rêve, l'imagination est enveilleuse.
22:20 On n'imagine rien.
22:22 On accepte ce qui vous arrive.
22:26 Et le ghetto de Varsovie, c'était cela.
22:30 Je me souviens, j'ai rencontré Hannah Arendt à Jérusalem
22:35 pendant le procès à Irman.
22:37 - Oui, vous le racontez aussi.
22:38 - Elle détestait ces juifs religieux qui vivaient dans l'espoir messianique.
22:43 Le monde va changer.
22:45 Dieu va intervenir.
22:47 Parce qu'elle disait avec raison,
22:50 si millions de juifs tués,
22:52 si chacun avait pris un couteau,
22:54 si millions de nazis morts,
22:57 il n'y a plus d'Hitler, il n'y a plus rien.
23:00 - C'est la religion.
23:01 C'est ça, ce qu'elle disait, c'est la religion qui a fait que...
23:04 - C'est aussi un espoir collectif, une religion.
23:07 Alors, c'est pas comme ça que ça se passe.
23:12 Il y avait une révolte dans le ghetto de Varsovie, j'en parle.
23:15 D'ailleurs, on a commémoré le 81ème anniversaire de la révolte.
23:21 Et il y a une photo, je vous recommande à ceux qui nous écoutent,
23:26 on peut la trouver sur Google.
23:28 Les derniers survivants de la révolte sont des jeunes gens.
23:33 Et ils sortent du souterrain, les mains en l'air,
23:39 et ils rigolent.
23:41 Et ils savent que les Allemands vont les fusiller.
23:44 Ils rigolent. Pourquoi rigolent-ils ?
23:46 Parce qu'ils ont montré qu'ils n'avaient pas peur du mal.
23:52 - Finalement, quand on écoute Marek Halter, Arnaud Montebourg,
23:55 et les histoires qu'il nous raconte,
23:57 c'est quelque chose, au même sens que la préservation de notre héritage collectif,
24:02 ça renforce cette volonté d'engagement quand on l'écoute.
24:06 Et c'est un peu le rôle de la culture aussi en général.
24:08 C'est aussi important, finalement.
24:10 - C'est le lien invisible entre les hommes
24:14 qui fait que cette relation de vivre avec les autres,
24:20 l'altérité autrui,
24:22 c'est le sens qu'on peut donner à sa propre vie.
24:25 Vivre pour soi-même n'a aucun sens.
24:27 En revanche, vivre ensemble avec un objectif commun
24:31 commence par cette relation dans les yeux de l'autre,
24:35 dont on parle si bien avec,
24:37 et je suis toujours ému en écoutant Marek,
24:39 parce qu'il en parle si bien.
24:42 Il est notre porte-parole de cette relation
24:47 que nous sommes capables d'échanger.
24:49 L'altérité, c'est le goût d'autrui.
24:52 Donc, comme il dit, même à Auschwitz,
24:56 il y avait des histoires d'amour
24:59 qui n'étaient pas charnelles.
25:01 Elles étaient dans les yeux des gens qui se croisaient, se voyaient.
25:04 - Dans tes yeux, ça s'appelle comme ça, mon petit ?
25:06 - Dans tes yeux, un amour dans le ghetto,
25:09 c'est chez Ixoédition, chers auditeurs.
25:12 Justement, sur l'universalité aussi,
25:15 assez rapidement Marek, parce qu'après on va avoir la coupure.
25:19 Ce qui est intéressant, quand vous nous racontez, par exemple,
25:22 le fait que vous ayez intégré le Cantique des Cantiques,
25:24 moi j'ai toujours cru que c'était la Reine de Saba,
25:26 c'est quand même une histoire d'amour entre deux personnes
25:28 qui ne sont pas du même monde,
25:30 et qui se retrouvent à travers ce sentiment amoureux,
25:32 et cette ode à la poésie, ce texte est sublime.
25:34 Donc le fait de l'intégrer, c'est aussi une ode à l'universalisme pour vous.
25:37 - Bien sûr. - C'est important.
25:39 - C'est une... - La paix entre les peuples.
25:41 - Dans le Cantique des Cantiques, c'est une bergère,
25:43 et lui c'est un roi. - Oui.
25:45 - Et elle est noireaute en plus. - Et c'est ça.
25:47 - Et qu'est-ce qu'elle dit ?
25:49 C'est une leçon, une leçon d'anti-racisme extraordinaire.
25:54 Et elle s'adresse aux femmes de Jérusalem,
25:57 et dit "Oh, femmes de Jérusalem,
26:00 je suis noire mais belle.
26:03 Et comme Saint-Jérôme traduit en vulgate,
26:07 Première Vulgate,
26:09 "Je suis noire mais belle."
26:11 Lui, il introduit le racisme.
26:14 C'est extraordinaire. - Alors qu'elle, c'était le lien.
26:17 - Comment on commence par, justement,
26:19 cette solidarité, amour de l'autre,
26:22 et comment on revient vers l'amour de soi.
26:25 - C'est excellent ce soir,
26:27 comme tous les dimanches à 19h sur Sud Radio.
26:29 On va vous revenir tout de suite,
26:31 avec l'ancien ministre devenu entrepreneur,
26:33 Arnaud Montebourg et son podcast "Les vrais souverains",
26:35 et l'écrivain Marek Halter et son tout dernier roman "Dans tes yeux".
26:38 "Un amour dans le ghetto", c'est chez Ixio-Egdition.
26:40 Surtout, vous restez là.
26:42 - Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
26:46 - Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
26:50 - C'est excellent, sur Sud Radio, vous êtes au bon endroit.
26:53 Vous êtes en compagnie de Arnaud Montebourg,
26:55 qui nous vient avec son podcast "Les vrais souverains",
26:57 et Marek Halter et son tout dernier roman "Dans tes yeux".
27:00 "Un amour dans le ghetto", c'est sorti chez Ixio-Edition.
27:03 Alors Arnaud Montebourg, on le sait, vous êtes un défenseur de l'innovation,
27:06 de l'entrepreneuriat local, etc.
27:09 Qu'est-ce qui manque finalement comme mesure concrète aujourd'hui,
27:12 pour que les petites et les moyennes entreprises en France soient mieux soutenues, selon vous ?
27:17 - Il manque des banques. - Qui soutiennent.
27:19 - Oui, on ne manque pas de soutien public.
27:23 Il faut rendre hommage au gouvernement.
27:25 Quand il fait bien, il faut dire que c'est bien.
27:27 - Ça vous arrive de dire ça ?
27:29 - Quand il fait mal, on dit que c'est mal, mais là c'est bien.
27:31 - C'est bien. Vous êtes bon joueur.
27:33 - Non, ce n'est pas bon joueur, c'est servir l'intérêt de tous,
27:37 du pays et de l'économie.
27:39 Je trouve que le plan France 2030 avec 54 milliards, c'est un bon début.
27:45 Mais vous vous interrogez ceux qui, près du Premier ministre,
27:50 soutiennent les entreprises innovantes.
27:53 Ils disent qu'il n'y a pas d'argent privé qui s'investit en contrepartie de l'argent public.
27:57 - Nous avons 2 500 milliards de matelas d'épargne.
28:03 C'est l'assurance vie en France.
28:05 - 2 500 milliards ?
28:07 - Oui, nous avons un des taux d'épargne les plus élevés au monde,
28:10 je crois derrière les japonais.
28:12 Cet argent n'est pas utilisé pour aller dans les petites et moyennes entreprises.
28:18 Il est utilisé pour financer le déficit public,
28:21 pour s'investir dans les obligations à Singapour,
28:24 en Allemagne, le reste du monde.
28:26 Mais il n'est pas fléché utilisé.
28:28 Donc, première mesure, toute simple,
28:31 5% des encours de l'assurance vie,
28:34 qui je le rappelle est une épargne défiscalisée,
28:36 donc avec le soutien de l'Etat,
28:38 doit aller financer les PME.
28:40 Et avec ça, on va réindustrialiser.
28:43 Il n'y a pas besoin de plus.
28:45 - Pourquoi on ne le fait pas alors si c'est si simple ?
28:47 - Parce que le gouvernement ne veut pas imposer des contreparties
28:51 aux compagnies d'assurance vie qui collectent.
28:54 C'est une erreur.
28:55 Ils ont donc décidé de faire un truc amical.
28:59 C'est vous qui allez vous forcer,
29:02 ah mais en fait c'est un entre-soi qui ne marche pas,
29:04 c'est ce qu'on appelle les procédures Tibi,
29:06 du nom de M. Tibi,
29:08 qui est un hénard, qui fait ça très mal d'ailleurs,
29:11 ce n'est pas leur métier.
29:13 Et surtout, ils ne veulent pas le faire en fait.
29:15 Donc comme ils ne veulent pas le faire,
29:16 ils ne le font pas, ou ils le font mal.
29:18 Donc, moi, dans un débat avec le ministre d'Industrie,
29:21 je lui ai dit, maintenant ça suffit,
29:22 il faut passer aux choses sérieuses,
29:23 il nous faut 30 milliards par an,
29:25 sur 10 ans ça fait 300 milliards,
29:27 c'est tout à fait accessible, on a cet argent.
29:29 Utilisons-le là où nous devons le mettre.
29:33 94% de notre épargne va dans l'immobilier.
29:37 Ce n'est pas possible.
29:39 L'immobilier c'est bien,
29:40 mais enfin les prix sont tellement hauts,
29:42 - Surtout qu'ils ne se portent pas très bien l'immobilier en ce moment.
29:44 - Les prix ont tellement été hauts,
29:46 qu'aujourd'hui 40% du budget des ménages sert au logement,
29:50 mais le reste, l'alimentation,
29:53 les produits d'équipement,
29:55 de consommation courante,
29:56 tout ça on a abandonné,
29:57 parce qu'on ne le finance pas.
29:58 Donc, il faut mettre nos efforts d'épargnant
30:01 dans l'industrie française.
30:03 C'est un grand créneau que je défends
30:05 auprès des pouvoirs publics actuellement.
30:06 - Et aussi l'indépendance technologique et industrielle,
30:08 ça c'est votre autre créneau très important,
30:11 indiscutable aussi dorénavant, évidemment on le sait.
30:13 C'est quoi les secteurs prioritaires selon vous Arnaud Monbeau ?
30:16 - Alors, c'est tout ce qui concerne les matériaux,
30:19 puisque là il y a une révolution des matériaux.
30:21 Tout ce qui concerne les nouvelles techniques énergétiques,
30:23 par exemple la géothermie,
30:24 on a de la chaleur gratuite sous les pieds,
30:26 on ne l'exploite pas.
30:27 Il y a des entreprises comme Arvern
30:29 qui a décidé, qui est leader du forage,
30:33 pour aller chercher les calories dans le sous-sol,
30:35 nous sommes capables de remplacer les 11 millions
30:38 de chaudières à fuel et à gaz
30:41 dans ce pays par la géothermie.
30:43 Donc faisons-le !
30:44 Donc ça suppose d'investir.
30:46 - Quand on vous écoute parler, ça a l'air facile tout ça quand même.
30:48 - C'est assez facile, vous savez pourquoi ?
30:51 Parce que le public n'est pas aligné sur le privé.
30:54 Le financier n'est pas aligné sur...
30:56 - Donc si le privé serait aligné sur le public, c'est...
30:58 - Ça veut dire qu'il n'y a pas d'endroit où on se met d'accord.
31:01 C'est ça que ça veut dire.
31:02 C'est-à-dire qu'on a un système politique qui est sinistré.
31:05 Puisqu'il n'y a pas de discussion sérieuse
31:08 pour rassembler les points de vue.
31:10 Il y a l'ancien patron de la Mundi, Yves Perrier,
31:12 qui a fait un très bon livre sur le sujet,
31:14 vous devriez d'ailleurs l'interroger si ce n'est fait,
31:16 qui est tout à fait passionnant.
31:18 Il dit "la force de l'Allemagne, la force de l'Italie,
31:20 c'est que vous avez une alliance public-privé,
31:23 finance-économie réelle.
31:25 Chez nous, c'est chacun dans son coin et on se tire des bourreaux."
31:28 - On se tire dans les pattes, oui.
31:30 Marie Kelter, vous avez quand même été témoin de l'importance de l'industrie,
31:34 parce que vous avez vu la reconstruction de l'Europe
31:37 après la Seconde Guerre mondiale.
31:38 C'était votre époque de jeunesse.
31:42 Quand vous constatez, voyez bien que cette désinstrualisation
31:48 dont on parle là aujourd'hui, elle a posé des gros problèmes.
31:51 Réindustrialiser, c'est un rôle prépondérant en fait,
31:54 aujourd'hui, vous êtes d'accord avec ça, vous ?
31:57 - Parce qu'on a commencé mal l'Europe.
32:00 Il faudrait lire Victor Hugo.
32:02 Victor Hugo, "Réveil de l'Europe".
32:05 Et même Schumann m'a dit un jour,
32:11 parce que vu mon âge, j'ai connu même Schumann,
32:15 il m'a dit qu'on a fait une faute, on aurait dû commencer par la culture.
32:21 Qu'est-ce qui lie tous les pays de l'Europe ?
32:24 C'est Goethe, c'est Tchaïkovski, c'est Beethoven, c'est Kafka.
32:32 C'est ça qui nous lie.
32:35 - J'ai envie de dire qui nous liait,
32:37 parce que je ne suis pas sûre que les jeunes générations soient...
32:39 - Les Américains l'ont compris.
32:41 Pour vendre un objet, ils le mettent dans un film qui marche.
32:47 Quand Humphrey Bogart prenait un camel pour allumer une cigarette,
32:53 - Tout le monde fumait des camels.
32:54 - Dans Casablanca, le lendemain, on vendait des millions de paquets de camels.
33:00 Nous on ne les fait pas.
33:03 Donc c'est la culture.
33:06 - Le placement de produits, dont vous parlez,
33:10 ça se fait de plus en plus aujourd'hui en France.
33:13 - Oui, maintenant même.
33:14 - Ça aurait dû être fait avant.
33:16 - Parce que l'Europe est construite sur l'acier, sur l'économie.
33:23 C'est très drôle, c'est que c'est la droite qui a fait l'Europe
33:27 en empruntant l'idéologie des gauches, marxistes.
33:31 Tout est économie.
33:32 Tout n'est pas économie, parce que l'autre est l'autre.
33:35 Moi, je suis moi.
33:36 Ce n'est pas la même chose.
33:38 Coluche disait chacun chez soi, "bonjour chez vous".
33:42 C'est ce qui se passe en France, malheureusement.
33:46 - Vous avez écrit quand même pas mal sur des figures historiques et bibliques
33:50 qui ont façonné la culture de leur époque, dans leurs époques.
33:53 Marek Halter, les artistes, les écrivains,
33:55 tous les acteurs de cette dite culture aujourd'hui, ils ont un rôle,
33:58 un impact aussi sur nos dynamiques économiques.
34:01 Vous pensez qu'ils devraient plus s'engager, les artistes en général,
34:05 pour faire bouger les choses d'un point de vue économique ?
34:08 - Oui, je pense, mais ils ont l'impression que ça ne rapporte rien
34:12 à leur production culturelle, ou littéraire, ou artistique.
34:18 Encore, les peintres sont beaucoup plus dépendants du capital,
34:24 puisqu'ils ont souvent des collectionnaires pour pouvoir acheter
34:28 de la toile et de la peinture.
34:32 Les écrivains, à partir du moment où ils ont un bic,
34:37 je fais la publicité pour les bics, tu vois.
34:39 - Ce soir, on est sur "Camel et Bic" sur Sud Radio.
34:42 - Ça suffit, ça suffit. Le reste c'est l'imagination.
34:47 Mais je continue à penser que les gens ont besoin de la littérature
34:54 parce que ça les fait rêver.
34:56 - Donc le rêve, en fait, c'est ça.
34:58 - Le rêve est indispensable.
35:00 Si on cesse de rêver, on n'est plus rien.
35:03 On n'a ni passé, ni l'avenir.
35:05 - Et alors pour rêver, on a besoin de cette culture.
35:08 Arnaud Montebourg, pour construire l'identité nationale aussi,
35:11 en tout cas l'aimer ce pays où on est,
35:14 et notre patrimoine aussi, qu'il soit économique, social, etc.
35:19 ça passe par la préservation de cette culture
35:21 et par la valorisation aussi, par la prise de parole de ces gens,
35:24 de ces artistes.
35:26 - C'est tout à fait juste.
35:28 D'ailleurs, aux confins ou à la rencontre de l'économie et de la culture,
35:33 il y a eu des politiques culturelles extrêmement audacieuses
35:37 qui ont été menées, bien sûr, par des générations politiques,
35:41 pas que le gaullisme, même bien avant.
35:43 Je rappelle quand même que c'est parce que nous avons instauré
35:46 un protectionnisme pour protéger le cinéma français
35:49 que nous avons conservé une industrie cinématographique
35:53 florissante, créative, riche,
35:56 et qui raconte ce qu'est la France encore aujourd'hui.
35:59 Pourquoi je dis ça ? Parce que je me souviens
36:01 quand on a créé l'OMC, Organisation Mondiale du Commerce,
36:05 qui était le dernier avatar de la mondialisation,
36:08 qui allait être formidable et heureuse.
36:10 Il y a tous les cinéastes, réalisateurs, acteurs,
36:14 autour de Toscan du Plantier, en 1994,
36:17 se sont réunis et ont dit "on veut l'exception culturelle".
36:21 Qu'est-ce que ça voulait dire ?
36:23 Ça voulait dire que le cinéma et la culture n'est pas un bien marchand
36:28 qui doit être traité comme une marchandise.
36:31 C'est beaucoup plus que ça.
36:33 C'est exactement ce que dit Marek. Et ils ont gagné !
36:36 - Oui, parce que l'exception culturelle française...
36:38 - Les Américains demandaient, le démantèlement,
36:40 du système de l'avance sur recette,
36:43 qui est un système protectionniste. En gros, qu'est-ce que c'est ?
36:46 Pour que les Français qui nous écoutent se rendent compte,
36:49 quand vous allez au cinéma, vous prenez,
36:51 vous allez voir un film avec Tom Cruise, un blockbuster hollywoodien,
36:55 vous payez une taxe pour financer le cinéma français.
36:58 C'est comme si à chaque fois que vous achetez des jouets chinois,
37:01 il y avait une taxe pour financer l'industrie du jouet chinois.
37:04 - Français. - Oui, française.
37:06 Donc moi, quand j'étais jeune député...
37:08 - C'est une bonne idée d'ailleurs, ça !
37:10 - Quand j'étais jeune député, première campagne électorale,
37:13 en Seine-et-Loire, je me souviendrai toujours,
37:15 à ma réunion publique de Saint-Uju,
37:17 il y avait 250 personnes.
37:19 Les gars, je leur ai dit, écoutez, c'était cette époque,
37:22 de l'exception culturelle. Moi, je veux l'exception agricole,
37:25 je veux l'exception industrielle, je ne veux pas que l'exception culturelle.
37:28 Mais, ils avaient ouvert la voie.
37:30 Et donc, la culture...
37:32 Et aujourd'hui, regardez dans quel état est l'agriculture,
37:35 regardez dans quel état est l'industrie,
37:37 il va bien falloir qu'on soit un tout petit peu protectionniste,
37:40 comme on sut l'être, les artistes, les créateurs,
37:42 et on sut l'imposer aux politiques.
37:44 Et, je dois vous dire que,
37:46 ce n'est pas une infamie, c'est juste d'être un tout petit peu
37:49 inspiré par le bon sens, et le raisonnable nécessaire.
37:52 Car, les Chinois et les Américains n'ont aucun scrupule.
37:55 - Oui, ça c'est sûr. - Ils sont protectionnistes,
37:57 ils sont souverainistes, nationalistes, et anti-libéraux.
38:02 Ils sont libéraux pour nous, mais pas pour eux.
38:06 - Donc ça, c'est très intéressant de voir comment le monde
38:10 est en train d'évoluer sur le plan économique,
38:13 et il y a des leçons et des combats qui ont été menés avec succès
38:16 par le monde culturel, dont nous devrions nous inspirer.
38:20 - Eh bien, chers auditeurs, vous écoutez "C'est excellent" sur Sud Radio,
38:23 on est avec Arnaud Montebourg et son podcast "Les vrais souverains",
38:26 et puis l'écrivain Marie Kalter que vous connaissez,
38:28 et son tout dernier roman "Dans tes yeux", "Un amour dans le ghetto",
38:31 c'est sorti chez Ixo, édition vous restez avec nous,
38:33 on revient pour la fin de l'émission, à tout de suite.
38:35 - Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
38:39 - Sud Radio, "C'est excellent", Judith Beller.
38:43 - "C'est excellent" et c'est sur Sud Radio, mais ça vous le savez,
38:45 chers auditeurs, chères auditrices, je suis encore pour peu de temps
38:47 avec l'ancien ministre de l'économie, Arnaud Montebourg,
38:50 et son podcast "Les vrais souverains", puis l'écrivain Marie Kalter,
38:53 et son dernier roman, très joli petit roman, sorti chez Ixo, édition
38:56 "Dans tes yeux", "Un amour dans le ghetto".
38:59 Alors, j'avais une question avant de continuer,
39:02 d'ailleurs c'est une question pour vous deux,
39:04 je vais vous la poser à vous Marie Kalter d'abord.
39:06 Quand on écoute parler, Arnaud, de cette idée qu'il faut être fier de notre pays,
39:11 de cette fierté nationale, etc.,
39:14 c'est des mots, la souveraineté,
39:17 qui sont souvent apparentés au nationalisme en fait,
39:20 et qui font peur, parce que les gens se disent "merde, si je suis fier d'être..."
39:23 pardonnez-moi, parlons vrai sur Sud Radio,
39:25 "Si je suis fier d'être français,
39:27 et bien je vais en fait être considéré comme un nationaliste",
39:30 c'est-à-dire être patriotique aujourd'hui, c'est considérer comme être extrême.
39:34 Mais être fier de ce qu'on est, c'est pas un nationalisme,
39:38 c'est ce que nous avons, on a mal interprété les mots internationalistes.
39:45 Internationaliste ça veut dire quoi ?
39:47 Ce n'est pas qu'on oublie ce qu'on est,
39:51 qu'on oublie notre passé,
39:53 qu'on devient comme l'autre, l'autre et l'autre,
39:56 c'est ça la richesse, ça qui est extraordinaire.
39:59 Il y a aujourd'hui, chez les juifs, on fête le Pâque juif.
40:05 - Pessah !
40:07 - Ça veut dire la sortie d'Egypte, la découverte de la liberté.
40:11 C'est extraordinaire !
40:13 Ça commence par une question d'un enfant,
40:17 "Quelle est la différence entre cette soirée et les autres soirées ?"
40:22 Et le vieux répond "Nous étions des esclaves en Egypte".
40:26 C'est magnifique !
40:27 Tous les ans, on se souvient qu'on était des esclaves en Egypte.
40:31 Ce n'est pas nous les juifs, on était des esclaves,
40:33 on était tous des esclaves.
40:35 Mais en même temps, on a évalué différemment.
40:40 Alors, on met deux chaises vides pour celui qui n'est pas juif,
40:46 qui frappe à la porte et qui puisse partager notre repas pascal.
40:52 D'ailleurs c'est la scène de Jésus, c'est le repas pascal.
40:56 Celle-là on oublie.
40:59 Être patriote, ce n'est pas oublier les autres.
41:04 C'est de se placer au niveau des autres et on se serre la main.
41:10 On ne se serre pas la main en disparaissant.
41:13 On serre la main de l'autre qui est un autre.
41:16 Et c'est ça la richesse, et c'est ça la beauté.
41:19 - On serre la main de l'autre qui est un autre.
41:21 C'est joli ça !
41:23 - Je vous vois penseur d'ailleurs, pensif.
41:27 - Je repensais au très beau livre de Régis Debray qui s'appelle "Civilisation"
41:32 comment nous sommes devenus américains.
41:35 C'est-à-dire comment peu à peu la culture américaine a envahi nos vies.
41:41 C'est intéressant.
41:42 Et comment finalement on n'a pas assez défendu notre histoire et notre géographie.
41:47 C'est intéressant parce que tous les pays européens n'ont pas eu cette tendance-là.
41:52 Même en Italie, c'est pas du tout ça.
41:54 - Ils sont restés très italiens.
41:56 - Donc il y a eu un excès là.
41:59 - Après il y a eu moins d'échanges aussi culturels.
42:02 C'est-à-dire que nous on a eu Joséphine Baker, on a eu Nina Simone qui est venue ici.
42:06 On a eu plein de gens qui sont venus.
42:08 - Parce que l'Italie a envahi l'Amérique.
42:10 - C'est plutôt l'inverse !
42:12 - Il faudrait regarder des films les parraines !
42:14 - Oui c'est vrai !
42:16 - Avec Marlon Brando !
42:18 - C'est vrai que c'était dans l'autre sens.
42:20 - Donc là on a eu ça et il y a un petit reflux.
42:25 On commence à en reprendre conscience.
42:27 - Pour répondre à cette question, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui quand on dit
42:32 "je suis souverainiste" ou "je suis fier d'être patriote, d'être français" etc.
42:36 Pourquoi est-ce que tout de suite on vous dit "ça c'est des idées d'extrême droite ou d'extrême gauche d'ailleurs ?"
42:41 - Bah écoutez d'abord, qu'est-ce que la souveraineté ?
42:45 C'est l'article 1 de la Constitution.
42:49 C'est le droit de décider par nous-mêmes.
42:51 Ça a été âprement conquis sur la monarchie.
42:55 Je rappelle, c'est l'oeuvre de la Révolution française.
42:58 Le droit de décider par nous-mêmes de ce que nous voulons faire et être.
43:03 Donc ça, moi je suis désolé, la souveraineté c'est la base.
43:07 C'est le droit de choisir.
43:09 - C'est pas un gros mot quoi ?
43:11 - C'est même un motif d'organisation politique de notre société selon des principes démocratiques.
43:17 Donc pardon, je vois pas où est le gros mot.
43:19 Je dirais même que c'est même un mot obligatoire.
43:22 Après on est souverainiste pourquoi ?
43:24 Parce que nous avons consenti des délégations de souveraineté à l'Europe,
43:30 à une institution qui elle n'est pas aussi légitime.
43:35 - On peut être souverainiste et européen ?
43:37 - On peut l'être mais d'une façon...
43:40 - C'est un peu schizophrène quoi.
43:42 - C'est la question du rééquilibrage.
43:44 C'est-à-dire dire "écoutez on a trop consenti".
43:46 L'intégration je vais dire copolitique qu'organise l'Union Européenne,
43:52 elle crée l'uniformité.
43:54 L'Union n'est pas, la construction européenne ne peut pas être l'uniformisation.
43:59 - C'est ce que disait Marek.
44:01 - Donc les directives qui tombent à jet continu sur les peuples européens
44:06 qui ont été négociés dans le trilogue des couloirs bruxellois,
44:11 tout ça, ça ne peut pas fonctionner.
44:13 Et ça ne marche pas, il n'y a pas d'adhésion.
44:15 Donc la défense de la souveraineté c'est la reconquête,
44:19 dans une part raisonnable, de la possibilité de choisir.
44:22 Et moi je suis, de ce point de vue là, souverainiste.
44:25 Je pense qu'il y a eu trop de délégations de souveraineté consentie
44:28 et qu'on a besoin de reprendre un certain nombre de décisions qui nous appartiennent.
44:32 Ne serait-ce que parce que le système politique aujourd'hui est très abîmé,
44:36 parce qu'il se défausse.
44:38 Il dit "moi c'est l'Europe, alors si c'est l'Europe..."
44:41 Et l'Europe c'est quoi ?
44:43 Oui parce qu'on entend beaucoup que c'est eux qui décident.
44:46 Oui, quel numéro de téléphone disait Kif Sinjar ?
44:48 Surtout, on vote pour qui, quoi, comment, ça change quoi les élections ?
44:52 Pas grand chose, vous voyez ?
44:53 Donc ça, c'est un sujet très important.
44:56 Donc non, il n'y a pas de gros mots, il y a je crois un rééquilibrage qui va s'imposer
45:00 par rapport à une autre vision renouvelée de la construction européenne
45:04 qui doit elle aussi s'imposer.
45:05 C'est le retour d'ailleurs du "non" victorieux au référendum
45:10 sur le traité constitutionnel européen.
45:12 J'avais voté non, j'avais voté oui à Maastricht
45:14 et j'ai voté non au traité constitutionnel européen.
45:16 Je vais vous dire, je n'ai pas de raison tout à fait raisonnable et sensible
45:21 d'avoir changé d'avis.
45:22 Oui c'est ça, si c'était aujourd'hui, ça serait pareil.
45:25 On arrive à la dernière question de cette émission,
45:27 messieurs, va falloir être un peu succincts,
45:28 parce qu'on a exactement 3 minutes 2 devant nous.
45:31 Maréchal Terre, je commence par vous.
45:33 Que dirait l'adulte que vous êtes aujourd'hui à l'enfant que vous étiez ?
45:37 Quel est votre message, vous adulte ?
45:40 Que dirait l'adulte que vous êtes à l'enfant que vous étiez ?
45:43 C'est une question piège.
45:51 Oui, je confirme.
45:53 Je n'ai pas d'enfant.
45:54 Si j'avais un enfant, je ne lui dirais pas quoi faire.
45:59 Non mais à vous-même, ce n'est pas à votre enfant, à vous enfant.
46:02 Ah, à moi-même. Je pensais qu'est-ce que je dirais à la génération suivante.
46:08 Non, à vous quand vous étiez enfant.
46:10 Si vous aviez un message à vous passer.
46:13 Un message ?
46:15 Tout a été dit.
46:18 Quand Jésus dit aimez-vous les uns les autres, c'est déjà pas mal.
46:22 Et quand les Juifs disent tuer un individu,
46:29 c'est comme si on tuait toute l'humanité, c'est dans les Talmud, c'est pas mal déjà.
46:34 Le problème c'est que nous arrivons des millénaires après les autres.
46:39 Et les autres ont parlé. Ils n'étaient pas idiots.
46:42 Ils ont dit des choses.
46:44 Aujourd'hui, on peut seulement ajouter quelque chose.
46:48 Donc j'ai ajouté 120 pages.
46:50 Non mais vous, à vous-même Marek.
46:52 À moi-même.
46:53 En parlant un petit peu perso là, on est un peu sur l'intime quand même.
46:56 Ce que j'aimerais, je ne sais pas si je suis exemplaire.
47:03 J'aimerais seulement quand je mourrai qu'on me regrette.
47:09 C'est joli.
47:10 Bon, c'est ça que vous avez envie de dire à vous à 5 ans.
47:13 Arnaud Montebourg, qu'est-ce que vous diriez-vous l'adulte à ce petit garçon que vous étiez ?
47:17 Je lui dirais fais gaffe, ça va chauffer.
47:20 C'est clair.
47:22 Voilà, tout est dit.
47:25 Merci à tous les deux, Arnaud Montebourg, Marek Alter d'être venu par ici.
47:29 Merci à vous.
47:30 Merci à tous d'être au rendez-vous tous les dimanches à 19h sur Sud Radio.
47:34 Alors le tout nouveau podcast d'Arnaud Montebourg, pour ceux qui s'intéressent à la France,
47:38 "La Vraie", c'est les vrais souverains.
47:40 C'est le huitième épisode qui est sorti cette semaine.
47:42 Il est disponible sur toutes les plateformes évidemment.
47:45 Et puis le tout dernier roman de Marek Alter, je vous le conseille fortement.
47:48 C'est très agréable à lire.
47:49 C'est très joli.
47:50 "La poétique dans tes yeux, un amour dans le ghetto", c'est sorti chez Ixo Editions.
47:54 Évidemment c'est chez tous les bons libraires.
47:56 Merci à Thomas qui réalise.
47:58 Et puis à Sud Radio ses équipes.
47:59 C'est excellent en intégral à réécouter sur le site, la chaîne YouTube de Sud Radio,
48:02 les réseaux sociaux, etc.
48:04 À dimanche, je vous embrasse tous.
48:06 C'était excellent.
48:08 Sud Radio, c'est excellent. Judith Bellaire.
48:11 Avec Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans.