• il y a 6 mois
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Yvan Attal, acteur et réalisateur & Marie-Laure Le Lourec, Directrice de l’Enseignement à Distance chez Globeducate

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##C_EST_EXCELLENT-2024-06-15##

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News
Transcription
00:00La Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française.
00:03Boulangers, pâtissiers, vendeurs, touriers, des emplois,
00:06des métiers d'avenir incarnant le savoir-faire dans l'artisanat.
00:09Présente...
00:12Sud Radio 7 Excellent, Judith Beller.
00:14Bonsoir chers auditrices et auditeurs,
00:16bienvenue dans 7 Excellent, votre émission du dimanche 19h sur Sud Radio.
00:20Celle qui donne la part belle à l'excellence française dans toute sa complexité, toute sa richesse.
00:25Fort d'une carrière prolifique dans le cinéma français,
00:28il nous a offert pas loin de 60 films.
00:30Il s'est illustré aussi en tant que réalisateur,
00:32illustrant lui-même son sens unique de la narration et de la mise en scène.
00:35Yvan Attal est un acteur éponyme, 35 ans de carrière,
00:39on le connaît tous évidemment,
00:40un acteur primé qui s'engage aussi pour les causes qui lui semblent justes,
00:43une fois n'est pas coutume.
00:44Avec l'actualité qui s'emballe en ce moment,
00:46on va parler évidemment de tout ce qui se passe.
00:48Puis on va parler de vous aussi, Yvan.
00:50Vous serez notamment à l'affiche en 2025,
00:52bientôt de Bastion 36 de Olivier Marchal.
00:54Il y a le film Maria sur Maria Schneider.
00:56Bref, une belle actu aussi.
00:58Bienvenue sur Sud Radio.
00:59Merci beaucoup.
01:00C'est une figure éminente de l'enseignement à distance
01:02en tant que directrice de plusieurs écoles d'enseignement,
01:05dont Atmer, Académie d'enseignement à distance.
01:07Marie-Laure Lelourec supervise une institution historique
01:10qui a lancé le premier cours par correspondance française en 1924.
01:13Vous célébrez le centenaire cette année.
01:15Marie-Laure, vous êtes également présidente de la commission d'enseignement à distance
01:18de la Fédération nationale de l'enseignement privé.
01:21Les dix établissements constatent des problèmes graves
01:23avec la nouvelle loi sur l'école à la maison en France.
01:25Ils appellent à une révision de la dite loi
01:27et les sujets sont vastes.
01:29Bienvenue sur Sud Radio, Marie-Laure Lelourec.
01:31Merci Julie.
01:32Avec plaisir.
01:33Sud Radio, c'est excellent. Bienvenue chez vous.
01:37La fameuse actu, pour commencer, chère invitée.
01:41Nous l'avons tous vécue.
01:42L'Assemblée nationale a été dissoute,
01:44appelant le 30 juin prochain
01:45le premier tour d'élections législatives anticipées.
01:48Devant la montée du RN qui avoisine les 35%,
01:50les partis de gauche se mobilisent
01:52pour créer ce qu'ils ont appelé un front populaire.
01:54Le front populaire au rendez-vous de l'histoire,
01:57qu'est-ce que se raconte cette action
01:58par ses représentants dans les médias ?
02:00Un petit point pour nos auditeurs.
02:02Le front populaire au départ,
02:03c'est une coalition de partis de gauche
02:04qui remporte les élections législatives de 1936 en France
02:07sous la direction de Léon Blum, républicain et juif,
02:09qui sera déporté, puis irrescapé,
02:11président du dernier coup au gouvernement président
02:13de la 4ème République.
02:15Cette nouvelle union entre notamment l'EPS et l'EFI,
02:18parti étiqueté ouvertement antisémite,
02:20pose très objectivement la question de sa propre légitimité
02:22et surtout de sa faisabilité.
02:24Yvan Attal, qu'est-ce que vous en pensez ?
02:26Je suis sans voix.
02:27C'est bien la radio, non ?
02:29Approchez-vous du micro, s'il vous plaît.
02:31Non, je suis sans voix, je...
02:33Je sais même plus...
02:35Enfin, j'ai honte, un peu, j'ai honte.
02:38Je... Franchement, je...
02:40Je suis tombé des nues, quoi.
02:42Je m'attendais, j'avais un petit espoir,
02:45quand même, que certains
02:47se souviennent de deux, trois choses, ou...
02:50Mais en fin de compte, je me demande
02:52si quelque part dans ma tête,
02:54je savais pas déjà tout d'avance.
02:56Avec cette gauche qui, de toute façon,
02:58ça fait bien longtemps qu'elle a...
03:01qu'elle a démissionné sur un tas de sujets
03:05et qu'elle fait alliance de plus en plus
03:07avec des gens et surtout des idéologies.
03:10Personnellement, j'aimerais pas être gouverné
03:12par des gens qui pactisent avec l'islam radical.
03:14Voilà.
03:15Et donc, si on se retrouve avec un second tour,
03:17on peut imaginer le pire, hein ?
03:19Bardella, Mélenchon, par exemple.
03:21Qu'est-ce que vous faites ?
03:22Honnêtement, j'en sais rien.
03:23D'accord.
03:24Honnêtement, je suis...
03:25Aujourd'hui, je suis franchement perdu.
03:28J'ai échangé avec énormément d'amis.
03:32Mais on se pose la question vraiment.
03:34Ça veut dire, bon, au premier tour,
03:36il y a une espèce d'évidence, OK.
03:37Mais au second tour, voilà,
03:39on entend depuis un certain temps
03:40la peste ou le choléra.
03:41Je sais pas pour qui il votait, quoi.
03:44Honnêtement, je sais pas pour qui il votait.
03:46Toute ma vie, j'ai voté à gauche.
03:48Où Macron, quand il était...
03:51Quand il fallait empêcher une extrême droite
03:54d'arriver au pouvoir, voilà.
03:57Bon, c'était une espèce de cursus
04:01depuis que j'ai 18 ans.
04:02Voilà, comme ça.
04:03Et puis, on est depuis un certain temps...
04:06Enfin, le monde marche sur la tête, quoi.
04:08Vous avez l'impression d'être trahi ?
04:11C'est au-delà de trahi.
04:13Franchement, c'est une période qui fait très peur.
04:16Parce que, en tout cas,
04:18j'aimerais pas partir en guerre, moi,
04:20avec ces gens-là, quoi.
04:21Je sais pas à qui j'ai affaire.
04:23Je me rends compte qu'ils changent de...
04:25Enfin, c'est même pas qu'ils changent.
04:26Ça fait quand même un moment
04:27qu'ils sont sur cette ligne.
04:28Parce que, si...
04:29Bon, il y a LFI, qui est clairement démoniaque, quoi.
04:33Mais de voir une gauche qui se dit, quand même, modérée...
04:39Quand je vois, il y avait un petit espoir.
04:42Tout le monde avait un petit espoir sur Glucksmann.
04:44Juste avant les européennes,
04:46j'ai vu des posts et des propos qu'il a tenus.
04:48Par exemple ?
04:49Bah, des choses assez racoleuses, quand même.
04:53J'ai vu des posts sur des images
04:55qu'il aurait choquées d'enfants à Gaza.
04:57Mais, bizarrement,
04:58il y a des images qui l'ont pas choquée avant.
05:00Sept mois avant,
05:01il y a rien qui l'a choquée ni traumatisée.
05:03Donc, cette chose, en tant que juif français,
05:06me rend malade.
05:07Voilà.
05:08Et donc, effectivement, je me sens trahi.
05:10Mais je me dis bien que l'antisémitisme, c'est ça.
05:15C'est de faire en sorte qu'on ne soit plus...
05:20Qu'on ne se reconnaisse plus dans le pays
05:22dans lequel on a toujours grandi.
05:24Ça veut dire, je ne sais plus quel français je suis.
05:26En fait.
05:27Puisque j'ai pas un endroit...
05:29Vous avez plus de repères.
05:30Vous avez plus les repères qui vous ont construits, quoi.
05:32Voilà.
05:33Je ne sais plus qui je suis.
05:34Mais là, je pense qu'on est au-delà de l'antisémitisme.
05:37Je pense qu'on est dans la judéophobie.
05:39Ça veut dire que LCI, c'est de la judéophobie.
05:43Ça veut dire ne pas se rendre compte...
05:44LFI.
05:45LFI.
05:46Qu'est-ce que j'ai dit ?
05:47LCI.
05:48Pardon.
05:49Pardon.
05:50Pardon, LCI.
05:51Parce que je regardais...
05:52La France Insoumise, donc.
05:53La France Insoumise LFI, pardon.
05:54Merci de ne pas avoir...
05:55Vous en priez.
05:56Non, mais heureusement, c'était important de dire que nos confrères de LCI sont fréquentants.
06:03Non, LFI, c'est carrément de la judéophobie.
06:04Et quand je vois que ces gens pactisent avec la France Insoumise sur un tas de choses,
06:13et puis j'ai vu leur programme, ce qu'ils annoncent déjà, etc.
06:16Je suis terrifié, en fait.
06:18Oui, ça fait peur.
06:19Oui, ça fait peur.
06:20Ça vous fait peur aussi, Marie-Laure Lelourec ?
06:22Alors, j'avoue qu'après la prise de parole d'Yvan Attal, j'ai peu de choses à ajouter,
06:26si ce n'est qu'en effet, après un moment de sidération qu'on a tous vécu, je crois,
06:31en tout cas dans nos familles, dimanche soir, à la fois à l'annonce des résultats
06:35et ensuite à l'annonce de la dissolution.
06:37Cette perte de repère dont parlait Yvan Attal, je crois que c'est vraiment ce qui caractérise
06:41l'ensemble des Français aujourd'hui.
06:43C'est-à-dire, on ne sait plus vraiment avec qui on peut discuter de quoi,
06:48même si évidemment on a envie de faire entendre sa voix.
06:51Moi, j'espère évidemment que le vivre ensemble va prendre le dessus,
06:55qu'effectivement la cohésion nationale, en tout cas, qu'on va trouver un moyen
06:59de retrouver une cohésion nationale qui veuille dire quelque chose
07:02et qui soit en phase avec les valeurs de la République qui nous réunissent tous.
07:06Et voilà, je voudrais être optimiste, j'espère avoir raison, le 7 juillet.
07:12Voilà, c'est tout ce que je souhaite vous dire.
07:15Alors Yvan Attal, on va écouter un extrait d'un de vos films qui résonne tout particulièrement en ce moment.
07:21Je vous pose la question, c'est quoi être juif ?
07:24Oh merde !
07:26Dis-moi que c'est pas vrai !
07:28Je suis un juif.
07:30Être juif, c'est transmettre.
07:32Ça se transmet ?
07:34C'est comme une maladie.
07:36Si on était juif, on serait pas ici.
07:38Les juifs, ils sont riches.
07:40Il est envoûté ou quoi ?
07:42Viens ici, on t'avait dit de faire polytechnique.
07:44Non, on n'est pas juif.
07:46Tu vois bien, une mère juive, ça écoute son fils, ça comprend son fils.
07:50J'ai épousé le seul juif qui n'a pas été juif.
07:53C'est l'exception.
07:55Ils sont partout, c'est un film de Yvan Attal sur Sud Radio.
07:58Ils sont partout, ça résonne tout particulièrement en ce moment.
08:01C'est un film où vous avez voulu traiter le sujet à l'époque avec humour.
08:04Est-ce que c'est encore possible ?
08:06Non, je crois pas.
08:08Mais c'était déjà difficile de le traiter avec humour il y a quelques années
08:11puisque c'est un film qu'on n'arrivait pas à financer.
08:14J'avais à peu près le plus gros casting du cinéma français à l'époque.
08:18Benoît Poelvoorde, François Damiens, Danny Boon, Charlotte Gainsbourg,
08:21Valérie Bonneton, etc.
08:23J'en oublie peut-être.
08:25Et c'est un film...
08:27Je ne sais plus en quelle année j'ai fait ce film.
08:29En 2016.
08:31Donc il y a huit ans.
08:33J'avais déjà envie de parler d'antisémitisme il y a huit ans
08:36parce que c'était déjà là il y a huit ans.
08:38Et personne ne voulait l'entendre.
08:40Vous disiez du métier parano à l'époque, c'est ça ?
08:42Absolument. C'est d'ailleurs quelques scènes dans le film.
08:45Mais d'abord je me suis rendu compte...
08:50Effectivement en 2016 je sentais cet antisémitisme monter
08:53et j'avais envie d'en parler avec humour.
08:57Aucun financement.
08:59À part Canal+, j'ai envie de le dire quand même.
09:01Mais c'était difficile de financer ce film.
09:03Il est toujours pas passé sur une chaîne ertienne.
09:08Et donc voilà les choses...
09:12Aujourd'hui quoi dire ?
09:14C'est visionnaire comme histoire parce que c'est quand même l'histoire du raciste
09:17qui se rend compte qu'il est juif.
09:19Et quand on pense au nombre de juifs qui ont voté pour Jordan Bardel...
09:22Mais c'est le monde à l'envers.
09:24Mais en même temps aujourd'hui c'est le RN qui défend les juifs et qui défend Israël.
09:32C'est une chose absurde.
09:34Mais ça veut dire que moi j'ai grandi...
09:37De toute façon, d'ailleurs il m'arrive de dire encore le FN et plus le RN
09:41parce que j'ai grandi avec le FN.
09:43Avec la crainte du FN.
09:45Et c'est pour ça que le RN me gêne aujourd'hui.
09:50Je soupçonne pas une seconde Marine Le Pen d'antisémitisme.
09:55Vraiment je crois pas.
09:57Sauf que son parti...
10:00L'ADN du parti est compliqué pour moi.
10:03Il y a encore des gens qui sont du BUD etc.
10:07Et qui clament encore leur antisémitisme.
10:10Donc c'est impossible pour moi.
10:13Mais LFI c'est du pareil au même
10:17si ce n'est que c'est aujourd'hui bien plus dangereux.
10:21Aujourd'hui c'est l'islam radical qui tue des juifs.
10:25Cet antisémitisme-là qui tue des juifs en France je parle.
10:29Et c'est avec eux que pactise la France Insoumise.
10:33Vous avez dit avant Attal, il y a un bout de temps,
10:36je suis née à Tel Aviv, je suis juive, c'est irréfutable.
10:38Mais je vis en France, je suis française, je suis un citoyen comme les autres.
10:41Je pourrais oublier totalement que je suis juive.
10:44Je ne suis pas religieux, je ne mange pas casher, je ne fais pas shabbat etc.
10:47Alors qu'est-ce qui fait que je suis juive ? Compliquer tout ça.
10:49Maintenant ça devient indiscutable malgré vous puisqu'on vous colle cette image.
10:52Autant l'assumer j'ai envie de dire.
10:54Non mais ça fait un moment que je l'assume quand même.
10:56C'est ce que vous faites d'autres...
10:58Oui, c'est clair dans votre parcours.
11:00On me rappelle que je suis juive tous les jours.
11:02C'est ça qui fait de moi un juif. Je peux l'oublier dans la journée.
11:04Mais là depuis le 7 octobre, il n'y a pas un jour où j'oublie que je suis juive.
11:09Ça veut dire que je ne suis plus rien d'autre que ça.
11:12Et alors dans votre milieu du cinéma, vous étiez déjà souvent pris à partie.
11:16C'est ce que vous vous dites avant le 7 octobre.
11:18Vous étiez le juif à table qui doit rendre des comptes de la politique d'Israël.
11:21En plus vous êtes né à Tel Aviv même si vous êtes français.
11:24Ça on imagine qu'en plus vous avez senti une forme de trahison aussi de vos collègues ?
11:29Une trahison ? Je pense que mes collègues en réalité c'est des acteurs, des metteurs en scène.
11:35Je pense qu'ils ne savent rien de toute cette histoire.
11:39Ils la ramènent un peu sur tout. On voit bien au César, ils parlent de ci, de ça.
11:42Et puis le lendemain des Césars, ils ont tout oublié.
11:45J'ai une espèce de colère un peu de voir un tas de gens prendre la parole ou signer des choses
11:53vraiment sans avoir d'opinion réellement.
11:56Parce que je sais que si je parlais avec certains collègues,
12:01je ne suis même pas sûr qu'ils sachent montrer Israël sur une carte.
12:05Je ne sais pas s'ils savent ce qu'il y a au nord d'Israël, au sud d'Israël, à l'est, à l'ouest,
12:09ce que vit Israël et qu'ils se permettent des choses qui deviennent insupportables.
12:15Finalement le fait que le rôle du cinéma et de la culture soit de sensibiliser les gens,
12:22c'est votre biais ? C'est aussi comme ça que vous vous soignez ?
12:25Le problème c'est qu'on ne peut plus parler de certaines choses de toute façon au cinéma.
12:32Il y a des sujets qu'on ne peut plus aborder au cinéma chez nous en France et même ailleurs.
12:37Ou alors il y a des pays où certains metteurs en scène ont du courage et font des films
12:41et ils ne peuvent plus rentrer chez eux.
12:43Mais la France, il y a quand même des sujets, on se rend bien compte, touchy comme on dit.
12:47On ne peut plus parler de certaines choses.
12:49Les gens ont peur, les distributeurs ont peur, les financiers ont peur, etc.
12:53Et c'est ce qui s'est passé avec Ils sont partout.
12:55Je veux dire que le hasard a fait que j'ai écrit Ils sont partout à une époque
13:00où cet antisémitisme était là mais il n'était pas aussi violent qu'il est aujourd'hui.
13:04Mais je me suis retrouvé à un moment à défendre Ils sont partout dans des bureaux
13:11où à la télé on était en pleine prise d'otages de l'hypercachère.
13:15Donc à un moment ça terrifiait tout le monde.
13:17Mais plus personne n'a de courage.
13:20D'ailleurs on voit bien avec ce qui se passe aujourd'hui.
13:23Qu'est-ce que cherchent tous ces politiques ? Est-ce qu'ils ont vraiment des valeurs ?
13:26Est-ce qu'ils ont un courage politique ?
13:28A quoi ils pensent ? Je ne sais pas.
13:30Et bien vous êtes bien sur Sud Radio et c'est excellent
13:33avec le réalisateur et acteur Yvan Attal et la directrice de Atmer Academy,
13:37l'école à distance du cours Atmer, Marie-Laure Lelourec.
13:39On revient juste après ça, vous restez avec nous.
13:42La Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française.
13:45Boulanger, pâtissier, vendeur, tourier, des emplois,
13:48des métiers d'avenir incarnant le savoir-faire dans l'artisanat.
13:51Présente.
13:54Sud Radio, c'est excellent. Judith Beller.
13:56Merci d'avoir choisi Sud Radio, c'est un bon choix et c'est excellent.
13:59Ce soir à mes côtés, l'acteur et réalisateur éponyme Yvan Attal
14:02et la directrice de Atmer Academy, engagée pour l'enseignement à distance,
14:06Marie-Laure Lelourec.
14:07Alors Marie-Laure Lelourec, un peu d'actualité pour vous aussi.
14:10Je l'ai dit en intro, il y a une nouvelle loi sur l'école à la maison en France
14:13qui pose des problèmes graves parce qu'elle force les établissements d'enseignement à distance
14:18d'ailleurs à appeler une révision de la dite loi.
14:21En quelques mots, c'est un article de loi visant à contrer le séparatisme
14:25qui a instauré une nouvelle procédure pour l'école à la maison.
14:28Avant cette loi, les parents déclaraient leur choix au rectorat
14:31et ils étaient contrôlés annuellement par un inspecteur.
14:33C'était très efficace, ça marchait très bien.
14:35Absolument.
14:36Et depuis la rentrée 2022, ils doivent obtenir une autorisation préalable.
14:39Ça pose des problèmes.
14:41Déjà à commencer par l'inégalité de traitement des dossiers sur le territoire
14:44qui est en contradiction, et ça c'est vous qui le dites,
14:46avec la réserve du Conseil constitutionnel.
14:48Oui, en effet. Cette loi, pour de bonnes raisons visant à contrer le séparatisme,
14:55a introduit une nouvelle modalité, une nouvelle procédure pour ces familles
14:59qui font l'école à la maison.
15:01Cette procédure nécessite de demander l'autorisation pour tout enfant
15:05qui a entre 3 et 16 ans et qui réside en France, pour pratiquer l'école à la maison.
15:09Ce que le Conseil constitutionnel a dit dans son avis concernant cette loi,
15:15c'est qu'elle serait constitutionnelle à partir du moment où le gouvernement
15:20mettait en œuvre une procédure qui permettait une égalité de traitement sur le territoire.
15:24En tant que parent, on peut comprendre qu'on a envie d'avoir les mêmes droits
15:28et le même choix possible d'enseignement qu'on habite dans la Sarthe, dans l'Orne ou dans le Morbihan.
15:33Dans une mégapole.
15:35Malheureusement, la problématique que l'on rencontre et que nos familles rencontrent,
15:39c'est qu'avec le même dossier, avec la même demande,
15:42avec des dossiers qui sont construits avec beaucoup de cœur par les familles,
15:46personne ne peut dire si un dossier sera accepté ou non.
15:50Pourquoi en fait ?
15:51Parce qu'en réalité, les règles d'instruction du dossier ne sont pas claires.
15:55D'accord.
15:56Et notamment concernant un des motifs pour lesquels...
15:58Ça peut bon vouloir de chacun, c'est ça que vous voulez dire.
16:00Cela dépend totalement de la personne qui va instruire le dossier.
16:02C'est-à-dire qu'on a des académies dans lesquelles on va avoir des taux d'autorisation
16:05qui sont relativement de bon sens, il y en a un certain nombre effectivement
16:08pour lesquels ça se passe très bien.
16:10Et puis il y en a quelques-unes dans lesquelles il n'y a quasiment aucune autorisation qui n'est donnée.
16:15Donc on peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi.
16:19Donc en réalité, les règles ne sont pas claires.
16:21Pour les personnes qui instruisent les dossiers, d'autant plus que les familles
16:25qui s'inscrivent dans nos établissements d'enseignement à distance
16:28considèrent que leurs enfants sont scolarisés.
16:30Ils sont scolarisés à distance, certes, mais ils sont scolarisés,
16:32ils suivent des cours, ils ont des devoirs envoyés à la correction,
16:36ils ont des professeurs qui sont à leur disposition.
16:39Et donc c'est une incompréhension et c'est insupportable pour les familles.
16:42C'est un vrai sujet de liberté publique.
16:44Absolument, ça concerne tous les parents de France, c'est important de le dire.
16:49Oui parce que ça peut arriver à n'importe qui déjà d'avoir besoin de ça.
16:52Mais bien sûr, on peut avoir besoin à n'importe quel moment de la scolarité de son enfant
16:56de faire un choix alternatif.
16:58Il y a des familles qui ont la possibilité d'avoir des alternatives
17:00avec des écoles autour de chez elles avec des pédagogies différentes
17:04ou avec des modes de scolarisation différents.
17:07Il y a des familles qui ne le peuvent pas.
17:09Il faut laisser aux parents la liberté de ce choix.
17:11C'est une liberté constitutionnelle.
17:14C'est-à-dire que c'est vraiment quelque chose qui est important de le dire.
17:17Alors donnez-nous un exemple concret d'une réussite,
17:19vous l'aviez fait hors antenne, on s'en était parlé au téléphone,
17:22d'un élève qui a réussi concrètement justement dans sa vie
17:26grâce à cet enseignement à distance.
17:28Alors voilà un exemple récent que j'aime bien rappeler.
17:32On a un élève qui vient de gravir le 13 des 14 sommets de plus de 8000 mètres
17:37qui existent dans le monde.
17:39Il n'a pas 20 ans.
17:41Il a commencé à quel âge ?
17:43Il a commencé à gravir il y a deux ans.
17:45Mais l'école à la maison, il a commencé il y a bien plus longtemps.
17:47Il faut savoir que c'était un élève qui souffrait de certains besoins éducatifs particuliers aussi,
17:51de type dyslexie.
17:52Et donc c'est un élève qui fait la fierté évidemment de notre école
17:56et donc qui a pu bâtir ce projet, le mener à bien
17:58parce qu'il a pu aménager sa scolarité bien évidemment.
18:00Et donc c'est un exemple, mais j'ai envie de dire, c'est un exemple extraordinaire.
18:05Mais nous avons des centaines d'enfants tout à fait ordinaires
18:08qui sont scolarisés.
18:11Qui sont les enfants en général ou les parents qui demandent un enseignement à la maison ?
18:17Alors c'est extrêmement varié.
18:19C'est très très varié.
18:20On a vraiment toute catégorie de famille, toute catégorie d'enfants.
18:23On ne retrouve pas une raison particulière ou un schéma particulier ?
18:26Il peut y en avoir.
18:27Mais en fait, si on prend la question à l'envers,
18:29en général, quand on a une école à côté de chez soi qui nous satisfait,
18:33un enfant qui n'a pas de profil éducatif particulier,
18:36pas de projet artistique, sportif ou pas de projet familial particulier,
18:40la question ne se pose pas.
18:42En revanche, à partir du moment où à une de ces questions-là,
18:45on répond qu'il y a quelque chose qui ne va pas,
18:47alors on doit pouvoir avoir le choix.
18:49Donc je vous dirais par exemple qu'on a des enfants
18:52pour lesquels le rythme de l'école ne fonctionne pas.
18:56Quelque part, on peut se dire que...
18:58Comment peut-on imaginer que 100% des enfants,
19:01sur 100% de leur parcours scolaire,
19:04sont tout à fait bien dans un...
19:06Ils s'adaptent au système tel qu'il existe,
19:08qui en plus est très rigide lui-même.
19:10Les trois enfants sont très différents les uns des autres.
19:12Alors à qui on refuserait ?
19:14Les critères spécifiques des rectorats.
19:17Justement, les arguments sont à mille lieux
19:20de ce qui était l'objectif de la loi à la base.
19:22L'objectif de la loi à la base,
19:24c'était de lutter contre le séparatisme.
19:26Aujourd'hui, on oppose aux familles
19:28des arguments qui sont du type...
19:30Donc des familles, par exemple,
19:31qui construisent leurs projets éducatifs
19:33et leurs demandes sur le fait que leur enfant
19:35a un besoin éducatif particulier,
19:36qu'ils ont besoin d'adapter le rythme d'apprentissage.
19:38On leur répond, l'école s'adaptera.
19:41Ce qui, évidemment, n'est pas possible.
19:43Enfin, on le sait bien.
19:44Malgré, évidemment, la très grande abnégation
19:46de nos enseignants, et ça je le reconnais bien volontiers,
19:48si les familles viennent et se posent
19:51la question d'enseignement à distance,
19:53ce n'est pas qu'elles ont tout tenté,
19:54c'est qu'elles ont tout essayé
19:55et qu'elles font cette demande
19:57dans l'intérêt de leur enfant
19:58et parce qu'elles veulent le mieux pour leur enfant.
20:00Donc, ce...
20:02Faire la démarche, monter le dossier, etc.,
20:04il faut déjà être clairement engagé,
20:06en fait, dans la réussite
20:07et dans la vie de son enfant.
20:09C'est la demande du temps, de l'énergie.
20:11Les parents y mettent du coeur,
20:12ils y passent des heures.
20:14Alors, vous imaginez bien que
20:15quand on reçoit une réponse du rectorat...
20:17Non, sans explication.
20:19Voilà, avec un argument qui n'a rien à voir
20:21avec les objectifs de la loi 1
20:23et par quelqu'un qui n'a jamais...
20:25Enfin, qui ne connaît pas votre enfant,
20:26qui ne vous a jamais appelé au téléphone, etc.,
20:28c'est quand même très violent.
20:30C'est-à-dire qu'on vous dénie, en fait,
20:33la possibilité de choisir
20:34ce qui vous semble à vous
20:35le mieux pour votre enfant.
20:37Donc, c'est particulièrement...
20:38Est-ce que ça ne correspondrait pas
20:39un peu à l'époque qu'on vit actuellement,
20:40finalement, de cette privation
20:43de certaines formes de liberté que nous avions,
20:45des libertés publiques,
20:46même des libertés d'expression ?
20:47Alors, ça en est certainement une illustration
20:50et c'est une illustration
20:51qui, me semble-t-il,
20:53est particulièrement difficile à vivre
20:56pour les parents
20:57parce que je pense que
20:58s'il y a bien une chose qu'on peut reconnaître,
21:00c'est qu'en tant que parent,
21:01on a toujours envie du meilleur pour son enfant
21:03et quand on vous le refuse,
21:05c'est insupportable.
21:06Il y a un sujet, Yvan Attal, aussi,
21:07avec les enfants du cinéma.
21:08Par exemple, les jeunes comédiens mineurs
21:10qui vont partir six mois sur un tournage, etc.
21:12Ils font ça, l'enseignement à distance.
21:14C'est une bonne solution pour eux, justement,
21:16pour pouvoir continuer
21:17à avoir une vie normale à côté.
21:18Bien sûr, bien sûr.
21:19Moi, il m'est arrivé de partir en tournage
21:22avec Charles, la mère de notre dernier enfant.
21:27On devait partir quatre mois en tournage
21:30et on a emmené notre petite-fille
21:31qui a suivi des cours en dehors de l'école
21:34parce que c'était trop compliqué
21:36de la laisser à l'école,
21:37de ne pas la voir.
21:38Pendant quatre mois, c'est compliqué.
21:39Parce qu'on partait un peu loin.
21:41Evidemment qu'il y a des cas
21:45où, effectivement, il vaut mieux
21:47emmener les enfants avec soi.
21:49Et puis, pas forcément même avec les parents.
21:51Quand des enfants sont engagés,
21:53il y a eu aussi une décision des parents
21:55s'ils sont mineurs.
21:56Donc, forcément, l'éducation doit suivre
21:58sur un tournage.
21:59Et du coup, sur des cas particuliers
22:01comme ça, quand ça va être pendant quatre mois,
22:03il faut quand même monter un dossier
22:04et demander l'autorisation, maintenant ?
22:05Alors, oui.
22:06Et ce qui est d'autant plus difficile
22:07pour les familles,
22:08c'est qu'en réalité,
22:09le décret d'application de cette loi
22:10a prévu une période de demande d'autorisation
22:12qui est extrêmement réduite.
22:13C'est-à-dire qu'on doit demander l'autorisation
22:15entre le 1er mars et le 31 mai de l'année
22:17qui précède la rentrée scolaire.
22:18D'accord.
22:19Donc, si ça arrive au mois d'août...
22:20Exactement.
22:21Donc, nous, aujourd'hui,
22:22on a tous les jours des familles
22:23qui nous appellent, qui nous disent
22:24« Je vais faire décolle à la médecine l'année prochaine. »
22:25Ah ! Pour quelles raisons ?
22:26Il y a certaines raisons très spécifiques
22:28et médicales pour lesquelles
22:29on peut continuer à faire les demandes.
22:30Et normalement, les académies
22:32doivent pouvoir recevoir des dossiers
22:34à tout moment de l'année.
22:35Mais on observe que ce n'est pas une réalité.
22:37Qu'est-ce qu'il faut ?
22:38Il faut l'annuler, cette loi ?
22:39Il en faut une nouvelle ?
22:46Les inspecteurs étaient très souvent très positifs.
22:48Et pourquoi ils ont changé, alors ?
22:50Parce qu'ils disent « Bon, c'est une loi
22:51anti-séparatisme, mais concrètement... »
22:53Personne ne le sait.
22:54Ça ne s'appuie sur aucune étude,
22:56sur aucun élément concret.
22:58Il n'y a pas un terroriste
23:00qui a fait l'école à la maison.
23:01Donc, ce n'est pas du tout le sujet.
23:03Simplement, en effet, à un moment,
23:05on a souhaité effectivement...
23:06Alors, ce qui est vrai,
23:07c'est que l'école à la maison
23:08était une tendance qui...
23:09En tout cas, le nombre d'enfants progressait.
23:11Ah !
23:12Donc, les écoles se vidaient ?
23:13Non, pas du tout.
23:14Parce que, ce qu'il faut dire quand même,
23:16et ce qui est important,
23:17c'est que ça touche
23:18moins de 0,5 % des enfants.
23:20Ah oui, c'est minime.
23:21C'est minime.
23:22Et on s'acharne sur moins de 0,5 % des enfants,
23:25alors même que c'est effectivement...
23:27On comprend bien.
23:28Je vais mettre deux chiffres en parallèle.
23:300,5 % des enfants qui font l'école à la maison.
23:32Un enfant sur dix qui subit du harcèlement.
23:35D'accord ? 10 %.
23:37Donc, on comprend bien que les familles
23:39qui viennent chez nous,
23:40et le harcèlement...
23:41Vous avez des cas comme ça ?
23:42Bien sûr qu'on a des cas comme ça.
23:43Ça ne représente pas la grande majorité des élèves,
23:45mais on a des cas comme ça.
23:46Et ceux qui sont déscolarisés à cause de ça,
23:48et qui, du coup, ont besoin d'un suivi à la maison.
23:50Alors, on leur souhaite plus l'école, en fait ?
23:51Bien sûr.
23:52On souhaite bien sûr que le harcèlement soit réglé,
23:54effectivement, au sein de l'établissement,
23:56mais ça n'est pas toujours possible.
23:57Et à ce moment-là, la cellule familiale
23:59peut, pour un temps, devenir un espace
24:01où on reprend du souffle,
24:02où on reprend, effectivement, confiance en soi
24:04et confiance dans les apprentissages.
24:06Et on a eu des cas de figure de famille
24:08dont les enfants avaient été harcelés,
24:10étaient en phobie scolaire,
24:11étaient malheureux à l'école,
24:12qui faisaient des demandes,
24:13et à qui on disait
24:14« Non, nous, on considère que votre enfant doit retourner à l'école. »
24:16Parce que ce n'était pas une alternative viable
24:18dans la bouche des gens qui disent ça, c'est ça ?
24:21On peut comprendre que ça peut être un peu schizophrène,
24:23puisqu'on demande à une administration
24:25qui doit pouvoir accueillir tous les enfants
24:27au sein de l'école,
24:28de donner son avis sur une famille
24:30qui dit « Objectivement, je demande l'autorisation
24:33parce que, pour moi, il faut adapter
24:35l'enseignement à la situation de mon enfant. »
24:38Donc, on peut comprendre qu'il y a quelque part
24:40une notion de juge et partie
24:42dans ce mode de fonctionnement.
24:44Donc, oui, en effet, on a des cas de figure,
24:46très honnêtement, qui nous inquiètent.
24:49Donc, un retour au système d'avant,
24:52c'est ça que vous prenez dans la loi ?
24:54Oui, et surtout la reconnaissance du fait
24:56que les élèves qui sont inscrits
24:58dans un établissement d'enseignement
25:00à distance, comme ceux qui font partie
25:02de la fédération,
25:04soient considérés comme scolarisés, bon sang !
25:06Nous sommes déclarés dans nos rectorats,
25:08ils peuvent nous contrôler,
25:10les élèves envoient des devoirs,
25:12on connaît nos familles, on émet des bulles
25:14trimestrielles, enfin, je veux dire,
25:16à quel moment ce que l'on fait
25:18est différent d'une scolarisation,
25:20certes, d'une scolarisation en établissement,
25:22si ce n'est le fait que l'enfant ne va pas
25:24à l'école physiquement ? On lui apporte
25:26effectivement tout le reste.
25:28Je voudrais dire une dernière chose,
25:30parce que l'idée, c'est aussi de battre
25:32en vrai certains clichés.
25:34Un enfant qui fait l'école à la maison,
25:36c'est très rarement
25:38pour la totalité de son parcours scolaire.
25:4050% des élèves, chaque année,
25:42qui font l'école à la maison, retournent
25:44sur les bancs de l'école, c'est très souvent pour une période
25:46particulière et spécifique.
25:48Donc voilà, il faut se dire que
25:50ça peut arriver à tout enfant.
25:52J'ai une dernière question, ça dépend
25:54de l'éducation nationale ?
25:56Les dossiers, les demandes
25:58d'autorisation sont envoyées au rectorat.
26:00Oui, mais ce que je veux dire, c'est que
26:02l'éducation nationale n'a pas une branche
26:04d'enseignement à la maison.
26:06Il y a un acteur public qui s'appelle le CNED,
26:08pour lequel il faut également faire
26:10une demande d'autorisation.
26:12Et bien, c'est excellent.
26:14Vous restez connecté, nous on va revenir tout de suite
26:16avec le réalisateur et comédien Yvan Attale
26:18et la directrice de Atmer Academy, Marie-Laure Lelourec.
26:20A tout de suite, restez avec nous.
26:22La Confédération nationale de la boulangerie
26:24pâtisserie française. Boulanger,
26:26pâtissier, vendeur, tourier, des emplois,
26:28des métiers d'avenir incarnant le savoir-faire
26:30dans l'artisanat. Présente...
26:34Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
26:36Vous êtes bien sur Sud Radio et nous aussi,
26:38c'est excellent et c'est la deuxième partie de votre émission.
26:40En compagnie de l'un de nos réalisateurs
26:42et acteurs incontournables, Yvan Attale
26:44et de la très incarnée directrice de Atmer Academy,
26:46Marie-Laure Lelourec.
26:48Alors, Yvan Attale, on a commencé l'émission en disant
26:50que vous avez quand même pas mal de belles actus
26:52qui arrivent. Vous avez Bastion 36
26:54de Olivier Marchal, qui est en exclusivité
26:56sur Netflix et qui va sortir
26:58en 2025, que vous venez de terminer de tourner,
27:00je crois, c'est ça ? Absolument, oui.
27:02Et puis vous me parlez aussi de Maria,
27:04le film sur Maria Schneider.
27:06Il sort très bientôt, je me demande si c'est pas
27:08mercredi prochain. D'accord, c'est un film
27:10de Jessica Palud.
27:12C'est un biopic, en fait, c'est ça ?
27:14C'est pas vraiment un biopic, c'est l'histoire de Maria
27:16Schneider, ça veut dire son épisode
27:18à partir du moment où elle est devenue actrice et qu'elle a tourné
27:20le dernier tango à Paris avec
27:22Brando et que
27:24c'est pas un film. Donc c'est un moment de vie,
27:26important. Le dernier tango, c'est pas
27:28n'importe quoi comme film. Et alors, vous allez
27:30aussi faire une tournée de théâtre, racontez-nous
27:32un peu ce que c'est. J'ai joué une pièce
27:34cet hiver au Théâtre Antoine
27:36et on part
27:38en tournée dans toute la France, ça s'appelle
27:40Vidéo Club, c'est une pièce de Sébastien Thiry.
27:42C'est une comédie très
27:44drôle qui a très bien marché au Théâtre
27:46Antoine l'hiver dernier et qui part en tournée
27:48A partir de quand ? A partir de
27:50mi-septembre, je crois. Et ça, ça vous fait plaisir
27:52aussi d'aller, de retrouver peut-être la sensation
27:54des planches, d'aller à la rencontre du public ?
27:56Oui, oui, c'est extraordinaire de faire ça.
27:58Ça veut dire, d'abord, on joue à Paris
28:00on est tous les soirs dans le même théâtre, mais après
28:02ce qui est marrant, c'est de voyager aussi
28:04ça veut dire qu'on
28:06on joue tous les soirs, mais on joue dans une ville
28:08différente, on va dans un resto différent
28:10on voit des gens différents, on visite
28:12la France. Et franchement, c'est
28:14extraordinaire de voyager, d'aller dans toute la
28:16France, et même un peu au-delà, parce qu'on va
28:18en Suisse, en Belgique, etc.
28:20Et puis ça, ça change un peu les idées aussi,
28:22Yvan Attal ? Oui, je suis pas sûr
28:24que ça change les idées, parce qu'on a quand même toute la
28:26journée avant d'aller au théâtre, c'est vrai que c'était dur
28:28moi j'étais au théâtre
28:30le 7 octobre, un samedi
28:32après-midi à 16h. Oui, vous deviez jouer une
28:34comédie derrière. Je devais jouer une comédie, quand le
28:36rideau s'est levé, c'était compliqué, et puis surtout
28:38après, toutes ces manifestations
28:40qui se terminaient
28:42pas loin du théâtre, on entendait
28:44des fenêtres de la loge, déjà, des morts à Israël
28:46et des morts aux Juifs, donc c'était quand même
28:48compliqué de descendre les escaliers
28:50pour rejoindre la scène et aller jouer une comédie
28:52et en même temps, ça m'a fait du bien
28:54c'était une bulle, pendant deux heures
28:56où en fin de compte, j'oubliais tout
28:58et j'ai réalisé à quel point c'était génial
29:00de faire l'acteur, parce qu'effectivement
29:02pendant deux heures, on part et on est ailleurs
29:04Alors, Yvan Attal, on vous écoute
29:06encore un petit peu sur Sud Radio, c'est parti
29:24...
29:36...
29:38...
29:40...
29:42...
29:44...
29:46...
29:48...
29:50...
29:52...
29:54...
29:56...
29:58...
30:00...
30:02...
30:04...
30:06...
30:08...
30:10Yvan Attal sur Sud Radio
30:12Alors, vous faisiez des têtes
30:14derrière le micro, tout ce que je vous ai...
30:16C'est toujours difficile d'entendre sa voix sans l'image
30:18En 1998, le premier
30:20chose en vidéo, des fois ça passe plus vite
30:22on un une voix plus aiguë, c'était bizarre
30:24donc pour les auditeurs, il y a
30:26Le quantique de Lara Kay, de Vincent Havalec
30:28C'est un film qui est sorti en 1998
30:30Une leçon de vie pour un petit voyou
30:32j'ai envie de dire
30:34je crois que c'est ça
30:36probablement ça
30:38Je sais que j'étais un petit voyou
30:40Un petit voyou qui se prend sévèrement
30:42dans la tête, les décisions qu'il prend
30:44donc c'est une belle leçon de vie ce film
30:46Après les Regrets de
30:48Cédric Kahn, c'est sorti en 2009, vous êtes avec Valéria Bruni-Tedeschi, c'est une autre
30:51leçon de vie aussi, que faire des regrets sont-ils toujours justifiés ?
30:56Je sais que j'ai été très très heureux de tourner avec Valéria, j'ai passé un moment
31:03vraiment extraordinaire avec elle, on se connaissait depuis longtemps et c'est la seule fois où on a
31:07tourné ensemble et j'attends le moment où on recommencera. Enfin si, j'ai tourné avec elle
31:11mais tellement peu de jours dans son propre film mais c'est vraiment le souvenir que je garde de
31:15ce tournage. Et puis il y a Bardot qui est passé en 2023 sur France Télé avec Julia de Nunez
31:22notamment, donc cette série biopique qui raconte la vie de Brigitte Bardot. Finalement c'est ce que
31:27vous dites, vous disiez tout à l'heure quand vous montez sur scène vous oubliez tout donc
31:30finalement il y a le fait de jouer la comédie et donc d'entrer dans le jeu, ça amène une forme
31:37de légèreté, de plaisir et c'est un métier que vous pouvez pas faire sans ça en fait. Absolument,
31:42mais c'était vraiment étonnant cette expérience au théâtre, celle-là en particulier parce que j'avais
31:48joué au théâtre avant et c'était pas du tout la même chose avant d'entrer en scène mais oui
31:53c'est une chose et puis j'ai de plus en plus de plaisir en plus, ça veut dire qu'en vieillissant
31:58puisque Bardot m'a fait réaliser que j'avais quand même un certain âge parce qu'il n'y avait
32:02que des acteurs de 20 ans autour de moi. Je me souviens très bien, pour moi c'était encore
32:08hier où j'étais le plus jeune sur un plateau et là j'étais le plus vieux. Ça nous fait tous ça,
32:12je vous rassure. J'étais avec tous ces jeunes acteurs et c'était super mais je m'amuse de
32:20plus en plus, ça veut dire que quand j'étais jeune j'étais quand même angoissé, on a envie
32:23de prouver quelque chose, on a envie de croire qu'on n'est pas là par hasard, qu'on vaut quelque
32:28chose etc mais plus ça va, plus on se détache et on se libère de tout ça et on fait ce métier
32:33vraiment pour les bonnes raisons et que je sois devant ou derrière la caméra, je profite pleinement
32:39de ce moment qui est extraordinaire de jouer ou de réfléchir à comment filmer une scène, c'est un
32:43métier extraordinaire dans lequel j'ai de plus en plus de plaisir. Marie-Laure Lelouret, quand
32:47vous écoutez Yvan Attal parler, on se rend bien compte que déjà la culture elle est porteuse
32:53de messages, le cinéma et la culture en général est porteur de messages et surtout il permet la
32:58respiration. Est-ce que chez vous ça fait le même effet ? Est-ce que c'est quelque chose qui vous
33:03permet de mieux respirer et de mieux voir les choses ensuite peut-être ? Oui alors en effet,
33:08alors moi une des choses qui me porte dans le cadre de mes missions mais aussi au quotidien,
33:13c'est la croyance profonde que j'ai du fait que la transmission des savoirs c'est vraiment le
33:19vecteur de toute émancipation et donc c'est pour ça que j'ai chevillé au corps la volonté de
33:27rendre accessible à toutes les familles qui le souhaitent une qualité d'enseignement à la
33:33quelle elles aspirent pour leurs enfants. Ce qu'il faut savoir aussi c'est que je fais un relais
33:37aussi par rapport à effectivement certains enfants qui sont chez nous, qui sont inscrits chez nous
33:42parce qu'ils ont une carrière artistique, ils ont un double projet on va dire, un double projet
33:46artistique et académique. Je pense à un de nos élèves, je sais pas si je vous en avais parlé
33:51Judith mais qui en fait est un violoncelliste de grand talent, il a 15 ans, il joue du Rachmaninov
33:59magnifiquement. Ce que je veux dire c'est que l'adaptation du rythme aussi de l'enseignement
34:05c'est aussi un moyen de se laisser du temps pour d'autres pratiques. Nos élèves, le fait de travailler
34:10à leur rythme ça leur laisse cette respiration aussi, cette possibilité. Bien sûr que c'est
34:15aussi fait dans l'école présentielle mais parfois il peut arriver qu'on ait besoin pour ça à certains
34:19moments de mener des projets personnels et ça c'est vraiment très riche et ça fait
34:24partie aussi des choses qui font que quand on se lève le matin, moi et mes équipes,
34:29on est fiers de pouvoir apporter cette possibilité-là aux familles. Apporter cette possibilité-là c'est
34:33aussi une réponse aux défis persistants qu'on vit en ce moment, l'islamophobie, l'antisémitisme,
34:38la xénophobie, toutes les formes de discrimination etc. C'est-à-dire ça permet de porter des messages
34:42même au coeur des familles. Alors quoi qu'il arrive l'esprit critique se forge grâce à des
34:51fondamentaux extrêmement solides, sur la maîtrise de la langue, l'accès à des beaux textes,
34:56la compréhension effectivement de notre histoire, l'éducation civique et morale etc. Et tout ça
35:02évidemment fait partie de cette possibilité pour les jeunes, pour les élèves que nous suivons,
35:08de s'ouvrir, de comprendre, de se questionner, d'échanger. On a de plus en plus d'échanges
35:12également même s'ils sont à distance, ils travaillent de chez eux mais ils ont accès à
35:16des groupes en visioconférence par exemple dans lesquels ils échangent, il peut y avoir des débats,
35:19il peut y avoir des questions qui émergent. Donc oui bien entendu que cet espace de respiration-là
35:25il est nécessaire pour ces élèves-là. Ils ne sont pas complètement isolés en fait ? Pas du tout,
35:29on a l'habitude de dire qu'ils sont en autonomie mais jamais seuls. Et bien vous êtes bien sur
35:35Sud Radio et puis nous aussi, on est avec le réalisateur et comédien Yvan Attal et la
35:38directrice de Hatmar Academy Marie-Laure Lelourec, vous restez là en revient pour la fin de l'émission.
35:42La Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française. Boulanger, pâtissier,
35:47vendeur, tourier, des emplois, des métiers d'avenir incarnant le savoir-faire dans l'artisanat. Présente
35:52Sud Radio, c'est excellent, Judith Belaire. Merci d'écouter Sud Radio, c'est excellent d'être
35:59avec vous ce soir comme tous les dimanches. Ben non, on est samedi aujourd'hui à 19h mais c'est
36:04exceptionnel n'est-ce pas ? Allez ce soir on crée le lien entre l'acteur et le réalisateur éponyme
36:09Yvan Attal et la directrice de Hatmar Academy engagée pour l'enseignement à distance Marie-Laure
36:13Lelourec et puis Yvan Attal, on se fait encore un petit peu plaisir sur Sud Radio avec vous. Allez
36:17c'est parti. Tu veux que je me sente coupable ? Qui est cette fille ? Ça me gêne vis-à-vis de Delphine.
36:22Grand Mathieu, incorruptible, monsieur bien sous tous rapports, c'est ça ? Delphine passe pour une
36:28conne et toi tu dis rien. Tu cautionnes en fait. Vincent c'est mon ami depuis toujours, il nous a
36:32sauvé la vie. Tu t'approches encore une fois de mon mari, je te crève les deux yeux.
36:39La fille a porté plainte pour viol contre ton fils. Oh Sips, ça n'a aucun sens. Une enquête est en
36:43cours. Vous êtes placé sous contrôle judiciaire. Vous pourriez vous retrouver en prison.
36:47Notre fils, c'est sûrement une folle. Et s'il l'a vraiment violée ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?
36:52J'ai vu le film de ta nana hier soir. Et alors ça t'a plu ? Ah ouais, c'est vachement bien. Je peux te
36:58demander un truc d'ailleurs. Ça te fait pas chier que ta nana soit actrice ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle fait
37:04ta nana toi ? Elle est dentiste, grâce à Dieu. Ça te fait pas chier ? Elle couche pas avec plein de types.
37:10Pourquoi tu la mène à coucher avec plein de types ? Je sais pas, c'est son métier. Je crois que tu confonds avec les putes.
37:16Non, sans déconner, ça m'intéresse. Je te jure, ça m'intrigue le fait que tu sois avec une actrice.
37:21Il est con ce mec. Yvan Attal sur Sud Radio. Il y a trois films très différents mais qui ont un
37:26sens. Vous allez comprendre pourquoi je les ai choisis, Yvan Attal. Je les cite déjà pour les
37:30auditeurs. Il y a Un coup de dés que vous avez réalisé, qui est sorti en janvier dernier avec
37:34Guillaume Canel. Les choses humaines, adapté du roman de Karine Thuil qui est sorti en 2021.
37:40Ma femme est une actrice. Les trois films que vous avez réalisés, c'est sorti en 2001. C'était
37:46un film avec votre compagne Charlotte Gainsbourg. Sur le premier film, vous avez dit que vous
37:51aviez compris, c'est pour ça que ça m'intéressait, que finalement c'était important. Avant ça passait
37:57par beaucoup les mots et aujourd'hui ça passe par l'atmosphère. Ce que vous avez cherché à
38:01trouver, c'est à recréer une forme d'atmosphère thriller, un peu à la Hitchcock. Un coup de dés,
38:07que vous avez beaucoup travaillé là-dessus justement pour amener l'ambiance de manière
38:12plus globale. Mais ce n'est pas forcément sur mon dernier film. Ça fait longtemps que je me dis
38:17que le cinéma... Souvent moi je suis un peu embêté quand je vois des films où les acteurs sont
38:23filmés comme ça, souvent en gros plan, simplement pour qu'on les entende parler ou qu'on les voit
38:27bien réagir et que la grammaire du cinéma est pauvre. C'est-à-dire qu'un film, sinon on va au
38:33théâtre si c'est pour écouter des textes. Le cinéma, il y a la photo, il y a la musique, il y a
38:37des cadres, il y a une caméra qui bouge, il y a la respiration, il y a les yeux. Donc forcément ce n'est
38:41pas qu'une question d'atmosphère mais c'est une grammaire de cinéma. L'émotion ne passe pas que
38:45par le texte ou le scénario ou l'acteur. L'acteur c'est un outil, probablement plus fragile qu'un
38:51objectif ou qu'un rail de travelling, mais c'est un outil comme un autre. C'est marrant, c'est pas
38:55ce qu'on se dirait au départ. Si quand même, quand on essaye de raconter quelque chose, on a
39:00plusieurs outils pour ça, dont l'acteur. Sur les choses humaines, l'adaptation du roman de
39:05Karine Thuil, c'est deux protagonismes, un violeur et une victime présumée. C'est en grosso modo
39:10une réflexion autour du thème du consentement. On ne rentre pas dans la caricature, c'est très
39:14actuel tout ça. Quid de la libération de la parole des femmes qu'on observe un peu partout
39:19en ce moment et des flots peut-être parfois un peu inconsidérés ou trop violents selon certains
39:25qu'on peut entendre en ce moment. Justement vu comment vous réagissez, ce film-là il est arrivé
39:32à un moment clé. Je ne suis pas sûr, je pense que c'était même presque un peu tôt. Il fait
39:39partie du début. Oui, même si Me Too était déjà ce mouvement un peu avancé, mais je crois que,
39:46je ne sais pas à quoi vous dire, j'ai essayé avec ce film d'être très nuancé. C'est peut-être ce
39:53qu'il manque à l'époque aujourd'hui en fait. Oui, mais je crois qu'on ne peut pas faire des films,
39:59on parlait de ça tout à l'heure, de dire qu'est-ce qu'on peut dire au cinéma. Je vais vous donner un
40:03exemple. Ce film se termine par cette fille qui sort d'un endroit où on comprend effectivement
40:10bien, enfin c'est difficile de parler de ça quand on n'a pas vu le film, mais ce que je veux dire,
40:14c'est qu'on ne peut pas être nuancé en réalité. Il faut prendre la parole clairement pour dire
40:21une chose et si possible une chose qui fait plaisir à tout le monde. Dès qu'on est un peu nuancé,
40:25alors on est récupéré par les ennemis de la bonne cause et tout d'un coup ça devient un problème,
40:31vous devenez une cible, etc. Et c'est très très compliqué et je pense que ça a été très compliqué
40:38pour ce film. C'est un film que j'adore personnellement, mais c'était très compliqué
40:43d'être nuancé. Et cette anecdote qui est que le film se terminait où on voyait les deux protagonistes
40:49rentrer dans cette cabane, enfin dans ce local poubelle, où le viol avait eu lieu, ou en tout cas
40:57ce qu'on imaginait de cet acte problématique. Et en fin de compte, la caméra avançait sur ce local
41:07poubelle. Le film, naturellement, devait se terminer là. Mais moi j'avais écrit qu'on voyait la suite,
41:14qu'il sortait, que le jeune homme abandonnait cette fille qui était complètement défaite.
41:19Effectivement, le geste de cinéma impliquait qu'on coupe et qu'on les voit jamais sortir,
41:23puisque tout le film était justement sur l'ambiguïté de ce qui s'était passé. Et donc on
41:29avait quand même tourné la suite, c'était mon souhait. Et tant que personne n'était à l'aise
41:36avec le film, aucun festival ne le prenait. Heureusement, la distributrice a eu l'idée de
41:42se rappeler qu'il y avait quand même une suite. Et que dès qu'on a ouvert ce local poubelle et
41:49qu'on a vu cette fille sortir, tout d'un coup on pouvait projeter ce film dans un quelconque
41:54festival. Et ça raconte bien à quel point les gens sont terrifiés par la vérité, par la nuance,
42:05en tout cas, par la complexité des choses. Il se trouve que c'est un film que j'ai vu et que je
42:10suis par ailleurs une grande fan de Karine Thuil. Donc j'ai beaucoup aimé l'adaptation que j'ai
42:14trouvé vraiment très proche du texte. Donc en effet, ce qui devient extrêmement compliqué,
42:20c'est de trouver un moyen de s'exprimer de la manière la plus vraie par rapport à ce que l'on
42:27vit, sans se soumettre à la vindicte populaire. Et sur cette question, évidemment, du consentement,
42:36il y aurait tant à dire. Je trouve que les oeuvres artistiques doivent nous aider à ça,
42:42et je trouve que ce film y a participé. Sur Ma femme est une actrice, en quelques mots,
42:48vous faites jouer votre femme. En la faisant jouer, vous faites un film où elle joue. Donc
42:55vous êtes dans une mise en abîme multiple. On est vraiment sur l'idée de jouer. Alors forcément,
43:03on se demande derrière si, parce que vous jouez beaucoup ensemble tous les deux. Comment vous
43:09faites en fait ? Est-ce qu'il y a une frontière entre le fantasme et la réalité, le fantasme du
43:15film et la réalité que vous vivez ou pas du tout ? Comment vous fonctionnez ? C'est énorme. Ça veut
43:19dire que ce qu'on voit de nous à l'écran n'a rien à voir avec ce qu'on est dans la vie. Alors
43:23évidemment, il y a une complicité quand on joue, quand on joue, quand on parle, quand on joue au
43:27foot ou avec les gens ou au tennis, je ne sais pas. Il y a des partenaires avec qui on se sent
43:31bien et c'est plus facile. Donc, jouer avec les gens que j'aime, ça me paraît... Il y a une scène,
43:37par exemple, dans mon chien stupide, on a une scène de fou rire. Et là, effectivement, on a eu un
43:44vrai fou rire. On s'est amusé, mais c'est notre boulot. Mais ce que je veux dire, c'est que ce
43:49qu'on raconte, ou en tout cas ce que je raconte dans les films que je fais avec elle, n'a absolument
43:53rien à voir en réalité avec ce qu'on est réellement. En gros, c'est une traite, disons.
43:59Alors ça nous amène, hélas, moi je serais bien restée encore longtemps avec vous, à la
44:02dernière question de cette émission. On va commencer par vous Marie-Laure Lelorek. Que
44:06dirait l'adulte que vous êtes à l'enfant que vous étiez ?
44:09Très bonne question. Je crois que l'adulte dirait à l'enfant qui était déjà très intéressé par
44:23les sujets de transmission à l'époque et qui ne comprenait pas très bien, effectivement,
44:27en tant que dévoreuse de livres, que tout le monde ne soit pas dans cette logique-là,
44:31que je comprends mieux aujourd'hui quelle est la diversité autour de moi et que je suis heureuse
44:39de contribuer à ma petite échelle et dans ma mission quotidienne à la possibilité d'offrir
44:45à des profils très différents le meilleur qui est le meilleur pour eux.
44:49Donc à cette petite fille, vous lui diriez, c'est pas grave, ça va aller, continue tout droit,
44:52tu vas comprendre.
44:53Ah oui, bien sûr.
44:53Yvan Attal et vous, c'est la question psy de l'émission.
44:59Je vais vous dire que je me la pose tous les jours. Ça fait très longtemps que j'essaye
45:03de me dire mais qui j'étais enfant, qu'est-ce que j'avais dans la tête enfant, quels étaient
45:08mes rêves, etc. Et je vous avoue que je ne sais plus qui j'étais enfant. Franchement,
45:14je ne sais pas. Ça veut dire alors l'adolescence, oui, le cinéma, etc.
45:19Vous avez perdu la sensation, c'est ça que vous voulez dire.
45:21J'ai perdu complètement la sensation de moi enfant. Je ne sais plus du tout qui j'étais
45:25enfant. Je crois que j'étais, enfin, je me souviens de qui j'étais.
45:28Alors vous, l'adulte justement d'aujourd'hui, ce petit garçon, même si ce n'est pas vous,
45:33ce petit garçon que vous projetez, qu'est-ce que vous lui diriez ?
45:36Tout va bien.
45:38Tout va aller.
45:39Tout va aller.
45:40Bon, ben voilà, ça sera le mot de la fin. C'était excellent sur Sud Radio. Merci à
45:46tous les deux. Yvan Attal. Yvan Attal, pardon, je vais y arriver. Marie-Laure Lelourec. Oui,
45:51vous avez dit LCI, donc tout va bien. Alors Yvan Attal, vous serez à l'affiche en 2025 de Bastion
45:5636, le film d'Olivier Marchal. Il y a Maria sur Maria Schneider, de Jessica Palud, qui va bientôt
46:02sortir. Vous êtes au théâtre aussi dès la rentrée. Donc évidemment, tout est trouvable sur
46:07Internet. Et puis vous, Marie-Laure Lelourec, toutes les infos sur la Hattemer Académie. C'est
46:11sur Hattemer, H-A-2-T-E-M-E-R-6-Académie, avec un Y.com. Voilà, pour les parents que ça intéresse,
46:20évidemment. Et puis nous, chers auditeurs, on se retrouve samedi prochain à 13h30 pour
46:25Destin de Femmes. Et puis dimanche 19h pour un nouveau Set Excellent sur Sud Radio. Merci à
46:30Quentin Cabanis, mon cher réalisateur du jour. Sans oublier, bien sûr, toutes les équipes de
46:34Sud Radio, votre radio préférée. On vous embrasse, les copains, les copines.

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