"De l'art de la gourmandise à l'art de la comédie" - C'est excellent

  • il y a 7 mois
Judith Beller reçoit Pierre Hermé, chocolatier-pâtissier et Stéphane Debac, comédien.

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##C_EST_EXCELLENT-2024-01-07##
Transcript
00:00 - Bonsoir à toutes et à tous, je vous souhaite une excellente année 2024 et c'est excellent
00:09 évidemment aussi de vous retrouver comme chaque dimanche à 19h. En cette période de rentrée,
00:14 un peu de douceur pour vous chers auditeurs avec l'Epiphanie qui vient de se jouer hier,
00:18 samedi 6 janvier. On va se faire plaisir ce soir autour de la galette des rois,
00:22 notamment avec le haut pâtissier. Roi quant à lui de l'audace quand il s'agit de nos papilles,
00:26 l'inénarrable Pierre Hermé. Alors Pierre Hermé, vous nous arrivez avec Destination,
00:30 un voyage du goût parsemé de macarons adorables et autres créations poétiques,
00:34 imagina avec l'artiste plasticien Giampaolo Pagni qui continue avec cette galette. Vous allez nous
00:39 en dire plus, on l'espère bien. Bienvenue sur Sud Radio. - Merci.
00:42 - Avec plaisir. - Jeudi.
00:44 - Son parcours cinématographique des productions internationales aux collaborations avec des
00:48 réalisateurs de renom tels que Chabrol, Raoul Peck, témoigne de sa polyvalence. L'acteur
00:53 Stéphane Debac incarne l'essence même de la diversité artistique, passant avec aisance du
00:57 drame à la comédie, de la télévision à nos salles obscures. Stéphane Debac, vous êtes à
01:01 l'affiche du dernier film de Claude Zidi Junior, Maison de Retraite 2, aux côtés de Kev Adams. Et
01:06 vous allez nous raconter tout ça. Bienvenue dans cet excellent... - Soir jeudi.
01:10 - Bonsoir. Et vous, chers auditeurs de Sud Radio, bienvenue chez vous évidemment.
01:14 Alors chers auditeurs, j'allais commencer par des questions bien écrites, etc. Mais je suis
01:22 obligée de lever les yeux de mon texte et de regarder ces magnifiques galettes des rois que
01:26 nous avons sur la table du studio ce soir. Des galettes des rois, Pierre Armet, que vous avez
01:31 continuées dans cette collaboration de destination avec l'artiste Jean-Paolo Pagny, aussi belles que
01:38 bonnes à mon avis. Racontez-nous un peu ces trois galettes qui sont sur la table. - Alors, il y a
01:42 bien sûr la galette aux amandes, qui est pâte feuilletée, crème d'amandes classique, avec des
01:48 amandes torréfiées à l'intérieur pour donner encore davantage de goût d'amandes et d'amandes
01:53 grillées. Ensuite, il y a la galette Hispain. Hispain étant une des saveurs fétiches de la
01:57 maison Pierre Armet Paris. Rose, litchi, framboises, avec une crème d'amandes, des morceaux de litchi,
02:03 des framboises, et toujours une pâte feuilletée inversée. Et la nouveauté de cette année, c'est,
02:13 du moins dans la pâte feuilletée, c'est la galette Aria, pistache, praliné, fleur d'oranger,
02:21 c'est un pur délice. - Ça fait le VGA de déguster tout ça. - Et puis ensuite il y a la brioche feuilletée
02:27 au jandija. - Bon, écoutez, on va se faire plaisir. - En fait, pour la galette, la France elle
02:34 le vise en deux, vous le savez certainement. Le sud, la brioche, et le nord, la pâte feuilletée. Et
02:40 donc en fait, depuis quelques années, je fais toujours au moins aussi une brioche, mais une
02:44 brioche feuilletée, et qui est souvent garnie cette année de jandija, jandija, c'est noisettes,
02:50 chocolat noir. - Ça donne envie, qu'est-ce que vous en pensez Stéphane Debac ? - Oui, oui, oui,
02:54 complètement. Je suis très classique, très Franjipane, mais bien découvri. - Avec Pierre Armet,
02:59 il faut être audacieux. Et alors Pierre Armet, justement, vous êtes venu aussi avec un très
03:04 beau livre qui s'appelle "Pâtisserie végétale". C'est un livre que vous avez fait avec Linda
03:08 Von Garak, une chef spécialisée justement dans la cuisine végétale. Et vous avez sur la table aussi
03:13 du bureau des macarons, qui sont des macarons faits de manière végétale. Et ce qui est intéressant,
03:18 ce que vous nous expliquez, c'est que le goût est différent, mais il reste excellent en fait.
03:22 - En fait, l'objectif c'était de faire de la pâtisserie végétale, aussi bonne et aussi belle,
03:29 aussi appétissante, que de la pâtisserie classique. Et pour moi, c'était vraiment l'idée de ce livre.
03:35 Le livre, c'est une somme de quatre années de travail pour expérimenter, échanger aussi avec
03:42 Linda sur les techniques, parce qu'elle est beaucoup plus familiale sur les techniques. Et
03:47 puis ensuite de mettre au point des recettes. Et vous avez sur la couverture ma recette préférée
03:56 du livre, qui est la tarte "Jardin secret", qui est framboise, piment d'Espagne,
04:05 citron vert et amandes. - Et vous nous avez dit quoi d'autre ?
04:11 - Citron vert. - Citron vert, ça fait rêver.
04:13 Et alors ce qui est intéressant justement dans la cuisine végétale, ce que vous m'expliquez
04:17 à Antenne, c'est que vous arrivez à avoir des goûts qui ne heurtent pas le palais quand on est
04:24 habitué à une pâtisserie plus traditionnelle. - Ah oui, pour moi c'est vraiment très important,
04:28 c'est de faire des bons gâteaux et des beaux gâteaux. Et aujourd'hui, en permanence dans la
04:36 maison, on propose toujours au moins une pâtisserie végétale pour les gens qui en ont envie. Mais on
04:41 n'en fait pas la promotion de manière outrancière, on le signale par un pictogramme, mais surtout
04:48 c'est un gâteau aussi bon et aussi beau que les autres. - Et c'est important de le dire ça pour
04:54 vous. - Oui, pour moi la pâtisserie végétale ça doit être aussi bon et aussi beau. - Alors le
05:00 grand public qui vous connaît, notamment Pierre Armet pour vos macarons, ce qui fait votre différence
05:03 c'est quand même votre quête incessante de l'excellence, votre passion pour les saveurs,
05:06 les textures et pour aller sourcer les bons produits. C'est ça qui fait une bonne pâtisserie.
05:10 - Alors à l'origine d'une création c'est un produit. Très souvent après, parfois il peut y avoir
05:16 une idée, mais c'est un produit. Par exemple dans les mois à venir il va y avoir plusieurs macarons
05:22 un peu étonnants, notamment un macaron à l'ail noir et vinaigre balsamique. - Ah oui c'est étonnant.
05:27 - C'est assez déroutant mais c'est bon. - Et c'est sucré ? - Bien sûr. Et il y en aura un autre au
05:34 saffran et réglisse. Et là il y a toute la délicatesse, la subtilité du saffran avec la
05:40 touche d'amertume qu'apporte le réglisse. Il y a comme ça des originalités, des créations. - Et
05:48 d'où ça vous vient toutes ces inspirations ? Vous faites des essais ? Comment fonctionnez-vous ?
05:51 - Par exemple, j'ai un exemple précis, ce macaron saffran et réglisse me vient d'une recette de
05:59 risotto. J'ai goûté en Italie chez les amis, chez les frères Alaimo. J'ai goûté un risotto au
06:05 saffran, qui est le risotto à la Milanaise, avec une touche de réglisse dessus. Et aussitôt pour
06:11 moi ça m'a évoqué un macaron. Je suis revenu à Paris, j'ai fait un essai et on va avoir ce macaron
06:17 bientôt en vente. Donc là c'est un plat. - C'est des expériences de goût. - L'ail noir, c'est
06:22 quelqu'un qui m'en avait donné... Je n'y croyais pas trop dans une application sucrée et ça fonctionne
06:29 super bien. C'est doux. On retrouve très peu de l'agressivité de l'ail et on retrouve toute une
06:37 douceur parce que l'ail est fermenté pour devenir ensuite noir. Et c'est génial. - Et alors vos
06:43 pièces, ce qui était étonnant, c'est que vous assemblez vraiment l'art, la tradition et puis le
06:48 goût en fait. Et vous arrivez à faire des choses innovantes en gardant quand même des bases qui
06:53 sont des bases traditionnelles importantes de votre métier. - Alors dans un métier, moi j'ai
06:57 appris mon métier, j'ai appris les classiques. Et après j'ai essayé de les faire évoluer à ma façon.
07:04 Et puis nos successeurs, les jeunes qui aujourd'hui sont en formation, ils feront la même chose. Ils
07:10 vont s'imprégner du classique d'aujourd'hui pour l'amener ailleurs. Parce que le classique, on pense
07:17 souvent que c'est quelque chose de figé. Mais ce n'est pas figé le classique. - Ça se transmet déjà. - Et puis
07:23 ça évolue. La galette aux amandes que vous mangez là, ce n'est pas la même que celle qu'on mangeait
07:29 il y a 25 ou 30 ans. - Oui c'est certain. Et alors justement, est-ce que vous avez des suggestions,
07:33 pour en revenir à ces magnifiques galettes qui sont juste à côté de moi et que je vais goûter
07:38 avec grand plaisir tout à l'heure. Et avec quoi il faut la manger ? C'est quoi ? C'est un cidre ?
07:42 Qu'est-ce que vous conseillez ? - Alors le cidre semble être une boisson assez idéale, pas trop
07:52 alcoolisée. Certains préfèrent aussi des champagnes. Moi je préfère un thé, un thé vert Sencha, ou un thé
08:01 verre au lait gris. - Sans sucre ? - Oui sans sucre. - Comme ça, ça permet d'avoir le goût complet. - Ou des boissons lactées, par exemple
08:10 avec les galettes Hispahan, un latté Hispahan, ça marche formidablement bien. Après, ou de l'eau tout
08:18 simplement. Ou parfois, moi je n'aime pas beaucoup les vins avec les desserts, mais avec la galette
08:26 je ferais une petite exception. - Un petit moelleux ? - Un sauterne, un mont Basillac, ou d'autres vins moelleux, un muscat
08:34 corse, ou un muscat de baume de Vénise, ça peut bien fonctionner avec la douceur de la galette.
08:41 - Alors Stéphane De Back, on a envie de savoir un petit peu si vous avez vous un souvenir marquant à la
08:45 dégustation de cette galette des rois, un souvenir d'enfance par exemple que vous auriez envie de
08:49 partager avec nous, parce que tout à l'heure hors antenne vous parliez justement de votre plaisir à
08:53 trouver la fève quand vous étiez petit, alors on a envie de s'en savoir un peu plus. - Un souvenir
08:58 marquant ? Non, pas nécessairement, non vraiment, j'ai pas de souvenirs particuliers liés à la galette des
09:02 rois, si ce n'est ce rendez-vous annuel en famille, en l'occurrence quand j'étais petit avec ma
09:08 mère, parce que j'ai grandi avec ma mère, donc c'est des souvenirs, oui, des parfums, la frangipane,
09:14 j'ai appris à la faire pour pouvoir en faire chez moi, du coup je fais ma galette. Bon, ça n'a rien à voir
09:20 bien entendu. - Non mais bon, on a envie d'en savoir plus. - Non, c'est très simple, j'essaye de
09:26 pas trop sucrer, il y a un vrai plaisir à faire les choses, j'ai grand plaisir à déguster des
09:32 oeuvres comme celle-ci, qui sont vraiment des oeuvres de Pierre Hermé ou d'autres, c'est assez
09:38 extraordinaire, mais c'est chouette de faire un peu sa galette pour le coup. Moi ce sera plutôt avec
09:45 un café, sans sucre, puisque la galette est souvent quand même assez sucrée, donc l'amertume du café
09:53 contrebalance parfaitement. J'ai un regret, c'est que les fèves, j'ai le sentiment qu'on
09:57 retrouve à l'intérieur, étaient quand même plus kitsch ou plus gracieuses quand j'étais gamin que
10:04 maintenant, où on trouve des espèces de mini croissants, c'est parfois un peu déceptif.
10:10 - Alors justement, vous, vos fèves, Pierre Hermé, c'est pas du tout ça, c'est un trio de fèves colorées
10:14 que vous avez co-réalisées, qui reprennent les illustrations de Giampaolo Pagni, c'est ça ?
10:19 - Oui. - Qui sont dans ces trois galettes là ? - Le travail de Giampaolo Pagni est assez graphique,
10:25 et sa particularité c'est que pour la couleur, à l'intérieur de ses formes, il utilise le tampon.
10:31 Donc le tampon donne une espèce de nuance à la couleur, c'est pas uniforme, c'est assez joli. Et
10:36 ce que je voulais dire aussi sur la galette, c'est que c'est quelque chose de formidable, parce que ça
10:41 permet aux gens de se réunir en début d'année. C'est le partage, on fête la nouvelle année,
10:50 on réunit les collaborateurs autour de la galette, c'est un merveilleux prétexte pour réunir les gens
10:56 qu'on aime, les gens avec lesquels on a envie de partager un moment en début d'année,
11:02 parce que parfois on ne se voit pas durant la fin d'année, et donc on débute l'année avec la galette,
11:10 et en ça la galette est formidable. - Alors il y a autre chose, avant qu'on
11:14 rende l'antenne et qu'on continue ensuite, c'est qu'il y a une sublime petite couronne qui est
11:19 pliable et qui est extensible, je la mets pour ceux qui nous voient sur YouTube, on peut la
11:25 mettre vraiment en grand et extrêmement jolie. Ça c'est aussi fait par une artiste, Pierre Hermé ?
11:30 - Oui, c'est une artiste qui s'appelle Marianne Guely, que je connais depuis fort longtemps,
11:36 et qui travaille le papier et les pliages papier, qui fait des vitrines de quartiers de très belles
11:43 marques en France ou au Japon, et elle est incroyable. - Vous aimez travailler avec des
11:51 artistes pour orner en fait ? - En fait j'aime confronter mon métier à
11:56 d'autres disciplines, ce que j'ai appelé des dialogues, et ça permet de s'enrichir mutuellement,
12:04 d'expérimenter des territoires qu'on ne connaît pas, que ce soit des photographes, des designers,
12:09 des architectes ou des peintres, ou même j'ai fait des dialogues avec des nés aussi,
12:18 ou avec des fleuristes aussi, donc pour moi c'est amener, confronter mon métier à d'autres
12:25 disciplines. - Eh bien écoutez on adore ça, c'est excellent, sur Sud Radio vous l'aurez compris,
12:30 chers auditeurs, on le prouve ce soir en compagnie du haut pâtissier Pierre Hermé et de l'acteur
12:35 éclectique Stéphane Debac, surtout restez là, nous on reviendra tout de suite.
12:38 Sud Radio c'est excellent, Judith Bellaire. - Merci d'avoir choisi Sud Radio c'est excellent,
12:45 et vous êtes ici chez vous avec le chef pâtissier Pierre Hermé et l'acteur Stéphane Debac. Alors
12:50 Stéphane Debac, avant de vous écouter en vrai, on vous écoute en film. - Chers Messieurs,
12:54 bien ensuite à vos exploits de réunir orphelins et troisième âge, j'aimerais vous inviter pour
12:58 l'été, vous ainsi que le personnel et tous vos pensionnaires. J'ai une grande annonce à vous
13:02 faire. - Vous allez enfin me couper les cheveux ? - Non, on part tous en vacances à la mer !
13:06 Stéphane Debac dans le dernier film de Claude Didi junior, Maison de Retraite 2, vous êtes bien sur
13:13 Sud Radio et ce film c'est avec notamment vous Stéphane Debac, Kev Adams, Jean Reynaud,
13:18 Daniel Prévost, c'est une sortie qui est prévue le 14 février, c'est ça le jour de la Saint Valentin.
13:22 - Tout à fait oui, c'est un choix du distributeur probablement d'offrir ce film en cadeau pour la
13:27 Saint Valentin. - D'accord, et alors un petit peu, je fais le pitch un peu pour les auditeurs,
13:32 donc c'est le foyer Lino Vartan qui doit fermer, qui force Milan et les autres résidents à rejoindre
13:36 une maison de retraite dans le sud pour l'été, c'est un enfer lorsque les enfants orphelins et
13:40 les seigneurs se retrouvent en guerre, transformant ce lieu de rêve en un conflit incessant, c'est
13:44 assez drôle. Est-ce que c'est le mélange d'émotions et de dynamique conflictuelle qui fait
13:48 l'aspect humoristique justement ? Parce que c'est pas forcément toujours très drôle cette situation.
13:53 - Oui non non, c'est pas tant le... Non non, c'est pas le... La drôlerie vient vraiment de la
14:00 caractérisation de chaque personnage, c'est-à-dire que ce soit mes pensionnaires à moi, parce que je
14:03 suis... Enfin je joue Claude Masson qui est un directeur de maison de retraite dans le sud,
14:07 donc moi j'ai toute une somme de personnes âgées en charge, et qui va... Cette troupe-là va se
14:13 confronter à l'arrivée donc des pensionnaires de Cave Addams, les petits, les enfants et ces
14:19 personnes âgées à lui. Donc la comédie naît vraiment de cela, de la confrontation et de la
14:24 mésentente des deux. Et l'émotion, non, elle est... Ça c'est la signature qui se poursuit du premier
14:32 maison de retraite dans le second. C'est vraiment cette variation sur l'émotion qui peut se dégager
14:38 de personnes dans ces situations, nos vieux quoi. - Et alors justement c'est aussi le but de cette
14:47 comédie, c'est aussi d'aborder une certaine représentation des maisons de retraite et des
14:52 relations aussi intergénérationnelles, et puis peut-être de dénoncer certaines situations dans
14:56 ces dites maisons ou pas du tout ? - Oui ça peut. - Ça met le doigt sur quelque chose en tout cas.
15:01 - Oui oui, ça mange pas de pain d'en parler, ça c'est sûr. Après dénoncer, en tout cas ça évoque
15:06 le sujet, ça c'est certain. Mais ça reste un film de divertissement, c'est pas un documentaire sur
15:10 maison de retraite. - Non c'est sûr. Le rire il permet d'en dire beaucoup quand même Stéphane
15:13 Debac. - Oui absolument. - Alors pour passer justement à une autre de vos actus, vous êtes
15:20 actuellement dans la série Extra, vous tournez, ou elle est en montage si j'ai bien compris. - Ah oui
15:25 ça c'est une série qui est en montage, qui sortira dans le cours de l'année. - Voilà qui va sortir en 2024.
15:30 Vous jouez un des rôles principaux. Et alors ce que vous me disiez c'est que c'est un engagement
15:34 qui vous plaît Stéphane Debac parce que ça parle de sujets non usuels, donc la sexualité des
15:39 handicapés, la libération de la femme par exemple, l'implosion d'un mariage et la redécouverte
15:43 d'une certaine liberté. On parle des nouvelles libertés du 21e siècle en fait, c'est ça ?
15:49 - Un peu, c'est vraiment l'itinéraire d'un petit couple bourgeois middle class de province qui voit
15:55 sa famille implosée, ce couple d'abord, puis ensuite les répercussions, les enfants, tout ce
16:01 qui va avec hélas. Et c'est surtout l'épanouissement d'une femme qui est jouée par Anne Giroir et de
16:09 mon beau frère dans le film, parce que je joue son mari, qui est jouée par Nicolas Lombreras,
16:14 qui est handicapé. Et donc elle va s'épanouir et trouver, retrouver, puisqu'on avait plutôt une
16:20 sexualité proche du néant, enfin de nos personnages respectifs dans la série, une sexualité avec des
16:27 handicapés. Donc ça, c'est de la comédie, c'est très très drôle, c'est extrêmement bien écrit,
16:33 il y a bien longtemps que je n'avais pas eu entre les mains une qualité de dialogue, de scène
16:37 vraiment écrite aussi, enfin aussi bien écrite, c'est d'ailleurs, il faut les citer, c'est Jonathan
16:42 Hazan et Mathieu Bernard, qui sont co-réalisateurs et co-auteurs de cette série. Ça, j'en suis très
16:47 très fier, parce que tout à coup, voilà, parfois, vous savez, on fait ce métier, alors on traverse
16:52 des rôles, on s'amuse, c'est sympathique, et puis à un moment donné, ça vous tombe dessus,
16:56 on se dit "tiens, là, je suis à un endroit où je suis le vecteur de quelque chose d'important".
17:02 Voilà, donc parler, évoquer les handicapés, leur sexualité, ça m'intéresse, je trouve ça très bien.
17:09 - Comment vous choisissez vos films ? - Je les choisis pas nécessairement.
17:13 - C'est-à-dire ? - Il faut être honnête, c'est-à-dire que j'adore
17:20 mon métier, j'adore faire l'acteur, j'adore travailler, donc parfois, je vais tourner parce
17:26 que le rôle, vraiment, me plaît beaucoup. Parfois, c'est le contexte qui m'intéresse
17:31 plus que le rôle, parfois, ça peut être l'idée de travailler avec un partenaire ou tel ou tel
17:35 réalisateur, mais parfois, le choix peut aussi se résumer à ne pas tourner ou à faire un film.
17:41 Donc là, il faut savoir qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on reste chez soi et on attend le prochain
17:45 train, ou est-ce qu'on y va ? Moi, je pense qu'un acteur, ça doit quand même jouer, ça doit faire
17:48 son métier. - Les comédiens, ils attendent beaucoup, quoi, c'est ça que vous dites.
17:52 - On attend tout le temps, sur un plateau ou chez soi, mais c'est pas grave. Après, il faut
17:56 arriver à... le plus dur, c'est finalement... - Comment gère l'attente, justement, ou l'angoisse
18:00 qu'elle peut générer, parfois, on imagine ? - Moi, j'ai arrêté d'essayer de gérer, parce que si vous
18:04 voulez, à chaque fois que je tourne, j'ai le sentiment que c'est la dernière fois que je vais
18:07 tourner. Et ça fait très longtemps que c'est comme ça. - Donc il faut laisser comme ça, quoi, en fait.
18:11 Ça motive aussi, ce vide derrière, parce que ça donne envie de continuer encore plus, peut-être ?
18:17 - Alors, c'est un peu vertigineux, ça peut l'être, mais j'essaye d'être honnête avec moi-même et
18:22 j'ai conscience qu'on peut être une forme de... c'est un peu un parfum, vous passez, il en reste
18:28 quelque chose dans le couloir, on a envie encore de le sentir, alors on vous rattrape, et puis,
18:33 à un moment donné, on a moins envie. Tout ça est très versatile. - Et alors, votre approche
18:40 pour traiter vos personnages, ça, vous me l'avez confié en rentaine, ça débute toujours par le
18:43 rapport physique avec celui que vous allez interpréter. Donc, vous commencez par intégrer
18:47 physiquement le personnage avant de passer à l'étape psychologique, j'imagine, du coup. - Oui,
18:52 enfin, quand je peux, en tout cas, si c'est possible, oui, j'aime bien, comme je suis pas
18:59 à l'aise avec l'idée de me jouer moi-même, d'être proche de ce que je suis, alors, mon premier
19:04 réflexe, si vous voulez, c'est de trouver la colonne du gars, comment il va marcher, comment
19:09 il va s'asseoir, quelle est son énergie, sa façon de poser le regard, etc. Une fois que j'ai trouvé
19:13 cette espèce d'enveloppe, comme ça, c'est très naturel, c'est pas du tout un processus complexe
19:18 ou cérébral, non, ça me vient assez naturellement, mais une fois que j'ai ça, alors là, je peux
19:24 m'amuser parce que j'ai une enveloppe dans laquelle je peux un peu me cacher. - Qu'est-ce que vous aimez
19:29 le plus comme registre, alors dramatique, comique ? - Sincèrement, je n'ai aucune préférence. - Vous
19:35 aimez jouer, quoi ? - Oui, ce qui m'intéresse, c'est de profiter de mon métier pour visiter l'âme
19:39 humaine et de, quels que soient les rôles ou l'enjeu, c'est d'essayer de faire exister un autre
19:45 que moi, de ne pas être proche de ce que je suis. - Vous aimez assortir de votre quotidien, en fait,
19:52 Stéphane Debac ? - Oui, parce qu'en revanche, sur ma vie, elle est sympa, mais c'est plus intéressant
19:59 d'aller chercher ce qu'on n'est pas ou ce qu'on aimerait être ou ce qu'on sera jamais, c'est ça,
20:05 le métier d'acteur. - Finalement, quand on écoute Stéphane Debac parler acteur ou chef pâtissier,
20:11 on exprime sa créativité ou sa passion à travers son oeuvre, que ce soit soi ou dans la matière,
20:16 comme vous, finalement. Et en fait, le lien comment, c'est peut-être la gourmandise, l'envie de faire ?
20:21 - Je n'ai pas tout à fait compris la question. - C'est-à-dire que dans votre manière d'exprimer,
20:27 en fait, vous avez un lien qui est la créativité, de vous exprimer chacun votre créativité. Donc,
20:32 Stéphane Debac, son instrument, c'est lui-même. Vous, vous le faites avec la matière, mais il y a
20:36 un truc qui vous relie tous les deux, c'est la gourmandise et l'envie de faire, quoi, c'est ça.
20:40 - C'est l'envie de partager aussi. Parce que notre métier, c'est de faire plaisir. Et je crois que
20:45 là aussi, on a un lien, c'est de faire plaisir à ceux qui viennent goûter et Stéphane, peut-être,
20:50 à ceux qui viennent regarder le film. Donc, c'est le rendez-vous. Notre métier, c'est vraiment de
20:57 donner... On dit toujours le salé pour se nourrir et le sucré pour le plaisir. Et donc, c'est vraiment
21:02 donner du plaisir. - C'est comme ça que vous voyez votre métier, Stéphane Debac ?
21:05 - Oui, moi, si c'est un film de cinéma, je suis toujours heureux de faire du cinéma,
21:09 mais pour le plaisir d'aller en salle. Je m'assois, je vais en salle, puis j'écoute, je regarde,
21:15 je regarde les visages, les gens, j'écoute. J'aime beaucoup, beaucoup faire ça, quelle que soit ma
21:20 partition dans le film, du reste, mais j'adore ça. Et en télévision, c'est un peu plus abstrait,
21:25 puisque on n'est pas à côté sur le canapé. - Vous aimez aller dans les salles obscures
21:29 quand il y a un nouveau film pour voir comment le public réagit, c'est ça ?
21:32 - Oui, ça peut m'arriver. Je trouve ça... C'est pas du tout aller prendre la température ou vérifier
21:37 quoi que ce soit, c'est juste... - Recevoir ?
21:38 - Oui, il y a quelque chose, je trouve, je me regarde pas, je me fous...
21:41 - Il y a un rapport avec la scène aussi, parce que vous avez fait du théâtre,
21:43 donc on imagine que c'est cette envie-là aussi de garder le lien avec ce public.
21:46 - Oui, disons que, quel que soit le rôle, moi, ce qui m'intéresse, si vous voulez,
21:51 c'est le dernier maillon, si j'ose dire, l'ultime moment, c'est les gens,
21:57 c'est eux qui reçoivent votre travail. - Bien sûr.
21:59 - Donc quand on fabrique, moi, en tout cas, j'essaie de penser à eux. J'essaie de, par exemple...
22:04 - Quand vous jouez, vous pensez au public ? - Oui, quand on joue,
22:07 on construit un exemple, vous me demandiez quelle était ma préférence, comédie ou drame.
22:11 En réalité, les deux se rejoignent, c'est-à-dire qu'on pense aux gens,
22:13 si on veut les faire rire, alors il faut pas rire à leur place,
22:16 et si on veut les émouvoir, parfois, il faut retenir, parce que notre métier,
22:20 c'est pas ressentir, c'est faire passer, et c'est pas la même chose.
22:24 - Oui, c'est intéressant. - Vous voyez ?
22:26 C'est-à-dire que faire passer une émotion, c'est pas nécessairement la ressentir à bloc.
22:29 C'est pas parce qu'un acteur, dans une scène dramatique, va se déchirer les tripes
22:33 qu'il va émouvoir la salle. En revanche, le travail commence
22:36 quand vous avez l'idée de faire passer ça aux gens.
22:39 - Donc le secret du métier d'acteur, d'un bon acteur, c'est de bien transmettre.
22:43 - Après, chacun fait sa cuisine, c'est un peu comme les chefs.
22:46 Mais oui, je crois, c'est transmettre. - Et pousser ça à son paroxysme, c'est ça.
22:50 - Oui, c'est faire passer. On est juste des passeurs de textes, de pierres, d'émotions,
22:54 mais vraiment, y'a pas d'autre à chercher.
22:59 - Eh bien, Sud Radio, c'est excellent. On revient tout de suite avec l'amoureux des fourneaux,
23:03 le chef Pierre Auger, et l'amoureux de...
23:07 Le chef Pierre Auger, n'importe quoi, le chef Pierre Armé, excusez-moi.
23:10 Et puis l'amoureux de la comédie, Stéphane Debac.
23:13 Non, non, pas du tout. Pardonnez-moi.
23:16 Je l'ai reçu il n'y a pas très très longtemps, c'est pour ça.
23:18 Eh bien, restez surtout avec nous, chers auditeurs.
23:20 Je répète, avec Pierre Armé, on va y arriver.
23:22 Et Stéphane Debac.
23:24 Sud Radio, c'est excellent. Judith Bellert.
23:29 C'est excellent sur Sud Radio, l'émission qui crée le lien,
23:31 même s'il existe déjà, entre mes deux invités de ce soir,
23:36 Pierre Armé et Stéphane Debac, puisque ce sont tous les deux des amoureux de leur métier.
23:40 Alors, Pierre Armé, justement, avec Destination, dont on parlait tout à l'heure,
23:44 c'est un voyage du goût que vous avez créé avec l'artiste plasticien Gianpaolo Pagni.
23:47 Il s'agit donc aussi, alors c'est intéressant, c'est un point de vue,
23:51 de concilier vraiment l'artisanat traditionnel de la pâtisserie avec l'innovation visuelle,
23:55 parce que l'image en pâtisserie, c'est quand même un défi, quoi.
23:58 De faire de la belle image en pâtisserie, on imagine des belles formes,
24:02 mais réussir à créer une pièce d'art, en fait, avec un gâteau, c'est quand même un défi, quoi.
24:08 Moi, je vois ça comme ça.
24:09 Moi, je le vois pas tout à fait comme des pièces d'art,
24:10 je le vois comme rendre appétissants des choses qui sont bonnes.
24:14 D'accord.
24:16 Et donc, mon travail, c'est vraiment de les rendre aussi appétissantes qu'elles sont bonnes.
24:21 D'accord.
24:21 Et donc, parce que bien sûr, quand on achète un gâteau,
24:25 on réagit d'abord avec les yeux, parce que c'est l'attraction première.
24:32 Et puis après, il faut que lorsqu'on le goûte,
24:34 il soit très, très, très bon à la hauteur de l'apparence.
24:38 Bien sûr.
24:39 Et moi, je fais très attention à ne jamais privilégier la forme sur le goût,
24:45 et donc toujours la forme sur le fond, quoi.
24:48 Moi, mon travail porte vraiment sur le goût et sur la précision du goût,
24:56 et sur la manière ensuite de le reproduire chaque jour,
25:00 de la même façon, avec le même goût, la même précision, la même émotion.
25:06 Donc, c'est une histoire d'ingrédients, c'est une histoire de savoir-faire,
25:11 mais c'est aussi une histoire d'émotion quand on fait, quoi.
25:14 Oui, c'est une histoire de précision, de rigueur.
25:17 On dit toujours que le métier de pâtissier est un métier de chimiste.
25:20 Pas tellement de chimiste, mais c'est un métier de précision et d'attention aux détails.
25:25 Et c'est vrai que c'est quelque chose qui fait partie des valeurs de la maison,
25:29 c'est l'attention aux détails, bien sûr, la qualité, la qualité des ingrédients dès la sélection.
25:35 Mais après, c'est... Tout est important, chaque détail est important.
25:39 Et chaque recette a une description très précise quant à la réalisation
25:46 pour justement rendre possible la reproduction au quotidien de chaque geste.
25:51 Les pâtissiers de la maison font ce travail-là chaque jour,
25:55 de reproduire la même recette, la même façon, et du mieux possible.
26:01 Et ils passent beaucoup de temps avec vous, on imagine, du coup,
26:04 pour s'imbiber justement de votre savoir-faire, etc.
26:06 Vous avez un grand chef qui gère tous les autres chefs.
26:09 Comment ça fonctionne chez vous, Pierre Hermann ?
26:10 Alors, il y a d'abord une équipe qui travaille avec moi,
26:13 rapprochée, qui est l'équipe de l'atelier de création.
26:17 Et puis ensuite, il y a une personne qui chapeaute tous les lieux de fabrication en France,
26:25 un directeur de production.
26:27 Et puis ensuite, chaque atelier... On a deux ateliers en France.
26:30 On a la Manufacture en Alsace, dans ma région natale,
26:33 où on fabrique les macarons et les chocolats et les cakes.
26:36 Et puis, la pâtisserie est fabriquée à côté de Paris à Rungis,
26:40 où là, il y a un chef exécutif qui dirige des chefs de poste,
26:44 des pâtissiers, des jeunes pâtissiers en formation, et les apprentis.
26:49 Nous formons aussi beaucoup d'apprentis.
26:51 Je crois qu'on a une douzaine d'apprentis dans nos ateliers,
26:56 parce que ça, c'est la prochaine génération,
26:58 c'est ceux qui vont assurer la continuité du métier et perpétrer le savoir-faire.
27:04 Et alors, dans le cas de ce partenariat créatif avec Jean-Paul Oppany,
27:08 votre processus de création commun, c'était comment ?
27:10 Comment vous avez fonctionné ?
27:11 En fait, il y a eu d'abord une rencontre, des échanges.
27:16 Moi, j'ai apprécié son travail, le travail qu'il fait habituellement.
27:22 Et dans cette collaboration, on a essayé d'intégrer ce travail et ce style
27:30 dans à la fois des emballages, vous avez des exemples là-dessus,
27:36 ensuite sur des produits, comme sur le dessus de la galette,
27:40 ou par exemple sur les bûches de Noël, il y avait une décoration
27:44 qui reprenait des exemples du travail de Jean-Paul O.
27:48 Et puis, on a créé ensemble une pièce d'exception,
27:51 parce que comme le thème, c'était Destination Voyage du Grand,
27:56 nous avons créé une map-monde au sein duquel était enfermé un gâteau,
28:02 et puis plein de petits trésors, tablettes de chocolat, truffes, mendiants,
28:07 enfin, il y avait un vrai scénario.
28:11 On adore.
28:13 Alors justement, Stéphane Debac, vous êtes un comédien polyvalent,
28:16 on l'a dit, c'est un fait.
28:18 Savoir-faire, fusionner les savoir-faire, justement.
28:23 C'est-à-dire que quand on est comédien, on doit pouvoir jouer tous les registres
28:26 et tous les types aussi, parce que le cinéma, la télé, le théâtre,
28:29 vous avez aussi mis en scène, ce n'est pas du tout la même chose.
28:31 Ça, ça ne vous est pas étranger, justement, de fusionner tous ces savoir-faire
28:35 pour réussir à vous exprimer au plus proche de ce que vous avez envie de donner à ce public ?
28:41 Oui, alors la mise en scène, c'était plutôt un...
28:44 c'est vraiment un hasard, un concours de circonstances,
28:46 il y a aussi ça, il y a cette part-là dans ce métier.
28:49 Donc, ce soit la réalisation à une certaine époque ou la mise en scène au théâtre.
28:53 C'est souvent très... c'est lié à des amitiés,
28:57 à l'envie de partager et de travailler ensemble avec des gens
29:03 dont on se sent proche, avec un univers commun ou complémentaire.
29:07 Après, pour autant, je ne me sens pas...
29:10 je ne suis pas un talent protéiforme, je ne chante pas, je ne danse pas, vous voyez, bon...
29:14 D'accord.
29:15 Je ne suis pas un acteur américain, je ne fais pas de cascade, mais... voilà.
29:21 Vous essayez quand même à dire différents types de jeux.
29:24 Et d'ailleurs, vous serez bientôt à l'affiche de Green Panthers,
29:26 c'est un film de Julie Manon.
29:27 On va tourner, oui.
29:28 Oui, vous allez le tourner, j'allais y venir.
29:30 On ne laisse pas tout de suite.
29:31 C'est un film qui sera avec Vincent Elbaz et Milliken,
29:36 c'est un film engagé, écolo et féministe.
29:38 Alors, vous dites que vous ne choisissez pas vos films,
29:41 mais vous faites quand même pas mal de films qui ont du sens,
29:43 si je peux me permettre.
29:44 Stéphane Debecque, vous avez de la chance ?
29:45 Ça, c'est arrivé comme ça, c'est la réalisatrice qui m'a proposé ce rôle.
29:51 Alors, ce n'est pas ce qu'on appelle le bon rôle,
29:54 dans le sens où c'est un rôle plutôt ingrat,
29:58 ou en tout cas, pas très sympa, mais drôle.
30:01 C'est une comédie, et effectivement, qui véhicule un souffle écolo et féministe
30:07 dans son histoire.
30:09 Donc, je suis très heureux de faire ça.
30:11 C'est un luxe, en fait, finalement, de pouvoir faire des films
30:13 qui correspondent aux engagements que vous avez en tant que personne ?
30:17 Quand on est acteur, oui, c'est un luxe,
30:19 puisque j'écris, j'essaie de faire mon film de mon côté,
30:24 mais lorsqu'on n'est qu'acteur, on est tributaire de l'imaginaire
30:27 de celui qui a écrit au départ.
30:29 Donc, il faut bien tomber.
30:31 Là, avec Julie Manonquian, le scénario est fantastique.
30:34 Vous n'avez pas du tout réfléchi, vous avez dit oui tout de suite ?
30:36 Oui, on s'est vus, on a lu, j'ai essayé de lui apporter ma vision du rôle,
30:42 qu'elle a été très cliente, et ça a été très facile.
30:46 Et est-ce que vous considérez comme féministe, vous Stéphane Debecque ?
30:48 Alors, très honnêtement, je ne pense pas qu'un homme puisse être féministe.
30:51 Pourquoi ?
30:52 Je pense que c'est une illusion marketing, et c'est une posture.
30:58 En fait, et pourtant, j'ai longtemps cru, comment dirais-je,
31:03 être féministe, parce que j'ai été élevé par une femme,
31:07 une maman célibataire, que je connais bien, comment dirais-je,
31:11 la trajectoire d'une femme seule avec un enfant,
31:13 parce que je l'ai vécu de l'intérieur, si j'ose dire,
31:15 dans les années 80 en plus, qui ne sont pas les meilleures années pour une mère célibataire,
31:20 parce qu'on s'appelait les filles-mères, etc., c'était un peu dégueulasse.
31:22 Mais je pense que le féminisme est un mouvement de femmes,
31:29 et doit le rester, ceci étant, je pense qu'il doit être rejoint par des hommes.
31:35 Parce que si ça reste un mouvement de femmes, ça ne passera pas.
31:37 Non, et je suis souvent au regret de constater que le discours est un peu unilatéral,
31:42 c'est les femmes qui véhiculent ces idées, mais les hommes n'y prennent jamais part,
31:45 et je pense que c'est un tort, et moi je me sens plutôt concerné,
31:48 parce qu'il n'y a pas de raison, je n'ai pas envie,
31:50 je ne vois pas pourquoi et au nom de quoi on serait sur le côté dans ce débat,
31:57 il n'y a pas de raison, et ce n'est pas facile.
31:59 Pierre Hermé, justement, sur la position des femmes dans votre entreprise,
32:04 c'est un vrai sujet dans toutes les entreprises aujourd'hui,
32:06 de valoriser justement ces personnels féminins, etc.,
32:10 en plus vous c'est plutôt un métier de pâtissier,
32:13 contrairement à ce qu'on pourrait croire, un métier d'homme au départ,
32:15 donc comment ça se passe, et justement, comment vous avez fait l'adaptation,
32:18 parce qu'on imagine que vous en avez plus des femmes peut-être qu'il y a 10 ans,
32:21 n'hésitez pas à répondre.
32:23 Alors dans l'histoire de la maison, il y a toujours eu beaucoup de femmes,
32:27 aujourd'hui par exemple dans le comité de direction, il y a 60% de femmes et 40% d'hommes,
32:33 Ah oui, c'est plus que la parité là.
32:35 Et dans nos ateliers, il y a de plus en plus de femmes,
32:40 là c'est plutôt l'inverse, il y a peut-être 40% de femmes et 60% d'hommes,
32:45 mais c'est beaucoup, et dans nos boutiques et les points de vente,
32:48 il y a bien sûr une majorité de femmes.
32:51 Donc on est une entreprise où il y a beaucoup de femmes.
32:56 Ça c'est une volonté claire de votre part aussi.
32:58 Oui, et puis je crois que c'est d'abord la compétence qui est importante,
33:05 et puis après le genre éventuel.
33:09 Mais pour moi le genre, ce n'est pas un sujet,
33:13 c'est le talent et la compétence qui sont importantes.
33:18 Stéphane Debac, oui, on imagine aussi qu'il y a des situations où les femmes qui sont embauchées le sont,
33:25 parce que ce sont des femmes alors qu'elles n'ont pas forcément les compétences,
33:28 on a entendu des choses comme ça.
33:30 Est-ce que ça arrive sur les films aussi ?
33:32 Oui, ça arrive, peut-être un peu plus en télévision,
33:34 parce qu'on est rentré dans une forme de quota dans le service public,
33:39 où il a fallu engager absolument des réalisatrices.
33:42 Des réalisatrices, non pas pour une quelconque compétence
33:45 ou un désir particulier de raconter telle ou telle histoire,
33:48 mais parce que ce sont des femmes.
33:50 Donc très bien, parfois il faut en passer par là,
33:52 un peu au forceps, si j'ose dire, pour imposer une égalité.
33:55 Mais ceci dit, parfois, des jeunes femmes,
33:59 je pense que c'est contre-productif de mettre en place des gens qui ne sont pas encore prêts.
34:05 Ce n'est pas la meilleure façon de valoriser les femmes et leur travail, en tout cas.
34:09 Ça peut être un peu plus subtil, ça pourrait.
34:13 Mais c'est très dur, on ne fait pas un métier facile et aisant pour les femmes.
34:21 C'est très dur, c'est beaucoup plus dur d'être une actrice qu'un acteur, par exemple.
34:25 Parce qu'on vous laisse moins vieillir.
34:27 Là, j'ai beaucoup de chance, Anne Giroir, on est de la même génération,
34:30 elle joue son mari, je joue ma femme.
34:33 - Elle a beaucoup de chance aussi, c'est ça que vous voulez dire ?
34:36 - Non, ce que je veux dire, c'est qu'on est un couple générationnel,
34:41 mais très souvent, il y a toute une génération d'acteurs encore en place
34:45 qui, je pense, ont le désir de se valoriser eux-mêmes, et non pas leur rôle,
34:49 mais eux, en étant accompagnés de jeunes femmes.
34:54 Et on pousse aussi les actrices à se transformer, à ne pas se laisser vieillir,
34:58 puisqu'on a encore à dire qu'un homme qui vieillit, c'est patiné,
35:01 t'as vu, il a du charme, c'est super.
35:03 Et une femme qui arrive légèrement froissée par le temps, comme peut l'être un homme,
35:08 eh bien on dira "putain, elle a pris cher".
35:10 Donc c'est encore dur, très dur.
35:12 Donc il faut arriver à... il faut écrire plus de rôles pour des femmes de 50, 60,
35:17 et les imposer telles qu'on est, telles que sont les femmes de 50, 60 ans,
35:22 sans botoxer, sans avoir des joues comme des hamsters.
35:24 Je pense que c'est un très mauvais reflet.
35:27 - Oui, et puis surtout quand on est comédienne, si on est trop refaite,
35:30 c'est compliqué pour faire passer l'émotion derrière, on imagine aussi.
35:32 - C'est plus technique après, c'est sûr que oui, probablement.
35:36 - Bon, on espère bien que ça va bouger, en tout cas chez Pierre Hermès,
35:40 elles ont leur belle place, les femmes, et puis vous avez compris, chers auditeurs,
35:43 c'est excellent sur Sud Radio avec Pierre Hermé et Stéphane Debac.
35:46 Vous restez encore un peu avec nous, et puis on vous revient tout de suite, évidemment,
35:49 pour la fin de l'émission.
35:50 Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
35:54 - Bienvenue dans "C'est excellent" sur Sud Radio, si vous nous rejoignez,
35:57 c'est presque la fin de l'émission, mais pas encore, on est avec le haut pâtissier Pierre Hermé
36:01 et l'acteur Stéphane Debac.
36:03 Alors comme on était sur le sujet du féminisme, je suis obligée d'aborder un peu d'actu avec vous, Stéphane Debac,
36:09 et puis messieurs, enfin Pierre Hermé aussi, vous aurez évidemment votre opinion à donner.
36:14 Je paierai à mon rôle de journaliste si je ne vous demandais pas, d'ailleurs, Stéphane Debac,
36:17 ce que vous évoque l'affaire Depardieu et surtout son traitement médiatique.
36:20 - Alors...
36:24 Je pense que...
36:28 si ça doit déboucher, enfin comment dirais-je, si ça doit servir à quelque chose,
36:33 tout ça, eh bien ce serait peut-être à occasionner une espèce d'examen de conscience dans notre métier.
36:41 Puisque des Gérard Depardieu, là on a l'exemple totalement extrême, c'est vraiment le haut de l'iceberg,
36:47 mais il y a plein de petits Gérard Depardieu qui ne sont pas connus.
36:51 - Et qui sévissent encore ?
36:54 - Oui, bien sûr, et c'est le contexte qui influence leur façon d'être.
37:00 C'est-à-dire, c'est pas que je ne veux pas les blâmer, mais c'est que je crois beaucoup en l'éducation artistique chez les acteurs.
37:05 Et moi j'ai eu de la chance quand j'ai démarré, j'ai eu des petits rôles avec Chabrol qui m'invitaient à sa table,
37:11 ensuite j'ai croisé la route, j'ai démarré bien avant avec Philippe Spiterri sur Canal qui a été très élégant aussi.
37:18 Bref, il y a votre éducation personnelle, mais il y a aussi comment tout à coup on vous...
37:24 les gens que vous croisez dans ce métier qui vous forment d'une certaine façon.
37:28 Et que ce soit Gérard Depardieu ou d'autres, c'est des mecs finalement qu'on a mis sous cloche dans cet univers,
37:35 qui est le monde du cinéma, et à qui on a dit "vas-y, il n'y a pas de problème, c'est rien".
37:42 - Donc c'est pas sa faute, c'est ça que vous dites ?
37:44 - Non, je ne dis pas du tout que c'est pas sa faute, je dis juste qu'il faut se regarder en face
37:47 et être conscient que ce métier fabrique ses personnalités, il ne s'arrive pas de nulle part.
37:52 - Donc c'est le monde du cinéma qui a fabriqué Gérard Depardieu ?
37:55 - Si vous voulez, quand tout à coup...
37:57 - C'est le pouvoir, le curseur c'est toujours le même, je pense que c'est le pouvoir.
38:01 Lorsque vous arrivez avec force et pouvoir dans un contexte artistique, un plateau de cinéma par exemple,
38:07 ça veut dire que votre présence seule permet de faire travailler 150 personnes.
38:12 Donc autant vous dire que tout à coup, si vous vous comportez, si vous déplacez,
38:16 si vous décalez un petit peu votre façon d'être, les gens ont tendance à regarder leur pompe,
38:20 parce que c'est aussi une fabrique à la lâcheté.
38:23 Et que les gens vont toujours, souvent en tout cas, privilégier l'oeuvre,
38:27 ce qu'on est en train de fabriquer au détriment des âmes humaines qui entourent la personne qui se comporte mal.
38:31 Et de décennie en décennie, pour lui c'est normal.
38:34 - Ça s'est installé quoi.
38:35 - Ça s'est installé et tout le monde rigole.
38:37 C'est super drôle de glisser la main dans le slip d'une fille.
38:41 Bon bah voilà, donc faut pas chercher.
38:44 Mais Depardieu c'est, comment dirais-je, c'est gargantuesque, c'est à part.
38:48 C'est à part dans le sens où on en parle beaucoup en ce moment.
38:51 Mais il faut pas oublier tous les autres petits...
38:56 les autres enfoirés quoi, qui se comportent encore mal et qu'on a laissé faire.
39:03 J'en ai croisé quelques-uns.
39:05 Et voilà, je pense que c'est vraiment le contexte et les gens autour qui doivent dire stop.
39:09 Alors je vais prendre un exemple peut-être qui n'est pas le meilleur,
39:12 mais c'est vraiment comme un enfant quoi.
39:14 Il n'y a pas de raison, si un enfant vous lui laissez toutes les libertés, etc.
39:17 Et pourtant on parle d'adultes, c'est énorme.
39:19 - On ne lui a pas mis de limite quoi, c'est ça que vous dites.
39:20 - Mais je pense qu'il faut poser des limites à ces gens.
39:22 Et rien n'autorise un artiste à se comporter comme ça.
39:26 Rien du tout. C'est écrit nulle part.
39:28 Il n'y a aucune raison de... parce que tout à coup on représente quelque chose
39:32 où on a une forte notoriété, où qu'on pèse dans l'économie d'un film ou d'une industrie.
39:37 Ça donne lieu à ça.
39:39 Mais le pouvoir, vous savez, je pense qu'il n'y a pas que dans notre métier,
39:43 c'est dans toutes les...
39:45 - C'est vrai dans toutes les couches de la société, dans tous les types de métiers.
39:48 - C'est sans doute vrai aussi dans le milieu médical.
39:51 Peut-être que le grand patron ne se comporte pas super, je ne sais pas.
39:54 - C'est peut-être moins vrai quand même.
39:55 - Je ne sais pas.
39:56 J'ai connu des gens qui ont exercé quasi toute leur vie dans le monde médical.
40:01 Ce n'est pas génial non plus, mais voilà.
40:04 Si ça peut servir à ça, à ce qu'on ose et on ne laisse plus faire, tant mieux.
40:09 - Mais alors justement Pierre Hermé, sur le traitement médiatique de cette affaire,
40:15 ce que Depardieu, on l'a vu faire ce qu'il avait,
40:19 on le juge, en fait, les réseaux et la population le jugent avant que le jugement ait été rendu.
40:26 C'est aussi ce qu'a dit le président Macron.
40:28 Donc ça pose des questions quand même.
40:30 - C'est difficile de répondre à votre question,
40:33 mais je serais comme Stéphane, si ça peut aider à saignir les choses,
40:39 à ce que ça n'existe plus,
40:41 cette histoire à s'améliorer.
40:45 - Mais si je peux me permettre, ce n'est pas tant lui qu'on juge.
40:49 Cette "vindique populaire" à laquelle vous faites référence,
40:53 c'est plutôt son impunité.
40:55 Ce n'est pas exactement la même chose.
40:57 - Vous ne pensez pas qu'il est jugé coupable avant de l'être ?
41:00 Défini par la justice ?
41:02 - Coupable, en tout cas, il n'y a pas de sentence particulière.
41:07 Il n'est pas chassé de chez lui, ça va.
41:11 Il est jugé parce que c'est rendu public,
41:14 et parce qu'il y a ce reportage qui est sorti.
41:16 On le voit, d'ailleurs, ce n'est pas une caméra cachée, ce documentaire.
41:20 Il est conscient, c'est un homme de spectacle.
41:22 Il est microté, il voit la caméra.
41:24 Quand il sort ses trucs, il se doute bien qu'il est filmé.
41:27 On ne peut pas regarder ça en se disant que c'est un moment privé,
41:31 ça n'a rien de privé.
41:33 Après, il ne faut pas tout confondre.
41:36 Même si aujourd'hui ça tombe sous le coup de la loi pénale,
41:40 les paroles dirigées vers quelqu'un, menaces sexuelles, sexistes, etc.,
41:45 c'est pénalement répréhensible depuis 2018, je crois.
41:48 Mais en tout cas, je pense qu'il ne faut pas tout confondre.
41:53 Je ne sais pas quoi vous dire de plus.
41:58 Moi, la seule chose que je vois, c'est que ce qui compte aujourd'hui,
42:02 c'est qu'on ait vraiment une prise de conscience collective dans notre métier.
42:05 Après, les tribunes, c'était pathétique,
42:08 la tribune des 50 mecs qui se rétraquent tous,
42:11 qui vont tous retourner leur veste les uns après les autres.
42:14 En fait, je pense qu'ils ne pensent plus à eux.
42:17 Parce que qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
42:18 Ils ont signé un texte, ils sont habitués à lire des textes.
42:20 Quand ils signent une tribune, tout à coup, pour s'en retirer après,
42:23 parce que, soi-disant, l'initiateur aurait écrit deux pauvres articles dans Causeur,
42:27 ça n'a pas de sens.
42:29 Vous voyez le sujet.
42:30 - Bien sûr.
42:31 On va changer un peu de sujet, messieurs.
42:33 Il nous reste un peu de temps pour parler de vos parcours respectifs.
42:36 On va commencer par vous, Pierre Hermé.
42:38 Vous êtes l'héritier de quatre générations de boulangers, pâtissiers alsaciens.
42:42 Vous avez débuté à 14 ans en tant qu'apprenti.
42:45 Autant dire que votre métier, il était tout tracé,
42:47 mais c'était peut-être pas une évidence.
42:49 Comment vous êtes tombé dedans ? C'était dès l'enfance ?
42:51 - Je pense que c'est mon père qui m'a donné envie de faire ce métier,
42:54 parce qu'il le faisait avec passion, avec plaisir.
42:57 À 9 ans, je savais que je voulais être pâtissier.
43:00 Et puis, j'ai eu la chance de venir à Paris,
43:04 suite à une annonce dans les dernières nouvelles d'Alsace
43:06 comme le Nôtre cherchait des apprentis pâtissiers.
43:09 Et j'ai eu cette chance.
43:10 J'ai été formé dans une maison incroyable.
43:12 - Ah oui, c'est une grande maison.
43:13 - Qui m'a appris ce que c'était que la qualité,
43:16 l'importance de l'attention aux détails,
43:20 l'importance de l'organisation pour produire de la qualité.
43:24 Et puis après, j'ai cherché à...
43:27 J'étais très fortement marqué par cette empreinte de Nôtre.
43:30 Et après, j'ai mis du temps à essayer de trouver ma propre voie,
43:33 ma propre créativité.
43:36 Et ce que j'ai fait au fil des ans...
43:38 J'ai créé cette maison en 1997.
43:41 Donc, ça fait un peu plus de 25 ans.
43:44 Nous avons fêté les 25 ans l'année dernière.
43:48 - Et c'est un énorme succès.
43:50 Est-ce que vous savez pourquoi ça marche autant, Pierre Hermé ?
43:54 Vous avez le secret du succès ?
43:57 - Je pense que c'est d'abord la qualité,
44:00 le goût, l'originalité, la créativité.
44:04 Et puis après, le talent des collaborateurs qui travaillent dans la maison.
44:09 Il y a plus de...
44:11 Si on fait l'addition de tout, il y a plus de 1000 personnes.
44:14 C'est aussi ces talents-là qui font qu'au quotidien,
44:17 ils reçoivent des clients, ils fabriquent des produits,
44:20 ils gèrent l'ensemble.
44:21 - Un vrai capitaine de navire, quoi.
44:23 - Un gros paquebot.
44:25 Et c'était une évidence enfant, parce que vous avez vu votre grand-père
44:28 et que c'est ça que vous avez voulu faire dès votre plus jeune âge.
44:31 - Je ne me suis pas posé de question.
44:33 - C'était tout droit.
44:34 - Je voulais faire de la pâtisserie.
44:36 Et aujourd'hui, c'est toujours la même passion,
44:38 c'est toujours la même envie.
44:39 Je n'ai jamais l'impression de travailler.
44:41 - Quand on voit ce que ça donne, vous bossez bien, en tout cas.
44:45 Stéphane Debac, vous vous débutez très tôt également votre métier à Lyon.
44:49 À l'âge de 16 ans, vous entrez dans votre première compagnie à 18 ans.
44:52 C'est quand la révélation de l'acting ?
44:54 C'est dans l'enfance, en fait ?
44:55 - Oui, ça remonte.
44:57 - Qu'est-ce qui vous a donné envie ?
44:59 - Classique, c'est l'enfance.
45:01 C'est peut-être une forme de réserve au départ,
45:03 ou une difficulté à trouver sa place peut-être à l'école.
45:07 Et puis un jour, une parent d'élève, ça doit être en CM1, CM2, je ne sais plus,
45:11 monte un espèce de club théâtre.
45:13 Voilà, j'y vais.
45:15 Et là, je trouve, comme dirait l'autre, mon endroit.
45:19 C'est-à-dire qu'à cet endroit-là, on me regarde comme si j'étais le premier de la classe.
45:25 Il y a un truc où tout fonctionne.
45:27 Et puis, chemin faisant, j'ai continué à pratiquer le théâtre.
45:33 Et je ne rêvais que de théâtre, d'ailleurs, quand les choses se sont professionnalisées dans mon esprit.
45:37 Et rien ne s'est passé comme je l'imaginais en montant à Paris, après, comme on dit.
45:44 Je n'ai pas du tout... Je me suis vraiment fait un peu du théâtre, mais ça ne s'est pas fait comme ça.
45:49 - Vous êtes content quand même de la route que ça a pris ?
45:52 - Très, très. Sur la vie, non, non. C'est que ça me paraissait totalement inaccessible.
45:56 Le théâtre, c'est très organique.
45:58 Vous prenez un texte, vous pouvez aller au café-théâtre, vous jouez, j'ai démarré comme ça.
46:02 Le cinéma, il faut être engagé.
46:04 Il y a des très grandes figures, ça ne me paraissait pas du tout possible.
46:08 - Comme quoi, vous voyez. - Comme quoi, ça peut donner de l'espoir. Allez-y, les gars.
46:12 - L'un et l'autre, le plus grand plaisir que vous offrent vos métiers respectifs, en un mot, Pierre-Hermé.
46:17 Si vous aviez un mot qui définit le plus grand plaisir que vous offre votre métier.
46:21 - Donner du bonheur et du plaisir à ceux qui viennent vous télécharger.
46:25 - La transmission du bonheur. Et vous, Stéphane Debac ?
46:27 - C'est vraiment le partage. - Le partage.
46:29 - C'est le partage des gens, ce qu'on vous renvoie. - C'est vraiment ce qui vous relie, en fait.
46:34 - Oui, on imprime quelque chose, un instanté. Je trouve ça assez fantastique.
46:40 - De donner de la joie, quoi. - Oui, un souvenir, un vague truc, quelque chose comme ça, mais...
46:45 - Qu'il reste ou pas, mais... Continuez à bosser, il en restera bien quelque chose, j'en sais rien.
46:51 - Pierre-Hermé, ça reste en bouche, vos galettes, en tout cas. Je vais me faire un plaisir de les déguster.
46:56 Désolé, chers auditeurs, je le ferai sans vous. L'équipe de Sud Radio, vous pourrez y goûter aussi.
47:01 - Merci à tous les deux d'être venus par ici. - Merci à vous, merci beaucoup.
47:04 - Merci, merci. Pierre-Hermé, Stéphane Debac. C'était excellent sur Sud Radio, chers auditeurs.
47:09 Alors, tous les points de vente du chef pâtissier Pierre-Hermé, ils sont retrouvés sur son site internet,
47:14 pierrehermé.com. C'est aussi une boutique en ligne, c'est ça ? - Oui, très important, boutique en ligne.
47:20 - Très important. Et puis le livre, attention, "Pâtisserie Végétale", qui est sorti chez Solard.
47:25 Le livre que vous avez fait avec Linda Vongara. Vous pouvez le voir, pour ceux qui ont la vidéo.
47:31 Et puis Stéphane Debac, vous êtes à l'affiche du dernier film de Claudie Dijunior, on l'a dit, "Maison de Retraite 2".
47:36 C'est avec Kev Adams, Jean Reno, Daniel Prévost notamment. Ça sort le 14 février 2024 pour la Saint-Valentin.
47:42 Voilà, un joli petit cadeau pour les amoureux. Et puis merci à tous d'être là au rendez-vous,
47:47 comme chaque dimanche soir. Et on est de retour la semaine prochaine, évidemment.
47:50 Un grand merci à Maxime Senna qui réalise pour vous aujourd'hui. Sans oublier Sud Radio, ses équipes, évidemment.
47:55 Vous pouvez tout réécouter en podcast sur notre site sudradio.fr, la chaîne YouTube de la radio,
48:00 les réseaux sociaux, Deezer, etc. Et puis gros bisous les copains et les copines. À la semaine prochaine. Bye.

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