• il y a 9 mois
DB - 05-03-2024

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Transcription
00:00 [Musique]
00:07 Bonsoir.
00:09 Comment la police avait-elle compris que Maxime Ayrin Pinet ne s'était pas noyé accidentellement au cours d'une baignade au large ?
00:17 C'est très simple. Regardez bien ce qu'il portait sur le bateau.
00:21 Un maillot de bain, des espadrilles, une chemise, une casquette, un foulard.
00:25 La casquette est partie.
00:28 Le foulard aussi.
00:32 Et la chemise.
00:36 Que restent-ils ? Le maillot de bain et les espadrilles.
00:39 Elles seront toujours là quand on retrouvera le corps.
00:42 Avez-vous déjà vu un homme se baigner sans retirer d'abord ses espadrilles ?
00:49 Non, mais non, bien entendu. Surtout s'il s'agit d'un piètre nageur.
00:53 Karine Blanchon avait voulu venger son mari.
00:57 Mais nul n'a le droit de se faire justice soi-même.
01:01 Et c'est pour l'avoir oublié qu'elle est aujourd'hui en prison.
01:05 Son procès s'ouvrira le mois prochain.
01:10 (Musique)
01:34 Les collectionneurs sont des gens étranges.
01:37 Pendant des années, ils rassemblent les objets les plus hétéroclites.
01:41 Des objets qui, pour les autres, n'ont souvent aucune valeur,
01:45 mais qui, à leurs yeux, représentent ce qu'il y a de plus beau au monde.
01:49 Ainsi, ce monsieur. Savez-vous ce qu'il collectionne ?
01:53 Oui, ce sont des boutons. Mais pas n'importe quel bouton.
01:57 Des boutons d'uniforme.
02:00 À vrai dire, il a des raisons de s'y intéresser. Il est militaire.
02:04 Enfin, ancien militaire.
02:06 Colonel à la retraite. Ce qui lui laisse des loisirs.
02:10 Il a pris ses quartiers dans une pension de famille près du Panthéon.
02:19 Les autres pensionnaires sont des étudiants.
02:21 Deux garçons et une jeune fille qui vient d'arriver.
02:24 Le dîner à 7h30.
02:29 Pour le petit-déjeuner, vous me direz ce que vous avez l'habitude de prendre.
02:34 Bonsoir, colonel.
02:36 Bonsoir, mademoiselle honnête.
02:38 Monsieur le genre.
02:41 Colonel, je vous présente notre nouveau pensionnaire, mademoiselle Véronique.
02:45 Étudiante en droit.
02:48 Monsieur.
02:50 Étudiante en droit.
02:52 Quel âge ?
02:54 21 ans.
02:56 Oh, charmante.
02:58 Tout à fait charmante.
03:00 Colonel, si vous voulez, nous allons passer à table.
03:05 A vous le genre, mademoiselle honnête.
03:07 Alors le sergent se dresse devant moi et me dit,
03:19 "Mon colonel, la patrie peut compter sur moi. L'ennemi ne passera pas."
03:24 Je lui donne la canade. Il s'allume.
03:27 Il sort de l'abri avec ses hommes.
03:29 Oui ? Et alors, qu'est-ce qu'il est devenu ?
03:31 Il est mort au champ d'honneur.
03:33 Le pauvre.
03:34 Heureux homme, voulez-vous dire.
03:36 Il avait accompli le sacrifice suprême.
03:38 C'est le sort le plus beau.
03:40 Le plus digne de l'envie.
03:42 Encore une de vos filles plaisanteries, jeune homme.
03:44 Mademoiselle honnête, je prendrai mon café dans le salon.
03:50 Je vous accompagne, colonel.
03:52 Je vais regarder la télévision.
03:55 [Il se passe des choses.]
03:57 [Il se fait un coup de couille.]
04:03 Il est toujours comme ça ?
04:05 Toujours.
04:06 Ça va être bien.
04:08 Attention, c'est le fauteuil du colonel.
04:17 Charmant. La mademoiselle honnête m'avait parlé d'une chose d'ambiance familiale.
04:20 Justement. Le colonel est en retard.
04:22 Justement. Le colonel est en retard.
04:24 Nous formons une grande famille.
04:26 Oui, mais moi je ne suis pas soldat.
04:28 Chut.
04:30 Fixe.
04:32 On fait de l'esprit, jeune homme.
04:34 Excusez-moi, mon colonel.
04:36 Cette fois, ça ira, mais ne recommencez pas.
04:38 Je ne vois le bon à rien.
04:42 Pardon, monsieur l'étudiant.
04:44 Au bousard, vous appelez ça des études.
04:46 Autrefois, les jeunes gens faisaient singire,
04:48 polytechnique, navale.
04:50 Le peloton d'élèves sous offre.
04:52 Cette fois, jeune homme, ça suffit, vous serez puni.
04:54 Mademoiselle honnête,
04:56 veuillez noter que ce garçon fait la vaisselle pendant huit jours.
04:59 Monsieur Tristan, vous avez encore fâché le colonel.
05:01 Cette génération n'a aucun respect.
05:03 On a déplacé la télévision.
05:10 La femme de ménage, sans doute.
05:12 Voilà, allez voir.
05:14 Madame, voulez-vous que j'allume le poste ?
05:17 Pour voir cette élipsie de feuilleton,
05:19 monsieur, merci.
05:21 Et le feuilleton ?
05:46 Je m'en fiche du feuilleton.
05:48 Je voulais simplement le voir filer.
05:50 Vous alors, vous êtes drôlement gonflés.
05:52 C'est vrai, ça.
05:54 Mais on fait à quoi, les garçons ?
05:55 Vous n'allez tout de même pas laisser ce vieux bonhomme faire la loi ?
05:57 C'est un client comme nous, rien de plus.
05:59 C'est vrai, ça.
06:00 Elle a raison.
06:01 Il n'y a aucune raison de se laisser faire.
06:02 Mais allez, réagissez, quoi.
06:04 C'est cela, réagissons.
06:06 Ben oui, mais comment ?
06:10 C'est vrai, ça.
06:11 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
06:13 Ça se prétend des hommes.
06:17 Quelle génération.
06:19 Mais colonel, que faites-vous là ?
06:26 Vous voyez, j'en mets le couvert.
06:28 Mais laissez-soi, voyons, c'est pas un travail pour vous.
06:31 Allez plutôt vous asseoir au salon.
06:33 Mais pourquoi pas ?
06:35 Elle occupe mon fauteuil.
06:38 Mademoiselle Véronique ?
06:40 Oh, quel toupee.
06:42 Désolé, vous, il n'y a plus de jeunesse.
06:44 Ça alors.
06:45 De mon temps, ces choses-là ne se seraient jamais produites.
06:48 Vous avez vu comme elle est habillée ?
06:50 En pantalon du matin au soir.
06:52 Elle boit trois verres de vin à chaque repas.
06:54 Elle fume comme un troupier.
06:56 Et en plus, elle parle politique.
06:59 C'est bien simple, depuis qu'elle est arrivée, c'est l'enfer.
07:03 L'enfer, mademoiselle Odette.
07:06 Oh, pauvre colonel.
07:09 Quelle époque nous vivons.
07:11 Il n'y a plus de morale, hein ?
07:12 Eh non.
07:14 On ne sait même plus à quoi se raccrocher.
07:17 Heureusement, j'ai des boutons.
07:20 Vous avez des boutons ? C'est de la cnée ?
07:22 Non, non, non.
07:23 Non, mes boutons, ma collection.
07:26 Oh, excusez-moi.
07:28 Je vais la contempler.
07:30 Ça me consolera.
07:32 Pauvre colonel.
07:41 [Il se lève et se lève.]
07:44 [Il se lève et se lève.]
07:46 [Il se lève et se lève.]
07:49 [Il se lève et se lève.]
07:52 [Il se lève et se lève.]
07:55 [Il se lève et se lève.]
07:58 [Il se lève et se lève.]
08:01 [Il se lève et se lève.]
08:04 [Il se lève et se lève.]
08:07 [Il se lève et se lève.]
08:10 [Il se lève et se lève.]
08:12 [Il se lève et se lève.]
08:40 Mademoiselle Honnête, je descends acheter un journal de mots croisés.
08:44 Mais pourquoi faire ? Il y en a au salon.
08:46 Elle est en train de les faire.
08:49 Quoi ?
08:50 Ça alors, c'est un peu fort.
08:54 Mademoiselle Véronique, vous êtes assise dans le fauteuil du colonel.
09:03 Mais qu'est-ce que ça peut faire puisqu'il n'est pas là ?
09:05 Mais vous faites ces mots croisés, les mots croisés du colonel.
09:08 M. Christophe, vous savez que le colonel a horreur du bruit.
09:11 Ce n'est pas du bruit, c'est de la musique.
09:14 C'est vrai, ça.
09:15 [Il chante.]
09:17 Mais vous n'avez pas honte. Vous voquez ainsi d'un grand soldat.
09:22 N'exagérons pas, il était dans l'intendance.
09:27 C'est vrai, c'est un colonel de garde-mythe, comme dit mon oncle.
09:30 On fait la guerre dans l'intendance.
09:32 Vos discussions stratégiques, ça ne m'intéresse pas. Je monte dans ma chambre.
09:36 Moi aussi, j'ai du travail.
09:39 C'est vrai, ça. Tiens, je vais faire comme vous.
09:42 [Ils marchent.]
09:46 [Ils marchent.]
09:49 [Ils marchent.]
09:53 [Ils marchent.]
09:56 [Ils marchent.]
09:59 [Ils marchent.]
10:27 Excusez-moi, colonel, je... Votre fauteuil, je ne...
10:31 Ça ne fait rien, mademoiselle Othette. Ne vous dérangez pas.
10:35 Je vais aller faire mes mots croisés dans ma chambre.
10:56 [En chœur ! En chœur !]
10:59 Mon Dieu ! On assassine le colonel !
11:02 Oh ! Dieu soit loué, colonel, vous êtes vivant.
11:06 Mes boutons, mademoiselle Othette, mes boutons !
11:08 Et que se passe-t-il ? Vous voulez de la pommage ?
11:10 Non ! Ma collection, là-haut.
11:13 Disparue.
11:15 Mais... Elle a peut-être glissé.
11:19 [Ils se réveillent.]
11:22 Rien, n'est-ce pas ?
11:43 Bandit ! Assassin ! Misérable !
11:46 C'est vous, hein ? Je vais porter plainte.
11:48 Je vous enverrai en prison ! Aux assises ! Au paille !
11:51 C'est l'un des trois, le coupable.
12:01 Je le sais.
12:03 Bien sûr, l'un des trois jeunes gens avait volé la boîte contenant la collection de boutons.
12:12 Lequel des trois ? Le colonel l'ignorait.
12:15 Mais vous, vous, vous le savez. Vous.
12:17 Bon, voyons. C'est tellement facile.
12:20 Ben, si vous voulez, nous en reparlerons demain.
12:22 À demain. Bonsoir.
12:26 [Musique]

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