• il y a 8 mois
DB - 04-03-2024

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Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Bonsoir.
00:08 Comment l'inspecteur des douanes avait-il compris que Nicole Valabrix l'avait lancée sur une fausse piste ?
00:16 Hein ? Voyons.
00:18 Souvenez-vous de la conversation téléphonique dont nous avons été témoins.
00:24 Où es-tu ?
00:26 [Voix de l'intercom]
00:29 Nicole, dans cinq minutes, j'ai appelé le gendarme de l'intendance.
00:33 Je serai de retour vers 6h avec la marchandise. Tu viens me chercher ?
00:38 Où ça ? Où ça ?
00:42 Ici, voyons, comme d'habitude. Au revoir ce soir.
00:45 Pendant la conversation, un avion a atterri, un autre a décollé.
00:53 Le bruit était caractéristique. C'était de gros avions. Des jets.
01:01 Une caravel, des C8, Boeing. Et maintenant, regardez.
01:09 Des pistes en herbe, pas de balisage, de petits avions de tourisme.
01:16 Aucun avion de transport ne peut atterrir ici.
01:21 [Voix de l'intercom]
01:23 Valabrix avait appelé d'un grand aérodrome ouvert au trafic des longs courriers.
01:35 C'est là qu'il s'était posé à 6h du soir,
01:39 pendant que les deux inspecteurs des douanes l'attendaient à 20 km de là.
01:44 Mais la ruse de sa femme ne servit à rien.
01:47 Elle ne servit à rien. Un culpé de complicité et de recel,
01:50 elle fut arrêtée en même temps que son mari.
01:52 Et l'administration des douanes, contrairement à l'habitude,
01:57 n'accepta aucune transaction.
01:59 [Musique]
02:25 La chasse a toujours joué un grand rôle dans l'histoire galante de notre pays.
02:31 Dès le 16e siècle, le bon roi Henri forçait la charmante Diane d'Audoin en même temps que le serf.
02:39 Et son petit-fils, Louis XIV, ne craignait pas d'emmener la douce mademoiselle de la Vallière dans ses équipages.
02:46 Et c'est au milieu des solderies de corps que l'empereur Napoléon,
02:52 entre deux campagnes militaires, faisait une cour rondement menée à telle ou telle dame de sa suite.
03:01 Plus tard, au 19e siècle, la rumeur publique se gaussait des chasses du président L'Avangeou,
03:09 dont chacun savait qu'elle n'était que prétexte à rencontres galantes.
03:14 Et au 20e siècle, Pierre Moustier Sainte-Marie
03:18 invitait à tirer le perdreau dans sa propriété de Sologne quelques habits,
03:22 dont la jeune et belle Cécile Montolieu, accompagnée de son mari, bien sûr.
03:27 Cher ami, je suis heureux de vous voir, et votre charmante épouse.
03:33 Quelle joie.
03:35 Vous connaissez ma femme?
03:37 Le docteur Jalogne, un des meilleurs fusils de la région.
03:43 Ah, vous me flattez, mon cher Pierre.
03:45 Pas le moins du monde, et vous allez nous le prouver dans un moment.
03:48 Le temps de prendre quelques forces.
03:50 Whisky, monsieur.
03:52 Avec plaisir. Je vous remercie, madame.
03:54 Ainsi donc, vous êtes chasseur.
03:56 Mon Dieu, madame.
03:58 Oui, je vois.
04:00 Mais la chasse est une si bonne occasion de se rencontrer.
04:03 N'est-ce pas?
04:05 N'est-ce pas?
04:11 Votre femme est charmante.
04:13 D'ailleurs, mon mari m'a beaucoup parlé d'elle.
04:16 Vraiment?
04:18 Eh bien, qu'est-ce qu'il se passe par ici?
04:22 Ma parole, vous faites la cour à ma femme, mon cher.
04:25 Nous bavardions, tout simplement.
04:27 Finissez votre verre.
04:29 Les chiens nous attendent.
04:35 Voyons, comment nous répartissons-nous.
04:37 Hélène, puisque tu t'entends si bien avec notre amie,
04:42 vous pourriez faire équipe, tous les deux.
04:45 Grégoire, votre femme, m'accompagnera.
04:47 Et notre bon docteur...
04:49 Pierre, tu ne penses pas.
04:51 Regarde quel couple merveilleux il forme.
04:53 On n'a pas le droit de les séparer.
04:55 Non, pour rien au monde, je n'accepterais de vous arracher votre mari.
04:58 Nous chassons ensemble, mon cher.
05:00 Et moi? Personne ne veut de moi, si je comprends bien.
05:03 Allons, il est dix heures. Les perdaux s'impatientent.
05:06 [Les perdaux s'impatientent.]
05:08 Ça ne va pas si vite!
05:26 Je suis fatiguée.
05:30 Grégoire, arrête!
05:33 Qu'est-ce qu'il y a?
05:35 Je n'en peux plus. Tiens, je te donne mon fusil et je vais vous attendre au coin du feu.
05:38 Et retrouver notre hôte par la même occasion.
05:41 Qu'est-ce que tu dis?
05:43 Tu me prends pour un imbécile?
05:45 C'est une partie de chasse à laquelle tu te mets tant.
05:50 Tu crois que je n'ai pas compris?
05:52 Compris quoi?
05:54 Il ne faut pas me prendre pour un aveugle, ma petite.
05:57 Enfin, Grégoire, de quoi parles-tu?
06:03 Faites-ra plus de moutilles, sainte Marie.
06:05 Je ne vous en tirerai pas si bon compte, ma petite.
06:07 Je m'éloigne.
06:08 Tais-toi!
06:10 Oh!
06:12 Des ennuis?
06:15 Non, ma femme a une poussière dans l'oeil.
06:18 C'est trop désagréable. Montre-moi ça.
06:20 Non, elle est partie. Je ne suis pas venue.
06:22 Très bien. Parfait.
06:24 Fatiguée?
06:27 Un peu, oui.
06:28 Ah! Voilà Hélène.
06:30 Tiens, puis en épouse avec elle.
06:32 Avez-vous fait votre mari?
06:34 Il me suit.
06:36 Tu?
06:42 Je te l'ai dit, je rentre.
06:44 J'espère que je ne vous fais pas fuir.
06:47 Mais non.
06:49 Je suis un peu fatiguée.
06:51 Je vous confie mon mari?
06:52 Oui.
06:53 Tiens.
06:54 Voilà mon mari.
06:56 Oui.
06:59 Votre femme est partie trop tôt.
07:01 Si elle avait attendu une minute de plus...
07:08 Je crois que je vais faire comme elle.
07:10 Je me sens un peu fatigué, moi aussi.
07:12 Nous allons tous rentrer.
07:13 Il est tard et le déjeuner doit être prêt.
07:15 D'accord?
07:16 À votre disposition.
07:17 Ma chère Hélène, j'ai...
07:19 Oh! Regardez!
07:21 (tirs)
07:23 (jappements)
07:25 (tirs)
07:27 (jappements)
07:29 (crissement de pneus)
07:31 Mon Dieu!
07:37 Tu es blessée?
07:39 Oui.
07:45 Mais...
07:48 Oui, mais...
07:51 Pardon?
07:54 Oui.
07:56 Oui, d'accord. Nous vous attendons.
07:58 Qu'est-ce qu'ils ont dit?
08:04 Que voulez-vous qu'ils disent?
08:06 Oh! Quelle horreur!
08:08 Je vous en prie, ma chère.
08:11 Je sais que vous aviez beaucoup d'affection pour mon mari, mais enfin...
08:16 Ça m'embrasse, le gars vous affectait.
08:19 Plus que vous ne le croyez.
08:21 Mais je n'aime pas me donner en spectacle, moi.
08:24 Non, non, merci.
08:26 Et on n'a plus besoin de moi.
08:28 Ils vont faire une enquête?
08:41 Bien sûr.
08:43 Mais à quoi vous tirons-tu?
08:45 Il doit tout de même exister un moyen de savoir qui a tiré, non?
08:50 Dans le cas de blessure par balle, on peut identifier l'arme grâce au projectile.
08:55 Mais les plans d'un fusil de chasse n'ont...
08:58 C'est des fous! Je vous en supplie!
09:00 N'importe lequel d'entre nous peut être l'assassin.
09:05 Grégoire!
09:06 Quoi, Grégoire? Tu as peur des mots?
09:08 Votre mari a été assassiné.
09:10 Il a été assassiné?
09:12 Quoi, Grégoire? Tu as peur des mots?
09:15 Votre mari a raison, madame. Il s'agit d'un meurtre.
09:19 Les faisant voler à 20 mètres au-dessus de nos têtes,
09:22 l'assassin lui a tiré à l'horizontale, droit devant lui.
09:26 Ou devant elle.
09:28 Ce n'est pas moi!
09:31 D'ailleurs, je n'avais plus mon fusil.
09:33 Je te l'avais donné!
09:35 Exact.
09:37 C'est donc l'un de nous trois.
09:41 Tu étais derrière nous. Tu n'as rien vu?
09:44 Non. Je vous tombe le dos.
09:47 Depuis quand étiez-vous au courant de cette liaison entre mon mari et votre femme?
09:55 Non. N'essayez pas de rejeter ça sur moi.
10:00 D'ailleurs, j'étais empêtré de ces deux fusils.
10:02 Même si je l'avais voulu, je n'aurais pu m'en servir.
10:05 Parfaitement. Je ne suis pas chasseur, moi.
10:09 Je n'ai pas vos réflexes quand il s'agit de tirer.
10:12 Voilà qui est clair, mon cher docteur.
10:19 Le meurtrier ne peut être que l'un de nous deux.
10:22 En ce qui me concerne, j'ai visé les faisant et seulement eux.
10:27 Moi aussi.
10:30 Personne ne me croit naturellement.
10:36 Laissons le soin aux gendarmes de savoir qui parmi nous ne dit pas la vérité.
10:42 Il n'y a pas besoin de gendarmes. Je le sais, moi.
10:48 Oui. Le docteur Jalogne savait qui avait tué Pierre Moustier, sainte-marie.
10:57 Et si vous avez Louis Finn, vous le savez.
11:02 Et si vous avez Louis Finn, vous le savez, vous aussi.
11:07 Pourquoi Louis Finn?
11:10 Ah! Eh bien, réfléchissez.
11:13 Et à demain. Bonsoir.
11:16 Bonsoir.
11:19 [Musique]

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