Un Mystère par Jour - 1973 - Série 3 - Episode 04

  • il y a 6 mois
DB - 04-03-2024
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonsoir.
00:11 Vous vous souvenez du petit problème que je vous ai posé hier soir.
00:16 Comment le jeune gendarme avait-il acquis la preuve que le veilleur de nuit avait menti ?
00:24 Rappelez-vous ce que celui-ci avait déclaré.
00:29 Oui et alors ?
00:30 Je sais pas moi. J'ai reçu un grand coup sur la tête.
00:34 Je suis tombé par terre. J'étais grogué.
00:37 Alors là, j'ai eu peur. Ça je reconnais, j'ai eu peur.
00:42 L'autre il était tout près de moi. J'ai cru qu'il allait me tuer. C'était lui au moins.
00:47 Qu'est-ce que vous auriez fait à ma place ?
00:49 J'avais mon revolver à la main. J'ai tiré au jugé.
00:54 Rappelez-vous encore ce détail. La balle tirée par le gros revolver du veilleur de nuit
00:59 était allée se perdre dans un fût de kérosène après avoir traversé la gorge du cambrioleur.
01:04 Si Verdier avait dit vrai, la balle tirée de bas en haut par un homme à terre
01:11 contre son agresseur resté debout n'aurait jamais pu percer le fût de kérosène à 50 cm du sol.
01:19 Non, Verdier avait menti. Il était debout et parfaitement lucide lorsqu'il avait abattu le cambrioleur.
01:25 En réalité, son complice. Un complice de jour en jour plus exigeant et qu'il fallait faire taire pour toujours.
01:35 Leur petit trafic durait depuis des mois.
01:39 Verdier fermait les yeux, l'autre écoulait la marchandise et les deux hommes se partageaient les bénéfices.
01:47 Des bénéfices de plus en plus importants car l'autre voyait les choses en grand.
01:51 Verdier voulu en rester là. C'était un homme qui avait des goûts simples et des besoins modestes.
02:01 En somme, c'est pour rentrer dans le droit chemin qu'il a commis un meurtre.
02:09 C'est curieux tout de même, non ?
02:15 [Musique]
02:41 Et maintenant, transportons-nous à Cormille-les-Thermes.
02:44 Gros bourg de 3000 âmes situé quelque part au sud de la Loire.
02:49 - Salut ! - Salut !
02:55 - Il fait chaud, hein ? - Tant mieux.
02:58 - Qu'est-ce que je te sers ? - Un diabolomante.
03:01 - Tu pourrais pas essayer autre chose une fois ? - Mais pourquoi ? Puisque j'aime ça.
03:07 - J'avais que des clients comme toi pour faire les frais. - Oui. - C'est un homme propre.
03:11 - Ocolas ! - Oh !
03:14 - Force pas trop sur la limonade, hein ? T'en mets toujours trop, hein ?
03:18 - Oh Gaston ! - Oh !
03:21 - Si ça te plaît pas... - Oui, je sais, j'ai qu'à aller ailleurs, tu l'as déjà dit.
03:26 - D'accord. - OK, caractère, je suis là, hein ?
03:29 - Je te laisse.
03:31 - Et voilà !
03:41 - Vé, encore un incendie ! - Tu y vas ? - Faut bien.
03:46 - Personne t'a obligé, non ? - Mais moi, j'ai le sens civique, monsieur.
03:49 Si on ne devait compter que sur des paresseux comme toi...
03:53 - C'est bon, on y va.
03:55 - Ocolas ! - J'arrive ! - Y a le feu quelque part ?
04:14 - Où est l'imprimerie ? - Là-haut, chez Paranque ? - Oui.
04:17 - Mets ton casque ! - Oh merde !
04:20 - Si on tire un barraque en bois comme ça, ça doit bien brûler. - J'en ai peur.
04:22 - Grouille-toi, il faut encore aller chercher les autres. - Allez-y.
04:25 - Mais aujourd'hui, c'est dimanche, personne ne travaille là-haut.
04:47 - Sans quoi il se trompait.
04:49 Bien qu'on soit dimanche, monsieur Rossillon, le comptable de l'imprimerie, était allé travailler.
04:55 Quand les pompiers arrivèrent sur les lieux, ils le découvrirent à moitié asphyxié par la fumée.
05:03 Le visage et les mains couverts de brûlure.
05:06 On le transporta d'urgence à l'hôpital, mais là-haut, on constata que ses blessures n'étaient que superficielles.
05:15 Et dès le lendemain, il pouvait rentrer chez lui.
05:19 Le jeune lieutenant de pompiers vint lui rendre visite et lui a pris l'ampleur des dégâts.
05:25 - Tout ? - Tout.
05:30 - Ah, quel malheur.
05:33 Tout détruit.
05:37 Et par ma faute.
05:41 - Pourquoi par votre faute ? - Si je n'étais pas venu mettre mon travail à jour.
05:45 - Et alors ? Votre bureau est au premier étage et le feu a pris dans la cave.
05:49 - Hum. Justement.
05:52 J'ai besoin d'un dossier qui se trouvait aux archives en bas.
05:56 Alors je suis descendu le chercher. Il n'y a pas de lumière à la cave.
06:01 Oh, probablement un fusible qui avait sauté.
06:04 Au lieu de le changer, j'ai pris une bougie.
06:07 - Ah, je comprends.
06:10 C'est à cause de la bougie. - Oui. Eh oui.
06:13 Le dossier était tout en haut de l'étagère. Alors je suis monté sur un escabeau.
06:17 J'ai levé la bougie à bout de bras pour m'éclairer.
06:20 Au plafond, il y avait des toiles d'araignée.
06:22 Un vrai matelas.
06:24 La flamme de la bougie a dû les toucher.
06:27 Tout s'est enflammé d'un seul coup.
06:29 Alors je suis remonté en courant pour chercher l'extincteur.
06:32 Il était vide.
06:35 Oh oui.
06:38 C'est bien de ma faute.
06:40 Mais non. C'est un accident. Vous ne pouviez pas prévoir.
06:44 Et M. Parenquet ?
06:47 Que va-t-il dire ?
06:50 Son abrimerie, c'était toute sa vie.
06:54 Il va terriblement m'en vouloir.
06:59 Bien sûr que non, je ne lui en veux pas.
07:02 Pauvre garçon, ce n'est pas de sa faute.
07:04 Mais aussi, quelle idée d'aller travailler un dimanche à materne.
07:06 Il va y avoir une enquête ?
07:08 Bien sûr. En tant que lieutenant des pompiers, je dois faire un rapport sur la cause du sinistre.
07:12 Dis, Colas.
07:15 Qu'est-ce que c'est, ça ?
07:17 Il n'est pas bon, ce diabolo.
07:19 Parce que tu appelles ça un diabolo ?
07:21 Tu appelles ça un diabolomante, dis !
07:23 Moi, j'appelle ça de la limonade avec un petit quelque chose dedans.
07:25 Colas, la menthe.
07:27 La menthe, il ne faut pas avoir peur de la verser.
07:29 Et moi, je te dis que trop de menthe, ça énerve.
07:31 Et puis, ça va comme ça. Et si tu n'es pas content, va encore.
07:33 Oui, je sais. J'ai qu'à aller ailleurs. Tu me l'as déjà dit.
07:35 Mais un jour, je le ferai et tu perdras ma clientèle.
07:37 En attendant, change-moi ça.
07:39 Chut.
07:41 C'est un coup dur, l'incendie, hein, M. Paranquet ?
07:46 Ah, ça oui.
07:49 Vous étiez bien assuré, au moins ?
07:51 Justement, non. Ils sont venus ce matin.
07:53 Je croyais que tout était en règle, mais il paraît que non.
07:55 Ils ne vont pas me rembourser grand-chose.
07:57 Mais comment ça s'est fait, ça ?
07:59 Ils m'ont raconté que j'étais un peu déçu.
08:01 Comment ça s'est fait, ça ?
08:03 Ils m'ont raconté toute une salade de sous-estimations,
08:05 de vétustés, de règles proportionnelles,
08:07 je ne sais quoi encore.
08:09 Je n'ai rien compris.
08:11 Les chiffres, moi, ce n'est pas mon fort.
08:13 C'est mon comptable qui s'occupait de tout.
08:15 Ton comptable, Rocion ?
08:17 Et comment il va, au fait, celui-là ?
08:19 Mieux.
08:21 On doit lui enlever ses pansements de main.
08:23 Finalement, il ne se sentira pas trop mal.
08:25 Il a eu de la veine, hein.
08:27 Aussi, quelle idée d'aller travailler un dimanche au matin.
08:29 Il devait rechercher des dossiers pour les montrer à Augustin.
08:31 Quoi, ton fils, là ?
08:33 Celui qui est ingénieur-conseil à Paris ?
08:35 Oui, je lui ai demandé de venir pour examiner avec moi
08:37 la situation de l'imprimerie.
08:39 Eh bien, ce n'est pas la peine qu'il se dérange.
08:41 Il n'y a plus rien à examiner.
08:43 Voilà.
08:45 Merci.
08:47 Alors, ça te va comme ça ?
08:49 Trop de menthe, on ne sent plus la limonade.
08:53 Ah, tu...
08:55 Bon, allez, ça va, ça va, allez.
08:57 Tu ne fais pas cette tête, hein.
08:59 Bon, d'accord, pour l'imprimerie, c'est triste.
09:01 Mais, oh, tu n'es pas sur la paille, non ?
09:03 Un vieux renard comme toi, là, dit
09:05 "Oh, tu dois avoir un beau magot de côté, hein."
09:07 Ah, tu crois ça, toi ?
09:09 Oui.
09:11 Je n'ai pas un sou.
09:13 Allez, ne rigolez pas, monsieur Paranquet, oh.
09:15 Oh, qu'est-ce que tu racontes ?
09:17 Je n'ai pas un sou, je vous dis, rien que des dettes.
09:19 Ah, ça alors.
09:21 Je ne comprends pas. L'imprimerie marchait bien ?
09:23 Oui, elle marchait bien, elle marchait bien.
09:25 Les machines sont vieilles, elles prennent très bon état.
09:27 Enfin, il y a la concurrence.
09:29 Pour avoir des commandes,
09:31 il faut pratiquer les prix les plus bas.
09:33 Non, en réalité, depuis trois ans,
09:35 je perds de l'argent.
09:37 Mais alors, pourquoi tu continuais ?
09:39 Pourquoi je continuais ? Pourquoi je continuais ?
09:41 Parce que je croyais que ça allait s'arranger,
09:43 mais ça va de mal en pire. C'est bien simple.
09:45 J'en dors plus.
09:47 Vous dormez plus ? Ah, ça, c'est grave.
09:49 Ah, plus dormir, oh là là.
09:51 Et c'est pour ça que vous avez demandé à votre fils de venir ?
09:53 Ben oui, il s'y connaît mieux que moi.
09:55 Il m'aurait dit s'il y avait moyen d'arranger la chose.
09:57 Enfin, il aurait vu ça avec Roussillon.
09:59 Depuis trois ans qu'il est chez moi, il a toute ma confiance.
10:01 Oui, mais ça pour un comptable, il vaut mieux.
10:03 Et enfin, comme je vous l'ai dit,
10:05 j'entends rien à l'argent. C'est lui qui s'occupait de tout.
10:07 La paie des ouvriers,
10:09 les factures, les chèques,
10:11 enfin tout, quoi.
10:13 Et c'est bien dommage.
10:15 Pourquoi ? Dommage ?
10:17 Roussillon travaille chez vous depuis trois ans,
10:19 et depuis trois ans, vous perdez de l'argent. Vous ne trouvez pas ça bizarre ?
10:21 Eh oui, ça, c'est vrai, c'est bizarre.
10:23 Ça, oui, bizarre.
10:25 Si vous voulez mon avis, monsieur Parenquet, votre comptable puise dans la caisse.
10:27 Qu'est-ce que vous me racontez, là ?
10:29 Et quand vous lui avez annoncé que votre fils devait venir
10:31 pour vérifier les livres et la comptabilité,
10:33 il s'est affolé. On allait découvrir que depuis trois ans,
10:35 il falsifiait les écritures.
10:37 Alors, il a mis le feu aux archives pour faire disparaître
10:39 toutes les traces de ses détournements.
10:41 Oh, allons, allons, mon vieux, taisez-vous. On n'a pas le droit
10:43 de dire des choses pareilles, voyons.
10:45 Qu'il a volontairement mis le feu à l'imprimerie,
10:47 j'en ai la preuve, monsieur Parenquet.
10:49 Pour un amateur, ce petit lieutenant de pompier
10:55 s'était bien débrouillé.
10:57 Et vous, êtes-vous aussi perspicace que lui ?
10:59 Hein ?
11:01 L'avez-vous relevé, cette preuve ?
11:03 Bon.
11:05 Et de toute manière, nous nous retrouverons mercredi.
11:07 Mais c'est-à-dire l'année prochaine.
11:09 À mercredi, donc,
11:11 et bonne année.
11:13 Bonne année à tous.
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11:43 Merci.

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