Un Mystère par Jour - 1973 - Série 3 - Episode 10

  • il y a 6 mois
DB - 05-03-2024
Transcript
00:00 [Silence]
00:04 [Musique]
00:08 [Silence]
00:13 Bonsoir.
00:14 [Silence]
00:15 Vous vous souvenez-vous de la question que je vous ai posée hier ?
00:19 [Silence]
00:20 Sur quelle preuve le docteur Jodry avait-il pu affirmer que le malheureux Paul Surdon,
00:26 transporté derrière un tracteur, était mort en cours de route,
00:31 et que par conséquent le nommé Francis, conducteur du tracteur et beau-frère de la victime, avait menti ?
00:38 [Silence]
00:40 Nous n'avons pas eu le mauvais goût de vous montrer l'intérieur du tombeau.
00:46 Enfin, tout de même, rappelez-vous.
00:50 Il y a du sang partout si tu veux voir.
00:53 [Silence]
00:54 Ah, parce que tu...
00:56 Ben oui, je le ramène chez lui, je n'allais pas le laisser tout seul là-bas, non ?
00:59 [Silence]
01:10 Ben dis donc, c'est pour moi voir, hein ?
01:13 [Silence]
01:17 Tu seras bon pour laver ta voiture ?
01:19 Oh, ça... ça n'a pas d'importance.
01:23 Or, ce à quoi le beau-frère meurtrier n'avait pas pensé,
01:28 c'est qu'un cadavre, quelles que soient ses blessures, ne saigne pas.
01:33 Dès que le cœur cesse de battre, le sang cesse de couler.
01:37 Et ça, le docteur ne pouvait pas l'ignorer.
01:41 L'avocat de Francis plaida l'homicide involontaire.
01:45 Les jurés se laissèrent convaincre et lui accordèrent le bénéfice des circonstances atténuantes.
01:51 [Silence]
01:54 [Musique]
02:14 Le petit problème policier que je vais maintenant soumettre à l'épreuve de votre perspicacité
02:21 m'a été rapporté par un de mes amis qui en a été le témoin.
02:25 C'était il y a deux ans, pendant les vacances, en septembre, si je me souviens bien.
02:31 Mon ami avait déniché dans un village de montagne, épargné par les touristes, une charmante pension de famille.
02:38 Chambre confortable, cuisine exquise, accueil aimable.
02:42 Chaque client était l'objet d'attention particulière.
02:45 Il est vrai qu'il n'y avait qu'un très petit nombre de clients.
02:49 Trois dans les premiers jours.
02:52 [Musique]
03:02 - Mademoiselle. - Bonjour docteur.
03:05 - Vous avez fait une belle frontale docteur ? - Excellente.
03:09 Je ne suis pas allé bien loin. J'ai passé toute la matinée à faire de la photographie autour de la chapelle Saint-Barnabé.
03:15 La lumière était parfaite, j'en ai profité. Je crois que j'ai réussi quelques bons clichés.
03:20 Quand je pense qu'il y a huit jours que nous sommes ici et nous ne l'avons pas encore visitée.
03:25 - Et elle est jolie cette chapelle ? - Très intéressante.
03:28 Le portail est du 13e siècle, parfaitement conservé.
03:31 - Neuf vies dedans. - Mais l'ensemble de la construction remonte certainement beaucoup plus haut.
03:36 Personnellement je le daterais de la fin du 9e ou du début du 10e siècle.
03:41 Comme vous êtes savant docteur.
03:43 Ce doit être un plaisir de visiter un monument en votre compagnie.
03:47 - Et n'est-ce pas cette fille ? - Mais oui.
03:49 Mais tout le plaisir sera pour moi, je suis à votre disposition.
03:52 Mais je dois vous prévenir, on ne visite pas l'intérieur de la chapelle.
03:56 Le portail est fermé à clés.
03:58 C'est une équipe abandonnée alors.
04:00 - Bonjour docteur. - Ah bonjour Thérèse.
04:02 - Bon appétit. - Merci Thérèse.
04:05 Qu'est-ce que nous avons de bon au menu aujourd'hui ?
04:07 Après vous avez une truite au beurre.
04:09 Mais si vous aimez pas le poisson, je peux vous donner du jambon à la table.
04:12 Non, non, non, non, non, non, non, non. Vive la truite.
04:15 Ensuite vous avez des petites côtelettes d'agneau grillé avec des haricots verts,
04:18 des courgettes au gratin, ce que vous voudrez.
04:20 Et devinez ce qu'il y a au dessert docteur ?
04:22 - Ah euh... - Une mousse au chocolat.
04:24 Mais si vous avez peur pour votre foie, on a quand même fait une tarte aux myrtilles.
04:28 Bravo. Je crois que je prendrai les deux.
04:32 Ah, dites-moi Thérèse. Nous parlions de la chapelle Saint-Barnabé.
04:37 Savez-vous si on peut en visiter l'intérieur ?
04:39 Ah, ça je crois pas. Faudrait se faire donner la clé.
04:42 C'est le curé de Saint-Maximin qui doit l'avoir.
04:44 Il y a une guerre de la messe une fois par mois et encore pas tous les mois.
04:47 Et une fois par an pour la Saint-Barnabé c'est la procession d'Erlick.
04:50 Le reste du temps l'église est fermée.
04:52 - Dommage. - Mais que voulez-vous ?
04:54 Le curé de Saint-Maximin peut faire ce qu'il peut. Il est tout seul le pauvre.
04:56 Il peut pas être partout.
04:58 Je vois que vous attendez un nouveau pensionnaire ?
05:01 Oui. Il est arrivé en voiture au milieu de la nuit.
05:03 Il devait avoir grand surprisé. Il a pas quitté sa chambre de toute la matinée.
05:07 Mais comment est-il ?
05:08 Ah, vous êtes un peu trop curieuse, Mlle Sophie. Vous verrez bien.
05:12 Mesdames, bon appétit.
05:23 Merci, monsieur.
05:25 Je me présente, Jean-Michel Dancour.
05:28 Enchanté.
05:30 Jean-Michel Dancour.
05:32 - Docteur Frédéric Bricotte. - A vos souhaits.
05:35 Excusez-moi, j'ai toujours la manie de plaisanter.
05:39 Mais continuez, je vous en prie.
05:44 Moi aussi j'adore les plaisanteries.
05:46 Surtout les plus courtes.
05:50 Parait que ce sont les meilleures.
05:52 - Combien de sucre, Mlle ? - Un sel.
05:56 Merci beaucoup.
05:58 - Et pour vous ? - Comme vous voudrez.
06:01 Alors comme pour moi, deux sucres.
06:05 - Cigarette, docteur ? - Non merci.
06:13 - Mais si vous voulez un cigare... - Oh non, merci, jamais de cigare.
06:16 C'est trop long à fumer, je n'ai pas la patience.
06:18 Ah, jeunesse. Toujours impatiente.
06:21 Alors qu'elle a tout le temps devant elle.
06:23 Qu'est-ce que je dirais, moi, à mon âge ?
06:25 Eh bien, voyez-vous, je préfère quand même perdre le temps de fumer mon cigare.
06:31 Enfin, si Mlle le permet.
06:33 Non, non, non, non, surtout pas.
06:35 Jamais rien d'autre qu'une allumette.
06:37 A condition qu'elle soit de bois.
06:39 Vous comptez rester longtemps ici ?
06:51 Jusqu'à la fin du mois. Et vous ?
06:54 Je ne sais pas. Ça dépendra. Beaucoup de choses.
06:59 - Vraiment ? - Oui.
07:01 Je vous propose une promenade au clair de lune jusqu'au petit pont sur le torrent.
07:15 Qui m'aime me suive.
07:17 Ce n'est pas la peine de me demander, puisque de toute façon, tu n'en prends qu'à ton idée.
07:21 - On va vous venir avec nous, Mlle ? - Je ne sais pas. Je me sens un peu fatiguée.
07:25 J'espère que vous n'oubliez pas, Mlle, que vous me devez une revanche aux dames.
07:30 C'est vrai. Décidément, je vais rester ici.
07:33 Une partie de dames, à l'heure qu'il est, est exactement l'espoir qui me convient.
07:37 Mais que ça n'empêche pas Sophie d'aller se promener, si c'est la muse.
07:40 - Vous venez, Sophie ? - Pour en tapis de laine. Mes buts sont fraîchis.
07:44 - Au revoir, maintenant. Au revoir, docteur. - Au revoir, mes enfants.
07:49 Qu'est-ce que vous pensez de ce jeune homme, docteur ?
07:52 Que voulez-vous que j'en pense ?
07:54 J'ai l'impression que ma nièce vous plaît beaucoup.
07:57 - Et Mlle Sophie, de son côté ? - Ne m'en parlez pas.
08:00 Il y a à peine 48 heures qu'elle le connaît, et déjà, elle en est folle.
08:03 C'est très ennuyeux, parce qu'après tout, on ne le connaît pas, ce garçon.
08:07 On ne sait pas ce qu'il est, mais ce qu'il fait, dit d'où il vient.
08:11 Comprenez-moi, docteur, ma nièce est majeure, mais tout de même, je ne voudrais pas qu'elle fasse une bêtise.
08:17 Je vous comprends, seulement, voyez-vous, si Mlle Sophie veut faire des bêtises,
08:22 je crois que ni vous, ni moi n'y pouvons rien.
08:26 C'est à vous de jouer.
08:28 - Voilà, je vous donne les blancs. - Oui.
08:31 - Votre effusion, Mlle. - Merci, Thérèse.
08:34 Oh, que je vous dise ! La chapelle Saint-Bernabé qui vous intéresse tellement.
08:41 - Elle a été ouverte tout l'après-midi, si on l'avait su. - Dommage.
08:44 Les Mlles Morelli sont venus faire appel ménage. C'est M. le curé de Saint-Maximin qui leur a demandé.
08:49 - Mais elles ont encore les clés. On pourrait peut-être... - Pas la peine.
08:52 Dimanche prochain, vous pourrez visiter tant que vous voudrez.
08:54 Vous savez, les scouts qui comptent dans les gorges,
08:56 eh bien, il sera le domainier qui viendra dire la messe à Saint-Bernabé.
08:59 C'est pour ça que les Mmes Morelli sont venues donner un coup de balai.
09:02 Parfait. Nous attendrons deux jours.
09:04 Demain, justement, si le temps le permet, j'avais l'intention de faire une excursion jusqu'au rocher du Dian.
09:13 - Voilà, je suis prêt. - Bonne promenade.
09:15 Merci, Thérèse. Pardonnez-moi de vous avoir fait attendre.
09:18 Allez, en route pour le rocher du Diable.
09:20 Mais vous venez pas avec nous?
09:22 Ah, ma vraie! J'aurais bien voulu, mais je viens de me tordre la cheville sur un gros caillou.
09:26 Et je crains de ne pouvoir vous suivre sur les rochers.
09:28 - Mais vous avez mal! - Un peu, oui.
09:30 Mais ce n'est rien. Ça passera.
09:32 Qu'est-ce qu'on peut faire, docteur?
09:34 Ma chère enfant, je vais peut-être beaucoup vous décevoir, mais je ne suis pas docteur en médecine.
09:39 Je croyais.
09:41 Je suis seulement docteur en philologie romane de l'université de Tübingen.
09:45 Je ne connais pas grand-chose aux entorses.
09:47 Mais je suppose qu'un peu de repos, s'il n'y a pas de fracture, est la seule chose à conseiller.
09:52 - Il vaut mieux que je reste ici. - Je reste avec vous.
09:55 Non, je ne veux pas. Je n'accepte pas que vous fassiez le sacrifice d'une belle promenade.
10:00 - Ce n'est pas un sacrifice. - Sophie!
10:02 - Voulez-vous me faire plaisir? - Oui, Jean-Michel.
10:05 Alors, allez faire cette excursion.
10:08 À ce soir.
10:10 À ce soir.
10:14 - Bonsoir. - Alors, bonne promenade?
10:35 - Excellente. - Magnifique.
10:38 Et vous, comment avez-vous passé l'après-midi? Vous n'avez pas eu trop mal au moins.
10:42 Pas trop, à condition de tenir ma jambe allongée.
10:44 Alors, comment va notre invalide?
10:46 - Comme vous veuillez, docteur. - Je vois.
10:49 Espérons que ça ira mieux demain.
10:52 Demain matin, si vous pouvez marcher, vous viendrez avec nous à la messe?
10:56 - À la messe? - Tout près d'ici, à la chapelle Saint-Barnabé.
10:59 C'est une occasion unique de voir l'intérieur.
11:01 N'est-ce pas, docteur, que ça en vaut la peine?
11:03 Absolument.
11:05 Je suis sincèrement désolé, mais je ne pourrai pas vous accompagner demain matin.
11:09 Je comptais vous faire mes adieux ce soir après le dîner.
11:11 Il faut absolument que je sois à Paris demain. Je roulerai toute la nuit.
11:15 Vous n'y pensez pas. Avec votre jambe, ce serait de la folie.
11:18 Tant pis.
11:20 Vous nous excuserez si on apporte un bon service, mais on a eu la visite des gendarmes.
11:24 - Des gendarmes? - Des gendarmes? Pourquoi faire?
11:27 Vous ne devineriez jamais. On a volé le trésor de Saint-Barnabé.
11:30 - Qu'est-ce que vous dites? - Oui, docteur.
11:33 Un ciboire tout en or massif. Très ancien, à ce qui paraît.
11:36 - Ce n'est pas possible. - Il faut croire que si.
11:38 Ce soir, vers les 6 heures, quand les demoiselles Novelis sont arrivées pour mettre des fleurs à l'hôtel de la Sainte Vierge,
11:42 elles ont trouvé le tabernacle ouvert. Tout ce qui était dedans avait disparu.
11:45 Mais hier, lorsqu'elles avaient balayé l'église...
11:48 Si la porte du tabernacle avait été ouverte, elles s'en seraient bien rendues compte, tout de même.
11:52 Alors donc, le vol aurait eu lieu aujourd'hui.
11:55 C'est ce que disent les gendarmes.
11:57 Ils nous ont demandé si on avait vu quelqu'un passer.
12:00 Mais on n'a vu passer personne.
12:02 Dites-moi, où avez-vous mis...
12:19 - Quoi? - Vous savez bien.
12:23 Le ciboire.
12:25 - Je ne vous permets pas! - Parlez-moi le fond, on va nous entendre.
12:28 Non, ce n'est rien.
12:30 Vous ne voudriez pas faire de la peine à Sophie, je pense.
12:33 Dites-moi où vous avez caché le ciboire,
12:36 et je me charge de le restituer sans que personne n'en sache rien.
12:40 - Comment voulez-vous? - Vous préfériez peut-être...
12:44 partir d'ici entre deux gendarmes.
12:47 - Vous n'avez aucune preuve. - Non, c'est vrai.
12:51 Mais je commence à comprendre pourquoi vous avez fait ça.
12:54 Je me demande pourquoi ce soir vous avez brusquement décidé de partir.
12:58 Je sais pourquoi vous avez prétexté une cheville foulée,
13:01 pour ne pas nous accompagner en promenade.
13:04 Vous aviez besoin de votre après-midi pour cambrioler la chapelle.
13:08 Vous pensez ce que vous voulez? Je me suis vraiment foulé la cheville?
13:14 Eh bien, voyez-vous, moi...
13:17 je suis sûr du contraire.
13:22 Le jeune homme fut bien obligé d'admettre qu'il avait menti.
13:26 Il ne s'était pas foulé la cheville.
13:29 Et de fil en aiguille, il dut avouer au Dr Breitkopf...
13:33 qu'il faisait partie d'une bonde qui écumait les églises de campagne...
13:37 au profit d'un antiquaire sans scrupules.
13:40 Peut-être avez-vous remarqué sur quelle preuve...
13:44 le docteur pouvait s'appuyer pour affirmer...
13:47 que Jean-Michel ne s'était jamais foulé la cheville.
13:51 C'est un petit problème d'observation...
13:54 que je vous livre jusqu'à demain.
13:57 A demain, bonsoir.
14:00 Sous-titrage: difuze
14:03 ...

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