Un Mystère par Jour - 1970 - Série 1 - Episode 04

  • il y a 7 mois
DB - 29-02-2024
Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Bonsoir.
00:15 Et avant toute chose, voici la conclusion de l'affaire dont je vous ai parlé hier.
00:21 Le cambrioleur de l'entreprise Charles Cisco.
00:24 Les 4 millions de la paie, envolés.
00:28 Jacques Normier, le petit jacot, avait découvert le vol.
00:32 L'inspecteur décida de reconstituer ses faits et gestes.
00:36 Tout s'était passé dans l'obscurité, on commença donc par lui bander les yeux.
00:41 Il s'était rendu directement à la comptabilité.
00:51 Là, il avait entendu du bruit dans la pièce voisine.
00:55 Puis des pas et le claquement de la porte d'entrée.
00:59 Pris de peur, il avait téléphoné à M. Cisco, à Raoul Lindry et enfin à la gendarmerie.
01:05 Voilà.
01:13 Comment aurait-il pu, dans l'obscurité absolue, composer sans se tromper, 3 numéros ?
01:20 Essayez de le faire.
01:22 Éteignez la lumière, prenez votre téléphone.
01:25 Difficile, n'est-ce pas ?
01:27 Impossible sans un grand entraînement.
01:30 Jacques avait menti.
01:33 En réalité, il avait volé l'argent.
01:36 Avant de quitter le bureau, avant que la pendule ne déclenche le mécanisme du système d'alerte.
01:41 Il avait aussi dérobé les livres comptables, à tout hasard, pour garer les soupçons.
01:50 Au lieu des 4 millions escomptés, l'aventure lui rapporta 3 ans de prison ferme.
01:55 Et maintenant, nous voyons...
02:02 Ah, ah oui, celui-là.
02:07 Ah, en voilà un qui va faire plaisir aux dames.
02:10 La robe de mariée.
02:12 Ça se passe en 1935.
02:16 Maurice Chevalier triomphe dans son répertoire.
02:20 Elle avait de tout petits petons, Valentin.
02:24 On danse la koukaracha.
02:27 La koukaracha, koukaracha.
02:29 Oui, je ne vous garantis pas l'air.
02:31 Paul Baudecroux vient d'inventer le rouge baiser.
02:34 Et les femmes sont blondes.
02:37 Les cheveux décolorés à l'eau oxygénée.
02:40 Les jupes sont longues, les manteaux ajustés.
02:45 Les épaules tombantes et la poitrine plate.
02:49 Ceux qui font la mode se nomment Lucien Lelon,
02:54 Jeanne Lanvin, Paquin, Chanel.
02:58 Mais oui, déjà.
03:00 Et parmi les grands de la haute couture parisienne,
03:02 celui que nous appellerons Jacques Marquis présente sa collection.
03:07 Ce 19 juin, justement, le grand salon est comble.
03:11 Toutes les femmes élégantes de Paris se doivent d'être là.
03:16 Mais indifférents aux applaudissements, aux murmures flatteurs,
03:21 Jacques Marquis, le maître, s'est enfermé dans son studio.
03:27 Il prépare déjà les modèles de la saison prochaine.
03:30 Allez.
03:32 Numéro 104.
03:36 Ensemble du soir de Mousseline Cacao,
03:38 prenez ton sur ton, pailleté or.
03:41 Oh là là, visez-moi un peu la quincaillerie.
03:43 Solange, Solange, fermez la porte et venez m'aider.
03:46 Lola.
03:48 Oui, Maude.
03:49 Planchapin.
03:50 Qu'est-ce qu'elle fait, ça va être à elle.
03:52 Celle-là.
03:53 Le jour où elle ne se fera pas attendre.
03:54 Ne bougez pas, Lola.
03:56 Allez.
03:58 Solange, les épaules.
03:59 Je vais en chercher.
04:02 Numéro 103.
04:04 Tout s'est bien passé.
04:06 Il ne reste plus que la robe de mariée.
04:08 Enfin, où est Maude ?
04:10 Elle va être en retard.
04:12 Mon Dieu, qu'est-ce que c'est ?
04:16 Maude, on a assassiné Maude.
04:19 Maude, là.
04:22 Dans la penderie.
04:25 Mademoiselle Florence annonça qu'un incident sans gravité
04:27 venait de se produire et qu'à son grand regret,
04:30 la robe de mariée, clou de la collection,
04:33 ne pourrait pas être présentée ce jour-là.
04:35 Par contre, Madame Berthe appelait la police.
04:38 Le commissariat était à deux pas.
04:42 Et quelques instants plus tard,
04:44 le commissaire du huitième arrondissement était là,
04:46 accompagné d'un médecin.
04:48 Celui-ci ne put que constater le décès.
04:51 En écartant les dentelles de la robe de mariée,
04:55 il découvrit la tête d'une longue épingle à chapeau
04:58 enfoncée sous le sein gauche de Maude.
05:01 L'épingle avait traversé le coeur
05:04 et la mort avait été presque instantanée.
05:07 Allons, Mesdames, écartez-vous, voyons faciliter.
05:17 Oh, mon Dieu, qu'est-ce qu'il y a, Madame Berthe ?
05:30 Mais, Monsieur Marquis, on ne l'a pas prévenu.
05:32 Où est-il ?
05:33 Il est là-haut depuis ce matin. Il travaille.
05:36 Monsieur le commissaire !
05:45 Monsieur le commissaire, venez par ici, allez.
05:47 Monsieur Marquis, vous êtes là ?
06:00 C'est moi, Monsieur Marquis.
06:02 Je vous en prie, ouvrez, c'est important.
06:04 Mille fois, j'ai dit mille fois, quand je travaille,
06:07 j'interdis qu'on me dérange.
06:10 Oh, cher commissaire, vous ici, quelle joie !
06:13 Mais pourquoi ne m'a-t-on pas prévenu tout de suite ?
06:15 Mon pauvre ami, je crains que ma visite...
06:19 Mademoiselle Maude.
06:21 Maude ? Mais qu'a-t-elle fait, Maude ?
06:23 Elle est morte.
06:25 Oh, c'est une plaisanterie.
06:27 Et là, sont-les assassinés.
06:30 Assassinés ?
06:33 Maude ?
06:36 Dessale, vite, dessale !
06:45 Oh, mon Dieu, qu'est-ce qui m'arrive ?
06:48 Maude assassinée.
06:51 Maude, pour moi, c'était...
06:57 Oh, vous ne pouvez pas comprendre.
06:59 Oh, personne ne peut comprendre.
07:02 Mais si je tenais l'assassin, je...
07:05 Je ne sais pas ce que je lui ferais, je...
07:08 Maude assassinée,
07:11 ici, dans la réserve en dessous,
07:13 et je n'ai rien entendu, je n'ai rien vu, je...
07:15 Oh, non.
07:17 Oh, non, je vous en prie.
07:19 Laissez-moi souffrir.
07:24 J'ai besoin d'être seul.
07:26 J'ai besoin d'être seul.
07:29 Vous ne pouvez pas comprendre.
07:33 Eh bien.
07:43 Il faudrait que je puisse interroger les témoins.
07:46 Y a-t-il un endroit où...
07:48 Oui, venez dans le salon, vous y serez plus tranquille, commissaire.
07:51 Par ici. Prenons l'escalier, ce sera plus direct.
07:54 Pardon.
07:56 Suivez-moi. Oui, très bien.
07:59 C'est un vrai labyrinthe, ici, hein.
08:01 Non, ce n'est pas si compliqué que ça.
08:03 Attention à la marche.
08:05 Oui, merci, oui.
08:07 Vous allez comprendre.
08:10 Vous voyez,
08:14 ici, ça donne sur la porte de la réserve
08:18 où cette pauvre petite a été assassinée.
08:21 Et par ici, c'est le salon de présentation.
08:23 Ah, bien, bien, pardon.
08:25 Attendez-nous.
08:28 Laissez-nous, je vous prie.
08:32 Par ici.
08:34 Mademoiselle, laissez-nous aussi, s'il vous plaît.
08:39 Ah, pauvre Jacques.
08:41 C'est un être tellement sensible, n'est-ce pas ?
08:44 Un artiste.
08:46 Asseyez-vous, commissaire.
08:48 Il va falloir mettre de l'ordre pour recevoir les journalistes.
08:54 Je suppose qu'il y aura des photographes.
08:57 C'est probable.
08:59 Quel scandale cela va faire, mon Dieu.
09:01 Pouvez-vous me parler de la victime ?
09:06 Ce serait difficile.
09:08 Je suis première vendeuse et directrice du salon.
09:10 Je n'ai affaire qu'à M. Marquis lui-même.
09:12 J'ignore tout de l'atelier.
09:14 Oui, l'atelier, d'accord, mais enfin, les mannequins.
09:17 Pour moi, c'est la même chose.
09:19 Vous devriez parler à Mme Berthe, la première.
09:23 Où étiez-vous au moment du drame ?
09:29 Mais ici, naturellement.
09:32 Je présentais la collection, je n'ai pas quitté le salon.
09:35 Je vous remercie.
09:37 Vous devez avoir l'obligence d'appeler Mme Berthe.
09:40 Certainement.
09:43 Mme Berthe ?
09:45 Vous savez donc que le commissaire vous demande.
09:50 Asseyez-vous, madame.
09:58 Merci, M. le commissaire.
10:00 Quelle histoire !
10:08 J'en suis encore toute étonnée.
10:10 Or, cette pauvre fille.
10:12 Juste le jour où elle venait de se fiancer.
10:15 Ah, elle était fiancée.
10:17 Elle nous l'a annoncé à midi.
10:19 Elle devait épouser M. Georges.
10:21 Les sucreries du Nord.
10:24 Enfin, le fils, celui qui fait des courses en automobile.
10:27 Ça a été une fameuse surprise, on ne s'y attendait pas.
10:32 Parce que M. Georges,
10:34 il était plutôt avec Lola que...
10:36 Lola, c'est la fille de M. Georges.
10:39 Lola, c'est la fille de M. Georges.
10:41 Vous voyez ce que je veux dire ?
10:43 On les voyait tout le temps ensemble.
10:45 Jusqu'à ce qu'ils fassent la connaissance de Maud,
10:47 il y a 5 à 6 semaines.
10:49 Juste avant la collection.
10:51 Cette jeune fille, Maud,
10:56 elle était d'origine anglaise ?
10:58 Maud ? Pensez-vous.
11:00 Son vrai nom, c'est Henriette Robin.
11:02 Elle est née dans le 18e.
11:04 Mais quel genre de personne était-ce ?
11:08 Je me sens ennuie de dire du mal d'elle après ce qui s'est passé.
11:11 Mais franchement, M. le commissaire,
11:14 c'était une emmerdeuse.
11:16 Elle se croyait tout permis,
11:18 parce qu'elle avait ses petites entrées chez le patron.
11:20 Pourtant, quand il l'a connue, elle était d'actilo.
11:23 Et le jour où il l'a vue, il a eu le coup de foudre.
11:26 Pas pour elle, bien sûr, mais pour sa silhouette.
11:29 Mince, pas de seins, pas de fesses, blonde.
11:32 Remarquez, c'est une fausse blonde. Mais enfin.
11:35 Il a tout appris.
11:37 A marcher, à s'asseoir, tout.
11:39 C'est vraiment lui qui l'a fabriquée.
11:41 Et donc, on ne l'aimait pas.
11:44 Non, pas beaucoup.
11:46 Demandez à la petite Solange, vous verrez.
11:49 Maud voulait la faire renvoyer.
11:51 Parce que l'autre jour, en faisant un point à sa robe,
11:54 Solange l'a piqué à l'épaule, comme si elle l'avait fait exprès.
11:57 Cette petite pièce-là, qui sert de penderie...
12:01 Ah, la réserve ?
12:03 Oui, on appelle ça justement la réserve à cause des placards.
12:06 Parce qu'on y range un peu de tout.
12:08 Des robes, des tissus, des cartons.
12:10 Mais qui est allé cet après-midi ?
12:13 Dans la réserve ?
12:15 Eh bien, moi, oui, j'avais besoin d'un morceau de tulle.
12:19 Maud y était, justement.
12:21 Elle rectifiait son maquillage devant la glace.
12:24 Et qui d'autre ?
12:26 Euh... Lola. Lola est allée aux toilettes.
12:30 À quel moment ?
12:32 Oh, ça, vous savez, un jour de présentation.
12:35 Je n'ai pas le temps de m'occuper de ces choses-là.
12:37 Et...
12:39 À part Lola ?
12:42 Solange. Solange, deux fois.
12:45 Une fois pour aller chercher une bobine de fil,
12:47 et ensuite pour aller prendre des épingles.
12:50 Parfaitement. C'est bien fait pour elle.
12:53 Ça prouve qu'il y a une justice.
12:55 Pourquoi dites-vous ça ?
12:56 Elle était trop méchante. Et jusqu'au bout.
12:59 Tenez, je suis sûre qu'elle l'a fait exprès.
13:01 Quoi donc ?
13:02 De se suicider un jour de collection.
13:04 C'était pour embêter tout le monde.
13:06 Évidemment, c'est une théorie.
13:10 Dites-moi, mon petit,
13:12 vous êtes allée dans la réserve cet après-midi ?
13:15 Oui.
13:16 Deux fois ?
13:17 Oui.
13:19 Oh, puis je vais mieux vous dire la vérité.
13:22 En réalité, je suis allée au lavabo.
13:25 La dernière fois, c'était pendant l'essayage de la robe du soir de Lola.
13:30 J'ai dit que j'allais chercher des épingles, mais c'était pas vrai.
13:33 Ah non ?
13:34 Non. C'était pour faire pipi.
13:37 Mais ça agace Mme Baird, alors.
13:40 Le commissaire en savait assez pour dire avec certitude qui avait tué Maud.
13:48 Et vous ?
13:50 C'est un problème très simple que je vous ai posé là.
13:54 Et je suis certain que vous aussi, vous connaissez la solution.
13:58 Si vous voulez bien, nous en reparlerons demain.
14:02 À demain. Bonne soirée.
14:04 [musique]

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