Manon Aubry, eurodéputée et tête de liste de LFI aux Européennes répond aux questions de Romain Desarbres au sujet de l'État de droit, de la crise agricole et de la politique économique du gouvernement, sur fond de campagne électorale pour le Parlement européen.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
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00:00 - Europ1, 7h, 9h. - Lionel Gougelot.
00:03 - 8h13 sur Europ1, Romain Desarbres reçoit Manon Aubry, députée au Parlement européen et tête de liste La France Insoumise aux élections européennes.
00:11 [Musique]
00:15 - Bonjour Manon Aubry. - Bonjour Romain Desarbres.
00:17 - Vous êtes l'invité de la grande interview ce matin sur CNews Europ1, tête de liste La France Insoumise aux européennes et eurodéputée.
00:25 Merci d'être avec nous ce matin. Je voulais vous entendre déjà avant de parler économie et agriculture, je voulais vous entendre sur ce qui s'est passé hier soir.
00:33 L'imam Majoub Majoubi, tunisien, qui a tenu des propos anti-français et qui a tenu des propos encourageant les discriminations à l'égard des femmes,
00:41 les tensions avec la communauté juive et la radicalisation djihadiste a été expulsé hier soir vers son pays, la Tunisie, 12h seulement après son arrestation.
00:51 Est-ce que vous êtes satisfaite ?
00:53 Sur le fond, j'ai absolument aucun point d'accord avec cet imam, j'ai jamais défendu les intégristes religieux, c'est pas aujourd'hui que je vais commencer,
01:02 quelle que soit la religion, maintenant il y a un état de droit à respecter dans notre pays.
01:08 - Il a été sans... Le droit a été respecté ? - Vraisemblablement, le contradictoire n'a pas été respecté, c'est-à-dire que, comme dans toute procédure judiciaire,
01:17 vous entendez la personne qui est mise en cause, c'est le cadre normal de l'état de droit et ça ne présage pas du fait qu'à la fin la personne soit expulsée ou non,
01:26 c'est juste un cadre qui s'appelle l'état de droit et vous savez, Gérard Darmanin est assez coutumier des coups de communication où il annonce des choses
01:35 et après ça ne tient pas en procédure administrative, on se souvient qu'il avait annoncé de manière tonitruante la dissolution des soulèvements de la terre
01:42 et qu'ensuite ça avait été cassé en justice parce que, précisément, ça n'avait pas respecté les règles de l'état de droit.
01:48 J'y suis personnellement très attachée, je pense que c'est la garantie du fonctionnement de notre République.
01:53 - Tout le monde est attaché à l'état de droit. Mais est-ce que vous n'avez pas été choqué quand vous avez entendu les propos tenus par cet individu ?
01:58 - Bien sûr que j'ai été choqué. - Est-ce que vous trouvez qu'il a sa place en France ?
02:01 - Ça, ce serait à la justice d'en décider. Mais en tout cas, ces propos-là n'ont pas leur place en France.
02:08 - Oui, mais cet individu qui les tient, est-ce qu'il a sa place en France ? On a le choix puisqu'il n'est pas français.
02:12 - Mais vous savez, le droit permet déjà d'expulser des gens quand ils sont des menaces, des dangers graves pour l'ordre public.
02:20 Le droit est d'ailleurs qui préexiste bien avant la loi immigration.
02:25 Mais maintenant, il ne faut pas être dupe de l'opération de communication qui a fait Gérard Darmanin
02:30 où il prend un fait divers et il en fait une énorme opération.
02:34 Moi, ce que je souhaite, c'est qu'en effet, ces propos ne soient pas tenus par des imams et par qui que ce soit d'ailleurs,
02:40 que l'on respecte les procédures de l'État de droit dans notre pays
02:44 et que l'on puisse garantir le bon fonctionnement de notre démocratie, tout simplement.
02:48 - Manon Aubry, au sujet de l'immigration, dans le magazine Paris Match, Bruno Retailleau formule la proposition d'un référendum avec révision constitutionnelle.
02:57 - C'est pas la première fois qu'il le fait. - Effectivement.
02:59 Est-ce qu'il faut demander leur avis aux Français sur ce sujet, l'immigration ?
03:03 - Ou est-ce qu'il faut avoir peur de la démocratie ?
03:06 - J'ai jamais peur de la démocratie et on y reviendra après.
03:09 Je pense qu'il y a un sujet qui mérite la démocratie et le vote des Français,
03:14 qui est l'imposition scandaleuse d'un nouveau pacte d'austérité et de coupe sans précédent dans les services publics.
03:21 On y reviendra.
03:22 Mais je vois bien ce que font la droite et l'extrême droite qui agitent sans cesse le sujet migratoire du matin au soir.
03:31 On vient d'avoir une nouvelle loi immigration qui a été passée avec les voix de la droite et de l'extrême droite,
03:37 qui fait suite à... Il y a eu une loi immigration à peu près tous les ans sur les 20 dernières années, depuis que je suis née.
03:44 J'ai vu assister à une loi immigration qui n'a souvent d'ailleurs pas changé grand-chose dans le pays.
03:50 Mais quand les prix explosent, quand les gens galèrent à faire leurs courses,
03:54 quand on a 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté,
03:57 on va agiter ce totem du migrant qui serait la cause d'absolument tous les problèmes,
04:02 alors que souvent ces lois sont prises sans être appliquées.
04:04 Vous le voyez, je pense qu'il faut être un peu rationnel dans ce débat politique-là.
04:08 Le président du RN, Jordan Bardella, à votre place mercredi, a affirmé vouloir des états généraux de l'immigration.
04:13 Il a dit que l'immigration allait être le sujet essentiel des Européennes.
04:17 Vous n'êtes pas d'accord avec lui sur ce point de vue ?
04:20 Je pense à tous les gens qui nous écoutent, qui sont dans leur voiture, qui regardent peut-être leur télé.
04:26 Et je pense que leur première préoccupation, c'est déjà de pouvoir faire leurs courses.
04:31 Ils ont vu plus 20 % d'augmentation des prix alimentaires sur un an.
04:35 Vous vous rendez compte ? 10 millions de personnes qui sont en dessous du seuil de pauvreté,
04:39 les queues devant les fils de distribution alimentaire qui s'allongent.
04:44 C'est ça, le premier enjeu aujourd'hui des Français, et sur lequel, moi, je me bats.
04:49 Vous diffusez des images du Salon de l'agriculture, la colère du monde agricole qui exprime quelque chose,
04:56 celui de la concurrence déloyale, celui d'une rémunération qui n'est pas suffisante pour les agriculteurs.
05:01 Moi, c'est à ça que j'ai envie de répondre, et je pense que ça reste la première préoccupation des Français,
05:06 avec la survie de nos services publics, plutôt que d'agiter toujours les mêmes totems.
05:10 Alors justement, le Salon de l'agriculture, je voulais vous entendre déjà sur le débat organisé par l'Élysée demain,
05:16 à ce Salon de l'agriculture. L'Élysée qui a invité dans un premier temps les soulèvements de la terre.
05:20 Est-ce que les soulèvements de la terre avaient, selon vous, leur place dans ce débat ?
05:24 Ils ont été invités, puis, entre guillemets, désinvités.
05:27 D'abord, le fait que l'Élysée les invite, après avoir tenté de les dissoudre il y a quelques mois,
05:34 vous m'excuserez, mais c'est un peu cocasse quand même.
05:37 Et puis, j'ai quand même une impression plus globale de grand retour du Grand Débat,
05:41 vous vous souvenez, ce qui a été organisé après le mouvement des Gilets jaunes.
05:43 Il y a eu un certain nombre, d'ailleurs, de demandes qui ont été faites dans le cadre de ces Grands Débats,
05:49 et puis qui a été remisée directement aux oubliettes.
05:52 C'est le réflexe d'Emmanuel Macron d'organiser ce type de Grand Débat
05:56 faute de réponses politiques concrètes aux demandes des agriculteurs, qui sont quoi ?
06:01 C'est, un, faire face à la concurrence déloyale et mettre fin aux accords de libre-échange.
06:06 Et la semaine prochaine, au Parlement européen, nous allons voter pas un, mais deux nouveaux accords de libre-échange,
06:11 et mon groupe au Parlement européen est le seul à s'y opposer.
06:14 Et la deuxième revendication des agriculteurs, c'est une juste rémunération, vivre de son travail,
06:19 d'avoir des prix planchés, et ça aussi, le gouvernement le refuse,
06:23 et a voté contre notre proposition de loi à l'Assemblée nationale.
06:26 Vous le voyez, les grands discours, le grand blabla, franchement, il y en a marre, ça suffit.
06:31 La colère du monde agricole n'est pas éteinte, est-ce que vous craignez qu'elle reprenne de plus belle ?
06:36 Tant qu'il n'y aura pas de réponses politiques, bien sûr qu'elle risque de reprendre de plus belle.
06:40 On l'a vu, il y a des tracteurs qui sont en route vers Paris,
06:43 et la colère va gronder dans les allées du Salon de l'Agriculture,
06:47 tant que l'on considérera, et en particulier les agro-industries,
06:53 considéreront les agriculteurs comme des vaches à lait.
06:57 C'est ce qui est en train de se passer.
06:58 Quand vous avez, nous, quand on fait nos courses, plus 20 % d'augmentation des prix,
07:03 et de l'autre côté, des salaires, des rémunérations qui baissent pour les agriculteurs,
07:08 et au milieu, ce qui explose, c'est la marge des agro-industries, plus 70 %, ça, c'est pas normal.
07:14 Il est temps d'avoir de la contrainte, il est temps d'avoir des règles qui permettent une juste rémunération,
07:20 et il est temps de mettre fin aux accords de libre-échange qui soumettent à une concurrence déloyale,
07:24 de partout dans le monde, mais aussi directement depuis l'Ukraine,
07:28 qui produit à bas coût, qui produit avec des pesticides, qui sont autorisés là-bas et interdits ici,
07:33 et cette concurrence déloyale, il faut y mettre un terme.
07:35 Alors justement, les agriculteurs veulent vivre décemment de leur travail.
07:38 Ils sont le symbole de cette France des oubliés, des laissés pour compte,
07:42 et pour ça, pour vivre de son travail, il faut produire, il faut produire suffisamment.
07:47 Et vous, vous défendez des surcontraintes écologiques, c'est pas un peu contradictoire ?
07:51 On défend pas des surcontraintes écologiques.
07:54 Ce qu'on défend, c'est la capacité des agriculteurs à pouvoir produire,
07:58 y compris dans les 10, 20, 30, 40, 50 années qui arrivent.
08:02 Parce que si vous détruisez les sols, si vous détruisez la santé de nos agriculteurs,
08:08 c'est notre capacité à produire qui sera remise en cause dans les années qui viennent.
08:11 La première question qui est posée, c'est d'avoir les mêmes règles pour tous.
08:15 Quand le Parlement européen a voté, il y a quelques mois de cela,
08:19 un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
08:21 là aussi, mon groupe au Parlement européen a été le seul à ne pas le soutenir.
08:25 Vous faites venir des produits de 20 000 km d'ici, notamment du lait,
08:29 je pense à tous nos producteurs laitiers, qui vont être soumis à cette concurrence déloyale,
08:32 avec un pesticide qui est autorisé là-bas, qui s'appelle la trazine,
08:35 et qui est interdit dans l'Union européenne, avec des salaires qui sont aussi plus faibles,
08:40 c'est le vrai aussi pour les deux accords qui sont signés la semaine prochaine,
08:43 avec le Chili et avec le Kenya.
08:44 C'est ça, le cœur du problème.
08:46 C'est ça, aujourd'hui, la concurrence déloyale à laquelle sont exposés
08:50 les agriculteurs en France et en Europe.
08:53 Et si demain, on avait les mêmes règles pour tout le monde,
08:56 alors nos agriculteurs seraient protégés.
08:57 C'est cette folie du libre-échange à laquelle il faut mettre un terme.
09:01 Et de ce point de vue-là, pardon, mais j'en ai marre de tous ces hypocrites
09:05 qui vont venir au Salon de l'agriculture, main sur le cœur, et dire
09:08 "Oui, on est à vos côtés les agriculteurs", et la semaine prochaine,
09:12 la semaine prochaine, Romain Désart, vous vous rendez compte ?
09:14 Votez, signez deux nouveaux accords de libre-échange.
09:17 Au bout d'un moment, ça suffit.
09:18 La grande interview de Manon Aubry, tête de liste France Insoumise aux européennes
09:22 et euro-députée.
09:23 L'économie. La France doit faire 10 milliards d'euros d'économie cette année.
09:27 Ça a été annoncé par Bruno Le Maire dimanche dernier.
09:29 Est-ce que vous partagez déjà l'inquiétude de Bruno Le Maire
09:33 et l'urgence qu'il y a à faire des économies en France ?
09:36 C'est une saignée sociale sans précédent.
09:38 Je ne sais pas si on se rend bien compte.
09:39 Faire des économies de 10 milliards d'euros,
09:42 dont une bonne partie, plus de 700 millions d'euros
09:45 sur le budget de l'éducation nationale.
09:46 C'est la suppression de 11 000 postes, notamment d'enseignants.
09:50 On n'a déjà pas suffisamment d'enseignants
09:52 pour avoir un enseignant devant chaque classe.
09:55 Ça a été le cas à la rentrée dernière.
09:57 On s'est moqué littéralement du monde éducatif, de l'enseignement,
10:01 avec la ministre de l'Éducation, Amélie Odea Castera.
10:05 Je pense qu'aujourd'hui, cette saignée sociale,
10:08 mais aussi écologique, puisqu'on prend dans le budget
10:11 de la rénovation thermique des logements,
10:14 ce sont les plus pauvres qui vont payer les premiers le coup.
10:18 Et tout ça ne vient pas de nulle part.
10:19 Je veux lancer l'alerte très solennellement.
10:21 10 milliards d'euros, c'est rien à côté de ce qui nous attend,
10:24 puisque en vertu des nouvelles règles européennes
10:26 qui sont en train d'être adoptées,
10:28 ce sera 24 milliards d'euros qu'il faudra faire d'économies par an.
10:32 Et tout ça, c'est discuté dans le dos des Français.
10:35 Ce nouveau pacte d'austérité européen,
10:37 moi, je pense qu'il faudrait un débat, un grand débat,
10:39 puisque Emmanuel Macron aime les grands débats.
10:41 Et je propose qu'on organise un référendum
10:45 sur ce nouveau pacte d'austérité européen.
10:48 Emmanuel Macron ne devrait pas avoir peur de la démocratie,
10:51 il devrait laisser les Français trancher
10:53 pour ou contre le sacrifice de nos services publics,
10:56 de notre protection sociale.
10:57 C'est une annonce que vous faites ce matin
10:58 dans la matinale de CNews et d'Europe 1.
11:01 Vous réclamez un référendum sur ce que vous appelez
11:04 cette cure d'austérité.
11:05 Pour vous, c'est de l'austérité ?
11:06 Sur le pacte d'austérité européen, oui,
11:09 puisque on n'a jamais eu une cure d'austérité aussi importante.
11:13 Rendez-vous bien compte, 24 milliards d'euros par an,
11:16 c'est l'équivalent de la suppression de 700 000 postes d'infirmiers par an.
11:21 C'est ça qu'on va demander,
11:22 alors qu'on a des gens qui meurent sur des brancards dans nos urgences,
11:26 parce qu'on n'a pas suffisamment de moyens dans l'hôpital public
11:29 pour les prendre en charge.
11:30 Alors qu'on n'a déjà pas suffisamment d'enseignants devant chaque classe,
11:33 alors qu'on a déjà une protection sociale.
11:35 Par exemple, les gens qui vont aller acheter des médicaments,
11:38 même s'ils sont prescrits par le médecin,
11:40 qui vont aller à leur consultation médicale,
11:42 chaque personne va payer à chaque fois un euro de sa poche
11:45 pour chaque boîte de médicaments.
11:47 Et vous voyez, cette austérité-là,
11:49 on va la faire payer aux Français,
11:50 et en particulier aux Français qui n'ont pas les moyens
11:53 d'avoir une bonne mutuelle,
11:54 qui n'ont pas les moyens d'avoir une protection sociale privée.
11:57 Et donc, c'est une folie, c'est pour ça que nous demandons un référendum.
12:00 Manon Aubry, vous parlez d'austérité,
12:02 mais la dette en France n'arrête pas de grossir.
12:04 On est au bord de la banqueroute, plus de 3 000 milliards d'euros de dette.
12:08 Et là, on fait juste un petit plan d'économie de 10 milliards.
12:10 Vous trouvez que notre pays a fait faillite ces dernières années ?
12:13 Ces règles budgétaires, en l'occurrence,
12:15 elles ont été suspendues depuis les années 2000.
12:16 C'est pas moi qui les... 2020, pardon.
12:18 C'est pas moi qui les ai suspendues.
12:20 C'est l'Union européenne qui a pris cette décision
12:22 au moment de la crise du Covid.
12:24 Même les libéraux se sont rendus compte que ces règles
12:27 qui avaient été inventées sur un coin de table,
12:29 qui n'avaient aucune valeur économique, n'avaient aucun sens.
12:33 Et puis, pardon, l'État et l'Union européenne
12:35 seraient les seuls agents économiques qui,
12:38 quand, à la fin du mois, seraient dans le rouge,
12:40 se priveraient de revenus, parce qu'à aucun moment,
12:43 on demande de mettre à contribution les plus riches
12:45 et les entreprises multinationales.
12:47 Je rappelle que les milliardaires de notre pays
12:49 ont accumulé 240 milliards d'euros en l'espace de trois ans.
12:52 C'est l'équivalent d'un chèque de 3 400 euros pour chaque Français.
12:55 Et que, par exemple, les entreprises du 440
12:58 ont fait à la fois des bénéfices et des dividendes records.
13:01 Pourquoi on s'attaquerait aux Français
13:02 qui galèrent à boucler leur fin de mois
13:04 et pas aux 20 milliards d'euros de bénéfices
13:07 qu'a engrangés Total l'an dernier ?
13:09 Vous voyez, il y a une injustice profonde dans notre pays.
13:11 Il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas chercher l'argent
13:14 là où il est, dans la poche des plus riches
13:15 et des entreprises multinationales.
13:16 Manon Aubry, je rappelle que vous êtes tête de liste
13:18 France Insoumise aux européennes,
13:19 créditée d'environ 8 % des voix dans les sondages,
13:24 des intentions de vote dans les sondages.
13:26 Face à vous, il y a un rouleau compresseur,
13:28 Jordan Bardella, qui est autour de 30 %
13:30 d'intentions de vote.
13:32 Clairement, comment est-ce que vous comptez faire la différence
13:34 sur les sujets importants pour les Français ?
13:36 Le pouvoir d'achat, l'immigration, l'agriculture.
13:39 Comment vous comptez remonter la pente dans les sondages ?
13:42 D'abord, Jordan Bardella, on ne l'a pas beaucoup vu
13:44 au Parlement européen.
13:45 En l'espace de 5 ans, il a déposé 21 amendements.
13:48 Quand j'en ai déposé 3 500 pour des gens
13:50 qui défendent la valeur travail, on repassera.
13:53 Et puis, sur le fond, quels ont été les votes
13:56 du Rassemblement national au Parlement européen ?
14:00 C'est "Vote contre le droit à l'avortement",
14:02 "Vote contre les travailleurs ubérisés",
14:05 un statut pour les travailleurs des plateformes.
14:07 Nous, on a organisé une action hier au Parlement européen
14:09 parce que le Rassemblement national,
14:11 comme Emmanuel Macron,
14:13 sont en train de bloquer un statut protecteur
14:16 pour tous les travailleurs ubères,
14:18 délivre-vous, qui sont exploités,
14:19 qui n'ont pas de protection sociale.
14:21 Voilà les combats concrets que nous menons
14:23 au Parlement européen, quand en réalité,
14:25 ils sont dans le même camp d'Emmanuel Macron
14:27 quand il s'agit de s'opposer aux droits des travailleurs
14:29 ou quand il s'agit de s'opposer, par exemple,
14:31 à la taxation des super-profits.
14:33 Donc, on va mener la bataille pour montrer leur vrai bilan,
14:36 mais surtout pour recréer un espoir à gauche,
14:38 une alternative, un rassemblement aussi,
14:41 avec tous les orphelins de la NUPES.
14:42 - Je veux lancer un appel. - Il va y avoir des ralliements ?
14:44 Oui, les adhérents de génération ont voté,
14:49 notamment pour soutenir notre liste...
14:52 - Benoît Hamon ? - Je ne sais pas pour Benoît Hamon,
14:55 et je suis respectueuse du fonctionnement
14:58 et de l'organisation de génération,
14:59 mais ce que je veux faire au-delà de ça,
15:01 c'est lancer un appel très solennel
15:03 à toutes celles et à tous ceux qui, il y a un an et demi,
15:06 ont cru dans l'espoir le programme de la NUPES.
15:08 Et je veux leur dire, oui, il y a une alternative
15:10 dans notre pays au duo Macron-Bardella.
15:13 Oui, il est possible de défendre plus de redistribution
15:16 des richesses dans notre pays.
15:17 Oui, la pauvreté et l'inflation ne sont pas une fatalité,
15:21 et nous allons prendre ces sujets à bras-le-corps
15:22 et proposer une alternative avec un rassemblement
15:25 le plus large possible.
15:26 On lance notre campagne le 16 mars à Villepeinte.
15:28 Je vous donne rendez-vous.
15:29 C'était la grande interview de Manon Aubry.
15:32 Merci d'être venue ce matin sur le plateau de la matinale de CNews
15:35 et dans le studio de la matinale d'Europe 1.
15:38 Merci beaucoup.
15:39 Tête de liste, France Insoumise aux Européennes et eurodéputée.
15:41 - Bonne journée à vous. - Merci à vous.
15:42 Merci Romain Désarbre, merci Manon Aubry.
15:44 Restez avec nous sur Europe 1, suivre le journal permanent,
15:47 la chronique de Catherine Né.
15:48 Et dans un gros quart d'heure maintenant la revue de presse de Jacques Serret.