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Élections européennes : «Il y a une démobilisation de l’électorat macroniste», souligne Dominique Reynié
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Transcription
00:00 Il y a une constante dans toutes ces élections européennes, c'est une abstention, peut-être même fondamentale et majeure pour ce scrutin,
00:06 et en même temps, il y a une vague populiste qui monte, qui monte, certains même disent qu'elle déferle.
00:11 Est-ce que ce n'est pas contradictoire ? On a l'impression qu'il y a une volonté populiste et en même temps une abstention.
00:16 Alors les deux peuvent se combiner. Il faut quand même dire à nos téléspectateurs et auditeurs qu'il est trop tôt pour parler d'un niveau d'abstention.
00:26 On observe ça, les instituts nous donnent un niveau aujourd'hui qui serait de 55% grosso modo d'abstention aux européennes,
00:32 le 9 juin prochain, ça peut être en dessous, ça peut être ce niveau-là. On va voir, on va peut-être avoir un phénomène de mobilisation.
00:39 Moi, je le crois quand même qu'il y aura un peu de mobilisation, mais ce n'est pas contradictoire en l'état actuel des choses,
00:44 d'avoir à la fois une intention de voter populiste plus répandue et une intention de s'abstenir assez massive,
00:52 parce que ce ne sont pas forcément les mêmes électeurs. Il y a aujourd'hui plutôt une démobilisation des électorats, on va dire macronistes,
01:00 qui peut peut-être se remobiliser, mais qui aujourd'hui est plutôt relativement démobilisée, ce qui peut expliquer une partie de l'abstention.
01:06 Il était très mobilisé en 2019 et il y a au contraire une mobilisation du côté des populistes.
01:14 Mais vous pouvez aussi avoir, et c'est sans doute la vérité des choses, une combinaison de protestation pour les uns et d'abstention pour les autres.
01:23 Je veux dire par là que l'abstention est devenue l'autre grande expression de la protestation.
01:29 C'est presque un parti aujourd'hui.
01:31 En tout cas, c'est un courant et il est certain qu'en s'abstenant, il y a bien sûr des électeurs qui ne vont pas voter par indifférence, insouciance ou que sais-je,
01:42 mais beaucoup d'électeurs ne vont pas voter pour marquer une déception, un refus, une rupture civique.
01:49 Je ne veux plus jouer à ce jeu-là, ça ne m'intéresse plus parce que je ne vous fais plus confiance, c'est un résultat de la défiance.
01:56 Et donc là, il y a vraiment une dimension politique.
01:58 On ne peut pas comprendre l'abstention à de tels niveaux sans introduire cette dimension politique.
02:02 Alors, Dominique Régnier, autre contradiction apparente qu'on analyse avec vous.
02:06 Vous dites, et c'est vrai dans toutes vos études pour la Fond'Apple, qu'il y a un attachement à l'idée européenne et pourtant le Rassemblement National.
02:14 Dans les sondages à un score stratosphérique, l'ERN ne veut plus du Frexit, mais quand même, il remet en cause les fondamentaux de l'idée européenne.
02:22 Là encore, comment l'expliquer ?
02:24 Je pense que les... Alors, c'est une réponse rapide à une question compliquée,
02:28 mais je pense que les Français expriment à travers le vote ou l'intention de voter pour le Rassemblement National, ou Jordan Bardella ici,
02:38 une insatisfaction, on peut même parfois dire une colère, qui ne cesse de faire connaître et qui cependant ne produit aucun effet.
02:51 Comme si nous mettions, je dirais, avec notre système et nous gouvernant, comme si nous mettions les Français au défi de passer le cap,
03:01 c'est-à-dire d'aller jusqu'à donner à la France une direction émanant du Rassemblement National.
03:09 Les électeurs nous disent au fond, je n'ai pas pu voter au second tour pour Marine Le Pen à la présidentielle, parce que je ne voulais pas prendre ce risque.
03:19 Là, je sais aux Européennes que ce risque n'existe pas, et donc je vous dis, voilà ma puissance, je suis capable de voter.

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