• il y a 4 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos
Chaque matin de l'été, à 8h15, Floran Tardif reçoit une personnalité au centre de l'actualité.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:008h13 bientôt sur Europe 1, l'heure de la grande interview Europe 1 C News, Manon Aubry,
00:04eurodéputée de la France Insoumise et l'invité de France Insoumise.
00:06Bonjour Manon Aubry, ravie de vous recevoir sur l'antenne de C News et d'Europe 1.
00:09Vous êtes députée européenne de la France Insoumise.
00:12Sachez ce matin qu'il vous dit merci.
00:14Qui ?
00:15Emmanuel Macron, car sa force aujourd'hui, finalement,
00:18est peut-être la faiblesse de ses adversaires qui n'arrivent pas,
00:21vous allez comprendre ma question, à s'unir pour lui opposer ce matin une résistance.
00:24Je pense que la plus grande faiblesse d'Emmanuel Macron,
00:28en réalité, c'est le résultat du scrutin il y a à peine une semaine,
00:31et que, puisque vous parlez de force,
00:33Emmanuel Macron essaie de passer en force contre le résultat du scrutin.
00:38Il y a désormais une semaine, le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête.
00:42Je sais, et on aura le temps de parler après de la désignation du Premier ministre,
00:47mais le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête,
00:49avec plus de 190 sièges à l'Assemblée nationale.
00:52Il revient donc très logiquement au Nouveau Front Populaire,
00:56le soin de former un nouveau gouvernement.
00:58Mais vous avez un Emmanuel Macron qui, dans un coup de force antidémocratique
01:02sans précédent dans l'histoire de la Ve République,
01:05veut effacer le résultat de ce scrutin
01:07et refuse de nommer un gouvernement et un Premier ministre
01:10issus du Nouveau Front Populaire.
01:11Mais vous n'avez pas de Premier ministre.
01:12Mais vous savez, la première chose à faire, normalement,
01:15quand vous perdez une élection, ce que je le redis,
01:16Emmanuel Macron a perdu.
01:18Quand vous perdez une élection...
01:19Et vous avez gagné ?
01:20Oui, on a gagné.
01:21On n'a pas de majorité absolue, mais on a une majorité relative.
01:23On est arrivé en premier.
01:24Donc, soit Emmanuel Macron est très mauvais en mathématiques,
01:27soit il est dans un déni de réalité, soit peut-être les deux.
01:31Mais normalement, ce qu'il aurait dû faire,
01:33c'est appeler les chefs de parti du Nouveau Front Populaire
01:36et leur dire, voilà, j'accepte ma défaite
01:38et je vais nommer un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire.
01:41Vous voyez comment on va demander après aux électrices et aux électeurs
01:45de se mobiliser, d'aller voter.
01:47On a eu quand même un taux de participation record depuis 1981.
01:51Et demain, et il faut tout à fait le saluer,
01:53et c'est un réveil civique dans notre société,
01:56et demain, on va dire aux gens, vous avez voté,
01:58mais le résultat des urnes n'est pas pris en compte
02:01pour la formation du gouvernement.
02:03Vous voyez qu'à travers cela,
02:05c'est pas un mépris seulement pour les électeurs du Nouveau Front Populaire,
02:09c'est un mépris pour la démocratie.
02:11Raison pour laquelle, ce matin, je suis très inquiète.
02:14Très inquiète face à ce coup de force,
02:16très inquiète sur ce que cela veut dire demain
02:19pour la mobilisation des électeurs,
02:21et très inquiète aussi pour l'espoir qui a été soulevé
02:24par des gens qui se sont dit, enfin, on va bloquer les prix
02:26des produits de première nécessité, on va abroger...
02:28On va en parler de votre programme,
02:30mais que dites-vous, ce matin, à vos électeurs, justement ?
02:32Il y avait un nom qui circulait ce week-end,
02:34celui d'Huguette Bellot, qui est à la tête
02:36du Conseil Régional de la Réunion,
02:38qui a été députée pendant une vingtaine d'années,
02:40et finalement, ce ne sera pas elle
02:42qui sera proposée en tant que Premier ministre.
02:44Qu'est-ce qui a fait capoter, finalement, ces discussions ?
02:47Huguette Bellot, vous l'avez dit,
02:49c'est la présidente de la région Réunion.
02:52Elle a été députée plus d'une vingtaine d'années
02:54à l'Assemblée nationale, dans le groupe GDR,
02:56et à la tête de la Réunion,
02:58région qu'elle a reprise à la droite.
03:00Elle est à la tête d'une coalition dans laquelle se trouvent
03:02notamment les socialistes,
03:04qui préfigurent un petit peu
03:06ce qu'est maintenant le Nouveau Front Populaire.
03:08Et puis, Huguette Bellot,
03:10c'est aussi une grande dame.
03:12Ça aurait été la première fois qu'une Première ministre
03:14issue des Outre-mer, racisée, une femme
03:16qui, à la pointe du combat féministe,
03:18antiraciste, aurait été Première ministre,
03:20et, je crois, aurait appliqué avec
03:22beaucoup de vigueur et beaucoup de fermeté
03:24le programme du Nouveau Front Populaire.
03:26Très bien, mais vous ne répondez pas à la question.
03:28Est-ce qu'il y a un problème avec les socialistes, notamment ?
03:30Elle n'est pas forcément connue du grand public,
03:32et je veux dire à quel point, pour nous, pour moi,
03:34elle aurait été une Première ministre
03:36qui fait honneur à ce programme du Nouveau Front Populaire.
03:38Pourquoi ça a chopé ?
03:40Cette proposition, elle a été faite
03:42par le communiste Fabien Roussel
03:44pour dénouer le blocage
03:46entre, d'un côté, les Insoumis,
03:48et, de l'autre côté, le Parti socialiste.
03:50Oui, il y a un blocage. Il y a un blocage parce que
03:52le Parti socialiste, qui n'est pas la formation politique
03:54qui est arrivée en tête
03:56au sein du Nouveau Front Populaire,
03:58revendique le poste de Premier ministre,
04:00alors qu'Olivier Faure avait dit très clairement
04:02que le Premier ministre serait issu des rangs, du groupe
04:04qui est arrivé le premier au sein du Nouveau Front Populaire,
04:06qui est la France insoumise.
04:08En toute logique, on a proposé, y compris, plusieurs noms.
04:10Le Parti socialiste
04:12l'a refusé, dont Acte.
04:14Nous avons dit que
04:16nous avons accueilli, nous accueillons
04:18avec beaucoup de bienveillance
04:20et de manière positive la candidature du Guedbelot
04:22quand elle a été posée sur la table.
04:24Et je crois que
04:26je n'ai pas vraiment compris, pour être honnête,
04:28les raisons pour lesquelles
04:30Olivier Faure et le Parti socialiste
04:32ont refusé la proposition du Guedbelot,
04:34si ce n'est l'obsession à vouloir,
04:36à tout prix, vouloir
04:38Olivier Faure comme Premier ministre,
04:40en cela,
04:42quelque part, contournant les propres règles
04:44qui avaient été fixées par le Parti socialiste.
04:46Et je vous le dis, je le regrette.
04:48Parce que je pense,
04:50ce matin, à ces millions d'électrices et d'électeurs
04:52qui ont voté pour le Nouveau Front Populaire,
04:54avec beaucoup d'attente,
04:56beaucoup d'espoir,
04:58et qui se disent, mais ce matin-là,
05:00est-ce que vous êtes à la hauteur
05:02de la confiance que l'on a mise ?
05:04Vous estimez que, vous êtes toujours sur
05:06CNE, en direct, est-ce que vous estimez
05:08qu'aujourd'hui, le Nouveau Front Populaire
05:10n'est pas à la hauteur, justement,
05:12de ces millions d'électeurs
05:14qui ont voté pour vous,
05:16pour lesquels vous avez peut-être suscité un espoir ?
05:18Je comprends l'impatience
05:20des électrices et des électeurs. Je veux leur dire
05:22que l'on a tout fait.
05:24Fondrine Rousseau, l'une de vos collègues, estime
05:26qu'elle a honte de ce qui se passe,
05:28de l'image que vous renvoyez ce matin.
05:30J'irai pas jusque-là, parce que, vous savez,
05:32les négociateurs ont passé des heures entières
05:34à négocier, et dans d'autres pays,
05:36souvent, ça prend des mois de former une coalition.
05:38Nous n'avons pas ces mois-là,
05:40dans le cas de la France.
05:42Donc il y aura un Premier ministre, quand, de votre côté ?
05:44Le plus rapidement possible.
05:46Vous n'avez pas de date, avant la fin de la semaine ?
05:48Je pense qu'il faut changer de méthode.
05:50Il y a une date qui a été fixée dans le paysage
05:52par le président de la République,
05:54qui est le 18 juillet, qui est la date
05:56à laquelle sera élu
05:58le président ou la présidente de l'Assemblée nationale.
06:00Il y a une manœuvre de la part
06:02du président de la République pour contourner
06:04le résultat des urnes et former une nouvelle
06:06coalition, et effacer
06:08quelque part le fait que le Nouveau Front Populaire...
06:10Mais vous lui donnez du temps, ce matin ?
06:12Non, je ne lui donne pas du temps. Je propose
06:14d'y aller par un autre bout.
06:16D'y aller par le bout de la présidence
06:18de l'Assemblée nationale.
06:20Si jeudi, nous arrivons à élire
06:22un président ou une présidente de l'Assemblée nationale
06:24issue du Nouveau Front Populaire,
06:26alors Emmanuel Macron n'aura d'autre
06:28choix que de
06:30nommer un Premier ministre
06:32du Nouveau Front Populaire, et alors, ces quelques jours
06:34supplémentaires nous permettront
06:36de donner une suite positive au Nouveau Front Populaire.
06:38Voilà l'objectif que nous devons nous donner
06:40collectivement. Un candidat ou une
06:42candidate en commun pour le Nouveau Front Populaire,
06:44pour la présidence de l'Assemblée nationale,
06:46je le dis d'ores et déjà,
06:48il ne doit pas forcément être issu
06:50des rangs de la France insoumise,
06:52mais nous disons que, quoi qu'il arrive,
06:54il nous faut un candidat ou une candidate commun.
06:56Parce que, je veux le dire avec beaucoup de vigueur,
06:58vous savez ce qui se trame dans les coulisses
07:00de l'Assemblée nationale ? Vous avez entendu parler
07:02Yael Brown-Pivet, la présidente sortante
07:04de l'Assemblée nationale,
07:06qui magouille, littéralement,
07:08en coulisses,
07:10avec le Rassemblement national,
07:12avec Sébastien Chenu, qui est issu
07:14du Rassemblement national,
07:16pour se distribuer les postes.
07:18Oui, mais il magouille en coulisses pour se distribuer
07:20les postes. Un accord entre
07:22le Rassemblement national...
07:24Non, nous ne magouillons pas, puisque nous avons
07:26un programme commun
07:28au Nouveau Front Populaire. Est-ce que les
07:30macronistes ont un programme commun avec
07:32l'extrême droite et le Rassemblement national ?
07:34Je pose la question ce matin à votre antenne
07:36et je demande si
07:38le résultat des urnes jeudi
07:40sera un accord entre
07:42Yael Brown-Pivet et Sébastien Chenu pour se distribuer
07:44le poste de président à l'Assemblée nationale
07:46et vice-président. Je dis aux électrices et aux électeurs
07:48que nous ne participerons pas à ces magouilles
07:50et que le résultat des urnes, c'est que
07:52le bloc du Nouveau Front Populaire est le premier
07:54bloc de l'Assemblée nationale, donc nous devons
07:56avoir la présidence de l'Assemblée nationale,
07:58ce qui nous permettra de former un gouvernement
08:00du Nouveau Front Populaire et enfin, enfin
08:02changer la vie de millions de gens qui suffoquent
08:04alors que l'été commence. Manon Aubry,
08:06députée européenne de la France insoumise,
08:08toujours en direct depuis Europe 1
08:10et Essay News, quel est
08:12le nom, justement, de cette présidente
08:14ou de ce président de l'Assemblée nationale que vous allez proposer ?
08:16Puisque vous abordez la question.
08:18Nous devrons avoir des discussions,
08:20je souhaite qu'on les élève le plus rapidement
08:22possible, dès ce matin.
08:24Non, il n'y a pas de nom qui circule
08:26à cette heure-ci. J'ai confiance
08:28sur le fait qu'on puisse se mettre
08:30d'accord. J'ai confiance sur le fait que
08:32ça permette de dénouer les blocages
08:34suivants, notamment sur le poste
08:36de Premier ministre. Et en y allant
08:38de cette manière-là, par méthode
08:40et par étapes, et les étapes qui nous sont fixées
08:42par le calendrier parlementaire, alors
08:44on pourra donner un horizon positif. J'imagine que vous avez
08:46suivi, Manon Aubry, l'actualité
08:48internationale. Le président américain Donald Trump
08:50a été victime, ce week-end, d'une tentative
08:52d'assassinat. Joe Biden a condamné
08:54la violence politique. Vu ce
08:56qui se passe dans notre pays, l'état
08:58du débat politique, est-ce que vous ne craignez
09:00pas, finalement, qu'une telle chose ne se produise
09:02également en France ?
09:04D'abord, ce sont évidemment des images
09:06choquantes. Donald Trump
09:08a été touché, mais il y a aussi
09:10eu un mort, et c'est d'abord à la famille
09:12de cette
09:14personne que je veux penser ce matin.
09:16Ensuite, pour en revenir à votre question,
09:18j'espère que
09:20ce climat de tension et de violence
09:22ne sera pas aussi fort en France, déjà pour une simple
09:24raison. Est-ce qu'il ne l'est pas déjà, lorsque
09:26l'on voit la stratégie, par exemple, de la conflictualité
09:28prônée par Jean-Luc Mélenchon ?
09:30Est-ce qu'il n'y a pas, déjà,
09:32au sein du débat public... Vous êtes à deux doigts
09:34de dire que la France insoumise serait responsable
09:36d'un coup de feu aux Etats-Unis ? Pas du tout. Ce n'est pas du tout
09:38ce que je suis en train de dire. Je pense que vous
09:40caricaturez, mais non, sur
09:42l'état du débat en politique.
09:44On parlait de ce qui s'est passé
09:46aux Etats-Unis, et en 30 secondes,
09:48vous êtes arrivé à... Est-ce que la France insoumise
09:50ne serait pas responsable du niveau
09:52de conflictualité ? Donc, ce sont deux pays différents, ça ne vous a pas échappé.
09:54Tout à fait. C'est ce que je rappelais
09:56dans ma question. Aux Etats-Unis, il y a plus
09:58d'armes qui circulent que le nombre
10:00d'habitants. Ce n'est pas le cas en France, pour une simple
10:02et bonne raison, c'est que le port d'armes est régulé.
10:04Et heureusement, vous le faites bien de le dire, puisque
10:06il y a quand même quelques personnes qui prônent
10:08la légalisation du port d'armes,
10:10ce qui, je pense, serait extrêmement dangereux.
10:12Je pense que c'est des choses qu'on a entendues
10:14dans le débat public. J'y suis très favorable,
10:16très défavorablement opposée.
10:18Mais je pense que c'est des choses que vous
10:20entendez dans le débat public. Donc, moi, j'y suis
10:22opposée. Et vous voyez que
10:24le contexte n'est évidemment pas le même
10:26en France et aux Etats-Unis. Pour autant,
10:28la violence dans le débat public, elle existe,
10:30elle existe. Vous en êtes la cible
10:32en tant que journaliste, on en est la cible
10:34en tant que responsable politique.
10:36Vous avez certainement vu
10:38cette liste de menaces qui a été dressée
10:40par
10:42des activistes d'extrême droite,
10:44pas plus tard que la semaine dernière, avec des journalistes
10:46qui en sont la cible. Je crois que les termes exacts
10:48qui étaient utilisés, c'est une liste de gens
10:50qui sont candidats à des
10:52balles dans la nuque. Donc, ce sont des choses
10:54extrêmement graves. Je ne compte pas
10:56le nombre de fois où j'ai reçu des menaces,
10:58y compris chez moi.
11:00Et je pense que cette violence
11:02dans le monde politique...
11:04Est-ce qu'aujourd'hui, vous appelez à apaiser
11:06d'une certaine manière, justement, le débat
11:08en France, lorsque l'on voit parfois,
11:10excusez-moi, les outrances
11:12d'une partie des membres de votre camp ?
11:14Vous voyez, de nouveau, vous faites l'amalgame
11:16entre deux choses qui sont différentes.
11:18D'une part...
11:20Elles peuvent être orientées à vos questions, mais vous avez le droit,
11:22et moi, j'ai le droit de les déconstruire.
11:24D'une part, la violence physique,
11:26les menaces qui peuvent être exercées, je le redis
11:28de nouveau à l'encontre de journalistes,
11:30de responsables politiques, et il y a d'autre part
11:32la conflictualité politique
11:34qui est finalement
11:36l'expression de désaccords politiques.
11:38On ne peut pas nier le fait que
11:40dans notre pays, il y ait un désaccord,
11:42mais aussi une colère forte
11:44vis-à-vis du pouvoir, une colère
11:46quand on a un taux de pauvreté qui est sans équivalence
11:48avec plus de 10 millions
11:50de personnes sous le seuil de pauvreté. Il y a une colère
11:52forte qui s'exprime à l'occasion des Gilets jaunes,
11:54à l'occasion des mobilisations contre la réforme
11:56des retraites, et cette colère qu'elle trouve
11:58une expression politique,
12:00je pense, de vous à moi, que c'est une bonne chose.
12:02Je vais même plus loin. Je pense que la démocratie
12:04doit être l'expression
12:06des désaccords politiques
12:08pour éviter qu'une forme
12:10de violence s'exprime autrement. Et peut-être
12:12que c'est là l'échec de la démocratie
12:14à l'heure actuelle. C'est son incapacité
12:16à traduire des
12:18désaccords, et on le voit encore
12:20à l'heure actuelle avec ce déni démocratique
12:22à l'Assemblée nationale de la part
12:24du président de la République Emmanuel Macron.
12:26On revient à l'Assemblée nationale. Emmanuel Macron devrait
12:28vraisemblablement accepter la démission
12:30de Gabriel Attal. Une partie
12:32du gouvernement actuel, démissionnaire,
12:34pourrait siéger à l'Assemblée
12:36nationale à partir du 18 juillet.
12:38Est-ce que ce n'est pas une intrusion de l'exécutif
12:40dans le législatif et inversement ?
12:42C'est pour le moins une situation assez
12:44ubuesque d'avoir des ministres
12:46qui prennent
12:48encore des décisions en tant que ministres
12:50et dans le même temps siègent à l'Assemblée nationale.
12:52Donc c'est en effet un mélange entre
12:54l'exécutif et le législatif
12:56et normalement dans notre Constitution
12:58les pouvoirs sont séparés. C'est une
13:00situation ubuesque qui traduit
13:02la volonté du président de la République
13:04de s'accaparer de tous les pouvoirs. Moi j'ai le sentiment
13:06avec Emmanuel Macron, pour être honnête,
13:08d'avoir un enfant qui a son
13:10jouet, qui est cassé
13:12et qui essaie de continuer à jouer
13:14avec. Mais sauf que la France n'est pas un jeu,
13:16Emmanuel Macron. On ne joue pas
13:18avec l'avenir des Françaises et des Français
13:20et que maintenant je pense qu'il va falloir
13:22revenir à la raison. Je veux d'ailleurs saluer
13:24la mobilisation lancée
13:26par un certain nombre de centrales syndicales
13:28pour rappeler le président de la République
13:30à respecter le verdict des urnes.
13:32Je ne lui demande ni plus ni moins que cela
13:34et ça aura une conséquence
13:36très directe. Ça veut dire que, enfin,
13:38le gouvernement de Gabriel Attal s'en ira
13:40parce qu'ils ont perdu les élections.
13:42S'ils avaient gagné, bien entendu qu'ils pourraient rester en poste
13:44mais c'est un fait. Ils ont perdu.
13:46Ils ne peuvent pas rester de force. Et donc
13:48à Emmanuel Macron, je lui dis très sincèrement
13:50arrêtez de jouer
13:52avec l'avenir du pays.
13:54Votre jouet est certes
13:56cassé, mais malheureusement
13:58c'est la réalité de ce que les Françaises et les Français ont exprimé.
14:00Sur votre programme, vous proposez l'abrogation
14:02de la réforme des retraites. Est-ce que vous serez
14:04prêt à accepter les voix du Rassemblement
14:06national au Parlement pour abroger
14:08cette réforme si nécessaire ?
14:10Il y a plusieurs manières d'abroger cette réforme
14:12des retraites. C'est possible de le faire au moins
14:14en grande partie par décret
14:16et auquel cas il n'y aurait pas besoin
14:18de passer par l'Assemblée nationale.
14:20Mais de manière générale
14:22sur ce sujet comme sur d'autres sujets
14:24bien entendu qu'il faut construire des majorités
14:26à l'Assemblée nationale. Donc sur chaque
14:28projet que nous allons faire, que ce soit
14:30le blocage des prix des produits de première nécessité
14:32que ce soit l'augmentation
14:34des salaires, que ce soit
14:36davantage de planification
14:38écologique, bref
14:40aussi la question
14:42de la rentrée scolaire, faire en sorte que la rentrée
14:44soit vraiment gratuite pour des millions
14:46de familles qui se retrouvent à avoir
14:48une tonne de frais à l'occasion de la rentrée.
14:50Sur tous ces sujets, nous irons à l'Assemblée nationale
14:52nous proposons des projets de loi
14:54et charge au macroniste à l'extrême-droite
14:56de se positionner et de dire s'ils sont
14:58pour ou contre et j'ai envie de dire
15:00que ce sera le moment où les masques tomberont
15:02et nous verrons s'il y a des majorités
15:04à l'Assemblée nationale, mais ce dont je suis sûr
15:06c'est qu'il y a des majorités dans le pays
15:08pour mieux redistribuer les richesses
15:10pour faire en sorte de soulager des millions
15:12de Françaises et de Français
15:14qui seront soulagés. Il peut y avoir des majorités
15:16de projets texte par texte
15:18avec le Rassemblement national
15:20avec la droite... Depuis le début
15:22nous avons dit que nous irons devant
15:24l'Assemblée nationale avec le projet du nouveau
15:26Front populaire. Nous ne les prendrons pas en traite
15:28et nous leur dirons que, en toute hypothèse
15:30le rétablissement de l'impôt de solidarité
15:32sur la fortune pour que les plus riches contribuent davantage
15:34que les plus pauvres, l'abrogation
15:36de la réforme des retraites, l'augmentation
15:38des salaires, nous les soumettrons
15:40à l'Assemblée nationale et charge
15:42à chacune et à chacun en son âme et conscience
15:44de voter pour ou contre et j'ai envie de dire que
15:46finalement ce sera
15:48la grande clarté et je suis sûr
15:50que la pression populaire qui pourra
15:52s'exercer dans le pays en fonction
15:54et en faveur de cette meilleure redistribution des richesses
15:56aura aussi une incidence à l'Assemblée nationale
15:58et que ce programme sera très populaire.
16:00Le mot de la fin, Manon Aubry, est-ce que vous souhaitez abroger
16:02la circulaire interdisant le port de l'abeille
16:04à l'école ? Cela a été proposé par un député
16:06de votre camp. En un mot.
16:08Écoutez, nous avons toujours
16:10dit que nous étions en faveur
16:12de cette abrogation. Maintenant, je ne suis
16:14pas sûre que ce soit la première des priorités, si vous voulez mon avis.
16:16Je pense que la première des priorités
16:18est d'abord de répondre à l'urgence sociale
16:20et c'est ce à quoi nous nous attaquerons en premier
16:22lieu si nous arrivons au gouvernement
16:24dans les jours qui viennent. Vous voyez, mon si
16:26veut quand même dire quelque chose. Cela veut dire qu'aujourd'hui
16:28dans un pays où on gagne les élections,
16:30on n'est pas sûr d'arriver au pouvoir.
16:32C'est quand même assez ubuesque qu'on arrive
16:34dans cette situation et donc c'est
16:36aujourd'hui le message principal
16:38auprès du Président de la République.
16:40Descendez de votre tour d'oreille, regardez ce que les Françaises
16:42et les Français vous ont dit dimanche dernier.
16:44Merci beaucoup, Manon Aubry.

Recommandations