Prisca Thevenot, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national Universel de France, répond aux questions de Romain Desarbres sur les sujets du remaniement gouvernemental et l'avenir d'Elisabeth Borne, le SNU, et le refus d'un maire d'accorder des aides à la famille d'un émeutier.
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00:00 Priska Tevno est avec nous ce matin. Bonjour Priska Tevno.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci beaucoup d'être avec nous sur CNews et sur Europe 1, secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et du service national universel.
00:12 On va en parler du SNU. Bien sûr, on va parler déjà, je dirais qu'on commence par là, du remaniement.
00:18 On parle de ce remaniement. On dit qu'Elisabeth Borne va quitter Matignon, que le président de la République veut remanier en profondeur son gouvernement.
00:28 Vous serez encore ministre lundi ? Je ne sais pas si je serai encore ministre lundi. Le fait est, ce qui est sûr, c'est que je suis ministre aujourd'hui
00:36 et que j'étais engagée hier. Je le suis aujourd'hui et je continuerai à l'être demain au regard des responsabilités qui me seront confiées.
00:43 Et je pense que c'est ça qui est important aujourd'hui, au-delà d'être sur des hypothèses, d'être sur des certitudes.
00:48 Et la certitude, c'est que nous avons une majorité qui est unie et soudée pour continuer à agir pour notre pays comme ça l'est depuis 2017.
00:57 Mais vous faites partie des ministres qui veulent rester ? Je fais partie de ces militants, parce que je suis avant tout une militante qui veut continuer
01:05 à agir pour son pays derrière un homme, derrière lequel je suis engagée depuis 2016, qui est Emmanuel Macron.
01:11 Elisabeth Borne a été une bonne première ministre ? Regardons les choses factuellement, regardons les faits.
01:17 Est-ce qu'elle a permis de faire passer un certain nombre de grandes réformes ? Est-ce qu'elle a permis de faire passer des lois, de nombreuses lois,
01:24 des dizaines de lois qui sont passées ? Est-ce qu'on lui prédisait cet avenir-là quand elle a été nommée Première ministre il y a un an et demi ?
01:32 J'étais sur ces mêmes plateaux et on disait qu'elle ne survivrait pas à l'été, qu'elle ne passerait pas l'hiver.
01:37 Et finalement, un an et demi après, nous avons aujourd'hui une France plus forte, capable de faire face à de nombreux défis qui sont les nôtres,
01:44 aussi bien climatiques, aussi bien en termes d'inflation, de pouvoirs d'achat, environnementaux.
01:49 Et donc ça, effectivement, nous le devons à notre gouvernement, unis et soudés derrière notre Première ministre au regard du projet porté par Emmanuel Macron.
01:57 Clément Borne, le ministre des Transports, qui dit qu'il veut rester au gouvernement, c'était hier dans le Parisien,
02:02 alors que le soir du vote de la loi immigration, il a organisé un dîner de ministres frondeurs.
02:07 Qu'est-ce que vous en pensez, quand vous avez vu ça ? Est-ce que les Français ne souhaitent pas que les politiques aient un petit peu plus de dignité ?
02:12 Quand on organise un dîner de frondeurs, le soir du vote de la loi immigration, pour dire que ça ne convient pas, il avait parfaitement le droit,
02:20 mais est-ce qu'il ne faut pas qu'il en tire les conclusions politiques ?
02:22 Déjà, soyons très clairs. Frondeur est un mot extrêmement fort et qui, au regard de notre histoire politique française, veut dire quelque chose.
02:30 Est-ce que nous avons une fronde à l'intérieur du gouvernement ou à l'intérieur de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale ?
02:37 Non, puisque l'entièreté du gouvernement, effectivement, et là, Clément Beaune, que vous voyez ici, est toujours un de mes collègues au gouvernement,
02:44 il en est de même pour les députés à l'Assemblée nationale.
02:47 Exprimer des nuances, pardon, mais ça ne fait pas une fronde.
02:50 Ça rappelle aussi la vitalité politique dans laquelle nous sommes et cette capacité que nous avons au sein de la majorité présidentielle
02:56 de faire entendre des voix, des voix qui ne sont pas dissidentes, mais des voix qui viennent rappeler qu'effectivement,
03:02 les nuances sont importantes pour faire grandir le débat politique.
03:05 Sur un projet de loi comme le projet de loi immigration où il y a besoin de l'unité du gouvernement, un projet de loi fort, un marqueur du gouvernement,
03:13 il y avait besoin d'un peu plus d'unité, de courage et il fallait être derrière.
03:19 Oui, du courage, je suis complètement d'accord avec vous et c'est justement ce courage et cette unité qui ont permis de faire voter cette loi
03:26 qui est une loi dont les mesures sont attendues par les Françaises et les Français.
03:30 À propos d'immigration, les Français découvrent le bazar innommable dans la gestion de l'immigration illégale en France.
03:37 Dans le rapport de la Cour des comptes que vous avez probablement lu, déjà sur le nombre des illégaux, entre 600 000 et 900 000 personnes.
03:45 Bon, par principe, ce sont des illégaux, donc on n'a pas de nombre précis, mais entre 600 000 et 900 000 personnes, c'est la ville de Marseille,
03:52 avec des personnes qui n'ont pas à être là.
03:55 On ne va pas refaire les débats s'empiternelles sur le sujet de l'immigration irrégulière.
04:00 Pourquoi on ne va pas le refaire ?
04:01 Parce qu'il est important aujourd'hui d'apporter des actions et c'est justement ce que nous avons fait.
04:05 Je pense que nous ne sommes pas en campagne présidentielle, nous ne sommes pas en campagne législative,
04:07 nous sommes aujourd'hui en responsabilité.
04:11 Au regard de ces responsabilités, certains effectivement s'épanchent sur des constats, nous sommes nous dans une démarche d'action
04:16 et c'est justement ce qui a été fait au cours de ces dernières semaines, de ces derniers mois,
04:21 aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle européenne et j'insiste sur ces deux volets.
04:25 J'y insiste moi en tant que membre du gouvernement et en tant que membre de la majorité présidentielle,
04:29 mais je ne suis pas la seule à le dire.
04:31 La seule à le dire d'ailleurs, hier sur votre antenne, sur votre plateau, il y avait Patrick Stefanini,
04:37 qui je crois n'est pas de la majorité présidentielle, qui a insisté sur ces deux volets.
04:40 Donc oui, la Cour des comptes a dressé un constat avec deux défis majeurs,
04:44 celle de l'insuffisance des capacités de détention en crâ,
04:49 mais également cette complexité, cette lourdeur de procédures administratives
04:53 qui peuvent effectivement retarder les départs des migrants irréguliers en France.
04:58 Sur ces deux points, nous y avons répondu.
05:00 Sur les crâ, nous avons augmenté de 500 places le nombre de places disponibles
05:04 et Gérald Darmanin a rappelé qu'en plus des 1800 places aujourd'hui disponibles,
05:08 nous allons arriver à 3000 d'ici 2027.
05:10 Et sur le deuxième enjeu qui est sur la lenteur et la lourdeur des procédures administratives,
05:15 le projet de loi porté par Gérald Darmanin également permet de répondre à ce sujet.
05:20 Donc je pense qu'aujourd'hui, effectivement, le courage politique ne réside pas dans la capacité à commenter,
05:25 mais bien dans la détermination à faire
05:27 et nous y sommes déterminés.
05:29 Vous faisiez allusion à l'instant à Patrick Stefanini
05:31 qui est effectivement l'un des meilleurs spécialistes des questions d'immigration.
05:33 Et que j'ai écouté longuement hier soir sur votre antenne.
05:37 Bon et qui était ce matin également sur CNews et qu'on entend beaucoup.
05:41 Bon, il propose notamment, parce que je l'ai déjà questionné,
05:45 sur les charters, Pierre-Henri Dumont qui est un député LR,
05:50 propose qu'on utilise les avions de Frontex pour expulser.
05:53 Parce qu'aujourd'hui ce sont des vols commerciaux
05:55 et un abondant de bord peut dire "je n'accepte pas la personne à expulser".
05:58 Donc il propose qu'il y ait des avions, Pierre-Henri Dumont, député LR,
06:02 qu'il y ait des avions de Frontex.
06:04 J'ai posé la question à Patrick Stefanini,
06:06 il me dit "pourquoi pas des avions du ministère de l'Intérieur, de l'APAF".
06:10 Qu'est-ce que vous en pensez ?
06:12 En fait c'est le retour des charters de Charles Pascois.
06:14 Je souffle, pourquoi ? Parce que ce que j'en pense
06:16 et non pas à l'endroit de Patrick Stefanini
06:18 mais plutôt à l'endroit de certains députés LR,
06:20 c'est qu'aujourd'hui ils sont pronds à proposer dans les médias
06:23 mais quand il s'agit de débattre dans l'hémicycle,
06:25 ils étaient quand même très rapides tous à appuyer sur le bouton
06:28 pour faire une motion de rejet et empêcher le débat
06:30 et donc empêcher cette capacité à proposer dans l'institution
06:34 qui est dévolue pour ça, qui ne sont pas les plateaux télé,
06:36 qui est l'hémicycle.
06:38 Et je le dis aujourd'hui en tant que secrétaire d'Etat
06:40 mais je pouvais le dire hier aussi en tant que député de la nation.
06:43 Donc je pense qu'aujourd'hui c'est bien de faire des propositions
06:45 mais il y a toujours un cadre et notre Ve République permet cela.
06:49 Donc nous pouvons regarder tout cela
06:51 et je ne veux pas s'être saisi de ce texte
06:53 qui est un texte qui a été travaillé longuement en commission
06:56 et que notamment...
06:58 - Vous y êtes favorable ou pas ?
07:00 - Il faut regarder, moi je ne suis pas rattachée au ministère de l'Intérieur
07:03 et je ne vais pas vous donner une réponse comme ça.
07:05 - Plus d'efficacité dans les expulsions ?
07:07 - Mais attendez, on parle d'évidence.
07:09 Ce n'est pas une question, c'est une affirmation.
07:12 Est-ce qu'il faut que nous soyons plus efficaces ?
07:14 Bien évidemment.
07:16 Et c'est tout l'enjeu de ce texte qui a été voté récemment
07:19 et débattu longuement.
07:21 Mais c'est aussi tout l'enjeu du travail parlementaire
07:23 qui est fait au niveau de l'Europe
07:25 avec la coalition menée par Stéphane Séjourné.
07:28 - Parmi les choses qu'on découvre dans le rapport de la Cour des comptes,
07:32 il n'y a pas de connexion entre les différentes administrations.
07:35 Une personne sous OQTF peut continuer à toucher des aides sociales,
07:41 peut continuer à bénéficier de la sécurité sociale ?
07:45 - Oui, j'ai lu effectivement ces sujets.
07:47 Tous ces sujets, nous devons les regarder.
07:49 - Vous avez conscience que les Français s'étouffent quand ils entendent ça ?
07:53 - Le sujet ici, ce n'est pas de commencer à continuer à nourrir des angoisses.
07:57 C'est d'être dans de l'action.
07:59 Ce rapport de la Cour des comptes, attention,
08:01 il n'arrive pas sur un contexte où rien n'a été fait et rien n'est permis.
08:04 Nous avons travaillé sur un texte.
08:07 Et nous en avons débattu sur vos plateaux, sur votre antenne.
08:10 Ce que je pense aujourd'hui, c'est attention de ne pas faire,
08:13 de refaire le débat sans piternelle, en oubliant ce qui a été fait.
08:16 Je ne dis pas qu'il ne faut pas regarder ce rapport,
08:19 mais je dis n'oublions pas ce qui a été fait.
08:21 Je ne parle pas d'il y a un mois, d'il y a trois mois, il y a quelques semaines.
08:24 - Prisca Téveneau, secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse
08:26 et du service national universel sur CNews et sur Europe 1.
08:30 Une dernière question sur ce rapport.
08:32 Ça n'aurait pas été intéressant de la voir avant le passage à l'Assemblée ?
08:36 - Je ne décide pas de la publication des rapports.
08:38 Mais ce qui est important, c'est plutôt de savoir...
08:40 - Pierre Moscovici a dit "je ne voulais pas interférer dans le débat politique".
08:43 - Je n'ai ni porte-parole de Pierre Moscovici, ni en charge des rapports de la Cour des comptes.
08:48 Ce qui en revanche aurait été très inquiétant,
08:50 c'est que les conclusions émises dans ce rapport,
08:52 et les recommandations émises dans ce rapport,
08:54 ne trouvent pas de réponse dans le texte qui a été voté au Parlement.
08:57 Le fait est, et je vous ai expliqué en début d'interview,
09:01 que oui, les réponses sont apportées au regard des recommandations
09:04 et des défis présentés dans ce rapport de la Cour des comptes.
09:08 - Priska Tevno, vous êtes en charge du SNU, du Service National Universel.
09:14 Vous avez rendez-vous avec le président de la République dans les prochaines heures pour en parler ?
09:18 - Je n'ai rendez-vous pas spécifiquement avec le président de la République tout à l'heure,
09:22 mais plutôt avec l'ensemble des personnes qui vont rendre hommage à Jacques Delors tout à l'heure.
09:27 - Oui, et vous allez en parler...
09:29 J'ai lu dans la presse que vous aviez un rendez-vous avec le président de la République
09:33 dans les prochaines heures au sujet du SNU.
09:35 - Je n'ai pas spécifiquement un rendez-vous avec le président de la République sur le SNU,
09:39 mais est-ce que je suis engagée à travailler sur le SNU depuis ma prise de poste il y a maintenant plusieurs mois ?
09:44 Oui, je ne le fais pas toute seule, bien évidemment, je le fais avec mes deux ministres de tutelle,
09:48 d'une part Gabriel Attal et d'autre part Sébastien Lecornu.
09:51 - Le SNU, Service National Universel, qui se déroule en deux temps,
09:56 un séjour de cohésion de 12 jours durant lequel les jeunes participent à des activités
10:00 et réalisent des missions d'engagement.
10:02 Une phase ultérieure est dédiée à l'engagement avec une mission courte d'intérêt général
10:07 ou un service civique de plusieurs mois.
10:09 Ça c'est le SNU aujourd'hui. Il pourrait évoluer ?
10:12 - Il est déjà en train d'évoluer, mais soyons très clairs.
10:16 Rappelons déjà aussi le contexte dans lequel nous sommes.
10:19 On a tendance à beaucoup parler de l'état de droit,
10:22 et il est important de continuer à défendre notre état de droit.
10:25 Mais défendre l'état de droit, c'est ne pas oublier que nous sommes dans une nation de devoirs.
10:30 Et le sens du devoir, il n'est pas inné.
10:33 Il s'apprend, il se développe, il s'entretient.
10:36 Et oui, le SNU, notamment le Service National Universel, permet cela.
10:41 Parce que nous devons nous rappeler que nous avons un destin commun.
10:44 Peu importe d'où l'on vient, où on habite, qui l'on est, nous avons ce sujet de faire en commun.
10:50 Et d'avoir cette capacité de regarder dans la même direction.
10:53 Et donc ça se fait autour d'activités, comme vous dites,
10:55 mais parlons clairement de ce que sont ces activités,
10:57 notamment sur la phase 1, sur le séjour de cohésion de 12 jours.
11:01 C'est par exemple le devoir mémoriel,
11:03 cette capacité à avoir des activités pour apprendre le rapport à l'autorité.
11:08 C'est également l'apprentissage des gestes de premier secours.
11:12 Voilà ce que apporte le Service National Universel,
11:15 qui était jusque-là sur la base du volontariat sur le temps scolaire, hors temps scolaire,
11:19 et qui va rester sur la base du volontariat, mais cette fois-ci sur le temps scolaire,
11:23 à partir de l'année 2024.
11:25 Est-ce qu'il faut un SNU obligatoire ?
11:27 C'est la question.
11:29 Parce qu'un SNU qui n'est pas obligatoire,
11:32 j'ai envie de dire, iront, et vous le savez mieux que moi,
11:36 iront les jeunes qui ont des projets dans la vie.
11:43 Mais ça ne rattrapera pas ce qu'ont des problèmes.
11:46 Ne tournons pas autour du pot.
11:47 Je vous le dis de façon très claire,
11:49 je souhaite, en tant que secrétaire d'État à la Jeunesse au SNU,
11:53 que ce Service National Universel devienne un passage républicain
11:57 pour chaque jeune de notre nation.
11:59 Donc oui, je souhaite qu'il soit généralisé.
12:01 Les 800 000 jeunes de chaque génération ?
12:03 Tout à fait.
12:04 Une cohorte générationnelle, c'est entre 800 et 850 000 jeunes.
12:07 Maintenant, cette décision ne m'appartient pas,
12:10 et j'ai toujours été très respectueuse des responsabilités des uns et des autres.
12:13 Cette décision appartient au président de la République,
12:16 et s'il le décide, oui, je me tiens à disposition
12:18 pour aller en débattre devant le Parlement.
12:21 À propos de l'éducation, il y a la question de l'uniforme
12:23 qui pourrait être expérimenté de façon plus large.
12:25 Vous en pensez quoi de l'uniforme obligatoire à l'école ?
12:28 Comme le président de la République l'a rappelé,
12:30 et également un de mes ministres de tutelle, Gabriel Attal,
12:33 je pense qu'il est bien de pouvoir être sur une expérimentation
12:36 et de voir comment ça se déploie.
12:38 Un certain nombre déjà d'établissements se sont portés volontaires,
12:42 et sur le reste, je laisserai effectivement mon ministre de tutelle se prononcer dessus.
12:46 Gabriel Attal ?
12:47 Tout à fait.
12:48 Le maire LR de Villeneuve-le-Roi, en banlieue parisienne, Didier Gonzalès,
12:54 a refusé d'accorder un chèque de Noël à une famille de sa commune
12:58 dont l'un des fils est impliqué dans les émeutes de cet été.
13:02 Il a été condamné d'ailleurs pour les émeutes.
13:05 Le maire était sur CNews mercredi matin.
13:07 Est-ce que vous saluez et est-ce que vous soutenez ce type de décision ?
13:10 Alors de quelle aide on parle ?
13:12 On parle d'une aide qui a l'endroit...
13:13 Une aide municipale.
13:14 Une aide municipale, est-ce que cette aide...
13:16 C'était le chèque Noël.
13:17 Je vais être très clair.
13:18 Bien évidemment, il faut, et je l'ai dit plusieurs fois,
13:21 se condamner, sanctionner de manière très ferme
13:24 les émeutes qui ont lieu au mois de juillet,
13:26 qu'il s'agissait de piller, qu'il s'agissait de saccager,
13:28 qu'il s'agissait de brûler, de menacer,
13:30 sans aucune revendication légitime.
13:33 Sans aucune revendication légitime.
13:35 Sur cela, très rapidement, nos forces de l'ordre se sont mobilisées
13:37 et la justice s'en est saisie.
13:39 Les réponses ont été apportées très rapidement et avec une grande sévérité.
13:43 Maintenant, quand on vient effectivement venir sur ces sujets,
13:47 sur ces enjeux, je suis toujours très précautionneuse et minutieuse.
13:49 La facilité et la démagogie viendraient facilement venir me dire...
13:53 C'est l'hémagogue de retirer une aide à une famille de délinquants.
13:55 Justement, vous parlez de famille.
13:57 Est-ce que tous les enfants de cette fratrie,
13:59 peut-être qu'il y en a d'autres, sont-ils tous des délinquants ?
14:01 Ont-ils tous été des émeutiers ?
14:04 C'est pour ça que je pense qu'il faut que nous puissions apprécier
14:07 l'entièreté des dispositions et l'entièreté de la justesse
14:10 d'une réponse apportée.
14:11 Dans ce cas précis, avec un enfant dans la famille.
14:13 Mais le cas est plus général.
14:15 Voilà. Vous me posez la question de façon générale.
14:17 Je vous réponds de façon générale.
14:19 Donc attention, nous pouvons apprécier les choses de façon nuancée,
14:22 avec une complexité d'analyse.
14:24 Le plus important pour moi, c'est de savoir que ce jeune,
14:27 qui était un émeutier, a été arrêté, interpellé,
14:30 et qu'il a été déféré devant la justice, et que la justice l'a sanctionné.
14:33 Est-ce qu'il faut aller vers plus de responsabilité des parents ?
14:37 C'est un souhait, on l'entend, le gouvernement le dit,
14:40 mais on ne voit rien venir.
14:41 La Première Ministre en avait parlé, l'actuelle en tout cas.
14:44 Vous savez, je le redis encore une fois à l'endroit des émeutes.
14:47 Les émeutes, il est faux de dire que les parents ne sont pas responsables
14:50 au regard des incidents et des dégâts.
14:53 Sauf que les parents ne paient pas. Au final, les parents ne paient pas.
14:55 Pourquoi ?
14:56 Parce qu'ils ont les faits.
14:58 Pourquoi dans les faits ?
14:59 Ils ne sont pas sollicités.
15:01 Ils sont responsables.
15:02 Ah, ils le sont, oui.
15:03 Ils sont responsables des dommages et des dégâts causés
15:07 par leurs jeunes mineurs.
15:09 Ça s'appelle la loi française.
15:11 Oui, mais dans les faits, ils ne paient jamais.
15:13 Quel exemple ?
15:14 Les exemples, ils sont nombreux.
15:16 Vous allez...
15:17 Jamais.
15:18 Je le redis encore une fois.
15:19 Non, mais il est important.
15:20 Ils ne paient jamais.
15:21 Non, on ne peut pas dire qu'ils ne paient jamais.
15:23 Excusez-moi.
15:24 Je pense qu'il est important aussi de rappeler les faits.
15:26 C'est que les parents sont responsables civilement
15:29 des dégâts causés par leurs jeunes mineurs.
15:32 Et ça, je pense que c'est important de le rappeler.
15:34 Maintenant, est-ce qu'il est important
15:36 de toujours pointer du doigt en permanence les parents ?
15:38 Non, parce que dans leur grande majorité,
15:40 vous le savez, nous sommes de nombreux à être parents.
15:42 Nous sommes préoccupés et mobilisés
15:44 pour l'émancipation de nos enfants.
15:47 Maintenant, est-ce qu'il y a dans certains cas
15:49 des parents défaillants ?
15:50 Oui, mais attention à ne pas généraliser.
15:51 Voilà, il y a certaines communes,
15:53 je pense notamment à la métropole de Limoges,
15:55 qui sollicitent et qui font appel à la responsabilité civile
15:59 des parents par le biais des assurances.
16:01 Et ils arrivent à faire payer, mais ce ne sont pas les parents qui...
16:04 Vous voyez, déjà, on est arrivé sur les nuances
16:05 par rapport à ce que vous me disiez tout à l'heure.
16:07 Mais voilà, il y en a très peu.
16:09 Merci beaucoup, Mme la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse
16:11 et du Service National Universel de France.
16:13 Merci à vous.