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Manon Aubry, députée européenne LFI et présidente du groupe de la gauche au Parlement Européen, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'avenir de la Nupes, du retour d'Adrien Quatennens et de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Retrouvez "L'entretien" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Manon Aubry, députée européenne LFI et présidente du groupe de la gauche au Parlement Européen, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'avenir de la Nupes, du retour d'Adrien Quatennens et de la mobilisation contre la réforme des retraites.
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NewsTranscription
00:00 8h13 sur Europe 1, votre invitée Sonia Mabrouk est députée La France Insoumise au Parlement
00:06 européen et présidente du groupe de gauche au Parlement européen également.
00:09 Oui, bienvenue sur Europe 1 et bonjour Manon Aubry.
00:11 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:12 Quatre mois après sa suspension du groupe LFI pour condamnation pour violences conjugales,
00:17 donc la décision du groupe La France Insoumise de réintégrer Adrien Quatennens dans ses
00:20 rangs à l'Assemblée nationale, est-elle en train de faire exploser la nupes ? Nous
00:24 allons en parler, mais tout d'abord je rappelle que vous aviez exprimé, Manon Aubry, votre
00:28 malaise. Après les interviews d'Adrien Quatennens pour se défendre lui-même dans les médias,
00:33 aujourd'hui il est réintégré, que devient votre malaise ?
00:36 Il existe toujours face à cette interview qu'il a donnée où il avait renversé la
00:43 charge de l'accusation entre d'un côté l'agresseur et la victime, il avait relativisé
00:49 la gravité des faits et ça s'est stipulé dans le communiqué qui a été fait hier
00:54 par La France Insoumise parce que si on refait l'historique des faits, en effet il a été
00:58 condamné à 4 mois avec sursis pour violences conjugales par la justice, puis le groupe
01:04 de La France Insoumise à l'Assemblée nationale l'a exclu, ce qui n'est pas rien quand même
01:08 comme décision pour 4 mois, puis il y a eu cette fameuse interview où j'ai exprimé
01:15 à ce moment-là mon malaise en tant que féministe, en tant que militante politique et je crois
01:20 que depuis il y a du chemin qui a été parcouru, et dans ce communiqué de La France Insoumise
01:25 qui a été fait hier, il y a aussi une reconnaissance, une prise de conscience que ces mots-là,
01:32 que cette démarche ont été choquants à ce moment-là.
01:34 Donc demain, Manon Bry, vous pouvez faire avec Adrien Quatennens, meeting commun, déclaration
01:39 commune, réunion commune, vous y souscrivez, la page est tournée.
01:42 Ce n'est pas un blanc-seing.
01:43 Ce n'est pas un blanc-seing.
01:44 C'est sous condition cette réintégration ?
01:46 Ce n'est pas un blanc-seing, il y a eu la condition d'abord de la réalisation de
01:49 son stage de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
01:53 Il a vu tout un tas de spécialistes sur le sujet.
01:58 Il s'est engagé à la poursuite.
01:59 La question est politique.
02:00 Est-ce que vous, en tant que responsable politique…
02:02 Mais là vous me demandez, moi, est-ce que je me vois faire avec lui ? Donc il y a une
02:05 dimension individuelle aussi.
02:07 Et la réponse ?
02:08 Et c'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas un blanc-seing et qu'il devra
02:10 faire la démonstration que quelque chose a changé, qu'il y a eu une sanction politique,
02:15 qu'elle a été utile à la transformation d'un parcours.
02:18 Il devra faire la démonstration en qui ? Auprès de vous ? Parce qu'il est libre, il est
02:21 libre de siéger, il est libre de…
02:23 Mais bien sûr.
02:24 Il est député, il a sa condamnation.
02:25 Bien sûr, il reste député.
02:26 Son mandat de député n'a pas été remis en cause.
02:28 La question c'était la cohérence de nos valeurs politiques avec ces faits.
02:34 Et donc je pense qu'il y a une sanction qui a été prise.
02:36 Et la question de fond qui est posée au final, c'est comment on, en politique, quelle
02:43 est l'échelle de valeur et l'échelle de sanctions ?
02:45 C'est la difficulté qu'on a.
02:46 S'il n'y a pas le manuel idéal.
02:48 Oui, mais enfin, il y a peut-être des questions à poser pour la France Insoumise, parce que
02:52 ce vote, on trompe l'œil hier des députés insoumis.
02:54 En réalité, c'est le choix de Jean-Luc Mélenchon, celui qui décide de tout.
02:57 Non, ce n'est pas vrai.
02:58 Il y a eu un vote à bulletin secret qui a décidé démocratiquement.
03:00 Pourquoi secret ?
03:01 Mais pour que tout le monde se sente à l'aise.
03:02 S'il y avait eu un vote à main levée, vous m'auriez dit Sonia Mabrouk, je suis
03:07 sûre, mais est-ce qu'il n'y avait pas l'ombre de Jean-Luc Mélenchon qui planait ?
03:11 Bon, là, il y a eu un vote…
03:12 Je n'ai même pas besoin de poser la question.
03:14 Vous l'aviez déjà posé.
03:15 Mais là, chacun a pu voter tranquillement en se disant est-ce que les conditions sont
03:20 réunies ? Voilà, moi, je respecte le vote démocratique de mon groupe politique.
03:24 Vote démocratique à bulletin secret.
03:27 Quand vous votez pour des élections, vous votez aussi à bulletin secret.
03:30 Vous me trouverez ça bizarre qu'on ne vote pas à bulletin secret.
03:32 Madame Aubry, quand il s'agit de live tweeter depuis la commission mixte paritaire sur
03:35 les retraites, là, tous les insoumis mettent en avant la nécessaire transparence.
03:38 Mais c'est différent.
03:39 Là, vous comparez.
03:40 Vous avez une liste de ceux qui votent, mais vous avez la transparence et la géométrie
03:44 variable.
03:45 Mais là, c'est normal parce que l'objectif, c'est que notre groupe politique parvienne
03:46 à une décision qui unisse le groupe et qui nous permette d'aller de l'avant.
03:49 Parce que vous voyez, je suis venue une des dernières fois, on se disait ça en rentaine,
03:53 je me retrouvais déjà à parler du sujet.
03:55 Donc, la question, c'est comment on avance.
03:57 Et moi, quand je vois le chemin qui a été parcouru, oui, ce n'est pas idéal.
04:01 J'entends la colère de nos collègues de la NUPES.
04:03 Vous savez ce que j'entends, votre embarras ce matin ? On connaît vos combats.
04:06 Mais ce n'est pas une situation facile, évidemment.
04:08 Mais je ne vais pas me cacher, moi j'avais exprimé ma colère.
04:10 Est-ce que vous êtes encore audible sur ce sujet qui est un sujet grave ?
04:13 Vous savez, moi, je...
04:15 Sur lequel la France Insoumise a donné des leçons.
04:18 Je constate que c'est au passage toujours aux féministes qu'on demande des leçons
04:22 en général sur ce genre de sujet.
04:24 Vous êtes en point sur ce combat.
04:25 Bien sûr.
04:26 Et donc, moi, je ne me suis pas cachée derrière mon petit doigt.
04:28 Vous le savez, Sonia Mabrouk.
04:30 Quand je vois aussi le chemin qui a été parcouru, ce n'était pas une évidence qu'il
04:35 y a une clause de revoyure.
04:36 Il y a une clause de revoyure.
04:37 Il y a un nouveau vote.
04:38 Il y a eu des conditions qui ont été posées.
04:40 Maintenant, vous voyez, j'entends aussi la difficulté que ça pose parce que, je vous
04:44 l'ai dit, quand on est condamné à quatre mois avec sursis pour violences conjugales,
04:47 c'est quoi le manuel politique de la réhabilitation potentielle ?
04:51 Est-ce qu'on exclut ADI ou c'est quoi l'intermédiaire ?
04:54 Et c'est pour ça, moi, je vous refais cette proposition que j'avais déjà faite.
04:57 Et je pense que c'est l'heure de passer aux travaux pratiques.
05:00 Nos collègues de la NUPES sont gênés aussi.
05:03 J'entends leur gêne.
05:04 J'entends leur colère.
05:05 Non, gêné, c'est un euphémisme.
05:06 Mais moi, ce que je vous dis…
05:07 La honte, c'est indigne.
05:08 La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, vice-présidente de la délégation des droits
05:12 des femmes, estime d'ailleurs qu'elle affirme Mélenchon plus qu'une affaire
05:15 Katnins désormais.
05:16 Mais, alors, je mets de côté l'instrumentalisation politique qui pourrait être faite par ceux
05:19 qui ne veulent pas de la NUPES ou qui en profitent pour attaquer Jean-Luc Mélenchon.
05:22 Moi, ce qui m'intéresse, vous l'avez compris, c'est comment on lutte contre les violences
05:26 faites aux femmes dans tous les milieux.
05:27 C'est vrai dans le milieu journalistique, c'est vrai dans le milieu politique, c'est
05:31 vrai dans le milieu sportif.
05:32 Moi, à mon échelle, dans le milieu politique, ce que je pose comme proposition, c'est que
05:35 toutes les organisations de la NUPES se retrouvent sérieusement autour d'une table et trouvent
05:39 une méthode commune pour gérer au mieux ces violences.
05:42 Parce que, de nouveau, quand vous êtes pris face à un cas comme ça, c'est quoi la solution
05:45 idéale ? 4 mois de sursis, c'est quoi l'équivalence en termes de sanctions politiques ?
05:50 C'est ce qu'on a essayé de faire.
05:52 Est-ce qu'on l'a fait parfaitement ?
05:53 Reprenons ce que vous disiez avant sur les ans soirs.
05:55 Quand quelqu'un de LR ou du RN s'était retrouvé dans cette situation, vous auriez
06:00 trouvé aucune circonstance atténuante ? Aucune ?
06:02 Alors déjà, il ne faut pas tout comparer.
06:05 Mais si vous voulez aller dans la comparaison, nous, on cherche des noises parce qu'au final,
06:10 on agit.
06:11 Mais quand je vois qu'un certain nombre d'hommes politiques, je prends M.
06:15 Damien Rabanne pour ne prendre que lui.
06:16 Pour M.
06:17 Katna, c'est une condamnation.
06:18 Bien sûr.
06:19 Il y en a d'autres qui ont été condamnés à LREM.
06:20 Je pense à M.
06:21 Benoît Sillon, par exemple.
06:22 Et LREM et Renaissance n'ont absolument rien fait.
06:25 Donc oui, bien sûr, quand on est à l'impôt d'un combat, je sais que vous allez être
06:29 plus intransigeants avec nous.
06:31 Et moi, je crois que je ne me suis pas cachée sur ces sujets.
06:33 Je vous ai dit le chemin qui a été parcouru.
06:35 Maintenant, j'espère qu'on ne passera pas l'ensemble de la matinale sur le sujet parce
06:40 que je ne veux pas occuper l'ensemble des combats politiques que nous menons ensemble.
06:43 Justement, est-ce que la NUPES est morte ce matin ?
06:45 Non, vous savez, la NUPES a quasiment un an.
06:48 On l'a construite en 13 jours et 13 nuits.
06:50 RIP alors, au bout d'un an.
06:51 Non, ça fait quasiment un an que toutes les semaines, on nous pose la question.
06:55 Je suis sûre, Sonia Mabrouk, je me viens au défi.
06:57 On va aller chercher nos interviews précédentes et on va voir si vous ne posiez pas déjà
07:00 exactement la question dans ces mêmes termes.
07:02 Vous savez qu'on arrive à un moment paroxystique.
07:04 Vous avez entendu les mots des socialistes qui estiment que c'est indigne comme décision
07:07 sur Adrien Quatennens.
07:08 Certains verts parlent de honte.
07:10 Franchement, où en est cette alliance baroque aujourd'hui de gauche quand vous entendez
07:13 cela ?
07:14 Alors, plusieurs choses.
07:15 D'abord, moi, je suis assez fatiguée.
07:16 C'est un peu comme sur la question de la lutte contre les violences faites aux femmes.
07:19 Je fais partie de ces petites mains, de ces petites artisanes qui font vivre la NUPES
07:23 au quotidien.
07:24 Je me suis battue pour qu'elle existe.
07:27 Et je vois que certains, à force de vouloir se différencier, ça fait exister politiquement
07:32 et médiatiquement le fait de taper sur la NUPES.
07:33 Ils défendent leurs idées, c'est ce qu'ils disent les autres.
07:34 Ils peuvent trouver indigne la réintégration d'Adrien Quatennens.
07:35 Parfois, on sait...
07:36 Quand j'entends Fabien Roussel qui parle de "il faut un grand front populaire", j'ai
07:43 envie de lui dire "e quesal pelerio NUPES".
07:45 Et il peut vous dire "regarde-dos aussi le vote que j'ai fait au congrès du Parti
07:50 communiste, au lamin".
07:51 Oui, à 82%, très bien.
07:53 Sur quelle ligne politique ?
07:55 La sienne.
07:56 Oui, mais une ligne politique que je ne pense pas, sur le fond, qu'elle est profondément
08:00 distincte de celle de la NUPES.
08:01 C'est intéressant, c'est-à-dire qu'il ne peut pas y avoir d'alliance de gauche
08:03 en dehors de vous ? Vous êtes ses légémonies, c'est moi ou rien d'autre ?
08:07 Je n'ai pas dit que c'était nous ou rien d'autre.
08:08 Mais acceptez que quand on fait 22% à l'élection présidentielle, on est une force motrice
08:12 de la NUPES.
08:13 Mais Jean-Luc Mélenchon aurait pu dire "je fais mes 22% tout seul, allez vous faire
08:17 voir".
08:18 Non, la NUPES a été créée comme une force alternative de gouvernement.
08:20 Donc moi, ce que je vous dis à cette heure, c'est qu'on a été beaucoup à parler
08:23 d'actes II de la NUPES.
08:24 Il y a eu plein d'idées qui ont été échangées d'ailleurs à travers médias interposés.
08:28 Moi, ce que je propose, c'est que là aussi, on passe aux travaux pratiques.
08:31 Quelques propositions qu'on peut faire, par exemple, avoir développé 1000 groupes
08:37 locaux d'ici deux ou trois mois, avoir un comité de campagne pour le référendum
08:41 d'initiative partelle.
08:42 Qu'est-ce qu'elle appelle le Rio ? La démocratie participative ?
08:43 Mais bien sûr, mais bien sûr.
08:44 C'est nouveau.
08:45 C'est pour ça, allons encore plus loin.
08:47 On peut faire en sorte que les propositions de loi à l'Assemblée nationale, ce qu'on
08:51 appelle les niches, ce soit des niches collectives.
08:53 On peut passer encore différentes étapes.
08:55 Vous n'êtes pas d'accord sur l'essentiel.
08:57 Je prends par exemple Fabien Roussel hier.
09:00 Il y a quelques jours, il ne voulait pas reprendre l'expression de violences policières.
09:04 Vous, vous dénoncez des violences policières.
09:05 Il y a encore quelques heures, il dit qu'il faut être ferme sur les frontières et sur
09:08 la migration.
09:09 Vous, vous dites l'inverse.
09:10 Vous n'êtes pas d'accord.
09:11 C'est un bon exemple parce qu'on voit que Fabien Roussel a voulu se distinguer.
09:16 Parfois, il va même plus loin que ce qu'il ne pense.
09:18 Il a un peu rétro-pédalé sur les frontières.
09:20 A la fin, on ne sait plus trop bien ce qu'il pense.
09:21 Il se fait applaudir par la droite.
09:22 Il se dit peut-être que je suis allé trop loin.
09:24 A la fin, je n'ai pas envie de taper sur nos amis communistes.
09:28 Ce que je vois vraiment, c'est qu'à la fin, ceux qui nous écoutent peuvent être désespérés
09:32 de ça.
09:33 Et moi, je leur dis qu'en fait, il y a des gens qui se battent pour que la nupèce vive,
09:35 pour qu'elle existe, pour qu'elle soit en capacité de gouverner.
09:38 Et c'est ça qui compte.
09:39 C'est comment on est l'alternative.
09:41 À l'heure où Macron, on voit à quel point il s'écroule, il s'entête avec sa réforme
09:45 des retraites.
09:46 Et aujourd'hui, l'alternative, c'est cette alliance de gauche qui est inédite et qui
09:50 peut passer un nouveau cap.
09:52 Parce que moi, je vous le dis, je ne fais pas de la politique pour de la décoration.
09:55 A la fin, c'est pour changer la vie des gens.
09:56 Hier, au Pays-Bas, Emmanuel Macron a été interpellé sur ce qui se passe en France.
10:00 Il a été interrompu au début de son discours à La Haye sur la démocratie dans l'hexagone
10:04 par des militants et sur la volonté du peuple sur les retraites.
10:08 Comment vous avez réagi à cette séquence ?
10:09 Ça veut dire quelque chose.
10:11 J'ai vu cette petite blague, c'était à La Haye, et ça a été le tribunal de la
10:15 UE en référence au tribunal de La Haye.
10:17 Mais ça veut dire quelque chose qu'Emmanuel Macron, aujourd'hui, ne peut plus mettre
10:22 un pied dehors sans qu'on lui rappelle la réforme des retraites, sans qu'on lui rappelle
10:25 la brutalité sociale et démocratique avec lesquelles il gouverne notre pays.
10:31 Et c'est vrai en France comme c'est vrai à l'étranger.
10:33 Je rappelle qu'il a annulé sa venue au Stade de France et qu'à la minute 49 et 30 secondes,
10:38 il y a eu des sifflets, qu'il a annulé son déplacement dans le Var.
10:42 C'est spécifique à Emmanuel Macron.
10:43 Il est allé dans le lac de Sarponson à ce point-là.
10:45 Les derniers présidents aussi ont eu des difficultés à sortir.
10:47 On l'aura dit, en murée dans l'Elysée.
10:49 Non, moi je me souviens quand j'étais petite, je voyais des présidents de la République
10:52 qui faisaient des bains de foule.
10:53 Aujourd'hui, Emmanuel Macron en est incapable.
10:55 Et oui, il est un peu comme un forcené retranché à l'Elysée dans sa toux dorée.
10:59 Vous reprenez ce mot de forcené ?
11:02 Je pense qu'il est tellement isolé aujourd'hui.
11:04 Vous le voyez, il prend un hélico pour aller faire un déplacement sur l'eau.
11:08 Tout le monde voit qu'il essaie de tourner la page de force.
11:11 Mais moi, je le dis à Emmanuel Macron.
11:13 Non, en fait, la page, elle ne va pas se tourner.
11:15 Tous les matins, tous les jours, il y a encore des actions.
11:18 Mais je veux parler de ces actions qui se déroulent à bas bruit et que finalement,
11:23 on s'est presque habitués.
11:24 De quelles actions, vous parlez ?
11:25 Mais plein d'actions.
11:26 J'entendais par exemple ce matin, il y a un blocage d'un dépôt frigorifique qui va
11:32 bloquer tous les supermarchés d'Auchan.
11:34 Mais il y a une raison, il y a une date, il y a une décision du Conseil constitutionnel.
11:37 Vous la respecterez ?
11:38 Bien sûr que je la respecte, mais le droit n'est pas la légitimité politique.
11:44 Mais quand vous dites oui, mais vous la respectez un peu moins.
11:46 Non, attendez.
11:47 D'abord, d'un point de vue juridique, il y a des motifs de rejet juridique.
11:51 Le Conseil constitutionnel m'en décide.
11:52 Il y a des motifs de rejet juridique.
11:53 Donc, moi, j'espère que cette loi sera censurée et auquel cas, on a gagné.
12:01 Si ce n'est pas le cas, ça n'enlève rien au rejet démocratique, au rejet politique,
12:06 au rejet social.
12:07 Ça veut dire que la parenthèse ne sera pas refermée ?
12:08 Non, et je le dis à Emmanuel Macron, mais il se fourvoie complètement.
12:12 Il se fourvoie, ce sera le Conseil constitutionnel qui aura décidé ?
12:16 Mais Sonia Mabrouk, après trois mois de mobilisation, vous en parlez tous les matins quasiment à
12:20 cette antenne.
12:21 Je pense que vous en avez même marre de parler de ce sujet.
12:23 Non, c'est un sujet important qui nous concerne tous.
12:25 Et donc, tout le monde aimerait passer à autre chose.
12:27 Mais pour passer à autre chose, pour laver la colère du pays, il faut qu'il retire cette
12:30 loi.
12:31 Il n'y a pas d'autre alternative.
12:32 Donc, décision du Conseil constitutionnel.
12:33 Et donc, s'il y a une décision, le Conseil constitutionnel, elle est double.
12:37 On attend aussi celle du référendum d'initiative partagée.
12:39 S'il est validé, on part en campagne dans la seconde.
12:42 S'il est invalidé, ce sera 49-3, mais puissance 10 en matière de colère dans le pays.
12:47 En matière de colère dans le pays.
12:49 Et ça donne quoi, 49-3, puissance 10 ?
12:50 Des mobilisations spontanées.
12:51 J'en ai déjà vu qui seront prévues.
12:52 C'est comme si vous pouviez claquer des doigts que les gens descendent dans la rue.
12:55 Vous voyez bien qu'il y a une démobilisation.
12:57 On peut le comprendre après 11 ou 12 mobilisations dans la rue.
13:00 Justement, c'est la douzième journée de mobilisation.
13:02 Moi, j'ai 33 ans.
13:03 Je n'ai jamais vu une mobilisation aussi longue, aussi forte, qui marque l'histoire
13:07 et qui est en train de marquer l'histoire de notre pays et qui s'invite finalement
13:10 à tous les étages.
13:11 C'est à l'opéra, c'est à l'AE, c'est à la terrasse de nos cafés.
13:17 L'AE, c'était quelques militants.
13:19 On ne va pas en transformer cela en mouvement de foules.
13:21 Vous voyez bien qu'il y a un élan populaire qui ne s'arrête pas dans le pays.
13:23 Mais contre quoi ? Parce que vous-même, par exemple, au sein du Parlement européen,
13:26 vous avez employé certains mots et vous avez été reprise, je pense notamment par
13:29 l'ex-premier ministre belge et eurodéputé Guy Verhofstadt, qui a rappelé que la France
13:33 est une démocratie.
13:34 Et on a besoin de le rappeler ?
13:35 Bien sûr, une démocratie dans laquelle une loi est adoptée sans vote de notre Parlement.
13:39 Quand j'explique ça à mes collègues au Parlement européen, ils disent
13:43 "mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:44 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:45 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:46 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:47 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:48 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:49 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:50 "Mais vous êtes la Russie ou quoi ?"
13:51 Je me ferais… évidemment qu'on n'arrivera pas à convaincre Macron que cette réforme
13:55 elle est profondément injuste parce que lui depuis sa tour de ré, travaillé deux ans
13:58 de plus, il ne voit pas ce que c'est la vie d'un cariste, la vie d'un chauffeur,
14:02 la vie de tous ceux qui sont dans leur voiture et qui nous écoutent et qui se disent "travailler
14:05 jusqu'à 64 ans, ce n'est pas impossible".
14:06 Mais s'il ne le fait pas par conviction politique, alors qu'il le fasse comme président
14:10 de la République, garant de l'unité, c'est dans un constitution.
14:13 Vous avez déjà travaillé, mise à part députée élue ?
14:16 Mais bien sûr que j'ai travaillé.
14:17 J'ai travaillé dans la lutte contre l'évasion fiscale et j'ai travaillé en me levant
14:21 tous les matins pour un salaire qui n'était pas très grand.
14:23 Mais deux ans de plus par rapport à ce que vous faites, c'est inadmissible, c'est
14:28 impossible ?
14:29 Moi je ne me voyais pas travailler deux ans de plus, mais surtout je pense à toutes celles
14:31 et tous ceux pour qui ça va être encore plus difficile et qui vont travailler au-delà
14:35 de l'espérance de vie, en bonne santé.
14:37 Ce combat, on le mène pour toutes ces serveuses, pour tous ces caristes, pour toutes ces aides
14:42 soignantes, pour tous ces métiers et je leur dis "aujourd'hui, on ne va pas lâcher,
14:47 vous avez jusqu'à 64 ans, c'est toujours non, le pays est en ébullition, Emmanuel
14:50 Macron, renoncez, il n'est toujours pas trop tard".
14:52 Merci Manon Bry d'avoir été notre invitée ce matin.
14:55 Bonne journée à vous.
14:56 Merci.