SMART BOURSE - Planète marché(s) du lundi 19 février 2024

  • il y a 7 mois
Lundi 19 février 2024, SMART BOURSE reçoit Geoffroy Lenoir (Codirecteur des gestions OPC, Ofi Invest Asset Management) , Valérie Gastaldy (Stratégiste, DaybyDay) et Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS)

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Transcript
00:00 *Générique*
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète.
00:12 Marchez, Valérie Gasteldi est à nos côtés, stratégiste chez Dbaïdé.
00:16 Bonsoir Valérie.
00:16 Bonsoir Grégoire.
00:17 Ravie de vous retrouver, ravie de retrouver également Gilles Bazissier.
00:20 Bonsoir Gilles.
00:20 Bonsoir.
00:21 Président des Quitty GPS et ravi d'accueillir Geoffroy Lenoir à nos côtés également.
00:25 Bonsoir Geoffroy.
00:26 Bonsoir.
00:27 Merci beaucoup d'être là.
00:28 Vous êtes co-directeur de la gestion collective chez Offi Invest Assets Management.
00:32 Good news is good news Geoffroy.
00:34 Ça semble être le schéma de marché depuis quelques semaines.
00:37 Alors c'est une autre forme de Goldilocks, le Goldilocks de fin d'année,
00:41 le scénario boucle d'or de fin d'année était plutôt fondé sur l'idée que
00:45 l'économie ou la macroéconomie se dégradant,
00:47 les banques centrales allaient baisser leurs taux assez rapidement
00:50 et c'était un soutien au moins pour la valorisation des actifs risqués.
00:53 Là on se retrouve dans un schéma où le marché obligataire a plutôt eu tendance à corriger un peu.
00:57 Ces dernières semaines pour se réajuster au calendrier des baisses de taux
01:02 telles qu'ils sont signalées par les banques centrales.
01:04 Et comme je le disais en introduction, ça n'a pas défrisé les marchés actions à ce stade.
01:09 Non tout à fait.
01:10 On est plutôt dans ce schéma là où finalement tout va bien.
01:13 Alors bon, souvent les marchés, les investisseurs essayent de trouver ce qui ne va pas.
01:17 Là on a plutôt des bons signaux un petit peu partout.
01:20 En tout cas la visibilité, c'est ça qui est important pour les investisseurs,
01:23 que ce soit sur la croissance, sur l'inflation.
01:25 Aux Etats-Unis on a toujours des chiffres de croissance qui sont bons.
01:29 On a eu les retail sales la semaine dernière qui étaient un petit peu moins bons.
01:32 Mais voilà, ça ne fait pas forcément une tendance non plus.
01:34 Puis c'est un peu logique de corriger de temps en temps sur les chiffres macroéconomiques.
01:37 Mais dans l'ensemble, c'est vrai qu'on a de la visibilité.
01:40 On a de la visibilité sur les banques centrales.
01:42 Donc ça a été dit tout à l'heure, des banques centrales qui devraient baisser leurs taux.
01:45 Mais finalement, elles ne sont pas pressées les banques centrales.
01:49 Que ce soit surtout aux Etats-Unis avec peut-être des baisses de taux à partir du mois de juin.
01:53 Mais peut-être plus tard. Vu la situation macroéconomique, il n'y a pas d'urgence.
01:58 Ce qui va être intéressant à suivre côté banque centrale,
02:00 ce sera est-ce qu'il y a un décalage finalement de cycle entre la zone euro et les Etats-Unis.
02:05 Parce que c'est vrai qu'on parle souvent du fait que la banque centrale européenne
02:08 ne baisse jamais avant la réserve fédérale américaine.
02:11 Ça, ça sera peut-être quelque chose à suivre dans les prochains mois,
02:14 même si d'un point de vue anticipation de marché,
02:17 il y a eu un peu d'anticipation pour des baisses de taux un peu plus tôt dans l'année.
02:20 Précoce de la BCE.
02:21 Pour la BCE.
02:22 Donc ce n'est pas notre scénario.
02:23 Notre scénario, c'est plutôt qu'on ait des baisses de taux...
02:25 Personne n'ose en faire un scénario central, Geoffroy.
02:28 C'est sûr que ce n'est pas évident d'admettre que la BCE va baisser ses taux
02:31 avant la réserve fédérale américaine.
02:33 Ce n'est pas forcément un scénario central.
02:36 Après, à quelques mois près, ce n'est pas ça qui va changer la physionomie des marchés,
02:39 que ce soit les marchés actions ou les marchés de taux.
02:41 Mais rien que sur le message, ça peut être intéressant de voir que la banque centrale européenne
02:45 pourrait se positionner de façon un peu différente de la réserve fédérale américaine.
02:50 Et c'est vrai que dans ce contexte-là, ce qui est important, c'est les ancrages d'inflation,
02:53 des niveaux d'inflation.
02:54 On a une inflation qui revient gentiment vers les 2% aux Etats-Unis et en Europe.
02:59 Il n'y a pas forcément d'inquiétude que ce soit une inflation qui reste élevée trop longtemps
03:03 ou une inflation qui déçoit.
03:04 Finalement, il n'y a pas d'inquiétude de ce côté-là.
03:06 Le marché reste convaincu, malgré les petits accros qu'on peut avoir peut-être
03:12 sur les marques d'inflation, notamment aux Etats-Unis.
03:14 Le marché reste convaincu que le grand mouvement reste celui de la désinflation.
03:19 C'est celui-là.
03:20 Alors c'est vrai qu'on dit toujours que la fin du trajet, c'est le plus difficile à faire.
03:24 Alors c'est vrai qu'on a eu un gros mouvement de désinflation qui est derrière nous maintenant.
03:28 Il reste des choses à surveiller, notamment sur la composante des services.
03:31 Mais c'est vrai qu'on a cette tendance de désinflation qui se poursuit
03:34 et qui devrait aujourd'hui atterrir sur cette zone des 2%.
03:38 Alors c'est vrai que c'est dur de se dire qu'on atterrit sur 2% et on ne bouge plus.
03:42 Mais c'est vrai qu'on est plutôt sur ce schéma-là à se dire que finalement,
03:45 les banques centrales ont réussi à faire ce travail de réancrage des anticipations d'inflation.
03:48 Et ça se voit quand on regarde les points morts d'inflation, les fameux breaks even.
03:52 Finalement, ils ne bougent pas beaucoup et on reste ancré,
03:55 même si ça remonte un petit peu depuis quelques séances.
03:58 Finalement, les anticipations d'inflation sont bien ancrées
04:01 et ça, ça donne du confort, on va dire, aux banques centrales et aux investisseurs.
04:05 Et même s'il y a un peu plus de croissance, c'est au contraire.
04:09 C'est même bon à prendre et c'est vu positivement aujourd'hui
04:11 par les investisseurs, notamment sur les actifs risqués.
04:14 Tout à fait. Alors c'est vrai que la croissance, elle vient plutôt des États-Unis que l'Europe.
04:17 Donc ça, il faudra qu'on surdise.
04:19 Oui, c'est pas une grande surprise.
04:20 On a vu les révisions de la croissance en France par Bruno Le Maire.
04:24 Mais c'est vrai que d'un point de vue général, c'est vraiment les États-Unis
04:27 qui tirent vraiment la croissance aujourd'hui.
04:29 Et les révisions à la hausse viennent des États-Unis, pas tellement des autres zones,
04:34 et encore moins de la zone euro, qui pourrait repartir.
04:37 C'est notre scénario, doucement.
04:38 Mais on parle de l'épaisseur du trait par rapport aux États-Unis,
04:41 d'une croissance de 0,5 peut-être à 0,6 et à 1 et quelques en 2025.
04:46 Mais c'est vrai que ça reste une croissance assez faible et assez naturelle en zone euro.
04:50 Ce qui surprend vraiment, c'est aux États-Unis.
04:52 Et ça reste, eux, le moteur aujourd'hui de la croissance.
04:55 Oui. Le marché leader, la banque centrale leader, l'économie leader et tout ce qui va avec.
05:01 C'est pour ça que beaucoup me disent, d'ailleurs, ce qui compte le plus pour les actions européennes,
05:03 c'est ce que va faire la Fed, plus que la banque centrale européenne au final.
05:07 Valérie, votre lecture du marché dans ce que je l'écris comme le "Good news is good news" et tant mieux !
05:14 C'est une bonne nouvelle que les investisseurs actions, notamment, saluent le fait qu'il y a de la croissance.
05:18 C'est de la croissance nominale, encore importante aujourd'hui dans les économies comme l'économie américaine, par exemple.
05:26 Oui, je ne peux pas dire le contraire. Mais je ne sais pas très bien ce que vous voulez que je vous réponde.
05:33 Est-ce que c'est un schéma ? Non, mais ce que je dis, c'est qu'on a beaucoup commenté,
05:36 et c'est très souvent un schéma de marché qu'on retrouve avec les banques centrales,
05:40 le "Bad news is good news". Et c'est vrai qu'il y a toujours un peu un sentiment d'inconfort à se dire que,
05:45 tiens, on achète le futur sur la base de données macroéconomiques qui seraient en train de se dégrader,
05:50 parce que les banques centrales... C'est toujours un raisonnement un peu alambiqué à un certain point.
05:55 Là, on a une belle croissance, enfin, une croissance qui reste solide et résiliente, toujours plus que prévue aux États-Unis,
06:02 et ça ne fait pas peur au marché, même si ça implique que la Fed baissera ses taux peut-être un peu plus tardivement.
06:08 C'était un sujet très sensible, quand même, jusqu'à présent.
06:11 Oui, alors... Parce qu'en fait, le sujet, c'est pas tellement... Enfin, il y a la date de la baisse des taux américaines, bien entendu,
06:20 mais je ne suis pas sûre que ce soit si important que ça, la date, parce que les marchés, si on leur dit que ça va être un mois plus tôt
06:25 ou trois mois plus tard, à partir du moment où on leur dit que ça va se produire, finalement, le message qu'ont réussi à faire passer
06:30 les banques centrales, c'est qu'on a fini de monter. Rien de plus. Mais du coup, les investisseurs se sont dit, bon,
06:36 la prochaine direction, ça sera la baisse. Mais en fait, tout ça, ça reste... Enfin, moi, comme c'est pas du tout mon scénario...
06:44 — C'est-à-dire ? Qu'il n'y aura pas de baisse de taux des banques centrales ?
06:48 — Je pense pas qu'il y aura de baisse de taux des banques centrales, parce que je pense qu'elles vont être très très lentes à bouger.
06:55 Mais d'abord, ce qui n'est pas mon scénario, c'est que l'inflation retourne sous les 2 %, comme elles n'ont pas encore annoncé
07:03 qu'elles acceptaient de remonter leur cible à 3 %. Même des fois où ça a été évoqué, elles ont dit que c'était pas à l'ordre du jour, pour le moment,
07:12 donc voir jamais. Donc aller à 2 %, moi, c'est pas ce que j'ai dans mes modèles.
07:19 — Ce sera trop dur de revenir à 2 %. En tout cas, ça impliquerait trop de sacrifices si on voulait vraiment revenir à 2 %.
07:25 Et les banques centrales joueront pas ce jeu-là.
07:27 — Écoutez, les banques centrales ont remonté les taux dans des proportions considérables à une vitesse exceptionnelle.
07:34 Le chômage aux États-Unis est en dessous de 4 %, considéré comme le plein emploi. Il est au plus bas qu'on puisse imaginer.
07:42 En Europe, il est pas remonté. On n'est pas encore au plein emploi en Europe. Mais enfin, on est à peine au-dessus de 6 %, à peu près.
07:48 Enfin donc c'est quand même un très bon chiffre, le meilleur qu'on a eu depuis 15 ans, je sais plus combien d'années.
07:55 Alors comment s'attend-on à ce qu'on ait un ralentissement économique avec un chômage qui reste à ce niveau bas,
08:03 une confiance du consommateur qui, quand même, n'arrête pas de monter et des salaires qui n'ont pas cessé de progresser ?
08:10 Et donc même si la vitesse de la hausse des salaires venait à ralentir au cours de l'année 2024,
08:16 je ne suis pas sûre qu'elle passe en négatif tout de suite.
08:19 Par rapport à l'inflation, c'est ça ?
08:21 Bah en vitesse de hausse.
08:23 Oui, d'accord.
08:24 Oui, en réel. Donc tout ça, c'est quand même les paramètres qui font que les gens...
08:31 Si en plus on prend en compte justement ce recul dans l'inflation, parce qu'il a eu lieu, je ne parle pas du futur, je parle de ce qui a eu lieu.
08:38 Bien sûr que le consommateur, il est super à l'aise. Il va mieux qu'il n'ait allé pendant l'année précédente.
08:44 Et les baisses de taux sont derrière nous. Donc en fait, comment est-ce qu'on va faire baisser l'inflation plus que ça ?
08:49 Moi, je veux bien. On peut projeter les taux à trois mois de l'inflation. D'ailleurs, ça ne marche même plus.
08:55 Mais moi, qu'on m'explique en quoi la projection des trois derniers mois de l'inflation me donne les douze mois de l'inflation à venir.
09:01 Parce que nulle part, je ne sais pas où est le livre où il y a écrit ça, ce n'est même pas de l'analyse technique.
09:06 Ça montre un momentum de court terme, on va dire.
09:09 Voilà, c'est ça. C'est le momentum.
09:10 Ah bah on en est là. On en est là aujourd'hui.
09:12 L'esprit grégaire se développe quand on n'y comprend rien.
09:16 Quand on n'y comprend rien, on voit des gens qui courent dans un sens, on court avec eux.
09:19 Voilà, donc ce n'est pas un raisonnement qui tient pour moi.
09:23 Mais quand vous dites qu'il n'y aura pas de baisse de taux, ça veut dire qu'il ne faut pas se bercer d'vision.
09:26 Il y aura peut-être une recalibration de la politique monétaire, mais il n'y aura pas une politique monétaire accommodante demain.
09:33 En fait, selon la façon dont on la regarde, elle est encore accommodante, cette politique monétaire, d'une certaine façon.
09:40 Parce qu'on a quand même, ça dépend, on a des taux d'intérêt qui sont, là on est un petit peu restrictif,
09:50 mais on ne l'a pas été pendant longtemps, c'est très récent, ce n'est pas encore très très...
09:57 Ça ne mord pas encore fortement.
09:59 Je ne pense pas que ça ne mord pas encore fortement.
10:00 Sur certains secteurs industriels, oui, mais pas sur tous.
10:04 Non mais les banques centrales, elles sont, a priori, elles réfléchissent à ce qui s'est passé dans les années 70,
10:12 et bien entendu, elles sont super embêtées, parce que dans les années 70, la Fed a été volontairement "behind the curve" longtemps,
10:21 c'est-à-dire qu'elle a toujours gardé des taux réels plutôt négatifs, et du coup, elle a laissé l'inflation s'emballer.
10:28 Donc elle a peur, et on lui reproche par avance, qu'il se produise cette même chose.
10:34 Mais il ne faut pas oublier que la banque centrale, ce dont elle a le plus peur, c'est quand même qu'on se retrouve dans une situation de désinflation
10:42 qu'elle ne sait pas maîtriser du tout, parce que l'inflation, elle a vu comment on faisait pour, enfin on le sait, mettre fin à l'inflation, ça fait mal,
10:51 politiquement ça peut avoir des conséquences qui ne sont pas celles que l'on souhaite en ce moment,
10:56 mais ce n'est pas vraiment son rôle, normalement, mais elle sait faire, alors que si on repart dans une désinflation trop forte, elle est très embêtée.
11:04 Donc je pense qu'elle va être très très immobile, la banque centrale, le plus longtemps possible.
11:10 Alors est-ce qu'on aura une baisse des taux ? Je ne suis pas sûre, parce qu'en fait, comme moi, je m'attends à ce que l'inflation ne baisse plus,
11:19 je ne peux pas dire qu'en 2024, mon modèle me dise qu'elle va franchement monter, mais je n'ai rien qui me permette de penser qu'elle va beaucoup...
11:27 Baisser par temps des niveaux atteints, continuez de baisser fortement par temps des niveaux atteints.
11:31 Oui, sur les niveaux atteints, enfin si, il y a encore un petit peu de baisse sur l'inflation hors énergie et alimentation, mais pas des masses,
11:37 donc je n'ai pas la même vision de l'inflation. Donc quand je vois, bien entendu, des consommateurs qui se tiennent bien, etc.,
11:46 je vois plutôt une année favorable aux actions.
11:50 Oui, ce que vous décrivez là, qui est assez non consensuel, Valérie, vous dites que ce ne sera pas mauvais pour les actions.
11:57 Non, en fait, moi, mon cycle des actions, il devait s'améliorer en 2024. J'avais un risque sur la fin 2023 qu'on n'ait pas eu le vrai point bas de la baisse des actions, à fin octobre.
12:11 Bon, puisqu'on n'a pas rebaissé, qu'on est en train de franchir les sommets, que les États-Unis ont déjà franchi les sommets, c'est qu'en fait, ce point bas, c'était le bon point bas.
12:20 Donc 2024, c'est une année de hausse et pas comme les petits bras de Goldman Sachs...
12:26 5002, c'est rien ! 5002, c'est pour le mois prochain !
12:29 Pour moi, une année de hausse, c'est que normalement, dans l'année, on peut faire du +10, +15.
12:33 Je ne sais pas, au 31 décembre, on peut passer par beaucoup moins après, etc.
12:38 Oui, mais c'est une vraie année de hausse, quoi.
12:40 Une année de hausse, oui.
12:42 Sur cette idée "Good news is good news", Gilles ?
12:45 Oui, moi, je mets l'accent, en fait, sur les marges des entreprises et l'anticipation par les investisseurs de ces taux de marge.
12:56 Et c'est ce qui explique le fait qu'on continue à avoir des ratings agrégés plutôt constructifs, même s'ils sont loin des 8 ou 9 sur 10.
13:08 On est autour de 4 sur 10 sur le marché mondial, mais ce qui reste encore raisonnablement constructif.
13:17 Et ça, malgré des niveaux records sur beaucoup de marchés et malgré des hausses de taux longues, très importantes depuis les plus bas d'il y a 2 ans et demi ou 3 ans.
13:31 Donc normalement, ces deux seuls éléments devraient amener une très forte baisse de nos ratings.
13:38 Mais la troisième dimension importante et majeure, c'est les profits des entreprises et les anticipations des profits, des cash flows, des dividendes, des share buy-back.
13:50 Et là, on est dans un environnement où c'est assez impressionnant la distorsion entre la rémunération du capital et la rémunération du travail.
14:05 Même si le travail a mieux rémunéré ces derniers mois.
14:20 Et le court terme se situe à des niveaux vraiment qu'on n'a jamais vus et en croissance régulière.
14:29 Et donc, après, on peut s'interroger sur la pérennité de ce mouvement.
14:34 Reste que, avec le développement des grands modèles de langage, je préfère utiliser cette acronyme de GML plutôt qu'intelligence artificielle.
14:43 Je ne peux pas dire grand-chose.
14:46 — Oui, c'est devenu un peu fourre-tout, oui. Je vous l'accorde. (Rires)
14:50 — Une invention marketing des années 50. Donc quand on parle de grands modèles de langage, bon, artificiels, bien sûr, et statistiques, on comprend un petit peu mieux ce que c'est.
14:58 Et là, force est de constater que le développement est le plus rapide qu'il ait jamais été pour n'importe quelle technologie,
15:10 que des montants considérables sont en jeu et qu'après avoir irrigué un sous-secteur de la tech particulièrement, au détriment d'autres d'ailleurs...
15:22 Parce que là, quand Nvidia flambe en termes de progression de chiffre d'affaires, les prévisions de chiffre d'affaires ont quasi triplé sur Nvidia à horizon de 3 ans, 3,1 ans et aujourd'hui.
15:37 Donc c'est quand même considérable. Et au détriment d'autres d'ailleurs, Intel, c'est le plus traditionnel.
15:49 Et ils sont obligés de faire un saut quantique en termes d'investissement pour essayer de...
15:55 — Qui va peser lourdement, bien sûr. — Qui pèse lourdement. Et donc on a des questions. Donc les modèles plus traditionnels souffrent.
16:01 Mais au-delà de ça, après, c'est l'irrigation à l'ensemble de la cote.
16:07 — Et on le voit, ce phénomène ou pas ? Parce que Nvidia, c'est 50% de hausse depuis le 1er janvier. C'est 25% de la hausse du S&P 500.
16:13 On a l'impression quand même d'une forme de concentration qui est toujours plus forte, quoi.
16:20 — Alors je parle plus des anticipations des résultats, parce qu'on voit quand même, y compris dans la tech, mais aussi dans l'automobile,
16:30 comme on vient de l'annoncer, des annonces de baisse d'équivalent temps plein de salariés.
16:40 — Des programmes de départ. — Des programmes de départ. — Pour dire les choses. — Oui, oui, j'entends.
16:46 — Exactement. Et ça, ça ne peut pas se faire si les entreprises ne prévoient pas des augmentations de productivité,
16:56 à la fois dans leurs processus internes... Parce qu'on passe un temps quand même dans les grandes entreprises...
17:02 On passe un temps fou à générer de l'effet joule. (Rires)
17:08 — Ça s'enlève vécu. (Rires)
17:10 — C'est pas inutile, parce qu'il faut quand même toujours s'ajuster de façon fine. L'intelligence artificielle peut permettre pour une partie de ces processus...
17:19 — Vous êtes convaincu que les effets vont être beaucoup plus rapides, notamment sur la productivité ?
17:24 — Interne, mais également... — Solo nous dit... Est-ce que c'est Solo 2 ? On voit des ordinateurs partout.
17:29 Mais je vois dans la macro... Je ne vois pas de gain de productivité associé au développement de l'informatique.
17:34 Ça a été le grand paradoxe de Solo qui est mort il n'y a pas très longtemps. Est-ce que c'est Solo 2.0 ou est-ce que non ?
17:40 Là, il y aura une vraie réalité mesurable, tangible sur le plan macroéconomique ?
17:46 — Le scénario le plus optimiste, oui. Ça peut être vraiment décoiffant et extrêmement important.
17:54 Et dans tous les processus, qu'ils soient internes ou en entreprise, externes... C'est le processus client également.
18:01 On peut avoir 80% des processus clients qui seront automatisés avec une meilleure qualité pour le client. Qui plus est ?
18:11 Et puis dans les processus verticaux, fournisseurs, etc., un plus grand alignement au niveau des entreprises également.
18:24 — Et ça, c'est un thème profond, de long terme, qui ne souffre pas de la conjoncture immédiate et des variations conjoncturelles qu'on pourrait avoir.
18:33 — Qui irrigue toute la cote, potentiellement en partant des États-Unis, bien sûr, comme toujours.
18:40 — Bon, le grand sujet de la productivité... Je donne juste le chiffre macro. La productivité horaire moyenne aux États-Unis est 6% supérieure à ce qu'elle était pré-COVID, fin 2019.
18:51 En zone euro, on doit être sur à peine du 0+, en termes de gains de productivité, sur la même période. Il y a un écart grandissant de ce point de vue-là.
18:59 Comment vous regardez cette situation, cette forme de divorce transatlantique ? Et j'en reviens notamment au marché action, Geoffroy, avec l'idée quand même, pour l'instant,
19:07 d'un thème IA qui se retrouve très concentré, en tout cas autour de grands acteurs du marché, Nvidia étant l'emblème évidemment du moment.
19:16 — Oui, on parlait des gains de productivité. Je pense que c'est vraiment, là, aujourd'hui, le sujet cœur pour les marchés.
19:21 Et c'est vrai qu'on peut se poser la question... Est-ce qu'aujourd'hui, les acheteurs sur les marchés actions américains en particulier achètent pas déjà ces gains de productivité
19:30 qui sont pas forcément tout de suite réalisables ? C'est-à-dire que c'est pas forcément quelque chose qu'on peut constater là en 2024.
19:35 Ça sera peut-être quelque chose pour 2025 ou 2026. Mais en tout cas, c'est vrai que les investisseurs achètent le fait que c'est une thématique de fonds de long terme
19:43 qui va changer la dynamique en termes de gains de productivité. Et c'est ça qui fait que le secteur de la tech dans son ensemble, aux États-Unis en particulier,
19:53 monte et continue de monter. Alors c'est ça qu'on a Nvidia en tête avec les résultats cette semaine qu'on va suivre tous de façon très attentionnée,
20:02 pourra, parce que ça peut être quelque chose qui entraîne le marché également. On a vraiment un mastodonte qui tire à la tech, mais il n'y a pas que Nvidia, bien évidemment.
20:14 On parle des 7 magnifiques, même si on peut enlever Tesla qui, aujourd'hui, est un peu à la traîne par rapport aux autres. On a ce secteur qui tire vraiment les marchés actions,
20:23 que ce soit le Standard & Poor's ou les autres indices américains. Et c'est vrai que c'est ce changement de paradigme qui fait que les États-Unis, aujourd'hui,
20:31 sont bien en avance par rapport à l'Union européenne et à la zone euro. Donc c'est vrai que c'est toujours dur de se dire bon, ben voilà, les Américains,
20:39 faut privilégier les investissements sur la zone US par rapport à l'Europe, quand on voit les niveaux de valorisation, puisqu'on est plutôt à 20 fois, on va dire, aux États-Unis
20:47 et à 12 fois et demi en Europe. Donc on peut toujours se dire que l'Europe a du potentiel pour rattraper, mais ça, quand on a cette force, cette dynamique côté États-Unis qui est là,
20:56 c'est dur d'aller en face. – Ce thème de l'IA, il est moins évident, la diffusion du thème de l'IA est moins évident quand on regarde la cote européenne, par exemple.
21:04 Je ne parle pas du fait que Nvidia est le super producteur des puces qui vont bien et que pour l'instant, il n'y a pas de concurrence, en tout cas solide avérée, face à ça.
21:13 Mais sur les usages de l'IA, sur le software, etc., est-ce que l'Europe restera là aussi un cran en dessous de ce qu'on va observer aux États-Unis ?
21:23 – Disons que les États-Unis ont un temps d'avance. En Europe, bien évidemment, l'Europe va bénéficier de l'intelligence artificielle ou de l'autre terme, excusez-moi.
21:32 – Du modèle de langage large, oui. – Modèle de langage. L'Europe va en bénéficier, mais sans doute avec un temps de retard par rapport aux États-Unis.
21:41 Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, il peut y avoir des valeurs qui rattrapent en Europe. Et on a quelques champions qui vont en profiter.
21:48 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on a du mal à se dire, bon, l'Europe, il faut acheter l'Europe tout de suite par rapport aux États-Unis,
21:54 dans un contexte où la macroéconomie aux États-Unis est meilleure qu'en Europe.
21:59 – Est-ce que c'est un thème qui est déjà suracheté, Valéry ? Autre manière de formuler la question.
22:04 Est-ce qu'on a là, sous les yeux, une bulle autour de l'IA ?
22:10 – Oui, a priori, on a une bulle, dans la mesure où le consensus est haussier et ça monte.
22:16 – Définition simple et efficace, oui, oui.
22:20 – Est-ce qu'elle s'est terminée ? Non, là, pour le moment, on n'a aucun des paramètres de la fin d'une bulle.
22:27 Maintenant, il y aura des baisses, c'est quand même super volatil.
22:31 Mais pour le moment, effectivement, ça va continuer à monter.
22:38 – C'est-à-dire que l'investisseur pragmatique, vous dites, doit accompagner la formation de cette bulle.
22:44 Alors le terme est connoté forcément très négativement,
22:46 parce qu'on a en tête que derrière une bulle, il y a forcément un crash.
22:49 Mais il y a toute une phase d'expansion de la bulle qui mérite de l'attention.
22:54 – Oui, a priori.
22:55 – Oui, non mais je… Donc il n'y a pas de warning pour vous de ce point de vue-là ?
23:00 Et c'est donc dans l'idée que les actions doivent monter en 2024,
23:03 et que 2024 doit être une année de hausse, ça va se faire avec la tech ?
23:06 – Il n'y a pas franchement d'indice suffisamment fin, qui est suffisamment historique,
23:12 pour qu'on puisse mener une analyse correcte de cette bulle.
23:17 – Se référer à ce qu'on a connu fin 90-2000, ce n'est pas le sujet.
23:24 – Mais on compare quoi ? Parce que le Nasdaq en ensemble…
23:27 – Je ne sais pas, les Américains comparent Cisco des années 2000 à Nvidia de 2024,
23:32 voilà par exemple, on prend les boîtes stars de l'époque.
23:36 – Les valeurs, parce que c'est vraiment pas fiable.
23:40 Ce qui a du sens c'est quand on compare des indices,
23:42 et pour faire un indice il faut quand même 10-12 valeurs.
23:46 – Le parcours d'un Cisco en 2000 ne nous dit rien de l'avenir d'un Nvidia en 2024 ou 2025.
23:52 – Non mais même si on regarde le parcours du Nasdaq,
23:55 qui donc minore la progression des grandes valeurs
24:03 qui peuvent servir de vecteur à cette intelligence artificielle,
24:07 on n'a pas de raison de penser que ça va baisser maintenant.
24:13 – Est-ce que ça suffit à faire une année de hausse sur les actions
24:18 ou est-ce qu'il y a d'autres secteurs, d'autres thématiques
24:22 qui doivent participer justement à ce que…
24:25 – En fait tout doit participer à cette hausse.
24:29 – Parce qu'il y a beaucoup de choses qui n'ont pas monté jusqu'à présent quand même.
24:33 – Oui la Chine. – Ben oui la Chine, les small caps,
24:35 il y a quand même des gros marchés qui n'ont rien fait et qui n'ont pas monté.
24:39 – Ben normalement tout ça, ça devrait monter.
24:42 Je pense qu'après il faut faire attention parce qu'il y a des questions d'horizon de temps,
24:45 c'est-à-dire que la surperformance de ces valeurs qui ont été très longtemps abandonnées,
24:51 elle va être beaucoup plus brève que celle des valeurs du Nasdaq,
24:57 mais normalement tout devrait monter cette année,
25:02 avec peut-être une rotation qui se mettra en place d'ici peu vers,
25:06 plutôt, ces valeurs abandonnées, notamment la Chine effectivement, en zone.
25:14 – Des valeurs plus cycliques, des thèmes plus value,
25:17 si j'essaye de caractériser un peu avec le jargon financier.
25:23 – Je n'ai jamais compris grand-chose à ce jargon, mais là je n'y comprends plus rien.
25:27 – Ben c'est pas cher quoi. – Je ne sais pas.
25:29 – Ce qui n'est pas cher… – Je l'ai compris, mais…
25:32 Est-ce que c'est cyclique ? Pas cyclique, je ne sais pas,
25:35 parce que l'informatique normalement c'est lié à la croissance, donc c'est cyclique.
25:40 Bon là on ne peut pas dire que ce soit cyclique.
25:43 – Non c'est un super thème là.
25:45 – Les boissons normalement c'est défensif, ça ne l'a pas été.
25:49 Bon voilà, donc je ne peux pas donner des grandes thématiques sectorielles.
25:55 Il y a un secteur qui m'intrigue complètement, c'est l'automobile.
26:00 En tant que secteur, je ne vois pas très bien où ça va,
26:02 je n'arrive pas à le classer dans quoi que ce soit.
26:05 Mais sinon la techno c'est bien, mais pour le moment,
26:09 les banques et l'énergie ça reste bien, alors c'est bizarre, je sais, justement.
26:13 C'est ce qui m'a vachement gênée, c'est que les grandes corrélations
26:19 qui normalement permettent d'anticiper un petit peu les variations sectorielles
26:23 ou d'expliquer des grandes variations sectorielles,
26:26 elles ne fonctionnent pas bien et potentiellement
26:29 elles vont continuer à mal fonctionner dans les mois qui viennent.
26:32 Ce qui est plutôt en faveur justement d'un développement de bulle,
26:36 c'est-à-dire un moment où les gens font des choses
26:39 qui n'ont pas tellement de sens fondamental,
26:41 mais ils le font par esprit grégaire parce que ça monte
26:45 et parce que finalement il n'y a pas tellement d'autres opportunités.
26:49 Moi dans mon scénario, acheter des obligations maintenant,
26:53 des obligations longues, ce ne sera pas la catastrophe,
26:57 mais enfin ça n'a pas franchement d'intérêt.
26:59 Donc autant avoir des actions.
27:02 - Ça a plus d'intérêt que ça en aurait eu par le passé.
27:04 Vous diriez, les gérants Biggadner et les gérants Cranie,
27:07 je me tends vers Geoffroy, mais oui, pour certains profils,
27:11 c'est quand même du pain béni.
27:14 - Il y a deux ans, on n'est plus dans le même monde.
27:16 - Oui, on est d'accord.
27:18 - Mais si on a une vision à 12 mois,
27:21 je ne sais pas si en termes de niveau il y aura...
27:24 - Ce n'est pas évident que les taux battront les actions sur les 12 prochains mois.
27:27 - Non, pas évident.
27:30 - Sur la Chine, je ne sais pas,
27:33 est-ce que le rating bouge des actions chinoises ?
27:36 - Non, le rating ne bouge pas.
27:38 Il est élevé, il est au-dessus du 8 sur 10,
27:41 donc entre 8 et 9.
27:43 - C'est un des meilleurs ratings mondiaux pour un pays de cette taille-là,
27:46 dans les grands pays ?
27:47 - Oui, dans les grands pays, aucun doute.
27:48 C'est très au-dessus du marché normal.
27:50 Mais par contre, l'autre grand axe,
27:53 c'est la mesure de sentiments de marché,
27:56 qui continue d'être baissière.
27:59 Et on comprend pourquoi.
28:02 Les flux d'investissement se sont renversés.
28:05 Les sorties de capitaux.
28:08 Et on est en train d'assister peut-être à une nouvelle bataille commerciale,
28:14 à une nouvelle phase dans la bataille commerciale,
28:17 entre l'Ouest et la Chine,
28:20 et avec une communauté européenne, une Union européenne,
28:23 qui a pris une position plus assertive, à juste titre,
28:28 mais qui peut avoir des conséquences, d'ailleurs,
28:32 de retour sur certains secteurs de luxe ou autres.
28:35 Mais donc là, j'ai du mal à imaginer un board,
28:42 un comité d'orientation, d'allocation d'actifs,
28:46 d'un grand fonds de pension...
28:49 - Qui dirait 2024, c'est l'année de la Chine, on y va, on y retourne ?
28:52 - Voir même qui ne considère pas exclure la Chine de leur étalonnage.
28:59 - Après, on m'a souvent expliqué que le prix peut quand même faire varier le sentiment assez vite.
29:03 Si les actions continuent de monter un petit peu en Chine,
29:07 peut-être que le sentiment peut à un moment...
29:09 - Peut-être, mais on a quand même un contexte politique qui est quand même dur.
29:13 - Ça c'est sûr. La toile de fond.
29:15 - Très très dur, avec des discours chinois à l'égard du mode occidental,
29:22 qui sont quand même agressifs.
29:26 Et dans ce contexte-là, d'abord solliciter, puis demander, puis exiger
29:33 des excédents commerciaux gigantesques en faveur de la Chine,
29:40 c'est de plus en plus difficile.
29:42 Et dans une logique de démondialisation, qui plus est,
29:47 moi je ne vois pas comment ça peut s'arranger à court terme sur ce plan-là.
29:53 - Oui, on est très tiré vers le bas, il peut y avoir un effet élastique, c'est possible.
30:00 Mais structurellement et à moyen terme, ça peut mériter d'être pas cher pendant longtemps.
30:05 - Tactique versus stratégique. Geoffroy, on parle de la Chine,
30:09 et chez Ofi Invest AM, vous suivez la Chine de très près.
30:12 Quand je dis très près, vous avez un bureau à Singapour,
30:14 donc vous avez une analyse quotidienne fine, j'en sais rien,
30:17 mais en tout cas, oui, au plus près du terrain de ce point de vue-là.
30:21 Est-ce qu'il y a un moment tactique qui peut être intéressant pour des investisseurs
30:24 qui seraient prêts à détenir des actions chinoises en direct aujourd'hui,
30:28 ou à travers des fonds bien sûr ?
30:30 - C'est toute la thématique du value trap.
30:32 Est-ce qu'on estime que les valeurs sont assez décotées pour aller investir dessus ?
30:38 Le sujet, on en a parlé, c'est que ça fait maintenant plusieurs années,
30:42 ça fait plus de trois ans que les marchés actions chinois sous-performent.
30:46 Donc c'est vrai qu'il y a cette mauvaise habitude qui commence à s'ancrer
30:50 dans l'esprit des investisseurs.
30:52 C'est vrai qu'aujourd'hui, ça peut paraître pas cher,
30:55 ça paraissait pas cher déjà en fin d'année dernière.
30:58 En début d'année, on peut avoir un peu d'optimisme,
31:02 parce qu'en fait, le principal changement qu'il y a eu depuis quelques semaines,
31:07 c'est le fait que ça commence à inquiéter, on va dire, le gouvernement central.
31:10 Le fait que ces valorisations soient aussi décotées,
31:13 et que finalement le marché boursier chinois n'attire plus autant que par le passé.
31:17 Donc on sent qu'il y a des micro-mesures qui ont tendance à se mettre en place,
31:21 à être annoncées par le gouvernement chinois,
31:23 et notamment des mesures qui sont faites pour flécher les investissements
31:27 de la population domestique vers les actions chinoises.
31:32 Donc c'est les deux points positifs, si on veut regarder vraiment le côté positif
31:36 sur les actions chinoises, c'est la valorisation et ces mesures de fléchage
31:39 pour essayer d'inciter les investisseurs à revenir sur les marchés actions.
31:43 De notre côté, on va plutôt avoir un message de neutralité sur les marchés actions chinoises.
31:48 On était plutôt un peu défensif l'année dernière en début d'année.
31:53 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est dur d'avoir un message
31:57 qui est vraiment très constructif sur les actions chinoises,
32:00 mais en même temps, ne pas en avoir après avoir trois années de baisse,
32:04 ça paraît être un petit peu aussi délicat de voir les marchés corriger davantage.
32:09 Intéressant sur le point que vous faisiez, c'est vrai que le grand thème de la prospérité commune,
32:13 on nous a dit "tout est politique, c'est politique, la politique avant tout,
32:17 l'économie passe en second", etc. et les marchés, on n'en parle même pas,
32:20 il y a quand même une limite à tout ça, c'est-à-dire qu'on ne peut pas non plus
32:23 laisser les marchés actions chinois être totalement désertés,
32:28 ne plus être attractifs, etc.
32:30 Ça ne correspond pas non plus à la volonté du pouvoir chinois aujourd'hui.
32:35 Oui, parce que ça donne une image au reste du monde aussi qui est moins positive, on va dire.
32:39 Et c'est vrai que de ce côté-là, ça peut être un signal tactique d'achat,
32:43 mais ça va être très opportuniste sur des mouvements.
32:46 Après, on sait que les mouvements, il y a de la volatilité de façon assez phénoménale
32:51 sur les marchés asiatiques et en Chine en particulier.
32:54 Donc c'est vrai que c'est un marché risqué en tant que tel.
32:57 Donc c'est vrai que se positionner sur la Chine aujourd'hui, il faut vraiment être agile
33:00 et voir ça de façon très tactique.
33:02 Donc on ne va pas forcément avoir ce type de position aujourd'hui,
33:06 surtout quand on regarde que la plupart des investisseurs internationaux,
33:09 comme ça a été dit, se désintéressent un peu de la Chine,
33:13 dans la mesure où ils vont plutôt acheter des paniers asiatiques hors Chine.
33:17 Et c'est vrai que ça, c'est aussi un autre point d'avance.
33:20 Aller vers l'Inde, aller vers d'autres pays de l'Asie,
33:24 c'est vrai que ça c'est assez nouveau depuis quelques mois maintenant.
33:27 Donc c'est vrai que les deux se regardent, mais se regardent de façon différente.
33:30 Si vous voulez, moi, en personne de marché, je veux dire qu'un marché,
33:35 n'importe quel rebondit quand il n'y a plus de vendeurs, pas quand il y a des acheteurs.
33:38 Donc je pense qu'il n'y a plus de vendeurs en Chine,
33:42 parce qu'effectivement, on gardait en mesure politique...
33:45 Même le retail chinois n'achète plus ses propres actions.
33:47 A dire que maintenant, on allait soutenir le marché, acheter des actions, etc.
33:51 C'est un peu ce que fait sur tout le monde.
33:54 Après, il y a des choses qui peuvent changer.
33:58 Parce que quand on est au fond du trou, on ne sait...
34:00 Enfin, moi, en tout cas, je n'ai aucune capacité à prévoir quoi que ce soit.
34:04 Et quand on est arrivé en plein milieu de Covid,
34:08 c'était évident que tout allait rebondir, qu'on allait avoir de l'inflation, etc.
34:11 Et pourquoi ?
34:12 Même encore aujourd'hui, on ne sait pas forcément très bien expliquer pourquoi.
34:16 Alors qu'est-ce que je vois néanmoins sur les marchés
34:19 qui peut aider à ce mouvement-là ?
34:21 Les matières premières et le dollar.
34:23 On a des matières premières pour des investisseurs qui anticipent des ralentissements économiques.
34:30 Parce que, moi, là, vous m'avez dit qu'il y avait des bonnes nouvelles en ce moment.
34:33 Je ne m'en étais même pas rendu compte.
34:35 Parce que je suis restée sur les discours ambiants des dernières semaines,
34:39 où c'était quand même "on ne peut pas faire autrement".
34:41 Il y a même des gens qui parlaient de récession américaine.
34:43 Des bonnes nouvelles relatives, bah oui, quand même.
34:46 Pour des scénarios soi-disant de fort ralentissement,
34:52 les matières premières n'ont pas baissé.
34:56 Il y a quand même un premier signe là.
35:00 Et puis, on a un dollar qui...
35:02 Alors, il n'y a aucun signal.
35:04 En fait, si vous voulez, c'est comme la Chine.
35:06 Mais moi, je ne sais pas prévoir.
35:08 Donc, ce que je suis en train de vous dire, c'est juste que j'ai un cas de marché
35:12 dans lequel le risque, il est super faible.
35:15 Donc, il faut bourrer.
35:17 Parce que, si on a tort, on ne va pas perdre grand-chose.
35:20 Si on attend d'avoir des confirmations,
35:22 que le pétrole soit à 100 dollars,
35:24 que la Chine ait gagné 25%,
35:26 parce que c'est volatile et que 25%, c'est à la perf de 15 jours,
35:29 bah là, on prend des risques.
35:32 De rentrer trop tard.
35:33 Bah, de rentrer trop...
35:34 Oui, parce que je suis d'accord que pour le moment,
35:37 c'est complètement tactique.
35:39 Il n'y a rien, il n'y a aucune bonne nouvelle.
35:43 Mais le dollar, il est quand même...
35:48 Bon, depuis un an, on est dans un range, là,
35:51 entre 100 et 107 sur le dollar index.
35:54 101 et 107, je ne sais plus.
35:56 On est autour de 104, là.
35:58 Oui, 104, 105, on est un petit peu au-dessus du milieu.
36:00 Bon, si on doit partir à la baisse sur le dollar,
36:04 et pourquoi pas, il y a une chance sur deux,
36:06 il peut monter ou il peut baisser.
36:08 Ça ne manque pas de quoi, ce que je dis, je suis bien d'accord.
36:10 Mais c'est maintenant qu'il faut le vendre.
36:11 D'accord.
36:12 Donc, quand moi, je vois que j'ai une opportunité de baisse du dollar,
36:15 que sur les actions asiatiques, j'ai quand même une opportunité
36:18 que ça rebondisse, que sur les actions européennes,
36:21 on est en train de franchir toutes les résistances,
36:23 qu'on n'a eu aucun retracement, qu'on a plusieurs gappes aussi
36:26 qui s'enchaînent, des gappes hebdomadaires,
36:29 que sur les obligations, tout ça, ça ne bouge pas.
36:31 Donc, en fait, ça peut juste relâper.
36:33 Si je ne dis pas qu'il faut y aller, je ne le dis jamais.
36:36 Oui, je comprends.
36:37 Il y a suffisamment d'asymétrie dans ces marchés,
36:40 ce que vous décrivez, pour se permettre d'y aller franchement.
36:43 Oui, c'est qu'en fait, tout est positionné pour permettre.
36:47 D'accord ?
36:48 J'entends.
36:49 Voilà.
36:50 Donc, moi, je n'aime pas dire les choses après qu'elles se soient produites.
36:52 C'est comme ça.
36:53 Parce que moi, je ne traîsonne que sur des stops.
36:56 Parce que je sais que je ne sais rien.
36:58 Même si je dis que je crois savoir,
37:01 mais au fond de moi, je sais que je ne sais rien.
37:03 Et donc, je n'ose dire les choses qu'au moment où je pense
37:05 que ça ne peut pas aller.
37:07 La probabilité pour que ça aille contre moi est très faible.
37:09 Oui, je comprends.
37:10 C'est un jeu de probabilités.
37:11 De toute façon, c'est le marché.
37:12 Pour moi, ce n'est que des promats.
37:13 C'est quoi l'allocation du moment pour vous,
37:17 chez Auffy Invest AM ?
37:19 On a un message assez neutre.
37:21 Ça arrive, justement, dans des périodes comme ça.
37:24 C'est une position de gestion d'être neutre.
37:26 Bien sûr.
37:27 Une position de gestion également, avec un message,
37:29 forcément quand il y a de la neutralité,
37:31 de se dire qu'il faut chercher du rendement là où il y en a.
37:33 On peut faire ce qu'on appelle du portage du carré
37:35 sur de l'obligataire, même si les taux…
37:37 Il y a peut-être plus de potentiel sur d'autres classes d'actifs,
37:40 mais au moins, les taux sont à un certain niveau.
37:42 C'est un socle.
37:43 C'est un socle.
37:44 Et on a un rendement qui arrive tous les jours,
37:47 avec un taux d'Isan allemand à 2,40.
37:49 Ça peut paraître faible par rapport à des perspectives
37:52 de performance sur des marchés actions,
37:54 mais ça reste intéressant en absolu
37:56 par rapport à ce qu'on a connu ces dix dernières années.
37:58 C'est une poche stable, quoi.
38:00 Avec un peu de rendement du crédit spéculatif,
38:05 qui va permettre aussi d'améliorer le rendement,
38:07 ça reste intéressant dans un portefeuille d'allocations
38:10 pour vraiment profiter de ces niveaux de taux.
38:13 Selon nous, les taux sont plutôt bien ancrés.
38:15 C'est ça qu'il faut avoir en tête.
38:17 Il y a eu de la volle pas mal dans le passé
38:20 avec la remontée des taux directeurs.
38:22 Là, aujourd'hui, les taux sont plutôt bien ancrés.
38:24 On voit que les spreads de crédit se tiennent bien,
38:26 les taux de la Banque centrale sont plutôt bien ancrés.
38:29 C'est plutôt la partie courte qui va bouger.
38:31 On en a parlé tout à l'heure en fonction des anticipations
38:33 de baisse de taux des banques centrales.
38:35 Mais l'affaire est maîtrisée pour l'instant.
38:37 Autant profiter de ce portage, ce carry sur les obligations,
38:40 et puis après essayer de faire de la performance
38:43 en allant sur des actifs peut-être un peu plus risqués,
38:46 sur opportunités, sur les marchés actions.
38:49 Ce qui nous gêne un petit peu pour rentrer maintenant
38:51 tout de suite sur les marchés actions,
38:53 c'est le chemin parcouru.
38:55 On a quand même une très belle performance des marchés actions.
38:57 Même depuis le début de l'année, on est à 5% et quelques
39:00 sur la plupart des marchés actions, Eurostox, S&P,
39:03 le CAC un peu en retrait.
39:05 Mais dans l'ensemble, ça reste des bonnes performances.
39:07 Quand on regardait au 1er janvier, on se disait
39:09 que cette année, ça peut être une année positive.
39:11 Mais de là à faire une croissance à deux chiffres
39:14 de la performance des marchés actions,
39:16 il va falloir quand même un moteur un peu puissant.
39:19 On a eu ce moteur qui est venu justement
39:21 des banques centrales, on dit on va baisser les taux,
39:23 donc ça va soutenir les marchés actions en particulier.
39:27 Là, finalement, on l'a un peu moins.
39:29 Mais on a des résultats d'entreprises qui se tiennent bien.
39:31 Et c'est vrai qu'en regardant la saison des résultats actuels,
39:34 on a eu à peu près 90% des publis, je pense,
39:36 sur les Etats-Unis, la plupart qui sont passés.
39:38 On est à près la moitié sur l'Europe.
39:40 C'est plutôt des bons résultats, c'est plutôt correct.
39:44 Les marches se tiennent bien.
39:46 Mais c'est vrai que dans l'ensemble,
39:48 finalement, on se demande est-ce que les sociétés
39:50 n'ont pas déjà acheté le scénario de la fin d'année,
39:52 voire de 2025.
39:54 Donc c'est vrai qu'on a plutôt tendance à se dire,
39:56 bon, il faut toujours essayer de profiter
39:58 d'une correction de marché pour essayer de se repositionner.
40:02 Mais c'est vrai que, enfin, je rejoins ce qui a été dit,
40:04 c'est vrai qu'aujourd'hui, il n'y a pas de signaux
40:06 forcément négatifs qui fait qu'on n'a pas envie d'avoir d'action.
40:09 Ah oui, non, non, on ne peut pas être hors du marché,
40:12 ça c'est le minimum.
40:14 On va essayer de voir, voilà,
40:16 qu'est-ce qui va faire que les marchés vont corriger
40:19 et profiter d'une correction de marché pour se repositionner.
40:23 En une minute, Gilles, je ne sais pas,
40:25 qu'est-ce qui vous paraît intéressant
40:27 dans le spectre d'analyse que vous couvrez
40:29 chez Ecouti GPS en termes de pays, de secteur ?
40:33 En termes de secteur, c'est la santé.
40:37 Ah, oui.
40:38 Notre premier rating mondial par grand secteur,
40:41 c'est de très loin la santé,
40:43 avec une espérance de 20% de santé.
40:45 Avec une espérance de gain de 38%
40:49 à trois mois en rythme annualisé.
40:51 C'est quoi, c'est très décoté, ça veut dire ?
40:54 Oui, on a de très très grosses boîtes
40:58 qui sont très décotées,
41:01 mais dans les perspectives de croissance,
41:03 posent problème.
41:05 Si on regarde sur un plan,
41:07 on a une concentration aux deux extrêmes.
41:10 On a des boîtes qui ne croissent plus ou qui décroissent
41:13 et qui sont vraiment de moins en moins chères.
41:16 Et on a des boîtes qui ont des performances attendues
41:20 qui sont absolument exceptionnelles
41:23 et qui sont de plus en plus chères.
41:25 Oui, j'entends.
41:26 Mais en solde, et au global, en net-net,
41:30 on a quand même quelque chose qui est très intéressant.
41:33 Et on a quand même des boîtes
41:35 qui sont en haut à droite de notre carte,
41:37 c'est-à-dire qui conjuguent le meilleur des mondes.
41:40 Oui, c'est ça.
41:41 Pas chère, mais avec de belles perspectives.
41:43 Le Graal des investisseurs.
41:45 Et ça, ça correspond à un marché sans doute un peu...
41:49 à une vision quand même un peu défensive,
41:52 quand même au global.
41:53 Et d'aller chercher un peu de value et du carpe.
41:56 Santé, ça fait partie des thèmes assez consensuels.
41:58 Beaucoup de gérants parlent du thème de la santé aujourd'hui.
42:01 Merci beaucoup à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché.
42:04 Valérie Gastaldi, Day by Day, Gilles Bazissier, Ecouty GPS
42:07 et Geoffroy Lenoir.
42:08 Offi invest à cette management.

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