Lundi 16 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Emmanuel Toussaint Dauvergne (directeur général, Batribox) , Isabelle Viennois (cofondatrice, Needl) , Tania Chauvin (chargée de projet, Électriciens sans frontières) et Gabriel Toffani (PDG, Adionics)
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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, votre rendez-vous quotidien de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:16Et voici le sommaire. Mon invitée, c'est Isabelle Viennois, la cofondatrice de Needle, plateforme d'experts de la transition écologique.
00:23On verra avec elle ce que changent les règles européennes, CSRD, pour les entreprises.
00:28Dans notre débat, la dixième opération pile solidaire avec un double objectif, sensibiliser les élèves aux enjeux du recyclage et puis aider à l'électrification d'un village.
00:39Ça se passe au Togo. Et puis, notre rubrique start-up avec Adionix, aujourd'hui, entreprise innovante spécialisée dans l'extraction durable du lithium.
00:49Voilà pour les titres. C'est parti, c'est Smart Impact.
00:53L'invité de Smart Impact, c'est Isabelle Viennois. Bonjour.
01:02Bonjour.
01:03Bienvenue. Vous êtes la cofondatrice de Needle, créée en 2020 avec Damia Boufferach. Présentez-nous Needle, pour commencer, plateforme d'experts, c'est ça, d'experts de la transition ?
01:13Exactement. Needle, c'est un réseau de spécialistes de la sustainability. Aujourd'hui, on a plus de 500 spécialistes de la sustainability sur Needle.
01:23Et vous pouvez y accéder via une plateforme. C'est très simple. Par exemple, vous êtes dans l'hôtellerie, vous avez besoin de quelqu'un qui sache vous faire un plan de décarbonation.
01:34Vous, vous créez un compte sur Needle, vous déposez votre brief. Et quelques heures après, vous avez plusieurs profils.
01:40On vous pousse plusieurs profils d'indépendants qui savent faire et qui se disent intéressés et qui sont disponibles.
01:47Avec quelles compétences ou quelles thématiques couvertes par Needle ?
01:51Aujourd'hui, on est spécialisé sur la sustainability, RSE, ESG, quel que soit le nom qu'on lui donne. On couvre 20 thématiques, toutes les thématiques environnementales,
02:02donc le climat, la biodiversité, l'eau, l'économie circulaire, la pollution. Et puis également tous les leviers d'action très opérationnels,
02:10donc la finance durable, par exemple, le reporting USG, dont on va pas mal parler aujourd'hui, les achats durables, la communication responsable, le marketing durable.
02:20Il y a des leviers plus efficaces que d'autres. Quand on démarre, quand on... Imaginons un chef d'entreprise, une chef d'entreprise qui nous regarde et dit
02:26« Ok, allez, je vais faire appel à Needle ». C'est quoi en général le premier levier le plus efficace ? Puis après, il faut en activer d'autres éventuellement.
02:34Le premier levier, c'est la sensibilisation, c'est de comprendre pourquoi il faut agir. Et c'est le point de départ d'ailleurs des démarches CSRD.
02:43Et dans la sensibilisation, ce qui est important, c'est de comprendre pourquoi une entreprise aujourd'hui doit se préoccuper de ces sujets-là parce qu'avec la crise environnementale
02:56et notamment la crise climatique, ça pose quand même des risques à très court terme pour les entreprises.
03:02Oui, qui peuvent elles-mêmes les mettre en difficulté voire en péril. Quelques cas pratiques peut-être pour faire comprendre ce que fait Needle ?
03:11Alors je ne veux pas vous les dicter. J'ai vu qu'il y avait quelque chose avec une ancienne de bricolage, des problèmes de fidélité-transport. Des cas pratiques ou un cas pratique problématique ?
03:20Ça fait 4 ans qu'on existe. Donc on a vu un certain nombre de cas d'entreprises. Et puis on voit les entreprises mûrir aussi sur ces sujets-là.
03:26Aujourd'hui, les grands secteurs d'activité dans lesquels on travaille, c'est la distribution, la grande distribution.
03:33On a accompagné par exemple un acteur de la grande distribution pour optimiser l'empreinte environnementale d'une centaine de gammes de produits.
03:42Qui dit empreinte environnementale dit émission de CO2 des produits, empreinte également en termes de consommation d'eau, empreinte sur la pollution.
03:50On travaille pas mal avec les acteurs de la grande distribution là-dessus. On travaille beaucoup avec le secteur des transports également.
03:57On travaille dans l'aérien. On a commencé sur de la sensibilisation. On les accompagne également sur du marketing durable.
04:06Comment transformer les programmes de fidélité par exemple dans l'aérien pour inciter plutôt les gens à consommer différemment plutôt qu'à consommer de plus en plus ?
04:17Alors on va effectivement parler de cette directive européenne CSRD, Corporate Sustainability Reporting Directive, qui fixe donc 2 nouvelles normes et des obligations de reporting extra financier.
04:28Un regard, un petit coup d'œil au calendrier parce que vous allez voir si vous êtes concerné ou pas.
04:32Depuis le 1er janvier, c'est en cours pour les entreprises qui remplissent 2 des critères suivants.
04:38Plus de 500 salariés, plus de 50 millions de chiffre d'affaires, plus de 25 millions total de bilans.
04:42A partir du 1er janvier 2025, ça concernera aussi les entreprises de plus de 250 salariés.
04:48Et à partir du 1er janvier 2026, les PME cotées en bourse.
04:53C'est une contrainte pour les entreprises ? C'est une galère potentielle si elles ne s'y préparent pas, si elles n'anticipent pas ?
05:00Alors oui, c'est une contrainte, c'est une obligation.
05:03C'est-à-dire que toutes les entreprises à terme, d'ici 2028, de plus de 250 salariés auront à publier un rapport de durabilité.
05:14C'est obligatoire.
05:15Si vous ne le faites pas ou si vous le faites à la légère, vous exposez à plusieurs choses.
05:20Une dévalorisation de votre actif, parce que les investisseurs regardent quand même précisément.
05:24À une moindre compétitivité commerciale, parce que de plus en plus d'appels d'offres intègrent des critères environnementaux.
05:30Les appels d'offres publiques, ce sera obligatoire en 2026.
05:34Et puis il y a de plus en plus d'appels d'offres privés.
05:38Et puis également, vous avez accès à des financements qui sont moins intéressants.
05:42Donc c'est une obligation et vous vous exposez à des risques si vous ne le faites pas.
05:46Alors c'est vrai que nous, on a un certain nombre d'entreprises qui viennent nous voir.
05:50Au départ en disant, elle a l'air affligée, il y a un truc qui nous tombe sur le panneau.
05:55Nos auditeurs nous ont dit qu'il fallait faire ce rapport de durabilité.
05:59On va être obligé d'embaucher des gens.
06:02Et franchement, on a l'impression que ça n'a aucun intérêt.
06:06Donc nous, dans ces cas-là, ce qu'on leur propose, c'est de faire intervenir un indépendant, un de nos indépendants.
06:12Qui est quelqu'un d'expérimenté, qui connaît leur secteur d'activité.
06:18Qui a travaillé dans l'ESG, dans leur secteur d'activité.
06:22Et qui va être à même, un, de les mettre en conformité avec cette fameuse directive CSRD.
06:28Et deux, de faire en sorte que c'est quand même un impact bénéfique pour le business.
06:33Alors, je vais vous donner un exemple très simple sur l'impact bénéfice à très court terme qu'on peut avoir sur le business.
06:41Quand vous faites une démarche, quand vous lancez dans la démarche CSRD,
06:45vous devez interroger vos parties prenantes, avoir un dialogue avec vos parties prenantes.
06:49Dans vos parties prenantes, vous avez vos clients, par exemple.
06:52Et nous, ce qu'on demande toujours aux consultants indépendants qui interviennent sur la CSRD chez nos clients,
06:57c'est que dans ce dialogue de parties prenantes avec les clients,
07:00ils interrogent les clients sur ce qu'ils attendent en matière de durabilité de leur fournisseur.
07:06Et à ce moment-là, ça permet de donner des insights aux équipes commerciales, par exemple,
07:11pour savoir ce que les clients vont intégrer dans leur appartement.
07:14Et donc d'être plus efficace dans le prochain appel d'offres pour le remporter.
07:18Mais ça veut dire que ce sont forcément des petites ou moyennes entreprises
07:23qui viennent vous voir qui n'ont pas les compétences en interne ?
07:26Ou alors, il y a aussi des entreprises plus importantes qui sont un peu démunées face à cette directive européenne ?
07:33Alors, nous, on travaille à la fois pour les groupes du CAC 40.
07:36On travaille de plus en plus pour des ETI.
07:39Et puis pour des PME qui vont, à terme, mais ce sont les dernières qui seront imposées,
07:44devoir publier ce rapport de durabilité. Donc on travaille pour ces entreprises-là.
07:48Mais même un grand groupe du CAC 40 va venir faire appel à vous ?
07:51Oui.
07:51Alors qu'ils ont de plus en plus intégré à leur stratégie les objectifs de durabilité.
07:58Ils ont des dirigeants, souvent membres du COMEX, qui sont chargés de ces enjeux.
08:04Et ils ont quand même besoin d'un avis indépendant. C'est ça qui me surprend un peu.
08:09Oui, parce que la CSRD, il faut bien voir que c'est un reporting qui est beaucoup plus exigeant
08:16que ce qui était demandé jusqu'à présent aux entreprises.
08:18C'est-à-dire que c'est un reporting qui est extrêmement standardisé.
08:23Et c'est bien l'objectif.
08:24L'objectif, c'est que les rapports de durabilité puissent être comparés avec des chiffres qui soient extrêmement standardisés.
08:32Et qu'on puisse comparer toutes les entreprises, d'une certaine façon.
08:34Exactement, d'un même secteur d'activité.
08:36Donc, les grands groupes, pour eux, ça c'est nouveau de devoir produire ce rapport de durabilité.
08:43Et puis ce qu'il faut bien voir, c'est qu'au fur et à mesure qu'on avance dans la démarche de CSRD, ça ouvre des nouveaux sujets.
08:53Je prends l'exemple de la biodiversité, sur laquelle on a beaucoup de demandes en ce moment.
08:58La biodiversité apparaît pour de plus en plus d'entreprises comme un sujet dit matériel.
09:04Les sujets matériels, c'est les enjeux qui sont importants selon la terminologie de la CSRD.
09:09Il y a beaucoup d'entreprises qui, quand elles voient arriver la biodiversité comme enjeu, ne savent pas très bien comment prendre le sujet.
09:16C'est sûr que les métriques sont plus compliquées que pour le bilan carbone, on est bien d'accord.
09:21Exactement. Et donc, à ce moment-là, elles viennent nous voir parce qu'elles veulent avoir des gens qui sachent,
09:26un, leur expliquer quel est le lien entre la biodiversité et leurs activités, qui sachent évaluer l'empreinte biodiversité et qui sachent construire des plans de transition biodiversité.
09:39Donc ça fait émerger plein de sujets sur lesquels les entreprises n'ont pas de compétences encore.
09:45Au-delà de la CSRD, dans le service que vous proposez à vos clients, vos entreprises, à quel point vous faites évoluer leur modèle économique ?
09:56Est-ce que ça arrive que l'aboutissement, ce soit ça ?
09:59Alors, j'aimerais bien que ce soit le cas systématiquement, évidemment. En toute humilité, nous, on répond à ce que veulent nos clients.
10:08Donc on ne transforme pas toujours tout en profondeur. Néanmoins, on les accompagne dans la durée, nos clients.
10:14Je vais vous citer le cas d'un de nos clients qu'on a accompagné la première fois il y a 3 ans.
10:19Il nous a demandé de revoir une de ses campagnes de communication. Il est dans un secteur très émissif parce qu'il craignait d'être taxé de greenwashing.
10:28Donc on a trouvé pour lui un expert de la communication responsable qui a regardé sa campagne de com.
10:35Ça, c'était il y a 3 ans. Aujourd'hui, on va former son conseil d'administration sur les enjeux environnementaux.
10:41C'est intéressant, on a vu son cheminement et on l'a accompagné dans la durée.
10:46Donc nous, on est là pour ça. Nous, on est là pour transformer en profondeur le modèle économique de nos clients.
10:52Merci beaucoup Isabelle Viennois et à bientôt sur BeSmart for Change. On passe tout de suite à l'opération PileSolidaire.
11:07L'opération PileSolidaire fait sa 10e édition. On en parle dans ce Smart Impact avec Tania Chavin.
11:14Bonjour. Bienvenue. Enchanté. Vous êtes chargée de projet de l'ONG Électricien sans frontières et puis Emmanuel Toussaint.
11:20Bonjour et bienvenue. Vous êtes le directeur général de l'éco-organisme Battery Box Électricien sans frontières qui existe depuis 1986.
11:28Présentation rapide, quelles sont les missions de cette ONG ?
11:31Électricien sans frontières, effectivement, on a presque 40 ans. On est une organisation de solidarité internationale
11:39qui oeuvre pour lutter contre les inégalités d'accès à l'eau et à l'énergie dans le monde.
11:44Et on fait ça avec le soutien de 1200 bénévoles en France, la majorité issues du secteur de l'énergie français
11:51et qui apportent leurs compétences pour la mise en œuvre de nos projets dans le monde.
11:55Donc ça veut dire qu'ils partent, ils sont envoyés sur telle ou telle mission. C'est très concret. C'est du bénévolat ultra opérationnel.
12:02Oui, alors avant de partir, ils suivent toute l'insouciance des sur deux ans. Mais souvent, ils partent accompagner les entreprises locales
12:09dans les zones rurales où on intervient pour vérifier la qualité des travaux effectués.
12:15Et là, vous allez nous emmener au Togo. On va partir dans un village du Togo tout à l'heure.
12:19Emmanuel Toussaint, pourquoi vous avez lancé cette opération pile solidaire ? Je crois que c'était il y a 10 ans avec Électricien sans frontières.
12:26On l'a lancé il y a 10 ans parce qu'on s'est rendu compte qu'il nous fallait aussi des vecteurs pour sensibiliser une plus grande partie de la population.
12:32Aux enjeux de recyclage.
12:34Aux enjeux de recyclage. Nous, notre responsabilité, ce sont toutes les batteries. Donc on s'est dit qu'on voyait nos performances stagnées en termes de collecte,
12:42qu'il nous fallait un argument essentiel, peut-être plus social, qui incite les détenteurs à nous rapporter ce gisement-là.
12:49Donc on s'est dit qu'il faut l'associer à une cause pour lui donner plus de sens et que l'ensemble des acteurs qui maîtrisent ce gisement puissent nous le confier.
12:55Et donc il y a une première étape qui est une première étape très clairement pédagogique, c'est ça, dans les écoles, dans les établissements scolaires ?
13:01Exactement. En fait, on a sensibilisé les enfants parce que pour nous, ce sont les éco-citoyens de demain.
13:05On leur a dit, voilà, vous avez sûrement dans vos jouets, dans vos équipements à la maison, plein de vieilles piles, plein de petites batteries.
13:12C'est l'occasion de les ramener pour que quelque part, vous vous rendiez compte qu'avec un simple geste, vous pouvez alimenter toute une chaîne de décision
13:19qui va permettre d'électrifier une école au Togo ou au Vénin.
13:22Oui, effectivement. Au-delà des écoles, et puis on va venir à l'opération de cette année dans le détail,
13:28mais au-delà des écoles, vous disiez, la collecte, elle stagnait un petit peu. On en est où ? La France progresse malgré tout ?
13:34Si on prend les dix ans, restons dans ce temps.
13:38La France progresse, bien sûr. On en est aujourd'hui à peu près à une pile et batterie sur deux.
13:42Ce qui est pas mal parce qu'on a un gros problème dans notre secteur d'activité, c'est que ça se cache bien.
13:50Je suis sûr que si après cet entretien, je vais fouiller mes tiroirs, je vais en trouver beaucoup.
13:54Voilà. Donc si vous avez une chaise cassée à la maison, vous allez vous en séparer.
13:57Par contre, si vous avez une pile usagée, vous n'allez pas forcément vous en séparer. Elle va rouler au fond d'un tiroir ou rester dans un jouet.
14:02Donc l'idée, c'est justement de se dire comment on peut faire pour aller plus loin dans la performance.
14:06Alors, on va détailler ensemble ce que vous faites au Togo, Tania Chava. Ce village s'appelle Feuda.
14:12Déjà, je veux bien que vous nous présentiez. C'est quoi ? C'est grand ? Il y a combien d'habitants ? Où on part avec vous ?
14:18On part dans un village assez typique de nos interventions. Donc là, c'est la région de Kara au Togo.
14:23Donc le Togo, on a un faible indice de développement humain malgré des fortes politiques structurelles.
14:29Et dans les zones rurales, forcément, moins de développement des infrastructures.
14:34Et donc le village de Feuda, on est à quelques centaines de kilomètres de la capitale, de Lomé.
14:39Et on est sur un village de 1200 habitants.
14:44Donc on est vraiment sur un petit village où il y a toutefois un dispensaire qui accueille les villages environnants.
14:50Donc 5000 habitants qui vont dans ce centre de santé, notamment les femmes pour accoucher.
14:56Et c'est là où l'accès à l'électricité peut avoir un impact particulièrement important.
15:02On nous le dit souvent sur place, c'est l'accès à la lumière pour l'accouchement de nuit.
15:07Qu'est-ce que vous allez y construire dans ce village ?
15:09On va raccorder le village à l'électricité, notamment son école.
15:15Donc effectivement, cet aspect école dans les sud, école en France.
15:20Souvent les élèves d'ailleurs s'envoient des messages aussi autour du projet.
15:24Donc l'école qui accueille actuellement 250 élèves, mais aussi l'atelier de tissage.
15:31Puisque le village de Feuda est connu pour cette activité de tissage artisanal.
15:36Et donc il y a une vingtaine de femmes, plus leurs apprentis, qui travaillent dans cet atelier.
15:42Sauf que forcément, sans accès à l'électricité, c'est plus compliqué.
15:45Évidemment, et c'est moins productif et moins simple.
15:48C'est vous qui financez l'opération, c'est ça ?
15:50Tout à fait.
15:51En fait, l'idée que l'on a dans ce partenariat, c'est de se dire qu'à chaque fois qu'il y a des tonnes de piles qui sont ramenées,
15:57on les transforme en euros pour électriciens sans frontières,
16:02pour qu'ils finalisent un geste qui a commencé en Europe et qui a tout son sens en Afrique.
16:07Ça veut dire que cette opération, elle va être financée par les piles et les batteries qui seront récupérées là, cette année ?
16:14Puisque l'opération démarre là, dans quelques jours, mi-septembre, et ça dure jusqu'en avril, c'est ça ?
16:20Alors, je vais poser la question précisément.
16:23Est-ce que le montant que vous allez donner à l'opération, alloué à l'opération,
16:28dépend précisément du nombre de piles et de batteries qui seront rapportées par les enfants ?
16:32En effet, non.
16:33On a déjà un accord préalable.
16:35Parce que sinon, les projets ne partent pas.
16:37Nous, on sait à peu près, en fonction des écoles qui vont participer, quelles seront les quantités qu'on va récupérer.
16:41Donc, on n'attend pas, mais il ne faut pas le dire aux élèves, on n'attend pas le résultat.
16:46Apportez-en le plus possible, de toute façon.
16:48Chaque tonne de plus amène des euros en plus aussi.
16:51Voilà une très bonne motivation.
16:53Chaque année, à faire plus que l'année passée, ou plus que l'objectif,
16:57parce que ça nous permet, nous, d'apporter plus, parfois pour un deuxième projet qui peut être financé.
17:02Je lisais, en préparant l'émission, que le Togo a l'ambition d'atteindre les 70% d'accès à l'énergie,
17:08là, d'ici à la fin de cette année, ou à la mi-décennie.
17:14Je veux bien qu'on soit assez concrets.
17:16Ça provoque quelle réaction en chaîne, dans un village, quand l'électricité arrive ?
17:22Vous avez commencé à en parler, mais il y a tellement de dominos qui s'activent positivement.
17:28C'est déjà un enjeu de possibilité de développement.
17:33Parce qu'en fait, on peut faire des choses sans accès à l'électricité,
17:36mais on les fait en prenant plus de temps.
17:38On a moins de temps pour faire d'autres choses.
17:41Et puis, il y a toute une série d'aspects, comme la sécurité la nuit,
17:44dans une zone rurale encore plus, qui sont affectés.
17:48Notre cœur de métier, c'est vraiment d'impacter les services collectifs.
17:53Certains acteurs ont pour vocation d'intervenir dans le secteur privé pour les entreprises.
17:58Nous, on va chercher à intervenir pour le centre de santé,
18:01là où il y a un impact immédiat sur la qualité des soins,
18:04sur l'éducation, avec la qualité de l'enseignement que les professeurs peuvent préparer,
18:08qui sont déjà affectés dans des zones rurales, où ce n'est pas facile de rester.
18:12Il y a souvent un fort turnover des enseignants.
18:14Donc, avoir aussi leur logement de fonction qui est éclairé,
18:17ça permet que le professeur, dans cette zone reculée, reste plus longtemps,
18:21comme ça a pu l'être en France il y a longtemps, mais pas si longtemps en même temps.
18:25Ça vous a mené dans quel pays, cette opération Pile solidaire ?
18:28On a fait beaucoup de voyages.
18:30Je crois qu'on est allé au Népal, au Maroc, au Sénégal, au Togo.
18:34On est même allé en Guyane française, en Amazonie française,
18:38pour aller équiper des écoles, des partenaires, des puits,
18:42pour pouvoir pomper de l'eau.
18:44C'est très concret, c'est ce qui nous a beaucoup plu dans ces projets.
18:46Si on regarde, puisqu'on a l'ancienneté, on a 10 ans,
18:50dans le ou les premiers villages que vous avez aidés,
18:53vous avez vu cet effet boule de neige dont on parle,
18:56pour le développement, par exemple, sur la création d'activités ?
19:00Oui, en plus, on a pris un engagement chez Electricien sans frontières,
19:04qui est assez en phase avec celui de Screllec,
19:06et celui de la durabilité et de la pérennité de nos investissements.
19:09Et donc on a un suivi à minima 10 ans après la réalisation
19:13des installations électriques dans un lieu.
19:15Donc on a un suivi qui est assuré en partie par les équipes
19:18qui sont parties sur place, les bénévoles, nos équipes salariées au siège,
19:22pour suivre, appuyer la communauté locale dans la maintenance
19:25de ces installations, s'assurer que ça produit l'impact qu'on attendait,
19:28qu'elles peuvent aussi développer de nouveaux usages.
19:32Donc oui, on a des résultats concrets de développement d'activités
19:35génératrices de revenus, on a une baisse des maladies hydriques,
19:39on a des effets très immédiats.
19:42Et c'est ce que vous racontez évidemment aussi aux élèves.
19:45Je l'imagine, on va en profiter pour faire un peu de pédagogie
19:48sur le recyclage, Emmanuel Toussaint.
19:50Battery Box, ça s'appelait Screllec Battery Box,
19:53et ça s'appelle Battery Box.
19:55Vous récupérez quoi ? Dans nos piles, dans nos batteries,
19:58il y a des métaux, qu'est-ce que ça devient ces métaux ?
20:00Alors oui, on récupère des piles et des batteries.
20:02Aujourd'hui, inférieur à 5 kilos, on va le faire simple.
20:04Et on va en récupérer des quantités assez importantes quand même,
20:08parce qu'on est au-delà de 6 000 tonnes aujourd'hui.
20:11Et dedans, ce gisement, on arrive à le valoriser à 80%.
20:14Et on extrait des métaux qui sont très importants
20:16pour pouvoir les remettre à disposition de l'industrie.
20:18Donc l'idée, c'est de rentrer dans une boucle vertueuse
20:21en économie circulaire pour que l'ensemble des gisements
20:24que l'on collecte bénéficient à l'industrie nationale.
20:26Il y a quoi ? Il y a du fer ?
20:28Du fer, du nickel, du cobalt.
20:30On parle souvent de mine urbaine.
20:32C'est un terme que j'ai appris grâce à cette émission.
20:35On est au cœur de cet enjeu.
20:37On est au cœur de ça.
20:38Donc l'ambition, c'est vraiment de se dire que ce gisement-là,
20:40même une fois qu'il arrive en fin de vie,
20:42il a encore une valeur.
20:44Et il y a des gens qui sont susceptibles
20:46de lui donner une deuxième valeur avec des réparations,
20:48voire en extraire les métaux pour les valoriser.
20:51En plus, ça va s'accélérer.
20:52Les règles européennes viennent de changer.
20:53On parle d'un big bang de la filière recyclage en Europe,
20:56et donc en France. Pourquoi ?
20:58C'est vraiment le mot qu'il faut employer.
21:00Aujourd'hui, on est agréé sur une petite fraction
21:03des piles et des batteries.
21:04Demain, on sera agréé sur un gisement qui va décupler.
21:07Ça veut dire que l'ensemble des piles et des batteries
21:09qu'on va prendre en charge va considérablement augmenter.
21:12Ça veut dire quoi ?
21:13Ça veut dire celles qui sont liées
21:14à toutes les mobilités douces, par exemple ?
21:15Exactement.
21:16Mais même au-delà, les bus, les voitures,
21:19tout ça va rentrer dans une réglementation
21:20qui va nous obliger, nous contraindre
21:22à les prendre en charge.
21:24Je reviens à l'opération Pile Solidaire Tania Chavin.
21:27Ça commence là, mi-septembre, 16 septembre.
21:29Comment ça se déroule ?
21:31Est-ce qu'il y a peut-être des profs
21:33ou des directeurs, directrices d'école qui nous regardent ?
21:35Il faut s'inscrire ? Comment ça marche ?
21:37On les invite à se connecter au site Pile Solidaire
21:41qui permet de se lancer dans l'action.
21:45Ensuite, en contactant Pile Solidaire,
21:47on reçoit son kit de collecte avec tout un kit pédagogique
21:50effectivement à l'initiative des professeurs,
21:52des écoles et des collèges.
21:54Ensuite, les élèves, jusqu'à mars-avril,
21:57sont invités à ramener les piles.
22:01La collecte est effectuée au sein de chaque structure.
22:04Vous le disiez, les enfants sont souvent décrits
22:07comme des prescripteurs.
22:09Est-ce que vous avez pu évaluer
22:12le changement de comportement à la maison
22:14dans le prolongement d'une opération comme celle-là ?
22:17Oui, c'est très clair.
22:19Je pense que ce sont vraiment des prescripteurs
22:20au sein de la maison.
22:22On s'aperçoit que lorsqu'on leur demande
22:24d'avoir une attitude responsable,
22:25ils sont beaucoup plus réactifs que les parents.
22:28Pour pouvoir toucher la famille,
22:31il faut passer par les enfants.
22:32Les enfants mettent en place des règles.
22:34Je vous assure, si vous mettez votre batterie
22:36dans la mauvaise poubelle,
22:37vous allez vous faire attraper par vos enfants.
22:39On est à 1 pile sur 2 aujourd'hui.
22:41L'objectif, c'est quoi ?
22:43L'objectif est européen.
22:45En 2030, il faut qu'on soit à un peu plus de 7 piles sur 10.
22:49Il y a du boulot et c'est une œuvre collective.
22:52On l'a bien compris.
22:53Merci beaucoup.
22:54Merci à tous les deux d'être venus nous présenter
22:56cette opération PileSolidaire
22:58qui dure jusqu'à mi-avril.
23:00Jusqu'au printemps.
23:01Jusqu'au printemps.
23:02On ne va pas être trop précis
23:03parce que ça permet d'ouvrir le plus large possible.
23:05Merci beaucoup.
23:06On passe à notre rubrique Innovation tout de suite.
23:09On va justement parler de métaux.
23:11On va parler de lithium.
23:19Smartidies, on parle innovation avec Gabriel Tofani.
23:22Bonjour.
23:23Bonjour.
23:24Bienvenue.
23:25Vous êtes le président d'Adionix,
23:26entreprise créée en 2012 par Gabriel.
23:28Guillaume de Sousa,
23:29qui est, on peut le dire,
23:30pionnière dans l'extraction durable du lithium.
23:33J'ai dit ça.
23:35Je ne sais pas comment ça marche.
23:36C'est quoi le procédé ?
23:38C'est un procédé.
23:40Le charme d'Adionix et de Guillaume,
23:42c'est d'avoir créé un liquide,
23:44notre Secret Coca-Cola,
23:46que vous mettez en contact
23:48avec des saumures qui contiennent du lithium.
23:50Il va extraire le lithium.
23:51Il s'agit de juste mettre en contact
23:53les saumures avec notre liquide.
23:56Là, le lithium va passer dans notre liquide.
24:00Après, on va nettoyer un peu pour éliminer les impuretés
24:03parce qu'il s'agit de prendre juste le lithium
24:05et de faire une carotte de lithium très pure.
24:07Après, on va chauffer un petit peu
24:09et notre Coca-Cola va rélarguer seulement le lithium.
24:12Vous allez avoir d'un côté la saumure
24:15qu'on n'a pas touchée du tout,
24:17avec la même caractéristique.
24:18On peut la réinjecter dans la nappe.
24:20Et de l'autre côté,
24:21vous avez une carotte de lithium extrêmement pure.
24:23D'accord.
24:24Par rapport à un procédé classique
24:26d'extraction du lithium,
24:27c'est beaucoup moins polluant ?
24:29Est-ce que c'est moins productif ou plus productif ?
24:32Les procédés classiques, c'est l'évaporation.
24:35Vous avez des énormes piscines
24:38et vous attendez deux ans que ça s'évapore
24:41et vous perdez la moitié du lithium sur la route
24:44parce que vous allez précipiter.
24:46Dans les saumures, il y a beaucoup d'eau de sel.
24:48Le lithium va commencer à précipiter avec l'eau de sel
24:50et vous allez trouver, si tout va bien,
24:5240 % du lithium que vous aviez.
24:54Avec notre procédé,
24:55vous trouvez entre 90 et 99 % du lithium.
24:58Et donc, oui.
24:59Donc, c'est beaucoup plus productif ?
25:02Ça respecte beaucoup plus les réserves, si vous voulez.
25:05Parce que j'aurais eu beaucoup plus de réserves
25:07que le lithium nécessaire,
25:08mais un jour, on va manquer du lithium.
25:10Parce qu'avec l'électrification de nos usages,
25:12on en a besoin.
25:13Dans ces procédés et dans d'autres procédés,
25:15il faut faire beaucoup de nettoyage,
25:17d'essayer de les emporter avec de l'eau.
25:18Nous, on consomme très peu d'eau.
25:20Donc, on est très développement durable.
25:23Oui, autre argument important.
25:25Il y a une levée de fonds qui a été annoncée
25:27en novembre 2023 de 25 millions d'euros.
25:31Alors, vous en êtes où aujourd'hui
25:32du développement d'Adionix ?
25:34Un commentaire sur la levée, c'est important.
25:36C'est une stratégie qui est rentrée dans les capitales.
25:40C'est une entreprise chilienne, c'est ça ?
25:41C'est une entreprise chilienne
25:42qui est le leader mondial de la production de lithium.
25:44Et pourquoi ils sont rentrés ?
25:45Parce qu'on a essayé notre pilote industriel.
25:48On l'a mis sur leur site de production à Takama.
25:50Ils ont essayé le procédé
25:51et c'est après ça qu'ils sont rentrés dans les capitales.
25:53Donc, c'est une vraie reconnaissance pour le procès.
25:56C'est les équipes d'Adionix.
25:57Et aujourd'hui, tout va très bien.
25:59On développe la société.
26:00On essaye de faire notre première usine industrielle.
26:03Alors, justement, c'était la question
26:04que j'allais vous poser.
26:05On rentre dans la phase d'industrialisation, c'est ça ?
26:08On est en pleine phase d'industrialisation.
26:10On a déjà fait la première ingénierie basique
26:12pour une usine industrielle.
26:14Et on espère avoir notre première commande industrielle
26:17dans les mois à venir.
26:20Je ne dirais pas semaine, mais probablement.
26:22Allez, on va être optimiste.
26:24Comme vous, c'est un leader sur son marché,
26:26cette société chilienne qui s'appelle SQM, c'est ça ?
26:29Alors, vous avez le lithium,
26:30qui est deux moitiés dans le monde,
26:31qui vient de la minerie classique,
26:33de l'air roche en Australie et en Chine,
26:35et le sommure de l'Amérique latine.
26:37Dans le sommure de l'Amérique latine,
26:38c'est le leader de la production.
26:40Ils produisent 200 000 tonnes par an.
26:4220 % de la production mondiale vient de SQM.
26:45Et on parle du triangle du lithium.
26:47Le triangle du lithium, c'est Argentine, Chili, Bolivie.
26:50C'est là que vous allez travailler ?
26:52Absolument.
26:53La Takama, c'est dans la partie chilienne,
26:54mais nous avons aussi essayé beaucoup
26:56des sommures de la partie argentine
26:58et de la partie bolivienne.
27:00Donc, on est prêt à industrialiser
27:01dans la totalité du triangle du lithium
27:03et aux États-Unis.
27:04Évidemment, il y a les enjeux environnementaux.
27:07On en a parlé.
27:08Il y a aussi les enjeux de souveraineté
27:10avec le lithium.
27:12Ça veut dire qu'une entreprise comme Adionix,
27:15elle va fournir son lithium à qui, après ?
27:18Adionix est un vecteur technologique.
27:21Nous, on a pour la technologie,
27:23mais on pourrait penser à investir
27:25avec des fonds européens dans des projets
27:27où après, le lithium pourrait revenir en Europe.
27:29Ça, c'est un autre modèle qu'on veut implémenter.
27:32C'est apporter des fonds pour développer un projet.
27:34Après, nous, on prend une partie du lithium
27:36et on l'amène à la maison.
27:38On pourrait mettre en place ce principe,
27:41cette technologie ou cette innovation
27:43dans des mines françaises
27:44parce qu'il y a des enjeux d'ouverture
27:45de mines de lithium en France.
27:46Alors, on est en train de travailler.
27:48Notre focus aujourd'hui,
27:49là où on est prêt à industrialiser,
27:50c'est les sommures de l'Amérique latine.
27:52Mais on est en train de travailler
27:53sur deux autres choses.
27:54Extraire du lithium,
27:55ce qu'on appelle le hard rock
27:57ou l'épidolite style Imerys
27:59dans le sud de la France
28:01et recycler le lithium des batteries
28:03qui va être un marché très important.
28:05Donc, on travaille sur d'autres,
28:07sur adapter notre technologie à ces marchés.
28:09Donc, j'espère qu'on va pouvoir extraire du lithium
28:11très bientôt en France aussi.
28:13Merci beaucoup.
28:14Ça ouvre de belles perspectives.
28:15Merci Gabriel Tofani.
28:16Merci à vous.
28:17A bientôt sur BeSmart for Change.
28:19Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:21Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:23Salut.