Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00 "Tic-tic-tic-tic".
00:02 -Bonjour, Didier. -Bonjour, toi.
00:04 -C'est l'auteur qu'on reçoit,
00:06 c'est pas le parolier ni le chanteur.
00:08 Alors, votre héroïne a 16 ans,
00:11 elle est amoureuse de son prof de français
00:13 qui a une quarantaine.
00:14 -A peine 40 ans. -C'est elle qui prend
00:17 l'initiative. Elle a peur de rien, me semble-t-il.
00:19 En tout cas, elle a pas peur de lui dire,
00:22 de lui faire comprendre. -Non, elle a...
00:24 Elle est... Bon, elle a 16 ans,
00:26 mais elle en fait 17, 18,
00:28 et psychologiquement, mentalement,
00:31 elle est très costaud, déjà.
00:33 -Et lui ?
00:34 -Et lui, c'est un...
00:37 La faiblesse des hommes, elles savent.
00:39 -Même quand on a 16 ans ?
00:41 -Bah ouais, lui, il est...
00:43 Il est enclin à la suivre, il est un peu sa victime,
00:46 ça change un peu du... -Oui, des rapports.
00:49 -Le rapport habituel. -Oui, justement.
00:51 Dans le contexte actuel, je me suis demandé...
00:54 Le contexte actuel, c'est ce genre de liaison dangereuse
00:57 qui se retrouve devant la justice. -Il se retrouve devant la justice.
01:01 -Oui, c'est un choix un peu risqué d'avoir fait ça en ce moment.
01:04 C'est l'actualité. -Non, c'est la vie.
01:07 D'abord, ça se passe pas en ce moment, l'action.
01:11 C'était il y a 20 ans.
01:13 Et non, c'est la vie qui va. -C'est l'histoire réelle ?
01:16 -C'est la vie qui vient. Tout est faux, chez moi.
01:18 Regardez-moi. J'ai l'air vrai.
01:20 -En fait, c'est un sosie, lui. -Je n'existe pas.
01:23 Je suis un avatar.
01:25 Je suis un truc de l'intelligence artificielle.
01:28 -Une telle liaison, c'est pas simple.
01:30 Comment le professeur va aborder ça ?
01:33 Et comment c'est perçu, d'ailleurs,
01:35 par l'entourage respectif de la jeune fille,
01:38 Jeanne, et du professeur ?
01:40 Et les camarades, les collègues ?
01:42 -Les collègues, il n'en est pas question.
01:45 Mais l'entourage familial,
01:47 il le prend pas forcément bien.
01:50 Ses parents...
01:52 Non. Et puis, bon, il y a une plainte,
01:54 mais c'est pas le sujet du livre.
01:56 Le sujet du livre, c'est l'attachement qu'elle a,
01:59 justement, l'attachement amoureux qui est le sien,
02:03 et qui est assez surprenant,
02:05 parce que cette fille-là, elle a une vie tranquille,
02:08 tout va bien, elle risque rien dans la vie,
02:11 sauf l'idée de tomber amoureuse.
02:14 -Ca lui est tombé dessus, vraiment,
02:16 ou c'est elle qui l'a cherchée ?
02:18 -Ca lui est tombé dessus.
02:20 Au chapitre 2, elle le voit, elle tombe amoureuse.
02:23 Ca nous est tous arrivé, enfin, je vous le souhaite,
02:26 un jour ou l'autre, d'avoir...
02:28 Même si l'amour ne se concrétise pas,
02:32 ça revient à "Chanson de Brassens",
02:35 que j'adore, les passantes,
02:37 où il raconte qu'il se fait un cinéma
02:39 à partir des femmes qu'on a croisées
02:42 ou des hommes qu'on peut croiser dans la vie,
02:44 et le temps de 5 minutes, on se raconte une vie,
02:47 une histoire avec elle, avec lui, et ça n'arrive pas.
02:51 Et là, ça aurait pu en rester là.
02:53 Tout...
02:55 Moi, quand j'avais 17 ans,
02:57 j'étais amoureux de ma prof d'allemand,
02:59 ça nous est tous arrivé. -Elle ne l'a jamais su.
03:02 -Bah... Oui et non.
03:03 -On l'embrasse. -Un petit peu, quand même.
03:06 Elle était très intelligente,
03:08 donc elle se disait, "Je ne vais pas tomber dans son panneau,
03:11 "cette imbécile."
03:12 Donc...
03:14 -Pourquoi ? Vous faisiez quoi de particulier
03:16 pour saisir son attention ?
03:18 -J'essayais déjà de bien me tenir en classe.
03:21 -Vous étiez bon en allemand.
03:23 -J'apprenais des phrases entières.
03:25 "Ich bin gern spazieren, mit einem Mädchen."
03:28 -Et "Ich liebe dich."
03:30 -"Ich liebe dich", je sais pas.
03:31 Il faut être sérieux, William.
03:33 J'étais un lycéen.
03:36 J'allais pas dire, arrivé au tableau,
03:38 "Ich liebe dich, Fräulein."
03:40 -Ce qui veut dire, en français, "Je vous aime."
03:43 Quand vous avez écrit ce roman,
03:45 vous vous sentiez proche de...
03:47 -On est toujours assez proche.
03:49 -Plus proche d'elle que de lui.
03:51 -Oui, il me semble. -Plus proche d'elle que de lui.
03:53 -A un moment donné, je me suis demandé,
03:56 parce qu'elle a une vie, il se retrouve,
03:58 il se revoit, etc., elle a une vie d'artiste,
04:01 cette jeune fille. -Lui aussi.
04:03 -Je me suis demandé si c'était pas un peu vous.
04:06 -Bah non, parce que, bon, déjà,
04:07 il y a longtemps que j'ai laissé tomber
04:10 le port des minijupes et tout ça,
04:12 mais les deux sont des artistes.
04:15 Lui écrit,
04:16 et elle, elle tourne beaucoup.
04:20 -D'accord.
04:21 -Et elle va même avoir, à un moment,
04:24 l'ambition de tourner ce qu'il écrit.
04:27 -D'accord.
04:28 Alors, sans trop en dire...
04:30 -On peut en dire, parce qu'il y en a tellement.
04:33 -C'est le temps qui nous manque,
04:35 monsieur Didier.
04:36 Et puis, je vais pas déflorer la fin de l'histoire.
04:39 C'est ce que je voulais dire.
04:41 Sans trop en dire, est-ce que c'est pas une liaison
04:44 entre l'échec, quand on voit les premiers chapitres ?
04:46 -C'est ce qu'on pense, et on est en raison de penser ça.
04:50 Et même à des moments, on se dit,
04:51 bon, ça y est, là, ils sont ensemble,
04:54 ils se sont retrouvés. Et non.
04:55 Et non.
04:57 -Alors, je me demandais,
04:58 est-ce que l'exercice est différent ou plus complexe,
05:01 je sais pas, lorsqu'on écrit des chansons,
05:04 sous prétexte que c'est plus court,
05:06 on doit se dire "oui, c'est plus facile",
05:08 par rapport à avant ? Pas forcément.
05:10 -On a plus de temps pour un roman.
05:12 -En tout cas, moi, j'ai pris le temps,
05:14 ça a pris 7 ans.
05:15 Mais c'est normal, parce que je pouvais pas m'imposer,
05:19 me forcer à créer des situations.
05:21 J'attendais qu'elles viennent.
05:22 Par exemple, je me souviens, le déjeuner avec son père,
05:26 il était pas prévu au scénario, celui-là.
05:28 Puis d'un coup, je me suis dit,
05:30 "Elle parle plus jamais de son père, c'est pas normal,
05:33 "il faut qu'elle le revoie."
05:34 Ce qui est génial, quand on invente des personnages,
05:37 c'est qu'on fait ce qu'on veut.
05:39 On les habite comme on veut,
05:41 on leur donne la vie qu'ils habitent,
05:43 ils conduisent la voiture qu'on leur a mise, c'est génial.
05:46 -Il faut dire que dans quelques semaines,
05:48 vous avez fêté votre anniversaire,
05:50 vous fêterez ça sur scène ? -En partie, oui.
05:53 -Vous allez faire venir des copains ?
05:55 -Hors de ça, j'ai très peu de copains.
05:57 -Et pourquoi pas des chanteurs ?
05:59 -Je déteste ça, vous le savez bien.
06:01 -Vous détestez les chanteurs ?
06:03 -Non, je plaisante.
06:05 J'aime pas les trucs...
06:06 C'est comme les cadeaux d'anniversaire,
06:08 ça m'a toujours gonflé.
06:10 Moi, je fais des cadeaux quand j'ai envie de faire un cadeau.
06:13 S'il faut que je me refais mon calendrier à chaque fois.
06:16 -Vous n'avez pas l'intention d'arrêter, il va continuer ?
06:20 -Je suis en pleine forme pour l'instant,
06:22 je croise les doigts.
06:23 -Personnellement, continuez à travailler,
06:26 je suis pour. -Je sais pas ce que je ferais
06:28 si je travaillais pas. -Moi non plus.
06:30 -Il y a plein de trucs que j'aime faire en me plaignant,
06:33 en disant que j'ai pas assez de temps.
06:36 Si on me donne le temps, je vais dire que j'aurais retravaillé.
06:39 -C'est pareil, même. -Peut-être.
06:41 -Si, si. Tous les gens qui ont aimé leur travail...
06:44 -N'ont pas envie de s'en séparer.
06:47 -Que l'on soit jardinier au Parc Monceau
06:50 ou à l'Académie française,
06:51 tous ceux qui aiment leur travail et veulent le faire.
06:54 -Bonne route. -Merci, les amis.
06:56 -Ca s'appelle "La seule façon d'aimer",
06:59 c'est publié chez Faya et c'est signé de Didier Barbe-Bolivien.
07:02 Au revoir, Didier. -Au revoir, les amis.
07:05 -Bon anniversaire, à moins que je vous croise.
07:08 -Allez, on passe maintenant au journal des Pipers.
07:10 -Ca veut dire que je suis viré. -Ah ben ouais !
07:13 Oui. Ah, salut. On passe...
07:15 ♪ ♪ ♪