• il y a 10 mois
Entre logique humaine et réalité de marché, Régis Yancovici, fondateur et dirigeant de luxavie.fr, questionne l'incertitude inhérente aux marchés et la difficile compréhension des phénomènes de marché. Il décrypte aussi le rôle du CGP et de l'épargnants dans ce processus.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:04 Degré élevé de volatilité, d'incertitude sur les marchés en 2024.
00:08 Est-ce que la prudence s'impose du côté des investisseurs ?
00:11 C'est un peu ce que nous allons voir dans l'œil du CGP avec Régis Siancovici, fondateur et dirigeant de Luxavip.fr.
00:17 Bonjour Régis. Bonjour Eva.
00:18 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui.
00:21 2024, une année particulièrement incertaine ou pas particulièrement ?
00:26 La certitude, c'est un peu la matière première des marchés financiers.
00:32 C'est vrai que là, pour ce début d'année, on prend les mêmes et on recommence un petit peu.
00:38 Et donc, c'est un marché qui est très concentré sur la tech américaine
00:42 et dont on pourrait se sentir un peu perdu parce que l'investisseur, on va dire classique,
00:52 peut-être manque d'outils pour analyser les marchés financiers
00:55 parce qu'il se dit souvent, de manière un peu implicite, que les marchés sont efficients,
01:03 que les marchés sont linéaires, c'est-à-dire que, quelque part,
01:09 les tendances récentes vont expliquer les tendances à venir.
01:14 Parce qu'on a du mal à justifier parfois du comportement des marchés financiers.
01:21 Ce que je dis, évidemment, ce n'est pas spécifique à 2024.
01:24 Mais pourtant, ce n'est pas toujours le cas, cette linéarité.
01:27 Non, mais c'est même rarement le cas.
01:30 C'est rarement le cas parce qu'on peut estimer qu'il y a une forme de linéarité.
01:36 Vous avez une société qui publie des résultats, très bien, le cours réagit.
01:39 Si les résultats sont meilleurs qu'attendus, le cours va monter.
01:42 Si ils sont bien meilleurs qu'attendus, le cours va monter un peu plus.
01:44 Donc, il y a une forme de linéarité entre la qualité des résultats et les cours de bourse.
01:48 Mais si, par exemple, on s'attache à l'économie,
01:52 déjà, ce n'est pas si simple.
01:55 Il y a une expression qu'on ressort de temps en temps,
01:57 déjà pour expliquer que les bonnes nouvelles économiques ne sont pas toujours des bonnes nouvelles sur les marchés.
02:01 C'est même parfois l'inverse, puisque, évidemment, on rentre en ligne de compte
02:06 des données comme l'inflation qui est liée à l'activité.
02:11 Il en faut un peu, mais pas trop.
02:12 Est-ce que là aussi, vous avez un exemple, Régis, de bonnes nouvelles ?
02:15 Pas forcément de bonnes nouvelles pour les marchés, donc ?
02:18 Eh bien, aujourd'hui, le marché espère une baisse des taux.
02:22 Il est clair que si, par exemple, le marché de l'emploi ne se dégradait pas dans les prochains mois,
02:29 il y a des chances que le marché soit déçu dans cette attente.
02:32 Donc, on pourrait effectivement se dire que des bonnes nouvelles macroéconomiques,
02:37 c'est quand même une bonne nouvelle, il y a moins de chômeurs,
02:40 seraient des mauvaises nouvelles sur les marchés financiers.
02:43 Et alors, pour les bulles, c'est pareil.
02:45 Quand on voit les fameuses Magnificent 7 caracolées, on se dit que ça ne peut que durer,
02:51 puisque, de toute façon, l'intelligence artificielle est là pour longtemps.
02:54 Mais des bulles, on en a déjà eu historiquement sur les marchés,
02:57 et on sait bien que, même s'il y a de l'Internet partout, le Caten n'existe plus.
03:02 Qu'est-ce que l'investisseur peut faire, Régis, face à ces règles immunables ?
03:09 Très pratiquement, je crois qu'il faut faire preuve d'humilité, d'abord,
03:15 et puis, ne pas chercher à tout expliquer.
03:19 Essayer de capter les messages les plus importants,
03:23 parce que c'est eux qui guident les marchés dans un terme raisonnable pour un investisseur privé,
03:28 c'est-à-dire plusieurs mois ou plusieurs années.
03:32 Et puis aussi, peut-être faire appel à une matière qui, je trouve, n'a pas encore la place qu'elle mérite,
03:39 c'est la finance comportementale, qui donne des outils, effectivement,
03:43 pour venir expliquer ce comportement des marchés.
03:46 La finance comportementale, donc, plus adaptée, c'est ça, au profil de l'investisseur, c'est ça ?
03:50 Plus adaptée au profil de l'investisseur, et plus adaptée au profil même des marchés,
03:54 parce que les marchés ne sont pas juste une boîte froide
03:57 à intégrer des informations et toutes choses égales par ailleurs.
04:04 Les marchés ne réagissent pas toujours de la même manière en fonction de la même information qui arrive.
04:09 Humilité, prudence ?
04:11 Oui, bien sûr, évidemment, et devant BitSmart, bien sûr.
04:15 Merci beaucoup, Régis Sian-Kobisi, d'être venu nous voir aujourd'hui dans SmartPatrimoine.
04:18 C'est toujours un plaisir de vous recevoir, fondateur et dirigeant de LuxAvie.fr.
04:23 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
04:24 Merci à vous de nous avoir suivis. Merci à Julien Noël qui m'a aidé à préparer cette émission.
04:28 On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de SmartPatrimoine.
04:31 À très vite, ciao.
04:32 [Musique]

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