Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 13h58 bonjour à tous, ravis de vous retrouver dans 180 minutes info, trois heures d'analyse et de débat avec mes invités
00:00:07 j'ai tout d'abord Jonathan Cixous, rédacteur en chef à Causeur, à côté de vous Martin Garagnon
00:00:12 bonjour, merci d'être avec nous aujourd'hui, vous êtes vice-président Renaissance dans le département des Hauts-de-Seine, Thomas Bonnet du service politique de CNews
00:00:19 Eric Derry de Matten pour l'économie, Isabelle Pibolo pour les JT, on vous retrouve dans un instant ce sera juste après l'éphéméride d'Alessandra Martinez
00:00:28 Préparez-vous devant votre programme avec Stressless, des fauteuils, des canapés et des chaises au design norvégien et au confort unique
00:00:36 Chers amis bonjour, le règne de l'empereur romain Dès n'a duré que trois ans de 249 à 251
00:00:48 et pourtant il reste comme l'un des plus sanguinaires pour les chrétiens
00:00:52 Apolline que l'on fête aujourd'hui vit à l'époque à Alexandrie en Egypte et va en faire les frais
00:00:58 on lui demande de renier sa foi ce qu'elle refuse fermement
00:01:01 les sanctions ne tardent pas, la jeune femme est condamnée à avoir toutes les dents arrachées
00:01:07 alors qu'elle souffre affreusement, ses bourreaux ont l'impression qu'elle est en train de dire quelque chose
00:01:12 ils lui défoncent ses liens mais au lieu de renier le Christ comme il l'espérait, elle se précipite dans le bûcher
00:01:19 je ne vous surprendrai pas en vous disant que sainte Apolline est la sainte patronne des dentistes
00:01:24 on la représente en train de tenir une dent avec des pinces ou avec une dent en or sur son collier
00:01:30 et voici pour finir un extrait du psaume qui a été lu ce matin pendant l'office des laudes
00:01:35 Seigneur, détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés
00:01:40 c'est tout pour aujourd'hui, à demain chers amis, ciao
00:01:45 Détendez-vous, confortablement installé, c'était votre programme avec les fauteuils et canapés stressless
00:01:55 Et on commence tout de suite avec le journal d'Isabelle Piboulot, un hommage national lui sera rendu Robert Badinter
00:02:00 ancien ministre de la justice et décédé la nuit dernière
00:02:03 il était âgé de 95 ans, avocat, professeur de droit, homme politique
00:02:08 Robert Badinter a eu plusieurs vies, il avait exercé sous François Mitterrand et restera notamment
00:02:14 l'homme qui avait porté l'abolition de la peine de mort en France adoptée en 1981
00:02:20 Emmanuel Macron salue une figure du siècle, retour sur son parcours avec Viviane Harvier
00:02:25 Ce 17 septembre 1981, Robert Badinter monte à la tribune de l'Assemblée Nationale
00:02:31 devant 491 députés, il présente son projet de loi pour l'abolition de la peine de mort
00:02:36 J'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée Nationale
00:02:44 l'abolition de la peine de mort en France
00:02:48 Le tout nouveau ministre de la justice a été nommé trois mois plus tôt par François Mitterrand
00:02:52 le combat est loin d'être gagné, les français sont attachés à la guillotine, les sondages le prouvent
00:02:57 Le matin de l'abolition c'était 64 pour la peine de mort, 32% des français pour l'abolition
00:03:05 donc c'est-à-dire nous étions sans illusion, ça veut dire en clair quoi ?
00:03:12 qu'il fallait du courage politique
00:03:15 Après deux jours de débat, le texte est adopté à une large majorité, 363 voix contre 117
00:03:20 c'est une victoire pour celui qui depuis dix ans se bat en tant qu'avocat pour sauver la tête de ses clients
00:03:26 Beaucoup ont battu comme avocat dans les prétoires
00:03:30 et je me rappelle encore des foules autour du palais de justice
00:03:35 criant à mort, à mort, lorsqu'arrivaient les accusés
00:03:39 Tout au long de sa vie, Robert Badinter s'est battu contre toutes les formes d'injustice
00:03:44 une vocation développée très tôt, peut-être lorsqu'il assiste impuissant à l'arrestation de son père juif par la Gestapo en 1943
00:03:51 Il a 15 ans, son père meurt dans le camp d'extermination de Sobibor en Pologne
00:03:56 un drame qui a décidé de toute sa vie, Robert Badinter ne se retrouvera jamais du côté des bourreaux
00:04:02 En 1986, Robert Badinter est nommé président du conseil constitutionnel par François Mitterrand
00:04:11 A ce poste, qu'il occupera jusqu'en 1995, il va s'opposer à la nouvelle majorité de droite
00:04:15 annulant notamment plusieurs articles de la loi Pascua de Bray sur l'immigration
00:04:20 Puis il est élu sénateur PS des Hauts-de-Seine
00:04:23 Réélu en 2004, il exercera la fonction pendant 16 ans
00:04:27 Discret sur sa vie privée, Robert Badinter a épousé en 1966 Elisabeth
00:04:32 la philosophe et femme de lettres, et la fille de Marcel Blochstein Blanchet, le fondateur de Publicis
00:04:37 Le couple aura trois enfants
00:04:40 Au ministère de l'éducation nationale, la passation de pouvoir entre Amélie Oudéa Castera et Nicole Belloubet a eu lieu ce matin à 10h
00:04:47 Après 28 jours d'exercice, Amélie Oudéa Castera a surquitté le ministère la tête haute
00:04:53 elle poursuivra sa mission au service des sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques
00:04:58 Nicole Belloubet, elle, a déclaré souhaiter l'instauration très rapide d'un dialogue avec les enseignants
00:05:03 Je vous propose d'écouter la ministre sortante
00:05:07 En ces derniers instants ici, c'est au mot de Mandela que je pense
00:05:13 quand il nous dit "je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends"
00:05:20 Ce matin, en quittant bientôt le 110 rue de Grenelle
00:05:26 au terme de ce que les sportifs appelleraient peut-être un entraînement intensif en hypoxie de 4 semaines
00:05:34 je me sens plus aguerrie que jamais
00:05:38 et le regard tourné, droit devant, vers l'avenir, la tête haute
00:05:44 prête à soulever des montagnes pour servir mon pays
00:05:48 Et on va continuer à parler de la nouvelle composition du gouvernement
00:05:52 avec la chronique éco d'Éric Derry de Matten
00:05:55 Votre programme avec Domexpo
00:05:57 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre
00:06:01 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:06:03 Retrouvez votre programme avec GUM, numéro 1 du brossage entre les dents
00:06:10 On accueille Éric Derry de Matten, notre spécialiste économie
00:06:15 Bonjour, le gouvernement de Gabriel Attal
00:06:18 Au complet, on va se pencher sur le ministère du Logement
00:06:21 Beaucoup d'enjeux attendent Guillaume Gasparian
00:06:24 Depuis ce matin, toute la profession s'agit
00:06:27 et demande au nouveau ministre d'agir
00:06:29 Il y a les agents immobiliers, les notaires, les promoteurs, les artisans
00:06:33 le secteur du BTP
00:06:35 Le secteur tourne en ralenti depuis 2 ans
00:06:37 Guillaume Gasparian va devoir relancer la construction
00:06:40 c'est vital pour la France
00:06:42 Vous n'avez vu que 82 000 logements construits en 2023
00:06:45 alors qu'il en faudrait 450 000 par an pendant 10 ans, estime la profession
00:06:50 Pour cela, il va falloir assouplir les règles, les normes
00:06:53 en finir avec les recours systématiques qui bloquent souvent les chantiers
00:06:57 Il va devoir aussi aider les petits propriétaires qui ne veulent plus louer
00:07:01 parce qu'ils ont trop de contraintes, vous savez, les fameux DPE
00:07:04 les Diagnostics de Performance Énergétique
00:07:06 Voilà, donc la tâche sera vraiment très rude
00:07:08 Et puis il y a le volet social, Éric
00:07:10 Alors effectivement, ce volet, il est important
00:07:12 parce que vous avez aujourd'hui 2 600 000 Français en difficulté
00:07:15 qui attendent un logement social
00:07:17 Alors Guillaume Gasparian va-t-il oser redéfinir les conditions d'accès
00:07:21 au logement social ?
00:07:23 - Oui, récemment des voix se sont élevées
00:07:25 contre ce qu'on appelle le bail à vie
00:07:27 c'est-à-dire qu'on reste dans l'appartement
00:07:29 quoi qu'il arrive, même si on ne paye pas son loyer
00:07:31 et même si on dégrade les lieux
00:07:33 et bien voilà, comme le disaient ce matin les professionnels de l'immobilier
00:07:36 il va falloir faire sauter beaucoup de verrous
00:07:39 et ce sera d'ailleurs la tâche principale du nouveau ministre
00:07:42 [Musique]
00:07:44 C'était votre programme
00:07:46 avec GUM, numéro 1 du brossage entre les dents
00:07:49 C'était votre programme avec Domexpo
00:07:52 4 villages en Ile-de-France
00:07:53 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre
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00:07:58 - Dans le reste de l'actualité
00:08:00 une policière a été agressée hier soir
00:08:02 devant la grille d'entrée du ministère de l'Intérieur
00:08:05 - Oui, les faits se sont passés aux environs de 20 heures
00:08:08 un homme a tenté de l'étrangler
00:08:11 pour qu'elle était en service
00:08:12 il a essayé d'entrer dans la cour du ministère
00:08:14 avant d'être interpellé
00:08:16 ses motivations ne sont pour l'heure pas connues
00:08:18 mais le suspect souffrirait de troubles psychiatriques
00:08:20 - Allez, on va marquer une courte pause
00:08:22 on revient dans un instant avec tous mes invités
00:08:24 on va évidemment commencer par évoquer la mort de Robert Badinter
00:08:28 dans un instant, à tout de suite dans 180 minutes info
00:08:31 [Musique]
00:08:34 [Rire]
00:08:36 De retour dans 180 minutes info
00:08:39 mes invités pour évoquer l'actualité ensemble
00:08:41 j'ai toujours Jonathan Cixous, Martin Garagnon et Thomas Bonnet
00:08:44 journalistes politiques à AC News
00:08:46 on va évidemment évoquer avec vous dans quelques minutes le remaniement
00:08:49 mais tout d'abord le décès de Robert Badinter
00:08:51 ancien ministre de la justice de François Mitterrand
00:08:54 ancien président du Conseil constitutionnel
00:08:57 un hommage national lui sera rendu dans les prochains jours
00:09:00 c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron en déplacement à Toulouse
00:09:03 je vous propose de l'écouter... à Bordeaux, pardon
00:09:07 Je veux d'abord avoir une pensée pour son épouse, sa famille
00:09:10 dire aussi ma peine à titre personnel
00:09:15 je crois que la nation a perdu à coup sûr un grand homme
00:09:19 un très grand avocat
00:09:21 un très grand garde des sceaux
00:09:23 qui évidemment a conduit pour notre pays l'abolition
00:09:26 mais aussi des réformes importantes du code pénal
00:09:29 qui a conduit à transformer au début des années 80 la justice de notre pays
00:09:33 et puis un président du Conseil constitutionnel
00:09:36 qui a eu un rôle essentiel à jouer dans la vie de notre démocratie
00:09:39 durant de nombreuses années
00:09:41 c'était aussi pour moi, je dois le dire, un sage
00:09:45 au-delà de ses fonctions
00:09:47 qui a toujours permis d'éclairer les décisions les plus délicates
00:09:51 un hommage national lui sera rendu
00:09:53 Robert Badinter, décédé à l'âge de 95 ans
00:09:57 artisan de l'abolition de la peine de mort
00:09:59 écoutez cette fameuse séquence
00:10:01 c'était le 17 septembre 1981 à l'Assemblée nationale
00:10:05 Demain, grâce à vous
00:10:08 la justice française ne sera plus une justice qui tue
00:10:15 Demain, grâce à vous
00:10:19 il n'y aura plus, pour notre honte commune
00:10:24 des exécutions furtives à l'aube sous le denoir
00:10:29 dans les prisons françaises
00:10:32 le mot de ministère c'est le service
00:10:34 j'ai le sentiment de l'assumer
00:10:37 demain c'est l'abolition
00:10:42 législateur français
00:10:45 de tout mon cœur, je vous remercie
00:10:48 et on va tout de suite retrouver Noémie Schultz
00:10:54 du service Police Justice de CNews
00:10:56 bonjour Noémie
00:10:58 on va parler avec vous de son parcours
00:11:01 Badinter, qui s'est d'abord fait connaître en tant qu'avocat
00:11:03 oui parce que pour comprendre ce qu'il a amené
00:11:06 comme garde des Sceaux, à demander et obtenir
00:11:08 l'abolition de la peine de mort
00:11:10 il faut passer par ses années d'avocat
00:11:12 c'était un avocat qui a été avocat pendant plus de 30 ans
00:11:14 c'était essentiellement un avocat d'affaires
00:11:17 de droit de la presse
00:11:18 et il n'a plaidé qu'une vingtaine de fois aux assises
00:11:20 mais à sept reprises, il a plaidé dans des affaires
00:11:23 où les accusés risquaient la peine de mort
00:11:26 l'affaire qu'il a le plus marquée
00:11:29 il l'a racontée dans son livre "L'exécution"
00:11:31 c'est bien sûr ce procès dans lequel il défendait
00:11:33 Roger Bontemps
00:11:36 les deux accusés sont deux détenus de la prison de Clairvaux
00:11:40 Claude Buffet et Roger Bontemps
00:11:42 ils ont pris en otage en surveillant une infirmière
00:11:45 qui ont fini par être égorgés
00:11:48 et ils sont donc jugés
00:11:50 ils ont en cours la peine de mort
00:11:52 ils sont condamnés à la peine maximum
00:11:55 Robert Badinter avait dit à son client
00:11:58 qu'il pensait pouvoir obtenir la grâce pour lui
00:11:59 parce que Roger Bontemps n'avait pas
00:12:01 ce n'était pas lui qui avait égorgé les deux victimes
00:12:04 il était complice
00:12:05 il avait été jugé pour complicité
00:12:06 la peine était donc la même
00:12:08 que pour l'auteur principal
00:12:09 mais comme il n'avait pas
00:12:10 en quelque sorte de sang sur les mains
00:12:12 Robert Badinter pensait qu'il pouvait obtenir la grâce
00:12:15 du président Pompidou
00:12:17 mais Georges Pompidou refuse cette grâce-là
00:12:21 et donc en novembre 1972
00:12:24 Bontemps est conduit à la guillotine
00:12:27 Robert Badinter son avocat y assiste
00:12:30 c'était possible pour les avocats
00:12:32 d'assister à l'exécution de leur client
00:12:34 il se retrouve dans cette cour de la prison de la santé
00:12:37 et il assiste horrifié à l'exécution de son client
00:12:40 il n'oubliera jamais le claquement sec de la lame
00:12:43 sur le butoir
00:12:44 il en avait fait donc un livre
00:12:46 et pour lui c'était un marquant dans sa vie
00:12:49 "J'étais passé, a-t-il écrit, de la conviction intellectuelle
00:12:51 à la passion militante"
00:12:53 autre procès extrêmement important
00:12:55 une autre affaire dont la France se souvient
00:12:57 nous sommes en 1977
00:12:59 la disparition d'un petit garçon de 7 ans
00:13:01 Philippe Bertrand, Roger Jiquel
00:13:03 alors présentateur télé avait dit
00:13:05 "La France a peur"
00:13:07 on finit par retrouver le petit garçon
00:13:09 il a été étranglé
00:13:11 il est caché sous un lit d'une chambre d'hôtel
00:13:13 et l'auteur de ce crime terrible
00:13:15 s'appelle Patrick Henry
00:13:17 la France entière souhaite la mort de cet homme
00:13:20 qui a poussé le cynisme jusqu'à...
00:13:22 alors qu'il avait été placé en garde à vue
00:13:23 puis relâché faute de preuve
00:13:24 il avait été jusqu'à dire qu'il espérait
00:13:27 que l'affaire connaîtrait une fin heureuse
00:13:29 tout le monde donc est unanime
00:13:31 et demande la mort
00:13:33 y compris les ministres de l'époque
00:13:35 Robert Badinter défend Patrick Henry
00:13:37 et se demande comment cette fois
00:13:39 il va pouvoir obtenir des jurés
00:13:41 qu'il ne soit pas condamné
00:13:42 que son client ne soit pas condamné à la peine maximale
00:13:44 il décide de leur parler individuellement
00:13:46 de les faire vaciller
00:13:48 de les mettre devant leur responsabilité individuelle
00:13:50 à chacun il demande
00:13:52 s'il veut tuer ou pas Patrick Henry
00:13:55 il leur dit notamment
00:13:56 "Votez comme M. l'Avocat général vous le demande
00:13:58 vos enfants sauront que vous avez un jour
00:14:00 condamné à mort un jeune homme
00:14:02 et vous verrez leur regard"
00:14:04 il avait également pris cette formule
00:14:05 cette image absolument glaçante
00:14:07 la meilleure expression de ce qui était la guillotine
00:14:10 on prend un homme vivant
00:14:11 et on le coupe en deux morceaux
00:14:13 c'est cela guillotiné
00:14:15 il avait obtenu la condamnation de Patrick Henry
00:14:17 à la prison à perpétuité
00:14:19 une plaidoirie dont tous ceux qui ont assisté
00:14:22 disent qu'elle était absolument mémorable
00:14:23 il n'écrivait pas ses plaidoiries
00:14:24 donc on ne sait pas précisément
00:14:26 par ses quelques extraits
00:14:27 et évidemment on aurait aimé y assister
00:14:29 voilà donc pour...
00:14:30 Pour cette première partie
00:14:34 évidemment de la vie de Robert Badinter
00:14:36 on ne vous entend plus
00:14:37 puisque la liaison a été coupée
00:14:38 jusqu'à 1981
00:14:39 où il devient alors garde des Sceaux
00:14:41 et lance donc son combat
00:14:43 contre la peine de mort
00:14:44 on a toute la classe politique
00:14:46 qui lui rend hommage aujourd'hui
00:14:48 qu'est-ce que vous retenez de Robert Badinter
00:14:50 vous Jonathan Sixsou ?
00:14:52 Aujourd'hui j'ai envie de retenir
00:14:54 la belle personne, la belle âme
00:14:57 que cet homme a incarné
00:14:59 que cet homme a été
00:15:00 mettons de côté le bilan
00:15:02 des années Mitterrand
00:15:03 on pourra le faire une autre fois
00:15:06 son combat sincère
00:15:08 c'était un homme de conviction
00:15:09 il l'a prouvé
00:15:10 Nomi a très bien rappelé effectivement
00:15:12 cette plaidoirie de 77
00:15:13 et cette phrase glaçante
00:15:16 où il a mis les jurés
00:15:18 devant leur responsabilité
00:15:20 en leur disant qu'il s'apprêtait
00:15:22 en votant la mort
00:15:23 à couper un homme vivant en deux
00:15:25 il n'y a pas d'autre définition
00:15:27 de la guillotine
00:15:28 et le dire avec une telle clarté
00:15:30 c'était d'une intelligence redoutable
00:15:33 ce que je retiens aussi
00:15:34 de Robert Badinter
00:15:35 c'est un cycle de conférences
00:15:38 que j'avais suivi avec lui
00:15:39 c'était en 2005
00:15:40 sur la prison
00:15:41 et pendant cinq jours
00:15:42 il avait invité différentes personnes
00:15:45 différents acteurs
00:15:47 autour de la prison
00:15:48 que ce soit des architectes
00:15:49 des surveillants
00:15:50 d'anciens ministres etc
00:15:51 pour réfléchir à ce qu'il avait
00:15:53 à ce qu'était l'incarcération
00:15:54 et c'était passionnant
00:15:56 et Robert Badinter
00:15:57 est de ceux qui a réfléchi l'incarcération
00:15:59 qui a un peu fait évoluer
00:16:00 les conditions d'enfermement
00:16:02 d'incarcération de nos prisonniers
00:16:04 on parlera de Nicole Belloubet
00:16:06 tout à l'heure
00:16:07 c'est intéressant de voir
00:16:08 que Nicole Belloubet
00:16:09 qui aura occupé
00:16:10 quelques années après
00:16:11 son fauteuil Place Vendôme
00:16:13 finira le travail
00:16:15 commencé par Christiane Taubira
00:16:17 jusqu'à retirer des barreaux
00:16:18 voir les filets au dessus des cours
00:16:20 et on voit qu'aujourd'hui
00:16:22 les prisons sont des vastes lieux
00:16:23 de livraison par drone
00:16:25 de consommation de produits
00:16:27 en tout genre
00:16:28 voilà ce que je retiens
00:16:29 pour le moment
00:16:30 de Robert Badinter
00:16:31 qui en plus
00:16:32 et ce n'est pas rien
00:16:33 avec son épouse
00:16:34 formait un très beau couple
00:16:35 d'intellectuels
00:16:36 ça je tiens à le souligner aussi
00:16:37 Martin Garagnon
00:16:38 un mot pour conclure
00:16:39 sur Robert Badinter
00:16:40 est-ce que vous retenez
00:16:41 de son parcours ?
00:16:42 Robert Badinter
00:16:43 pour moi c'est deux choses
00:16:44 c'est le mensch
00:16:45 le mensch en yiddish
00:16:46 c'est le type bien
00:16:47 l'homme intègre moralement
00:16:49 et évidemment
00:16:51 l'homme d'état qu'il a été
00:16:52 puisque c'était un grand homme d'état
00:16:53 c'est le militant de la liberté
00:16:55 le militant de toutes les libertés
00:16:57 parce qu'on retient évidemment
00:16:58 l'abolition de la peine de mort
00:17:00 mais il ne faut pas oublier aussi
00:17:01 que c'est Badinter
00:17:02 qui a permis la brogation
00:17:03 des lois qui pénalisait
00:17:04 l'homosexualité
00:17:05 au début des années 80
00:17:06 ça nous paraît tellement lointain
00:17:08 tout cela
00:17:09 mais pourtant c'est une époque
00:17:10 qui n'est pas si lointaine
00:17:11 et qui est toujours menacée
00:17:13 dans certains endroits
00:17:14 c'était le militant de la liberté
00:17:15 de l'abolition de la peine de mort
00:17:16 dans tous les pays du monde
00:17:17 puisqu'il a beaucoup oeuvré aussi
00:17:18 pour une abolition généralisée
00:17:20 à travers différentes institutions
00:17:21 et différentes actions
00:17:22 et je pense aussi
00:17:24 d'un point de vue plus d'actualité
00:17:25 que c'était aussi une époque
00:17:27 avec de grands ministres
00:17:28 des ministres qui avaient aussi
00:17:30 cette capacité d'action
00:17:32 y compris lorsque l'opinion
00:17:33 était contre eux
00:17:34 ça a été rappelé je crois
00:17:35 dans le sujet
00:17:36 le jour du vote
00:17:38 de l'abolition de la peine de mort
00:17:39 les deux tiers des français
00:17:40 sont encore en soutien
00:17:41 de la peine de mort
00:17:42 et bien malgré cela
00:17:43 Émi Theron avait pris l'engagement
00:17:45 pendant sa campagne
00:17:46 sachant que les français étaient
00:17:47 en faveur de la peine de mort
00:17:48 il avait dit "moi si je suis élu
00:17:49 si vous votez pour moi
00:17:50 sachez que j'abolirai la peine de mort"
00:17:52 donc c'était des grands combats
00:17:53 et ça montre à mon sens
00:17:54 qu'il y a toujours
00:17:55 et encore une place
00:17:56 pour le politique
00:17:57 à partir du moment où on est capable
00:17:58 de faire preuve d'un courage politique
00:17:59 Les grands combats
00:18:00 existent-ils encore ?
00:18:01 C'est la question qu'on va se poser
00:18:02 avec le remaniement du gouvernement
00:18:03 justement
00:18:04 comment comprendre
00:18:05 comment interpréter
00:18:06 le choix de Nicole Belloubet
00:18:08 comme ministre de l'éducation nationale
00:18:10 quelle ligne pour ce ministère
00:18:12 qui aura donc connu
00:18:13 trois locataires en l'espace d'un mois
00:18:15 et trois locataires
00:18:16 pour le moins différents
00:18:17 quoi de commun entre la politique
00:18:18 de fermeté menée par Gabriel Attal
00:18:20 et Nicole Belloubet
00:18:21 dont le profil se rapproche
00:18:22 peut-être davantage
00:18:23 de celui de Papendia
00:18:24 et on ne s'arrêtera pas
00:18:25 sur l'éphémère passage désastreux
00:18:26 d'Amélie Oudéa Castera
00:18:28 en tout cas cela semble
00:18:30 être l'énième illustration
00:18:32 d'un quinquennat
00:18:33 qui n'a pas de cap clair
00:18:34 et défini
00:18:35 en tout cas à mon sens
00:18:36 mais on va en discuter
00:18:37 sur ce plateau
00:18:38 L'urgence était manifestement
00:18:39 d'apaiser les relations
00:18:40 avec les syndicats
00:18:41 avec une ministre issue de la gauche
00:18:43 qui a été rectrice d'académie
00:18:45 écoutez Nicole Belloubet
00:18:46 lors de la passation de pouvoir
00:18:47 au ministère de l'éducation nationale
00:18:49 L'éducation nationale
00:18:51 c'est mon milieu d'origine
00:18:53 par vocation
00:18:54 par passion
00:18:55 pour le plus noble des métiers
00:18:57 celui d'enseigner
00:18:59 Je reviens aujourd'hui vers vous
00:19:02 acteur de l'éducation nationale
00:19:05 dans un esprit de dialogue
00:19:07 et d'écoute
00:19:09 et avec la ferme volonté
00:19:12 de faire évoluer
00:19:13 notre système éducatif
00:19:15 Est-ce qu'on mène
00:19:17 une politique au gré du vent
00:19:19 avec le ministère de l'éducation nationale
00:19:20 Jonathan Cixous
00:19:21 Oui j'ai entendu une politique
00:19:22 essuie-glace aussi tout à l'heure
00:19:23 c'est à peu près ça
00:19:24 Avec l'annonce de cette nomination
00:19:26 je vous avoue que
00:19:27 j'ai vraiment eu l'impression
00:19:29 que l'exécutif avait fini
00:19:31 de vider les mots de leur sens finalement
00:19:33 Emmanuel Macron nous a parlé
00:19:35 de réarmement
00:19:36 il y a quelques jours
00:19:37 et nommé au ministère de l'éducation
00:19:39 Madame Belloubet
00:19:41 qui nous disait que Najat Valhoubel Kassem
00:19:43 avait été un excellent ministre de l'éducation
00:19:45 c'est quand même un signal un peu fort
00:19:47 pourquoi pas renommer tout de suite
00:19:49 Papendiaïe
00:19:50 mais si vous voulez
00:19:51 d'un côté
00:19:52 le président de la République
00:19:54 et ses premiers ministres
00:19:55 on nommait d'abord
00:19:56 Jean-Michel Blanquer
00:19:58 avec un signal plutôt de fermeté
00:20:00 même si vers la fin
00:20:01 il a fait passer quelques directives
00:20:02 plus que discutables
00:20:03 ensuite arrive Papendiaïe
00:20:05 rétro-pédalage avec
00:20:07 Gabriel Attal
00:20:08 et là on revient à un plan antérieur
00:20:11 avec Madame Belloubet
00:20:13 je crois avoir définitivement
00:20:15 pas compris
00:20:17 ce que nous fera le gouvernement
00:20:19 à l'avenir
00:20:20 comment vous interprétez
00:20:21 le signal donné par le gouvernement ?
00:20:22 c'est vrai que c'est assez paradoxal
00:20:24 parce qu'en l'espace de 7 ans maintenant
00:20:26 nous avons eu des ministres
00:20:28 aux profils très différents
00:20:29 et vous les avez rappelés
00:20:30 Jean-Michel Blanquer
00:20:31 Papendiaïe
00:20:32 Gabriel Attal
00:20:33 et maintenant Nicole Belloubet
00:20:34 je pense que l'urgence
00:20:35 pour le gouvernement
00:20:36 c'était d'apaiser la situation
00:20:38 avec les enseignants
00:20:39 avec les syndicats
00:20:40 de ce point de vue là
00:20:41 la nomination de Nicole Belloubet
00:20:43 peut être un signal positif
00:20:45 qui leur est adressé
00:20:46 et puis elle a donné quelques gages ce matin
00:20:48 à la passation de pouvoir
00:20:49 où je me trouvais
00:20:50 où elle a dit qu'elle était sur la même ligne
00:20:51 que Gabriel Attal
00:20:52 et qu'elle allait poursuivre
00:20:53 ce qui avait déjà été engagé
00:20:55 et a priori
00:20:56 ce qu'elle semble nous indiquer
00:20:58 c'est que c'est la méthode
00:20:59 qui va changer
00:21:00 avec une approche un peu différente
00:21:02 des dossiers
00:21:04 qu'elle va devoir gérer
00:21:05 en revanche
00:21:06 c'est vrai que son passé politique
00:21:08 laisse pantois
00:21:10 sur ses réelles intentions
00:21:11 et sur son idéologie
00:21:12 alors je vais vous donner la parole
00:21:14 tout de suite Martin Garagnon
00:21:15 je voudrais juste qu'on écoute
00:21:16 Nicole Belloubet
00:21:17 c'était le 29 janvier 2020
00:21:19 elle est alors ministre de la justice
00:21:21 elle s'exprime sur l'affaire Mila
00:21:22 l'adolescente menacée de mort
00:21:23 pour avoir critiqué l'islam
00:21:24 écoutez
00:21:25 Dans une démocratie
00:21:27 la menace de mort est inacceptable
00:21:29 c'est absolument impossible
00:21:32 c'est quelque chose qui vient rompre
00:21:35 avec le respect
00:21:37 que l'on doit à l'autre
00:21:38 c'est impossible
00:21:39 c'est inacceptable
00:21:40 l'insulte à la religion
00:21:42 c'est évidemment une atteinte
00:21:43 à la liberté de conscience
00:21:45 c'est grave
00:21:45 mais ça n'a pas à voir
00:21:47 avec la menace
00:21:49 Et là Martin Garagnon
00:21:50 on ne peut pas s'empêcher
00:21:51 de se dire qu'il y a une rupture
00:21:52 avec Gabrielle Attal
00:21:53 qu'elle n'est pas claire
00:21:54 sur la question de la laïcité
00:21:55 même si elle s'est excusée
00:21:56 de ses propos
00:21:57 qu'elle a dit qu'il s'agissait là
00:21:59 d'une maladresse
00:22:00 mais néanmoins
00:22:01 elle n'est pas claire
00:22:02 sur cette question de la laïcité
00:22:03 elle n'est pas non plus favorable
00:22:04 à l'uniforme
00:22:05 en tout cas c'est ce qu'elle a dit
00:22:06 auparavant
00:22:07 alors même qu'elle doit piloter
00:22:10 l'expérimentation au niveau national
00:22:13 vous pensez sincèrement
00:22:15 que madame Belloubet arrive
00:22:16 à l'éducation nationale
00:22:17 sans s'inscrire dans une ligne
00:22:18 qui est déjà bien définie
00:22:20 Emmanuel Macron a fait le choix
00:22:21 de Gamari-Lattal
00:22:22 pour le nommer à l'éducation nationale
00:22:23 en juillet dernier
00:22:24 en connaissant les intentions
00:22:25 et la feuille d'oreille
00:22:26 de Gamari-Lattal
00:22:27 puisqu'il lui avait partagé
00:22:28 un certain nombre de sujets
00:22:29 dont la baille a
00:22:30 maintenant que Gamari-Lattal
00:22:31 est à Matignon
00:22:32 il a comme ministre de l'éducation
00:22:33 Nicole Belloubet
00:22:35 il est à mon sens évident
00:22:36 que madame Belloubet
00:22:37 va inscrire son action
00:22:38 dans une ligne qui a déjà
00:22:40 été tracée par Gamari-Lattal
00:22:42 avec l'accord évidemment
00:22:43 d'Emmanuel Macron
00:22:44 donc on s'inscrit
00:22:45 dans une continuité
00:22:46 on peut pour le moment
00:22:47 les propos de madame Belloubet
00:22:48 n'ont pas été entendus
00:22:49 sur les sujets de l'éducation
00:22:50 puisque la passation a eu lieu
00:22:51 ce matin
00:22:52 il est évident que
00:22:53 ressortir un extrait
00:22:54 de l'époque où elle était
00:22:55 garde des Sceaux
00:22:56 qui laisserait à penser
00:22:57 qu'on met sur le même plan
00:22:58 des menaces de mort
00:22:59 et une atteinte à ce qu'on pourrait
00:23:01 appeler une sorte de blasphème
00:23:02 c'est pour le moins
00:23:04 très maladroit
00:23:05 et ce sont des propos
00:23:06 qui ne peuvent pas être mis
00:23:07 sur le même niveau
00:23:08 en revanche madame Belloubet
00:23:09 il faut le constater, le rappeler
00:23:11 c'est quand même une technicienne
00:23:11 de l'éducation
00:23:12 c'est son ancrage professionnel
00:23:14 elle a fait sa carrière
00:23:15 dans l'éducation
00:23:16 c'est une ancienne rectrice
00:23:17 elle connaît parfaitement
00:23:18 le sujet de l'école
00:23:19 donc c'est un gage sérieux
00:23:21 et la déclaration que vous avez passée
00:23:23 de madame Belloubet ce matin
00:23:24 d'être dans le dialogue
00:23:25 c'est la méthode Gamari-Lattal
00:23:27 c'est concertation, action et résultat
00:23:29 évidemment qu'au même titre
00:23:31 que ce qui s'est passé
00:23:32 avec les agriculteurs
00:23:33 rien ne se fera sans les professeurs
00:23:34 et sans la communauté éducative
00:23:35 donc il nous faut un ministre
00:23:37 qui soit déjà dans cette démarche
00:23:38 d'écoute et d'association
00:23:40 On va lui laisser le bénéfice du tout
00:23:41 on évoquera à nouveau cette question
00:23:42 dans quelques instants
00:23:43 on va marquer une courte pause
00:23:44 on revient tout de suite
00:23:45 dans 180 minutes info
00:23:46 La suite de 180 minutes info
00:23:53 il est 14h30
00:23:54 le journal avec Isabelle Piboulot
00:23:56 les hommages à Robert Badinter
00:23:58 se multiplient depuis l'annonce
00:23:59 de son décès
00:24:00 Oui, le président de la République
00:24:01 notamment a réagi sur X
00:24:03 avocat, garde des Sceaux
00:24:05 homme de l'abolition de la peine de mort
00:24:07 Robert Badinter
00:24:09 ne cessa jamais de plaider
00:24:10 pour les Lumières
00:24:11 il était une figure du siècle
00:24:13 une conscience républicaine
00:24:14 l'esprit français
00:24:16 l'ancien ministre de la Justice
00:24:18 de François Mitterrand
00:24:19 s'est éteint la nuit dernière
00:24:20 à l'âge de 95 ans
00:24:21 un hommage national
00:24:22 lui sera rendu
00:24:24 Instaurez rapidement un dialogue
00:24:26 avec les enseignants
00:24:27 c'est ce que souhaite
00:24:28 la nouvelle ministre de l'éducation nationale
00:24:30 Une déclaration de Nicole Belloubet
00:24:32 lors de la cérémonie
00:24:33 de passation de pouvoir ce matin
00:24:35 avec Amélie Oudéa et Castera
00:24:38 retour aux sources
00:24:39 pour cette ancienne rectrice d'académie
00:24:41 entre 1997 et 2005
00:24:43 Nicole Belloubet déclarait
00:24:44 et souhaitait
00:24:45 l'instauration très rapide
00:24:46 d'un dialogue avec les enseignants
00:24:48 L'actualité qui nous emmène
00:24:49 également à Aubagne
00:24:50 dans les Bouches du Rhône
00:24:51 où une personne âgée
00:24:52 a été blessée à son domicile
00:24:53 par une balle perdue
00:24:54 La victime est une femme de 76 ans
00:24:56 une fusillade a éclaté
00:24:58 dans la cité du Charelle
00:24:59 lors d'une dispute
00:25:00 le quartier est connu
00:25:02 pour ses trafics de stupéfiants
00:25:03 Retour sur les faits
00:25:04 avec Aminata Demphal
00:25:05 et Marine Sabourin
00:25:07 C'est une nouvelle victime
00:25:09 collatérale des fusillades
00:25:11 qui sévissent dans les Bouches du Rhône
00:25:13 Une septuagénaire a été blessée
00:25:14 mercredi à Aubagne
00:25:15 à cause d'une balle perdue
00:25:17 Cette femme de 76 ans
00:25:19 a échappé de peu au drame
00:25:21 La balle a traversé le brûlé roulant
00:25:23 a traversé une vitre
00:25:24 et a tapé dans le plafond
00:25:26 a impacté dans le plafond
00:25:28 et la dame a été blessée
00:25:29 par les impacts de bris de la vitre
00:25:32 Une fusillade avait éclaté
00:25:34 quelques secondes plus tôt
00:25:35 aux alentours de 22h
00:25:37 dans la cité du Charel
00:25:38 connu pour ses trafics de stupéfiants
00:25:40 Près de l'impact de la balle
00:25:42 une douille de calibre 9mm
00:25:44 a été retrouvée par les policiers
00:25:46 Et on y est encore une fois
00:25:47 sous forme de stupes
00:25:48 sous forme de règlements de comptes
00:25:49 ou en tout cas de différends
00:25:51 entre voyous
00:25:52 Une enquête a été ouverte
00:25:54 Le tireur n'a pas encore été identifié
00:25:57 Direction à présent la Seine-Saint-Denis
00:26:00 où de plus en plus de vendeurs
00:26:01 de cigarettes à la sauvette
00:26:02 envahissent les rutes Pantin
00:26:03 Oui, une activité illégale
00:26:05 qui attire de nombreux consommateurs
00:26:07 des nuisances
00:26:08 Les vivrains tout comme les commerçants
00:26:10 sont à bout
00:26:11 Reportage de Fabrice Elsner
00:26:12 Olivier Gangloff
00:26:13 et Mickaël Dos Santos
00:26:15 Des dizaines d'hommes
00:26:16 à la file indienne
00:26:17 Ici à Pantin
00:26:18 aux portes de Paris
00:26:19 les vendeurs de cigarettes
00:26:21 à la sauvette
00:26:22 sont de plus en plus nombreux
00:26:23 Une activité illégale
00:26:25 aux multiples conséquences
00:26:26 bagarres, vols, dégradations
00:26:28 nuisances sonores
00:26:29 Cet habitant installé
00:26:31 dans la ville
00:26:32 depuis plus de 20 ans
00:26:33 a vu la situation se dégrader
00:26:35 Je pense que ça crée
00:26:36 de l'insécurité
00:26:37 du fait que
00:26:39 je pense que ça génère des vols
00:26:42 J'avais une amie
00:26:43 qui avait acheté un appartement
00:26:44 un peu plus loin
00:26:45 Elle a eu plein de problèmes
00:26:46 de portail par exemple
00:26:48 qui était de boîte aux lettres
00:26:50 squatté, brûlé
00:26:52 de portail fracturé
00:26:55 Posté devant une boulangerie
00:26:57 un ancien fast-food
00:26:58 à la sortie du métro
00:26:59 et même devant un tabac
00:27:01 ces hommes vendent les paquets
00:27:02 aux alentours de 5 euros
00:27:04 Chaque année
00:27:05 ce buraliste voit une partie
00:27:07 de son chiffre d'affaires
00:27:08 partir en fumée
00:27:09 11,30, 14% à peu près
00:27:11 par rapport à l'année dernière
00:27:13 avec les augmentations
00:27:15 Pour les délogés
00:27:16 ce buraliste a pendant longtemps
00:27:18 fait appel à la police
00:27:19 Aujourd'hui
00:27:20 il semble avoir abandonné
00:27:22 Au début, on se fait partir
00:27:23 mais après on en a marre
00:27:25 La police sait bien
00:27:26 qu'il y a autant de vendeurs
00:27:27 et ils peuvent rien faire aussi
00:27:29 Ils viennent, après
00:27:31 ils viennent
00:27:34 et tout le monde est parti
00:27:35 Après, quand ils sont partis
00:27:37 tout le monde revient
00:27:38 10 ans après s'être installé
00:27:39 dans cet établissement
00:27:40 ce buraliste réfléchit
00:27:42 aujourd'hui à quitter les lieux
00:27:44 Et pour finir
00:27:46 la situation au Proche-Orient
00:27:48 À Jérusalem
00:27:49 des milliers d'Israéliens
00:27:50 se sont rassemblés pour s'opposer
00:27:51 à tout accord de cesser le feu
00:27:52 avec le Hamas
00:27:53 Oui, certains sont partis
00:27:54 de Zikrim le 4 février
00:27:56 au nord de la frontière
00:27:57 avec la bande de Gaza
00:27:58 Ils sont arrivés hier
00:27:59 devant le bureau
00:28:00 du Premier ministre Benyamin Netanyahou
00:28:02 Reportage de notre envoyée spéciale
00:28:04 Régine Delfour
00:28:05 Venus en famille
00:28:06 ou parfois seuls
00:28:07 ils étaient des milliers hier
00:28:09 à Jérusalem
00:28:10 à dire non
00:28:11 à un accord avec le Hamas
00:28:13 Je ne veux pas d'un compromis
00:28:16 On ne peut pas faire les choses
00:28:18 à moitié
00:28:19 On veut éliminer les ennemis
00:28:20 On sait qu'il y a
00:28:21 des innocents dans Gaza
00:28:22 Mais contre les bouchers
00:28:24 les violeurs
00:28:25 les meurtriers
00:28:26 on va les éradiquer
00:28:28 on va les éliminer
00:28:30 Cette mère de famille
00:28:31 dont les deux fils
00:28:32 combattent dans la bande de Gaza
00:28:34 refuse que l'aide humanitaire
00:28:36 entre dans l'enclave palestinienne
00:28:38 Je ne connais aucun pays en guerre
00:28:40 qui fournit de l'aide humanitaire
00:28:42 à ses ennemis
00:28:43 Surtout que l'aide humanitaire
00:28:45 qui arrive
00:28:46 c'est le Hamas qui l'intercepte
00:28:48 C'est du gazole pour le Hamas
00:28:50 C'est de la nourriture pour le Hamas
00:28:52 Ce n'est pas pour la population
00:28:54 C'est pour les gens
00:28:55 C'est pour les gens
00:28:56 C'est pour les gens
00:28:57 C'est pour les gens
00:28:59 Ce n'est pas pour la population
00:29:00 Je veux un vrai contrôle de l'aide
00:29:02 Ces militants sont décidés
00:29:06 à faire entendre leur voix
00:29:07 et ils vont continuer
00:29:09 à bloquer les camions d'aide humanitaire
00:29:11 tant que les 136 otages
00:29:13 ne seront pas libérés
00:29:14 Reste avec nous
00:29:16 on marque une courte pause
00:29:17 dans un instant on évoquera
00:29:18 la situation sécuritaire à Mayotte
00:29:20 qui semble pour le moment
00:29:21 hors de contrôle tout de suite
00:29:27 180 minutes info avec Jonathan Six
00:29:29 ou rédacteur en chef à Causeur
00:29:31 avec Martin Garagnon
00:29:33 vice-président Renaissance des Hauts-de-Seine
00:29:35 et Thomas Bonnet
00:29:36 du service politique de CNews
00:29:37 On va désormais parler
00:29:39 du département de Mayotte
00:29:40 où la situation est quasiment hors de contrôle
00:29:42 en termes de sécurité
00:29:43 L'immigration illégale explose
00:29:45 tout comme la violence
00:29:46 Département du Bout-du-Mont
00:29:47 sur l'océan Indien
00:29:48 c'est aussi le plus pauvre de France
00:29:50 et les citoyens sur place
00:29:51 n'en peuvent plus
00:29:52 Un collectif a donc décidé
00:29:54 d'ériger des barrages sur les routes
00:29:56 et de paralyser la circulation pour protester
00:29:58 c'est le seul moyen qu'ils ont trouvé
00:30:00 Les images sont commentées par Camille Guédon
00:30:02 et Juliette Sadat
00:30:03 Des barrages érigés par des citoyens
00:30:06 excédés à Mayotte
00:30:07 signe de protestation contre l'insécurité
00:30:10 et la présence de migrants africains sur l'île
00:30:12 une situation devenue invivable
00:30:14 pour les habitants
00:30:15 Il y a effectivement des agressions
00:30:18 quotidiennes
00:30:19 Il y a des quartiers qui sont mis
00:30:21 à sang et à feu tous les jours
00:30:24 régulièrement aussi des gens
00:30:26 qui sont agressés
00:30:27 En fait on doit respecter de nous-mêmes
00:30:29 comme un couvre-feu
00:30:30 Il faut effectivement faire attention
00:30:33 aux endroits où on se rend
00:30:35 et comment on s'y rend
00:30:37 On ne peut pas se promener librement
00:30:39 Donc ces barrages sont faits
00:30:41 pour que tout ça cesse
00:30:42 Pénurie, insalubrité,
00:30:44 entreprise sans salariés
00:30:46 les conséquences de ces barrages
00:30:47 sont nombreuses
00:30:48 mais nécessaires selon les Mahorais
00:30:50 pour se faire entendre
00:30:51 du gouvernement français
00:30:52 Les Mahorais en ont marre
00:30:54 de voir leur belle île
00:30:56 qui est mise à feu et à sang
00:30:58 et laissée à l'abandon
00:30:59 Donc voilà, même les élus locaux
00:31:01 ne sont pas écoutés
00:31:03 C'est le seul moyen qu'ils ont trouvé
00:31:05 pour essayer de se faire entendre
00:31:07 Mercredi, Gabriel Attal a demandé
00:31:09 une accélération du démantèlement
00:31:11 du camp installé dans le quartier de Cavani
00:31:13 devenu une source de tension à Mayotte
00:31:16 Thomas Bonnet, voilà le résultat
00:31:19 9 mois après le lancement
00:31:21 en grande pompe
00:31:22 de l'opération Wambushu
00:31:23 par Gérald Darmanin
00:31:24 Le quotidien des habitants
00:31:25 n'a pas changé
00:31:26 Oui, Mayotte c'est un dossier
00:31:28 à mettre au discrédit
00:31:29 du ministre de l'Intérieur
00:31:30 parce que malgré ses efforts
00:31:31 on le voit, la situation n'est pas réglée
00:31:33 Alors politiquement, c'est un sujet délicat
00:31:36 On peut aussi se souvenir
00:31:37 qu'Elisabeth Borne avait été à Mayotte
00:31:39 pour ses derniers jours à Matignon
00:31:41 Gérald Darmanin devait s'y rendre
00:31:43 il y a quelques jours à peine
00:31:45 et finalement il avait annulé
00:31:46 son déplacement
00:31:47 parce qu'il y a eu la crise agricole
00:31:49 On parle maintenant d'une révision
00:31:50 de la Constitution
00:31:51 pour modifier les conditions
00:31:53 d'accès à la nationalité
00:31:55 pour les jeunes à Mayotte
00:31:57 Mais on le voit
00:31:58 il y a besoin de réponses aussi
00:31:59 de manière urgente
00:32:00 des moyens
00:32:01 et malheureusement on le voit
00:32:03 ces moyens n'apparaissent pas
00:32:04 toujours sur le terrain
00:32:05 Réaction de Marine Le Pen
00:32:06 sur le réseau social X-Racket
00:32:09 Tentative d'assassinat
00:32:10 Destruction de vos habitations
00:32:11 L'enfer continue en toute impunité
00:32:13 L'immigration anarchique
00:32:14 en provenance des Comores et d'Afrique
00:32:16 a finalement seulement importé
00:32:17 sur votre territoire
00:32:18 la culture de la machette
00:32:20 Voilà pour les propos de Marine Le Pen
00:32:22 Jonathan Cixous
00:32:23 Ça fait des années que je me dis
00:32:25 ce qui se passe à Mayotte
00:32:26 et malheureusement
00:32:28 une sorte de laboratoire à ciel ouvert
00:32:29 de ce que pourrait malheureusement
00:32:31 être l'Hexagone
00:32:32 si nous continuons
00:32:34 de laisser prospérer
00:32:36 une immigration illégale
00:32:38 et de regarder ailleurs
00:32:39 quand il y a de vraies réalités
00:32:41 même dans l'Hexagone
00:32:42 d'attaques à la machette
00:32:43 et autres qui se produisent
00:32:44 Vous voyez là un laboratoire avancé
00:32:45 de ce qui peut se passer
00:32:46 en métropole
00:32:47 Parce que vous avez ces mêmes éléments
00:32:48 en situation sur
00:32:50 ça fait 360 km² je crois à Mayotte
00:32:52 donc vous avez si vous voulez
00:32:54 une échelle réduite
00:32:54 tous les éléments concentrés
00:32:56 tous ces éléments qui mis ensemble
00:32:58 font un tout explosif
00:33:00 C'est ce qu'on voit
00:33:02 dans l'Hexagone
00:33:03 dans certains quartiers
00:33:04 c'est ce qu'on voit à Mayotte
00:33:05 à l'échelle de Lille
00:33:06 depuis des années
00:33:07 et on voit que les réponses apportées
00:33:09 ne sont pas à la hauteur
00:33:10 des réponses sont apportées
00:33:11 Gérald Darmanin a apporté
00:33:13 plusieurs réponses
00:33:14 qui paraissaient concrètes
00:33:16 mais souvenez-vous
00:33:17 que le Conseil d'État
00:33:18 avait retoqué plusieurs de ces mesures
00:33:20 à l'époque
00:33:21 Sur le démantèlement
00:33:23 sur le démantèlement de ces campements sauvages
00:33:24 Ce qui est intéressant de voir
00:33:25 c'est qu'on a quand même
00:33:26 à Mayotte
00:33:27 déjà des éléments
00:33:29 pour essayer de contraindre
00:33:31 de contrarier
00:33:32 la venue de ces immigrés clandestins
00:33:35 qui sont en surnombre
00:33:36 par rapport à la proportion
00:33:37 d'habitants dans Lille
00:33:39 c'est que par exemple
00:33:40 vous disiez que la Constitution
00:33:42 pourrait être modifiée
00:33:43 concernant l'attribution de la nationalité
00:33:45 Mayotte est le seul département de France
00:33:47 où le droit du sol n'existe pas
00:33:49 Le droit français a su s'adapter
00:33:52 déjà à la situation à Mayotte
00:33:54 La question pourrait être élargie
00:33:56 ailleurs dans le pays
00:33:58 Mayotte est le 101ème département
00:33:59 depuis le début
00:34:00 Nous n'avons pas les moyens
00:34:01 d'entretenir un tel département
00:34:04 du bout du monde
00:34:05 Il n'y a aucune infrastructure
00:34:07 valable dans Lille
00:34:08 aucune infrastructure
00:34:09 du niveau de la France
00:34:11 Je vous parle de routes, d'hôpitaux, d'écoles
00:34:13 enfin tout, il n'y a rien
00:34:14 Et c'est pourtant la France
00:34:16 Et c'est malheureusement
00:34:17 C'est un département français
00:34:18 pour ces français qui habitent là
00:34:19 c'est malheureusement la France
00:34:21 Martin Garagnon, est-ce que vous ne croyez pas
00:34:22 que c'est ça justement
00:34:23 qui discrédite le politique
00:34:24 quand on voit la communication
00:34:26 qui a été faite il y a 9 mois
00:34:28 sur l'opération Bambouchou
00:34:29 et le résultat qu'on a aujourd'hui
00:34:31 comment peut-on encore croire
00:34:32 aux politiques ?
00:34:33 Forcé de constater
00:34:34 qu'on est très très loin du compte
00:34:36 On ne va pas se mentir là-dessus
00:34:37 Mayotte est dans une situation
00:34:38 qui est catastrophique
00:34:39 qui n'est pas nouvelle
00:34:40 qu'on ne découvre pas
00:34:41 sur laquelle on a eu
00:34:43 un certain nombre de propositions
00:34:44 et d'actions
00:34:45 qui visiblement ne sont pas suffisantes
00:34:47 il faut pouvoir aussi se le dire
00:34:48 Maintenant, M.Sixsou
00:34:50 faisait un espèce de comparatif
00:34:52 parce qu'on ne peut pas évidemment
00:34:54 appliquer les mêmes solutions
00:34:57 en métropole qu'à Mayotte
00:34:58 Mayotte est une situation
00:34:59 très particulière
00:35:00 et lorsque vous disiez
00:35:01 que c'était un laboratoire
00:35:02 un peu à ciel ouvert
00:35:03 de ce que pourrait devenir l'Hexagone
00:35:04 il faut rappeler qu'à Mayotte
00:35:05 il y a plus de 50% de la population
00:35:07 qui est en situation illégale
00:35:08 c'est comme si en France à l'heure actuelle
00:35:09 on avait 35 millions d'étrangers
00:35:11 en situation illégale
00:35:12 sur notre territoire métropolitain
00:35:13 Bon, donc on est très très loin
00:35:14 de ces proportions-là
00:35:15 et heureusement
00:35:16 donc c'est vraiment
00:35:17 une situation très particulière
00:35:18 Une des solutions
00:35:19 c'est aussi de pouvoir nommer le problème
00:35:21 Le problème c'est la proximité immédiate
00:35:23 d'un État voyou
00:35:24 Les Comores utilisent
00:35:26 le levier de l'immigration
00:35:28 comme un moyen de pression sur la France
00:35:30 et d'ailleurs les Comores
00:35:31 reçoivent des fonds français
00:35:33 pour garder, pour maîtriser aussi
00:35:35 les flux migratoires
00:35:36 comme ça se fait aussi
00:35:37 dans d'autres situations
00:35:38 comme c'était le cas
00:35:39 entre l'Europe et la Turquie
00:35:40 au moment de la guerre en Syrie
00:35:41 de la guerre civile en Syrie
00:35:42 l'Europe finissait
00:35:44 la Turquie quelque part
00:35:45 pour héberger momentanément
00:35:49 un afflux massif de réfugiés
00:35:51 Mayotte c'est un peu cette situation
00:35:53 Les Comores c'est aussi
00:35:55 un des points du problème
00:35:57 parce que c'est eux qui libèrent
00:35:59 en fonction de leurs intérêts
00:36:00 des flux migratoires
00:36:01 C'est quelques kilomètres
00:36:02 entre les Comores et Mayotte
00:36:04 c'est quelques kilomètres
00:36:05 qui se font sur des barques
00:36:07 de manière extrêmement simple
00:36:08 extrêmement facile
00:36:09 On est tous d'accord sur le constat
00:36:10 comment on reprend la main ?
00:36:11 Il y a une des options
00:36:12 c'est évidemment aussi
00:36:13 de couper le robinet
00:36:15 c'est-à-dire de modifier
00:36:16 d'avoir un droit dérogatoire
00:36:17 ça a été évoqué
00:36:19 c'est aussi une des options
00:36:20 pour faire en sorte que justement
00:36:22 il n'y ait plus d'attractivité
00:36:24 suffisamment forte de Mayotte
00:36:26 pour générer ces flux-là
00:36:27 Vous l'avez évoqué
00:36:29 il y a une droite de nationalité
00:36:31 les minimas sociaux
00:36:32 qui ne sont pas les mêmes
00:36:33 en métropole qu'à Mayotte
00:36:34 ce qui paraît aussi être une évidence
00:36:36 et puis il y a évidemment
00:36:38 un volet sécuritaire
00:36:39 c'est-à-dire qu'il faut tarir
00:36:40 à la source les racines du problème
00:36:43 on parlait des Comores
00:36:44 on parlait d'un droit dérogatoire etc
00:36:46 et puis il y a l'immédiateté
00:36:48 l'urgence pour les habitants
00:36:49 qui sont des Français
00:36:50 il faut le rappeler
00:36:51 ce n'est pas des Français
00:36:52 de seconde catégorie les Mahorais
00:36:54 ils sont Français
00:36:55 comme vous et moi
00:36:56 donc on ne peut pas les traiter
00:36:57 avec un certain mépris
00:36:59 un certain dédain
00:37:00 Darmanin, ministre de l'Intérieur
00:37:02 est quand même le premier
00:37:04 ministre de l'Intérieur
00:37:05 à aller aussi souvent
00:37:06 dans les territoires ultramarins
00:37:07 on a une nouvelle ministre
00:37:08 des Outre-mer
00:37:09 Madame Guivenou
00:37:10 je pense que c'est un des sujets
00:37:11 sur lesquels elle va directement travailler
00:37:12 Martin Garagnon
00:37:13 Thomas Bonnet
00:37:14 merci à tous les deux
00:37:15 pour cette première partie
00:37:16 d'émission
00:37:17 de "Courte Pause"
00:37:18 toutes les infos
00:37:19 toutes les chroniques
00:37:20 tous les replays
00:37:21 et bien plus encore
00:37:22 sont à retrouver sur notre applicé News
00:37:23 pour ceux qui ne l'ont pas encore
00:37:24 c'est simple
00:37:25 vous avez le QR code
00:37:26 qui s'affiche à l'écran
00:37:27 il suffit de le scanner
00:37:28 à tout de suite
00:37:29 De retour dans 180 minutes info
00:37:36 le journal de 15h
00:37:37 avec Isabelle Piboulot
00:37:38 un hommage national
00:37:39 sera rendu à Robert Badinter
00:37:41 l'ancien ministre de la Justice
00:37:42 qui est décédé la nuit dernière
00:37:44 Oui, il était âgé de 95 ans
00:37:46 avocat, professeur de droit
00:37:48 homme politique
00:37:49 Robert Badinter a eu plusieurs vies
00:37:51 il avait exercé sous François Mitterrand
00:37:53 il restera dans les mémoires
00:37:55 celui qui a porté l'abolition
00:37:57 de la peine de mort en France
00:37:58 adoptée en septembre 81
00:38:00 retour sur son parcours
00:38:01 avec Viviane Herbier
00:38:02 Ce 17 septembre 1981
00:38:05 Robert Badinter monte à la tribune
00:38:07 de l'Assemblée Nationale
00:38:08 devant 491 députés
00:38:10 il présente son projet de loi
00:38:12 pour l'abolition de la peine de mort
00:38:15 J'ai l'honneur
00:38:17 au nom du gouvernement de la République
00:38:20 de demander à l'Assemblée Nationale
00:38:23 l'abolition de la peine de mort en France
00:38:26 Le tout nouveau ministre de la Justice
00:38:28 a été nommé 3 mois plus tôt
00:38:29 par François Mitterrand
00:38:30 le combat est loin d'être gagné
00:38:32 les Français sont attachés à la guillotine
00:38:34 les sondages le prouvent
00:38:35 Le matin de l'abolition
00:38:37 c'était 64 pour la peine de mort
00:38:40 32% des Français pour l'abolition
00:38:43 donc à cet égard nous étions sans illusion
00:38:46 ça veut dire en clair
00:38:49 quoi ?
00:38:50 qu'il fallait du courage politique
00:38:52 Après deux jours de débat
00:38:54 le texte est adopté à une large majorité
00:38:56 363 voix contre 117
00:38:58 c'est une victoire pour celui
00:39:00 qui depuis 10 ans
00:39:01 se bat en tant qu'avocat
00:39:03 pour sauver la tête de ses clients
00:39:04 Beaucoup combattus comme avocats
00:39:06 dans les prétoires
00:39:08 et je me rappelle encore
00:39:10 des foules autour du palais de justice
00:39:13 criant à mort à mort
00:39:15 lorsqu'arrivaient les accusés
00:39:17 Tout au long de sa vie
00:39:18 Robert Badinter s'est battu
00:39:20 contre toutes les formes d'injustice
00:39:22 une vocation développée très tôt
00:39:24 peut-être lorsqu'il assiste impuissant
00:39:26 à l'arrestation de son père juif
00:39:28 par la Gestapo en 1943
00:39:30 Il a 15 ans
00:39:31 son père meurt dans le camp d'extermination
00:39:33 de Sobibor en Pologne
00:39:35 un drame qui a décidé de toute sa vie
00:39:37 Robert Badinter ne se retrouvera jamais
00:39:39 du côté des bourreaux
00:39:41 En 1986, Robert Badinter est nommé
00:39:45 président du Conseil constitutionnel
00:39:47 par François Mitterrand
00:39:48 A ce poste, qu'il occupera jusqu'en 1995
00:39:51 il va s'opposer à la nouvelle majorité de droite
00:39:53 annulant notamment plusieurs articles
00:39:55 de la loi Pascua de Bray
00:39:57 sur l'immigration
00:39:58 Puis il est élu sénateur PS
00:40:00 des Hauts-de-Seine
00:40:01 Réélu en 2004, il exercera la fonction
00:40:04 pendant 16 ans
00:40:05 Discret sur sa vie privée
00:40:07 Robert Badinter a épousé en 1966
00:40:09 Elisabeth, la philosophe et femme de lettres
00:40:12 et la fille de Marcel Blochetaine Blanchet
00:40:14 le fondateur de Publicis
00:40:16 Le couple aura trois enfants
00:40:18 "La nation a perdu à coups sur un"
00:40:21 "un grand homme"
00:40:22 c'est ce qu'a déclaré
00:40:23 le président de la République
00:40:24 en déplacement à Bordeaux
00:40:25 Oui, le chef de l'Etat
00:40:26 s'est également exprimé sur X
00:40:28 Emmanuel Macron déclare
00:40:29 "avocat, garde des Sceaux"
00:40:31 "homme de l'abolition de la peine de mort"
00:40:33 Robert Badinter ne cessa jamais
00:40:35 de plaider pour les Lumières
00:40:36 Il était une figure du siècle
00:40:38 une conscience républicaine
00:40:39 l'esprit français
00:40:41 Dans le reste de l'actualité
00:40:43 Nicole Belloubet
00:40:44 nouvelle ministre de l'Education nationale
00:40:46 elle succède à Amélie Oudéa-Casterat
00:40:48 L'ancienne garde des Sceaux
00:40:50 mais aussi rectrice d'académie
00:40:51 a déclaré souhaiter l'instauration
00:40:53 très rapide d'un dialogue
00:40:55 avec les enseignants
00:40:56 De son côté, après 28 jours d'exercice
00:40:59 Amélie Oudéa-Casterat
00:41:00 a surquitté le ministère
00:41:01 la tête haute
00:41:02 elle poursuivra sa mission
00:41:04 au service du sport et des JO
00:41:05 je vous propose de les écouter
00:41:07 L'éducation nationale
00:41:09 c'est mon milieu d'origine
00:41:11 par vocation
00:41:12 par passion
00:41:13 pour le plus noble des métiers
00:41:15 celui d'enseigner
00:41:17 Je reviens aujourd'hui vers vous
00:41:20 acteur de l'éducation nationale
00:41:22 dans un esprit de dialogue
00:41:25 et d'écoute
00:41:27 et avec la ferme volonté
00:41:30 de faire évoluer notre système éducatif
00:41:33 En ces derniers instants ici
00:41:35 c'est au mot de Mandela que je pense
00:41:38 quand il nous dit
00:41:40 "Je ne perds jamais"
00:41:42 soit je gagne
00:41:44 soit j'apprends
00:41:47 Ce matin, en quittant bientôt
00:41:49 le 110 rue de Grenelle
00:41:52 au terme de ce que les sportifs
00:41:54 appelleraient peut-être
00:41:55 un entraînement intensif
00:41:57 en hypoxie de 4 semaines
00:42:00 je me sens plus aguerrie que jamais
00:42:04 et le regard tourné
00:42:07 droit devant vers l'avenir
00:42:09 la tête haute
00:42:10 prête à soulever des montagnes
00:42:12 pour servir mon pays
00:42:14 Et puis à Aubagne, dans les Bouches du Rhône
00:42:16 une personne âgée a été blessée
00:42:18 touchée à son domicile
00:42:19 par une balle perdue
00:42:20 La victime est une femme de 76 ans
00:42:22 une fusillade a éclaté
00:42:24 dans la cité du Charelle
00:42:25 lors d'une dispute
00:42:26 Le quartier est connu
00:42:27 pour ses trafics de stupéfiants
00:42:29 Retour sur les faits
00:42:30 avec Aminata Demphal
00:42:31 et Marine Sabourin
00:42:33 C'est une nouvelle victime collatérale
00:42:35 des fusillades qui sévissent
00:42:36 dans les Bouches du Rhône
00:42:37 Une septuagénaire a été blessée
00:42:39 mercredi à Aubagne
00:42:40 à cause d'une balle perdue
00:42:41 Cette femme de 76 ans
00:42:43 a échappé de peu au drame
00:42:45 La balle a traversé le brûlé roulant
00:42:47 a traversé une vitre
00:42:48 et a tapé dans le plafond
00:42:51 a impacté dans le plafond
00:42:52 et la dame a été blessée
00:42:54 par les impacts de bris de la vitre
00:42:57 Une fusillade avait éclaté
00:42:59 quelques secondes plus tôt
00:43:00 aux alentours de 22h
00:43:01 dans la cité du Charelle
00:43:03 connu pour ses trafics de stupéfiants
00:43:05 Près de l'impact de la balle
00:43:07 une douille de calibre 9mm
00:43:09 a été retrouvée par les policiers
00:43:11 Et on y est encore une fois
00:43:12 sous forme de stupes
00:43:13 sous forme de règlements de comptes
00:43:14 ou en tout cas de différends
00:43:16 entre voyous
00:43:17 Une enquête a été ouverte
00:43:19 Le tireur n'a pas encore été identifié
00:43:22 C'est un sujet qu'on évoquera
00:43:24 d'ailleurs dans quelques minutes
00:43:25 avec mes invités dans 180 minutes
00:43:27 Info dans le Var
00:43:28 Les professionnels de SOS Médecins
00:43:30 expriment désormais leur ras-le-bol
00:43:31 Terminées les visites à domicile
00:43:33 dans certains quartiers sensibles
00:43:35 Les médecins sont en proie
00:43:36 à des agressions
00:43:37 Pas plus tard que dimanche
00:43:38 à Toulon
00:43:39 Un coup dur pour les habitants
00:43:41 pour qui trouver un médecin
00:43:42 est déjà compliqué
00:43:43 Stéphanie Rouquier vous raconte
00:43:45 Dimanche dernier
00:43:48 entre deux visites
00:43:49 dans cette cité à l'est de Toulon
00:43:51 un professionnel de SOS Médecins
00:43:53 a été arrêté par plusieurs individus
00:43:55 Il a été violemment giflé
00:43:57 avant de réussir à prendre la fuite
00:43:59 Aujourd'hui, il est encore choqué
00:44:01 Après cette agression
00:44:03 l'association vient de décider
00:44:04 d'arrêter les consultations
00:44:06 dans certains secteurs
00:44:07 Une mesure que déplorent
00:44:09 de nombreux habitants
00:44:10 C'est triste
00:44:11 Des fois on ne sait jamais
00:44:12 vers minuit
00:44:13 tu appelles les personnes qui viennent
00:44:15 C'est pas évident de trouver un docteur
00:44:17 Si eux ils ne viennent plus
00:44:19 c'est dommage
00:44:20 Il y a beaucoup de personnes
00:44:21 qui ont besoin d'un SOS Médecins
00:44:23 Certains quartiers
00:44:24 évités par SOS Médecins
00:44:26 mais la sécurité
00:44:28 n'est pas leur seul élément
00:44:29 pris en compte
00:44:30 Oui, il y a des quartiers
00:44:32 où on ne va pas
00:44:33 On ne peut pas assurer
00:44:34 des visites partout
00:44:35 On ne peut pas aller voir tout le monde
00:44:37 parce qu'on n'est pas assez nombreux
00:44:38 parce qu'il faudrait
00:44:39 qu'on soit beaucoup plus nombreux
00:44:40 Il y a certains jours
00:44:41 où on est en manque de médecins
00:44:42 donc on fait des choix
00:44:45 et ces choix sont motivés
00:44:46 par différents critères
00:44:47 La sécurité en fait partie
00:44:49 mais il peut y avoir aussi
00:44:50 des critères d'éloignement
00:44:51 de difficultés d'accès
00:44:52 Depuis plus de deux ans
00:44:54 l'association constate
00:44:55 que les visites à domicile
00:44:57 sont de plus en plus difficiles
00:44:58 et chronophages
00:45:01 Les médecins invitent donc les patients
00:45:02 à venir consulter dans leur loco
00:45:05 Le décès de Robert Badinter
00:45:09 la nomination de Nicole Belloubet
00:45:11 ou encore l'insécurité dans les quartiers
00:45:13 on en débat dans quelques minutes
00:45:14 avec tous mes invités
00:45:15 sur le plateau de 180 minutes info
00:45:16 A tout de suite
00:45:17 Que du beau monde
00:45:24 sur le plateau de 180 minutes info
00:45:26 Je suis avec tous mes invités
00:45:27 On a Constance Legripe
00:45:28 députée Renaissance des Hauts-de-Seine
00:45:29 Bonjour
00:45:30 Merci d'être avec nous aujourd'hui
00:45:31 à vos côtés
00:45:32 Florian Tardif
00:45:33 journaliste politique C News
00:45:34 Bonjour
00:45:35 On a Hassan Lakehoule
00:45:36 secrétaire général des Jeunes Communistes
00:45:38 qui nous accompagne également
00:45:39 pour commenter toute l'actualité
00:45:40 Jonathan Cixous
00:45:41 rédacteur en chef à Causeur
00:45:43 qui est resté là sur ce plateau
00:45:44 Caroline Pilastre
00:45:45 éditorialiste et consultante
00:45:47 pour C News
00:45:48 et bien sûr vous le connaissez bien aussi
00:45:50 Nathan Devers
00:45:51 écrivain, philosophe
00:45:53 qui nous accompagne
00:45:54 pour commenter toute l'actualité
00:45:55 On revient évidemment
00:45:56 sur cette actualité majeure de la journée
00:45:58 le décès de Robert Badinter
00:46:00 on évoquera un petit peu plus tard
00:46:02 le remaniement au sein du gouvernement
00:46:04 Vous pourrez peut-être voir cette image
00:46:05 qui va s'afficher du chef de l'État
00:46:07 à l'École Nationale de la Magistrature à Bordeaux
00:46:09 Il va probablement s'exprimer
00:46:11 sur la mort de Robert Badinter
00:46:14 à l'âge de 95 ans
00:46:16 ancien ministre de la Justice
00:46:18 sous François Mitterrand
00:46:21 ancien président du Conseil Constitutionnel
00:46:23 artisan bien sûr
00:46:24 de l'abolition de la peine de mort
00:46:27 avant peut-être d'écouter le chef de l'État
00:46:30 qui s'exprimera sur la question
00:46:32 Je vous propose d'écouter cet extrait
00:46:33 c'était le 17 septembre 1981
00:46:35 à l'Assemblée Nationale
00:46:37 Demain, grâce à vous
00:46:42 la justice française
00:46:45 ne sera plus une justice qui tue
00:46:49 Demain, grâce à vous
00:46:53 il n'y aura plus
00:46:55 pour notre honte commune
00:46:57 des exécutions furtives
00:47:00 à l'aube sous le denoir
00:47:03 dans les prisons françaises
00:47:05 le mot de ministère c'est le service
00:47:08 j'ai le sentiment de l'assumer
00:47:12 Demain, c'est l'abolition
00:47:16 législateur français
00:47:19 de tout mon cœur, je vous remercie
00:47:22 Sur les images qu'on a pu voir
00:47:26 il y a quelques instants
00:47:27 depuis l'École Nationale de la Magistrature
00:47:28 il y avait une minute de silence
00:47:30 en hommage à Robert Badinter
00:47:32 toute la classe politique qui lui rend hommage
00:47:34 Constance Legrippe
00:47:35 Qu'est-ce que vous retenez de l'homme Robert Badinter ?
00:47:37 Bien sûr, l'abolition de la peine de mort
00:47:40 la justice française ne sera plus
00:47:43 une justice qui tue
00:47:45 ce combat extraordinaire
00:47:47 qu'il a mené à bien
00:47:49 et qui l'honore à tout jamais
00:47:52 et honore la réplique française tout entière
00:47:55 Pour moi, Robert Badinter
00:47:58 c'est l'incarnation suprême
00:48:00 de la justice, du droit
00:48:02 des valeurs auxquelles je suis personnellement très attachée
00:48:05 auxquelles je pense que nous sommes nombreux
00:48:06 à être très très attachés
00:48:07 j'espère que plus nombreux possible
00:48:08 des valeurs universelles, laïques
00:48:11 les droits de l'homme
00:48:12 c'est ce combat qui vient
00:48:15 de ce que l'esprit français a de plus important
00:48:18 plus essentiel
00:48:19 l'esprit des Lumières
00:48:21 et moi je souhaite, je le dis à titre tout à fait personnel
00:48:24 que nous puissions envisager sérieusement
00:48:27 par de l'allommage national que le chef de l'État a annoncé
00:48:29 pour rendre hommage à cette très très grande figure
00:48:32 à ce géant
00:48:33 je souhaite que nous puissions envisager
00:48:35 l'entrée de Robert Badinter au Panthéon
00:48:39 Est-ce qu'il fait l'unanimité au sein de la classe politique, Florian Tardif ?
00:48:42 Oui, et lorsque l'on voit globalement
00:48:45 les réactions suite à son décès
00:48:47 y compris de personnalités qui ne viennent pas
00:48:51 de son bord politique
00:48:53 même s'il souligne que parfois
00:48:56 il salue des différents
00:48:57 il salue tous la mémoire de cet homme
00:49:00 grand humaniste
00:49:01 on a beaucoup parlé de décivilisation
00:49:04 ces derniers mois
00:49:06 et c'est vrai que lui défendait la civilisation
00:49:08 d'ailleurs pour vous donner une petite anecdote
00:49:11 parce que tout à l'heure
00:49:13 on les a vus et on en a parlé
00:49:14 avec Constance Logrippe
00:49:15 à qui j'ai expliqué cela
00:49:17 dans le reportage qui est fait
00:49:20 de 2-3 minutes qu'on a diffusé à l'antenne
00:49:22 tentant de résumer sa vie
00:49:25 il y a Robert Bain d'Ater qui s'exprime
00:49:28 dans son bureau
00:49:30 et derrière lui il y a sa bibliothèque
00:49:32 il y a énormément de choses dans sa bibliothèque
00:49:34 bien évidemment des bouquins
00:49:36 mais des œuvres d'art
00:49:37 des bouts d'histoire parfois
00:49:41 et il y a surtout deux cuillères
00:49:45 vous pourriez me dire deux cuillères
00:49:47 oui c'est plutôt banal
00:49:48 mais c'est tout un symbole
00:49:49 lorsque je parlais de civilisation
00:49:51 et de cet homme qui était un grand humanisme
00:49:54 pourquoi il y avait deux cuillères ?
00:49:56 simplement parce que c'était des cuillères
00:49:58 qui venaient des camps de la mort
00:49:59 et qu'il expliquait que la grande différence
00:50:02 quand on était dans ces camps de la mort
00:50:03 lorsque l'on mangeait sa soupe
00:50:04 c'était justement d'avoir une cuillère
00:50:07 et de ne pas laper sa soupe
00:50:10 comme un chien
00:50:11 et de tenter de garder un peu d'humanisme
00:50:14 de tenter de se persuader
00:50:17 que malgré les circonstances
00:50:18 qui étaient plus que terribles
00:50:20 on pouvait encore lever la tête
00:50:23 et tenter de rester un être humain
00:50:27 et c'est pour cela qu'il gardait
00:50:29 ces deux petites cuillères
00:50:31 dans cette bibliothèque
00:50:32 Hassan Lakeoul on n'en a plus
00:50:34 des hommes politiques de cette stature aujourd'hui
00:50:37 c'est sûr c'était un grand ministre
00:50:40 un grand responsable politique
00:50:42 un homme de valeur
00:50:44 un homme de gauche
00:50:45 et je pense que nous les communistes
00:50:47 on partage une certaine vision de la justice avec lui
00:50:50 que ce soit à l'époque ou aujourd'hui
00:50:52 il a mené beaucoup de combats
00:50:53 vous en avez parlé
00:50:54 mais je pense aussi à tout le combat
00:50:56 qu'il a mené pour la réinsertion des détenus
00:50:58 c'est moins connu
00:51:00 mais ça fait partie aussi des chantiers
00:51:01 qu'il a engagés au ministère de la justice
00:51:03 c'est l'idée de penser que
00:51:05 derrière l'incarcération
00:51:07 il faut penser une vie
00:51:08 il faut penser l'après
00:51:09 et ça va tout à fait avec son engagement
00:51:13 son engagement humaniste
00:51:14 et c'était une vision de la justice
00:51:16 que nous on partage
00:51:17 tout son travail aussi
00:51:18 sur la réinsertion des détenus
00:51:20 Alors justement Jonathan Cixous
00:51:22 je veux tout de même faire un mot avec vous
00:51:24 parce que j'imagine que
00:51:25 vous n'adhérez pas forcément à tous les combats
00:51:27 qui ont été menés par Robert Badinter
00:51:29 malgré tout
00:51:30 qu'on soit d'accord ou pas avec lui
00:51:32 sur tout ou partie des sujets
00:51:35 toute la classe politique
00:51:37 est d'accord pour saluer l'homme qu'il était
00:51:39 l'homme politique qu'il était
00:51:40 sa franchise
00:51:41 sa sincérité dans son combat
00:51:43 Parfaitement
00:51:44 c'était un homme plein, entier
00:51:46 c'était une belle âme
00:51:48 Florian a employé le terme d'humaniste
00:51:50 je pense que c'était également
00:51:53 un qualificatif qui lui revient de droit
00:51:56 tout à l'heure
00:51:58 la petite nuance que j'apportais
00:52:00 c'était de vous dire que
00:52:01 ça n'était pas le moment, le jour
00:52:03 de faire le bilan des années Mitterrand
00:52:05 parce que malgré tout
00:52:06 il incarne comme Roland Dumas et autres
00:52:08 ces années Mitterrand
00:52:10 et il y a des choses à dire
00:52:11 sur la situation qui nous a mené
00:52:13 encore dans la France d'aujourd'hui
00:52:16 là où il n'y a absolument pas
00:52:17 selon moi de débat à avoir
00:52:19 enfin, si, il y a des débats
00:52:21 sur toutes les questions
00:52:22 mais à titre personnel
00:52:23 je suis content qu'il n'y en ait plus
00:52:25 c'est sur la peine de mort
00:52:26 qu'elle ait été abolie
00:52:28 c'est dans une France qui en plus
00:52:30 ne l'acceptait pas
00:52:32 une grande majorité
00:52:33 une écrasante majorité
00:52:35 il a eu le courage de défendre
00:52:37 ce texte là
00:52:39 et donc c'est une leçon
00:52:41 de courage politique
00:52:43 bien évidemment
00:52:44 après, évidemment, on peut parler
00:52:45 d'autres choses
00:52:47 notamment quand il était à la tête
00:52:49 du conseil constitutionnel
00:52:50 déjà le conseil constitutionnel
00:52:52 s'amusait à mettre quelques bâtons
00:52:54 dans les roues de l'exécutif
00:52:55 le courage politique
00:52:56 c'est ce que souligne Jonathan Six
00:52:57 Où est-vous Caroline Pilastre ?
00:52:59 Oui, je pense que monsieur Badinter
00:53:00 va faire consensus
00:53:01 pour moi c'est un homme d'Etat
00:53:03 c'est un homme qui avait
00:53:05 l'envergure
00:53:07 et qui était à la hauteur
00:53:08 de ses convictions
00:53:09 il est toujours resté sur une ligne
00:53:11 il n'en a jamais fléchi
00:53:12 et quand vous lui posiez une question
00:53:14 il vous répondait sans faire de détour
00:53:15 il n'y avait pas de "et" en même temps
00:53:16 avec monsieur Badinter
00:53:17 et comment ne pas
00:53:19 associer madame Badinter
00:53:21 pour qui j'ai le plus grand respect
00:53:24 en fait il y a deux personnalités
00:53:25 publiques pour moi intemporelles
00:53:27 que j'estime au plus haut point
00:53:29 qui sont madame Simone Veil
00:53:30 et madame Badinter
00:53:31 leur combat le prouve
00:53:32 et ce couple est un couple
00:53:34 indissociable
00:53:35 au vu de leur combat
00:53:36 donc moi comme vous madame
00:53:38 je serai pour la panthéonisation
00:53:39 de monsieur Badinter
00:53:40 parce qu'il représente la politique
00:53:42 avec un grand "P"
00:53:43 dans tout ce qu'il y a de plus respectable
00:53:46 que l'on soit en accord ou non
00:53:48 avec ses prises de position
00:53:49 et je rappelle ce qu'a dit Jonathan Cixous
00:53:51 en première heure
00:53:52 si vous ne l'avez pas entendu
00:53:53 c'est la beauté du couple
00:53:54 formé par Elisabeth Badinter
00:53:56 et Robert Badinter
00:53:57 Nathan Devers
00:53:58 oui alors avant même de parler
00:53:59 de sa grande cause
00:54:00 son grand combat
00:54:01 qui était sa lutte
00:54:02 contre la peine de mort
00:54:03 et contre la prison
00:54:04 dans ce qu'elle peut avoir d'inhumain
00:54:06 j'aimerais d'abord dire
00:54:07 que Robert Badinter
00:54:08 appartenait presque à
00:54:10 une autre espèce d'homme
00:54:12 c'était un latin
00:54:13 c'était un homme d'une culture
00:54:15 d'une éloquence
00:54:16 d'un niveau d'inspiration
00:54:18 d'un niveau de grandeur
00:54:19 qu'on ne retrouve plus aujourd'hui
00:54:21 ni dans la classe politique
00:54:23 ni je crois dans la société
00:54:25 c'était un modèle
00:54:26 qui est typiquement
00:54:27 vous avez parlé d'un modèle français
00:54:29 mais c'était un modèle
00:54:30 où l'avocat
00:54:31 n'était pas seulement quelqu'un
00:54:32 qui vient défendre
00:54:33 gagner des procès
00:54:34 n'était pas seulement quelqu'un
00:54:35 qui venait faire du buzz
00:54:37 mais c'était quelqu'un
00:54:38 qui avait une éloquence profonde
00:54:39 et une éloquence
00:54:40 qui n'était pas superficielle
00:54:41 mais une éloquence qui pense
00:54:43 et Robert Badinter
00:54:44 incarnait cela
00:54:45 et justement
00:54:47 son combat contre la peine de mort
00:54:48 il faut voir que c'était
00:54:49 un combat très inspiré
00:54:50 une des choses qui à mon avis
00:54:51 est très importante de rappeler
00:54:52 c'est que c'était un combat
00:54:53 qui n'était pas populaire
00:54:54 vous savez c'est la fameuse émission
00:54:55 de François Mitterrand en 1980
00:54:58 où il dit
00:54:59 qu'il sait
00:55:00 que les sondages sont largement
00:55:02 pour la peine de mort
00:55:03 et que lui
00:55:04 quand il sera président
00:55:06 il ose aller
00:55:07 écouter sa conscience
00:55:08 et non pas ses sondages
00:55:09 et justement Robert Badinter
00:55:10 notamment dans son fameux discours
00:55:12 à l'Assemblée Nationale
00:55:13 tout son combat
00:55:14 c'était d'essayer de casser
00:55:16 une logique qui faisait
00:55:16 que la peine de mort
00:55:17 était très populaire
00:55:18 quelle était cette logique ?
00:55:19 c'était que
00:55:20 une sorte de
00:55:21 un mythe qui se construisait
00:55:23 autour de la figure du criminel
00:55:25 selon laquelle le criminel
00:55:26 il fallait l'expurger
00:55:28 presque laver la société
00:55:29 de ce mal
00:55:30 que constituait le criminel
00:55:32 vous savez c'est Camus
00:55:33 qui raconte dans sa réflexion
00:55:34 sur la peine de mort
00:55:35 sur la guillotine
00:55:36 qui raconte que son propre père
00:55:37 était un ardent défenseur
00:55:39 de la peine de mort
00:55:40 jusqu'au jour où il est allé
00:55:41 un matin à Alger
00:55:42 voir un condamné à mort
00:55:43 se faire guillotiner
00:55:45 et qu'il est rentré en vomissant
00:55:46 et qu'il a changé d'avis
00:55:47 Robert Banninter a incarné ça aussi
00:55:49 c'est cette résistance parfois
00:55:50 contre la mécanique
00:55:52 la dynamique
00:55:53 de l'opinion publique
00:55:54 on va avancer
00:55:56 on a à travers ce débat
00:55:58 c'est ce qu'il défendait d'ailleurs
00:55:59 pour tenter d'argumenter
00:56:01 justement l'abolition
00:56:02 de la peine de mort
00:56:03 il résumait cela
00:56:04 en tentant d'expliquer
00:56:06 que la peine de mort
00:56:08 c'est couper littéralement
00:56:10 un homme en deux
00:56:11 et c'est comme cela
00:56:12 qu'il a défendu
00:56:14 son projet
00:56:15 vivant
00:56:16 oui vivant
00:56:17 c'était très imagé d'ailleurs
00:56:20 et lorsqu'il a tenté
00:56:22 de "conquérir"
00:56:24 les esprits
00:56:26 parce que c'était un combat compliqué
00:56:28 compte tenu de la population
00:56:30 qui était vraiment
00:56:32 très opposée à cela
00:56:34 et on sait très bien
00:56:35 comment marche la politique
00:56:36 tout de même
00:56:37 c'est assez rare
00:56:38 qu'il y ait
00:56:40 notamment lors de
00:56:42 réformes sociétales
00:56:44 comme cela
00:56:45 des politiques qui décident
00:56:47 d'engager des réformes telles
00:56:49 à l'inverse
00:56:50 à l'encontre
00:56:52 de la majorité de la population
00:56:53 on a défini autour de la table
00:56:54 qu'est-ce que c'était quelque part
00:56:55 que le courage en politique
00:56:56 ça peut être d'aller par exemple
00:56:58 à contre courant parfois
00:57:00 de l'opinion publique
00:57:01 est-ce que la nomination
00:57:02 de Nicole Belloubet
00:57:03 va à contre courant
00:57:05 des syndicats
00:57:06 de l'éducation nationale
00:57:08 pas véritablement
00:57:09 alors ma question évidemment
00:57:10 comment comprendre
00:57:11 comment interpréter
00:57:12 le choix de Nicole Belloubet
00:57:13 à l'éducation nationale
00:57:14 quelle ligne pour ce ministère
00:57:16 qui aura donc connu
00:57:17 trois locataires en l'espace d'un mois
00:57:18 trois locataires pour le moins différents
00:57:20 quoi de commun
00:57:21 entre la politique de fermeté
00:57:22 voulue par Gabriel Attal
00:57:24 pendant un temps
00:57:25 Nicole Belloubet
00:57:26 dont le profil se rapproche
00:57:27 peut-être davantage
00:57:28 de celui de Papendia
00:57:29 on ne s'arrêtera pas évidemment
00:57:31 sur le passage éphémère
00:57:32 d'Amélie Oudé à Castera
00:57:33 en tout cas
00:57:34 cela semble être quelque part
00:57:36 l'énième illustration
00:57:37 d'un quinquennat
00:57:38 qui n'a pas de cap clair
00:57:39 et défini
00:57:40 l'urgence c'était
00:57:41 d'apaiser les tensions
00:57:42 avec les syndicats
00:57:43 je vous propose d'écouter
00:57:44 Nicole Belloubet
00:57:45 au moment de la passation
00:57:46 de pouvoir tout à l'heure
00:57:47 L'éducation nationale
00:57:49 c'est mon milieu d'origine
00:57:51 par vocation
00:57:52 par passion
00:57:53 pour le plus noble des métiers
00:57:55 celui d'enseigner
00:57:57 je reviens aujourd'hui
00:57:59 vers vous
00:58:00 acteur de l'éducation nationale
00:58:02 dans un esprit de dialogue
00:58:05 et d'écoute
00:58:07 et avec la ferme volonté
00:58:10 de faire évoluer
00:58:11 notre système éducatif
00:58:13 Alors la nomination de Nicole Belloubet
00:58:15 est-elle la plus grande démonstration
00:58:17 de courage en politique justement ?
00:58:19 Je dis ça évidemment
00:58:20 avec une pointe d'ironie
00:58:21 vous m'entendez venir
00:58:22 Hassan Lakeououl
00:58:24 qu'est-ce que vous en pensez ?
00:58:25 Vous qui êtes secrétaire général
00:58:26 des jeunes communistes
00:58:27 Déjà c'est à la fin du bal
00:58:28 qu'on paye les artistes
00:58:29 donc nous on attend de voir
00:58:31 elle est quand même ministre
00:58:32 sous Attal et sous Macron
00:58:34 donc nous on attend de voir
00:58:35 mais je suis prêt à lui accorder
00:58:37 le bénéfice du doute
00:58:39 on verra
00:58:40 Moi je sais que les communistes
00:58:41 toulousains me racontaient
00:58:42 qu'en 2005 elle était rectrice
00:58:44 de l'académie de Toulouse
00:58:45 et qu'elle a démissionné sous Raffarin
00:58:47 à cause de suppression de postes
00:58:49 donc je me dis que c'est un bon signe
00:58:50 j'espère qu'elle aura bonne mémoire
00:58:52 et dans les chantiers
00:58:53 qu'attend son ministère
00:58:54 il y a par exemple
00:58:55 la réforme du bac professionnel
00:58:56 et je sais que c'est
00:58:57 nous en tout cas
00:58:58 c'est un sujet qui nous tient à cœur
00:58:59 on sait que c'est une réforme
00:59:00 qui va prévoir moins d'heures de cours
00:59:02 plus de temps de stage
00:59:03 et donc des suppressions de postes
00:59:05 dans l'enseignement supérieur
00:59:06 pardon dans l'éducation nationale
00:59:08 et donc j'espère qu'elle saura
00:59:09 se souvenir de son courage
00:59:11 de 2005 et qu'elle n'ira pas au bout
00:59:15 et qu'elle entendra les syndicats
00:59:17 sur cette réforme
00:59:18 en tout cas nous on se bat là-dessus
00:59:20 et je profite du fait que
00:59:21 son agenda doit être encore un peu vide
00:59:24 il doit y avoir de la place
00:59:25 nous les jeunes communistes
00:59:26 partout en France
00:59:27 on a créé des comités de défense
00:59:28 du bac professionnel
00:59:29 et donc on demande à être reçu
00:59:31 par la ministre de l'éducation nationale
00:59:32 pour parler de ce sujet
00:59:35 qui va pourrir la vie de beaucoup de lycéens
00:59:37 s'il va jusqu'au bout
00:59:38 - Et la laïcité et l'uniforme
00:59:40 là aussi ce sont des questions
00:59:42 qu'on peut se poser avec Nicole Belloubet
00:59:44 il y a une expérimentation sur l'uniforme
00:59:46 qui est lancée dans certains départements
00:59:49 dans certains établissements
00:59:50 la question de la laïcité
00:59:52 là aussi son opinion ne semble pas
00:59:54 ferme sur la question
00:59:55 Nathan Devers je vous propose d'écouter
00:59:57 ce qu'elle disait le 29 janvier 2020
00:59:59 elle est alors ministre de la justice
01:00:00 elle s'exprime sur l'affaire Mila
01:00:01 l'adolescente menacée de mort
01:00:03 pour avoir critiqué l'islam
01:00:04 - Dans une démocratie
01:00:06 la menace de mort est inacceptable
01:00:08 c'est absolument impossible
01:00:11 c'est quelque chose qui vient rompre
01:00:14 avec le respect que l'on doit à l'autre
01:00:17 c'est impossible, c'est inacceptable
01:00:19 l'insulte à la religion
01:00:21 c'est évidemment une atteinte
01:00:23 à la liberté de conscience
01:00:24 c'est grave
01:00:25 mais ça n'a pas à voir avec la menace
01:00:29 - On est clairement en rupture
01:00:30 avec Gabrielle Attal
01:00:31 elle n'est pas claire
01:00:32 sur cette question de la laïcité
01:00:33 - Je suis en désaccord
01:00:35 avec le fait de dire
01:00:36 qu'une insulte à une religion
01:00:37 est une atteinte à la liberté de conscience
01:00:39 je ne pense pas pour autant
01:00:41 qu'on puisse dire que
01:00:42 Nicole Belloubet
01:00:43 ne soit pas claire sur la laïcité en soi
01:00:45 je crois que là
01:00:46 c'est une formule malheureuse
01:00:48 et moi à titre personnel
01:00:49 mais c'est un autre sujet
01:00:50 je pense qu'il y a des manières
01:00:51 plus intéressantes
01:00:52 de critiquer une religion
01:00:53 que de dire qu'on veut mettre un doigt
01:00:55 dans l'anus d'Allah
01:00:57 - Oui on va éviter de ressortir
01:00:59 - Non mais parce que c'était le sujet
01:01:00 mais sur Nicole Belloubet
01:01:01 en effet on peut remarquer
01:01:03 qu'Emmanuel Macron
01:01:04 en matière de politique
01:01:05 d'éducation nationale
01:01:06 il a mis des ministres
01:01:08 des ministres qui avaient
01:01:09 des positions
01:01:10 qui étaient un peu en balancier
01:01:11 entre monsieur Blanquer
01:01:13 - Mais ça veut dire quoi en fait
01:01:14 l'éducation nationale
01:01:15 c'est au gré du vent
01:01:16 - Ça veut dire à mon avis
01:01:18 - On prend la température extérieure
01:01:19 et puis on change de cap
01:01:20 - Il y a un sujet de doctrine
01:01:21 qui n'est pas nécessairement clarifié
01:01:23 et qu'on voit bien
01:01:24 que sur certaines questions
01:01:25 ils peuvent mettre des ministres
01:01:26 qui vont changer d'opinion
01:01:28 mais à cet égard
01:01:29 moi j'aimerais rendre hommage
01:01:30 à Amélie Oudéa Castera
01:01:32 et à sa performance exceptionnelle
01:01:34 je trouve vraiment magnifique
01:01:35 parce que je trouve qu'à certains égards
01:01:37 je le dis sans ironie
01:01:38 elle a été une excellente ministre
01:01:39 parce que toute à ses maladresses
01:01:41 elle a fait casser beaucoup
01:01:43 les éléments de langage
01:01:44 qui existent dans l'éducation nationale
01:01:45 et elle a montré les vrais problèmes
01:01:47 quelle a été la grande polémique
01:01:48 qui a lancé son désamour
01:01:49 dans l'opinion publique
01:01:50 c'est quand elle a dit
01:01:51 que si elle avait mis
01:01:53 ses enfants à l'école privée
01:01:54 c'était parce qu'il y avait un problème
01:01:55 de pénurie de professeurs
01:01:56 à l'école publique
01:01:57 alors apparemment
01:01:58 c'était peut-être pas exact
01:01:59 - Manifestement ça ne la concernait
01:02:01 pas véritablement
01:02:02 elle a peut-être manqué de franchise
01:02:03 aussi la queue
01:02:04 - Exactement, mais en l'occurrence
01:02:06 c'est le problème numéro 1
01:02:07 de l'éducation nationale
01:02:08 aujourd'hui vous avez 58%
01:02:09 des établissements
01:02:10 dans lesquels il manque
01:02:11 des professeurs
01:02:12 parce qu'il y a une crise de vocation
01:02:13 à l'éducation nationale
01:02:15 je pense, vous me demandiez
01:02:17 ce qu'on pouvait souhaiter
01:02:18 à Nicole Belloubet
01:02:19 j'espère que ce problème-là
01:02:20 qui est un problème majeur
01:02:21 elle va le prendre à bras-le-corps
01:02:23 et je lui souhaite
01:02:24 et en effet je lui laisse
01:02:25 comme vous le bénéfice du doute
01:02:26 - Constance Legrippe
01:02:27 avec Nicole Belloubet
01:02:29 on a voulu simplement
01:02:30 calmer les syndicats d'enseignants
01:02:32 - Je ne crois pas qu'il s'agisse
01:02:33 de calmer quelque chose
01:02:34 je pense qu'un gouvernement
01:02:36 ça fonctionne sur une feuille de route
01:02:38 sur un cap très très clair
01:02:40 et s'agissant de l'éducation nationale
01:02:43 la feuille de route
01:02:44 les grandes orientations
01:02:45 le cap ont été clairement indiqués
01:02:47 par le Premier Ministre
01:02:49 Gabriel Attal
01:02:50 lors de sa déclaration
01:02:51 de politique générale
01:02:52 et avant la déclaration
01:02:53 de politique générale
01:02:54 du Premier Ministre
01:02:55 on avait eu une conférence de presse
01:02:56 du Président Macron
01:02:57 qui avait également dit
01:02:58 un certain nombre de choses
01:02:59 sur l'éducation
01:03:00 - La politique n'est pas faite
01:03:01 de sans vol
01:03:02 - Elle vient de la gauche
01:03:04 - La politique est faite d'action
01:03:06 et la politique c'est également
01:03:08 l'art de mettre en musique
01:03:11 et de faire entrer dans les actes
01:03:13 un certain nombre d'orientations
01:03:16 et de principes
01:03:18 et de grandes décisions
01:03:20 donc je pense qu'il y a clairement
01:03:21 une feuille de route
01:03:22 si Madame Belloubet a accepté
01:03:24 d'entrer dans le gouvernement
01:03:26 de Gabriel Attal
01:03:27 c'est bien qu'elle a l'intention
01:03:29 d'appliquer la feuille de route
01:03:30 le Premier Ministre a dit très clairement
01:03:32 qui peut en douter
01:03:32 qu'il emporte avec lui à Matignon
01:03:34 également son fort investissement
01:03:37 et son engagement
01:03:38 pour mener à bien les chantiers
01:03:40 qu'il avait initiés
01:03:41 qui sont très très clairs
01:03:42 encore une fois
01:03:43 mener à bien le choc des savoirs
01:03:46 mettre en place de nouvelles modalités
01:03:48 de formation des enseignants
01:03:50 et puis bon je ne veux pas décliner
01:03:51 tout ce qui a été annoncé
01:03:52 dans la déclaration de politique générale
01:03:53 mais encore une fois
01:03:54 la feuille de route est assez claire
01:03:56 force a été de constater
01:03:58 que Madame Moudea Castera
01:04:01 n'arrivait plus à être audible
01:04:03 que les syndicats ne voulaient plus
01:04:06 vraiment ni l'écouter
01:04:08 ni la rencontrer
01:04:09 - C'est bien ce que je disais
01:04:10 c'est pour calmer les syndicats
01:04:11 - Ce n'est pas pour calmer
01:04:12 mais il ne faut tout simplement
01:04:13 qu'il ne s'agisse pas de calmer
01:04:14 on peut avoir des positions très franches
01:04:16 et ne pas forcément être d'accord
01:04:18 avec les syndicats d'enseignants
01:04:19 mais encore faut-il pouvoir
01:04:20 créer les conditions de la reprise
01:04:22 d'un dialogue et d'une discussion
01:04:25 tant avec les syndicats d'enseignants
01:04:26 qu'avec les grandes associations
01:04:27 de parents d'élèves
01:04:28 je pense que Madame Moudea
01:04:30 va avoir à coeur de les rencontrer
01:04:33 très vite et de commencer
01:04:35 par de là la séquence de concertation
01:04:37 et de discussion
01:04:38 la déclinaison des grands axes
01:04:40 de la politique de l'éducation nationale
01:04:42 tel qu'elle a été décidée
01:04:44 par le Premier ministre
01:04:45 - Je suis plutôt sceptique
01:04:46 je pense que depuis ce matin
01:04:48 nous n'avons plus de ministre
01:04:49 de l'éducation nationale
01:04:50 pourquoi ?
01:04:51 parce que peu ou prou
01:04:52 elle tenait ces dernières années
01:04:55 le discours totalement inverse
01:04:57 de tout ce que Gabriel Attal
01:04:58 a mis en place
01:04:59 soit elle se dédie totalement
01:05:02 vraisemblablement c'est ce qu'on lui demande de faire
01:05:05 mais à ce moment-là
01:05:06 si elle se dédie totalement
01:05:07 c'est-à-dire qu'elle n'a pas de colonne
01:05:09 vertébrale politique
01:05:11 et donc ça veut dire
01:05:13 qu'on l'a mis à la tête
01:05:15 de l'éducation nationale
01:05:16 sachant qu'elle ne serait
01:05:17 que la collaboratrice de Gabriel Attal
01:05:20 ou du Président de la République
01:05:21 qui estime d'ailleurs
01:05:22 que c'est son domaine réservé
01:05:23 donc je pense que justement
01:05:25 la seule explication qui peut tenter
01:05:28 de justifier cette nomination
01:05:30 à la tête de l'hôtel de Rochechouart
01:05:33 c'est cela
01:05:34 c'est-à-dire qu'on lui a demandé
01:05:35 parce que c'est quelqu'un de très loyal
01:05:37 d'ailleurs je pense qu'ils ont opté
01:05:40 pour Nicole Belloubet
01:05:42 compte tenu de sa loyauté
01:05:44 quand elle était ministre de la Justice
01:05:47 et qu'elle appliquera
01:05:48 tout ce qu'a mis en place Gabriel Attal
01:05:50 donc c'est une collaboratrice
01:05:52 alors je voudrais qu'on s'intéresse maintenant
01:05:53 aux autres ministres
01:05:54 qui composent désormais ce gouvernement
01:05:56 y a-t-il un problème de ressources humaines
01:05:59 un problème de casting
01:06:00 au sein de la Macronie
01:06:02 est-ce qu'on peine à trouver
01:06:03 finalement de véritables incarnations ?
01:06:04 Écoutez ce matin le journaliste
01:06:05 Franz-Olivier Gisbert
01:06:06 journaliste écrivain
01:06:08 il était l'invité de la matinale
01:06:09 de Romain Desarbres
01:06:10 on commente juste après
01:06:11 son analyse n'est pas tendre
01:06:12 C'est un peu comme d'habitude
01:06:14 ces ministres de Macron
01:06:17 en fait ils n'impriment pas
01:06:19 C'est quoi ? C'est un gouvernement sans saveur ?
01:06:21 C'est ce que vous nous dites ?
01:06:22 Ce sont des zombies, des morts-vivants
01:06:23 alors j'ai trouvé que pour la première fois
01:06:25 peut-être c'était le premier risque
01:06:28 qu'il prenait pendant son quinquennat
01:06:31 son deuxième quinquennat
01:06:32 en mettant Gabriel Attal
01:06:33 qui est visiblement un politique d'avenir
01:06:36 qui est très bon
01:06:37 et je me suis dit ça va changer
01:06:39 pas non, pas du tout
01:06:40 on remet des gens, des technocrates
01:06:42 des gens comme ça un peu fades
01:06:45 on ne sait pas qui c'est
01:06:46 on ne saura jamais
01:06:47 Alors je vais vous citer quelques noms
01:06:49 pour ceux qui ne les connaissent pas
01:06:50 Jean-Noël Barraud
01:06:51 ministre délégué chargé de l'Europe
01:06:53 Sarah El Haïry à l'enfance et à la famille
01:06:55 elle était déjà dans le précédent gouvernement
01:06:57 Marina Ferrari
01:06:58 Ils étaient déjà là
01:06:59 et ils sont là pour certains
01:07:00 depuis très longtemps
01:07:01 donc j'espère que tes spectateurs ne les découvrent pas
01:07:03 Mais pour beaucoup d'entre vous
01:07:04 je pense qu'ils les découvrent
01:07:05 Marina Ferrari au numérique
01:07:08 Patrice Vergriette au transport
01:07:10 qui remplace désormais Clément Beaune
01:07:13 on a quand même un problème d'incarnation politique
01:07:17 de poids politique parmi les représentants
01:07:19 de ce gouvernement
01:07:20 Vous trouvez vraiment ?
01:07:21 C'est sarcasme
01:07:23 C'est pas nouveau
01:07:24 Il y a une désincarnation
01:07:26 de la fonction ministérielle
01:07:30 qui remonte grosso modo
01:07:32 au quinquennat de François Hollande
01:07:34 où on a eu affaire à des sorties de conseil de ministre
01:07:37 où on ne connaissait ni les noms ni les visages
01:07:40 et même dans le domaine
01:07:41 et même dans le milieu journalistique
01:07:43 c'est un sujet de plaisanterie
01:07:46 mais qui quand on y pense sérieusement
01:07:48 est plutôt inquiétant finalement
01:07:50 Emmanuel Macron poursuit
01:07:52 cette désincarnation absolue de ces gouvernements
01:07:55 et c'est vrai que se pose la question réelle
01:07:58 de savoir qui nommer quand un fauteuil se libère
01:08:01 on a attendu un mois pour avoir le casting
01:08:03 qu'on nous a annoncé hier
01:08:04 un mois c'est du jamais vu
01:08:06 L'autre constat qui est fait par François Bayrou
01:08:08 on va pas revenir sur...
01:08:10 Il était sérieusement dans la boucle
01:08:12 c'est de dire on en est en matière de ressources ministérielles
01:08:15 Il fait un constat
01:08:16 et il a sûrement pas tort là-dessus
01:08:17 c'est qu'on a un gouvernement de parisiens
01:08:20 de technocrates
01:08:21 de personnes qui ne viennent du sud de la Loire
01:08:23 dit-il
01:08:24 Est-ce qu'on a selon vous un gouvernement
01:08:27 Caroline Pilastre
01:08:28 qui est déconnecté des français
01:08:30 c'est ce que certains observateurs disent ce matin
01:08:32 Oui je pense que pour la plupart d'entre eux
01:08:34 ce sont des technos qui sont assez déconnectés
01:08:36 après moi j'ai du mal avec monsieur Bayrou
01:08:38 parce que j'ai du mal avec les gens qui crachent dans la souple
01:08:40 je trouve qu'il est assez aigri
01:08:42 et que en fait ses propos sont remplis d'amertume
01:08:44 on n'aime pas, on ne s'expose pas
01:08:46 on ne se rend pas visible
01:08:47 on se met en retrait
01:08:49 on lui a rien proposé pour le moment
01:08:51 et pour cause
01:08:52 bref
01:08:53 Oui c'est pour ça que je m'arrêtais simplement sur le constat de François Bayrou
01:08:56 sans revenir sur sa participation avortée au gouvernement
01:08:59 ça sent l'amertume et ça sent surtout une fin de règne
01:09:01 une fin de mandat
01:09:02 et en dehors du côté incarnation
01:09:05 parce qu'à l'arrivée moi ce n'est pas ce que j'attends des ministres
01:09:07 j'attends de l'action de la part des ministres
01:09:09 plus qu'un casting
01:09:11 on n'est pas dans une télé-réalité
01:09:12 je ne demande pas que ce soit des influenceurs
01:09:14 je veux qu'ils avancent sur des sujets qui sont prégnants
01:09:16 par exemple la question de l'éducation nationale
01:09:18 oui moi je ne comprends pas ce choix de madame Belloubet
01:09:21 ou je le comprends trop bien de la part de monsieur Macron
01:09:23 qui est encore dans un "et" en même temps
01:09:26 après monsieur Blanquer
01:09:27 après monsieur Papendiaille
01:09:29 après monsieur Attal
01:09:30 on revient à du monsieur Papendiaille avec madame Belloubet
01:09:33 puisque pour moi elle est dans un état d'esprit "wokiste"
01:09:35 donc il n'y a pas grand chose à attendre de sa part
01:09:37 à part qu'elle fasse la part belle au syndicat
01:09:41 évidemment que pour moi elle a été nommée
01:09:43 pour atténuer, pour modérer la polémique de l'ancienne ministre
01:09:46 qui n'est restée qu'un mois
01:09:47 et qui a fait une énorme erreur de communication
01:09:49 une énorme erreur en termes de maladresse
01:09:52 mais qui ne valait peut-être pas autant d'en faire des gorges chaudes
01:09:56 après où va-t-on avec ce gouvernement ?
01:09:58 pardonnez-moi une fois de plus je vous parle encore en tant que citoyenne
01:10:01 je ne fais pas de la politique politicienne
01:10:03 mais il n'y a pas de cap
01:10:05 on ne voit absolument pas de cohérence dans ce remaniement
01:10:08 à part pour moi que monsieur Macron
01:10:11 n'a absolument pas envie de personnes fortes à part monsieur Attal
01:10:15 parce qu'il pourrait craindre qu'on lui fasse de l'ombre en termes de concurrence
01:10:18 Nathan Devers ne me dites pas que la personnalité ne compte pas
01:10:22 au-delà du projet porté par le gouvernement
01:10:24 au-delà de l'expertise portée par les candidats
01:10:27 peut-être que ce sont des experts dans leur domaine
01:10:30 et tant mieux mais être ministre aujourd'hui
01:10:32 c'est savoir incarner une politique
01:10:34 c'est savoir la représenter
01:10:35 c'est savoir en parler aujourd'hui dans les médias
01:10:37 et ces gens-là pour le moment en tout cas
01:10:39 ils étaient manifestement déjà pressés dans le gouvernement
01:10:42 n'impriment pas aux yeux des français
01:10:43 peut-être que c'est le lien avec notre premier sujet
01:10:45 avec Robert Badinter
01:10:46 être ministre je dirais que c'est avoir une vision
01:10:48 il y a une anecdote que j'aime bien sur un secrétaire d'Etat au transport
01:10:51 qui allait se faire recruter par le général de Gaulle
01:10:54 et la veille de son entretien d'embauche en quelque sorte avec le général
01:10:57 il a fait une nuit blanche parce qu'il ne connaissait rien au transport
01:10:59 il n'y connaissait absolument rien
01:11:01 et il arrive dans le bureau
01:11:02 et le général lui parle de Corneille pendant une heure
01:11:05 et à la fin il lui dit "ah les transports"
01:11:07 il lui dit "oui mais j'y connais rien"
01:11:09 il dit "mais justement un bon ministre c'est quelqu'un qui n'est pas le nez dans le guidon
01:11:12 parce qu'il peut avoir une vision"
01:11:13 c'est pas du tout pour faire l'éloge de l'amateurisme ou de l'incompétence
01:11:17 mais c'est pour dire qu'à un moment aussi il faut avoir cette vision de long terme
01:11:19 je crois qu'il y a eu un changement de méthode chez Emmanuel Macron
01:11:22 initialement en 2017 il avait cette doctrine de dire que dans chaque ministère
01:11:26 il allait prendre de préférence quelqu'un qui venait de la société civile
01:11:29 et qui avait une compétence interne sur le ministère
01:11:31 donc un médecin pour la santé, un artiste ou un éditeur pour la culture etc.
01:11:36 et je crois qu'aujourd'hui on est en train de revenir là
01:11:39 vers un gouvernement de politique au sens de politique professionnelle
01:11:43 et ça à mon avis c'est un virage
01:11:46 peut-être que ça signifie que c'était trop difficile de prendre des gens de la société civile
01:11:48 et que ça ne marchait pas
01:11:49 et juste une chose quand même
01:11:51 François Bayrou c'est toujours quand on y réfléchit depuis 10 ans
01:11:54 quelqu'un qui a eu des intuitions qui ont déterminé les campagnes présidentielles
01:11:58 c'est lui qui a fait l'élection de François Hollande
01:12:01 c'est lui qui a fait l'élection d'Emmanuel Macron
01:12:03 et je pense que quand François Bayrou là signale, détecte quelque chose
01:12:08 en ouvrant un peu la porte aussi ou la perspective de 2027 à l'horizon
01:12:12 il ne faut pas le réduire
01:12:15 peut-être qu'il y a de l'aigreur ou de la colère personnelle
01:12:16 mais il y a aussi quelque chose qui à mon avis politiquement est assez habile
01:12:19 On va évoquer à présent parce qu'il faut qu'on avance
01:12:21 la sécurité dans nos quartiers
01:12:23 une septuagénaire victime collatérale d'une fusillade dans les bouches du Rhône
01:12:27 elle a été touchée par une balle perdue alors qu'elle était à son domicile
01:12:30 les faits sont déroulés à Aubagne dans la cité du Charelle
01:12:32 Daniel, 76 ans, aurait pu perdre la vie
01:12:34 elle s'en sort miraculeusement avec une blessure
01:12:37 et surtout une très grosse frayeur
01:12:38 les explications Aminata Demphole et Marine Sabourin
01:12:43 21h30, alors que Daniel regarde la télévision dans son canapé
01:12:46 un bruit fracassant la surprend
01:12:48 elle croit d'abord à une explosion de gaz
01:12:51 avant de s'apercevoir qu'une balle a traversé la fenêtre de son salon
01:12:54 cette septuagénaire s'en tire avec quelques blessures
01:12:57 causées par les débris de verre
01:12:59 mais l'incident aurait pu lui être fatal
01:13:01 La balle est rentrée pas loin de ma tête
01:13:04 un peu plus bas je l'avais dans la tête
01:13:06 voilà, il y a eu ricochet là
01:13:08 il y a eu ricochet sur le tableau là-bas
01:13:12 des tirs de balles, Daniel en a déjà entendu plus d'une fois à Charelle
01:13:15 ici ça tire moins de 2 ou 3 fois par mois au Charelle
01:13:20 donc il faut bien prendre conscience qu'on n'est pas en sécurité
01:13:24 dans ce quartier l'insécurité est permanente
01:13:27 entre règlements de comptes, feux de poubelle et bruit incessant
01:13:30 la vie des habitants du quartier est devenue insupportable
01:13:34 c'est horrible parce que ça nous arrive des coups de fusil
01:13:37 des coups de revolver mais ça se passe plutôt vers l'alimentation
01:13:41 c'est le Far West tout simplement
01:13:43 on est en sécurité nulle part
01:13:45 on cherche à être en sécurité mais quand mon fils de 6 ans me dit
01:13:48 je ne me sens pas en sécurité ça donne vraiment envie de partir
01:13:51 suite à cet incident une enquête a été ouverte
01:13:54 les policiers ont retrouvé un étui de munitions de calibre 9mm à proximité
01:13:59 on est toujours dans des lieux gangrénés par des trafics de stupéfiants
01:14:03 dans des quartiers difficiles qu'on dit souvent hors des lois de la République
01:14:06 et ceux qui sont pris en otage dans ces quartiers
01:14:09 ce sont les personnes les plus modestes
01:14:11 bien sûr ce sont les habitants de ces quartiers
01:14:13 qui sont souvent les Français les plus modestes
01:14:15 je n'en dis ce qu'on vient pas
01:14:17 j'ai une pensée bien sûr pour cette dame
01:14:21 et je comprends tout à fait la peur et la douleur
01:14:24 qui s'emparent des habitants, des mères de famille
01:14:27 qu'on entend qui ont peur que leurs enfants prennent une balle perdue
01:14:30 je ne peux pas ne pas penser à la jeune femme
01:14:34 qui est morte à Marseille
01:14:36 à Marseille, Sokaina qui a tué un camp de roi
01:14:39 voilà et qui l'a atteint de plein fouet
01:14:43 alors qu'elle était dans sa chambre
01:14:45 tout cela se serait déguisé comme tragique
01:14:47 c'est à dire qu'on a des gens modestes qui bossent pour s'en sortir dans la vie
01:14:49 pour sortir de ces quartiers-là
01:14:51 ou qui n'ont pas forcément vocation à en sortir
01:14:53 pourquoi est-ce que c'est eux qui devraient venir devant les montres-arbres
01:14:56 mais là je pensais à Sokaina qui faisait des études de droit
01:14:58 qui voulait de s'en sortir de manière générale dans la vie
01:15:00 et qui est empêchée parce qu'elle n'a pas ce droit primordial
01:15:04 qui est celui de la sécurité
01:15:06 c'est une attente pour beaucoup de Français aujourd'hui
01:15:08 et les policiers et nos gendarmes font un travail absolument remarquable
01:15:13 payent de leur vie souvent la lutte contre l'insécurité
01:15:16 et je veux rendre hommage à tous nos policiers et à tous nos gendarmes
01:15:19 qui honnêtement ne ménagent pas leur peine
01:15:21 c'est le moins qu'on puisse dire
01:15:23 et auquel nous devons comme toujours rendre des opérations place nette
01:15:26 à travers toute la France en ce moment
01:15:28 alors ça a été clairement renforcé
01:15:30 cette opération de lutter contre les points de deal
01:15:34 de lutter contre les réseaux de trafic en drogue
01:15:38 là encore dans sa déclaration de politique générale
01:15:40 Gabriel Attal a annoncé le renforcement d'un centre de moyens d'action
01:15:44 a annoncé par exemple qu'on allait cette fois-ci
01:15:46 et pour ça il faut un dispositif législatif
01:15:48 mais qu'on allait toucher au portefeuille
01:15:50 avec le gel des avoirs d'un centre de grand trafic en drogue
01:15:53 parce qu'on sait bien que le trafic de drogue qui est finement gangrène
01:15:55 nos quartiers et toute l'Europe d'ailleurs
01:15:58 toute l'Europe, l'Europe du Nord peut-être encore plus
01:16:00 que notre pays est gangrénée, atteinte
01:16:02 on parle pour certains états de l'Europe du Nord
01:16:05 vous le savez peut-être même de narco-états
01:16:08 il y a des enjeux financiers absolument colossaux
01:16:13 et donc l'un des nerfs de la guerre qu'on peut mener
01:16:16 contre les réseaux de trafic en drogue
01:16:18 c'est de les atteindre au portefeuille
01:16:20 et d'essayer d'assécher leurs ressources
01:16:23 tout cela c'est un travail considérable
01:16:26 je crois que vraiment aussi bien nos forces de sécurité
01:16:30 que notre appareil judiciaire, que l'exécutif
01:16:33 est pleinement mobilisé
01:16:35 pour un résultat qui n'est pas satisfaisant pour eux
01:16:37 tout à fait, qui n'est jamais satisfaisant
01:16:39 tant qu'il y aura encore un enfant ou une vieille dame
01:16:43 ou quelqu'un qui fait ainsi l'objet d'une balle perdue
01:16:48 entre guillemets, la lutte n'aura pas été menée victorieusement
01:16:53 mais se pose aussi la question, on le sait tous
01:16:56 la drogue permet à des gens de s'enrichir
01:17:01 elle prospère dans un nombre d'endroits
01:17:04 et le trafic de drogue rapporte beaucoup d'argent
01:17:06 parce qu'il y a des consommateurs de drogue
01:17:08 chacun peut se poser aussi des vraies questions
01:17:11 Hassan Lakeoune
01:17:13 Oui, je pense en premier aux habitants de ces quartiers populaires
01:17:17 Je rappelle encore un non-faillit à 10 ans
01:17:19 Anim dans le Gard qui a été tué par une balle perdue
01:17:21 Bien sûr, et ces habitants dans les quartiers populaires
01:17:24 c'est les premières victimes de ces trafics
01:17:26 et pour eux, il y a une forme de double peine
01:17:29 parce que le fait d'habiter dans ces quartiers
01:17:31 c'est être les premières cibles des politiques libérales
01:17:33 qu'on mène depuis 40 ans
01:17:34 plus de services publics, plus de travail
01:17:36 délogement dans une situation catastrophique
01:17:38 la plupart du temps insalubre
01:17:40 et la deuxième double peine, je disais
01:17:42 c'est en plus subir tous ces trafics
01:17:44 et j'étais à Marseille la semaine dernière
01:17:47 et j'étais avec Jérémy Bakhi, le sénateur des Bouches-du-Rhône
01:17:50 sénateur communiste qui lance l'appel de Marseille
01:17:52 avec des acteurs, avec des associations
01:17:55 des responsables associatifs, notamment de familles
01:17:59 de victimes de ces trafics
01:18:01 et je pense qu'il dit qu'il y a trois grandes priorités
01:18:04 c'est d'aller chercher les flux financiers
01:18:07 sur lesquels s'enrichissent les narcotrafics
01:18:11 d'aller traquer les gros bonnets aussi
01:18:13 qui sont souvent planqués à l'étranger
01:18:15 et qui font leur beurre sur le sang et les larmes
01:18:17 des habitants des quartiers populaires
01:18:19 et puis il y a aussi revoir nos relations diplomatiques
01:18:21 avec les pays producteurs et exportateurs de drogue
01:18:24 je pense par exemple au Maroc
01:18:26 donc il y a des choses à faire sur tout ça
01:18:29 et enfin tout ça je pense se fait sur le dos de la misère aussi
01:18:32 et donc tant qu'on ne s'attaquera pas sérieusement
01:18:35 aux questions de travail, de formation, d'éducation
01:18:37 je parlais du logement, de la santé
01:18:39 je pense qu'on ne tiendra pas les deux bouts
01:18:42 et qu'il faut prendre le problème à la racine
01:18:45 - Jeanette en Cixous
01:18:46 - Oui, portefeuille et diplomatie je pense
01:18:48 sont les deux axes majeurs
01:18:50 que doit emprunter une politique efficace
01:18:54 entre les trafiquants de drogue en général
01:18:56 et en particulier dans ces quartiers
01:18:59 on voit à quel point nos voisins belges
01:19:02 deviennent progressivement, mois après mois
01:19:05 se transforment en narco-états réellement
01:19:07 c'est très inquiétant
01:19:08 la situation dans différents ports de France
01:19:10 n'est pas pour nous rendre optimistes en la matière
01:19:14 donc il y a beaucoup de travail à faire
01:19:16 il faut du courage, du courage politique
01:19:18 pour notamment affronter le volet diplomatique de la chose
01:19:21 quand on voit les relations diplomatiques déjà
01:19:24 déplorables que nous entretenons avec nos amis marocains
01:19:26 sur d'autres questions
01:19:27 c'est rajouter un peu de combustible
01:19:32 dans le feu de cheminée déjà
01:19:33 qui brûle entre eux et nous depuis un moment
01:19:35 - Nathan Devers
01:19:36 - Oui, j'étais parfaitement d'accord avec votre diagnostic
01:19:39 sur la double peine dans les quartiers populaires etc
01:19:41 ça j'étais parfaitement d'accord
01:19:43 sur les solutions, je suis à vrai dire un peu réticent
01:19:47 enfin je me pose une vraie question
01:19:48 c'est la fameuse question de la foule à poule
01:19:50 entre l'offre et la demande
01:19:51 entre le consommateur et le vendeur
01:19:53 qui crée la demande ?
01:19:55 peu importe, à la limite, laissons cette question entre parenthèses
01:19:57 le fait est qu'en France
01:19:59 on a à peu près 5 millions de consommateurs de drogue
01:20:01 on est un des plus grands pays consommateurs de drogue d'Europe
01:20:04 et qu'avoir une politique répressive
01:20:07 excepté peut-être pour ce qu'on pourrait appeler les drogués mondains
01:20:10 des gens qui prennent de la drogue de temps en temps etc
01:20:12 mais ceux qui sont dans un lien de dépendance
01:20:14 vis-à-vis des produits qu'ils consomment
01:20:16 on va pas se mentir
01:20:17 on peut mettre toutes les peines qu'on veut etc
01:20:20 ça ne changera rien au fait qu'ils vont rester
01:20:22 dans cette consommation-là
01:20:24 on a bien vu d'ailleurs sur quelque chose de comparable
01:20:26 sur l'augmentation du prix du paquet de la cigarette
01:20:29 ça a diminué un petit peu la consommation de tabac
01:20:32 mais globalement enfin
01:20:33 les gens qui sont vraiment viscéralement attachés à cela
01:20:35 c'est pas pour autant qu'ils vont s'arrêter
01:20:37 il nous reste 30 secondes Nathan
01:20:38 alors je vais essayer d'aller très vite
01:20:40 et il me semble que peut-être on pourrait aussi se poser la question
01:20:43 de la légalisation de certaines drogues
01:20:46 parce que aussi, est-ce que ce n'est pas parce que
01:20:48 précisément il y a un tel décalage
01:20:50 entre l'état de la loi sur la drogue
01:20:52 et l'état de ce qui règne aujourd'hui
01:20:54 dans toutes les classes de la société
01:20:56 énormément de gens se droguent
01:20:57 est-ce que ce décalage-là en lui-même n'est pas absurde ?
01:21:00 Allez on va marquer une courte pause
01:21:02 ce sera le mot de la fin
01:21:03 un mot pour vous rappeler
01:21:04 si vous voulez suivre toutes nos actualités
01:21:06 les replays de nos émissions
01:21:08 les éditos
01:21:09 toutes les chroniques
01:21:10 c'est à retrouver sur notre application
01:21:11 vous voyez le QR code qui s'affiche juste à côté de moi
01:21:13 vous n'avez qu'à le scanner avec votre smartphone
01:21:15 le temps pour moi de remercier mes invités
01:21:17 pour cette deuxième partie
01:21:19 Constance Legri, députée Renaissance
01:21:21 qui aura été avec nous
01:21:22 merci également à Hassan Lakehoul
01:21:24 qui nous a accompagné également
01:21:25 pour cette deuxième heure
01:21:26 et Florian Tardif
01:21:27 à tout de suite sur CNews aussi
01:21:28 180 minutes info
01:21:35 dernière partie tout de suite
01:21:36 le journal de 16h avec Isabelle Piboulot
01:21:38 il a porté le combat
01:21:39 pour l'abolition de la peine de mort en France
01:21:41 Robert Badinter est décédé la nuit dernière
01:21:43 il avait 95 ans
01:21:45 un hommage national lui sera rendu
01:21:47 le président de la République l'a annoncé
01:21:49 en marge d'un déplacement à Bordeaux
01:21:51 on l'écoute
01:21:52 je veux d'abord avoir une pensée
01:21:55 pour son épouse, sa famille
01:21:57 dire aussi ma peine à titre personnel
01:22:02 je crois que la nation a perdu
01:22:04 à coup sûr un grand homme
01:22:06 un très grand avocat
01:22:08 un très grand garde des sceaux
01:22:10 qui évidemment a conduit
01:22:12 pour notre pays l'abolition
01:22:14 mais aussi des réformes importantes
01:22:16 du code pénal
01:22:17 qui a conduit à transformer
01:22:18 au début des années 80
01:22:19 la justice de notre pays
01:22:20 et puis un président du conseil constitutionnel
01:22:22 qui a eu un rôle essentiel
01:22:24 à jouer dans la vie de notre démocratie
01:22:26 durant de nombreuses années
01:22:28 c'était aussi pour moi
01:22:30 je dois le dire
01:22:31 un sage au-delà de ses fonctions
01:22:34 qui a toujours permis
01:22:36 d'éclairer les décisions
01:22:37 les plus délicates
01:22:38 un hommage national lui sera rendu
01:22:40 instaurer rapidement un dialogue
01:22:43 avec les enseignants
01:22:44 c'est ce que souhaite
01:22:45 la nouvelle ministre de l'éducation nationale
01:22:47 déclaration de Nicole Belloubet
01:22:49 lors de la cérémonie de passation de pouvoir
01:22:51 ce matin avec Amélie Oudéa Castera
01:22:53 un retour aux sources
01:22:55 pour cette ancienne rectrice d'académie
01:22:57 entre 97 et 2005
01:22:58 on écoute Nicole Belloubet
01:23:00 L'éducation nationale
01:23:02 c'est mon milieu d'origine
01:23:03 par vocation
01:23:05 par passion
01:23:06 pour le plus noble des métiers
01:23:08 celui d'enseigner
01:23:10 je reviens aujourd'hui vers vous
01:23:13 acteur de l'éducation nationale
01:23:15 dans un esprit de dialogue
01:23:18 et d'écoute
01:23:20 et avec la ferme volonté
01:23:23 de faire évoluer notre système éducatif
01:23:26 direction l'océan Indien
01:23:28 où le département de Mayotte
01:23:29 est toujours sous tension
01:23:30 oui Anthony
01:23:31 les Mahorais sont excédés
01:23:32 depuis fin janvier
01:23:33 l'archipel est paralysé
01:23:34 par de nombreux barrages routiers
01:23:36 une initiative du collectif citoyen
01:23:38 force vive de Mayotte
01:23:40 ils protestent contre l'insécurité
01:23:42 permanente sur l'île
01:23:43 en dépit de l'opération
01:23:44 en Ouam-Bouchou
01:23:45 menée pour contrer la criminalité
01:23:47 Camille Lédon et Juliette Haddad
01:23:49 des barrages
01:23:51 érigés par des citoyens
01:23:52 excédés à Mayotte
01:23:53 signe de protestation
01:23:55 contre l'insécurité
01:23:56 et la présence de migrants africains
01:23:58 sur l'île
01:23:59 une situation devenue
01:24:00 invivable pour les habitants
01:24:02 il y a effectivement
01:24:03 des agressions quotidiennes
01:24:05 il y a des quartiers
01:24:07 qui sont mis à sang et à feu
01:24:09 tous les jours
01:24:10 régulièrement aussi
01:24:11 des gens qui sont agressés
01:24:13 en fait on doit respecter
01:24:14 de nous-mêmes
01:24:15 comme un couvre-feu
01:24:16 il faut effectivement
01:24:18 faire attention
01:24:20 aux endroits où on se rend
01:24:22 et comment on s'y rend
01:24:24 on ne peut pas se promener librement
01:24:26 donc ces barrages sont faits
01:24:27 pour que tout ça cesse
01:24:29 pénurie, insalubrité,
01:24:31 entreprise sans salariés
01:24:32 les conséquences de ces barrages
01:24:34 sont nombreuses
01:24:35 mais nécessaires selon les Mahorais
01:24:36 pour se faire entendre
01:24:37 du gouvernement français
01:24:39 Les Mahorais en ont marre
01:24:40 de voir leur belle île
01:24:42 qui est mise à feu et à sang
01:24:44 est laissée à l'abandon
01:24:45 donc voilà,
01:24:47 même les élus locaux ne sont pas écoutés
01:24:49 Un petit souci technique
01:24:56 on va apprendre la direction
01:24:57 du Proche-Orient
01:24:58 en présent Jérusalem
01:24:59 des milliers d'Israéliens
01:25:00 se sont rassemblés
01:25:01 pour s'opposer à tout accord
01:25:02 avec le groupe terroriste du Hamas
01:25:03 Oui, certains sont partis
01:25:05 de Zikim le 4 février
01:25:07 au nord de la frontière
01:25:08 avec la bande de Gaza
01:25:09 ils sont arrivés hier
01:25:10 devant le bureau de Benyamin
01:25:12 Netanyahou
01:25:13 Alors on a un petit souci technique
01:25:14 on n'aura pas le reportage
01:25:16 pour cette fois mais c'est pas grave
01:25:17 je suis avec mes invités
01:25:18 sur ce plateau
01:25:19 pour évoquer toute l'actualité
01:25:21 on va commencer cette nouvelle heure
01:25:23 de débat avec Alice Cordier
01:25:24 Bonjour Alice
01:25:25 Bonjour
01:25:26 Vous êtes directrice
01:25:27 du collectif Nemesis
01:25:28 toujours Caroline Pilastre
01:25:29 qui nous accompagne
01:25:30 éditorialiste et consultante
01:25:32 Bonjour à nouveau
01:25:33 et Nathan Devers
01:25:34 écrivain, philosophe
01:25:35 merci de nous joindre
01:25:36 sur ce plateau
01:25:38 On va évoquer
01:25:39 dans un premier temps
01:25:40 la situation de SOS Médecins
01:25:42 à Toulon
01:25:43 dans le département du Var
01:25:44 Pourquoi ?
01:25:45 La fédération pointe du doigt
01:25:46 des violences de plus en plus nombreuses
01:25:48 dans certains quartiers
01:25:49 après qu'un docteur
01:25:50 a été agressé dimanche dernier
01:25:52 il a été poursuivi
01:25:53 en pleine nuit
01:25:54 par plusieurs personnes
01:25:55 pour avoir voulu
01:25:56 prendre en photo
01:25:57 un feu de poubelle
01:25:58 SOS Médecins
01:25:59 dénonce des violences
01:26:00 perpétrées par des patients mécontents
01:26:02 d'une prise en charge
01:26:03 ou d'une ordonnance
01:26:04 mais aussi le manque de moyens
01:26:05 il n'y a pas que les violences
01:26:06 Résultat
01:26:07 ces médecins ne se déplaceront plus
01:26:09 dans plusieurs quartiers de la ville
01:26:10 jusqu'à nouvel ordre
01:26:11 Le reportage Stéphanie Rouquier
01:26:14 Dimanche dernier
01:26:15 entre deux visites
01:26:16 dans cette cité
01:26:17 à l'est de Toulon
01:26:18 un professionnel de SOS Médecins
01:26:20 a été arrêté
01:26:21 par plusieurs individus
01:26:22 il a été violemment giflé
01:26:24 avant de réussir
01:26:25 à prendre la fuite
01:26:26 aujourd'hui
01:26:27 il est encore choqué
01:26:29 après cette agression
01:26:30 l'association vient de décider
01:26:32 d'arrêter les consultations
01:26:33 dans certains secteurs
01:26:35 une mesure
01:26:36 que déplorent de nombreux habitants
01:26:38 Bah oui c'est triste
01:26:39 des fois on sait jamais
01:26:40 vers minuit
01:26:41 tu appelles
01:26:42 les personnes qui viennent
01:26:43 c'est pas évident
01:26:44 de trouver un docteur
01:26:45 si eux ils ne viennent plus
01:26:47 c'est dommage
01:26:48 il y a beaucoup de personnes
01:26:49 qui ont besoin
01:26:50 d'un SOS Médecins
01:26:51 Certains quartiers
01:26:52 évités par SOS Médecins
01:26:54 mais la sécurité
01:26:56 n'est pas leur seul élément
01:26:57 pris en compte
01:26:58 Oui il y a des quartiers
01:26:59 où on ne va pas
01:27:00 on ne peut pas assurer
01:27:01 des visites partout
01:27:02 on ne peut pas aller voir
01:27:03 tout le monde
01:27:04 parce qu'on n'est pas assez nombreux
01:27:05 parce qu'il faudrait
01:27:06 qu'on soit beaucoup plus nombreux
01:27:07 il y a certains jours
01:27:08 où on est en manque de médecins
01:27:09 donc on fait des consultations
01:27:12 des choix
01:27:12 et ces choix sont motivés
01:27:13 par différents critères
01:27:14 la sécurité en fait partie
01:27:16 mais il peut y avoir aussi
01:27:17 des critères d'éloignement
01:27:18 de difficultés d'accès
01:27:19 Depuis plus de deux ans
01:27:21 l'association constate
01:27:22 que les visites à domicile
01:27:24 sont de plus en plus difficiles
01:27:25 et chronophages
01:27:27 ces médecins
01:27:28 invitent donc les patients
01:27:29 à venir consulter
01:27:31 dans leur loco
01:27:32 Et nous sommes en direct
01:27:35 avec le docteur Jean-Yves Olivier
01:27:37 bonjour
01:27:38 merci d'être avec nous aujourd'hui
01:27:41 vous êtes médecin généraliste à Nice
01:27:42 dans les Alpes-Maritimes
01:27:44 vous aussi vous avez été
01:27:45 gravement agressé en août dernier
01:27:47 lors d'une consultation
01:27:48 et c'est pour ça que je voulais
01:27:49 en parler avec vous
01:27:50 parce qu'on parle de Toulon
01:27:51 aujourd'hui et d'SOS Médecins
01:27:52 mais c'est une situation
01:27:53 qu'on retrouve dans
01:27:54 plein de quartiers difficiles
01:27:55 de plein de villes de France
01:27:57 aujourd'hui
01:27:58 des médecins qui veulent
01:27:59 simplement soigner des citoyens
01:28:00 dans des quartiers difficiles
01:28:01 des citoyens souvent
01:28:03 dans des situations
01:28:04 avec des revenus modestes
01:28:06 et c'est eux évidemment
01:28:07 qui souffrent de cette situation
01:28:10 à la fin
01:28:11 qu'est-ce qui vous est arrivé
01:28:12 à vous exactement ?
01:28:14 Eh bien moi le 8 août dernier
01:28:17 lorsque je suis allé contrôler
01:28:18 un patient pour constater
01:28:21 que son arrêt de travail
01:28:22 n'était pas justifié
01:28:23 quand je lui ai annoncé
01:28:24 que son arrêt n'était pas justifié
01:28:26 il m'a agressé violemment
01:28:27 et donc d'une façon
01:28:30 extrêmement incisive je dirais
01:28:33 donc je me suis retrouvé
01:28:34 avec huit points de suture
01:28:35 sur le visage
01:28:37 c'est une situation quand même
01:28:39 assez exceptionnelle
01:28:40 Dieu merci !
01:28:42 Alors oui c'est une situation
01:28:44 exceptionnelle
01:28:45 mais vous n'êtes pas
01:28:46 la première personne
01:28:47 à nous relater ce type d'histoire
01:28:51 comment on explique aujourd'hui
01:28:52 la violence de citoyens
01:28:54 qui font appel à un médecin
01:28:56 et qui lorsque la décision
01:28:58 l'ordonnance du médecin
01:28:59 n'est pas celle qui est souhaitée
01:29:01 s'en prennent à eux
01:29:02 comment vous expliquez
01:29:03 cette violence aujourd'hui ?
01:29:04 Il y a un ensauvagement de la société ?
01:29:06 Oui je crois qu'il y a
01:29:08 une banalisation de la violence
01:29:09 la violence devient quelque chose
01:29:11 de normal pratiquement
01:29:13 quand on voit ce qui se passe
01:29:14 à Mayotte déjà par exemple
01:29:15 et puis dans le reste du monde aussi
01:29:17 je crois que les informations
01:29:18 nous amènent beaucoup de violence
01:29:22 qu'il faut que les gens s'imaginent
01:29:24 que c'est normal d'utiliser la violence
01:29:26 je pense que ça...
01:29:27 Mais ça veut dire que vous considérez
01:29:28 le médecin aujourd'hui
01:29:29 comme un service finalement
01:29:31 et qu'à partir du moment
01:29:32 où on paye son médecin
01:29:33 il nous donne un arrêt de travail
01:29:35 à notre bon vouloir ?
01:29:38 Ah oui il y a un peu de ça
01:29:39 il y a un peu de...
01:29:40 ça paraît un peu normal
01:29:41 de vouloir s'arrêter de travailler
01:29:42 quand on n'a plus envie de travailler
01:29:44 c'est très souvent qu'on me fait
01:29:45 cette réponse là
01:29:47 je ne me sens plus d'aller travailler
01:29:49 c'est quand même un peu curieux
01:29:51 donc c'est pour ça qu'il est nécessaire
01:29:52 qu'il y ait des contrôles
01:29:53 comme je le fais moi régulièrement
01:29:55 effectivement
01:29:56 Tout ce qui représente
01:29:58 parce qu'on parle des médecins aujourd'hui
01:30:00 mais finalement tout ce qui représente
01:30:01 une forme d'autorité
01:30:03 de légitimité ou d'expertise
01:30:05 dans certains quartiers
01:30:06 est visé
01:30:08 il y a les élus, les policiers, les pompiers
01:30:10 les médecins aussi à votre tour
01:30:13 c'est quelque part la République
01:30:15 et ses représentants
01:30:16 ce que je vous propose
01:30:17 docteur Jean-Yves Olivier
01:30:18 c'est que je vais faire un tour de table
01:30:19 à n'importe quel moment
01:30:20 si vous souhaitez intervenir
01:30:21 vous nous faites signe
01:30:22 et je vous redonne la parole
01:30:23 Nathan Devers
01:30:24 Je pense que dans les revendications
01:30:27 les plaintes émises par SOS Médecins
01:30:29 plus le témoignage
01:30:31 et l'analyse de monsieur Olivier
01:30:33 nous avons un diagnostic assez intéressant
01:30:36 de l'état des lieux
01:30:37 et de la crise profonde
01:30:38 que traverse un métier comme la médecine
01:30:40 avec plusieurs problèmes qui vont ensemble
01:30:42 le premier problème
01:30:43 c'est celui, on le dit là, des conditions de travail
01:30:46 avec des histoires de rémunération
01:30:48 SOS Médecins en parle
01:30:49 un métier qui demande énormément d'études
01:30:51 et qui est de moins en moins rémunéré
01:30:53 dans un monde où le logement
01:30:54 coûte de plus en plus cher
01:30:55 où le pouvoir d'achat baisse
01:30:56 premièrement
01:30:57 deuxièmement
01:30:58 la marchandisation
01:30:59 qui fait perdre tout sens
01:31:01 on le voit aujourd'hui
01:31:02 que beaucoup de professions
01:31:03 traversent ce qu'on appelle l'ubérisation
01:31:05 l'ubérisation a beaucoup de propriétés en économie
01:31:07 mais une des propriétés
01:31:08 qui n'est pas la principale
01:31:09 c'est l'évaluation à tout bout de champ
01:31:11 le modèle introduit par Uber
01:31:12 c'est que vous évaluez votre chauffeur
01:31:14 qui évalue lui-même ses passagers
01:31:16 et qu'en fonction de la note
01:31:17 vous avez des plus ou moins bons résultats
01:31:19 aujourd'hui les médecins
01:31:20 sont systématiquement livrés
01:31:22 à cette logique de l'évaluation
01:31:24 vous avez des médecins
01:31:25 parfois des excellents médecins
01:31:26 qui ont sur leur page Google
01:31:27 des notes qui sont très mauvaises
01:31:28 parce qu'ils n'ont pas donné les bons diagnostics
01:31:30 parce qu'ils n'ont pas fait plaisir aux patients
01:31:31 etc...
01:31:32 ça, ça pose un problème
01:31:33 dans l'histoire de monsieur Olivier
01:31:34 qui j'insiste a eu lieu dans un quartier
01:31:37 qui fait partie des beaux quartiers de Nice
01:31:39 je ne me trompe pas
01:31:40 je crois que c'est d'ailleurs même dans le Carré d'Or à Nice
01:31:41 en tout cas dans les beaux quartiers
01:31:42 ce qui est en cause, il me semble, c'est ça
01:31:44 c'est quelqu'un qui lui dit
01:31:45 maintenant je ne suis pas ton patient
01:31:47 je suis ton consommateur
01:31:48 tu es là pour me donner
01:31:49 comme vous l'avez dit
01:31:50 un service
01:31:51 et si ce n'est pas le cas
01:31:52 eh bien il va y avoir de la violence
01:31:53 et il y a un troisième sujet
01:31:54 qui va te perdre
01:31:55 c'est le fait que dans certains quartiers
01:31:56 là c'était le cas à Toulon
01:31:57 un médecin qui se déplace
01:31:58 qui prend en photo une poubelle brûlée
01:32:00 on en parlait hier
01:32:01 qui a peut-être été confondu
01:32:02 avec un policier en civil
01:32:03 peut-être aussi que c'était ça
01:32:04 peut-être
01:32:05 mais il y a en effet des autorités mafieuses
01:32:07 liées au trafic de drogue
01:32:09 qui aspirent, si vous voulez
01:32:11 à remplacer les formes normales de l'autorité
01:32:14 qu'il s'agisse de celles de l'État
01:32:15 ou qu'il s'agisse de celles
01:32:16 de l'autorité scientifique d'un médecin
01:32:18 Mais tout ça, ces violences Caroline Pilastre
01:32:21 ça amène à une discontinuité quelque part
01:32:23 des services publics
01:32:24 dans les quartiers difficiles
01:32:25 c'est-à-dire que là où il y a de la violence
01:32:27 finalement les services publics s'éloignent
01:32:29 et ce sont, je le disais tout à l'heure
01:32:31 quand on parlait des balles perdues
01:32:34 dans certains quartiers
01:32:35 ce sont des habitants qui se retrouvent
01:32:37 à la merci de trafic
01:32:39 et de sociétés alternatives
01:32:41 finalement de lois alternatives
01:32:42 dans ces quartiers
01:32:43 - Effectivement il y a une rupture sociale
01:32:45 une rupture républicaine
01:32:46 déjà j'aimerais apporter mon soutien
01:32:48 évidemment à monsieur
01:32:49 personne, quelle que soit la corporation
01:32:51 ne mérite d'être agressé gratuitement
01:32:54 la sensation que j'ai
01:32:55 depuis la Covid
01:32:56 mais peut-être que je me trompe
01:32:57 mais comme ça a été un amplificateur
01:32:59 un focus sur tout ce qui n'allait pas
01:33:01 dans notre société
01:33:02 la violence est de plus en plus présente
01:33:04 quoi qu'il en soit
01:33:05 les gens arrivent de moins en moins
01:33:07 à dialoguer
01:33:08 les médecins en bâtissent
01:33:09 les infirmiers, les soignants
01:33:11 en règle générale
01:33:12 mais ça peut être aussi les fonctionnaires
01:33:14 ça peut être toutes sortes de corps de métier
01:33:17 une fois de plus
01:33:18 même au niveau de la consommation pure et dure
01:33:20 vous allez dans un commerce
01:33:22 demander un renseignement à un vendeur
01:33:24 moi parfois j'assiste à des scènes
01:33:26 qui sont sidérantes
01:33:27 les gens exigent
01:33:28 les gens ne supportent plus la frustration
01:33:30 alors je me dis
01:33:31 qu'il y a évidemment un problème
01:33:33 inhérent à notre société
01:33:35 qui est la violence
01:33:36 mais qui a toujours existé
01:33:37 après tout malheureusement
01:33:38 il y a depuis la nuit des temps
01:33:40 de la violence
01:33:41 mais c'est un manque de savoir-vivre
01:33:44 un manque criant de dialogue
01:33:47 entre les gens
01:33:48 on peut être en désaccord
01:33:49 avec un médecin
01:33:50 parce qu'on est en divergence
01:33:53 avec ce qu'il va nous donner
01:33:55 comme diagnostic
01:33:56 ou si dans le cas de ce monsieur
01:33:58 on désire un arrêt médical
01:34:00 mais on peut s'exprimer
01:34:02 est-ce qu'on est obligé
01:34:03 d'en arriver à des extrêmes comme ça
01:34:04 parce que là en fait
01:34:05 on est effectivement
01:34:06 dans ce que disait monsieur Darmanin
01:34:07 l'ensauvagement de la société
01:34:09 heureusement ça n'est pas le cas de tout le monde
01:34:11 et ce qui est terrible
01:34:12 ce que vous disiez implicitement Anthony
01:34:14 explicitement même
01:34:15 c'est que ces citoyens
01:34:17 les citoyens de ces quartiers
01:34:19 comme des beaux quartiers
01:34:20 comme vous le disiez aussi Nathan parfois
01:34:22 vont évidemment subir le fait
01:34:25 que ces médecins légitimement
01:34:27 mais d'autres corporations
01:34:28 comme les pompiers qui rendent un service
01:34:30 ne viendront plus le rendre service
01:34:33 justement ne viendront plus sur les terrains
01:34:34 donc ça veut dire que le jour
01:34:36 où ils auront un véritable problème médical
01:34:38 dans ce cas de figure
01:34:39 ils seront livrés à eux-mêmes
01:34:40 et potentiellement ils décèderont
01:34:42 est-ce que ces individus
01:34:43 qui se conduisent comme des animaux
01:34:45 pour moi ils ont un problème mental
01:34:47 honnêtement je pense qu'il ne faut pas être très sain
01:34:49 pour en arriver à une situation pareille
01:34:51 mais pensent-ils à leur famille
01:34:53 puisque l'autre c'est soi
01:34:54 donc demain si leur père ou leur mère
01:34:57 a un souci
01:34:58 ces médecins ne se déplaceront plus
01:35:00 et donc ils pourront potentiellement les perdre
01:35:02 donc je ne sais pas comment agir
01:35:03 pour qu'il y ait un retour en arrière
01:35:05 mais vraiment pour moi
01:35:06 il y a un problème clair de dialogue
01:35:08 et d'éducation
01:35:09 Alice Cordier
01:35:10 on va revenir sur cet ensauvagement
01:35:12 de la société à travers un élu local
01:35:15 qui a été agressé en Seine-Maritime
01:35:17 ça rejoint aussi la question
01:35:18 des médecins dans les quartiers difficiles
01:35:20 je vais juste laisser le mot de la fin
01:35:21 sur cette question au docteur Jean-Yves Olivier
01:35:24 donc médecin généraliste à Nice
01:35:25 qui je le rappelle
01:35:26 lui a été grièvement agressé en août dernier
01:35:29 lors d'une consultation
01:35:30 peut-être pour finir là-dessus
01:35:31 en réaction à ce que vous avez entendu sur ce plateau
01:35:34 écoutez moi je pense
01:35:36 qu'il y a un non-respect de l'autorité actuellement
01:35:38 et je pense que c'est aussi à l'autorité
01:35:40 de se faire respecter
01:35:41 parce que dans mon cas
01:35:42 la justice a mis six mois
01:35:43 pour juger mon agresseur
01:35:46 je trouve que c'est quand même
01:35:47 un délai extraordinairement trop important
01:35:49 pour que ça ait une signification
01:35:52 justement la question des jugements
01:35:55 de ces personnes qui agressent d'autres citoyens
01:35:58 on va en parler à travers cette autre affaire
01:36:00 d'un élu local agressé
01:36:01 merci à vous docteur Jean-Yves Olivier
01:36:03 d'avoir témoigné sur notre antenne
01:36:05 illustration de cet ensauvagement
01:36:07 cet élu local agressé devant chez lui
01:36:08 par un habitant de sa ville
01:36:09 ça s'est passé à Beaupair
01:36:11 en Seine-Maritime
01:36:12 une violente agression tout simplement
01:36:13 parce que l'adjoint au maire
01:36:14 avait demandé à l'administré
01:36:15 de déplacer son véhicule
01:36:16 l'homme qui s'en est pris à lui
01:36:18 a été condamné
01:36:19 c'est pour ça que je voulais parler
01:36:20 des condamnations à quatre mois de prison
01:36:21 avec sursis
01:36:22 un rassemblement aura lieu demain
01:36:24 devant la mairie en soutien à la victime
01:36:26 le reportage c'est Diabarotte
01:36:28 Beaupair, une commune de 500 habitants
01:36:30 en Seine-Maritime
01:36:32 est pourtant confrontée à la violence
01:36:34 pour la première fois
01:36:36 un élu municipal a été violemment agressé
01:36:38 devant chez lui
01:36:39 en cause
01:36:40 un mot laissé par le maire
01:36:41 lui demandant de déplacer un véhicule
01:36:43 qui stationnait depuis des semaines
01:36:45 sur un parking public
01:36:46 l'adjoint blessé a reçu 5 jours d'ITT
01:36:49 les riverains se disent inquiets
01:36:51 et sidérés
01:36:52 cette violence devient quotidienne
01:36:54 devient banalisée
01:36:55 comme si on réglait ses comptes
01:36:56 à coup de coup de boule
01:36:57 on se croit en sécurité
01:36:59 dans un petit village qui est à 30 minutes
01:37:01 à 30 minutes du Havre
01:37:03 et le monsieur se fait agresser
01:37:05 comme ça gratuitement
01:37:06 ça devient grave
01:37:07 ça fait peur
01:37:08 on se pose des questions
01:37:09 on se dit on n'est plus en sécurité
01:37:10 dans nos villages
01:37:11 pour protéger les élus locaux
01:37:13 les députés ont adopté
01:37:14 une série de mesures proposées
01:37:16 par les sénateurs
01:37:17 parmi elles
01:37:18 l'alignement des sanctions prévues
01:37:20 en cas de violence sur celles prévues
01:37:23 et la présence de personnes dépositaires
01:37:24 de l'autorité publique
01:37:25 mais pour le maire de Beaurepère
01:37:26 ces mesures sont insuffisantes
01:37:28 pour susciter des vocations
01:37:30 on aura toujours du mal
01:37:31 à trouver des personnes
01:37:32 pour se présenter
01:37:34 aux élections municipales
01:37:36 pas que les maires
01:37:37 même les conseillers
01:37:38 ça devient de plus en plus difficile
01:37:40 les gens ne veulent pas s'investir
01:37:42 jugé par le tribunal du Havre
01:37:44 l'auteur de l'agression à Beaurepère
01:37:46 a été condamné à 4 mois de prison
01:37:48 avec sursis
01:37:49 3 ans de privation de ses droits civiques
01:37:52 et une obligation d'accomplir
01:37:52 un stage de citoyenneté
01:37:54 - Tout ce qui peut représenter
01:37:56 une forme d'autorité à l'Escordia
01:37:58 est peut-être susceptible
01:37:59 d'être agressé dans certains quartiers
01:38:01 ou dans certaines villes
01:38:03 ou certains villages
01:38:04 comment on explique cet ensauvagement ?
01:38:06 - Je pense qu'il y a plusieurs formes
01:38:08 de violences qui s'expliquent
01:38:09 il y a la première en effet
01:38:10 notamment dans certains quartiers populaires
01:38:12 on ressent vis-à-vis des policiers
01:38:14 mais aussi des pompiers
01:38:16 vous savez que maintenant
01:38:17 les pompiers certains
01:38:18 sont obligés de prendre
01:38:19 des stages de self-défense
01:38:21 - Des gens qui viennent sauver des vies
01:38:22 - Ce qui est quand même hallucinant
01:38:23 on sait que tout cumulé
01:38:24 policiers, gendarmes et pompiers
01:38:25 sont agressés 110 fois par jour
01:38:27 et donc il y a cette première chose
01:38:29 cette remise en question
01:38:30 vous l'avez assez bien soulignée
01:38:32 notamment par le biais du trafic de drogue
01:38:34 puisque les pompiers peuvent
01:38:35 certains disent que les pompiers arrivent
01:38:37 et qu'en fait ils cachent des policiers
01:38:38 enfin voilà il y a toute une suspicion
01:38:40 de l'autorité
01:38:41 mais qui va d'aussi bien du policier
01:38:43 que du simple médecin
01:38:45 ça c'est la première chose
01:38:46 et pour moi ça concerne
01:38:47 certains quartiers très identifiés
01:38:50 et là il y a un aspect financier
01:38:51 qui finalement est mis en avant
01:38:53 puisque le trafic de drogue
01:38:55 fait parfois vivre des communautés
01:38:57 et des familles entières
01:38:58 la deuxième chose par rapport aux élus
01:38:59 on a vu on a fait une augmentation
01:39:01 significative entre notamment 2021 et 2022
01:39:04 on a une augmentation de 32%
01:39:06 des agressions des élus
01:39:07 et en parallèle très intéressant
01:39:09 il y a 30% de plus de maires
01:39:11 à démissionner
01:39:12 donc on va avoir une véritable crise
01:39:13 et moi je l'expliquerai plutôt
01:39:15 par rapport à une fracture
01:39:17 qui a eu lieu entre le peuple et l'Etat
01:39:19 fracture qu'on a vu par le biais
01:39:21 de différentes manifestations
01:39:23 je pense évidemment aux Gilets jaunes
01:39:24 je pense évidemment aux manifestations
01:39:26 concernant les retraites
01:39:27 où il y a une véritable opposition
01:39:30 qui s'est mise en place
01:39:31 entre le peuple
01:39:32 qui se retrouve très souvent délaissé
01:39:34 et qui a besoin de s'exprimer
01:39:36 à l'égard d'une personne
01:39:37 souvent le maire, les élus locaux
01:39:39 font ce travail là
01:39:40 et quand on n'est pas content
01:39:41 et que son intérêt ne va pas dans le sens
01:39:42 et bien on s'en prend au maire
01:39:43 Qui va vouloir, Nathan Devers,
01:39:45 encore s'investir dans la vie publique locale
01:39:47 dans les petites communes
01:39:48 parce que le problème,
01:39:49 ce n'est pas les grandes villes
01:39:50 et les grandes villes elles aiguiseront toujours
01:39:52 les appétits politiques de certains
01:39:54 ce sont ces petites villes
01:39:55 où souvent les élus cumulent une charge de maire
01:39:57 avec un métier à côté
01:39:59 qui font fonctionner au quotidien
01:40:02 ces petites villes
01:40:03 avec souvent un grand manque de moyens
01:40:05 qui va vouloir encore se porter candidat
01:40:07 pour diriger ces petites communes ?
01:40:10 C'est une question difficile, inquiétante
01:40:12 parce que en effet
01:40:14 et je suis assez d'accord avec votre diagnostic
01:40:15 les élus des petites communes
01:40:17 souvent se retrouvent dans une situation
01:40:20 où ils sont en grande complication
01:40:22 par rapport à l'Etat
01:40:23 mais ils prennent pour l'Etat
01:40:26 ça veut dire qu'il y a une grande verticalité politique
01:40:28 aujourd'hui, on peut quand même le dire
01:40:30 peut-être inédite dans l'histoire de la Vème République
01:40:32 on l'a vu en effet avec les Gilets jaunes
01:40:34 avec le mouvement de la réforme sur les retraites etc.
01:40:36 Mais enfin ceux qui sont,
01:40:37 comme dit l'expression vulgaire,
01:40:38 à portée de baffe
01:40:40 ce sont souvent les élus
01:40:41 des petites communes qui sont accessibles
01:40:43 ça c'est une première chose
01:40:45 mais deuxièmement je pense qu'il y a
01:40:46 une vraie crise de la vocation politique
01:40:48 non seulement dans les petites communes
01:40:50 mais même dans les plus grandes échelles
01:40:52 ça veut dire même à l'échelle des grandes villes
01:40:54 même à l'échelle gouvernementale
01:40:56 ce que je veux dire par là
01:40:58 c'est qu'aujourd'hui il faut quand même voir
01:41:00 qu'il y a eu plusieurs métamorphoses importantes
01:41:02 dans les avantages et les inconvénients
01:41:05 pour faire de la politique
01:41:06 la première c'est qu'aujourd'hui
01:41:07 si vous faites de la politique
01:41:08 et surtout à l'échelle nationale
01:41:10 vous devez accepter de vous faire lyncher
01:41:12 quotidiennement, systématiquement
01:41:14 sur les réseaux sociaux
01:41:16 vous, vos proches, votre famille
01:41:18 ça c'est une première chose
01:41:19 la deuxième chose
01:41:20 et ça il faut quand même vivre avec
01:41:21 c'est-à-dire que vous vous retrouvez
01:41:23 dans une situation presque d'humiliation
01:41:25 permanente et constante
01:41:26 moi je l'ai déjà vu en faisant des débats
01:41:27 parfois avec des élus
01:41:28 de voir qu'en passant à la télévision
01:41:30 ils regardaient sur leur téléphone
01:41:31 les insultes défilant
01:41:32 et que passer à la télévision
01:41:33 ça devait être un moment
01:41:34 peut-être très grisant dans les années 80
01:41:35 aujourd'hui pour un élu
01:41:36 c'est devenu une expérience
01:41:37 très souvent d'humiliation
01:41:39 deuxièmement, injonction à la transparence
01:41:41 vous avez vu comme moi
01:41:42 cette histoire à Saint-Etienne
01:41:43 c'est cela
01:41:44 où il y avait eu des chantages sexuels
01:41:46 avec des histoires sordides
01:41:47 on en voit une aujourd'hui au Sénat
01:41:49 etc.
01:41:50 et ça, je pense que ça fait aussi peur
01:41:52 à beaucoup d'hommes politiques
01:41:53 qui se disent
01:41:54 "moi j'ai une vie privée
01:41:55 qui est peut-être un peu complexe"
01:41:56 autant de Mitterrand
01:41:57 on n'en faisait absolument pas un sujet
01:41:58 Mitterrand avait deux, trois, quatre
01:42:00 cinq vies parallèles
01:42:01 tous les journalistes le savaient
01:42:02 et tout le monde s'en moquait
01:42:03 aujourd'hui quelqu'un qui ferait un...
01:42:04 - pas envie que ce soit mis sur la table
01:42:06 - voilà, et aujourd'hui c'est l'inverse
01:42:07 - il y a pas d'élus sociaux
01:42:08 - et ça c'est la deuxième chose
01:42:09 et la troisième chose
01:42:10 c'est un discrédit, même jeté
01:42:12 sur la figure du politique
01:42:13 avec un pouvoir économique
01:42:14 qui prend de plus en plus de place
01:42:15 c'est Régis Debray
01:42:16 qui décrivait ça très bien
01:42:17 il disait "moi quand j'étais jeune
01:42:18 et que je prenais l'avion
01:42:19 je voyais toujours les politiques
01:42:20 au premier rang
01:42:21 et les patrons derrière
01:42:22 à l'époque de mes premiers engagements
01:42:24 et aujourd'hui que j'ai grandi"
01:42:26 il disait ça déjà il y a 20 ans
01:42:27 "eh bien je vois les patrons d'entreprise
01:42:28 au premier rang
01:42:29 et les politiques derrière"
01:42:30 c'est évidemment symbolique
01:42:31 on s'en fiche de qui s'assit
01:42:32 au premier rang dans un avion
01:42:33 mais en tout cas ça veut bien dire
01:42:35 que c'est le pouvoir économique
01:42:36 qui a pris le pas
01:42:37 sur le pouvoir politique
01:42:38 trois raisons pour lesquelles
01:42:39 on se retrouve de plus en plus
01:42:40 avec des politiques
01:42:41 qui sont aseptisés
01:42:42 qui sont des robots
01:42:43 et qui pourraient être remplacés
01:42:44 éventuellement par du chat GPT
01:42:46 ils ont perdu cette densité humaine
01:42:47 qui souvent se fait lyncher
01:42:50 à l'ère de la transparence
01:42:52 qui va vouloir je le disais
01:42:53 encore s'investir dans la vie publique
01:42:55 locale dans les petites communes
01:42:56 mais qui va vouloir nous soigner aussi
01:42:58 on l'a vu avec SOS Médecins tout à l'heure
01:43:00 qui va vouloir sauver des vies
01:43:01 quand on est pompier
01:43:02 qui va vouloir être professeur
01:43:06 et c'est voilà pour tous les engagements publics
01:43:08 - Et toutes ces fonctions
01:43:09 sont en crise aujourd'hui
01:43:10 de la provocation
01:43:11 - Exactement
01:43:12 et tous ces sujets se rejoignent
01:43:14 c'est pour ça qu'on voulait en parler aujourd'hui
01:43:16 on va marquer une courte pause
01:43:17 on revient dans un instant
01:43:18 avec tout d'abord un nouveau journal
01:43:19 puis on évoquera un autre sujet
01:43:20 la crise sécuritaire à Mayotte
01:43:22 à tout de suite
01:43:23 16h30 sur CNews
01:43:30 le journal avec Isabelle Piboulot
01:43:32 Isabelle, la classe politique
01:43:33 qui rend hommage aujourd'hui
01:43:34 à Robert Badinter
01:43:35 - Oui, le président de la République
01:43:37 entre autres a réagi sur X
01:43:39 avocat, garde des Sceaux
01:43:41 homme de l'abolition de la peine de mort
01:43:43 Robert Badinter ne cessa jamais
01:43:45 de plaider pour les Lumières
01:43:46 il était une figure du siècle
01:43:48 une conscience républicaine
01:43:49 l'esprit français
01:43:51 l'ancien ministre de la Justice
01:43:53 s'est éteint la nuit dernière
01:43:54 à l'âge de 95 ans
01:43:56 un hommage national lui sera rendu
01:43:58 et un recueil de condoléances
01:43:59 restera ouvert au public
01:44:00 au ministère de la Justice
01:44:02 jusqu'à dimanche
01:44:03 - Allez, dans le reste de l'actualité
01:44:05 au volet santé
01:44:06 les consultations chez un médecin généraliste
01:44:08 pourront prochainement coûter 30 euros
01:44:10 - Oui, 5 euros de plus qu'aujourd'hui
01:44:12 l'assurance maladie a ouvert la voie
01:44:14 à une hausse des tarifs
01:44:15 pour les 5 prochaines années
01:44:17 elle propose aussi des revalorisations
01:44:19 pour certaines consultations
01:44:21 notamment en pédiatrie et en psychiatrie
01:44:23 une nouvelle encourageante
01:44:25 pour les soignants
01:44:26 mais moins pour les patients
01:44:27 - Mauvaise nouvelle pour les comptes de la Sécu
01:44:30 bonne nouvelle pour les médecins généralistes
01:44:32 - C'est jamais bon qu'on s'en compte
01:44:33 il y a bien quelqu'un qui va payer
01:44:34 et ça met toujours le pays un peu plus dans la merde
01:44:37 - Comme ça on dirait que c'est que 5 euros
01:44:39 mais 5 euros + 5 euros + 5 euros
01:44:42 ça fait beaucoup à la fin
01:44:44 - Très bonne nouvelle
01:44:45 depuis des années
01:44:46 les médecins réclament
01:44:47 une augmentation de leur zone horaire
01:44:49 le médecin a quand même
01:44:50 un certain nombre d'études derrière lui
01:44:52 - 5 euros ça reste 5 euros
01:44:54 ça reste un repas
01:44:55 voire deux ou trois repas
01:44:56 mais dans des situations précaires
01:44:58 ou même les étudiants c'est compliqué
01:44:59 - Et puis en Seine-Saint-Denis
01:45:00 de plus en plus de vendeurs de cigarettes
01:45:02 à la sauvette
01:45:03 envahissent les rues de la commune de Pantin
01:45:05 - Une activité illégale
01:45:07 qui attire de nombreux consommateurs
01:45:08 et engendre des nuisances
01:45:10 les riverains tout comme les commerçants
01:45:12 sont à bout
01:45:13 reportage de Fabrice Elsner
01:45:14 Olivier Gangloff
01:45:15 et Michael Dos Santos
01:45:16 - Des dizaines d'hommes
01:45:18 à la file indienne
01:45:19 ici à Pantin
01:45:20 aux portes de Paris
01:45:21 les vendeurs de cigarettes à la sauvette
01:45:23 sont de plus en plus nombreux
01:45:25 une activité illégale
01:45:27 aux multiples conséquences
01:45:28 bagarres, vols, dégradations, nuisances sonores
01:45:31 cette habitante installée
01:45:33 dans la ville depuis plus de 20 ans
01:45:35 a vu la situation se dégrader
01:45:37 - Je pense que ça crée de l'insécurité
01:45:39 du fait que
01:45:41 je pense que ça génère des vols
01:45:43 j'avais une amie qui avait acheté
01:45:45 un appartement un peu plus loin
01:45:47 elle a eu plein de problèmes
01:45:48 de portail par exemple
01:45:50 qui était de boîte aux lettres
01:45:52 boîtés, brûlés
01:45:54 de portail fracturés
01:45:57 - Postée devant une boulangerie
01:45:59 un ancien fast-food
01:46:00 à la sortie du métro
01:46:01 et même devant un tabac
01:46:03 ces hommes vendent les paquets
01:46:04 aux alentours de 5 euros
01:46:06 chaque année
01:46:07 ce buraliste voit une partie
01:46:08 de son chiffre d'affaires
01:46:09 partir en fumée
01:46:11 - 11,34 pour le chômage à peu près
01:46:13 par rapport à l'année dernière
01:46:15 avec les augmentations
01:46:17 - Pour les délogés
01:46:18 ce buraliste a pendant longtemps
01:46:19 fait appel à la police
01:46:21 aujourd'hui
01:46:22 il semble avoir abandonné
01:46:24 - Au début je fais partir
01:46:25 mais après on en a marre
01:46:27 la police sait bien
01:46:28 qu'il y a autant de vendeurs
01:46:29 et il peut rien faire aussi
01:46:31 il vient, après
01:46:33 il vient, tout le monde est parti
01:46:37 après quand ils sont là
01:46:39 tout le monde revient
01:46:40 - 10 ans après s'être installé
01:46:41 dans cet établissement
01:46:42 ce buraliste réfléchit aujourd'hui
01:46:44 à quitter les lieux
01:46:46 - Direction les Etats-Unis
01:46:48 où Donald Trump
01:46:49 a remporté l'investiture
01:46:51 républicaine dans l'état du Nevada
01:46:53 - Oui, une victoire facile
01:46:55 l'ancien président a obtenu
01:46:56 deux nouveaux délégués
01:46:57 cimentant son statut d'ultra-favori
01:47:00 il s'agissait du deuxième scrutin
01:47:01 lié à la présidentielle
01:47:03 cette semaine dans le Nevada
01:47:04 une primaire s'est tenue mardi
01:47:06 il n'a pas été remporté
01:47:07 par Nikki Haley
01:47:08 la seule vraie rivale de Donald Trump
01:47:10 - Et dans le même temps
01:47:11 le président démocrate
01:47:12 Joe Biden
01:47:13 qui se veut rassurant
01:47:14 sur son état de santé
01:47:15 - Je n'ai pas de problème
01:47:16 de mémoire
01:47:17 a-t-il déclaré la nuit dernière
01:47:18 une allocution surprise
01:47:20 durant laquelle le président américain
01:47:22 est revenu sur le rapport
01:47:23 d'un procureur
01:47:24 qui met en cause
01:47:25 ses facultés mentales
01:47:27 les explications
01:47:28 de notre correspondante
01:47:29 à New York
01:47:30 Elisabeth Guedel
01:47:31 - Joe Biden voulait rassurer
01:47:33 les Américains
01:47:34 sur son état de santé
01:47:35 en improvisant
01:47:36 une conférence de presse
01:47:37 après la sortie du rapport d'enquête
01:47:38 sur sa gestion
01:47:39 de documents confidentiels
01:47:40 retrouvés chez lui
01:47:41 le procureur qui a enquêté
01:47:43 le disculpe dans cette affaire
01:47:44 ce qui est une bonne nouvelle
01:47:45 sauf qu'il parle
01:47:47 d'une façon alarmante
01:47:48 de l'état de santé mental
01:47:49 du président américain
01:47:50 il décrit un homme âgé
01:47:52 à la mémoire défaillante
01:47:53 qui ne se souvenait même plus
01:47:55 écrit-il, de la date
01:47:56 de la mort de son fils
01:47:58 Beau Biden
01:47:59 décédé d'un cancer en 2015
01:48:01 Joe Biden était manifestement
01:48:02 très en colère
01:48:03 agacé par la remise en cause
01:48:05 de ses facultés mentales
01:48:06 pourtant cette semaine
01:48:07 sa mémoire lui a joué des tours
01:48:09 à deux reprises
01:48:10 il a confondu
01:48:11 des dirigeants européens
01:48:12 avec leurs prédécesseurs
01:48:13 et il a dit qu'il avait rencontré
01:48:14 François Mitterrand en 2021
01:48:16 c'était Emmanuel Macron
01:48:17 ou encore l'ancien chancelier
01:48:18 allemand Helmut Kohl
01:48:20 alors que c'était
01:48:21 Angela Merkel
01:48:22 et hier,
01:48:23 lors de cette conférence de presse
01:48:24 interrogé sur son rapport
01:48:25 avec le Proche-Orient
01:48:26 il a à nouveau fait une confusion
01:48:28 entre le président mexicain
01:48:30 et le dirigeant égyptien
01:48:32 des problèmes de mémoire
01:48:33 qui pèsent de plus en plus
01:48:35 sur la campagne
01:48:36 pour sa réélection
01:48:37 Voilà pour les principales informations
01:48:39 de l'après-midi
01:48:40 de retour sur le plateau
01:48:41 de 180 minutes "Le Débat"
01:48:42 avec Alice Cordier
01:48:43 directrice du collectif Nemesis
01:48:45 avec Caroline Pilastre
01:48:46 éditorialiste et consultante
01:48:48 et avec Nathan Devers
01:48:49 écrivain
01:48:50 on va désormais évoquer
01:48:51 la situation dans le département français
01:48:53 de Mayotte
01:48:54 où la situation est quasiment
01:48:56 hors de contrôle
01:48:57 en termes de sécurité
01:48:58 l'immigration illégale
01:48:59 explose tout comme les violences
01:49:00 département du bout du monde
01:49:02 sur l'océan indien
01:49:03 c'est aussi le plus pauvre de France
01:49:04 et les citoyens sur place
01:49:05 n'en peuvent plus
01:49:06 un collectif a donc
01:49:08 décidé d'ériger
01:49:09 des barrages sur les routes
01:49:11 paralyser la circulation
01:49:12 pour protester
01:49:13 c'est aujourd'hui
01:49:14 le seul moyen qu'ils ont trouvé
01:49:15 et nous sommes en direct
01:49:16 avec Grégoire
01:49:17 bonjour
01:49:18 vous êtes habitant de Mayotte
01:49:19 et merci de témoigner
01:49:20 sur notre antenne
01:49:21 cet après-midi
01:49:22 Bonjour à tous
01:49:23 Bonjour
01:49:24 racontez-nous un petit peu
01:49:25 quel est le quotidien
01:49:26 aujourd'hui que vous vivez
01:49:27 à Mayotte
01:49:28 dans quelles conditions
01:49:29 de sécurité ?
01:49:30 Les conditions de sécurité
01:49:32 sont toujours un petit peu
01:49:33 les mêmes
01:49:34 il n'y a pas grand chose
01:49:35 qui a changé
01:49:36 depuis pas mal de temps
01:49:37 sauf que justement
01:49:39 ce collectif
01:49:40 qu'on appelle les forces vives
01:49:41 maintenant ont décidé
01:49:42 de placer ces barrages
01:49:43 pour justement se faire entendre
01:49:45 et en fait
01:49:46 Mayotte étant composée
01:49:47 de grandes terres
01:49:48 petites terres
01:49:49 même les bateaux
01:49:50 qui circulent
01:49:51 de petites terres à grandes terres
01:49:53 sont annulés
01:49:53 il n'y a plus rien
01:49:54 donc les magasins
01:49:55 sont vides de tout
01:49:57 les boubelles ne passent plus
01:50:00 les gens qui habitent
01:50:02 sur grandes terres
01:50:03 qui veulent prendre l'avion
01:50:04 ne peuvent plus prendre l'avion
01:50:05 non plus
01:50:06 maintenant c'est toujours pareil
01:50:07 comme rien n'a été fait
01:50:08 comme je disais déjà précédemment
01:50:10 les élus du département
01:50:12 ne sont pas entendus
01:50:13 donc les maorais
01:50:14 ont trouvé cette solution
01:50:15 en fait finalement
01:50:16 pour dire
01:50:17 ben voilà
01:50:18 maintenant on va mettre
01:50:19 tout en oeuvre de notre côté
01:50:20 mais pour qu'on se fasse entendre
01:50:22 parce qu'en fait finalement
01:50:22 personne ne nous entend
01:50:23 – Là Grégoire
01:50:24 pour nos téléspectateurs
01:50:25 qui n'auraient pas compris
01:50:26 la situation justement sécuritaire
01:50:27 sur place
01:50:28 concrètement vous pouvez sortir
01:50:29 jusqu'à quelle heure
01:50:30 comment ça se passe en fait ?
01:50:31 – Ben disons que
01:50:33 c'est normal
01:50:34 dès qu'il commence à faire nuit
01:50:35 en fait beaucoup de petits groupes
01:50:36 se créent un peu partout
01:50:37 que ce soit
01:50:38 étant donné que Mayotte
01:50:39 est composée de grandes terres
01:50:40 et petites terres
01:50:41 c'est deux îles différentes
01:50:42 il y a très peu d'écart
01:50:43 entre les deux
01:50:44 à partir du moment
01:50:45 où il commence à faire nuit
01:50:46 les petits groupes se créent
01:50:47 et ça crée vraiment
01:50:49 beaucoup d'insécurité partout
01:50:51 vous voyez des jeunes cagoulés
01:50:52 vous passez en voiture
01:50:53 vous prenez des pavés
01:50:54 dans les voitures
01:50:55 c'est que ça
01:50:56 et que ce soit sur grandes terres
01:50:57 ou petites terres
01:50:58 c'est exactement la même chose
01:50:59 donc en fait finalement
01:51:00 dans l'idée
01:51:01 ce qu'on essaye de faire
01:51:02 le moins possible
01:51:03 c'est qu'à partir du moment
01:51:04 où la nuit tombe
01:51:05 on essaye de sortir
01:51:06 le moins possible
01:51:07 – Là ces blocages
01:51:08 ont vocation à attirer
01:51:10 l'attention des autorités
01:51:12 est-ce qu'il y a encore d'ailleurs
01:51:13 besoin d'attirer
01:51:14 l'attention des autorités ?
01:51:15 On se rappelle
01:51:16 de ce grand coup de communication
01:51:18 j'ai envie de dire
01:51:20 mais c'était un petit peu le cas
01:51:20 le 24 avril dernier
01:51:21 l'an dernier
01:51:22 il y a neuf mois à peine
01:51:24 où Gérald Darmanin
01:51:26 annonçait une grande campagne
01:51:29 c'était l'opération Wambushu
01:51:30 pour rétablir la sécurité
01:51:31 sur l'île
01:51:32 démanteler les bidonvilles
01:51:34 empêcher l'immigration illégale
01:51:36 qu'est-ce que vous avez vu
01:51:37 de changer au quotidien
01:51:38 est-ce qu'il y a plus
01:51:39 de forces de l'ordre
01:51:40 plus de CRS
01:51:41 plus de...
01:51:42 qu'est-ce qui s'est passé
01:51:43 concrètement ?
01:51:44 – Disons que les forces de l'ordre
01:51:46 font ce qu'elles peuvent
01:51:47 le problème c'est qu'elles sont
01:51:49 hyper présentes
01:51:49 ça il n'y a pas de souci
01:51:50 elles sont hyper présentes
01:51:51 maintenant le problème il est
01:51:52 c'est que quand vous avez
01:51:53 les forces de l'ordre
01:51:54 qui sont présentes sur place
01:51:55 et que vous avez un groupuscule
01:51:56 de 200 personnes
01:51:57 qui descendent des bidonvilles
01:51:59 pour essayer de mettre le chaos
01:52:00 un petit peu dans l'île
01:52:02 les policiers font ce qu'ils peuvent
01:52:04 à partir de là
01:52:06 bon ben ça essaie de…
01:52:08 disons que ça éparpille un petit peu
01:52:10 ce groupe et compagnie
01:52:12 mais après ce groupe finalement
01:52:14 on va faire un peu ce qu'il veut
01:52:16 donc en fait le changement
01:52:18 n'a pas été radical du tout
01:52:19 c'est loin de là.
01:52:20 – Et cette violence qui est perpétrée
01:52:22 elle est liée à l'immigration massive
01:52:25 venue des Comores
01:52:26 elle est liée à quoi exactement ?
01:52:28 – Ben les Comores oui
01:52:30 bon dans un premier temps déjà
01:52:32 c'est vraiment l'immigration massive
01:52:34 qui arrive des Comores aussi
01:52:35 mais de plus en plus maintenant
01:52:36 on a aussi beaucoup d'immigration
01:52:38 qui arrive aussi d'Afrique
01:52:40 beaucoup de gens du Congo,
01:52:43 du Rwanda, du Burundi
01:52:45 et qui arrivent ici
01:52:47 et qui en fait…
01:52:48 ben finalement qui…
01:52:50 prennent place dans les lieux
01:52:53 et voilà donc en fait finalement
01:52:55 tout ça mis bout à bout
01:52:57 font que les Mahorais ne se sentent plus chez eux
01:52:59 et qu'ils se sentent un petit peu démunis
01:53:01 par rapport à…
01:53:02 ils ne sont pas écoutés du tout
01:53:04 ils ont un territoire magnifique
01:53:05 ils ont une île magnifique
01:53:06 qui pourrait être une des plus belles îles du monde
01:53:09 je rappelle c'est un des plus beaux lagons du monde
01:53:11 mais rien n'est fait en fait finalement pour les écouter.
01:53:15 - Mais qu'est-ce que vous attendez du coup des autorités
01:53:16 parce que vous me dites
01:53:17 les forces de l'ordre sont présentes
01:53:18 de manière massive sur l'île
01:53:20 donc qu'est-ce qu'on peut encore espérer
01:53:22 dans votre situation ?
01:53:24 - Le problème c'est que je ne suis pas magicien monsieur
01:53:26 et donc moi je veux bien essayer tout ce qu'on veut
01:53:30 le problème c'est qu'on a l'impression
01:53:32 qu'en étant à 9000 km d'ici
01:53:34 bon on se rend compte que finalement
01:53:36 bon c'est un peu loin
01:53:37 on n'intéresse pas grand monde
01:53:39 vous savez ça fait 19 jours
01:53:41 que ce collectif "Les Forces Vives"
01:53:44 a bloqué l'île
01:53:45 et comme je dis c'est une action tout à fait légitime
01:53:47 de leur part
01:53:49 maintenant 19 jours
01:53:51 et personne n'en parle
01:53:54 - Merci Grégoire
01:53:55 et justement c'est pour ça
01:53:57 qu'on en parle sur notre antenne aujourd'hui
01:53:59 on entend bien ce qui se passe dans votre département
01:54:01 vous êtes un département français
01:54:03 Mayotte
01:54:04 et il est important de pouvoir assurer
01:54:06 la sécurité de manière égale
01:54:07 sur l'ensemble de notre territoire
01:54:08 c'est évidemment primordial
01:54:10 et on entend votre...
01:54:11 - Je suis très peu confiant
01:54:13 - Bon écoutez on espère que la situation va s'améliorer
01:54:16 on va en débattre aussi autour de la table
01:54:18 avec mes invités si vous le permettez
01:54:19 à l'iscordier 9 mois après l'opération Ombouchon
01:54:22 on voit que la situation n'a absolument pas changé sur place
01:54:25 - La situation n'a pas du tout évolué
01:54:27 on a l'impression même que Mayotte
01:54:29 est un territoire de seconde zone en fait
01:54:30 c'est à dire que le destin de cette population
01:54:33 - Il y a une rupture d'égalité de toute façon
01:54:34 entre un citoyen de Mayotte
01:54:35 et un citoyen de la métropole
01:54:36 - Voilà c'est ça en fait
01:54:37 on va de temps en temps aller voir
01:54:38 parce que ça agace le gouvernement
01:54:40 que le Rassemblement National
01:54:41 fasse des scores extraordinaires
01:54:43 dans les dom-toms
01:54:44 mais en fait finalement peu de choses
01:54:46 n'est proposée pour aider ces populations
01:54:49 j'ai eu Éric Tegner de Livre Noir
01:54:52 au téléphone juste avant
01:54:53 et qui m'expliquait notamment
01:54:54 que dans le cadre de ces révoltes-là
01:54:56 de ces révoltes populaires
01:54:57 parce que c'est finalement la population
01:54:58 qui d'elle-même
01:54:59 essaye de se protéger comme elle peut
01:55:01 ce sont beaucoup les femmes
01:55:02 qui sont investies
01:55:03 et qui sont vraiment actrices
01:55:05 de ces blocages-là
01:55:07 pour la simple raison
01:55:08 et que en cas de submersion migratoire
01:55:11 en cas d'immigration incontrôlée
01:55:12 ce sont très fréquemment les femmes
01:55:14 les premières victimes
01:55:15 on a l'exemple des îles Canaries récemment
01:55:17 qui subit là aussi une submersion
01:55:19 et où les viols ont augmenté de 83%
01:55:22 donc ces femmes-là en ont bien conscience
01:55:24 elles savent très bien le sort
01:55:25 qui va leur arriver
01:55:26 il y a le fait que avant
01:55:28 il y avait en effet des migrants
01:55:30 issus des Comores
01:55:31 les passeurs se sont passés le mot
01:55:33 en expliquant notamment
01:55:34 qu'avec le droit d'asile français
01:55:35 magnifique n'est-ce pas
01:55:36 s'ils venaient
01:55:37 enfin les passeurs africains
01:55:38 ont aussi fait passer le mot
01:55:39 aux migrants africains
01:55:41 et là on se retrouve avec
01:55:43 notamment ces femmes-là
01:55:44 qui savent qu'en face
01:55:45 il va y avoir une arrivée d'hommes
01:55:47 massives très fréquemment aussi
01:55:50 qui viennent avec des valeurs
01:55:51 et avec une vision de la femme
01:55:52 qui est aux antipodes de la nôtre
01:55:54 n'est-ce pas
01:55:55 et ce qui donne lieu à un certain nombre
01:55:56 d'une hausse de l'insécurité
01:55:58 on le voit aux îles Canaries
01:55:59 mais enfin on le voit aussi en France
01:56:00 à de nombreuses reprises
01:56:01 il y a beaucoup de chiffres qui le montrent
01:56:03 63% des agressions dans les transports
01:56:05 franciliens sur le fait d'étrangers
01:56:07 on peut le montrer aussi en Allemagne
01:56:08 où les chiffres sont plus précis
01:56:10 12% de la population est étrangère
01:56:13 mais ils représentent 67%
01:56:14 des mis en cause pour viol en Réunion
01:56:16 et c'est à peu près les mêmes chiffres
01:56:17 pour les Pays-Bas
01:56:18 Caroline Pilastre
01:56:19 vous comprenez l'exaspération
01:56:20 des habitants de Mayotte
01:56:22 rapidement avant de passer à la suite
01:56:24 il nous reste quelques minutes encore
01:56:25 Parfaitement
01:56:26 la détresse de ces citoyens
01:56:27 est inadmissible
01:56:28 et je comprends qu'ils aient envie
01:56:31 de plus de sécurité
01:56:33 et on en arrive à une situation
01:56:36 qui est incroyable
01:56:38 enfin ubuesque
01:56:39 ils sont obligés
01:56:41 d'eux-mêmes
01:56:42 de créer quelque part
01:56:43 des milices
01:56:44 pour leur propre protection
01:56:46 et celle de leur famille
01:56:47 c'est hallucinant en fait
01:56:49 d'en arriver à un extrême
01:56:51 une fois de plus de la sorte
01:56:53 mais je pensais également
01:56:56 au coup de com'
01:56:57 de M. Darmanin
01:56:58 il y a 9 mois
01:56:59 alors il y a eu
01:57:00 certaines évolutions
01:57:02 ils ont mis en place
01:57:03 plus de forces de l'ordre
01:57:04 comme le disait
01:57:05 le monsieur intervieweur
01:57:07 mais ça ne suffit absolument pas
01:57:09 ces gens vous disent
01:57:11 on est abandonné
01:57:12 on est résigné
01:57:13 on ne croit absolument pas
01:57:14 qu'il puisse y avoir
01:57:15 un retour en arrière
01:57:17 et en fait
01:57:18 sous couvert
01:57:19 on va nous-mêmes
01:57:21 se défendre en fait
01:57:22 et c'est ça en fait le risque
01:57:24 c'est qu'il y ait une guerre civile
01:57:25 qui est latente
01:57:27 depuis des années
01:57:28 beaucoup d'entre nous
01:57:29 avons appris la situation
01:57:31 de ces gens
01:57:32 il y a peu de temps à l'arrivée
01:57:34 parce qu'on en parle très peu
01:57:35 politiquement
01:57:36 médiatiquement
01:57:37 donc c'est normal
01:57:38 d'en faire un focus
01:57:39 puisque ce sont des citoyens français
01:57:41 et qu'ils n'ont pas à être traités
01:57:43 comme vous le disiez
01:57:44 comme des citoyens de seconde zone
01:57:45 dernier sujet de cette émission
01:57:47 puisqu'il nous reste 5 minutes
01:57:48 la situation au Proche-Orient
01:57:49 des milliers d'Israéliens
01:57:50 se sont rassemblés
01:57:51 à Jérusalem
01:57:52 pour s'opposer à tout accord
01:57:54 de cesser le feu
01:57:55 avec le groupe terroriste du Hamas
01:57:56 depuis Tel Aviv
01:57:57 on va tout de suite retrouver
01:57:58 notre grand reporter
01:57:59 Régine Delfour
01:58:00 bonjour Régine
01:58:01 merci d'être avec nous aujourd'hui
01:58:02 certains ont marché
01:58:04 durant 4 jours
01:58:05 pour aller manifester
01:58:06 leur colère à Jérusalem
01:58:07 oui absolument Anthony
01:58:12 en fait c'est une marche
01:58:13 qui a été initiée
01:58:14 par des réservistes
01:58:15 des combattants
01:58:16 qui sont partis de Zikim
01:58:17 c'est au nord de la bande de Gaza
01:58:20 une marche de 4 jours
01:58:21 donc ils sont partis dimanche
01:58:23 et ils sont arrivés hier soir
01:58:24 à Jérusalem
01:58:25 pour un grand rassemblement
01:58:27 il y avait des milliers de personnes
01:58:28 les organisateurs parlent de 10 000
01:58:30 c'était assez impressionnant
01:58:32 je ne peux pas vous dire exactement
01:58:33 mais il y avait plusieurs milliers
01:58:34 de personnes
01:58:35 il y avait des familles
01:58:36 beaucoup d'enfants
01:58:37 des personnes âgées
01:58:38 des jeunes aussi
01:58:39 quelques militaires
01:58:40 et en fait ils étaient là
01:58:42 pour dire qu'ils ne voulaient pas
01:58:43 d'un cessez-le-feu
01:58:44 certains m'ont dit
01:58:45 dans leur mort
01:58:46 ils nous ont commandé la victoire
01:58:48 en parlant de toutes les personnes
01:58:50 qui ont été tuées
01:58:51 et puis il y a aussi
01:58:52 tous ces soldats qui sont
01:58:53 dans la bande de Gaza
01:58:54 j'ai pu m'entretenir
01:58:55 avec une mère
01:58:57 qui fait partie de l'association
01:58:59 des mères des combattants
01:59:00 et qui me disait
01:59:01 on n'a pas demandé cette guerre
01:59:03 cette guerre elle est arrivée sur nous
01:59:05 moi j'ai deux fils qui sont en train
01:59:07 de se battre dans la bande de Gaza
01:59:08 on ne peut pas négocier
01:59:09 avec le Hamas
01:59:10 parce qu'en fait le 7 octobre
01:59:12 pourrait recommencer
01:59:14 s'il y avait un cessez-le-feu
01:59:15 donc ils étaient là pour montrer
01:59:17 leur colère
01:59:18 leur détermination
01:59:19 et aussi toujours
01:59:21 cette ligne de conduite
01:59:23 un peu de Benyamin Netanyahou
01:59:25 qui veut aller jusqu'au bout
01:59:26 jusqu'à la victoire
01:59:27 en éliminant le Hamas
01:59:28 et aussi ils bloquent
01:59:30 ils sont contre le fait
01:59:32 que l'aide humanitaire
01:59:33 entre dans la bande de Gaza
01:59:34 même s'ils me disent
01:59:35 on sait que des civils souffrent
01:59:37 qu'ils ont besoin
01:59:38 d'aide alimentaire
01:59:40 mais on sait que cette aide
01:59:41 va directement aux mains du Hamas
01:59:43 et s'il n'y a pas de vrai contrôle
01:59:45 il n'y aura pas d'aide humanitaire
01:59:47 Régine Delfour
01:59:48 qui nous fait vivre
01:59:49 depuis plusieurs semaines
01:59:50 déjà cette situation
01:59:51 ce conflit au Proche-Orient
01:59:52 envoyée spéciale
01:59:54 en direct de Tel Aviv
01:59:55 merci à vous Régine
01:59:57 grand reporter Cnews
01:59:59 Nathan Devers
02:00:01 est-ce que vous comprenez
02:00:02 cette réaction épidermique
02:00:04 de ces Israéliens
02:00:05 qui disent aujourd'hui
02:00:06 on ne veut pas entendre parler
02:00:07 d'un cessez-le-feu
02:00:08 on ne veut pas non plus entendre parler
02:00:10 d'aide humanitaire
02:00:11 parce qu'on est persuadé
02:00:13 que cette aide elle est détournée
02:00:14 par le Hamas aujourd'hui
02:00:15 et qu'elle est utilisée
02:00:16 par le Hamas justement
02:00:19 pour...
02:00:20 Oui vous savez
02:00:21 j'ai vu une vidéo
02:00:23 qui n'a pas circulé beaucoup
02:00:25 sur les réseaux sociaux
02:00:26 qui a été trouvée
02:00:27 donc manifestement
02:00:28 par les soldats israéliens
02:00:29 quand ils sont allés à Gaza
02:00:32 ils ont trouvé ça
02:00:33 sur le matériel d'un terroriste
02:00:34 un téléphone ou un ordinateur
02:00:36 dans les tunnels vidéo filmés
02:00:38 donc dans les tunnels du Hamas à Gaza
02:00:40 où on voit une vingtaine
02:00:41 d'otages israéliens
02:00:43 avec trois terroristes absolument monstrueux
02:00:45 et la vidéo est indescriptible
02:00:47 il n'y a pas de sang
02:00:48 il n'y a pas de torture
02:00:49 à l'instant même de la vidéo
02:00:50 mais on voit un état de terreur
02:00:52 et de monstruosité
02:00:53 et de barbarie
02:00:54 qui passe vraiment l'entendement
02:00:56 pourquoi je vous cite cette vidéo
02:00:58 parce que d'abord quand on la voit
02:01:00 on se met soi-même
02:01:01 en situation de dilemme éthique
02:01:03 avec lequel vit la société israélienne
02:01:05 depuis le 7 octobre
02:01:06 c'est-à-dire qu'on est tout de suite
02:01:07 partagé entre deux sentiments
02:01:08 d'une part se dire
02:01:10 il faut tout faire, tout
02:01:12 pour libérer le plus vite possible
02:01:14 ces otages
02:01:15 qui à l'instant où je suis en train de vous parler
02:01:17 sont en train de se faire violer
02:01:19 torturer, massacrer, humilier etc
02:01:21 il y en a déjà 31 ou 32
02:01:23 dont l'armée israélienne sait
02:01:24 qu'ils sont morts
02:01:25 puisqu'elle les a retrouvés morts
02:01:26 et en même temps se dire
02:01:28 il faut une réplique militaire
02:01:30 contre le Hamas
02:01:32 le Hamas qui terrorise
02:01:33 la population palestinienne de Gaza
02:01:35 contre laquelle la population palestinienne de Gaza
02:01:37 s'était déjà révoltée en juillet dernier
02:01:38 avant le 7 octobre
02:01:39 et il y a ces deux exigences
02:01:40 qui sont en tension
02:01:42 avec une troisième exigence
02:01:44 qui est que les civils de Gaza
02:01:46 qui vivent en otage aussi du Hamas
02:01:49 et qui n'ont pas accès en effet
02:01:51 à l'aide humanitaire
02:01:52 et qui vivent aussi sous ces bombardements
02:01:54 où ils sont, je déteste l'expression
02:01:56 victimes collatérales
02:01:57 où ils sont aussi des civils qui meurent
02:01:59 des enfants, des innocents etc qui meurent
02:02:01 trois exigences qui sont en tension
02:02:03 et face à cela
02:02:04 vous voyez dans la société israélienne
02:02:05 beaucoup de manifestations
02:02:07 qui réclament un cessez le feu immédiat
02:02:08 pour la libération des otages
02:02:09 vous voyez beaucoup de manifestations
02:02:11 qui réclament de ne pas avoir de cessez le feu
02:02:13 pour la libération des otages
02:02:14 et je trouve ça sain
02:02:15 qu'une société démocratique
02:02:17 vive avec des questions
02:02:18 quand bien même ces questions
02:02:19 prendraient-elles la forme
02:02:20 de dilemmes insolubles
02:02:22 - Je crois que vous résumez extrêmement bien
02:02:24 le dilemme auquel est confronté
02:02:26 le peuple israélien aujourd'hui
02:02:28 Alice Cordier il nous reste 40 secondes pour finir
02:02:31 - Oui mais de toute façon
02:02:33 c'est extrêmement compliqué
02:02:34 puisque comme vous le dites
02:02:35 il y a des vies des deux côtés
02:02:37 et à la fin on voudrait en effet
02:02:39 aller sur une politique peut-être jusqu'au bout
02:02:41 c'est en disant de toute façon
02:02:43 quoi qu'il en coûte
02:02:44 il faut qu'on les libère
02:02:45 et qu'on puisse retrouver ces otages
02:02:47 et vivants
02:02:50 et puis de l'autre côté en effet
02:02:52 ce n'est pas aussi laisser au Hamas
02:02:54 la possibilité de s'organiser
02:02:55 et de reprendre aussi des forces vives
02:02:57 donc c'est un débat qui mérite d'être posé
02:02:59 c'est la moindre des choses
02:03:01 je n'ai pas la solution non plus
02:03:03 pour l'avenir évidemment
02:03:04 si ce n'est qu'on peut espérer
02:03:05 qu'il y ait le moins de morts possible
02:03:06 - Ce sera le mot de la fin de cette émission
02:03:08 je vous remercie infiniment tous les trois
02:03:10 Caroline Pilastre que j'ai eu le plaisir de retrouver
02:03:12 ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu
02:03:14 Alice Cordier merci beaucoup d'être passée aujourd'hui
02:03:16 et bien sûr Nathan Devers
02:03:18 que vous connaissez également bien sur CNews
02:03:20 on arrive à la fin de cette émission
02:03:21 dans un instant
02:03:22 Punchline avec Olivier de Kéranfleck
02:03:24 et puis un mot pour vous rappeler
02:03:25 que vous retrouvez toutes nos infos
02:03:27 toutes nos chroniques
02:03:28 tous les replays de nos émissions
02:03:29 180 minutes info si vous n'avez pas tout vu
02:03:31 sur notre application CNews
02:03:33 vous avez le QR code juste à côté
02:03:35 il vous suffit de le flasher
02:03:36 avec votre smartphone
02:03:37 voilà pour cette émission
02:03:39 restez avec nous
02:03:40 l'information se poursuit sur CNews
02:03:42 [Musique]