• il y a 10 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue.
00:00:01 Si vous nous rejoignez, je suis ravie de vous accueillir
00:00:03 pour une nouvelle édition de 180 minutes info.
00:00:05 Dans un instant de l'analyse du débat
00:00:06 avec nos invités qui ont déjà pris place,
00:00:08 bien sûr le journal présenté par Vincent Vandesch.
00:00:10 Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:12 A tout de suite.
00:00:14 Détendez-vous devant votre programme avec Stressless,
00:00:17 des fauteuils, des canapés et des chaises
00:00:19 au design norvégien et au confort unique.
00:00:22 Chers amis, bonjour.
00:00:28 Nous fêtons aujourd'hui Claude la Colombière,
00:00:31 une figure majeure de la dévotion au Sacré-Cœur.
00:00:34 Il est né en 1641, non loin de Lyon,
00:00:37 et décide de devenir prêtre au sein de la Compagnie de Jésus,
00:00:40 c'est-à-dire chez les Jésuites.
00:00:43 Il est âgé de 33 ans
00:00:44 quand il est nommé supérieur de la communauté de Paré-le-Mognal.
00:00:49 Il devient alors le confesseur d'une religieuse visitandine
00:00:52 qui s'appelle Marguerite Marie à la coque.
00:00:56 En 1675, le Christ apparaît à cette dernière.
00:01:00 Il lui désigne sa poitrine en disant
00:01:03 « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes
00:01:06 qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser
00:01:09 et se consumer pour leur témoigner son amour.
00:01:12 Et pour reconnaissance,
00:01:14 je ne reçois de la plupart que des ingratitudes. »
00:01:17 Rares sont ceux qui croient à Marguerite Marie,
00:01:20 mais l'abbé la Colombière lui fait confiance.
00:01:23 Il l'encourage à faire connaître ce message de Jésus
00:01:26 et à développer dans le monde entier
00:01:28 la dévotion au Sacré-Cœur.
00:01:31 Claude la Colombière est ensuite envoyé en Angleterre.
00:01:34 Accusé d'être un papiste, il est jeté dans un cachot.
00:01:38 Pour éviter qu'il ne meure sur place,
00:01:40 il est renvoyé en France dans un état de grande faiblesse.
00:01:44 Il s'éteint en 1682 à Paré-le-Mognal.
00:01:48 Voici enfin un extrait de sa célèbre prière de confiance en Dieu.
00:01:53 -Je suis assurée que je serai éternellement heureux,
00:01:56 parce que c'est de vous, mon Dieu, que je l'espère.
00:01:59 C'est tout pour aujourd'hui.
00:02:02 A demain, chers amis. Ciao.
00:02:04 -Détendez-vous confortablement installés.
00:02:10 C'était votre programme avec les fauteuils et canapés stressless.
00:02:14 -Nous voici de retour avec Vincent Faendet.
00:02:17 Bonjour, Vincent. -Bonjour.
00:02:19 -Il va beaucoup en être question,
00:02:21 mais il est en opération agricole.
00:02:23 Gabriel Attal est en opération service après-vente.
00:02:26 -Le Premier ministre était en déplacement
00:02:29 dans une exploitation agricole près de Reims.
00:02:31 Il a rencontré des agriculteurs.
00:02:33 Les syndicats mettent la pression sur le gouvernement.
00:02:36 Les annonces faites en janvier tardent à être mises en oeuvre.
00:02:40 Gabriel Attal en a fait la promotion.
00:02:42 Thomas Bonnet avec Solène Boulan.
00:02:44 -Continuer à occuper le terrain, c'est avec ce mot d'ordre
00:02:48 que Gabriel Attal s'est rendu dans la Marne,
00:02:51 dans une zone d'élevage.
00:02:52 Il a rencontré un certain nombre d'agriculteurs
00:02:55 avec lesquels il a pu échanger.
00:02:57 Des échanges vifs, parfois aussi teintés d'une grande émotion
00:03:00 comme lorsque ce couple d'agriculteurs
00:03:03 a fait part au Premier ministre de ses difficultés à écouter.
00:03:06 -On nous a écoutés.
00:03:08 C'est plus possible.
00:03:10 On ne peut plus travailler comme ça.
00:03:13 On est la 4e génération.
00:03:15 On ne peut pas arrêter le lait, parce que c'était plus possible.
00:03:19 Donc j'ai commencé à nous diversifier
00:03:22 en achetant cette vache limousine.
00:03:24 Là, aujourd'hui, on arrive sur un cheptel avec 35 mères.
00:03:28 Aujourd'hui, vous avez 5 bêtes sous le hangar.
00:03:30 Et c'est très dur, c'est très compliqué.
00:03:33 Financièrement, on en est là.
00:03:35 Il faut trouver une solution.
00:03:38 Nous, les petites exploitations,
00:03:41 on craque et on a besoin de vous,
00:03:46 de ce que vous nous entendiez.
00:03:49 On a besoin d'aide.
00:03:51 -Gabriel Attal continue de défendre les mesures
00:03:54 annoncées par le gouvernement,
00:03:56 à la fois sur la simplification et sur des millions d'euros d'aide
00:04:00 qui vont être versés.
00:04:01 150 millions d'euros supplémentaires
00:04:03 dans le cadre du plan élevage,
00:04:05 a annoncé le Premier ministre,
00:04:07 qui compte poursuivre le dialogue avec les agriculteurs.
00:04:10 Il reste moins de 10 jours avant l'ouverture du salon.
00:04:14 -Ce qui nous amène à une note des renseignements territoriaux
00:04:17 au sujet de cette mobilisation.
00:04:19 -Les exploitants en colère pourraient profiter
00:04:22 du salon de l'agriculture,
00:04:24 qui commence le 24 février prochain.
00:04:26 Sandra Buisson, vous êtes avec nous.
00:04:28 Les renseignements territoriaux craignent des actions coup de poing.
00:04:32 -Ce salon de l'agriculture, c'est vu par les agriculteurs
00:04:36 comme une vitrine pour leur activité.
00:04:38 La plupart d'entre eux ne veulent pas ternir
00:04:41 en y éminant la contestation.
00:04:43 Les responsables syndicaux font quand même planer
00:04:46 la menace d'action pendant le salon,
00:04:48 faisant ainsi de ce rendez-vous ultra médiatisé,
00:04:51 ils le savent, un moyen de pression sur le gouvernement
00:04:54 pour obtenir gain de cause dans leurs revendications.
00:04:57 Le président de la FNSEA n'en a pas fait mystère.
00:05:00 Il a dit cette semaine que ce salon est un moment important
00:05:03 d'échange avec les Français.
00:05:05 Pour qu'il se passe bien, il faut que les réponses gouvernementales
00:05:09 soient au niveau.
00:05:10 Le renseignement territorial estime qu'il y a un risque de tension
00:05:14 pendant ce salon, avec des actions coup de poing
00:05:16 au moment de visibilité.
00:05:18 Ca veut dire que ça se pourrait se passer
00:05:20 au moment des visites des hommes politiques,
00:05:23 les agriculteurs qui cherchent des actions symboliques.
00:05:26 Pourquoi pas refuser de serrer la main
00:05:28 du président de la République, Sylvien,
00:05:31 ou refuser de l'accueillir sur un stand ?
00:05:33 Rien n'a encore été validé par les instances syndicales,
00:05:36 selon nos informations.
00:05:38 Rousseau, le chef de la FNSEA, a été clair.
00:05:40 Si on se moquait de nous, dans les mesures promises,
00:05:43 l'accueil du président de la République
00:05:46 le 1er samedi du salon ne pourrait pas se passer
00:05:49 dans les conditions classiques, avec en toile de fond,
00:05:52 de possibles divergences entre les syndicats
00:05:54 sur les modes d'action à privilégier.
00:05:56 - On sent bien cette menace.
00:05:58 Merci de nous avoir porté toutes ces informations.
00:06:02 On va se pencher sur une profession qui souffre particulièrement,
00:06:06 dont on a peu parlé, l'élevage d'agneaux.
00:06:09 - Comme beaucoup d'agriculteurs,
00:06:11 ils souffrent des prix de vente trop bas.
00:06:13 Ils dénoncent la puissance des lobbies anti-viande.
00:06:16 Reportage chez une productrice en Dordogne, Antoine Estève.
00:06:20 - Magali Chevalier est fier de nous montrer ses futures mamans,
00:06:25 des jeunes brebis qui donneront naissance à des agneaux.
00:06:29 Ici, la crise agricole se vite au quotidien,
00:06:31 avec l'augmentation des matières premières et des coûts.
00:06:35 L'élevage subit aussi la baisse régulière
00:06:37 de la consommation de viande.
00:06:38 - C'est la rupture entre le monde rural et le monde urbain
00:06:42 qui fait qu'aujourd'hui,
00:06:43 on compare souvent les animaux à l'être humain
00:06:46 et du coup, manger...
00:06:48 Si on pouvait manger de la viande sans tuer les animaux,
00:06:52 ça se passerait différemment.
00:06:53 Mais c'est pas comme ça que ça se passe dans la vraie vie.
00:06:56 - Cette éleveuse d'agneaux en la Belle-Rouge
00:06:59 se sent attaquée en permanence par les écologistes les plus radicaux.
00:07:03 - On abuse pas au bien-être animal, à l'environnement,
00:07:06 on n'abuse pas sur les antibiotiques.
00:07:09 Je comprends pas ces gens qui montrent du doigt l'élevage,
00:07:12 mais qui prennent de fausses images
00:07:15 et qui viennent les coller à la France,
00:07:17 alors que les images qu'ils montrent,
00:07:19 c'est pas du tout ce qui est produit en France.
00:07:22 - La filière ovine souffre aussi de la mainmise
00:07:24 de la grande distribution sur ce marché.
00:07:27 Les intermédiaires font les plus gros bénéfices.
00:07:29 La viande d'agneaux est vendue 8 euros le kilo
00:07:32 sur les étals.
00:07:33 - Autre crise latente,
00:07:35 un mot sur la situation alarmante des hôpitaux français.
00:07:38 - Une femme est décédée à Aubonne, dans le Val d'Oise,
00:07:41 après avoir attendu 10 heures aux urgences.
00:07:43 Son pouls était particulièrement bas et sa respiration altérée.
00:07:47 Elle ne s'est vue prescrire qu'un antidouleur très puissant.
00:07:50 Ses enfants vont porter plainte pour non-assistance à personne.
00:07:54 - C'était une horreur, les gens parquaient comme des bêtes.
00:07:57 Y avait une personne à côté, elle était là depuis midi.
00:08:00 Je suis partie à 4h du matin, je suis revenue à 10h,
00:08:03 mon frère était déjà revenu à 9h.
00:08:05 Elle était toujours à la même place.
00:08:08 Moi, je suis arrivée, y avait juste une infirmière
00:08:11 qui prenait sa tension.
00:08:12 Voilà, à 10h.
00:08:13 Ensuite, elle m'a dit "vous pouvez aller attendre,
00:08:16 "on va emmener votre maman voir le médecin" à 10h24.
00:08:19 Et à 11h40, on m'a annoncé qu'elle était décédée.
00:08:22 J'en veux aux personnels soignants,
00:08:25 parce qu'à mon avis, y avait personne cette nuit-là.
00:08:28 Y avait personne. On n'a vu personne.
00:08:30 Y avait personne à l'hôpital.
00:08:32 L'organisation, je sais pas ce qui s'est passé,
00:08:34 mais y avait absolument personne à l'hôpital.
00:08:37 On les dérangeait constamment quand on leur demandait
00:08:40 quelque chose. Ma mère souffrait, elle avait mal dans le ventre.
00:08:44 On lui demandait un cachet. Elle a eu un tramadol en une nuit.
00:08:47 Ce que les médecins nous ont dit le lendemain,
00:08:50 on leur a posé la question, "comment c'est que vous l'avez laissée
00:08:53 "comme ça à l'abandon ?" La seule réponse qu'on a eue,
00:08:57 "on a été débordés."
00:08:58 C'est ce qui a eu lieu hier à Kansas City, aux Etats-Unis,
00:09:01 au moment de la parade du Super Bowl.
00:09:03 - Les fans des Chiefs célébraient leur victoire.
00:09:06 Un homme a ouvert le feu, une personne a été tuée,
00:09:09 21 autres blessés. Joe Biden évoque une tragédie.
00:09:11 Trois personnes ont été interpellées.
00:09:13 - Merci beaucoup, Vincent. On en revient à la chronique Echo.
00:09:17 On revient sur le coût de ces grèves à répétition sur le rail.
00:09:20 Eric de Riedmantel vient avec des chiffres.
00:09:23 - Votre programme avec Dom Expo.
00:09:25 4 villages en Ile-de-France,
00:09:27 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:09:29 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:09:32 ...
00:09:34 - Retrouvez votre programme avec GUM,
00:09:37 numéro 1 du brossage entre les dents.
00:09:39 - Les chiffres, oui, ils sont simples.
00:09:42 C'est 20 millions d'euros par journée de grève,
00:09:44 et cela concerne les événements de 2022.
00:09:47 Quand on additionne tous les mouvements sociaux à la SNCF,
00:09:50 on arrive aux chiffres impressionnants de 500 millions d'euros,
00:09:54 1,5 milliard. Là, c'était début 2023,
00:09:56 en grève liée à la réforme des retraites.
00:09:58 Pour la grève de ce week-end,
00:10:00 300 000 voyageurs seront concernés.
00:10:02 Ceux qui seront remboursés intégralement
00:10:05 auront en plus une aide, une indemnité,
00:10:07 une réduction de 50 % sur leur prochaine réservation.
00:10:11 Toutes ces dépenses imprévues
00:10:13 viennent impacter le résultat de la SNCF.
00:10:15 Le problème, c'est qu'il est répétitif.
00:10:18 L'an dernier, il y a eu 30 jours de grève à la SNCF.
00:10:21 C'est dommage que la compagnie ferroviaire
00:10:23 voyait sa situation financière s'améliorer.
00:10:26 Cette déclaration va impacter les comptes publics
00:10:29 puisque c'est l'Etat qui est actionnaire de la SNCF,
00:10:31 qui coûte cher aux contribuables.
00:10:33 6,8 milliards, rien qu'en coût de fonctionnement.
00:10:36 Si on ajoute les investissements et la protection sociale des cheminots,
00:10:40 on arrive aux chiffres faramineux de 20 milliards par an.
00:10:43 (Générique)
00:10:46 -C'était votre programme avec GUM,
00:10:48 numéro 1 du brossage entre les dents.
00:10:51 -C'était votre programme avec DOME EXPO,
00:10:54 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter
00:10:56 pour découvrir la vôtre.
00:10:58 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:11:00 -De retour dans quelques minutes avec nos invités.
00:11:02 On parlera de cette crise à la SNCF,
00:11:04 cette grève des contrôleurs qui débute dès ce soir,
00:11:07 les premiers débrayages, à partir de 20h.
00:11:10 Ca va paralyser une bonne partie du pays
00:11:12 pendant tout le week-end, avec la SNCF
00:11:15 qui va rassurer ses voyageurs
00:11:17 et qui va assurer un service minimum.
00:11:19 On en parle dans quelques minutes.
00:11:22 -De retour avec vous, avant de lancer le débat,
00:11:25 un premier appel des titres. Il est 14h15 avec vous, Vincent.
00:11:28 -Elle a une de l'actualité, alors qu'un mouvement de colère
00:11:31 très subi à la SNCF débute ce soir à 20h.
00:11:34 Le Sénat s'attaque au droit de grève sur certaines périodes.
00:11:37 Gérard Larcher s'est dit ouvert à la discussion
00:11:40 pour encadrer les mouvements sociaux dans les transports.
00:11:43 La grève doit être l'arme ultime.
00:11:45 Elle est devenue un instrument de la négociation,
00:11:48 a-t-il notamment déclaré.
00:11:49 -Une opération terrestre a rafale. La ville est surpeuplée.
00:11:53 Dernier refuge pour 1,5 million de civils palestiniens.
00:11:56 Les alertes de la communauté internationale se multiplient.
00:11:59 Notamment les Etats-Unis.
00:12:01 Enfin, l'armée ukrainienne impactée sur le champ de bataille
00:12:04 par le blocage d'une aide promise par les Etats-Unis.
00:12:07 C'est ce qu'a affirmé le secrétaire général de l'OTAN.
00:12:11 Les élus républicains au Congrès bloquent une aide
00:12:13 de 95 milliards de dollars à destination de l'Ukraine.
00:12:17 -Merci, Vincent.
00:12:18 Nouveau rendez-vous autour de 14h30.
00:12:20 Je vous présente mes invités.
00:12:22 Bonjour, Vincent de la Borandière.
00:12:24 Je rappelle que vous êtes avocat de profession.
00:12:27 En face, de l'autre côté du plateau,
00:12:29 Edouard Lavollée est là.
00:12:30 Bonjour, Edouard.
00:12:32 Et à vos côtés, Martin Garagnon.
00:12:34 Bonjour. Vous êtes vice-président
00:12:36 du mouvement Renaissance pour les Hauts-de-Seine,
00:12:39 Renaissance 92.
00:12:40 Nous allons beaucoup parler de la mobilisation des agriculteurs
00:12:43 qui, malgré le fait qu'ils soient rentrés dans leurs exploitations,
00:12:47 ne faiblit pas.
00:12:48 Il est urgent de ne plus attendre l'exécutif,
00:12:51 sans l'échéance du Salon de l'Agriculture,
00:12:54 approché à grands pas,
00:12:55 et donc redouble d'efforts pour tenter de rassurer les agriculteurs.
00:12:59 Gabriel Attal est allé dans une exploitation de la Marne.
00:13:02 Vous allez voir la détresse exprimée
00:13:04 par une de ses exploitantes françaises,
00:13:08 qui n'en peuvent plus, qui sont exsangues.
00:13:10 Aujourd'hui, je vous partage cette séquence.
00:13:13 -Vous pouvez nous écouter.
00:13:15 -C'est du clavardage.
00:13:16 C'est plus possible, on ne peut plus travailler comme ça.
00:13:20 On est la quatrième génération.
00:13:22 Mon papa m'a arrêté le lait parce que c'était plus possible.
00:13:26 Donc, j'ai commencé à me diversifier
00:13:29 en achetant sept vaches limousines.
00:13:31 Là, aujourd'hui, on arrive sur un chêtais avec 35 mères.
00:13:35 Aujourd'hui, vous avez 105 bêtes sous un hangar.
00:13:38 Et c'est très dur, c'est très compliqué.
00:13:40 Financièrement, on en est là.
00:13:42 Il faut trouver une solution.
00:13:45 Et nous, les petites exploitations,
00:13:48 on craque et on a besoin de vous,
00:13:53 de ce que vous nous entendiez.
00:13:56 On a besoin d'aide.
00:13:58 -Je suis là pour ça.
00:13:59 Merci pour votre franchise.
00:14:01 C'est simple.
00:14:03 C'est dur, parce que c'est aussi sur le terrain,
00:14:05 en étant en contact avec vous,
00:14:07 qu'on identifiera les bonnes solutions.
00:14:10 On va y revenir tout à l'heure.
00:14:12 On va y arriver.
00:14:13 -Mme Boulley.
00:14:14 -Vincent Lemorgnon, je vais commencer avec vous.
00:14:17 C'est compliqué, déjà,
00:14:18 de répondre à ce genre de séquence sous les caméras.
00:14:21 Déjà, l'exercice de l'exploitante lui-même,
00:14:24 d'apporter son témoignage bouleversant.
00:14:26 Et puis, Gabriel Attal, qui est en porte-à-faux.
00:14:29 On sent bien l'urgence.
00:14:30 Il peut y avoir des catastrophes, potentiellement,
00:14:33 au salon et au sortir du salon,
00:14:36 si l'urgence n'est pas prise en compte.
00:14:38 On voit bien, à travers ce témoignage,
00:14:41 tout ce que traverse ce secteur.
00:14:43 -Effectivement, la première urgence,
00:14:46 c'est ce que décrit la femme que vous avez interviewée,
00:14:49 qui pleure, qui aboue,
00:14:50 qui parle d'une quatrième génération.
00:14:53 Il y a un sentiment partagé
00:14:54 sur quatre générations de déclassement progressif
00:14:58 de leurs conditions de vie, de leur condition de travail,
00:15:01 le niveau de rentabilité de leur activité,
00:15:03 les surfaces, même agricoles, avec lesquelles ils vivent
00:15:06 et qui doivent vendre, génération après génération.
00:15:09 On voit que c'est ça.
00:15:11 Après, on sent bien qu'il y a un risque d'actions coup de poing
00:15:14 autour et au moment du salon de l'agriculture.
00:15:17 Ces actions coup de poing, elles-mêmes,
00:15:19 sont un peu interdites par tout le dispositif répressif
00:15:23 qui vient d'une manière assez large, assez généreuse.
00:15:27 On peut le dire, même,
00:15:28 essayer de limiter les débordements
00:15:31 des grèves ou des manifestations,
00:15:34 notamment les ententes prohibées,
00:15:36 qui ont été faites dans le but
00:15:38 de porter atteinte à des biens.
00:15:40 Il y a aussi, on sait très bien,
00:15:42 qu'à chaque fois que le président de la République
00:15:45 passe au salon de l'agriculture,
00:15:46 on se retrouve dans les juridictions correctionnelles
00:15:49 à défendre ceux qui ont pu avoir des paroles insultantes
00:15:54 à l'égard du PR. C'est une infraction autonome.
00:15:57 Donc, ça, on sent que ça va être le cas.
00:16:00 C'est dangereux, mais il y a un dispositif pénal
00:16:03 et administratif qui est conséquent
00:16:04 pour limiter ces effets-là.
00:16:06 Au-delà des images potentiellement choques et désastreuses
00:16:09 que ça pourrait occasionner,
00:16:11 il faut surtout des réponses
00:16:13 dans un moment qui est vital.
00:16:15 Là, je veux dire, on n'est plus seulement sur des revendications.
00:16:18 On va parler des revendications à la SNCF.
00:16:20 Là, c'est une profession qui se meurt.
00:16:23 Donc, il va falloir aller au-delà des promesses
00:16:26 et de l'épluchage des normes.
00:16:27 Il va falloir dire lesquelles sont conservées,
00:16:30 lesquelles sont sacrifiées, mais assez clairement.
00:16:32 - On a une évolution du modèle agricole en France
00:16:35 qui n'a pas su être accompagnée.
00:16:37 C'est la situation dans laquelle se retrouve notre paysannerie.
00:16:40 Emmanuel Macron s'est fait lire en 2017
00:16:42 sur une double promesse, libérer et protéger.
00:16:44 C'est ce que demandent les agriculteurs.
00:16:47 Libérer, c'est moins de normes, plus de bon sens.
00:16:49 Ça fait partie des revendications majeures
00:16:51 qui ont été exprimées depuis quelques semaines.
00:16:54 Protéger, c'est assurer la pérennité d'un modèle,
00:16:57 assurer aussi la pérennité d'un salaire,
00:16:59 d'un salaire décent, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.
00:17:02 C'est notamment la loi EGalim qui a été votée,
00:17:05 de bon sens, mais qui n'a pas été suffisamment appliquée.
00:17:08 Ça fait partie des premières annonces
00:17:10 par Gabriel Attal et le ministre de l'Economie et des Finances,
00:17:13 sur le renforcement des contrôles
00:17:15 pour l'application stricte et entière de la loi EGalim
00:17:18 pour garantir un salaire décent.
00:17:20 Là-dessus, il y a eu une première phase d'écoute, de concertation.
00:17:23 Les images que vous montrez sont poignantes,
00:17:26 mais c'est aussi un moment de vérité.
00:17:28 Le déplacement du Premier ministre sur le terrain,
00:17:30 y compris sur celui-ci,
00:17:32 c'est aussi une façon à la fois de capter
00:17:34 les attentes qui sont toujours exprimées par le terrain,
00:17:37 mais aussi de montrer symboliquement
00:17:39 qu'on ne lâche pas les agriculteurs.
00:17:41 Les barrages n'ont pas été retirés,
00:17:43 que le sujet est refermé.
00:17:44 Au contraire, il est toujours sur la table.
00:17:47 On a des échéances, le Salon de l'Agriculture en est une.
00:17:50 Des annonces avaient été faites par Gabriel Attal
00:17:52 en disant qu'au moment du Salon,
00:17:54 il y a une annonce qui sera faite sur les transmissions...
00:17:57 - Ça doit donner lieu à une loi.
00:17:59 - Voilà. Mais de revoir aussi une fiscalité sur les transmissions,
00:18:03 c'est une partie des attentes des agriculteurs.
00:18:05 Le sujet est toujours sur la table et avec les agriculteurs.
00:18:08 - Précisément, Edouard Lavollée,
00:18:10 il faudra aller au-delà de l'écoute et de la concertation,
00:18:13 pour reprendre vos termes,
00:18:15 parce que c'est ça, précisément, qu'ils ne veulent pas.
00:18:18 Ils ne veulent pas juste être entendus,
00:18:20 ils veulent qu'il y ait une concrétisation
00:18:22 et une mise en oeuvre.
00:18:24 Et surtout, il ne faut pas voir le Salon de l'Agriculture
00:18:27 comme une fin en soi.
00:18:28 On se borne à parler du Salon
00:18:30 de l'agriculture comme une expérience finale, quoi.
00:18:33 Mais au-delà, leur quotidien va reprendre le pas.
00:18:36 On les entendra peut-être moins. C'est ça qui est en jeu.
00:18:39 - Le Salon de l'Agriculture, ça va être une étape.
00:18:42 Pas le juge de paix, mais une étape.
00:18:44 On va voir si Gabriel Attal, ces dernières semaines,
00:18:47 aura seulement acheté la paix sociale avec des mesures
00:18:50 qui sont certes utiles, nécessaires, mais sont-elles suffisantes ?
00:18:53 C'est la question qu'il va se poser.
00:18:55 On voit que la séquence qu'on vient de voir,
00:18:58 c'est un tableau qui résume bien la situation actuelle.
00:19:01 On a un Gabriel Attal qui est là, sur le terrain,
00:19:03 qui occupe son rôle de Premier ministre,
00:19:06 d'hyper Premier ministre,
00:19:07 et un sentiment d'abandon qui est toujours prégnant,
00:19:12 de désespoir qui est toujours prégnant
00:19:14 chez les agriculteurs.
00:19:15 Il ne faut pas oublier que cette détresse-là,
00:19:18 c'est pas parce qu'il y a eu quelques annonces
00:19:20 qu'elle a disparue.
00:19:21 Le Salon de l'Agriculture va être une étape,
00:19:23 mais pas une fin en soi.
00:19:25 - J'aimerais qu'on parle d'une autre mobilisation.
00:19:27 La circulation des trains, des TGV, en particulier,
00:19:31 sera assez perturbée, avec une grève des contrôleurs
00:19:34 en pleine vacances scolaires.
00:19:35 Ca n'a échappé à personne.
00:19:37 Les débrayages commencent dès ce soir
00:19:39 dans la plupart des gares, aux alentours de 20h.
00:19:42 Le préavis court quand même pour un week-end élargi.
00:19:45 Bonjour, Juliette Sada.
00:19:46 Vous êtes avec nous en direct de Montparnasse.
00:19:49 Peut-être préciser quel est le calendrier
00:19:52 de circulation des trains,
00:19:54 et surtout la manière dont les voyageurs,
00:19:56 les usagers s'en accommodent,
00:19:58 ou peut-être modifient d'ailleurs
00:20:00 leur trajet vers leur lieu de vacances.
00:20:03 - Oui, effectivement, je vous annonce
00:20:08 un week-end compliqué en perspective.
00:20:10 Les voyageurs ont dû s'adapter,
00:20:13 de compter un train sur deux
00:20:15 qui circulera durant tout ce week-end.
00:20:17 C'est plus compliqué pour certaines liaisons.
00:20:20 Donc, pour partir en week-end ou en vacances,
00:20:23 les voyageurs ont dû s'adapter.
00:20:26 - J'avais un train prévu demain à 14h,
00:20:28 sauf qu'hier, j'ai reçu un message
00:20:30 qui disait qu'il était annulé, c'était pour Bayonne.
00:20:32 Donc, j'ai trouvé un trajet plus long, plus compliqué,
00:20:35 parce que je mets 7h30 au lieu de 4h normalement.
00:20:39 - Il y avait pas de train ni demain.
00:20:41 Je voulais partir demain, il y avait pas de train demain,
00:20:44 ni samedi, ni dimanche, et lundi,
00:20:46 apparemment, c'était encore assez compliqué.
00:20:48 Donc, elle m'a dit, il n'y a qu'un train,
00:20:50 c'est là, dans une heure et demie.
00:20:52 Donc, j'ai dû repartir chez la personne
00:20:55 avec qui j'étais, faire ma valise et partir.
00:20:57 Et là, je viens d'arriver à Montparnasse.
00:21:00 - Voilà, des voyageuses qui se montrent néanmoins
00:21:05 assez compréhensives.
00:21:07 On a senti un peu plus d'agacement chez d'autres voyageurs.
00:21:10 Les trains, le SNCF propose un échange de billets
00:21:15 totalement gratuit,
00:21:17 où le remboursement du voyage
00:21:19 ont encore 50 % de réduction pour des futurs voyages.
00:21:23 Pour rappel, ce sont les chefs de gare,
00:21:25 les contrôleurs SNCF,
00:21:27 qui font la grève ces trois prochains jours.
00:21:30 Ils réclament une meilleure rémunération,
00:21:33 plus de recrutement,
00:21:34 et enfin, des discussions sur la pénibilité de leur métier.
00:21:37 - Merci beaucoup, Juliette.
00:21:38 Je vous propose aussi d'écouter le président de la FNAUT,
00:21:42 qui représente les usagers, Michel Kidor,
00:21:44 qui nous dit de quoi on parle, au juste.
00:21:46 - Ce mouvement de grève est totalement disproportionné.
00:21:49 C'est une grève tout à fait sectorielle
00:21:51 et déclenchée par un collectif qui représente 4 000 contrôleurs
00:21:55 qui vont empoisonner la vie d'à peu près un million de voyageurs
00:21:58 qui sont prévus pour prendre le train ce week-end,
00:22:01 entre vendredi, samedi et dimanche.
00:22:03 - On n'est pas tout à fait dans la même mobilisation
00:22:06 que celle qu'on a vue avant.
00:22:08 Et d'ailleurs, on peut dire,
00:22:10 et c'est ce que dit la SNCF,
00:22:12 Martin Garagnon,
00:22:13 en 2022, on a cédé,
00:22:16 on a approuvé les revendications qui étaient sur la table,
00:22:18 on les a mises en oeuvre, c'est-à-dire qu'on était au rendez-vous,
00:22:21 ça ne suffit pas.
00:22:22 C'est-à-dire qu'on profite à chaque fois
00:22:24 de la nouvelle échéance de vacances
00:22:26 pour demander plus, d'une certaine manière.
00:22:28 - C'est bien là qu'est le problème.
00:22:30 On vient de voir un sujet sur les paysans
00:22:32 qui sont dans une réelle souffrance.
00:22:34 Et là, on ne va pas faire de compétition
00:22:37 entre des catégories et des revendications,
00:22:39 mais on est sur quelque chose qui exaspère
00:22:41 un bon nombre de Français dont je fais partie.
00:22:44 On est sur un corps de métier qui a obtenu beaucoup
00:22:47 des revendications qui ont été portées il y a quelque temps.
00:22:51 La direction de la SNCF a recruté,
00:22:53 comme elle s'était engagée à ces postes-là,
00:22:55 je crois de mémoire c'est 365 postes,
00:22:57 donc c'est près de 10 % de ce corps-là qui a été recruté.
00:22:59 Il y a eu des augmentations.
00:23:01 J'ai fait, avant de venir en plateau,
00:23:02 une petite recherche sur les primes, les intéressements.
00:23:05 On s'y perd. Tellement il y en a, on s'y perd.
00:23:07 - Je vais faire un sujet aussi.
00:23:09 Il y a une centaine de primes qui ne sont pas attribuées à tout le monde,
00:23:12 bien sûr, en fonction des catégories.
00:23:13 - On peut démonter point par point.
00:23:16 La réalité, il y avait eu un engagement de la direction
00:23:18 d'avoir deux contrôleurs par train.
00:23:20 C'est le cas dans 87 % des trains à l'heure actuelle.
00:23:23 Ce sera le cas dans 92 % cette année.
00:23:25 Donc ce sont des revendications qui, maintenant,
00:23:27 ont été tout à fait exécutées par la direction.
00:23:31 On est dans une situation où, finalement,
00:23:32 la grève n'est plus l'ultime recours d'un échec de négociation.
00:23:36 On est dans une situation où la grève devient un préambule à la négociation,
00:23:39 ce qui n'est absolument pas, une fois de plus,
00:23:41 moi, je ne suis pas pour la disparition du droit de grève,
00:23:44 mais, en revanche, le droit de grève, il a une utilité
00:23:47 qui n'est pas utilisée à bon escient dans ce cas-là.
00:23:49 - Et de la voler. Si on suit cette logique,
00:23:51 dans un an, dans deux ans, on peut se retrouver
00:23:53 avec de nouvelles revendications.
00:23:54 Chaque année, on peut aussi faire monter les enchères.
00:23:56 Il ne s'agit pas de déprécier le mouvement
00:23:58 ou la légitimité du mouvement,
00:24:00 mais la récurrence interroge quand même.
00:24:03 - Oui, alors, moi, je vais essayer de les défendre.
00:24:05 Évidemment, leur mobilisation fait un peu pas mal figure,
00:24:08 mais par rapport à celle des agriculteurs,
00:24:09 on se dit qu'ils ont beaucoup moins à se plaindre,
00:24:12 parce qu'ils ont été revalorisés régulièrement ces dernières années.
00:24:17 Et donc, évidemment, on a l'impression
00:24:19 que leurs revendications sont moins légitimes.
00:24:21 Mais le droit de grève, on a l'impression
00:24:22 que la petite musique qui monte, c'est que le droit...
00:24:25 On pourrait remettre en cause le droit de grève
00:24:27 qui est dans la Constitution depuis 1946.
00:24:29 - Non, pendant les vacances.
00:24:30 C'est la seule question qui... - Non, non, pendant les vacances.
00:24:32 Pardon. Mais évidemment, la grève,
00:24:34 c'est fait pour faire du bruit,
00:24:36 donc gêner le plus de monde,
00:24:38 donc déranger le plus de Français.
00:24:40 Alors, évidemment, c'est toujours dommage
00:24:42 quand il y a des victimes collatérales,
00:24:43 ce sont les Français.
00:24:45 Donc, on est dans une position assez délicate,
00:24:48 parce que, évidemment, leurs revendications
00:24:50 paraissent illégitimes par rapport aux revendications
00:24:52 des agriculteurs, mais ils ont le droit
00:24:53 de remodiquer leur grève pendant les vacances.
00:24:55 Mais on est quand même là dans l'exemple
00:24:57 d'un conservatisme... Pardon, d'un corporatisme
00:25:00 purement français, quand même, Maître.
00:25:01 C'est assez impressionnant, parce qu'en fait,
00:25:03 on est quand même à la SNCF, je suis désolé de le dire,
00:25:05 c'est ce que je pense, dans une logique de confort et d'acquis.
00:25:09 Et si vous voulez, le premier critère
00:25:12 pour quelqu'un qui arrive sur le marché du travail,
00:25:13 par exemple, c'est est-ce que son emploi est sécurisant ?
00:25:17 Est-ce qu'il sait, dans six mois,
00:25:18 s'il sera toujours en situation d'embauche ?
00:25:21 Ils sont dans une situation ultra sécurisante,
00:25:23 et avec des rémunérations
00:25:24 qui ne sont absolument pas non conséquentes.
00:25:27 Je vais donner un exemple.
00:25:28 Au barreau de Paris, pour un jeune collaborateur
00:25:30 qui a fait sept ans d'études,
00:25:32 qui arrive au barreau de Paris,
00:25:33 le minimum de l'ordre, c'est 3 300 euros hors taxes,
00:25:35 ce qui fait, en net, une fois qu'on a payé
00:25:38 les charges, les impositions, les cotisations sociales,
00:25:40 1 700 euros, ce qui est environ 700 euros
00:25:43 moins que ce que touche un contrôleur...
00:25:46 Je pense que chacun appréciera, effectivement,
00:25:48 cet exemple qui est assez parlant.
00:25:49 Je vous propose de vous interrompre quelques secondes,
00:25:51 parce qu'on a d'autres thèmes à vous soumettre,
00:25:53 et la météo et le journal de Vincent Farandes.
00:25:55 A tout de suite.
00:25:56 Nous sommes de retour avec un nouveau rendez-vous
00:26:03 de l'actualité en compagnie de Vincent Farandes.
00:26:05 On va partir en Seine-et-Marne,
00:26:07 où la femme d'un policier a été reconnue
00:26:09 et agressée mardi après-midi.
00:26:10 Cela s'est passé à la gare de Chessy.
00:26:12 Quatre jeunes femmes l'ont fait chuter au sol
00:26:14 et l'ont roué de coups, car son mari les aurait interpellées
00:26:17 à plusieurs reprises.
00:26:18 Les explications de Tanguy Hamon.
00:26:20 La femme d'un policier a été violemment agressée
00:26:23 mercredi dans le RER A
00:26:25 par quatre jeunes femmes de nationalité bosnienne.
00:26:28 La victime a expliqué dans une plainte
00:26:29 que nous avons pu consulter que les quatre jeunes femmes
00:26:32 âgées de 17 à 21 ans l'ont reconnue
00:26:34 comme étant la compagne d'un policier
00:26:36 travaillant dans les transports d'Ile-de-France.
00:26:38 Alors qu'elle se trouvait seule avec son fils,
00:26:40 elle a d'abord été insultée, puis poussée.
00:26:42 Elle a tenté de prendre en photo ses agresseurs,
00:26:44 mais c'est là qu'elles l'ont violemment agressée.
00:26:47 Les Bosniennes ont ensuite tenté de prendre la fuite,
00:26:49 mais elles ont pu être interpellées quelques instants plus tard.
00:26:52 Elles ont dit, aux forces de l'ordre,
00:26:53 être toutes de la même famille et être nées à Sarajevo.
00:26:57 Selon nos informations, le mari de la victime, le policier,
00:27:00 a expliqué avoir déjà interpellé plusieurs fois ses pickpockets.
00:27:04 Il a dit aussi les avoir croisés une fois par hasard
00:27:07 avec sa femme à Paris.
00:27:08 Lors d'une interpellation survenue ensuite,
00:27:11 elles s'étaient alors montrées menaçantes envers lui.
00:27:13 Elles avaient d'ailleurs décrit physiquement sa femme
00:27:16 pour l'intimider.
00:27:17 Et puis un fonctionnaire de police a été agressé au couteau,
00:27:19 lui, dans un commissariat à La Rochelle.
00:27:21 Le policier a été blessé à la main et au cou.
00:27:24 Sept agents et une personne qui se trouvaient
00:27:26 dans ce commissariat sont venus à son secours
00:27:28 et ont maîtrisé l'agresseur.
00:27:30 Les précisions avec le procureur de La Rochelle.
00:27:33 Les motivations de la personne mise en cause
00:27:37 ne sont donc à ce stade pas encore connues.
00:27:40 Il semble néanmoins qu'aucun dessein terroriste
00:27:43 ne soit à l'oeuvre et le parquet national antiterroriste,
00:27:45 averti de la présente procédure,
00:27:47 ne s'est pas saisi du dossier en concertation
00:27:50 avec le parquet de La Rochelle.
00:27:52 L'individu n'est en effet pas connu des services de renseignement
00:27:55 pour une quelconque appartenance à une mouvance radicale.
00:27:58 Aucun écrit de revendication n'a été découvert.
00:28:01 Annecy, le parking d'un lycée occupé par des gens du voyage.
00:28:04 Des dizaines de caravanes y sont stationnés
00:28:06 depuis bientôt deux semaines.
00:28:08 Les parents d'élèves, professeurs et car scolaires
00:28:10 ne peuvent plus s'y arrêter.
00:28:11 Et les parents d'élèves en ont marre.
00:28:14 Reportage d'Olivier Madinier avec Tony Pitaro.
00:28:17 -16h30.
00:28:19 C'est la sortie des classes pour les élèves
00:28:21 de ce lycée de Haute-Savoie.
00:28:23 Sur le parking, une cinquantaine de caravanes de gens du voyage
00:28:26 installés illégalement depuis plus de 10 jours.
00:28:29 Une situation qui ne peut plus durer pour ces parents d'élèves.
00:28:32 -C'est l'horreur, c'est fatigant.
00:28:33 C'est tout ça, les enfants, c'est n'importe quoi.
00:28:36 C'est hallucinant, personne ne bouge.
00:28:38 Je sais pas.
00:28:39 Ce qui m'ennuie le plus, c'est pour les lycéens
00:28:41 et le personnel qui ne peut plus se garer,
00:28:44 notamment les places handicapées qui sont prises.
00:28:46 Et puis...
00:28:47 Et puis, on n'est pas tranquilles, quoi.
00:28:50 Voilà, je suis pas tranquille. Non.
00:28:52 -Sur place, nous constatons des branchements sauvages
00:28:55 sur les coffrets électriques.
00:28:57 Dimanche dernier, une compétition sportive
00:28:59 qui se tenait dans le gymnase a été interrompue
00:29:02 à cause d'une coupure de courant.
00:29:03 Lundi matin, des cours de sport ont été annulés,
00:29:06 faute d'électricité dans les vestiaires.
00:29:09 Contactée, la préfecture de Haute-Savoie
00:29:11 a envoyé une mise en demeure aux gens du voyage,
00:29:14 leur donnant 24 heures pour quitter les lieux.
00:29:16 Une évacuation forcée pourrait être mise en place.
00:29:19 -Faut-il faire taire les cloches des églises ?
00:29:22 -Elles dérangent certains habitants d'un village varoi.
00:29:26 Elles seraient trop brillantes, surtout la nuit.
00:29:28 La municipalité a donc décidé de lancer une consultation citoyenne.
00:29:32 Reportage à la garde Freinet de Stéphanie Roquier.
00:29:35 -Elles surplombent le coeur historique de la gare de Freinet
00:29:39 et elles se font entendre toutes les demi-heures,
00:29:42 et même la nuit.
00:29:43 Le teintement nocturne des cloches de l'église Saint-Clément
00:29:47 ne serait pas au goût de tout le monde,
00:29:49 alors le maire a décidé de lancer une consultation citoyenne.
00:29:53 -J'ai des administrés qui viennent me voir
00:29:55 et qui sont gênés par les cloches uniquement la nuit.
00:29:58 On parle de l'extinction des cloches la nuit.
00:30:01 J'ai consulté mes voisins qui ont des communes touristiques.
00:30:04 C'est pratiqué ailleurs.
00:30:05 Je ne dis pas qu'ils ont raison ou qu'ils ont tort,
00:30:08 mais j'ai voulu avoir l'avis de la population.
00:30:11 -Les dilles refusent toute querelle de clocher.
00:30:13 Ils souhaitent au contraire que les habitants ouvrent le débat.
00:30:17 Dans les ruelles du village,
00:30:18 les défenseurs des cloches se font entendre.
00:30:21 -Elles nous renseignent.
00:30:22 Elles sont agréables.
00:30:24 Elles font partie du patrimoine.
00:30:25 -Ils déménagent.
00:30:27 Ca fait des lustres que les cloches existent,
00:30:30 que ça sonne.
00:30:32 On les entend même plus.
00:30:34 -Si jamais les touristes en été n'aiment pas le charme du village,
00:30:38 qu'ils aillent au Club Med, où ils veulent,
00:30:40 mais qu'ils acceptent de rentrer dans la tradition provençale.
00:30:44 -Les habitants du centre ancien de la gare de Fréné
00:30:48 peuvent exposer leurs arguments jusqu'au 26 février.
00:30:51 -Et puis cette belle histoire,
00:30:53 celle d'un restaurateur français
00:30:55 qui a vu son établissement affiché en plein écran
00:30:58 à Times Square, à New York.
00:30:59 -Pour cela, il a tout simplement payé 40 dollars,
00:31:02 seulement 40 dollars en participant à un jeu sur une application.
00:31:06 Ainsi, cette vidéo,
00:31:07 le domaine du lac Racine, près de Bourg-en-Bresse,
00:31:10 est apparu sur l'une des plus célèbres avenues du monde.
00:31:13 On l'écoute.
00:31:14 -On s'est à peine reconnus.
00:31:17 -Oui, c'est ça.
00:31:18 Il y a quelques secondes où...
00:31:21 Vous savez, j'ai mes doigts comme ça,
00:31:24 qui tenaient mon téléphone, qui sont restés figés
00:31:27 pour ne pas faire bouger l'écran, pour bien filmer le tout.
00:31:30 D'autant plus qu'avec le décalage horaire,
00:31:33 il était minuit en France,
00:31:34 et on avait bien prévenu notre équipe
00:31:36 de bien suivre la diffusion.
00:31:38 -On l'a suivi en direct.
00:31:41 On a regardé l'écran, on s'est retournés,
00:31:43 on a vu Times Square, et là, on s'est dit "Waouh".
00:31:46 -Les journaux locaux
00:31:47 qui sont tout de suite intéressés au sujet,
00:31:51 et puis de là, les journaux un peu plus importants.
00:31:54 Et là, c'est news, on est très honorés
00:31:56 et très contents et très étonnés,
00:31:59 encore une fois, de passer à votre antenne.
00:32:02 -On participe, Némi ?
00:32:04 On fait un clip tous les deux.
00:32:06 -Vous savez quoi vendre ? C'est news.
00:32:08 L'application, c'est news.
00:32:10 -C'est le choc.
00:32:12 -On imagine la fierté qu'elle a.
00:32:14 On verra aussi si ça a une répercussion
00:32:16 sur les réservations.
00:32:17 Merci, Vincent, à tout à l'heure pour votre journal.
00:32:20 On retrouve nos invités pour parler de Mayotte.
00:32:24 On a beaucoup parlé cette semaine
00:32:26 avec la remise en cause du droit du sol
00:32:28 par Gérald Darmanin,
00:32:30 mais on verra aussi que la surpopulation
00:32:33 et peut-être le fait d'une certaine complaisance...
00:32:38 Il y a des ONG qui sont dans l'oeil du cyclone, aujourd'hui.
00:32:41 ...
00:32:44 Nous sommes de retour avec Vincent Flandin.
00:32:47 J'ai un rappel des titres à 14h45.
00:32:49 -La grève des contrôleurs de la SNCF
00:32:51 qui débute ce soir à partir de 20h.
00:32:53 Seul un TGV et un Ouïghou sur deux
00:32:55 devraient circuler ce week-end,
00:32:57 mais dans la direction de la SNCF,
00:32:59 les trains les plus remplis seront priorisés,
00:33:01 notamment ceux qui partent à la montagne.
00:33:04 Au Royaume-Uni, les actes antisémites
00:33:06 ont atteint un niveau record en 2023.
00:33:08 Plus de 4 000 incidents ont été recensés,
00:33:10 soit une hausse de 147 % par rapport à 2022.
00:33:14 Les autorités font le lien avec la guerre
00:33:16 qui oppose Israël au Hamas.
00:33:18 Et puis, enfin, cette fusillade hier à Kansas City,
00:33:21 aux Etats-Unis, qui a fait un mort et 21 blessés,
00:33:25 alors que les fans des Chiefs célébraient la victoire
00:33:28 au Super Bowl, Joe Biden évoque une tragédie.
00:33:30 -Merci, Jean-Vincent.
00:33:32 A tout à l'heure, "Grand Journal", dès 15h.
00:33:34 On est avec nos invités, Vincent Lamorandier,
00:33:37 Edouard Lavollée et Martin Garagnon.
00:33:39 On va partir à Mayotte, où on se rend compte
00:33:41 qu'une partie du problème est l'aide active
00:33:44 d'associations pro-migrants qui poussent
00:33:46 à leurs installations administratives
00:33:48 et qui les guident dans leur quotidien à l'arrivée.
00:33:51 C'est ce que dit notre correspondant sur place,
00:33:54 Jean Becson.
00:33:55 -Le mouvement Force vive accuse les associations
00:33:57 de favoriser l'immigration clandestine,
00:34:00 illégale à Mayotte.
00:34:01 C'est pourquoi les membres de ce mouvement,
00:34:04 les membres de ce collectif, notamment les femmes,
00:34:06 les mamans à Mayotte, qui sont des militantes,
00:34:09 femmes qui veulent plus de sécurité,
00:34:11 se sont rendues la semaine dernière
00:34:13 directement dans le siège de ces associations
00:34:16 pour faire savoir leur colère.
00:34:17 Elles ont même pénétré certains bureaux,
00:34:20 elles ont invectivé les cadres associatifs
00:34:23 de ces organisations
00:34:25 pour vraiment montrer qu'elles étaient excédées
00:34:29 par le fait que leur travail permettait
00:34:32 d'augmenter les flux en provenance
00:34:35 des pays comme les pays de l'Afrique des Grands Lacs
00:34:38 ou de la Somalie.
00:34:39 J'ai pu aller me rendre au camp de migrants
00:34:42 où j'ai rencontré Louis.
00:34:43 Louis avait, en provenance du Congo,
00:34:46 pu bénéficier de l'aide de la solidarité Mayotte,
00:34:49 cette association qui a permis de constituer un dossier.
00:34:52 Donc, dans les faits, oui, ces associations
00:34:55 symbolisent la venue
00:34:58 ou en tout cas l'intégration
00:35:01 de ces personnes immigrées.
00:35:03 Et dans la volée, ce que disent ces femmes mahoraises,
00:35:06 c'est que cette association,
00:35:07 celle qui est citée en particulier,
00:35:09 offre une assistance active,
00:35:11 voire même, en bout de chaîne,
00:35:14 ça encourage à la migration vers Mayotte.
00:35:17 C'est de ça dont elles se plaignent.
00:35:18 Et surtout, on sait aussi que les ONG donnent...
00:35:22 délivrent le discours parfait aux migrants,
00:35:25 que doivent dire les migrants, à la préfecture.
00:35:28 Généralement, ils disent qu'ils sont persécutés,
00:35:30 qu'ils viennent dans leur pays,
00:35:32 la situation était intenable.
00:35:33 Donc, il y a tout un attirail, tout un écosystème
00:35:36 qui permet aux migrants de venir s'installer à Mayotte.
00:35:39 Et on voit que ces ONG qui pensent aider les Mahorais,
00:35:44 finalement, marquent contre leur camp.
00:35:46 Donc, on a une dichotomie
00:35:47 entre la volonté politique des ONG
00:35:50 et la volonté populaire.
00:35:51 Et c'est ça, le nœud du problème, aujourd'hui, à Mayotte.
00:35:53 Maître Delamorandie, je crois que vous ne serez pas d'accord.
00:35:56 Ce n'est pas du tout votre lecture, votre regard
00:35:59 sur cette aide active.
00:36:02 Vous considérez qu'ils les accueillent
00:36:04 pour leur donner des conditions de vie humaines,
00:36:06 mais pour vous, il n'y a pas de lien de cause à effet ?
00:36:11 Alors, ma première réponse,
00:36:13 c'est que les ONG, d'une manière générale,
00:36:16 poursuivent un but humanitaire à Mayotte,
00:36:18 où l'État a juste failli.
00:36:20 Il y a une chute de l'État, ça ne fonctionne pas.
00:36:23 Je vais vous donner quelques exemples.
00:36:25 On sait très bien qu'à Mamoudzou, par exemple,
00:36:27 tous les soirs, il y a entre 5 000 et 10 000 enfants
00:36:29 qui vont se nourrir dans les décharges publiques
00:36:32 pour pouvoir manger.
00:36:33 On sait qu'il y a quelques mois, il y a une crise de l'eau.
00:36:36 Donc, en fait, il n'y a pas d'éducation.
00:36:38 On voit, on est dans une zone
00:36:41 où il y a une véritable crise de l'État.
00:36:42 Il faut bien que certaines ONG apportent une aide humanitaire
00:36:47 aux gens sur place, effectivement, d'urgence.
00:36:50 Parce que sinon, ce serait encore plus catastrophique.
00:36:52 Donc, vous dites, ils se substituent au pouvoir public.
00:36:55 Ils en ont eu pas quelques, quand même.
00:36:56 C'est nécessaire, c'est une aide d'urgence.
00:36:58 Il n'y a pas de débat sur ça.
00:36:59 Par contre, en amont, est-ce que certaines ONG
00:37:02 ont une vision plus politique
00:37:04 et essayent de favoriser les flux migratoires vers Mayotte ?
00:37:07 Ça, il faudrait l'établir,
00:37:11 parce que ça pourrait même faire l'objet
00:37:13 d'une qualification pénale.
00:37:14 Ça peut être inquiétant comme information,
00:37:16 il faut le vérifier.
00:37:17 Mais en amont, ça, ça me semble n'établir pas rien.
00:37:20 Martin Garagnon, effectivement,
00:37:22 on ne peut pas les laisser en complète déshérence,
00:37:24 mais le problème, c'est qu'il y a sans doute un encouragement.
00:37:28 En fait, c'est ça que décrit l'association de ces femmes.
00:37:32 Ce n'est pas l'État qui s'en plaint, pour le coup.
00:37:34 Là, ce sont des résidents, des citoyens.
00:37:37 Donc, ils se rendent bien compte
00:37:39 qu'il y a sans doute un afflux plus important
00:37:42 que ce qu'ils ont pu observer avant.
00:37:44 C'est un petit peu ça, le nœud du problème.
00:37:45 Il y a un tri à faire aussi
00:37:46 entre les différents acteurs associatifs.
00:37:48 On avait déjà eu ce débat-là,
00:37:50 il y a quelques mois, malheureusement,
00:37:51 par rapport à ces associations qui recueillaient en mer,
00:37:55 entre les côtes africaines et l'Europe,
00:37:57 des migrants à la dérive pour leur sauver la vie.
00:38:00 On a constaté qu'il y a, dans certains cas,
00:38:02 des échanges de coordonnées GPS entre des passeurs
00:38:04 qui annoncent qu'ils vont lâcher des migrants en pleine mer
00:38:08 à certains endroits pour que, justement,
00:38:09 les bateaux des associations puissent aller les accueillir.
00:38:12 Donc, là, on est sur une frontière, sur une zone grise,
00:38:14 qui me paraît, effectivement, extrêmement délicate à définir.
00:38:18 À la fois, on ne peut pas les abandonner à leur sort en mer,
00:38:20 et en même temps, il ne faut pas qu'il y ait un petit jeu...
00:38:22 On a ce devoir humanitaire, là.
00:38:23 Si c'était avéré, ce serait susceptible
00:38:25 d'une qualification pénale, justement.
00:38:27 C'est pour ça que je rebondis sur ce propos.
00:38:29 Ces associations pourraient être poursuivies
00:38:30 pour leur lien de complicité avec les passeurs.
00:38:32 Et en même temps, ils assurent le devoir humanitaire,
00:38:35 qui est le leur, dans le cadre de l'objet de leur association, etc.
00:38:38 Donc, là, c'est la première phase.
00:38:39 Et puis, une fois que ces clandestins irréguliers
00:38:42 sont à terre, on a un deuxième volet d'associations
00:38:46 qui accueillent, qui essayent de fournir
00:38:48 des conditions de vie acceptables,
00:38:49 et qui, parfois, font condamner l'État
00:38:52 pour manquement à ses obligations.
00:38:53 Donc, c'est un problème qui est quand même un peu...
00:38:56 Enfin, il faut quand même pouvoir faire aussi la part des choses
00:38:59 entre ces différents acteurs.
00:39:00 Néanmoins, le constat, c'est qu'à Mayotte,
00:39:02 il y a la moitié de la population, plus de la moitié,
00:39:04 qui est en situation illégale,
00:39:06 et que les infrastructures de l'île
00:39:07 ne sont pas faites pour supporter cet afflux massif de populations,
00:39:10 d'où les problèmes d'eau qu'on a connus,
00:39:12 les problèmes de sécurité, etc.
00:39:14 - Vraiment, si on n'a plus trop le temps...
00:39:15 - En un mot, la solution viendra probablement
00:39:18 d'un lien avec tous les pays
00:39:20 qui sont dans le détroit du Mozambique.
00:39:21 - Oui, mais le problème, c'est que l'écommerce est un État voyou
00:39:23 dont le président n'est même pas reconnu par la France...
00:39:25 - Qui détourne le développement.
00:39:26 - ...et l'électricité internationale.
00:39:27 Assoumani a été élu avec des fautes.
00:39:28 - Merci beaucoup à tous les deux de nous avoir rejoints
00:39:30 et dans la volée, va rester avec nous dans les prochaines heures.
00:39:32 Et puis, n'oubliez pas le QR code cnews.fr.
00:39:35 Vous pouvez télécharger l'appli si vous voulez suivre
00:39:37 les débats que vous avez ratés tout à l'heure.
00:39:44 - Nous revoici dans 180 minutes,
00:39:45 info avec Vincent pour Le Journal.
00:39:47 Rebonjour, Vincent. On parle évidemment de la grève
00:39:49 des contrôleurs SNCF qui débutent dès ce soir 20h.
00:39:52 - Seuls un TGV et un WeGo sur deux
00:39:54 devraient circuler ce week-end.
00:39:55 Selon la direction de l'entreprise,
00:39:57 les trains les plus remplis seront priorisés,
00:39:59 et notamment ceux qui partent pour la montagne.
00:40:02 Juliette, ça date, vous êtes avec Jules Bedot
00:40:04 en gare Montparnasse.
00:40:06 Quelle est l'atmosphère parmi les voyageurs
00:40:08 que vous avez rencontrés ?
00:40:12 - Je vous l'annonce, un week-end plutôt difficile
00:40:15 qui s'annonce. Comptez un train sur deux
00:40:17 qui circulera dans les trois prochains jours.
00:40:19 Ce sera encore plus difficile sur certaines liaisons.
00:40:23 Et ce, vous l'avez dit, en plein milieu
00:40:26 des vacances scolaires.
00:40:27 Pour partir en week-end ou pour partir en vacances,
00:40:30 il a fallu s'adapter.
00:40:31 Certains voyageurs ont décidé de voyager dès aujourd'hui,
00:40:34 quitte à partir en avance pour éviter
00:40:37 la pagaille dès demain.
00:40:38 D'autres voyageurs se sont rabattus
00:40:40 sur des trajets en bus.
00:40:42 Des bus ont été pris d'assaut
00:40:43 à l'annonce de cette grève.
00:40:46 La SNCF propose de son côté, en cas d'annulation,
00:40:49 d'échanger ses billets sans aucun frais
00:40:51 ou de rembourser le trajet.
00:40:53 Ou encore, elle propose 50 % de réduction
00:40:56 sur des futurs voyages
00:40:58 grâce à un code qui sera envoyé aux usagers.
00:41:01 - Merci pour toutes ces précisions.
00:41:02 Juliette, ça date, accompagnée de Jules Bedot
00:41:04 pour les images.
00:41:06 On continue de parler de la mobilisation
00:41:08 des agriculteurs avec, aujourd'hui,
00:41:10 Gabriel Attal en service après vente.
00:41:12 - Le Premier ministre était en déplacement
00:41:14 dans une exploitation près de Reims,
00:41:15 alors que les syndicats continuent
00:41:17 de mettre la pression sur le gouvernement.
00:41:19 Les annonces faites en janvier tardent à être mises en oeuvre.
00:41:21 Selon la FNSEA, notamment,
00:41:23 Gabriel Attal en a fait la promotion.
00:41:25 Sur place, Thomas Bonnet avec Solène Bouland.
00:41:27 - Continuer à occuper le terrain,
00:41:29 c'est avec ce mot d'ordre que Gabriel Attal
00:41:30 s'est rendu ce jeudi matin dans la Marne,
00:41:33 dans une ferme d'élevage, plus précisément.
00:41:35 Il a rencontré un certain nombre d'agriculteurs
00:41:37 avec lesquels il a pu échanger.
00:41:40 Des échanges vifs, parfois,
00:41:41 aussi teintés d'une grande émotion
00:41:43 comme lorsque ce couple d'agriculteurs
00:41:45 a fait part au Premier ministre
00:41:47 de ses grandes difficultés à écouter.
00:41:49 - C'est plus possible.
00:41:52 C'est plus possible, on ne peut plus travailler comme ça.
00:41:55 On est la quatrième génération.
00:41:58 Mon papa m'a arrêté le lait parce que c'était plus possible.
00:42:01 Donc, j'ai commencé à me diversifier
00:42:04 en achetant cette vache limousine.
00:42:07 Là, aujourd'hui, on arrive sur un chêtel avec 35 mères.
00:42:10 Aujourd'hui, vous avez 5, 5 bêtes sous le hangar.
00:42:14 Et c'est très dur, c'est très compliqué.
00:42:16 Financièrement, on en est là.
00:42:18 Il faut trouver une solution.
00:42:21 Nous, les petites exploitations,
00:42:23 on craque et on a besoin de vous,
00:42:28 de ce que vous nous entendiez.
00:42:32 On a besoin d'aide.
00:42:34 - Gabriel Attal qui continue de défendre les mesures
00:42:37 qui ont été annoncées par le gouvernement
00:42:39 sur la simplification et sur des millions d'euros d'aide
00:42:43 qui vont être versés.
00:42:44 150 millions d'euros supplémentaires
00:42:46 dans le cadre du plan élevage,
00:42:48 a annoncé le Premier ministre,
00:42:50 qui compte poursuivre le dialogue avec les agriculteurs.
00:42:53 Il reste moins de 10 jours avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.
00:42:57 - On va parler d'une note des renseignements territoriaux
00:43:00 au sujet de la mobilisation agricole.
00:43:02 - On va cela avec vous, Sandra Buisson.
00:43:05 - Les renseignements territoriaux
00:43:07 qui craignent des actions coup de poing
00:43:09 pendant le Salon de l'agriculture.
00:43:11 - Le Salon de l'agriculture, pour les agriculteurs,
00:43:14 c'est une vitrine pour leur activité.
00:43:16 C'est ce que me disait une source sécuritaire.
00:43:19 La plupart d'entre eux ne veulent pas alterner
00:43:22 en y amenant la contestation.
00:43:24 Les responsables syndicaux font planer la menace d'action
00:43:27 pendant le Salon, faisant ainsi de ce rendez-vous
00:43:30 ultra médiatisé, un moyen de pression sur le gouvernement.
00:43:34 La FNSEA n'en fait pas mystère.
00:43:35 Il a dit cette semaine que ce Salon est un moment important
00:43:39 d'échange avec les Français.
00:43:40 Pour qu'il se passe bien,
00:43:42 il faut que les réponses gouvernementales soient au niveau.
00:43:45 Selon nos informations, le renseignement territorial
00:43:48 estime qu'il y a un risque de tension
00:43:50 pendant ce Salon avec des actions coup de poing
00:43:53 de grande visibilité,
00:43:54 c'est-à-dire au moment des visites des hommes politiques,
00:43:58 les agriculteurs qui cherchent des actions symboliques,
00:44:01 qui ont refusé de serrer la main du président
00:44:03 ou de l'accueillir sur un stand.
00:44:05 Ca fait partie de ce que certains ont en tête,
00:44:08 mais rien n'a encore été validé
00:44:10 par les instances syndicales.
00:44:11 Arnaud Rousseau, le chef de la FNSEA, a été clair.
00:44:14 "Si on se moquait de nous", a-t-il dit.
00:44:17 Evidemment que l'accueil du président de la République
00:44:20 le 1er samedi du Salon ne pourrait pas se passer
00:44:23 dans des conditions classiques,
00:44:25 avec en toile de fond de possibles divergences
00:44:27 entre les syndicats sur les modes d'action
00:44:30 et les syndicats sur les modes de réaction.
00:44:32 -Merci, Sandra Buisson.
00:44:34 Une semaine du Salon de l'agriculture,
00:44:36 on se penche sur une profession qui souffre également,
00:44:40 des éleveurs d'agneaux.
00:44:41 Ils souffrent comme beaucoup d'agriculteurs
00:44:44 du prix de vente trop bas.
00:44:45 Ils dénoncent les lobbies anti-viande.
00:44:48 Reportage d'Antoine Estève.
00:44:49 -Magali Chevalier est fier de nous montrer ses futures mamans,
00:44:53 des jeunes brebis qui donneront naissance à des agneaux.
00:44:56 Ici, la crise agricole se vite au quotidien,
00:44:59 avec la démontation des matières premières
00:45:02 et des coûts de production.
00:45:03 L'élevage subit aussi la baisse régulière
00:45:06 de la consommation de viande.
00:45:08 -C'est la rupture entre le monde rural et le monde urbain
00:45:11 qui fait qu'aujourd'hui, on compare souvent les animaux
00:45:14 à l'être humain et du coup, manger...
00:45:17 Si on pouvait manger de la viande sans tuer les animaux,
00:45:20 ça se passerait différemment.
00:45:22 Mais c'est pas comme ça que ça se passe dans la vraie vie.
00:45:25 -Cette éleveuse d'agneaux en la Belle-Rouge
00:45:28 est soutenue par les écologistes les plus radicaux.
00:45:31 -On fait attention au bien-être animal, à l'environnement,
00:45:34 on n'abuse pas sur les antibiotiques.
00:45:36 Je ne comprends pas ces gens qui montrent du doigt l'élevage
00:45:40 mais qui prennent de fausses images et qui viennent les coller
00:45:43 à la France alors que les images qu'ils montrent,
00:45:46 c'est pas du tout ce qui est produit en France.
00:45:49 -La filière ovine souffre aussi de la mainmise
00:45:52 de la grande distribution sur ce marché.
00:45:54 Les intermédiaires font les plus gros bénéfices.
00:45:57 Elle est ferme et se retrouve à plus de 30 euros le kilo
00:46:00 sur les étages.
00:46:01 -Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:46:04 On passe au sport.
00:46:05 -J'allais juste rectifier,
00:46:07 reportage en Dordogne, pas en Gironde.
00:46:09 -Oui, c'est vrai. C'est pas la même chose.
00:46:12 -Les sports, c'est la Ligue Europa ce soir.
00:46:14 Les 100 éors qui se déplacent à Fribourg à 21h.
00:46:17 Nelly, vous m'avez dit que vous étiez un collab.
00:46:20 Il s'agit... -C'est l'Anse.
00:46:21 -De l'Anse. C'était pas très compliqué.
00:46:24 -Et le stade ? -Voilà.
00:46:27 -Séville, Eindhoven, Arsenal,
00:46:29 le retour sur les bancs européens a été studieux
00:46:32 pour le RC Lens fin pré contre Fribourg.
00:46:34 -J'espère qu'on a appris.
00:46:37 -C'est un groupe qui a progressé,
00:46:39 qui a pris de l'expérience dans les moments difficiles
00:46:42 en vivant de belles émotions.
00:46:44 -L'apprentissage fut complet.
00:46:46 Au moins, d'abord élève précoce contre Arsenal
00:46:48 pour son retour à Bollard,
00:46:50 puis largué en Angleterre.
00:46:52 -Il y a surtout Martino de Guerde
00:46:54 pour un coup de glace
00:46:55 avant la mi-temps.
00:46:57 5-0.
00:46:59 -Le racing a tout connu, les félicitations et les critiques.
00:47:02 -J'ai en mémoire les derniers matchs face à Séville,
00:47:06 quand on a vu le stade exploser.
00:47:09 -Avec les barrages de Ligue Europa en guise de rattrapage,
00:47:13 récompense arrachée et méritée pour une bande d'inexpérimentés,
00:47:16 guidée par des jeunes et un capitaine affirmé.
00:47:19 -C'est un rôle que j'affectionne, que j'aime bien,
00:47:22 pour pouvoir tirer le maximum de l'équipe.
00:47:24 J'ai discuté de monde de choses,
00:47:26 j'essaie de voir par quoi ça passe pour remporter des matchs.
00:47:29 -Dernière consigne avant d'y aller.
00:47:31 -Demain, j'espère qu'on mettra tout ce qu'on a appris sur le terrain.
00:47:35 -Une préparation Ligue des champions
00:47:37 pour un examen Ligue Europa,
00:47:39 Lance a mis toutes les chances de son côté
00:47:42 avant son premier match éliminatoire depuis 2007.
00:47:44 -Merci, Vincent. On se retrouve tout à l'heure.
00:47:47 -Marseille-Rennes qui joue ce soir.
00:47:49 -Vous allez m'en trouver une autre ? Un quiz ?
00:47:52 -Non, ça va. Demain.
00:47:54 -Droit au but. -Oui.
00:47:55 -Bravo. -C'est bien.
00:47:56 Et à jamais les premiers. Merci, à toute l'honneur.
00:47:59 Musique de tension
00:48:01 ...
00:48:06 -Nous voici de retour pour le débat 180 minutes info,
00:48:09 avec autour de la table Edouard Lavollée,
00:48:11 qui est resté pour Valeurs actuelles.
00:48:13 Bonjour à ceux qui nous rejoignent.
00:48:15 Sébastien Rome, député LFI de l'Hérault.
00:48:18 -Bonjour. -Merci d'être là.
00:48:19 Rémi, pardon, Robert Rott, député Renaissance de Saône-et-Loire.
00:48:23 Karim Zaribi est à vos côtés.
00:48:25 Bonjour, Judith Vintraud.
00:48:27 Vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:48:29 J'oublie personne.
00:48:30 Quand vous êtes nombreux, comme ça, parfois, ça peut nous échapper.
00:48:34 J'aimerais qu'on parle de la mobilisation des contrôleurs SNCF
00:48:38 qui se mettent en grève.
00:48:39 Le week-end commence dès ce soir.
00:48:41 Premier débrayage attendu pour 20h.
00:48:44 Ce qui pousse évidemment les usagers
00:48:46 et ceux qui partent en vacances de février
00:48:50 à s'adapter, à trouver des solutions.
00:48:53 Écoutons ces avis recueillis du côté de la gare Montparnasse.
00:48:57 Un train prévue demain à 14h.
00:48:59 Hier, j'ai reçu un message qui disait qu'il était annulé.
00:49:02 C'était pour Bayonne.
00:49:03 J'ai trouvé un trajet plus long, plus compliqué,
00:49:06 parce que je mets 7h30 au lieu de 4h, normalement.
00:49:10 Il n'y avait pas de train ni demain.
00:49:12 Je voulais partir demain, il n'y avait pas de train demain,
00:49:15 ni samedi, ni dimanche.
00:49:16 Lundi, apparemment, c'était encore assez compliqué.
00:49:19 Elle m'a dit qu'il n'y avait qu'un train.
00:49:22 Dans une heure et demie, j'ai dû repartir
00:49:24 chez la personne sur qui j'étais,
00:49:26 fermer la valise et partir.
00:49:28 Et là, je viens d'arriver à Montparnasse.
00:49:30 -Judith, on sent quand même, à travers ces témoignages,
00:49:33 que les gens se plient de bonne grâce
00:49:36 aux conditions qui ne sont pas toujours faciles.
00:49:39 Quand on voit aussi le sondage qui est paru hier,
00:49:42 vous savez, sur l'opportunité d'interdire ou pas
00:49:45 pendant les vacances, les grèves,
00:49:48 comme ça se fait en Italie ou dans d'autres pays européens,
00:49:52 les avis ne sont pas si tranchés que ça.
00:49:54 Une petite majorité dit oui, mais 48 %, qui...
00:49:57 Le droit de grève, en France,
00:49:59 est sacro-saint et très préservé.
00:50:01 -Oui, mais j'ai toujours remarqué un décalage
00:50:03 entre le résultat des sondages
00:50:05 et ce que disaient les gens sur le terrain.
00:50:08 Sur le terrain, on sent beaucoup plus d'énervement,
00:50:11 et en l'occurrence, et pour cause,
00:50:13 quand on regarde les données du problème,
00:50:16 les agents de la SNCF, toutes catégories confondues,
00:50:20 ont quand même été augmentées de 17 à 21 % depuis 2020.
00:50:25 Les prix des billets ont augmenté de 8 %
00:50:29 ces deux dernières années.
00:50:31 Les agents de la SNCF se plaignent notamment
00:50:34 de la pénibilité de leur travail.
00:50:36 Il y a eu un rapport parlementaire récent du Sénat
00:50:40 qui montre qu'être soignant, c'est très pénible,
00:50:44 infirmier, c'est très pénible.
00:50:46 D'ailleurs, vous avez un taux de démission dans ces professions
00:50:50 qui avoisine les 10 %.
00:50:52 Chez les agents SNCF, c'est moins de 1 %.
00:50:55 Donc vraiment, il y a des raisons de s'énerver,
00:50:59 mais les Français sont très résilients.
00:51:01 -Justement, puisqu'on se penche sur la légitimité de cette grève,
00:51:06 ce mouvement est-il justifié ?
00:51:08 Christophe Fannichet, qui préside la branche SNCF Voyageurs,
00:51:13 nous dit qu'on a déjà répondu favorablement à toutes leurs demandes.
00:51:17 -La grève d'aujourd'hui, pour moi,
00:51:19 est incompréhensible, parce que, vous le rappelez,
00:51:22 en décembre 2022, il y avait déjà eu une grève
00:51:25 avec des chefs de bord.
00:51:26 On avait réuni les quatre organisations syndicales,
00:51:29 on avait pris des engagements, et aujourd'hui, ils sont tenus.
00:51:33 -Donc elle n'est pas légitime ?
00:51:34 -Non, je dirais que cette grève est incompréhensible
00:51:38 et surtout incomprise des Français.
00:51:40 -Même si c'est pas des nantis, il n'y a pas question de dire ça.
00:51:43 Est-ce que c'est pas compliqué chaque année
00:51:46 de revenir avec de nouvelles demandes ?
00:51:48 -Non, je crois que ce qu'il nous a dit, là, est faux.
00:51:51 Il y avait effectivement un accord en 2022,
00:51:53 et l'accord n'a pas été respecté.
00:51:55 Il y a de nombreux points qui n'ont pas été respectés.
00:51:58 Et quand la direction ne respecte pas son accord,
00:52:01 on n'est pas en Amérique, on n'est pas au Japon,
00:52:04 on va pas mettre un brassard autour du bras,
00:52:06 on fait grève.
00:52:07 Parce que la réalité, c'est que ces agents-là,
00:52:11 ils gagnent à peu près 2 000 euros par mois,
00:52:13 mais avec le panier qui a augmenté de 13 %,
00:52:17 avec des factures d'électricité qui sont passées de 1 600 à 2 900 euros,
00:52:21 tout augmente dans la vie.
00:52:23 -Vous prenez en compte les primes dans le salaire ou pas ?
00:52:26 Ou c'est juste le salaire ?
00:52:28 -La question, c'est d'abord la question du salaire de base.
00:52:31 Celui-là, il a augmenté que de 4 %.
00:52:33 -Donc il y a quand même des primes sorties.
00:52:36 -Oui, il y a des primes, mais elles sont pas pour tout le monde,
00:52:39 elles sont selon certaines conditions.
00:52:41 -Quelle profession a été augmentée entre 17 et 29 % ?
00:52:44 -C'est bien ça, le problème.
00:52:46 C'est effectivement que la SNCF,
00:52:48 c'est un des derniers bastions en France
00:52:51 où il y a des travailleurs organisés.
00:52:53 Et là où il y a des travailleurs organisés,
00:52:55 les salaires peuvent augmenter un peu mieux.
00:52:58 -Vous disiez de vous servir d'exemple aux autres ?
00:53:01 -Oui, bien sûr.
00:53:02 Bien sûr. Il n'y a pas suffisamment de grèves en France.
00:53:05 -Je m'attendais pas à autre chose de votre part.
00:53:08 -Mais si les travailleurs étaient organisés plus largement,
00:53:12 croyez-moi qu'on n'aurait pas une France
00:53:15 qui soit smicartisée.
00:53:16 C'est ça, aujourd'hui, la réalité.
00:53:18 -Vous êtes pas là pour faire l'avocat de la SNCF,
00:53:21 mais il vous dit en substance, votre collègue député,
00:53:24 la direction ment à propos du respect de ses engagements.
00:53:27 -Non, la vérité dans cette affaire, c'est que, un,
00:53:30 le droit de grève est un droit reconnu,
00:53:33 et donc, effectivement, sur le plan strictement légal,
00:53:36 il y a tout à fait la possibilité de faire grève.
00:53:39 Ensuite, il y a la question du fondement de la grève.
00:53:42 C'est là où je rejoins ce qui a été dit par la SNCF.
00:53:45 C'est assez incompréhensible.
00:53:46 Il y a eu déjà un certain nombre d'acquis et d'avancées de faits,
00:53:51 mais surtout parce que le dialogue n'est pas rompu.
00:53:54 Donc, s'il y avait un dialogue rompu,
00:53:57 je vous dirais, il peut être normal...
00:53:59 -C'est l'accord qui est rompu.
00:54:01 -Il y a l'idée qu'on fait la grève comme préalable à toute négociation.
00:54:05 Alors que le dialogue n'est pas rompu,
00:54:07 on décide tout à coup de faire grève,
00:54:10 et attention, de le faire au moment
00:54:12 où ça embête profondément les usagers.
00:54:15 Je crois que tout ce qui est excessif
00:54:17 dessert la cause, au fond, de ceux qui le portent.
00:54:20 Voilà mon point de vue.
00:54:21 Je pense que cette grève est déplacée
00:54:24 parce qu'il n'y a pas de rupture de dialogue,
00:54:27 les instances continuent à travailler.
00:54:29 On peut faire le point, à un moment, sur un accord
00:54:32 et essayer de voir comment les choses
00:54:34 peuvent se mettre en place correctement
00:54:37 sans forcément arriver à une situation
00:54:39 qui va vraiment embêter les usagers.
00:54:41 -Il y a un rupture de dialogue ?
00:54:43 -Quand un accord est signé,
00:54:45 qu'il y avait un engagement à avoir deux contrôleurs par train
00:54:48 et être à 100 % aujourd'hui,
00:54:51 et qu'on est que à 87 %,
00:54:52 l'accord n'est pas respecté.
00:54:54 -C'est merveilleux.
00:54:56 -Bien sûr, mais ça pose un problème dans les retards,
00:54:59 parce qu'il y a des trains qui ne peuvent pas être mis à temps,
00:55:03 parce qu'on ne respecte pas.
00:55:04 On a supprimé 2 000 de ces postes ces dernières années.
00:55:08 -Il y a quand même des contrôleurs dans tous les trains.
00:55:11 -C'est bien le problème.
00:55:13 La direction n'a pas respecté les engagements.
00:55:16 Il y a ce retour, comme pour les agriculteurs.
00:55:19 Il y a des engagements du gouvernement,
00:55:21 on ne les voit pas arriver,
00:55:23 et bien, on retourne dans la rue.
00:55:25 -Carré Boussaribli, selon vous,
00:55:26 fondez-vous ou infondez-vous ce mouvement ?
00:55:29 -Je suis issu d'une famille de cheminots.
00:55:32 -C'est compliqué de répondre ?
00:55:33 -Non, au contraire.
00:55:35 Je suis à l'aise de répondre,
00:55:36 car il y a beaucoup de contrevérités
00:55:39 sur ce que sont les cheminots aujourd'hui.
00:55:41 Pas les cheminoyers, les cheminots aujourd'hui.
00:55:44 J'entends parfois des inepties,
00:55:46 des poncifs qui reviennent à 2024,
00:55:48 qui n'ont plus lieu à être.
00:55:49 On me parle de salariés protégés.
00:55:51 J'ai entendu ça sur pas mal de plateaux.
00:55:54 Il n'y a plus de statut de cheminot.
00:55:56 -Ceux qui ont été embauchés avant la réforme des retraites.
00:56:00 -Je vais énumérer quelques éléments.
00:56:02 -Vous avez des soins.
00:56:03 -Donnez-nous des ordres principes.
00:56:05 -On fera réagir également.
00:56:07 -C'est pas mal, peut-être.
00:56:09 Il y a eu une réforme du statut.
00:56:11 Ils ne sont plus au statut.
00:56:13 Il y a eu une transformation juridique
00:56:15 de ce qu'était la SNCF.
00:56:16 C'était un établissement économique et industriel.
00:56:19 C'est devenu une société anonyme.
00:56:21 Le départ à la retraite des contrôleurs,
00:56:24 c'était 55 ans.
00:56:25 J'ai un ami d'enfance qui est contrôleur.
00:56:27 Il va partir à 64 ans.
00:56:29 Il a signé son contrat.
00:56:30 C'était 55 ans. Il va partir à 64 ans.
00:56:33 Que demandent les contrôleurs, là,
00:56:35 qui n'ont pas été respectés depuis un an ?
00:56:37 Prendre en compte la pénibilité pour les fins de carrière
00:56:41 et aménager les fins de carrière sur le plan des ressources humaines.
00:56:45 Ces deux dispositions avaient été actées
00:56:47 dans l'accord de décembre 2022,
00:56:49 dans une programmation qui devait être effective
00:56:52 durant le courant de l'année 2023.
00:56:55 -On est en 2024 et ils disent...
00:56:57 -Oui, les contrôleurs ont raison.
00:56:59 Le CNCF voyage, mais sur ces deux aspects,
00:57:01 aucun progrès n'a été fait.
00:57:03 Sur un contrôleur qui touche 2000 euros net de salaire de base,
00:57:07 oui, il y a des primes,
00:57:09 mais ces primes sont inhérentes à quoi ?
00:57:11 10 découchés par mois dehors.
00:57:13 C'est des primes de déplacement.
00:57:15 Le problème, aujourd'hui,
00:57:16 c'est que ces salariés, qui sont des roulants,
00:57:19 comme les mécanos,
00:57:20 qui conduisent les trains,
00:57:22 ils partent, ils couchent 10 fois par mois dehors.
00:57:25 Ils sont considérés comme des administratifs.
00:57:28 Ils demandent que les primes soient intégrées
00:57:30 dans le calcul de la retraite.
00:57:32 On vous fait partir 9 ans plus tard
00:57:34 à partir du contrat que vous avez créé.
00:57:37 On ne prend pas en compte les primes dans notre salaire
00:57:40 concernant le calcul de la retraite.
00:57:42 Un contrôleur, et j'en termine par là,
00:57:45 je connais le métier, je l'ai fait quelques années,
00:57:48 lorsque j'ai débuté ma vie professionnelle.
00:57:50 Vous avez 500 voyageurs dans une rame de TGV.
00:57:53 Avant, vous aviez un chef de gare.
00:57:55 On fait tout de manière digitale.
00:57:57 Le contrôleur assure la sécurité des circulations.
00:58:00 - Non, il y a des policiers. - Non, pas dans le train.
00:58:03 Il assure la sécurité des circulations.
00:58:05 - Je n'en ai jamais vu. - Non, il n'y a pas de policiers.
00:58:09 Les posses qui sont faux.
00:58:10 Je connais le métier par coeur.
00:58:12 Arrêtez de dire des inepties.
00:58:14 - Demandez à un policier qui vient sur ce plateau.
00:58:17 - Mais c'est faux.
00:58:18 Dans les TGV, il n'y a pas de policiers.
00:58:21 - Quand il y a des interventions...
00:58:23 - Pour ceux qui nous regardent...
00:58:25 - Vous pouvez dire un truc pareil.
00:58:27 - On va laisser aussi Edouard Lavolet s'exprimer.
00:58:30 J'aimerais comprendre quel est l'aspect...
00:58:32 Je me fais la candide du plateau.
00:58:35 Quand on parle d'un contrôleur,
00:58:37 c'est le fait de découcher et de dormir loin de chez soi ?
00:58:40 - Non. - Il y a des taffes...
00:58:42 - Les agents aériens font la même chose.
00:58:44 - Je lui ai dit de parler du métier difficile de soignante.
00:58:48 C'est vrai, on relate les éléments de pénibilité.
00:58:50 Quand vous avez 500 voyageurs,
00:58:53 vous vous réalisez au pays des merveilles.
00:58:55 - Je n'ai jamais dit ça.
00:58:56 - La pénibilité, elle est dans le fait
00:58:59 que tous les jours, les contrôleurs rencontrent
00:59:01 des gens incalcitrants, qui sont agressifs,
00:59:04 il faut traiter les sujets.
00:59:06 Vous êtes l'interface de la SNCF, vous préservez les recettes.
00:59:09 - Edouard Lavolet, vous avez excédé votre temps de parole.
00:59:13 - Oui, mais en tout cas, ce qui est intéressant...
00:59:16 - Il a des arguments.
00:59:17 - Je ne suis pas là pour juger de la pénibilité ou non
00:59:20 du métier de contrôleur SNCF, je n'ai jamais exercé ce métier.
00:59:24 Ce qui est intéressant, c'est l'attachement des Français
00:59:27 aux droits de grève.
00:59:28 On a l'impression, pour utiliser un vocabulaire châtier,
00:59:32 que ça emmerde les Français,
00:59:34 mais c'est aussi le principe d'une grève,
00:59:36 d'être au moment où ils vont se faire le plus longtemps.
00:59:39 C'est fait pour arriver pendant les vacances.
00:59:42 Aujourd'hui, on voit...
00:59:44 - En ce moment, l'Italie.
00:59:45 - Oui, mais l'Italie est moins attachée aux droits de grève
00:59:49 qu'à un lien viscéral avec la grève inscrite dans la Constitution.
00:59:52 On sait que toutes nos conquêtes sociales passent par la grève,
00:59:56 que ce soit le SMIC, le RMI à l'époque.
00:59:59 Je pense qu'il y a un attachement à ce droit-là
01:00:02 qui est visible même quand ça arrive pendant les vacances scolaires.
01:00:06 Ce sondage est bien éclairant.
01:00:08 - Il n'y a aucune grève ?
01:00:10 - Le SMIC, beaucoup de conquêtes sociales...
01:00:12 - Vous pensez qu'un cheminot fait grève pour le plaisir ?
01:00:16 - Mais attendez, à la fin du mois, c'est autant d'argent en moins.
01:00:20 C'est pas pas plaisir qu'il faut mettre à l'échelle.
01:00:23 - Il y a des caisses de grève. - Des caisses de grève ?
01:00:26 Nelly, s'il vous plaît, il y a des choses qui m'entendent.
01:00:29 - Ça n'existe plus depuis 20 ans.
01:00:31 - Il faut pouvoir sortir de l'argent.
01:00:33 - Il n'y a pas de caisses de grève.
01:00:35 - Pardon ?
01:00:37 - Il faut avoir un surplus de salaire.
01:00:39 - Depuis 20 ans, ça n'existe plus.
01:00:42 La dernière fois que ça a existé, c'est 1995.
01:00:46 - On va vérifier ça. - De quoi vous parlez ?
01:00:48 - On a tous entendu parler de caisses de grève.
01:00:51 - Oui, et nous, à la France Insoumise,
01:00:53 on avait fait mieux.
01:00:54 - Mais les concentraires sur la CGT en l'eau...
01:00:57 - On avait plus d'un million d'euros.
01:00:59 - Mais les cheminots qui font grève sont pénalisés à la fin du mois.
01:01:03 - Vous dites pas que ça n'existe pas.
01:01:05 - Ça peut exister, mais là, ça n'existe pas.
01:01:09 - Ça peut amoindrir aussi la difficulté qu'il y a pour se mobiliser.
01:01:13 - Les employés, les salariés qui arrivent à sortir de l'argent
01:01:16 pour faire une caisse de grève, c'est extrêmement rare.
01:01:19 - Rémi Robérod qui a patiemment attendu son tour.
01:01:22 En tout cas, la direction, si vraiment elle a menti,
01:01:25 la direction SNCF Voyageurs, va falloir qu'elle s'en explique.
01:01:28 Il a des arguments, Karim, pour nous expliquer
01:01:31 que le coup de scelle n'a pas été honoré.
01:01:33 - Elle a communiqué. - Ils ont pas honoré ça.
01:01:36 - Je me réjouis pas qu'il n'y ait pas cette grève dans le pays.
01:01:40 La grève, ça veut dire que quelque part, le dialogue est rompu
01:01:43 et qu'on ne peut pas faire autrement que de procéder à une grève.
01:01:47 Je reconnais tout à fait le droit de grève.
01:01:49 Donc, moi, ce que je remarque ici,
01:01:52 c'est qu'il n'y a pas de rupture, justement, du dialogue.
01:01:55 C'est ça qui est étonnant.
01:01:56 Alors qu'il y a un retard dans un accord, etc.,
01:01:59 il faut quand même se dire les choses.
01:02:01 Tous autour de cette table,
01:02:03 nous savons qu'à certains moments, dans tous les secteurs,
01:02:06 il peut y avoir un certain nombre de retards,
01:02:09 on passe de tel ou tel point, etc.
01:02:10 Cela dit, 87 %, j'ai dit que c'était 85,
01:02:13 87 % d'un accord qui se met en place sous un an...
01:02:17 - On est contre l'heure. - On est quand même plutôt pas mal.
01:02:21 Bon, mais il n'y a pas de rupture de dialogue
01:02:23 et tout à coup arrivent les vacances scolaires,
01:02:26 et je le comprends, vous avez raison de dire
01:02:29 que c'est un moment où, effectivement,
01:02:31 ça gêne énormément les usagers.
01:02:33 Et là, je trouve, je le dis,
01:02:36 que c'est un geste excessif
01:02:39 en rapport avec le fait que le dialogue continue.
01:02:42 Je crois pas qu'à la tête de la SNCF,
01:02:44 on ait des gens butés, qui ne veulent pas dialoguer
01:02:47 et qui ne sont pas en proximité avec leur personnel.
01:02:50 - Ils ne sont pas entendus. - Je dis simplement...
01:02:53 - Vos avis sont d'accord. - La preuve, ils sont entendus
01:02:56 et les choses progressent.
01:02:58 Je souhaite que ce dialogue continue
01:03:00 et qu'on ne prenne pas en otage, quand même, à un moment,
01:03:03 à un moment de l'année...
01:03:04 - C'est sérieux, là. - C'est sérieux, la prise d'otage.
01:03:07 Je donne les choses telles que je le dis.
01:03:09 Voilà, ça me permet de rappeler les choses.
01:03:12 Je dis simplement que l'on ne prenne pas en otage des usagers
01:03:16 lorsqu'ils sont, j'allais dire, en situation
01:03:19 de ne pas pouvoir trouver de solution alternative.
01:03:21 Qu'est-ce qui se passe si la même chose se produit
01:03:24 au moment des Jeux olympiques ?
01:03:26 Est-ce que ça serait préjudiciable aussi ?
01:03:28 Est-ce que vous prenez en compte aussi
01:03:30 tous les secteurs d'activité que compte la France
01:03:33 à l'occasion de l'accueil d'un tel événement ?
01:03:35 - Quand on accueille les Jeux olympiques,
01:03:37 on fait en sorte que les Français se retrouvent
01:03:40 dans de bonnes conditions pour accueillir les Jeux olympiques.
01:03:43 Par exemple, on a eu les bouquinistes
01:03:45 qui ont manifesté assez largement.
01:03:47 Ils ont dit qu'on était en train de nous faire un mauvais sort.
01:03:50 Ils ont aussi manifesté.
01:03:52 Si on traite mal les Français,
01:03:54 forcément, quand on a une exposition internationale,
01:03:57 ça va se voir.
01:03:58 On ne peut pas cacher la misère telle qu'elle est en France.
01:04:02 Et quand on dit 87 %, c'est quand même pas si mal, etc.,
01:04:05 ça veut dire qu'il y a beaucoup de contrôleurs
01:04:08 qui se retrouvent seuls dans les TGV
01:04:12 et qu'au final, ils se retrouvent en insécurité.
01:04:16 - 13 %. - Donc ça, ce n'est pas acceptable.
01:04:18 - Votre voix s'est fait moins entendre que d'autres.
01:04:22 Je vous laisse les vers et moi.
01:04:24 - Oui, j'essaye de concentrer.
01:04:26 Tout le monde est d'accord
01:04:27 pour que les gens soient mieux payés en France.
01:04:30 Absolument tout le monde, y compris moi.
01:04:32 Dire que pour y arriver, il suffit d'augmenter les salaires
01:04:37 et pour augmenter les salaires, de faire grève,
01:04:40 c'est méconnaître complètement l'énorme retard
01:04:44 que prend la France sur ses concurrents européens
01:04:47 en matière de productivité.
01:04:50 - Plus 54 % du SMIC.
01:04:52 - Vous avez peut-être remarqué que j'avais peu parlé.
01:04:55 - C'est vrai.
01:04:56 - Bruno Le Maire s'apprête à annoncer la révision
01:04:59 pour la baisse de la prévision de croissance,
01:05:02 qui était à 1,4, qui va être, grosso modo, à 0,9.
01:05:06 Pourquoi ? Parce que, précisément,
01:05:08 la France accumule des retards en matière de productivité
01:05:12 et parce que, pour augmenter les salaires,
01:05:15 la bonne façon de procéder, c'est de baisser les dépenses publiques.
01:05:20 - Je propose de reprendre cet excellent débat
01:05:23 juste après un rappel des tips, il est 15h31.
01:05:25 Avec vous, Vincent.
01:05:26 - Vous en parliez à l'instant.
01:05:28 - Le mouvement de colère à la SNCF,
01:05:30 qui débute à 20h.
01:05:31 Le Sénat s'attaque aux droits de grève sur certaines périodes.
01:05:35 Gérard Larcher s'est dit ouvert à la discussion
01:05:38 pour encadrer les mouvements sociaux.
01:05:40 La grève doit être l'arme ultime.
01:05:42 Elle est devenue un instrument de la négociation.
01:05:45 L'actualité à l'étranger, avec Israël,
01:05:47 qui a mené une opération terrestre à Rafa.
01:05:50 La ville est surpeuplée.
01:05:51 Dernier refuge pour 1,5 million de civils palestiniens.
01:05:55 Les avertissements de la communauté
01:05:57 sont en train de se déployer.
01:05:59 La France, l'ONU, les Etats-Unis ou le Canada.
01:06:01 L'armée ukrainienne impactée sur le champ de bataille
01:06:04 par le blocage d'une aide de promis par les Etats-Unis.
01:06:07 Le secrétaire général de l'OTAN,
01:06:10 les élus républicains au Congrès, bloquent depuis des mois
01:06:13 une aide de 95 milliards de dollars à destination de l'Ukraine.
01:06:16 - Merci, Vincent.
01:06:18 A tout à l'heure, un nouveau rendez-vous
01:06:20 d'ici 15 minutes.
01:06:21 Sébastien Romonti sur la productivité.
01:06:24 Vous n'étiez pas d'accord avec le constat de Judith.
01:06:27 - On a un exemple. En Espagne, en cinq ans,
01:06:30 le gouvernement, avec Soumar, avec mon ami Yolanda Diaz,
01:06:34 a augmenté le SMIC de plus de 50 %, à peu près 50 %,
01:06:38 et bien, en même temps... - En partant d'où ?
01:06:41 - En même temps, mais c'est par rapport au niveau de vie local.
01:06:44 Et en même temps, on a une croissance
01:06:47 bien supérieure à la France
01:06:48 et on a une inflation qui est contenue.
01:06:51 Et je dois dire que dans l'ensemble
01:06:53 des politiques publiques qui sont menées,
01:06:56 il y a eu un décrochage par rapport au prix d'électricité de l'Europe.
01:07:00 - Le coût du travail est de...
01:07:02 - Un ensemble de politiques... - Le coût du travail
01:07:05 est entre 2 à 3 fois moindre en Espagne.
01:07:08 - Mais la consommation, enfin, le prix d'achat
01:07:11 est 2 ou 3 fois moins.
01:07:12 - Monsieur le député, pour faire un peu d'équilibre...
01:07:15 - On va terminer avec Kerem.
01:07:17 - Rappelez-nous de Mélenchon qui nous disait
01:07:19 que c'était remarquable, Portugal,
01:07:21 alors que le SMIC est à 700 euros par mois.
01:07:23 Il faut quand même... - La consommation n'est pas...
01:07:27 - ...pris qu'à la France. - Il faut voir le niveau de vie.
01:07:29 - On est sur des rations 2 fois moins.
01:07:31 - Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
01:07:34 Et c'est vrai que...
01:07:36 On parlait tout à l'heure de la question du pouvoir d'achat.
01:07:39 C'est vrai que c'est une question aujourd'hui majeure
01:07:43 pour beaucoup de Français.
01:07:44 Et c'est ça, la difficulté.
01:07:46 Face à l'inflation,
01:07:47 si nous généralisions aujourd'hui
01:07:51 une augmentation massive des salaires,
01:07:54 on repartirait dans ce qui a fait la joie de la France
01:07:58 dans les années 70 et 80,
01:08:00 la fameuse spirale prix-salaire,
01:08:02 où on générerait de l'inflation à longueur de temps,
01:08:07 et ça finissait par être véritablement,
01:08:09 pour les Français, un problème majeur.
01:08:12 Je ne parle même pas des conséquences
01:08:14 sur les exportations françaises ou sur nos importations.
01:08:18 Donc il faut quand même être responsable
01:08:20 dans la situation aujourd'hui,
01:08:22 c'est-à-dire à la fois voir progresser les rémunérations,
01:08:25 mais là, on l'a dit,
01:08:27 les rémunérations ont quand même
01:08:28 significativement progressé,
01:08:31 et tant mieux pour les cheminots.
01:08:33 Donc on ne peut pas non plus,
01:08:35 alors que les rémunérations sont plutôt revues à la hausse
01:08:38 de manière significative,
01:08:40 dans beaucoup d'ailleurs de professions,
01:08:42 on ne peut pas non plus aller, j'allais dire,
01:08:45 sur un discours parfaitement d'humain.
01:08:47 Je vous laisse la parole, carrément,
01:08:50 d'un auditeur qui appelait l'autre jour
01:08:52 sur l'antenne de Pascal Prot au repas,
01:08:54 et qui lui disait à qui il demande,
01:08:57 je crois qu'il a 23 ou 24 ans,
01:08:58 à qui il demande les contrôleurs.
01:09:00 Combien il gagne ?
01:09:01 - 38 000 euros. - 38 000 euros.
01:09:03 Dont 24 000, je crois, qui sont calculés pour la retraite.
01:09:07 - Brut. - Oui, mais il a 24 ans.
01:09:08 - Brut, prime comprise. - 24 ans et 2 ans de formation.
01:09:11 - Le brut, c'est pas ce qu'on met dans la poche.
01:09:14 - C'est pas mal, quand même.
01:09:15 Beaucoup de jeunes de 24 ans
01:09:17 qui ont des problèmes de santé, qui ont des problèmes de vie,
01:09:20 qui ont des problèmes de santé, qui ont des problèmes de vie,
01:09:24 qui ont des problèmes de vie, qui ont des problèmes de vie.
01:09:27 - C'est pas pour dire... - C'est quoi, notre projet ?
01:09:29 Est-ce que c'est de tirer les Français dans une situation
01:09:32 de désespérance totale, comme le sont nos agriculteurs,
01:09:35 ou est-ce que c'est le niveau de vie de classe moyenne,
01:09:38 qui ressent un déclassement violent, en raison de l'augmentation
01:09:41 des dépenses contraintes ? C'est quoi, notre projet ?
01:09:44 C'est du sang et des larmes ? C'est d'expliquer que les Français
01:09:47 ont 20 milliards d'euros chaque année à la SNCF
01:09:50 pour combler les trous ? - Arrêtez de parler de SNCF
01:09:52 et de combler les trous. - Arrêtez de parler d'argent.
01:09:55 - Je veux pas être méchant avec vous,
01:09:57 mais si vous voulez, on en parle. - 20 milliards.
01:09:59 - Quand je dis que je veux pas être méchant avec vous,
01:10:02 c'est que Judith dit des inepties depuis tout à l'heure.
01:10:05 - 20 milliards d'euros chaque année.
01:10:07 Regardez le bleu budgétaire. - Je vais vous dire,
01:10:10 il y en a qui vont sortir les calculs.
01:10:12 - Vous pouvez essayer de comprendre qu'il y a 4 sociétés anonymes
01:10:16 qui gèrent les TGV, qui ne perçoivent aucun euro de l'Etat,
01:10:18 et qui font des recettes mirobolantes.
01:10:21 Mais excusez-moi, de quoi parle-t-on ?
01:10:23 - La grève des contrôleurs ne concerne que les TGV ?
01:10:26 - Bien sûr que la grève des contrôleurs,
01:10:28 aujourd'hui, majoritairement... - Absolument pas.
01:10:31 - Non, mais, Judith... - Il y a d'autres raisons
01:10:33 qui sont reçues. - J'essaie de vous expliquer.
01:10:36 - Je rappelle que vous n'avez pas contribué à la retraite à la SNCF.
01:10:39 - Bien évidemment. - Il y avait des fonctionnaires.
01:10:42 - Contribué, contribué, contribué.
01:10:45 - Les fonctionnaires. - Contribué chaque année,
01:10:47 et à très haut niveau, en termes de nombre de milliards,
01:10:50 pour retraite des personnels SNCF.
01:10:52 - Vous voulez discuter de retraite des fonctionnaires ?
01:10:55 - Vous me dites que ça ne concernait pas, monsieur le député,
01:10:59 cette société anonyme dont vous parlez.
01:11:01 Je vous réponds. - Vous faites de la démagogie.
01:11:03 - Alors, regardez juste... - Attendez, il dit quelque chose.
01:11:07 - Je rappelle une réalité. - Il vous reste 12 minutes.
01:11:10 - Il y a plus de retraités que d'actifs.
01:11:12 - Je veux juste vous montrer ce tableau.
01:11:14 Si on peut juste se concentrer une seconde sur ce tableau.
01:11:18 Edouard Lavollée, je vais vous faire le commentaire,
01:11:20 parce que c'est difficile de se frayer un chemin d'oratoire.
01:11:24 37 jours de grève en 2023.
01:11:27 Sur la réforme des retraites, ça concernait évidemment
01:11:31 beaucoup de secteurs autres que la SNCF.
01:11:33 Et sur les salaires, le 31 mai.
01:11:35 Mais c'est vrai qu'il y a eu un certain nombre de jours de grève
01:11:39 observés en 2023, en plus des négociations de 2022.
01:11:42 - On sait que... - Relativisant.
01:11:44 Ils se sont plus mobilisés que d'autres corporations.
01:11:47 - Pas forcément. Au début, je me souviens très bien
01:11:50 qu'il y avait peu de grévistes à la SNCF.
01:11:52 - À l'ère Edouard. - C'est pas 100 % de grévistes.
01:11:56 - Il y a la culture du rapport de force.
01:11:58 Ils ont le droit de faire grève, ils vont se servir de ce droit
01:12:01 pour instaurer un rapport de force avec l'Etat.
01:12:04 Et souvent, ça marche. Comme je disais,
01:12:06 les Français vont être...
01:12:08 Le mot "pris en otage" est très mal connoté.
01:12:11 Aujourd'hui, on sait bien qu'il y a une situation...
01:12:14 - On la sort un peu trop facilement.
01:12:16 - Surtout quand on dit qu'on ne veut pas remettre
01:12:19 un droit de grève. - Et évidemment,
01:12:21 quand on voit ces gens qui ne peuvent pas partir en vacances
01:12:24 au début de vacances, on est peiné pour eux.
01:12:27 Mais dans la vie, c'est presque secondaire
01:12:29 par rapport aux revendications des salariés.
01:12:32 Après, là, on peut se questionner,
01:12:34 c'est par rapport aux revendications
01:12:36 des agriculteurs d'il y a deux semaines.
01:12:38 On sait que les contrôleurs ont été revalorisés régulièrement.
01:12:42 Il y a peut-être une dichotomie entre les deux.
01:12:44 - Vous faites merveilleusement la transition.
01:12:47 - Avant la revalorisation des salaires en 2020,
01:12:49 il n'avait pas été revalorisé. C'était un rattrapage.
01:12:52 Il faut tout dire. - Mais le rattrapage a eu lieu.
01:12:55 - Merci beaucoup. Vous nous servez de rempli.
01:12:59 - C'est peut-être temps de se mettre en place.
01:13:01 - On ne sait pas si ce thème va vous mettre tous d'accord.
01:13:04 On va parler des agriculteurs,
01:13:06 parce qu'eux aussi, ils attendent beaucoup de réponses.
01:13:09 Enfin, même plus des réponses, mais ils attendent la mise en oeuvre
01:13:13 des promesses qui l'ont été émise.
01:13:15 L'exécutif qui sent bien que l'échéance de ce salon
01:13:17 approche et qui redouble d'efforts pour tenter de les rassurer.
01:13:21 Emmanuel Macron, qui a reçu les syndicats.
01:13:23 Deux syndicats qui dit être à l'écoute.
01:13:26 Gabriel Attal, ce matin, dans une exploitation de la Marne,
01:13:29 qui dit, en substance, au Premier ministre,
01:13:32 "On avance". Ecoutez.
01:13:35 - Les agriculteurs eux-mêmes,
01:13:37 que ce soit les syndicats ou ceux que j'ai rencontrés,
01:13:40 m'ont dit, "On est des pragmatiques,
01:13:42 "on sait qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent être décidées."
01:13:46 On a fait un certain nombre d'annonces,
01:13:48 et on sait qu'il y a des chantiers qui mettent forcément
01:13:51 un peu plus de temps.
01:13:52 Donc, l'important, c'est que sur ces chantiers-là,
01:13:55 qui mettent un peu plus de temps,
01:13:57 ils puissent mesurer et voir qu'on avance et qu'on progresse.
01:14:01 - Voilà. Ca fait un peu méthode couée, quand même,
01:14:04 Rémi Reberrot, non ?
01:14:05 On avance, on progresse ?
01:14:06 C'est pas ce qu'on entend de l'autre côté.
01:14:09 - Non, mais attendez. D'abord, on est sur...
01:14:11 Alors là, pour le coup, on parlait d'un accord
01:14:14 qui, j'allais dire, était basé sur à peine deux années.
01:14:17 Il faut quand même le temps, dans un pays comme le Nôtre,
01:14:20 de changer un certain nombre de structures et d'avancer.
01:14:23 Là, on est sur l'ordre de la semaine.
01:14:25 Enfin, je veux dire, c'est de l'ordre de 15 jours.
01:14:28 Moi, je trouve, au contraire, et sur le terrain,
01:14:31 que les choses avancent vite.
01:14:33 Le préfet de chez moi a reçu des consignes.
01:14:35 Il a déjà biffé un certain nombre d'arrêtés
01:14:38 et de lourdeurs administratives qu'il demandait,
01:14:41 qui sont en train, j'allais dire, de fondre.
01:14:44 De la même manière, d'ailleurs, enfin,
01:14:46 région et Etat débloquent les fonds qui étaient demandés.
01:14:50 Je suis dans un secteur d'élevage
01:14:52 qui est parmi les filières les plus complexes
01:14:54 au niveau agricole.
01:14:56 Donc, les choses avancent, elles se mettent en place.
01:14:59 Il y a aujourd'hui des moyens
01:15:01 qui sont en train d'être véritablement débloqués.
01:15:03 Il y a un certain nombre...
01:15:05 Parce que, finalement, ce que nous demandent beaucoup d'agriculteurs,
01:15:09 c'est plutôt de biffer un certain nombre de choses,
01:15:12 de contraintes administratives, de dossiers extrêmement compliqués,
01:15:16 et c'est en train, aujourd'hui, de se mettre en oeuvre.
01:15:18 Ils veulent surtout gagner leur vie par le fruit de leur travail.
01:15:22 C'est le revenu qui les intéresse.
01:15:24 Tout à fait. Il y a également, aujourd'hui,
01:15:26 les sanctions vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas EGalim
01:15:29 et qui sont en train de se mettre en place.
01:15:32 Je rappelle que le Conseil d'Etat
01:15:33 vient de rendre une décision extrêmement importante
01:15:36 où il demande des sanctions exemplaires
01:15:39 vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas la loi EGalim.
01:15:42 J'aimerais vous faire réagir à cette séquence.
01:15:44 Ce matin, Gabriel Attal était sur le terrain.
01:15:47 Ça a tenu lieu à cet échange.
01:15:48 Sébastien Romme, je vous fais réagir.
01:15:51 Vous attendez de voir que ça arrive dans l'exploitation.
01:15:54 150 millions d'euros...
01:15:56 C'est une mesure en % ?
01:15:58 - Oui. - Ça fait énorme.
01:15:59 Les gens entendent "150 millions d'euros".
01:16:02 On est combien d'éleveurs ?
01:16:03 C'est l'argent des Français.
01:16:05 - Oui, d'accord. - Après, je vais vous dire...
01:16:08 Pardon, M. le ministre.
01:16:09 Excusez-moi, pardonnez-moi.
01:16:11 On paie tous des impôts en France ?
01:16:14 - Bien sûr. - OK.
01:16:15 Pardonnez-moi, mais je suis obligé de le dire.
01:16:18 On n'a pas l'habitude, peut-être, ici.
01:16:20 Quand je vois le déploiement de personnes
01:16:23 pour un déplacement...
01:16:25 Je ne sais pas que... Peu importe.
01:16:27 Quand je vois le déploiement de forces de l'ordre,
01:16:30 de privé, etc., et le budget que ça doit coûter,
01:16:34 là vous me parlez des 150 millions qu'on va donner aux agriculteurs.
01:16:37 Non, mais je finis si vous me permettez.
01:16:39 Vous dites ça pareil pour les Français.
01:16:41 Mais vous me dites que c'est les impôts des Français qui vont payer ça.
01:16:44 C'est aussi les impôts des Français qui sont en train de payer
01:16:47 tout ce qu'on a en train de faire ici.
01:16:49 On est totalement d'accord.
01:16:51 J'ai aussi annoncé des mesures pour réduire le train de vie,
01:16:54 faire des économies sur l'État, supprimer des comités
01:16:57 qui ne servent à rien, qui ne sont pas réunis depuis 12 mois.
01:16:59 Vous dites que ça paraît énorme. Oui, c'est une somme importante.
01:17:03 Et encore une fois, il y a des dépenses qu'on fait, à mon avis,
01:17:06 que les Français soutiennent moins que soutenir nos éleveurs.
01:17:09 Il n'y a pas de débat là-dessus chez les Français.
01:17:12 -Il se fait un peu épingler.
01:17:13 Il se défend un peu piteusement, selon vous, Gabriel Attal,
01:17:16 sur les dépenses, le train de vie de l'État ?
01:17:18 -Absolument, parce qu'il y a ce décalage-là.
01:17:20 On arrive avec les caméras, avec tout un tas de beaux discours,
01:17:24 et la réalité... Et là, je ne comprends pas votre réponse.
01:17:28 La réalité des agriculteurs, ce n'est pas il y a quelques semaines.
01:17:31 Il y a beaucoup d'années, énormément d'années et de mois
01:17:35 qui se sont passées, et notamment la loi Egalim
01:17:37 que vous avez évoquée.
01:17:38 Elle n'est pas appliquée, mais qui a voté ?
01:17:41 C'est vous, lors du précédent mandat.
01:17:43 -Vous n'y votez rien, je vous l'accorde.
01:17:45 -Vous avez été incapable de l'appliquer,
01:17:47 car il n'y avait pas les moyens derrière.
01:17:49 C'est simplement ça.
01:17:50 On est quand même dans la limite du "à" en même temps.
01:17:53 On parle de n'importe quoi, là, maintenant,
01:17:56 parce qu'on ne peut pas protéger nos agriculteurs
01:17:58 et signer des traités de libre-échange.
01:18:01 Je prends un exemple, celui de la rose.
01:18:03 On va importer massivement des roses du Kenya
01:18:05 et on va mettre en difficulté nos producteurs de roses français.
01:18:10 On ne peut pas refuser les traités de libre-échange
01:18:15 et toujours aller à Bruxelles,
01:18:17 parce que là, on va refuser peut-être
01:18:20 un traité de libre-échange de Le Mercosur.
01:18:22 Mais derrière, Bruxelles dit que ce n'est pas possible.
01:18:25 On continue les négociations.
01:18:27 On est dans un "à" qui ne marche pas
01:18:29 et les agriculteurs s'en aperçoivent.
01:18:31 -Le libre-échange, parfois, nous est profitable aussi.
01:18:34 -Il faut savoir pour qui c'est profitable.
01:18:37 Qu'est-ce qu'on échange, par exemple,
01:18:39 avec la Nouvelle-Zélande, du service bancaire
01:18:42 et des voitures, contre la mort de notre agriculture,
01:18:46 et notamment de tout ce qui est au vin ? Voilà.
01:18:49 -Vous les supprimez tous, les traités ?
01:18:51 -Non. Ce qu'on peut faire, c'est avoir des négociations bilatérales.
01:18:55 C'est possible.
01:18:56 Ca existait bien avant les traités de libre-échange,
01:18:59 mais tels qu'ils sont conçus aujourd'hui,
01:19:02 ils sont faits pour tuer notre agriculture française
01:19:05 au profit d'autres secteurs économiques.
01:19:08 Et les secteurs économiques, c'est celui du luxe,
01:19:11 c'est celui du service bancaire,
01:19:13 c'est celui de l'exportation des voitures,
01:19:15 et des avions, bien évidemment.
01:19:17 -Ce qui est compliqué dans cette crise,
01:19:20 c'est qu'il y a plusieurs degrés de temporalité.
01:19:23 Il y a le très court terme, c'est le salon.
01:19:25 Ils veulent du tangible, et c'est dans 10 jours, même pas.
01:19:29 Derrière, il y a le revenu immédiat,
01:19:31 parce qu'ils veulent pouvoir dire d'un mois à l'autre
01:19:34 que leur revenu augmente,
01:19:36 avec le déblocage des Z de la PAC,
01:19:38 dont on ne sait pas trop pourquoi elles étaient bloquées.
01:19:41 -On sait, elles étaient bloquées au niveau français
01:19:44 à cause d'un logiciel défectueux.
01:19:47 -Déjà, ça donne l'image du degré de temporalité
01:19:50 de la désorganisation du pays.
01:19:52 -Vous pouvez confirmer.
01:19:53 -Le 3e niveau, c'est la suppression des normes,
01:19:56 qui va peut-être alléger le quotidien,
01:19:58 et puis, derrière, les traités.
01:20:00 Mais ça, ça se passe sur du long terme.
01:20:03 C'est pour ça que c'est une crise compliquée.
01:20:05 -C'est immédiat.
01:20:07 -En plus, ce sont des plans différents.
01:20:09 Il y a des problèmes franco-français.
01:20:11 L'histoire du logiciel qui ne fonctionne pas, c'est...
01:20:14 -C'est vraiment dommageable.
01:20:16 -C'est ridicule.
01:20:18 -C'est franco-français.
01:20:20 L'histoire de la concurrence entre pays européens,
01:20:23 c'est encore autre chose.
01:20:24 Ca nous ramène à la loi EGalim,
01:20:26 qui, certes, a été mal appliquée en France,
01:20:30 mais pas du tout appliquée avec les autres producteurs européens,
01:20:34 donc Cuid, des centrales d'achat, des grandes surfaces
01:20:37 et des restaurateurs qui s'approvisionnent
01:20:40 ailleurs qu'en France.
01:20:41 Là, il n'y a pas harmonisation des conditions de la concurrence.
01:20:45 Et puis, il y a le problème beaucoup plus large de l'Europe.
01:20:49 Nous, on a suspendu le plan Ecofi,
01:20:53 suspendu jusqu'au Salon de l'agriculture,
01:20:55 parce que le gouvernement a promis d'en trouver
01:20:58 une nouvelle formulation.
01:21:00 Problème, depuis le moment où il a fait ça
01:21:02 pour calmer les agriculteurs,
01:21:04 le ministre de la Transition écologique a dit
01:21:07 qu'il n'est pas question de retirer un seul produit
01:21:09 de la liste des produits interdits en France.
01:21:12 Or, c'est ce dont les agriculteurs se plaignent.
01:21:15 Moi, je vous dis, je vois mal comment ils vont arriver
01:21:18 dans neuf jours et ne pas trouver les réponses
01:21:21 à toutes leurs questions.
01:21:22 Je ne vois pas comment on va débloquer les choses
01:21:25 avant le Salon de l'agriculture.
01:21:27 Peut-être qu'il va se passer un truc miraculeux.
01:21:30 - Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
01:21:32 Ca ne fait pas une semaine que la problématique
01:21:35 des agriculteurs existe.
01:21:37 Il faut arrêter de faire semblant
01:21:39 comme si on ne découvrait pas la problématique.
01:21:41 Cette problématique est structurelle depuis des années.
01:21:45 Elle est aux responsabilités.
01:21:47 Dès son arrivée, il y avait des problématiques
01:21:49 sur l'agriculture, de nature européenne,
01:21:52 qui dépendent de la législation nationale
01:21:55 et des traités que nous signons sans quota
01:21:57 avec les autres continents.
01:22:00 Moi, je vais vous dire, les postures en communication,
01:22:03 et on joue un peu la montre, ça ne marchera pas.
01:22:06 Je pense que là, on a une profession qui est excédée.
01:22:09 Ils sont au bord du gouffre.
01:22:11 Tous les deux jours, un agriculteur se suicide.
01:22:14 52 % ont touché moins de 20 000 euros par an.
01:22:16 - Est-ce que l'exécutif a pris la mesure ?
01:22:18 - Je veux bien, mais il y a un truc qui me gêne.
01:22:21 Pourquoi le Premier ministre se débarque toujours avec des caméras ?
01:22:25 Il faut arrêter de communiquer.
01:22:27 Une fois qu'on a agi, on rencontre en communication des actes.
01:22:30 Mais on fait toujours le contraire.
01:22:32 On communique, on communique,
01:22:34 et les actes ne viennent jamais au très rare.
01:22:37 - Edouard Lavallée, pour le mot de la fin.
01:22:39 - Les mots MOTS n'ont jamais soigné les mots MAUX.
01:22:42 On a l'impression qu'ils essayent de couver le feu qui couve.
01:22:45 Ils essayent de l'éteindre un peu.
01:22:47 On est à neuf jours du salon de l'agriculture.
01:22:50 On sait que le jeu politique est fait de caméras.
01:22:53 On ne va pas lui reprocher d'arriver avec un dispositif...
01:22:56 - Il ne faut pas faire que ça. - Bien sûr.
01:22:58 Les deux sont complémentaires.
01:23:00 Son objectif, c'est de rassurer,
01:23:03 de montrer qu'ils n'ont pas été oubliés
01:23:05 malgré la fronde qui a un peu perdu d'ampleur
01:23:08 depuis une semaine maintenant.
01:23:10 - Merci à tous d'avoir participé à ce débat.
01:23:13 Je crois que Judith et Karim vont rester.
01:23:15 Vous êtes bien échauffés.
01:23:17 Le rappel des titres avec Vincent.
01:23:19 - La grève des contrôleurs de la SNCF
01:23:21 qui débute ce soir à 20h.
01:23:23 Un seul TGV et un Wigo sur deux circulera ce week-end.
01:23:26 Selon la direction de l'entreprise,
01:23:28 les trains les plus remplis seront prioritisés,
01:23:31 notamment ceux qui partent pour la montagne.
01:23:33 Au Royaume-Uni, les actes antisémites ont atteint
01:23:36 un niveau record.
01:23:38 Le président de la République a dit
01:23:40 qu'il y avait un incident recensé.
01:23:42 C'est une hausse de 147 % par rapport à 2022.
01:23:44 Les autorités font le lien avec la guerre
01:23:47 qui oppose Israël au Hamas.
01:23:49 Et puis, enfin, cette fusillade hier à Kansas City
01:23:52 pendant la parade du Super Bowl.
01:23:54 Une personne a été tuée, 21 autres blessés.
01:23:56 Joe Biden a vu aucune tragédie.
01:23:58 Trois personnes ont été interpellées.
01:24:00 - Merci, Vincent.
01:24:02 Et si vous voulez revoir l'émission,
01:24:04 regardez le QR code qui s'affiche pour l'appli CNews.fr.
01:24:07 Le débat est celui d'aujourd'hui, bien sûr, dans 180 minutes.
01:24:11 À très vite, dans quelques minutes,
01:24:13 pour la suite de notre émission.
01:24:14 De nouveaux invités vont nous rejoindre.
01:24:17 Une nouvelle heure de 180 minutes entre votre compagnie
01:24:24 et un journal.
01:24:25 Vincent Frandeche, à l'Aïn de l'actualité.
01:24:28 Gabriel Attal en opération service après-vente.
01:24:31 - Le Premier ministre était en déplacement
01:24:33 dans une exploitation près de Reims.
01:24:35 Les syndicats mettent la pression sur le gouvernement.
01:24:38 Les annonces faites en janvier tardent à être mises en oeuvre,
01:24:42 selon la FNSEA notamment.
01:24:43 Gabriel Attal en a fait la promotion.
01:24:45 Thomas Bonnet avec Solène Boulan.
01:24:47 - Continuer à occuper le terrain,
01:24:49 c'est avec ce mot d'ordre que Gabriel Attal
01:24:52 s'est rendu ce jeudi matin dans la Marne,
01:24:54 dans une ferme d'élevage.
01:24:56 Il a rencontré un certain nombre d'agriculteurs
01:24:59 avec lesquels il a pu échanger.
01:25:01 Des échanges vifs, parfois, aussi teintés d'une grande émotion
01:25:05 parce que ce couple d'agriculteurs a fait part au Premier ministre
01:25:08 de ses grandes difficultés.
01:25:10 - On nous a écoutés.
01:25:11 C'est plus possible, on ne peut plus travailler comme ça.
01:25:16 On est la 4e génération.
01:25:18 J'ai appelé à mon papa, il m'a arrêté le lait,
01:25:21 parce que c'était plus possible.
01:25:23 Donc j'ai commencé à nous diversifier
01:25:25 en achetant cette vache limousine.
01:25:27 Là, aujourd'hui, on arrive sur un cheptel avec 35 mères.
01:25:31 Aujourd'hui, vous avez 105 bêtes sous le hangar.
01:25:34 C'est très dur, c'est très compliqué.
01:25:37 Financièrement, on en est là.
01:25:39 Il faut trouver une solution.
01:25:42 Nous, les petites exploitations,
01:25:44 on craque et on a besoin de vous,
01:25:50 de ce que vous nous entendiez.
01:25:53 On a besoin d'aide.
01:25:55 - Gabriel Attal continue de défendre les mesures
01:25:57 qui ont été annoncées par le gouvernement,
01:26:00 à la fois sur la simplification et sur des millions d'euros d'aide
01:26:04 qui vont continuer à être versés,
01:26:05 150 millions d'euros supplémentaires
01:26:07 dans le cadre du plan élevage,
01:26:09 a notamment annoncé le Premier ministre
01:26:11 qui compte poursuivre le dialogue avec les agriculteurs.
01:26:14 Il reste moins de 10 jours avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.
01:26:18 - On va parler de cette note des renseignements territoriaux.
01:26:22 - Les exploitants en colère pourraient profiter
01:26:24 du Salon de l'agriculture dans 9 jours.
01:26:27 Pour se faire entendre,
01:26:28 les renseignements territoriaux craignent des actions.
01:26:31 Sandra Buisson.
01:26:33 - Les agriculteurs voient le Salon de l'agriculture
01:26:36 comme une vitrine pour leur activité.
01:26:39 La plupart d'entre eux ne veulent pas le ternir
01:26:41 en y amenant la contestation.
01:26:43 Mais les responsables syndicaux font quand même planer
01:26:46 la menace d'action pendant ces 15 jours,
01:26:49 faisant ainsi de ce rendez-vous ultra médiatisé
01:26:52 un moyen de pression sur le gouvernement.
01:26:55 Le président de la FNSEA n'en a pas fait mystère.
01:26:57 Il a dit cette semaine que ce Salon est un moment important
01:27:01 d'échange avec les Français pour qu'il se passe bien.
01:27:04 Il dit qu'il faut que les réponses gouvernementales soient au niveau.
01:27:07 Selon nos informations, le renseignement territorial
01:27:10 estime qu'il y a un risque de tension pendant ce Salon
01:27:13 avec des actions coup de poing au moment de grandes visibilités,
01:27:17 c'est-à-dire au moment des visites des personnalités politiques.
01:27:21 Les agriculteurs cherchent des actions symboliques.
01:27:24 Pourquoi pas refuser de serrer la main du président s'il vient
01:27:27 ou refuser de l'accueillir sur un stand ?
01:27:30 C'est ce que certains ont en tête, mais rien n'a encore été validé
01:27:33 par les instances syndicales, selon nos informations.
01:27:36 Dans cette ligne, Arnaud Rousseau, le chef de la FNSEA, a été clair.
01:27:40 Si on se moquait de nous, évidemment que l'accueil
01:27:43 du président de la République le 1er samedi du Salon
01:27:46 ne pourrait pas se passer dans les conditions classiques.
01:27:50 Avec en toile de fond de possibles divergences
01:27:52 entre les différents syndicats sur les modes d'action
01:27:56 à privilégier pendant cette quinzaine agricoles.
01:27:59 -Un mot de la plainte en diffamation de Karim Benzema
01:28:01 contre Gérald Darmanin, classée sans suite.
01:28:04 -Le ministre de l'Intérieur avait déclaré
01:28:06 que l'ancien attaquant de l'équipe de France
01:28:09 avait des liens notoires avec les frères musulmans.
01:28:12 Les propos de Gérald Darmanin n'imputent aucun fait
01:28:15 qui soit de nature à porter atteinte à l'honneur
01:28:18 ou à la considération du ballon d'or.
01:28:20 -Un fonctionnaire de police a été agressé au couteau
01:28:23 dans un commissariat à La Rochelle.
01:28:25 -Le policier visé a été blessé à la main et au cou.
01:28:29 Une personne qui était au commissariat
01:28:31 est venue à son secours et ont maîtrisé l'agresseur.
01:28:34 Selon le procureur de La Rochelle,
01:28:36 la piste terroriste n'est pas envisagée.
01:28:39 -Les motivations de la personne mise en cause
01:28:41 ne sont donc à ce stade pas encore connues.
01:28:44 Il semble néanmoins qu'aucun dessein terroriste
01:28:47 ne soit à l'oeuvre et le parquet national antiterroriste,
01:28:50 averti de la présente procédure, ne s'est pas saisi du dossier
01:28:54 en concertation avec le parquet de La Rochelle.
01:28:57 -L'individu n'est pas connu des services de renseignement
01:29:00 pour une quelconque appartenance à une mouvance radicale.
01:29:03 Aucun écrit de revendication n'a été découvert.
01:29:05 -On en vient à la situation alarmante
01:29:08 dans certains hôpitaux français.
01:29:10 -Une femme est décédée à Aubonne, dans le Val d'Oise,
01:29:13 après avoir attendu 10 heures aux urgences.
01:29:15 Son pouls était bas et sa respiration altérée.
01:29:18 Elle s'est vu prescrire un antidouleur très puissant.
01:29:21 Ses enfants vont porter plainte pour non-assistance
01:29:24 à personne en danger.
01:29:25 -Personnel soignant, parce qu'à mon avis,
01:29:28 il n'y avait personne, cette nuit.
01:29:30 Il n'y avait personne. On n'a vu personne.
01:29:32 Il n'y avait personne, l'hôpital, l'organisation.
01:29:35 Je ne sais pas ce qui s'est passé,
01:29:37 mais il n'y avait personne dans l'hôpital.
01:29:39 On les dérangeait quand on demandait quelque chose.
01:29:42 Ma mère souffrait, elle avait mal dans le ventre.
01:29:45 On lui demandait un cachet. Elle a eu un tramadol en une nuit.
01:29:48 Les médecins nous ont dit le lendemain,
01:29:51 comment c'est que vous l'avez laissée à l'abandon.
01:29:54 On a été débordés. Voilà, la seule chose.
01:29:57 -Israël entame une puissante opération terrestre à Rafah.
01:30:01 -La ville est pourtant surpeuplée.
01:30:03 C'est le dernier refuge pour 1,5 million de civils palestiniens.
01:30:06 Les avertissements de la communauté se multiplient.
01:30:10 La France, l'ONU, les Etats-Unis et le Canada
01:30:12 demandent des garanties pour la sécurité des citoyens
01:30:15 et mettent en garde contre une opération catastrophique.
01:30:18 -Merci, Vincent. Nous sommes avec Judith Vintrobe,
01:30:21 Raphaël Amselem, qui nous a rejoint.
01:30:23 Vous êtes chargé d'études chez Génération Libre.
01:30:26 On va parler de la circulation des trains,
01:30:29 qui sera perturbée par une grève des contrôleurs
01:30:32 tout au long du week-end.
01:30:33 Bonjour, Juliette Sadat. Vous êtes garmon parnasse.
01:30:36 Comment s'organisent-ils, ces voyageurs ?
01:30:39 -C'est un week-end compliqué qui s'annonce.
01:30:43 Comptez, un train sur deux qui circulera ces trois prochains jours.
01:30:47 C'est encore pire sur certaines liaisons.
01:30:50 -Ce, vous l'avez dit, en plein milieu des vacances scolaires.
01:30:53 Pour partir en week-end ou en vacances,
01:30:55 les voyageurs ont dû s'adapter. Écoutez.
01:30:58 -Il y avait un train prévu demain à 14h,
01:31:00 sauf qu'hier, j'ai reçu un message qui disait qu'il était annulé.
01:31:04 C'était pour Bayonne.
01:31:05 J'ai trouvé un trajet plus long, plus compliqué,
01:31:08 parce que je mets 7h30 au lieu de 4h, normalement.
01:31:12 -Il n'y avait pas de train ni demain.
01:31:14 Je voulais partir demain, mais il n'y avait pas de train demain,
01:31:18 et je me suis dit que c'était encore assez compliqué.
01:31:21 Elle m'a dit qu'il n'y avait qu'un train.
01:31:23 C'est là, dans une heure et demie.
01:31:25 J'ai dû repartir chez la personne sur qui j'étais,
01:31:28 faire ma valise et partir.
01:31:30 Et là, je viens d'arriver à Montparnasse.
01:31:33 -Voilà, chacun a dû s'adapter, partir plus tôt
01:31:39 ou se rabattre sur des trajets de bus.
01:31:41 Les bus qui ont été pris d'assaut dès l'annonce de cette grève.
01:31:45 La SNCF, de son côté, a proposé, en cas d'annulation,
01:31:48 d'échanger des billets sans le moindre frais,
01:31:51 un remboursement total du trajet
01:31:53 ou encore 50 % de réduction sur des futurs voyages.
01:31:56 -Merci beaucoup, Juliette, pour toutes ces précisions.
01:31:59 Mais parfois, vous allez le voir, les voyageurs aussi se rebellent
01:32:03 à l'image, et pas seulement les contrôleurs, les usagers,
01:32:06 à l'image de l'association TGV Tour Paris.
01:32:10 On y sera dans un instant.
01:32:11 Je vous propose aussi d'écouter, peut-être en ce moment,
01:32:15 on va aller voir David Chartier,
01:32:18 qui est président de l'association TGV Tour Paris.
01:32:21 Bonjour, merci d'être avec nous.
01:32:23 Que pensez-vous, vous, de cette mobilisation
01:32:26 des contrôleurs de la SNCF ?
01:32:29 -C'est un peu une habitude
01:32:32 qu'on a maintenant prise depuis pas mal d'années.
01:32:35 Tous les deux mois, une grève à la veille des vacances
01:32:38 ou des longs week-ends.
01:32:40 Et donc, nous, les voyageurs, on sait,
01:32:42 je représente plutôt des voyageurs très réguliers
01:32:45 dans le cadre de la ligne Tour Paris,
01:32:47 nous sommes plus de 3 000 à utiliser la ligne TGV
01:32:50 pour aller travailler sur Paris.
01:32:52 Et donc, pour nous, c'est un impact tout particulier,
01:32:54 c'est qu'on ne peut pas aller travailler demain.
01:32:57 Par exemple, demain matin, nous avons, sur cinq TGV,
01:33:00 uniquement deux TGV qui vont nous permettre
01:33:03 d'aller sur la capitale pour retrouver notre employeur.
01:33:06 Et donc, ça fait 1 500 personnes
01:33:09 qui vont rester sur les quais demain matin,
01:33:12 ce qui est énorme et difficile à justifier
01:33:14 auprès de nos employeurs, très compliqué.
01:33:17 -Je peux comprendre que, par le passé,
01:33:18 vous avez déjà mené des actions pour montrer votre mécontentement.
01:33:22 Est-ce que ça a eu un effet ?
01:33:23 Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
01:33:25 -Nous avions un temps d'avance par rapport aux cheminots
01:33:28 parce que nous avons fait la grève des usagers,
01:33:31 la grève des billets, la semaine dernière,
01:33:33 pour montrer notre mécontentement
01:33:35 suite à des augmentations tarifaires
01:33:37 complètement délirantes.
01:33:38 Nous sommes à plus de 20 % d'augmentation
01:33:40 de nos abonnements. Il faut savoir qu'on paye
01:33:41 à peu près 600 euros par mois pour aller travailler sur Paris
01:33:44 et habiter en province.
01:33:46 C'est souvent un non-choix, d'ailleurs.
01:33:48 Et même si c'est remboursé en grande partie par l'employeur,
01:33:52 en grande partie 50 %,
01:33:54 ça reste difficile à gérer au niveau de l'employeur.
01:33:57 Donc, nous avons décidé de mener une grève au niveau national,
01:34:00 c'est-à-dire 20 000 personnes sont concernées
01:34:03 par ce trajet domicile-travail en TGV,
01:34:07 et 20 000 personnes impactées,
01:34:08 20 000 Français qui dépendent du train
01:34:11 pour aller travailler tous les matins.
01:34:13 Et donc, nous avons décidé de faire grève la semaine dernière,
01:34:17 et une grève est prévue le 20 février également
01:34:19 au niveau des usagers, cette fois-ci.
01:34:21 Et avec quel espoir d'impact ?
01:34:24 Enfin, je veux dire, qu'est-ce que vous recherchez à travers ça,
01:34:26 outre, effectivement, le fait de montrer votre mécontentement ?
01:34:30 Est-ce que vous pensez que ça aura un levier quelconque,
01:34:32 de la même manière que la grève des contrôleurs,
01:34:34 sans doute, en aura un ?
01:34:36 J'ai l'impression que la SNCF,
01:34:37 en termes de moyens de communication
01:34:39 et de moyens d'interaction,
01:34:41 on considère que la grève est un bon moyen.
01:34:43 Quand les cheminots font grève,
01:34:44 ils obtiennent un certain nombre de résultats
01:34:47 assez concrets, assez positifs.
01:34:49 On s'est dit, pourquoi pas essayer au niveau des usagers ?
01:34:52 Si la SNCF, si la direction de la SNCF
01:34:54 ne comprend que des messages via des grèves,
01:34:58 faisons la même chose que les cheminots.
01:35:00 Alors, il s'avère que c'est un peu plus compliqué pour nous.
01:35:02 C'est une grève un peu à la japonaise,
01:35:03 ce sont des grèves symboliques,
01:35:05 sachant qu'on a déjà payé nos billets,
01:35:06 on paye nos abonnements tous les mois ou tous les ans,
01:35:09 et donc on a très peu de moyens de pression sur la SNCF.
01:35:12 Il y a le relais médias,
01:35:14 il y a le relais aussi par les élus locaux.
01:35:16 Nous avons rencontré énormément de députés et de sénateurs
01:35:18 qui vont nous défendre sur l'ensemble du territoire.
01:35:20 Il faut savoir que Tours, Paris,
01:35:23 est une des lignes assez majeures
01:35:26 en termes d'abonnés domicile-travail,
01:35:28 mais vous avez Lille, vous avez Reims,
01:35:29 vous avez Arras, vous avez un certain nombre de villes
01:35:32 à une heure, une heure et demie de Paris,
01:35:34 qui sont concernées, et donc les députés,
01:35:36 les maires de ces villes-là
01:35:37 sont très sensibles à notre situation.
01:35:40 Il faut savoir qu'on dépend du TGV
01:35:41 dans le cadre de notre relation au travail,
01:35:45 et donc tous les députés, tous les sénateurs
01:35:48 sont très sensibles à cet aspect.
01:35:51 Donc ils nous ont reçus.
01:35:52 On espère qu'il y aura une fronte républicaine,
01:35:54 un front républicain qui va s'organiser
01:35:57 au niveau de nos députés.
01:35:58 C'est prévu.
01:35:59 Je pense que Christophe Béchut
01:36:01 va recevoir une délégation de députés et de sénateurs
01:36:05 concernés par les territoires,
01:36:07 touchés par ces grèves, par ces augmentations tarifaires
01:36:10 et par ces problèmes de changement d'abonnement aussi.
01:36:13 Ça a été la surprise de la semaine dernière.
01:36:15 Un dernier mot.
01:36:16 Faites-vous partie de ceux qui sont favorables
01:36:17 à l'ouverture généralisée à la concurrence ?
01:36:19 On le voit sur certains tronçons d'ores et déjà,
01:36:22 une sorte de déréglementation,
01:36:24 ou vous tenez quand même à la préservation du rail
01:36:26 à la française telle qu'on le connaît ?
01:36:28 Alors la situation, la question est sensible.
01:36:33 C'est déjà...
01:36:34 Oui, mais pas partout.
01:36:36 C'est évident que...
01:36:38 Vu la façon dont on est traité en tant que client abonné
01:36:43 et donc client fidèle,
01:36:45 il est vrai que peut-être qu'une ouverture vers la concurrence
01:36:48 pourrait mettre la pression à la CNCF
01:36:52 et peut-être faire en sorte que les clients fidèles
01:36:55 soient un peu plus chouchoutés aujourd'hui
01:36:57 que ce que ça a été jusque-là.
01:37:01 On est vraiment malmenés aujourd'hui, c'est clair.
01:37:03 David Chartier, vous restez avec nous ?
01:37:04 On va avoir un débat, j'imagine, encore un peu mouvementé
01:37:06 en plateau autour de cette notion d'ouverture à la concurrence
01:37:10 avec Karim Zéribi.
01:37:11 Vous réagirez quand vous voulez.
01:37:13 Si vous voulez, apportez-vous aussi votre pierre
01:37:15 à l'édifice du débat.
01:37:17 L'ouverture à la concurrence, c'est déjà le cas,
01:37:19 mais ce n'est pas le cas encore, effectivement, partout.
01:37:22 De quoi parle-t-on ? TGV ou train espace régional ?
01:37:25 Non, je parle de TGV.
01:37:26 TGV, l'ouverture à la concurrence,
01:37:28 la transposition de la circulaire de l'Union européenne est faite.
01:37:33 Vous avez un tronçon Paris-Lyon sur lequel il y a train Italien.
01:37:36 S'il n'y a pas d'autres candidats, c'est parce qu'ils ne postulent pas.
01:37:41 Mais l'ouverture à la concurrence est effective.
01:37:43 Et sur le train espace régional, le train de la vie quotidienne,
01:37:45 vous prenez la région PACA,
01:37:47 Renaud Muselier, le président de la région sud PACA,
01:37:49 a ouvert à la concurrence.
01:37:51 Et sur un certain tronçon, je crois que c'est Toulon-Nice,
01:37:54 ça n'est plus la SNCF.
01:37:56 Donc c'est passé sur un opérateur privé.
01:37:58 Donc l'ouverture à la concurrence, c'est une volonté européenne,
01:38:00 comme pour l'électricité, comme pour le ferroviaire,
01:38:03 et aujourd'hui, elle est effective.
01:38:06 Après, s'ils ne viennent pas, c'est qu'ils estiment effectivement
01:38:09 - peut-être que ça n'est pas... - Le marché est pas rentable.
01:38:11 Voilà, peut-être qu'ils estiment que ça n'est pas rentable.
01:38:13 Raphaël Lemcelem, vous pensez qu'on y viendra de toute façon
01:38:15 de manière absolument effective et concrète ?
01:38:18 Je rejoins tout à fait l'analyse qui vient d'être faite par mon voisin
01:38:21 à une nuance près, c'est de savoir pourquoi les acteurs privés
01:38:23 ne viennent pas sur le marché.
01:38:24 C'est parce que la France a une spécificité
01:38:26 par rapport à d'autres pays européens,
01:38:28 c'est que nous avons des sortes de PH ferroviaires, en fait,
01:38:32 qui sont instaurés en France, qui ne passent pas par l'impôt,
01:38:35 mais qui sont inclus dans le prix du billet.
01:38:36 Ce qui fait qu'en réalité, le coût d'entrée dans le marché
01:38:39 pour faire concurrence à la SNCF quand on n'est pas la SNCF,
01:38:42 c'est beaucoup plus cher.
01:38:44 Donc, ça explique qu'il y ait des acteurs
01:38:45 qui trouvent que ça n'est pas rentable.
01:38:46 Et en ce sens-là, on ne peut pas avoir les effets bénéfiques
01:38:49 qu'on a pu voir, par exemple, sur le réseau de Lyon,
01:38:51 où on a eu des baisses de prix, une augmentation de la qualité,
01:38:54 avec des consommateurs qui, globalement,
01:38:55 sur le début de l'expérimentation,
01:38:58 ont montré qu'il y avait une certaine satisfaction
01:39:00 par rapport à cette pratique-là.
01:39:01 - Rapidement. - Vous disiez pas de barrière.
01:39:03 - L'explication, à mon avis, porte à quiproquo.
01:39:05 Il y a quatre SNCF.
01:39:07 Il y a SNCF TGV, donc c'est M. Fannichet.
01:39:09 Il y a SNCF, aujourd'hui, infrastructure.
01:39:12 Il y a SNCF Gares et Connexions et il y a la maison-mère.
01:39:15 Aujourd'hui, SNCF TGV, comme tout autre opérateur privé,
01:39:19 paye des péages le même prix que Tremitalia
01:39:22 lorsqu'il rentre sur le secteur.
01:39:23 - Pourquoi il ne gagne pas, alors ?
01:39:25 - Pardon ? - Il y a l'État derrière.
01:39:26 - Non, sur TGV, il n'y a pas l'État.
01:39:27 Sur SNCF TGV, qui est aussi anonyme, à part entière,
01:39:31 il n'y a pas de subvention d'État.
01:39:32 - Ils ne sont pas tous d'accord. - Il y a des recettes, aujourd'hui,
01:39:35 qui fonctionnent très bien et qui explosent
01:39:36 et qui permettent de réinjecter dans l'infrastructure.
01:39:39 Ce que vous ne savez pas, c'est que Tremitalia,
01:39:41 sur ses recettes, ne réinjectera rien
01:39:44 sur l'infrastructure ferroviaire à entretenir.
01:39:46 Et c'est très coûteux.
01:39:47 Or, SNCF, elle, doit réinvestir une partie de ses recettes.
01:39:50 Donc arrêtons de dire n'importe quoi, s'il vous plaît,
01:39:52 parce que c'est quand même un sujet qui est trop important
01:39:54 pour que nous disions que les péages sont payés par la SNCF
01:39:58 comme par les autres opérateurs.
01:40:00 La SNCF paye des péages comme les autres opérateurs.
01:40:03 - Alors, il y a l'État pour le TGV,
01:40:05 comme pour toutes les branches de la SNCF,
01:40:08 ne serait-ce que pour les retraites, puisque je rappelle
01:40:09 que c'est le contribuable français qui paye en grande partie
01:40:13 les retraites des cheminots, des employés de la SNCF, d'une part.
01:40:18 D'autre part, la concurrence, elle est certes limitée,
01:40:23 parce que, comme vous l'avez expliqué,
01:40:25 c'est extrêmement compliqué et coûteux,
01:40:28 mais elle a déjà, sur les tronçons sur lesquels elle fonctionne,
01:40:32 un effet extrêmement bénéfique.
01:40:34 J'ai quelques chiffres sur Paris-Lyon-Milan,
01:40:38 donc la compagnie italienne, Trenitalia.
01:40:40 Vous avez eu 58 % de voyageurs en plus dès la première année.
01:40:45 Les tarifs sur Paris-Lyon ont baissé de 44 %,
01:40:49 donc vive la concurrence.
01:40:50 - Il faut que ce soit durable.
01:40:51 - Merci. David Jartier, qui nous écoute,
01:40:53 a sans doute son mot à dire aussi sur la question.
01:40:56 Dans quel sens vous penchez ?
01:40:58 Vous dites qu'il y a trop de barrières,
01:41:00 c'est pour ça que la concurrence ne vient pas,
01:41:03 ou c'est juste qu'ils ont décidé que ce n'était pas rentable ?
01:41:05 Qu'est-ce qu'on vous dit, vous ?
01:41:06 Parce que vous avez dû vous pencher sur la question,
01:41:08 poser des questions aussi autour de vous.
01:41:10 - Bien évidemment, et d'un point de vue utilisateur,
01:41:12 d'un point de vue usager, il est clair que ce qu'on a constaté
01:41:16 sur la ligne Paris-Lyon, c'est que la SNCF a baissé ses tarifs de 20 %
01:41:20 suite à l'arrivée de la concurrence Trenitalia.
01:41:22 Il faut savoir...
01:41:23 Alors, c'est peut-être même plus, mais c'était la première année,
01:41:26 ça a eu un impact assez direct,
01:41:29 et effectivement, vos chiffres, bien évidemment, sont justes.
01:41:33 Nous, on s'aperçoit effectivement sur la ligne Tour Paris,
01:41:35 la ligne TGV Tour Paris, et c'est vrai,
01:41:38 c'est important de distinguer les lignes TGV
01:41:39 et les lignes traditionnelles.
01:41:41 Sur la ligne TGV, nos abonnements ont augmenté de 40 % en 10 ans,
01:41:45 avec une baisse de qualité de service.
01:41:46 Et c'est vrai que, d'un point de vue utilisateur
01:41:49 et d'un point de vue usager, il est clair que si la concurrence
01:41:52 peut faire en sorte que la SNCF s'améliore,
01:41:55 oui, c'est une bonne chose.
01:41:57 Alors, un dernier mot.
01:41:58 Vous voyez, il y a quand même aussi l'obligation de service
01:42:01 qui n'est pas toujours au rendez-vous.
01:42:02 Il y a une certaine hypocrisie sur la question de la concurrence
01:42:05 vis-à-vis de la SNCF, parce qu'en France,
01:42:08 bon, ça vient d'être ouvert à la concurrence,
01:42:09 mais pendant très longtemps, c'était un monopole,
01:42:11 avec des syndicats et des responsables qui ont expliqué
01:42:13 que la concurrence n'était pas possible sur le ferroviaire.
01:42:15 La réalité, c'est que la SNCF vit de système concurrentiel
01:42:19 dans 120 pays dans le monde, et que dans ces 120 pays dans le monde
01:42:21 où la SNCF doit rendre des comptes sur les services qui sont rendus,
01:42:24 la SNCF est extrêmement réputée.
01:42:27 Oui, elle s'en tire très bien.
01:42:28 Elle s'en sort très bien, comme la RATP, d'ailleurs.
01:42:30 La RATP, aussi, dans les pays étrangers,
01:42:32 répond à des questions de marché, de concurrence.
01:42:35 Ça se passe très bien, donc il n'y a pas de raison
01:42:36 qu'on ne puisse pas le faire en France.
01:42:37 Après, quand vous avez une nouvelle entente sur un marché,
01:42:40 il est toujours en situation de faire des prix d'appel
01:42:43 pour attirer une certaine clientèle.
01:42:45 Donc, quand Traine Italia casse les prix,
01:42:47 l'intérêt pour l'usager, c'est que ce soit durable.
01:42:49 Quitte à être à fer.
01:42:50 Il ne faut pas que ce soit white-shot.
01:42:51 Il faut que ça s'inscrive dans la durée.
01:42:53 Et moi, je vous prends le pari
01:42:54 que Traine Italia va augmenter ses tarifs dans très peu de temps.
01:42:57 Et c'est quasiment sur tous les marchés entrant
01:43:00 que les opérateurs agissent de la sorte.
01:43:01 Après, c'est vrai, la SNCF, aujourd'hui,
01:43:03 à l'international, qui est très compétitive,
01:43:06 et elle arrive à gagner des marchés.
01:43:08 Elle en gagne en Espagne, elle en gagne régulièrement partout.
01:43:11 Vous êtes son meilleur ambassadeur.
01:43:12 La SNCF a augmenté ses tarifs de 8 % en moins de deux ans.
01:43:16 - On peut pas sortir sur les cheminots trop facilement.
01:43:18 - On peut parler... - Les cheminots, ils veulent améliorer le service.
01:43:20 - Elle a augmenté ses tarifs de 8 % en moins de deux ans.
01:43:22 - On peut parler des tarifs, c'est vrai,
01:43:24 mais surtout, on veut bien payer, à la limite, un peu plus cher,
01:43:27 mais à condition d'arriver à l'heure.
01:43:28 Il n'y a pas un train, en deux ans, que j'ai pris,
01:43:30 qui est arrivé à l'heure, absolument.
01:43:31 - 95 % des TGV arrivent à l'heure. - Vous rigolez ou quoi ?
01:43:34 Je suis tombée sur les mauvaises.
01:43:36 J'aimerais faire un petit sondage.
01:43:38 Je voudrais faire un sondage avec ceux qui nous regardent
01:43:41 et qui nous disent leur retour d'expérience.
01:43:43 - Pas des trains régionaux, par contre.
01:43:44 - On va parler à celui qui nous prend toutes les semaines.
01:43:47 Est-ce que vous êtes sur la ligne Carême Zéréby, David Chartier,
01:43:49 ou vous confirmez que quand même,
01:43:51 parce que vous parliez de qualité du service,
01:43:53 il y a des retards chroniques ?
01:43:54 - C'est simple, nous prenons le TGV au quotidien pour aller travailler.
01:43:57 Ce n'est pas forcément l'usage le plus pratique pour aller travailler,
01:44:01 mais nous prenons, et donc nous avons une très bonne expérience
01:44:04 du quotidien de l'usage du TGV.
01:44:07 Pour le mois de janvier, rien que pour le mois de janvier,
01:44:09 sur la ligne Tour Paris, nous sommes à 8 heures de retard
01:44:11 par abonné, constaté, on ne cumule pas.
01:44:14 C'est un abonné, un usager du quotidien,
01:44:16 à 8 heures de retard sur le mois de janvier 2024.
01:44:18 - Ça vous fait une moyenne de 30 minutes par jour,
01:44:20 sur 20 jours travaillés, c'est ça ?
01:44:22 - Exactement, pour une heure de trajet aller,
01:44:25 une heure de trajet retour, donc c'est énorme.
01:44:27 Et les 95 %, effectivement,
01:44:30 il y a débat autour de ces 95 % de taux de ponctualité.
01:44:34 Nous sommes autour de 80-85 % sur la ligne Tour Paris,
01:44:37 la plus chère, une des plus chères de France.
01:44:39 - Ah oui, bon, je dois être l'exception qui confirme la règle, alors.
01:44:42 Non mais pardon, j'ai vraiment pas eu de pôle, je vous dis.
01:44:44 - Non, non, Nelly, moi aussi, je le prends deux fois par semaine,
01:44:47 donc Paris-Marseille, et je peux vous dire...
01:44:50 - Chaque fois à l'heure, piège-vous.
01:44:51 - Non, je vous dis, aujourd'hui, sur les TGV,
01:44:54 95 % au plan national, ça ne veut pas dire
01:44:57 que tout va bien dans le meilleur des mondes.
01:44:58 Je veux dire, même les cheminots se plaignent.
01:45:00 Ils se plaignent parce qu'il y a moins de demandes dans les gares,
01:45:02 il y a moins de demandes à l'accueil,
01:45:04 il y a moins de demandes dans les trains,
01:45:05 il n'y a plus de chef de service, le contrôleur est tout seul,
01:45:07 parfois, la locomotive sort trop tardivement,
01:45:11 donc il y a plein de problèmes.
01:45:12 Là où il y a de gros, gros, gros problèmes par rapport aux TGV,
01:45:14 c'est les trains régionaux.
01:45:15 Là, il y a un véritable sujet.
01:45:17 Il y a des trains annulés au dernier moment,
01:45:19 il y a des gens qui ont des abonnements de travail,
01:45:20 ils ne peuvent pas aller au boulot,
01:45:22 mais ça, ce n'est pas le fait du cheminot lambda.
01:45:24 C'est le fait aussi, à mon avis, d'une politique
01:45:26 qui est menée par des dirigeants dans l'entreprise.
01:45:28 - Oui, par exemple, un Paris-Clairement qui met 5 heures,
01:45:30 un Paris-Clairement de France qui met 5 ou 6 heures
01:45:33 pour parvenir à la destination.
01:45:35 Ça, c'est quand même incroyable.
01:45:36 Et derrière, toute la chaîne des rendez-vous manqués,
01:45:39 des rendez-vous familiaux,
01:45:40 ça empoisonne la vie de tout le monde.
01:45:42 Merci, David Chartier, d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:45:44 On a bien compris les problématiques qui étaient les vôtres.
01:45:47 On vous souhaite beaucoup de courage dans les prochaines semaines.
01:45:49 On va s'interrompre quelques instants et puis on reviendra.
01:45:52 Oui, c'est ça, il reste 30 secondes.
01:45:54 On reviendra avec le journal de Vincent Farandage
01:45:55 et puis on parlera de l'agriculture
01:45:58 et puis du port de l'uniforme.
01:45:59 Vous savez, c'est expérimenté par un certain nombre de villes
01:46:02 dès la prochaine rentrée.
01:46:03 On prend l'exemple de Béziers, où on a dévoilé l'uniforme
01:46:06 dont les élèves bitérois bénéficieraient
01:46:09 d'ici quelques mois, tout à l'heure.
01:46:11 Et nous revoici avec Vincent pour l'actualité du jour.
01:46:24 On va partir en Seine-et-Marne,
01:46:26 où la femme d'un policier a été reconnue puis agressée.
01:46:29 Ça s'est passé mardi après-midi.
01:46:30 Et ça s'est passé à la gare de Chessy.
01:46:32 Quatre jeunes femmes l'ont fait chuter au sol
01:46:34 et l'ont roué de coups, car son mari les aurait interpellées.
01:46:38 À plusieurs reprises, les détails avec Tanguy Amon.
01:46:40 La femme d'un policier a été agressée mercredi dans le RER A
01:46:45 par quatre jeunes femmes de nationalité bosnienne.
01:46:48 La victime a expliqué que les suspects âgés de 17 à 21 ans
01:46:52 l'ont reconnue comme étant la compagne d'un policier
01:46:54 qui travaille dans les transports d'Île-de-France.
01:46:56 Alors qu'elle se trouvait seule avec son fils,
01:46:59 elle a d'abord été insultée, poussée,
01:47:01 puis frappée à plusieurs reprises.
01:47:03 Elle a reçu deux jours d'ITT.
01:47:05 Les Bosniennes ont tenté de prendre la fuite,
01:47:07 mais ont été rapidement interpellées par les forces de l'ordre.
01:47:10 Elles ont indiqué être toutes de la même famille
01:47:12 et être nées à Sarajevo.
01:47:14 Elles vont désormais être déférées au parquet de Meaux.
01:47:17 Le mari de la victime, le policier, a expliqué avoir déjà interpellé
01:47:21 plusieurs fois cette bande de pickpockets.
01:47:23 Il a aussi dit les avoir croisés à plusieurs reprises hors service
01:47:27 alors qu'il se promenait avec sa femme.
01:47:29 Lors d'une interpellation survenue ensuite,
01:47:31 elle s'était d'ailleurs montrée menaçante envers lui.
01:47:34 Elles avaient décrit physiquement sa femme pour l'intimider.
01:47:38 -A Annecy, le parking d'un lycée occupé par des gens du voyage.
01:47:41 -Des dizaines de caravanes y sont stationnées
01:47:43 depuis bientôt deux semaines.
01:47:44 Parents d'élèves, professeurs et cas scolaires
01:47:46 ne peuvent plus s'y arrêter.
01:47:48 Ce reportage est signé Olivier Madinier avec Tony Pitarro.
01:47:51 -16h30.
01:47:53 C'est la sortie des classes pour les élèves de ce lycée de Haute-Savoie.
01:47:57 Sur le parking, une cinquantaine de caravanes de gens du voyage
01:48:00 installées illégalement depuis plus de dix jours.
01:48:03 Une situation qui ne peut plus durer pour ses parents d'élèves.
01:48:06 -C'est l'horreur, c'est fatigant.
01:48:08 C'est tout ça, les enfants, c'est n'importe quoi.
01:48:10 C'est hallucinant, personne bouge. Je sais pas.
01:48:13 -Ce qui m'ennuie le plus, c'est pour les lycéens
01:48:15 et le personnel qui ne peut plus se garer,
01:48:18 notamment les places handicapées qui sont prises.
01:48:20 Et puis...
01:48:21 Et puis, on n'est pas tranquilles, quoi.
01:48:24 Voilà, moi, je suis pas tranquille.
01:48:26 -Sur place, nous constatons des branchements sauvages
01:48:28 sur les coffrets électriques.
01:48:30 Dimanche dernier, une compétition sportive
01:48:33 qui se tenait dans le gymnase a été interrompue
01:48:35 à cause d'une coupure de courant.
01:48:37 Lundi matin, des cours de sport ont été annulés,
01:48:40 faute d'électricité dans les vestiaires.
01:48:42 Contactée, la préfecture de Haute-Savoie
01:48:45 assure avoir envoyé une mise en demeure aux gens du voyage,
01:48:48 leur donnant 24h pour quitter les lieux.
01:48:50 Une évacuation forcée pourrait être mise en place.
01:48:53 -Faut-il faire taire les cloches
01:48:55 des églises ?
01:48:56 -En tout cas, elles dérangent certains habitants
01:48:59 d'un village dans le Var.
01:49:00 Elles seraient trop bruyantes, surtout la nuit.
01:49:03 La municipalité a donc décidé de lancer
01:49:05 une consultation citoyenne.
01:49:07 Reportage à la gare de Frénet de Stéphanie Rouquier.
01:49:10 -Elles surplombent le coeur historique
01:49:12 de la gare de Frénet et elles se font entendre
01:49:15 toutes les demi-heures et même la nuit.
01:49:17 Le tintement nocturne des cloches de l'église Saint-Clément
01:49:20 ne serait pas au goût de tout le monde,
01:49:23 alors le maire a décidé de lancer une consultation citoyenne.
01:49:28 -J'ai des administrés qui viennent me voir
01:49:30 et qui sont gênés par les cloches uniquement la nuit.
01:49:33 On parle de l'extinction des cloches la nuit.
01:49:35 J'ai consulté mes voisins qui ont des communes touristiques.
01:49:39 C'est pratiqué ailleurs.
01:49:40 Je dis pas qu'ils ont raison ou qu'ils ont tort,
01:49:43 mais j'ai voulu avoir l'avis de la population.
01:49:45 -Les Dilles refusent toute querelle de clocher.
01:49:48 Ils souhaitent au contraire que les habitants ouvrent le débat.
01:49:52 Dans les ruelles du village,
01:49:53 les défenseurs des cloches se font entendre.
01:49:56 -Elles nous renseignent, elles sont agréables
01:49:58 et font partie du patrimoine.
01:50:00 -Ils déménagent.
01:50:01 Ca fait des lustres que les cloches existent,
01:50:04 que ça sonne.
01:50:06 On les entend même plus, d'ailleurs.
01:50:08 -Si jamais les touristes, en été,
01:50:10 n'aiment pas le charme du village,
01:50:12 qu'ils aillent au Clomède, où ils veulent,
01:50:15 mais qu'ils acceptent de rentrer dans la tradition provençale.
01:50:19 -Les habitants du centre ancien de la gare de Fréné
01:50:22 peuvent exposer leurs arguments jusqu'au 26 février.
01:50:26 -Cette info qu'on a prise dans l'après-midi,
01:50:28 Donald Trump fera face à la justice le 25 mars prochain.
01:50:31 -C'est un procès historique.
01:50:33 Donald Trump sera le 1er président des Etats-Unis
01:50:36 à comparaître en procès pénal.
01:50:38 Il est accusé d'avoir payé une actrice porno
01:50:40 pour éviter qu'elle ne dévoile une relation présumée
01:50:43 qu'ils auraient entretenue à un procès
01:50:46 qui se tient 6 mois avant les élections présidentielles.
01:50:49 -Merci, Vincent.
01:50:50 A demain pour de nouveaux journaux.
01:50:52 On revient sur le plateau pour le débat,
01:50:55 avec Judith Vintrobe, Karim Zeribi et Raphaël Amselem.
01:50:59 On va parler de la mobilisation des agriculteurs.
01:51:02 Emmanuel Macron a reçu, ce mercredi, de mémoire, deux syndicats.
01:51:07 D'ailleurs, ils ont salué, comme il dit,
01:51:09 la capacité d'écoute du chef de l'Etat,
01:51:12 mais ils choisissent de poursuivre la mobilisation
01:51:14 et la pression sur le terrain.
01:51:16 On le rappelle, Gabriel Attal était dans une exploitation
01:51:19 dans la Marne ce matin.
01:51:21 On fait le point avec Thomas Bonnet.
01:51:23 -Continuer à occuper le terrain,
01:51:25 c'est avec ce mot d'ordre que Gabriel Attal s'est rendu
01:51:28 ce jeudi matin dans la Marne, dans une ferme d'élevage.
01:51:31 Il a rencontré un certain nombre d'agriculteurs
01:51:34 avec lesquels il a pu échanger.
01:51:36 Des échanges vifs, parfois aussi teintés d'une grande émotion
01:51:39 que lorsque ce couple d'agriculteurs
01:51:41 a fait part au Premier ministre de ses difficultés écoutées.
01:51:45 -Pour nous écouter, c'est plus possible,
01:51:49 on ne peut plus travailler comme ça.
01:51:52 On est la quatrième génération.
01:51:54 Je leur disais à mon papa d'arrêter le lait,
01:51:56 parce que c'était plus possible.
01:51:58 J'ai commencé à me diversifier en achetant sept vaches limousines.
01:52:03 Là, aujourd'hui, on arrive sur un chètel avec 35 mères.
01:52:07 Aujourd'hui, vous avez 105 bêtes sous le hangar.
01:52:10 Et c'est très dur, c'est très compliqué.
01:52:12 Financièrement, on en est là.
01:52:15 Il faut trouver une solution.
01:52:17 Nous, les petites exploitations,
01:52:19 on craque et on a besoin de vous,
01:52:25 de ce que vous nous entendiez.
01:52:27 On a besoin d'aide.
01:52:30 -Gabriel Attal continue de défendre les mesures
01:52:33 qui ont été annoncées par le gouvernement,
01:52:35 à la fois sur la simplification et sur des millions d'euros d'aide
01:52:39 qui vont être versés, 150 millions d'euros supplémentaires
01:52:42 au cadre du plan élevage,
01:52:44 a notamment annoncé le Premier ministre
01:52:46 qui compte poursuivre le dialogue avec les agriculteurs.
01:52:49 Il reste maintenant moins de dix jours
01:52:51 avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.
01:52:54 -Et on va rejoindre Jean-Baptiste Gibert,
01:52:56 qui nous attend, qui est en ligne avec nous,
01:52:58 président des Jeunes agriculteurs du Tarn-et-Garonne.
01:53:01 Merci de nous rejoindre en direct.
01:53:03 On a entendu la détresse de cette éleveuse
01:53:06 qui est allée à la rencontre de Gabriel Attal.
01:53:08 Les syndicats qui ont été reçus par Emmanuel Macron disent
01:53:12 qu'il est à l'écoute, Emmanuel Macron,
01:53:14 mais il faut une concrétisation de tout cela.
01:53:16 Comment vous abordez les prochains jours ?
01:53:18 Qu'attendez-vous, puisqu'on parle de concrétisation,
01:53:21 qui n'est pas encore réellement mise en oeuvre ?
01:53:24 Soyons avec deux ou trois exemples précis, concrets,
01:53:27 peut-être un exemple concernant votre propre exploitation.
01:53:30 -Oui, bonjour.
01:53:31 Clairement, je suis heureux d'entendre le Premier ministre
01:53:35 dire qu'il occupe le terrain.
01:53:36 Nous, le terrain, on y vit,
01:53:38 et là, on ne va pas y vivre longtemps si rien ne change.
01:53:41 Clairement, en Occitanie, notamment,
01:53:43 on était les premiers à sortir et à exprimer notre désarroi.
01:53:48 Et on ne peut pas accepter qu'il n'y ait que du long terme
01:53:51 qui soit proposé ou de la réponse d'urgence.
01:53:54 Nous, on n'a pas de trésorerie, on n'a plus de revenus.
01:53:57 Comment on va faire pour rembourser les prêts,
01:53:59 pour se sortir un salaire et pour vivre ?
01:54:01 -C'est ça, la problématique du moment.
01:54:03 Il y a 150 millions qui sont débloqués.
01:54:05 Ça doit vous paraître peau de chagrin
01:54:07 par rapport aux besoins de l'ensemble des agriculteurs.
01:54:10 Vous êtes 400 000 quand même en France.
01:54:12 -150 millions, oui, débloqués, mais pour l'élevage.
01:54:15 C'est peut-être une bonne réponse pour l'élevage,
01:54:17 mais il faut rappeler que toutes les filières
01:54:20 sont concernées par la perte de revenus
01:54:23 et l'absence de trésorerie.
01:54:24 Maintenant, il ne faut pas oublier que l'Occitanie,
01:54:26 on est quand même plurisinistré,
01:54:28 c'est-à-dire qu'on a eu du gel,
01:54:29 on est en face du changement climatique,
01:54:33 on le prend depuis 10 ans en travers.
01:54:35 Donc il faut peut-être penser
01:54:37 qu'on ne va pas y arriver à tenir longtemps comme ça
01:54:40 si on n'a pas une aide directe qui va venir
01:54:42 et qui va nous permettre d'avoir un revenu et de passer l'année.
01:54:46 -Vous avez prévu, vous, de vous rendre
01:54:48 au Salon de l'Agriculture, déjà à titre professionnel,
01:54:50 et puis est-ce que vous pensez que ce sera une bonne manière
01:54:53 d'interpeller à nouveau le pouvoir ?
01:54:55 -Si d'ici l'ouverture du Salon de l'Agriculture,
01:54:59 rien n'est fait, et nous, on a déjà des bus
01:55:02 qui sont prêts à partir au Salon de l'Agriculture,
01:55:04 s'il faut, on montera en train,
01:55:06 mais si on n'a pas de réponse sur le concret,
01:55:08 sur l'urgence économique du monde agricole,
01:55:12 clairement, je ne vois pas comment on pourrait accepter
01:55:15 que les politiques et l'ensemble des politiques
01:55:19 viennent se pavaner sur le Salon de l'Agriculture,
01:55:22 dire qu'ils nous aiment.
01:55:23 Voilà, c'est bon, on l'accepte tous les ans,
01:55:25 maintenant, on ne peut plus parce qu'on est en train de crever,
01:55:27 et on ne les laissera pas faire, et on ne les laissera pas rentrer
01:55:30 pour profiter de l'image de l'agriculture.
01:55:32 -D'accord, je comprends votre message.
01:55:34 Si on vous propose une autre enveloppe
01:55:39 qui englobe plusieurs secteurs,
01:55:41 est-ce que ça suffira à calmer votre colère momentanément,
01:55:44 dans l'absence de réponses qui, elles, vont mettre du temps
01:55:46 à se mettre en place, ou vous pensez qu'on vous balade un peu
01:55:48 et qu'on vous dit "ça va prendre du temps",
01:55:50 alors qu'il y a des choses qui pourraient être faites
01:55:51 concrètement dès aujourd'hui ?
01:55:53 -Bah, clairement, on a le sentiment que l'État,
01:55:56 je vous la montre, il se dit qu'on va s'épuiser,
01:55:59 il va faire beau, on va retourner travailler,
01:56:01 mais là, on n'en est plus là,
01:56:02 on va aller retourner travailler, pourquoi ?
01:56:04 Pour couler la boîte d'un mois et d'un an,
01:56:07 clairement, on ne veut plus,
01:56:08 et là, on va juste, on veut s'en sortir,
01:56:11 et là, toutes les remontées, ils les ont,
01:56:13 les doléances, ils les ont.
01:56:15 En Taringaronne, ça fait plus de six mois
01:56:17 qu'on fait des rendez-vous avec le préfet,
01:56:19 j'ai rencontré à titre personnel le ministre Feneau
01:56:24 plusieurs fois au cours des six derniers mois,
01:56:26 donc à un moment, les informations, ils les ont,
01:56:28 les doléances, ils les ont,
01:56:30 donc il faut passer aux actes, on n'attendra plus.
01:56:32 Là, j'ai rendez-vous avec le préfet tout de suite,
01:56:35 clairement, on va encore faire remonter,
01:56:36 mais on en a marre de faire remonter
01:56:38 sans que jamais rien ne redescende.
01:56:40 - Justement, on vous laisse tout de suite aller
01:56:42 à votre rendez-vous, c'est sans doute plus urgent
01:56:44 que de parler à CNews en direct,
01:56:46 et merci en tout cas d'avoir pris un petit peu
01:56:47 de votre temps cet après-midi,
01:56:49 et à bientôt peut-être au Salon de l'agriculture.
01:56:51 À bientôt, bon après-midi.
01:56:52 Au fond, Raphaël Amselem,
01:56:54 il vient de tout résumer, cet agriculteur,
01:56:56 et puis de manière assez concise.
01:56:58 On est dans le cœur du problème,
01:57:00 c'est le revenu immédiatement qui les intéresse.
01:57:02 Oui, bien sûr, et c'est pour ça,
01:57:03 la grande difficulté avec les agriculteurs,
01:57:05 c'est qu'il y a une situation qui catalyse
01:57:08 un ensemble de difficultés qui font que le revenu
01:57:10 n'est pas suffisant.
01:57:11 Un, c'est d'abord un coût de production
01:57:12 qui est beaucoup trop élevé,
01:57:13 parce que nous avons une fiscalité qui est explosive,
01:57:16 de manière générale, mais qui pèse en particulier
01:57:18 sur les agriculteurs.
01:57:19 Il faut rappeler que la France est l'un des pays,
01:57:21 si ce n'est le pays qui a le taux de prélèvement obligatoire
01:57:24 le plus élevé, un coût du travail...
01:57:25 - Le pays, l'OCDE. - ...extrêmement élevé,
01:57:28 qui, évidemment, a un impact sur le prix final.
01:57:31 Il y a aussi la question des normes.
01:57:33 On en avait déjà parlé, à la fois les normes françaises,
01:57:35 où on a un pays très bureaucratique,
01:57:37 on adore produire des normes,
01:57:38 et puis en plus, surtransposition des normes
01:57:41 par rapport aux directives européennes,
01:57:43 et ça, ce n'est peut-être pas un coût immédiat
01:57:45 en termes de finances, mais au final,
01:57:47 ça renchérit l'ensemble de la production,
01:57:49 et les agriculteurs le payent, évidemment.
01:57:52 Puis enfin, il y a un troisième point,
01:57:54 je terminerai sur ça, c'est sur la question
01:57:55 de la construction du marché agricole.
01:57:58 Alice Di Conceto, qui est une des expertes
01:58:00 du Think Tank, où je travaille, Génération Libre,
01:58:03 a noté que le marché agricole
01:58:06 est partagé entre deux, trois transformateurs
01:58:09 qui, en fait, dirigent l'ensemble du système de production,
01:58:12 qui peuvent imposer leurs conditions
01:58:15 en termes de prix, en termes d'investissement
01:58:17 dans les structures agricoles,
01:58:19 et évidemment, ça, au final,
01:58:20 ça pèse, entre autres, sur les petits agriculteurs.
01:58:23 Et c'est ça, la difficulté de ce secteur,
01:58:26 c'est qu'il y a beaucoup d'inégalités.
01:58:27 En réalité, il y a beaucoup de petits,
01:58:29 et des petits qui en pâtissent beaucoup.
01:58:31 J'aimerais revenir avec vous, Karim Zaribi,
01:58:33 sur un aspect qui a soulevé notre interlocuteur à l'instant.
01:58:36 Il dit, je trouve ça très intéressant,
01:58:38 il ne va pas falloir que les politiques viennent,
01:58:39 que toutes couleurs confondues viennent pavaner
01:58:44 et dire à quel point ils nous aiment,
01:58:45 parce que ce serait un peu trop facile.
01:58:47 Ça aussi, ça va commencer à dater un petit peu,
01:58:52 comme attitude.
01:58:52 Oui, mais il dit clairement,
01:58:54 donc ce représentant des jeunes agriculteurs,
01:58:56 qu'il faut passer du stade de l'incantation
01:58:58 aux actes concrets.
01:59:00 Moi, je crois qu'il y a une chose sur laquelle
01:59:02 il ne faut pas se tromper,
01:59:03 qu'il y ait des subventions pour parvenir,
01:59:07 aujourd'hui, à régler une situation de dure chance,
01:59:09 pourquoi pas ?
01:59:10 Après tout, certains sont au bord de la rupture.
01:59:12 Si des subventions, dans l'instant T,
01:59:14 peuvent les sauver,
01:59:15 je pense qu'ils ne sont pas contre.
01:59:17 Et moi, savoir que nos impôts peuvent sauver
01:59:20 nos agriculteurs, dans un temps donné,
01:59:22 je l'accepte aisément.
01:59:24 En revanche, ne nous trompons pas,
01:59:26 les agriculteurs ne veulent pas vivre de subventions,
01:59:28 ils veulent vivre des fruits de leur travail.
01:59:31 Et aujourd'hui, le vrai problème structurel, il est là.
01:59:33 Ce ne sont pas des gens qui font de la mendicité.
01:59:35 Il ne faut pas être sous perfusion.
01:59:37 Mais ils travaillent 70, 80 heures par semaine.
01:59:40 Ils donnent une vie pour leur exploitation.
01:59:42 Ils demandent juste que la valeur travail
01:59:45 soit, je dirais, récompensée.
01:59:48 Et là, on a un vrai sujet,
01:59:49 qui est effectivement le coup de revient,
01:59:52 que mon voisin a évoqué, très justement.
01:59:54 Le coup de revient, aujourd'hui,
01:59:56 dans la compétition, à la fois intra-européenne,
01:59:59 mais aussi au-delà des frontières de l'Union européenne,
02:00:01 ne permet pas à nos agriculteurs, je dirais,
02:00:03 d'être au premier rang de ceux qui vont fournir
02:00:07 à la fois nos frigos, mais au-delà.
02:00:11 Donc, il faut que l'État réponde à ça.
02:00:12 Comment on se protège sans se fermer sur nos pieds,
02:00:15 sur nous-mêmes ?
02:00:16 Donc, il y a un vrai dilemme, là, aujourd'hui.
02:00:18 Pas faire du protectionnisme à tout crin,
02:00:20 mais pas être dans l'ouverture aussi béate,
02:00:22 qui fait que les normes sociales et environnementales
02:00:25 qui sont imposées à nos agriculteurs
02:00:26 ne sont pas imposées aux autres.
02:00:27 Et donc, la concurrence est de fait déloyale.
02:00:29 Franchement, c'est un casse-tête, son nom.
02:00:31 C'est un adage très compliqué à trouver, en fait.
02:00:33 Il le décrit assez bien.
02:00:34 Oui, et cette concurrence déloyale, en fait,
02:00:37 elle découle d'une contradiction ontologique,
02:00:41 au niveau européen comme au niveau français,
02:00:44 qui est, on prétend vouloir aider les petits,
02:00:47 l'agriculture locale, l'éleveur ou le maraîcher de proximité.
02:00:54 Et en fait, tout, je dis les normes, les coûts,
02:00:58 sont faits pour des gros exploitants.
02:01:02 Le gros exploitant, il se casse pas la tête
02:01:04 à regarder comment remplir un formulaire.
02:01:06 Il a un comptable, tout simplement.
02:01:09 Il est staffé.
02:01:10 Pour demander une aide, pareil.
02:01:13 Il passe pas des heures à...
02:01:15 Mais le petit, il va payer 1 000 euros, un comptable,
02:01:18 pour avoir une aide de 2 000 euros.
02:01:20 C'est évidemment pas possible.
02:01:21 Il va falloir tout refondre, tout le système.
02:01:23 Non, il va falloir choisir.
02:01:24 Cette contradiction-là entre pourrir la vie des petits
02:01:30 en prétendant vouloir les encourager,
02:01:32 ça n'est plus tenable,
02:01:33 et ce sont les petits qui payent les bouteilles.
02:01:35 Allez, on va se conclure avec votre propos, si vous voulez.
02:01:37 C'est d'ailleurs l'objet d'un des derniers ouvrages
02:01:39 de Gaspar Koenig, qui est de montrer à quel point les normes,
02:01:42 en fait, les gens qui sont aisés, ils s'en fichent,
02:01:45 ils ont des comptables, ils ont des juristes.
02:01:46 Donc la normativité dans notre pays pèse avant tout
02:01:49 sur les personnes les plus faibles.
02:01:50 J'aimerais juste qu'on parle un petit peu de l'uniforme à l'école.
02:01:53 Vous le savez, plusieurs grandes villes
02:01:54 ont décidé de l'expérimenter à la rentrée,
02:01:57 d'ailleurs sur une base volontaire.
02:01:58 Béziers en fait partie, elle a été très vite candidate.
02:02:02 Il y avait la présentation officielle de la tenue
02:02:04 choisie par la ville Languedocienne,
02:02:06 et son maire, Robert Ménard,
02:02:08 vous voyez, on a déjà les polos à Béziers,
02:02:12 qui sont sur des portants, qui ont été exhibés aux parents.
02:02:16 Voilà, c'est une partie de toute la panoplie
02:02:19 qui sera proposée aux élèves, avec, vous le voyez ici aussi,
02:02:22 des sweatshirts, des pantalons,
02:02:25 aux couleurs avec les cuissons bitérois.
02:02:28 Écoutez, comment les parents abordent cette nouvelle ère
02:02:32 de l'école pour leurs enfants ?
02:02:34 Ça évite des discriminations.
02:02:36 D'accord.
02:02:37 Au moins, tout le monde est habillé de la même manière.
02:02:40 On est venus ici pour reprendre les uniformes
02:02:43 pour l'école Casimir-Pérer,
02:02:46 et donc, on est pour l'uniforme, donc c'est parfait.
02:02:50 Et puis regardez ce sondage.
02:02:52 Est-ce que c'est bien, l'uniforme pour les enfants ?
02:02:55 Êtes-vous favorable à ce que les vôtres emportent à l'école,
02:02:59 ou plus largement à ce qu'on fasse plus de distinguo,
02:03:02 en fait, vestimentaire ?
02:03:04 Oui, pour ce qui concerne le collège,
02:03:05 on est à peu près sur les mêmes ratios.
02:03:08 Le collège et l'école primaire, 65-63 %,
02:03:11 donc il y a une majorité assez large qui se dégage.
02:03:13 En revanche, c'est un peu plus nuancé quand il s'agit du lycée,
02:03:16 peut-être parce qu'on arrive à un âge
02:03:18 où on est un peu plus dans l'affirmation de soi.
02:03:20 On a quelques minutes.
02:03:22 Raphaël Lambsélem, pour compenser.
02:03:23 D'abord, je pense que la méthode du gouvernement est la bonne
02:03:25 et devrait être multipliée sur d'autres politiques publiques.
02:03:28 La question de l'expérimentation.
02:03:30 Enfin, on va faire une expérience avec un retour de terrain,
02:03:34 une évaluation des politiques publiques.
02:03:36 C'est rare en France.
02:03:37 Donc un, la méthode est la bonne.
02:03:39 Deux, je ne suis pas sûr que la réponse à apporter à cette question,
02:03:42 faut-il à l'école un uniforme ou pas,
02:03:45 doivent nécessiter un arbitrage national.
02:03:48 Chez Génération Libre, on a publié un rapport
02:03:49 avec Monique Cantos-Perbert
02:03:51 en faveur de l'autonomie des établissements scolaires,
02:03:53 avec cette idée de dire qu'au fond, on pourrait tout à fait dire
02:03:55 que chaque établissement pourrait décider
02:03:58 d'avoir un code vestimentaire précis
02:04:00 en fonction de la culture locale,
02:04:02 en fonction de ce que veulent les parents et l'équipe pédagogique.
02:04:05 Enfin, troisième point, quand même, je reste, à titre personnel,
02:04:09 sans être farouchement contre, plutôt critique par certains aspects,
02:04:14 dans le sens où, par exemple, sur la question des discriminations,
02:04:18 on sait par les études qui ont été menées
02:04:19 que ça n'empêche ni les discriminations,
02:04:22 ni le harcèlement scolaire.
02:04:23 Donc, bon, on verra bien ce que ça donnera à l'avenir.
02:04:25 Ça va peut-être le diminuer sur certains aspects,
02:04:28 notamment...
02:04:29 Les études qui ont pu être menées sur la question
02:04:33 n'indiquent pas ces résultats, peut-être que ça...
02:04:35 Karim, pour ou contre vous ?
02:04:37 A priori, on verra le résultat de l'expérimentation.
02:04:38 Moi, j'ai un a priori positif.
02:04:40 Et j'ai un a priori positif sur, je dirais,
02:04:44 une thèse qui est celle de l'ancienne sportive que je suis.
02:04:47 C'est le port du même maillot.
02:04:48 C'est l'appartenance à un même groupe.
02:04:51 Et je trouve qu'aujourd'hui, dans une société qui se fracture,
02:04:53 à la fois avec des disparités sociales,
02:04:55 des disparités d'origine, des disparités de...
02:04:58 Je veux dire, on voit bien la fracturation
02:04:59 de notre société française.
02:05:01 Je pense que des gamins qui vont porter le même T-shirt,
02:05:03 avec le même logo de leur région,
02:05:05 le clan, en l'occurrence, est Béziers...
02:05:06 - Ça crée une appartenance. - Ça crée une appartenance commune.
02:05:08 Et je pense que la République,
02:05:10 c'est aussi la capacité de se transcender,
02:05:12 d'aller au-delà de ce que nous sommes,
02:05:13 par nos parcours, par nos histoires familiales,
02:05:15 et d'appartenir à des valeurs communes.
02:05:17 Si ça peut participer de ça à l'école, très tôt,
02:05:20 je suis très favorable.
02:05:21 Je m'imagine que vous n'allez pas vous distinguer trop.
02:05:24 Non, ça aura sûrement un effet bénéfique
02:05:26 du point de vue fédérateur.
02:05:28 Maintenant, il faut se rappeler qu'à la base,
02:05:30 cette idée a été proposée pour lutter
02:05:32 contre les signes ostentatoires islamistes,
02:05:35 contre le prosélytisme islamiste dans les établissements scolaires.
02:05:39 Donc, qu'est-ce qu'on fait ? On contourne la question.
02:05:41 En général, quand on contourne la question,
02:05:43 on ne la résout pas.
02:05:44 Bon, merci à tous pour vos participations cet après-midi,
02:05:48 certains qui sont restés d'ailleurs longtemps à ma compagnie.
02:05:51 Dans un instant, punchline, Laurence Ferrari.
02:05:54 Si vous avez raté une partie de l'émission
02:05:56 et que ce débat, notamment sur l'uniforme, vous a intéressé,
02:05:58 regardez le QR code qui s'affiche avec notre appli,
02:06:01 que vous pouvez télécharger aisément via ce QR code.
02:06:04 Je vous dis à demain avec grand plaisir dès 14h.
02:06:07 ...