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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mardi, c’est Olivier Gourmet, acteur, pour la série "De Grâce" qui sera diffusée sur Arte les jeudi 8 et 15 février à 20h55, six épisodes de 52 minutes.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 J'ai la chance de recevoir un comédien qui a enfilé le gilet de Docker du Havre dans la série "Événements d'Arte de Grâce". Bonjour Olivier Gourbet. Merci d'être là ce matin.
00:11 Avant de parler de cette série puissante, on va adresser votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:19 Les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites, les frites.
00:31 Vous avez grandi à Amiroir en Belgique et un jour vous avez ouvert une baraque à frites fictive au fond de la classe. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:37 Vous êtes bien renseigné. C'est la meilleure idée du siècle.
00:40 Je cherchais désespérément à faire rire aussi mes professeurs, donc l'idée m'est venue d'ouvrir une baraque à frites au fond de la classe.
00:47 C'est de là qu'est venue votre vocation de comédien aussi, cette envie de faire rire.
00:52 C'est le regard de mes camarades de classe et leur bonne humeur qui m'ont poussé.
00:57 Mais au départ, j'aimais faire rire. J'aime encore aujourd'hui, même si on ne me le propose pas souvent.
01:04 Ma première intention, c'était d'être clown.
01:09 - Ah oui, alors là c'est vrai que dans De Grasse, on est assez loin de ça. - On est assez loin de ça.
01:12 Et clown, quand il a fallu se poser la question "Est-ce que je fais réellement ce métier ?" clown, c'est encore un peu plus compliqué d'accès que comédien.
01:20 Et alors en 1985, vous sortez premier prix du Conservatoire de Liège.
01:25 Votre premier rôle en 86 à l'Opéra de Liège, c'était d'Artagnan dans Scaramouche, c'est ça ?
01:30 Oui, d'Artagnan à 70 ans, avec une grande perruque aux cheveux argentés.
01:35 Très crédible.
01:37 Et vous avez joué une vingtaine de pièces pendant 15 ans. Vous ne pensez pas du tout au cinéma à l'époque ?
01:43 Pas du tout, non. En Belgique, à ce moment-là, le cinéma, on va dire balbutie.
01:48 Il y a déjà eu quelques réalisateurs un peu connus, comme Ackermann, Mario Ancel, Delvaux, etc.
01:54 Mais il n'est pas encore ce qu'il est aujourd'hui. Il n'y a pas autant de maisons de production.
01:58 Donc on ne pense pas du tout, quand on est comédien en Belgique, à faire une carrière de cinéma.
02:03 Ce n'est pas mon intention, mais le cinéma m'a rattrapé par les frères Dardenne, par hasard, un jour.
02:08 Un jour, vous vous rencontrez par hasard, en 96, c'est ça ?
02:11 Oui, la promesse 96, mais la rencontre a lieu en 94-95.
02:16 La promesse des frères Dardenne.
02:18 Vous qui chantez là, Olivier ?
02:31 C'est Mérigné qui était adolescent, 14 ans, 15 ans, je ne sais plus.
02:36 C'est déjà les films fauchés, moi qui suis toujours dans les films fauchés.
02:42 Parce que je me rappelle, sur le scénario initial, ce n'était pas du tout Joe Dassin.
02:45 C'était un chanteur français beaucoup plus populaire, on va dire, même si Joe Dassin était populaire.
02:50 C'était Johnny Hallyday. Mais les droits étaient impayables.
02:54 Pour le budget du film, les droits étaient impayables.
02:57 Même pour ça, comme ça, il faut payer des droits.
02:59 Bah oui, Thomas, il croit que c'est la fête, lui.
03:01 Ah d'accord.
03:03 C'est comme ça.
03:04 Donc c'est votre première apparition au cinéma.
03:06 Vous avez tourné 8 films, quand même, avec les frères Dardenne.
03:09 Des petits rôles, beaucoup.
03:11 Mais quand même, ça a été une révélation pour vous.
03:14 Ça a été une révélation.
03:15 Ça m'a sorti des 4 murs du théâtre.
03:17 Ça m'a permis de découvrir un autre univers, une autre façon de faire.
03:21 Et je m'y plais parce que là, ça fait quand même presque 30 ans que je fais du cinéma.
03:27 J'ai presque plus fait de théâtre.
03:29 Parce que ça m'a permis de sortir et de rencontrer les gens.
03:32 Il faut croire que je suis curieux.
03:34 Allez, un dernier extrait.
03:36 Bertrand, tu n'es pas là pour refaire le monde.
03:39 Tu es là pour reprendre les 5 points de sondage qu'on va perdre avec les gardes.
03:43 Alors je veux de l'écoute, du terrain.
03:47 Tu fonces là où ça gronde.
03:49 Notre session, ce sera désamorcé, désamorcé, désamorcé.
03:53 Alors, c'est pas Macron qui parle à Gabriel Attal.
03:57 Mais ça ressemble, Olivier Gourbert, 2011.
04:00 Vous jouez un ministre des Transports dans L'Exercice de l'État.
04:03 On vous voit souvent jouer des personnages comme ça, d'hommes politiques, de magistrats, d'hommes de pouvoir.
04:08 Vous avez même incarné Éric Dupont-Moriti avant qu'il ne devienne ministre.
04:12 C'était dans Intime Conviction.
04:13 Vous aimez ce genre de personnages-là ?
04:16 Olivier Gourbert, vous êtes avec nous ?
04:18 Oui.
04:19 Non, je réfléchis à votre question.
04:22 Pas uniquement et spécialement ces personnages-là.
04:26 Mais c'est vrai que les personnages comme ça de pouvoir, ça m'a toujours un peu interpellé.
04:32 Parce que ça ouvre le débat systématiquement, quelle que soit la personnalité politique.
04:37 On peut débattre de chacun d'entre eux, d'entre elles.
04:41 Donc voilà, ce sont des êtres humains.
04:43 Et tout ce qui est un être humain me chatouille.
04:45 J'ai envie de gratter, de voir, de connaître.
04:48 Et voilà, ça m'a permis pour L'Exercice de l'État, à l'époque,
04:51 de passer deux jours avec Frédéric Mitterrand qui était le ministre de la Culture.
04:55 Donc c'était amusant de rentrer au sein du ministère
04:57 et de sentir l'ambiance du ministère et ce qui se passe dans un ministère.
05:00 La tension même à la culture et du travail.
05:03 La somme de travail qu'il y a.
05:05 Ces réflexions qui me tenaient sur sa position en politique en tant qu'être humain.
05:10 Ce qui ne pouvait encore se permettre, ce qui ne pouvait plus se permettre.
05:13 Et pareil avec Éric Dupond-Moretti.
05:16 Je passais aussi deux ou trois jours avec lui dans un tribunal.
05:20 On allait manger le midi et le soir ensemble dans sa cantine à Paris.
05:23 C'est amusant de les approcher.
05:25 C'est amusant de les approcher.
05:27 Éric Dupond-Moretti, j'avais une certaine estime pour lui, que j'ai toujours d'ailleurs, depuis lors.
05:32 Et donc j'étais curieux de me frotter à l'homme et de voir...
05:36 Mais il y a une ressemblance entre vous, lui, dans la voix, dans le physique.
05:39 C'est bluffant. Il faut voir ce film aussi, une intime conviction.
05:43 Et c'est vrai que vous jouez à votre manière aussi un personnage de pouvoir
05:47 dans cette série de grâce qui arrive sur Arte jeudi.
05:50 On en parle dans un instant. A tout de suite.
05:52 [Musique]