Stéphane Freiss

  • il y a 8 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Stéphane Freiss, comédien, pour la pièce "Le Cercle des Poètes Disparus" au Théâtre Antoine jusqu’au 12 mai.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcript
00:00 J'ai la chance de recevoir ce matin un très grand acteur que j'ai eu la chance surtout d'aller voir sur scène dans l'adaptation
00:05 théâtrale du cercle des poètes disparus et il a réussi c'est un exploit à me faire oublier Robin Williams dans le rôle du professeur
00:11 bonjour Stéphane Fresse
00:13 et merci beaucoup d'être là ce matin alors avant de parler de ce cercle des poètes disparus
00:18 on va dresser votre portrait sonore c'est la tradition ici des petits sons pour mieux vous connaître voici le premier
00:23 *musique*
00:32 la tradition c'est aussi de chanter
00:34 je vous présente Anissa et Thomas
00:36 ah oui d'accord
00:38 j'essaye de comprendre ce qui me rapprochait de la chanson pour l'instant à part le fait que j'ai eu 18 ans il y a très longtemps
00:43 vous allez comprendre
00:44 et alors qu'est ce que vous faisiez à vos 18 ans ?
00:46 c'est marrant parce que c'est une époque que j'ai assez oublié
00:49 il paraît que vous avez pris votre courage à deux mains pour passer la porte du cours Florent vers 18 ans
00:54 on vous en avait parlé enfin c'est deux jeunes patients de votre père qui étaient dentistes
00:57 c'est le grand virage de ma vie en fait souvent je dis rapidement et un peu trop
01:01 schématiquement que j'ai que je suis né ce jour là quand je suis rentré dans ce cours d'art dramatique
01:06 parce que c'était un effort considérable vous étiez très timide c'est ça ?
01:10 très timide pathologiquement timide et
01:12 et surtout j'avais eu une adolescence que j'avais pas aimé du tout que j'avais été
01:17 baladé d'un bahut à l'autre d'une pension à l'autre
01:21 une séparation de mes parents qui avait été très dure
01:24 enfin je retenais pas grand chose de position tout ça
01:27 à part peut-être un John Keating que j'avais rencontré en terminale
01:32 un professeur formidable
01:33 un professeur qui a changé ma vie on en parlera peut-être
01:35 qui était génial mais sorti de ça voilà
01:38 donc en fait quand je rencontre ces deux jeunes acteurs dans le cabinet de mon père
01:41 qui était lui chef de dentiste et qui me disent
01:44 mais qu'est-ce que tu veux faire en scénographie mais pourquoi t'aimes la mer ?
01:47 j'ai dit non pas du tout j'ai mal de mer
01:49 pourquoi tu veux aller en mer ?
01:51 mon meilleur pote veut rentrer dans la soucoupe de Cousteau
01:56 il veut descendre sous l'eau et je lui dis ton meilleur pote il aime ça ?
01:58 oui mais il a un peu peur parce qu'il fait 2m02 et il est pas sûr d'entrer
02:02 je dis mais c'est quoi cette histoire ? pourquoi tu fais pas un truc plus simple ?
02:04 et t'essayes pas le théâtre ?
02:06 pour moi le théâtre...
02:07 vous y aviez pensé avant ?
02:08 mais non j'étais jamais allé au théâtre
02:10 c'est une fois à 14 ans avec une école où je m'étais franchement emmerdé
02:13 ce qui m'arrive encore quand j'y vais
02:15 ça peut arriver
02:17 mais voilà et donc ça a été un moment...
02:19 donc ça a été une révélation
02:21 ensuite vous avez passé 3 fois le concours pour entrer au conservatoire d'art dramatique
02:24 mais vous y trouvez pas trop votre place
02:26 non mais j'y suis quand même entré
02:28 oui vous avez fini par y rentrer
02:29 oui évidemment quand même
02:31 mais j'y suis entré et pas du tout en fait
02:33 parce qu'en fait j'avais été habitué
02:35 en fait c'est l'histoire de ma vie je suis habitué à
02:37 je ne peux bien vivre que si je suis entouré de gens que j'aime
02:40 et je sais pas faire semblant
02:42 donc j'ai vu que c'était pas pour moi
02:44 que je ferais...
02:46 et eux ont vu que j'étais pas pour eux non plus
02:48 je crois que c'est Michel Bouquet qui vous l'a dit non ?
02:50 oui oui c'est vrai ça ?
02:52 oui oui j'avais quand même
02:54 j'avais 23 ans et il m'a dit
02:56 "Stéphane
02:58 tu...
03:00 tu vas commencer à travailler
03:02 à 40 ans"
03:04 alors quand vous en avez la moitié vous vous dites c'est mal barré quoi
03:06 donc le lendemain je suis parti
03:08 pourquoi il pensait ça ?
03:10 probablement parce que j'avais pas encore
03:12 je pense que la matière
03:14 c'est une alchimie étrange l'acteur
03:16 ça commence à
03:18 devenir intéressant quand
03:20 ce qui se passe à l'intérieur et ce qu'on voit à l'extérieur
03:22 comment dire
03:24 l'alchimie se fait c'est un truc mystérieux
03:26 là visiblement
03:28 il le sentait pas en tout cas
03:30 et pourtant l'année suivante je me retrouve
03:32 dans une aventure de dingue
03:34 donc ils sont tous trompés quoi
03:36 il s'est trompé visiblement puisque vous avez fini par
03:38 tourner au cinéma
03:40 notamment ce film "Sans toi ni loi"
03:42 d'Agnès Varda
03:44 "J'ai tout de suite pensé à toi
03:46 devant cette furie échevelée je ne pensais
03:48 qu'à toi, toute lisse, douce, exquise
03:50 comme dans les contes il y a des princesses et des souillons"
03:54 "Sans toi ni loi"
03:56 donc vous jouez aux côtés de Masha Merrill
03:58 de Sandrine Bonner c'est votre 3ème film
04:00 "Ma voix a changé énormément quand même"
04:02 "Votre voix a beaucoup changé effectivement
04:04 et puis quelques années après vous jouez Aurel de
04:06 Fadek dans "Chouant" de Philippe Broca
04:08 ça a beaucoup marqué évidemment ça vous a
04:10 valu le César du meilleur espoir masculin en
04:12 89 et alors c'est pas vraiment
04:14 vous Stéphane Fresse qui êtes allé le chercher
04:16 ce César mais votre personnage Aurel
04:18 dans son uniforme qui s'élance
04:20 au bout d'une corde pour venir
04:22 récupérer son prix sur scène
04:24 "Je ne m'y attendais pas
04:26 et j'entends du ciel
04:30 et cette récompense me donne
04:32 un plaisir tel
04:34 que je me fais une joie
04:36 d'aller le partager
04:38 avec
04:40 Sieur de Broca
04:42 roi du Cap et d'épée
04:44 au César
04:46 au espoir
04:48 au revoir"
04:50 Alors c'était particulièrement original
04:52 mais ça n'a pas été très bien perçu je crois par le monde du cinéma
04:54 "Ah non ça n'a pas été très bien perçu parce qu'ils avaient"
04:56 "Ah très très mal, très mal vécu"
04:58 "Ah bon?" "Oui oui à tel point que le soir quand je me suis retrouvé avec mon César
05:00 parce que les Césaristes se retrouvent
05:02 au Fouquet's et chacun a sa table
05:04 avec son César posé dessus et il y reçoit
05:06 qui veut mais il n'y avait personne à la mienne"
05:08 "Mais qu'est-ce qu'on vous a reproché?"
05:10 "C'était prémonitieux c'est ça?"
05:12 "C'était jugé comme tel?" "Je vais vous dire pourquoi je l'ai fait
05:14 parce que d'abord c'était un pari
05:16 qu'on avait eu avec Noiret
05:18 et je ne sais plus qui, peut-être Jean-Pierre Cassel
05:20 de se dire que
05:22 si quelqu'un a un César
05:24 et bien il le remettra comme son personnage
05:26 on était sapés, c'était tellement
05:28 extraordinaire qu'on voulait rendre
05:30 hommage à ce film et que quand on arrive au César
05:32 en smoking, ceux qui ne l'ont pas vu
05:34 n'en servent pas plus. Donc on s'était dit
05:36 on va rendre hommage à certaines corpos
05:38 de l'équipe de ce film
05:40 et j'ai été le seul avec
05:42 la costumière d'ailleurs à être... donc j'ai
05:44 joué le jeu. Ce qui est terrible c'est que
05:46 comme j'étais à la comédie française en même temps
05:48 j'ai voulu remercier aussi le français donc au lieu
05:50 de faire simple et d'arriver avec un langage
05:52 normal, je l'ai dit en
05:54 alexandrin, je pense
05:56 que j'ai un peu chargé la mule et du coup..."
05:58 - Au Molière ça serait passé nickel !
06:00 - Justement j'ai eu le Molière après et là
06:02 je me suis moqué de moi-même et là ils se sont
06:04 dit "en fait peut-être que l'humour
06:06 va savoir". - En fait ça faisait un peu d'animation au César
06:08 c'était pas mal quand même !
06:10 - L'année d'avant, le Galal Lugnon
06:12 avait été annulé et
06:14 je me suis dit "bon ben on va le poursuivre sur scène".
06:16 - Et puis ça vous a permis aussi d'avoir une magnifique
06:18 carrière justement sur scène
06:20 et on va en parler de cette carrière avec le cercle des
06:22 poètes disparus au Théâtre Antoine
06:24 on en parle dans un instant sur Reparrain tout de suite.