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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Michel Fau et Caterina Murino.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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00:00 sur Europe 1. Jusqu'à 11h, on parle théâtre avec deux grands comédiens Michel Faux,
00:04 Katerina Murino. Pour piège pour un homme seul, c'est au théâtre de la Michaudière à partir de demain.
00:10 C'est bon, il y a eu les trois coups. C'est le moment de lever le rideau sur votre portrait
00:20 sonore Michel Faux, Katerina Murino. Quelques petits sons pour mieux vous connaître. Voici le
00:24 premier. J'adore le changement de voix de Christian Clavier. Vous reconnaissez évidemment cet
00:49 extrait. L'enquête Corse. Christian Clavier vous propose un rôle dans son film. Petit
00:55 souci à l'époque, vous ne parliez pas un mot de français. Non, quand j'ai rencontré Christian
01:01 Clavier à Rome, je parlais qu'anglais. Il m'avait dit ça va, panique à bord. J'ai toujours étudié
01:07 anglais à l'école, donc pour moi c'était vraiment impossible. J'ai passé quatre castings, pas
01:13 vraiment de jeu, mais surtout pour comprendre si j'aurais pu jouer en français. Donc j'ai vraiment
01:18 mis les fesses sous la chaise et j'ai commencé à étudier le français. Et sur trois mois et demi,
01:23 quatre castings, ils ont vu l'effort. Ils ont vu que j'avais vraiment envie de jouer ce rôle. Et
01:29 mon français a commencé à s'améliorer. Jusqu'à un moment où après je suis partie toute seule en
01:36 Corse pendant un mois pour apprendre vraiment le français, pour me mettre vraiment dans l'ambiance.
01:40 Et après l'enquête Corse, il y a eu un autre film, après un autre film, après l'enquête Corse
01:44 est sorti, ça a été le carton qui a été, et je suis restée ici chez vous. - Mais là, la voix qu'on
01:48 a entendue, c'est pas la vôtre. - Non, c'est pas la mienne. - Donc ça, vous avez malgré tout été
01:51 doublée, malgré tous vos efforts. - Oui, parce qu'il avait besoin, bien sûr, que je pensais un
01:56 peu dans la langue. C'est l'unique dernier film dont je serais doublée en français. - Et pourtant,
02:02 là, pendant qu'on a diffusé l'extrait, vous avez fait le karaoké. Vous connaissiez par cœur le
02:07 dialogue. - Bien sûr, je connais par cœur tous les répliques encore. Et l'enquête Corse, pour moi,
02:12 bien sûr, c'est vraiment un des films, tout le monde se souvient bien sûr de James Bond,
02:15 qui a changé ma carrière internationale, mais qui a changé vraiment ma vie, c'est l'enquête
02:20 Corse. - Alors, heureusement pour Michel Faux, vous avez appris le français. - Oui, surtout
02:25 pour le public aussi. - Et extrait suivant.
02:27 - Qu'est-ce qu'on entend là, Michel Faux ? - Le pécheur de perles, de Georges Bizet. Et qui
02:48 c'est qui chante ? C'est qui le ténor, là ? - Michel Faux, c'est Domingo ? - Oui, c'est Placido
02:53 Domingo. - C'est pas bon. - C'est trop difficile. - Ça a été une révélation pour vous, la première
02:59 fois que vous entendez ça, je crois que vous avez 7 ans. - Oui, un truc comme ça. Je me souviens
03:02 d'où j'étais placé, au théâtre municipal d'Agen, parce qu'ils faisaient de l'opéra, il y avait trois
03:07 toiles de fond, il y avait Michel Danse et Ginès Siréra, le ténor. Je me souviens vraiment de...
03:12 Ils chantaient en avant-scène, il n'y avait pas vraiment de mise en scène, c'était un peu...
03:15 - Et à 7 ans, on vous emmène voir ça. - Oui, ma mère. - Et c'est votre appétence pour le théâtre,
03:21 pour la scène, elle vient de là au départ ? - Oui, oui, puis elle m'a amené voir tout, on est allé
03:25 voir des pièces de boulevard, on est allé voir des opérettes aussi, j'avais vu des trucs de Francis
03:28 Lopez, mais aussi de l'opéra, donc aussi ma passion pour l'opéra. - Et alors quelques années plus tard...
03:33 - Que voulez-vous ? - Vous dire. - Oh mon Dieu, je vous prie, avant que de parler, prenez-moi ce mouchoir.
03:42 - Comment ? - Couvrez ce sein que je ne saurais voir, par de pareils objets les âmes sont blessées
03:48 et cela fait venir de coupables pensées. - C'est Michel Bouquet dans le Tartuffe. - Exactement, alors pas
03:54 celui que vous avez mis en scène. - Non, parce que là il jouait Tartuffe et après son dernier
04:00 spectacle, il a joué le rôle du père, Orgon qui est le rôle principal, et moi j'ai joué Tartuffe.
04:05 Et un jour il m'a soufflé le texte, Michel Bouquet à 90 ans. - C'était un maître pour vous ?
04:11 - Oui, oui, bien sûr, mon professeur au conservatoire. - Il a été votre professeur et derrière vous l'avez
04:16 mis en scène ? - Oui, mais j'aurais dû le faire plus tôt, je n'ai pas osé, c'est lui qui m'a proposé.
04:20 - Et comment il était alors ? Racontez-nous un peu. - C'était un fou furieux, il n'avait pas de portable,
04:26 il avait la tête dans le théâtre, quand il ne pensait qu'à ça, il a consacré sa vie à ça,
04:31 il aurait pu à une époque faire plus de cinéma parce qu'il a fait des grands films,
04:35 mais l'amour du théâtre, la passion pour les grands textes, il a joué presque que des grands textes,
04:40 il n'a jamais joué de textes mineurs. Et c'était un fou furieux, vraiment assez insolent,
04:48 assez subversif même, comme bonhomme, mais on s'est évidemment très bien entendu.
04:53 - Allez, on termine avec un petit plaisir avec Catherine, écoutez.
04:56 - Normal qu'il soit de si mauvaise humeur, veuillez m'excuser. - Je peux vous accompagner ?
05:02 - Ça je crois que ça va faire vraiment déjanté, j'ai bien peur de ne pas être aussi cruelle.
05:07 - Vous manquez peut-être de pratique ? - C'était donc dans Casino Royale.
05:13 - J'ai une chanson en français, je ne l'avais jamais entendue. - Mais là c'est bien votre voix.
05:17 - Ça c'est ma voix, je me suis doublée en quatre langues. - En quatre langues ?
05:21 - Oui, en espagnol, en anglais, en italien et en français. Et même en italien, je me suis doublée
05:26 avec un accent français parce qu'ils demandaient à la production que dans chaque langue j'ai un accent,
05:31 parce que c'est quand même une femme exotique. - Et ils vous ont demandé l'accent français
05:37 pour être exotique ? - Exactement, et donc je l'ai fait en français.
05:42 - C'est hyper raciste en fait. - Jouer dans un James Bond, c'est la consécration.
05:49 - Vous nous disiez, l'enquête Corse finalement ça vous a plus marqué, mais James Bond c'est quand même énorme.
05:55 - La consécration je ne sais pas, mais c'est un immense cadeau, c'est vraiment un cadeau qui est
06:01 la vie qui t'a fait une fois dans la vie, et c'est vraiment une machine de guerre incroyable, et tu rentres
06:07 dans une famille, la famille Brocoli, c'est quand même quelque chose d'extraordinaire. Et je rentre
06:11 du Festival de Vénise, j'étais la marraine du Festival de Vénise, et ça aussi c'est un autre
06:16 cadeau que la vie m'a fait parce que c'était quelque chose d'extraordinaire, avec un jury énorme
06:22 comme Damien Chazelle, Jane Campion, Martin McDonagh, c'est juste incroyable. Donc de temps en temps
06:28 la vie fait des cadeaux magnifiques. - Justement la vie va vous faire un cadeau magnifique dans
06:32 quelques instants, puisque vous aurez le droit à une chronique de Joe Hume.