Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Yvan Attal et Noémie Lvovsky, pour la pièce “Vidéo Club” au Théâtre Antoine, écrite par Sébastien Thiery et mise en scène par Jean-Louis Benoit.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 et jusqu'à 11h, c'est le théâtre qui est à l'honneur avec vos invités.
00:04 Thomas Hill, vous recevez Noémie Lovski et Yvan Attal sur scène pour la pièce Vidéoclub en ce moment au théâtre Antoine à Paris.
00:11 Et alors c'est le moment de votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:15 Voici le premier.
00:16 Laissons lui le choix, si plus tard il se sent juif, je veux pas qu'en plus il se sente infirme.
00:19 Justement, il a tout le choix, il décidera lui-même s'il a envie d'être circoncis ou pas.
00:22 Avouons quand même qu'à un certain âge, c'est une décision très difficile à prendre.
00:25 Ce sera une décision à la hauteur de son envie d'être juif. Tu serais capable de le faire toi à ton âge ?
00:30 Moi j'ai aucune raison de me faire couper la bite enfin.
00:32 Et si ? Est-ce que tu veux la même que ton fils ?
00:34 Je veux pas la même que mon fils, je veux que lui il est la même que moi.
00:37 Ah, tu veux faire ton fils à ton image, tu te prends pour qui ? Pour Dieu ?
00:40 Noémie Lovski, Yvan vous offrait le rôle de sa sœur dans son premier film, Ma femme est une actrice en 2001.
00:47 C'était votre premier rôle en tant qu'actrice.
00:49 Oui, oui, oui.
00:51 Et vous aviez envie de faire ça ?
00:52 En fait, j'en brûlais d'envie mais je n'osais pas.
00:58 Et heureusement qu'Yvan a insisté.
01:01 Ah, il a dû insister lourdement ?
01:03 Je ne me souviens pas du tout.
01:04 [Rires]
01:05 Non mais c'est vrai, je ne me souviens pas d'avoir insisté.
01:08 Évidemment que je me souviens ce film, d'avoir eu envie de Noémie et de m'amuser follement avec le film.
01:15 Mais je ne me souviens pas d'avoir eu à insister comme ça.
01:19 Pourquoi vous aviez cette réticence-là ?
01:21 Parce que quand j'étais enfant, je trouvais que comédien, bien sûr, était le plus beau métier du monde.
01:30 Mais à 15 ans, je me suis dit qu'on était trop dépendant du désir des autres.
01:38 Et voilà, nerveusement, je n'allais pas supporter de faire ce métier.
01:44 Et puis, des années plus tard, je crois 15 ans plus tard, Yvan me propose de jouer sa sœur.
01:51 Et je suis très surprise, je lui dis "mais écoute, non, je ne suis pas comédienne.
01:56 Par contre, j'adore les comédiennes et je peux faire le casting de ton film si tu veux."
02:03 [Rires]
02:04 Et Yvan m'a dit "non, non, non, tu vas jouer dans mon film".
02:07 Et puis on a fait des essais qui n'étaient pas bons du tout.
02:10 Ah oui ? [Rires]
02:11 Il s'en souvient toujours quand même.
02:13 Il ne se souvient pas d'avoir réalisé d'ailleurs.
02:15 [Rires]
02:18 Et voilà, et aujourd'hui, il faut qu'il se bouche les oreilles parce qu'il n'aime pas que je dise ça,
02:22 mais j'ai une gratitude immense, immense.
02:26 C'est le démarrage de tout pour vous.
02:28 Oui, et voilà, sans Yvan, sans ce film, sans son regard sur moi,
02:34 sans la façon dont il m'a dirigée, je ne connaîtrais pas ce bonheur de jouer.
02:41 Vous êtes réalisatrice, vous aussi, est-ce que vous aimeriez diriger Yvan un jour ?
02:44 Ah oui, ah oui.
02:46 Eh bien c'est quand tu veux.
02:47 [Rires]
02:48 C'est le prochain projet.
02:49 Voilà.
02:50 On va changer d'ambiance sonore maintenant.
02:52 [Musique]
02:54 Ça, on ne pouvait pas y couper, Yvan.
02:56 [Musique]
02:58 Il paraît que vous saoulez tous vos proches avec le pain.
03:01 Mais j'ai arrêté depuis longtemps.
03:02 [Rires]
03:03 Faut quand même...
03:05 Mais c'est dans la légende.
03:06 C'est la légende Yvan.
03:07 [Rires]
03:08 Non, évidemment.
03:09 Combien de fois vous l'avez vu ?
03:10 Oh, je ne sais pas combien de fois je l'ai vu, mais ça fait quand même longtemps que je ne l'ai pas vu là.
03:13 Ceci dit, je crois que...
03:15 Enfin, la dernière fois que c'est passé à la télé, j'ai dû zapper, je suis tombé dessus, je reste dessus.
03:19 Mais...
03:20 Non, mais ça y est quand même.
03:22 [Rires]
03:23 Ça y est quand même, non, parce que j'adore le film.
03:25 J'adore toujours autant.
03:26 Je pense que c'est le film, un, qui m'a donné envie de faire du cinéma,
03:29 deux, qui est le film le plus magique au monde, le meilleur film au monde depuis tout les temps, etc.
03:34 Et vous avez revu Pacino il n'y a pas longtemps, il paraît.
03:37 Je l'ai vu, Pacino, il n'y a pas longtemps.
03:39 Vous l'avez vu sur scène ?
03:40 Oui, je suis allé le voir sur scène.
03:41 J'ai une anecdote avec Pacino, atroce.
03:44 [Rires]
03:45 On aime ça.
03:46 Ça c'est croustillant.
03:47 Enfin, pas atroce, mais je suis allé...
03:49 Je suis à New York, je vais le...
03:51 Il joue Shakespeare, et donc je suis à New York pour aller le voir.
03:56 Je passe un week-end à New York, c'était il y a très longtemps, une dizaine d'années, une quinzaine d'années.
04:01 Et j'allais le voir un dimanche après-midi au théâtre.
04:05 Et le dimanche matin, j'avais un copain avec qui j'ai fait Rush Hour,
04:09 qui tournait une séquence dans New York, donc je passe le voir sur le tournage.
04:12 Et il me dit "Reste déjeuner", je lui dis "Non, non, je peux pas, je vais voir Pacino cet après-midi au théâtre".
04:18 Il me dit "Ah bon, tu vas voir Pacino, je mange avec lui ce soir, est-ce que tu veux venir ?"
04:21 Alors je lui dis "Bah oui, quand même".
04:23 [Rires]
04:24 "Oui, je veux venir".
04:25 Et alors il me dit "Je t'appelle pour te dire quelle heure, etc."
04:29 Donc je vais le voir au théâtre, je suis totalement impressionné par sa performance, etc.
04:34 Et le soir, mon copain m'appelle, il me dit "Bon, c'est un dîner un peu particulier, spécial, chez une dame, blablabla, viens juste boire un verre".
04:41 Alors je viens boire un verre et j'arrive avec Charlotte, on sonne à la porte,
04:45 et dès qu'on est derrière la porte, j'entends mon copain qui hurle
04:49 "This is him ! This is the French Al Pacino !"
04:53 [Rires]
04:55 J'ai honte quoi, j'ai déjà envie de me sauver.
04:59 Il y a quelqu'un qui nous ouvre la porte, on rentre, et là je le vois, avec sa gueule de l'après-midi,
05:05 il avait une petite barbe pour le rôle, etc.
05:07 Et il me regarde, j'avais l'impression d'une vache qui regarde passer un train.
05:13 "Genre c'est lui le French Al Pacino !"
05:16 C'était mes adores !
05:18 Ah non !
05:19 Il se trouve qu'il était extrêmement gentil, curieux, humble, et que ça a été une soirée à la hauteur de mes espérances.
05:27 Ah ça c'est pas terminé en juste un verre finalement ?
05:28 Non, non, non.
05:29 Et vous êtes toujours copain avec votre copain qui vous a fait ça ?
05:31 Je suis toujours copain avec mon copain.
05:32 Mais je vous regarde et physiquement il y a un truc.
05:34 Ah oui, ça y est !
05:35 [Rires]
05:38 Allez, on va se retrouver dans quelques instants, Noemi Lovski, Yvan Attal,
05:42 et on va parler musique avec Joey Batiste.