Le président du Rassemblement national et tête de liste pour les élections européennes Jordan Bardella est l'invité de Amandine Bégot dans RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL du 06 février 2024 avec Amandine Bégot.
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00:02 RTL 7h44, son parti est largement en tête dans les sondages pour les Européennes.
00:11 Amandine Bégaud, vous recevez ce matin le président du Rassemblement National, Jordan Bardella.
00:15 Jordan Bardella, trois jours après l'attaque au couteau qui a eu lieu ce week-end, gare de Lyon à Paris.
00:19 L'assaillant a, d'après nos confrères du parisien, été présenté à un juge hier soir pour tentative d'assassinat.
00:25 Je rappelle qu'il s'agit d'un Malien de 32 ans qui vivait en situation régulière en Italie.
00:30 Il avait donc tout à fait le droit de circuler au sein de l'espace Schengen et donc en France.
00:34 C'est bien un problème.
00:35 Aurait-on pu éviter ce drame ?
00:37 D'abord, je suis un peu effaré de voir que la justice ne retient ni le caractère terroriste, ni le motif raciste.
00:45 Ça veut dire que le parquet antiterroriste aurait dû se saisir d'après vous ?
00:49 J'ai regardé les déclarations de cet individu qui a exprimé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux sa haine de la France,
00:57 sa haine du peuple français, faisant des allusions d'ailleurs à l'islam radical dans ses publications.
01:03 Et je note que cet individu a obtenu des papiers de manière régulière en Italie et que cela lui a permis de circuler dans l'espace Schengen.
01:11 C'est un problème.
01:12 Je suis favorable à ce que nous remettions des portes à la maison France et que nous puissions rétablir,
01:16 pour les ressortissants extra-européens, des contrôles aux frontières.
01:21 Schengen est un projet européen qui, par définition, doit être réservé aux citoyens de l'Union Européenne.
01:27 Le fait d'être étranger, extra-européen, de venir dans un des pays de l'Union Européenne et d'obtenir un titre de séjour,
01:33 aussi régulier soit-il, ne doit pas vous donner un droit à circuler dans l'intégralité des pays de l'Union Européenne.
01:39 Sauf que ça suppose de réformer Schengen et ça la France ne peut pas le faire toute seule.
01:43 La France est le deuxième contributeur net au budget de l'Union Européenne.
01:47 Et le drame d'Emmanuel Macron est d'avoir échoué sur ce sujet comme sur le sujet de l'agriculture à défendre les intérêts français.
01:53 Donc c'est remettre des postes de frontières ?
01:55 Rétabliront des contrôles aux frontières pour les citoyens extra-européens aux frontières de notre pays.
02:01 Premièrement. Deuxièmement, il faut expulser systématiquement les délinquants et criminels étrangers.
02:07 Il était inconnu de tous les services de police ?
02:09 Oui, mais vous pourrez toujours trouver le petit cas qui ne répond pas aux critères.
02:13 Il se trouve que c'est une politique d'ensemble à mener, donc il faut expulser les délinquants et criminels étrangers.
02:18 Et troisièmement, reprendre le contrôle de la politique d'immigration.
02:21 Les chiffres de l'insécurité ont été publiés au début du mois de janvier.
02:24 Ils sont absolument accablants. 120 attaques au couteau par jour, 1000 agressions dans notre pays tous les jours.
02:30 Et je dis et j'affirme que tout n'a pas été fait par le gouvernement pour protéger le peuple français d'une situation migratoire et sécuritaire
02:39 qui, je le dis, dans notre pays est devenue totalement hors de contrôle.
02:42 Jordan Bardella, vous nous dites ce matin que vous vous étonnez que le parquet antiterroriste ne se soit pas saisi dans cette affaire.
02:47 Mais comment vous l'expliquez ?
02:49 Il faut demander aux personnes qui ont pris la décision.
02:52 Mais vous avez vu comme moi les déclarations qu'a fait cet individu avant de passer à l'acte à la gare de Lyon.
02:58 Et il se trouve que là encore, il y a des appels à la haine contre la France, contre le peuple français,
03:04 qu'il traite de tous les noms et évidemment des références à l'islam radical.
03:09 Il y a aussi eu un individu à Lyon qui a été interpellé.
03:12 Il est fiché S. A chaque fois, avec un couteau, ce sont les mêmes profils, les mêmes individus.
03:17 Et on ne prend pas en compte dans notre société la dangerosité de l'islam radical.
03:24 Ajouter à ce cocktail une situation migratoire hors de contrôle et un laxisme judiciaire, les français ne sont pas protégés.
03:30 Donc il faut un tournant sécuritaire, migratoire et pénal.
03:32 Juste à côté du terrorisme, sans islam radical ?
03:34 On n'a pas beaucoup vu.
03:36 Il n'y a pas de propos anti-français dans cette vidéo, mais il n'y a pas de propos en référence à l'islam radical ?
03:42 Il y a un lien à l'islam radical, aux prophètes. Toujours pareil d'ailleurs.
03:46 Jordan Bardella, vous serez demain aux Invalides pour l'hommage aux victimes françaises du Hamas ?
03:51 Oui, j'y serai.
03:53 Vous regrettez que la France Insoumise vienne ? L'Elysée dit que c'est la règle dans le cadre d'un hommage républicain.
03:57 Tous les parlementaires sont invités. On a entendu certaines familles de victimes dire qu'ils ne souhaitaient pas que les représentants de la France Insoumise y assistent.
04:04 Je suis très mal à l'aise à l'idée de me retrouver demain à cet hommage, à côté de gens de la France Insoumise,
04:10 qui considèrent que ce qui s'est passé, que les atrocités qui ont été commises par le Hamas en Israël, ne relèvent pas du terrorisme,
04:17 mais de la résistance, comme l'avait déclarée une députée de la France Insoumise, Madame Obono.
04:21 Mais il faut qu'Emmanuel Macron leur dise "ne venez pas".
04:23 C'est de la responsabilité d'Emmanuel Macron. Moi je vous dis, je serai demain à ma place, à mon poste, dans cet hommage, qui rendue aux Invalides,
04:31 mais je serai très mal à l'aise de me retrouver à côté de la France Insoumise.
04:34 En fait, ce qui s'est passé le 7 octobre a été un moment de vérité pour la démocratie française.
04:38 On s'est aperçu, et les Français se sont aperçus, que la condamnation du terrorisme islamiste ne faisait plus l'unanimité dans notre société,
04:44 et qu'il y avait des mouvements politiques, représentés à l'Assemblée Nationale, qui siègent au sein de la NUPES,
04:49 qui considèrent ces atrocités, ces pogroms qui ont été commis contre des civils, contre des enfants juifs, contre des femmes,
04:54 contre des vieillards, contre des gens qui ne relevaient pas d'une armée régulière,
04:58 considéraient cela comme des actes de résistance, et non pas comme des actes de barbarie.
05:01 Donc, ça a été un grand moment de clarification, et ça vient rappeler une chose,
05:05 c'est que nous devons, aujourd'hui, prémunir la France, et protéger le pays, de l'importation sur le seul français,
05:11 d'une idéologie qui se trouve déjà dans nos banlieues.
05:13 Emmanuel Macron réfléchirait par ailleurs à un hommage aux victimes françaises de Gaza. Vous y êtes favorable ?
05:18 Oui, je ne fais pas de tri dans les victimes. Cette guerre, évidemment, est un drame.
05:25 Mais n'oublions pas qu'il y a une armée régulière d'une démocratie, qui s'appelle Israël,
05:30 qui fait face à un groupe terroriste, qui est reconnu comme terroriste par l'Union Européenne,
05:34 et qui bénéficie, et je le déplore, de la mensuétude d'une partie de la classe politique française,
05:38 notamment à gauche, qui a sombré dans l'indignité.
05:41 Vous présidez le Rassemblement National, Jordan Bardella.
05:44 Les députés RN n'ont pas voté hier la motion de censure contre Gabrielle Attal.
05:47 Marine Le Pen a toujours dit, et ici même à plusieurs reprises,
05:50 qu'elle voterait toutes les motions qui vont dans l'intérêt des Français.
05:53 Ça veut dire quoi ? Que c'est l'intérêt des Français de voir Gabrielle Attal Premier ministre ?
05:56 Non, ça veut dire qu'il y a des élections dans quatre mois,
05:59 et que maintenant c'est au peuple français de se saisir de la censure du gouvernement.
06:03 Il y a des dizaines de motions de censure qui sont passées au Parlement
06:06 depuis la réélection d'Emmanuel Macron. Aucune n'a été votée à la très large majorité.
06:10 Donc je crois que maintenant les Français doivent se rendre aux urnes le 9 juin prochain.
06:14 Sauf que, quel que soit le résultat du 9 juin, ça ne changera pas l'Assemblée Nationale ?
06:18 Si, je pense que ça peut faire changer beaucoup.
06:22 C'est-à-dire que si vous arrivez en tête, il faudra une dissolution de l'Assemblée Nationale.
06:27 Et je dis aux Français, les élections européennes sont des élections de mi-mandat.
06:31 Tout ce que vous subissez dans votre quotidien se décide à Bruxelles.
06:34 L'agriculture, c'est Bruxelles. La politique d'immigration, c'est Bruxelles.
06:38 L'énergie, le coût de l'énergie, aujourd'hui abyssal,
06:41 qui ne correspond plus au coût de production français,
06:43 c'est décidé à Bruxelles par le marché européen de l'énergie.
06:46 L'ensemble de ces règles européennes sont soutenues, accompagnées,
06:50 votées, mises en oeuvre par Emmanuel Macron.
06:52 Moi, je dis aux Français, vous avez mis Emmanuel Macron en minorité
06:55 à l'Assemblée Nationale en juin 2022.
06:57 Nous devons faire de même avec l'Europe de Macron lors de ces élections européennes.
07:01 Et moi, je sollicite la mobilisation la plus large possible
07:03 pour censurer ce gouvernement dans les urnes.
07:05 Donc, si le RN est en tête le 9 juin, vous demandez la dissolution de l'Assemblée ?
07:08 Si je suis en tête le 9 juin au soir,
07:11 je demanderai le soir même, évidemment, la dissolution de l'Assemblée Nationale.
07:14 Vous évoquiez l'Europe, vous avez soutenu,
07:17 et on vous a vu aux côtés des agriculteurs ces derniers jours,
07:20 ils ont eu raison de lever les barrages après les annonces du gouvernement ?
07:23 Il faut bien qu'ils retournent travailler. Voilà, c'est ça la réalité.
07:26 Je pense que les agriculteurs comme nous, d'ailleurs, on ne se paye pas de mots,
07:29 et qu'Emmanuel Macron et Gabriel Attal se sont payés le luxe
07:33 de découvrir les dégâts de leur propre politique.
07:36 Parce que la réalité, c'est que tout ce qui nuit aujourd'hui à l'agriculture française,
07:41 et qui a mis nos agriculteurs dans les rues,
07:43 a été soutenu, accompagné, mis en oeuvre par Emmanuel Macron.
07:46 Le Green Deal et le Pacte Vert qu'il nous faut dénoncer, c'est eux.
07:49 La multiplication des accords de libre-échange,
07:52 qui nous met en concurrence avec des produits qui viennent parfois de 18 000 km
07:56 par rapport à la France, c'est eux qui l'ont mis en oeuvre,
07:58 tout comme la surtransposition de normes environnementales.
08:01 Je voudrais vous claircir un point.
08:02 Vous aviez dit, pardon, pendant la campagne des européennes en 2019,
08:06 que vous ne voteriez pas la PAC. On est d'accord ?
08:08 Vous aviez dit que vous ne voteriez pas.
08:09 En l'état actuel, bien sûr.
08:11 Pourquoi l'avoir finalement votée en 2021 ?
08:13 Parce que ma déclaration date de 2019, et qu'entre 2019 et 2020,
08:17 la PAC a évolué.
08:19 Ce n'est pas un engagement qui a été déchiré,
08:21 ni sous le taff.
08:22 Nous avons fait pression, précisément, pour que les aides d'État soient légalisées.
08:25 Et voyez bien tout l'intérêt d'avoir, dans des hémicycles,
08:28 notamment ici au Parlement européen, des eurodéputés du RN,
08:31 qui sont passés d'une PAC qui était totalement fédéraliste,
08:34 qui aujourd'hui légalise les aides d'État,
08:36 et peut-être en réalité flécher directement vers nos agriculteurs.
08:39 Elle est très largement imparfaite.
08:41 Et moi je dis juste une chose.
08:43 Nos agriculteurs ne veulent pas vivre d'aides permanentes.
08:45 Ils veulent pouvoir vivre de leur travail.
08:47 Or, aujourd'hui, pour que l'agriculture paye,
08:49 pour que le travail paye quand on est agriculteur,
08:51 il faut, un, que la loi EGalim soit respectée,
08:53 et que les marches soient mieux encadrées, mieux contrôlées,
08:56 et deuxièmement, que notre agriculture soit protégée par le patriotisme économique.
09:00 Nous mettrons en oeuvre ce patriotisme économique.
09:02 Juste d'un mot, Marine Le Pen était hier soir sur TF1,
09:04 et quand Gilles Boulot lui a demandé quels seraient les candidats sur votre liste,
09:07 s'il y aurait ou non des gens de la société civile,
09:09 des personnes extérieures ou RN,
09:11 elle a répondu "vous n'avez qu'à inviter Jordan Bardella".
09:13 Alors on vous a en face de nous, y'aura-t-il des gens de la société civile ?
09:16 - Y'aura des gens qui peuvent effectivement rejoindre le Rassemblement National,
09:19 des gens qui viennent de la société civile,
09:21 des gens qui viennent d'autres horizons politiques.
09:23 Encore quelques jours de patience,
09:25 et je révélerai les noms des personnes qui vont m'accompagner.
09:27 C'est une liste qui fera gage, je crois, de sa compétence,
09:30 avec des gens qui viennent d'autres horizons,
09:32 parce que, au-delà d'une liste aux élections européennes,
09:35 je prépare le Rassemblement National à l'exercice.
09:38 - On a parlé par exemple de Mathieu Vallée.
09:40 - Vous verrez, je ne vais pas vous répondre maintenant,
09:43 je parle à peine de trois semaines, j'ai l'habitude des interviews,
09:45 vous ne m'aurez pas comme ça.
09:46 Donc on va attendre quelques jours, patience,
09:48 je donnerai les noms, en tout cas nous sommes aujourd'hui
09:50 donnés en tête de ces élections européennes,
09:52 et je veux juste dire aux Français que les sondages, c'est les sondages,
09:55 maintenant on aura besoin de leur mobilisation
09:57 contre l'Europe de Macron le 9 juin prochain.
09:59 - Merci.
10:00 Merci à tous !