• il y a 9 mois
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse aux difficultés de la ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, depuis sa prise de fonction.

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Transcription
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec Luffy Garraud. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:08 Alors aujourd'hui au demain nous devrions avoir après trois semaines d'attente la composition définitive du gouvernement.
00:14 On sera autour de 15 ministres délégués et secrétaire d'Etat.
00:18 Quels sont les enjeux politiques Vincent de cette seconde phase ?
00:21 Ils sont assez maigres. Pour aller vite, une fois les ministres nommés, la crise agricole apaisée, la motion de censure rejetée,
00:27 Gabriel Attal pourra enfin lancer son action de premier ministre.
00:30 Il n'y a qu'un élément important, presque décisif en fait, c'est le maintien ou le limogeage de la ministre de l'éducation Amélie Oudea Castera.
00:38 C'est important pour le pays parce que ce ministère est central et c'est décisif pour le premier ministre
00:43 parce que c'est par l'école qu'il a façonné son image d'autorité, d'efficacité et de bon sens.
00:47 Et par ces bourdes à répétition, la ministre a déconstruit en quelques jours l'édifice fragile que Gabriel Attal avait tenté de mettre en place en cinq mois.
00:56 Il voulait de l'autorité, elle a montré de la morgue. De la vérité, elle a menti sur les motifs de scolarisation de ses enfants.
01:03 De la simplicité, elle emploie tous les poncifs de la logorée techno-managériale.
01:08 De l'unité, elle a donné des instruments à ses adversaires pour relancer la guerre scolaire.
01:12 Elle devait être un moteur du gouvernement, elle est devenue pour lui un énorme boulet.
01:16 Si je vous comprends bien Vincent, il faut qu'Amélie Oudea Castera quitte le gouvernement ?
01:20 - Eh bien non, ce n'est pas si simple. Dans cette histoire, en fait, il n'y a que des mauvaises solutions.
01:25 Maintenir la ministre, c'est la réduire à l'impuissance. Tout ce qu'elle fera sera ramené à sa faute originale.
01:30 Regardez l'histoire du recteur de Paris qui a démissionné vendredi.
01:34 Il est parti parce qu'il était en désaccord avec une très bonne décision de la ministre, refuser de fermer des classes préparatoires.
01:41 Le recteur démissionnaire, c'est aussi l'homme de la plateforme Affelnet, plateforme opaque et très décriée.
01:46 Une telle rupture sous Gabriel Attal aurait été bénéfique aux ministres.
01:50 Mais là, le motif de divorce est tout de suite renvoyé au match entre les gentils défenseurs de la mixité sociale
01:56 et la méchante ministre représentante des puissants.
01:59 Sur la durée, c'est difficilement tenable, d'autant que Gabriel Attal aimerait frapper fort dans les mois qui viennent sur l'absentéisme des enseignants.
02:06 Et avec une ministre qui s'est embrouillée dès le premier jour sur ce sujet, c'est mission impossible.
02:10 Mais si on évalue maintenant le coût politique d'un limogeage, il est exorbitant.
02:15 Parce que les polémiques provoquées par la ministre dépassent sa personne.
02:18 Politiquement, Amélie Oudea Castera, c'est beaucoup plus qu'Amélie Oudea Castera.
02:23 C'est la liberté de scolariser ses enfants dans le privé, c'est la volonté légitime d'un enseignement d'excellence,
02:29 c'est le lycée Stanislas emporté malgré lui dans cette affaire, mais qui incarne pour beaucoup ce que l'enseignement catholique fait de mieux.
02:35 C'est enfin une rage sociale, celle des nouveaux sans culottes contre l'aristocratie d'État, je mets des guillemets,
02:41 que la ministre a tout fait pour alimenter, mais que l'électorat macroniste supporte mal.
02:46 Pour résumer, son limogeage sera perçu par le camp du président comme la victoire de Mediapart et d'Anne Hidalgo,
02:52 et comme vous le savez Dimitri, en politique, les perceptions sont des faits.
02:56 - Bon, si elle ne doit pas partir, il faut qu'elle reste ?
02:58 - L'idéal pour le Premier ministre serait de sortir la ministre des Bourdes sans désavouer celle de la liberté scolaire et de la recherche de l'excellence.
03:05 En quelque sorte, se séparer d'Oudea et conserver Castera, ou le contraire.
03:09 Mais comme c'est impossible, tout se joue donc sur le signal qu'enverrait son remplacement.
03:14 Si c'est pour poursuivre la ligne Blanquer à table, à talle, c'est jouable de la remplacer.
03:19 Mais si le départ de Mme Oudea Castera a pour conséquence le retour de la ligne Papendiaye,
03:24 il vaut mieux pour l'école et pour les électeurs d'Emmanuel Macron qu'elle reste.
03:28 Il n'y a pas que les enseignants qui sont difficiles à remplacer en France, il y a aussi les ministres de l'éducation nationale.
03:33 - Signature Europe 1, l'éditeur politique Vincent Trémolet de Villers.
03:37 Merci Vincent. On l'a eune du Figaro ce matin.
03:40 Comment résister à l'hiver démographique ?
03:42 Les leviers pour tenter d'enrayer la chute de la natalité française.
03:46 Deux pages absolument passionnantes sur ce thème.

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