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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur le rejet du projet de loi de Finances 2025 par l'Assemblée nationale.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Anne-Puce, bonjour Vincent.
00:07Vincent, hier les députés ont rejeté la partie recette du budget, le texte est donc parti au Sénat, il arrive aujourd'hui, c'est le moment de faire un point d'étape sur ce moment politique décisif.
00:17Est-ce que Michel Barnier va s'en sortir, vous pensez Vincent ?
00:20Ce que l'on sait, c'est que l'on échappera au budget NF-compatible forgé ces derniers jours à l'Assemblée et c'est un soulagement.
00:27Ce que l'on sait aussi, c'est que Michel Barnier ne trouvera pas de majorité pour son texte, qu'il utilisera donc le 49-3.
00:34Ce que l'on ne sait pas, c'est si une majorité sera prête à censurer le gouvernement, ce n'est pas l'ambiance en ce moment mais les vérités politiques en cette période ne durent que 24 heures.
00:43Ce que l'on peut déjà dire, c'est que ce budget n'est porté par aucune dynamique, ce n'est pas le budget d'une coalition, c'est un budget de dislocation.
00:52Dislocation économique d'abord, avec des effets catastrophiques sur l'activité.
00:56Pour parer au choc fiscal qui s'annonce, les entreprises réduisent déjà la voilure sur les embauches et les investissements et les salariés en conséquence risquent de réduire leur consommation.
01:05Car si on ne sait pas encore quel régime de taxes l'Etat va nous imposer, il règne dans la société française un fiscalisme d'atmosphère tout à fait anxiogène.
01:16La logique socialiste de l'impôt, c'est-à-dire prendre à ceux qui ont pour renflouer le grand tout collectif s'impose partout et même à la cour des comptes.
01:23Cette dernière, après avoir ciblé les crédits d'impôt pour les emplois à domicile, veut réduire les avantages fiscaux du plan d'épargne retraite sous prétexte qu'il concernerait des gens aisés.
01:33Jean-Luc Mélenchon appelle ça faire les poches des riches.
01:36En l'espèce, la rue Cambon et la France Insoumise n'ont pas le même ton mais ils obéissent à la même logique.
01:41Alors fort heureusement, pour le moment, le gouvernement n'a pas repris ses propositions.
01:44Vous le dites Vincent, c'est la foire à la taxe mais à la fin, le gouvernement va remettre de l'ordre on suppose ?
01:49On espère bien mais on sait qu'il en restera des taxes.
01:52Et en attendant, ce spectacle accélère la dislocation politique à tous les niveaux.
01:57Au gouvernement d'abord, où les ministres ont chacun un agenda spécifique.
02:01Mais comme si ce désordre structurel ne suffisait pas, l'extension du domaine gouvernemental s'étend au chef de groupe à l'Assemblée.
02:08Lundi, c'est Laurent Wauquiez qui a annoncé à la place du ministre du budget ou du ministre de l'économie
02:13que le gouvernement renonçait au gel des retraites.
02:15Dans quelques jours, c'est probablement Gabriel Attal qui ira aux 20h pour annoncer l'allègement des charges sur les entreprises.
02:21Michel Barnier a refusé de les nommer l'un et l'autre au gouvernement sous prétexte qu'ils avaient des ambitions pour 2027.
02:27Et aujourd'hui, il leur demande de remplacer ses ministres pour les annonces les plus avantageuses.
02:32On n'a donc toujours pas compris si la porte était ouverte ou fermée.
02:36La vérité, c'est qu'à force de ne pas choisir entre la continuité et l'alternance, entre la droite et le macronisme,
02:41le premier ministre s'est condamné au minuscule jeu d'équilibre.
02:44Le en même temps façon Barnier, c'est plus lent, c'est plus digne, c'est plus solennel, mais ça n'est pas plus convaincant.
02:49Et à l'Assemblée, Vincent, ça n'est pas plus réjouissant.
02:52Ben disons que c'est Houellebecqien.
02:54Au début de son roman Anéantir, Houellebecq écrit
02:57« Certains lundis de la toute fin novembre ou du début de décembre, on a la sensation d'être dans le couloir de la mort. »
03:04C'est ce que ressentent et vont ressentir jusqu'à Noël beaucoup de députés du Bloc central.
03:09Gabriel Attal ne parvient pas à les sortir de leur spleen.
03:12Lui-même, comme Gérald Darmanin, connaît le blues de la fin du pouvoir.
03:16Il faut lire, pour prendre la mesure de cette dépression collective,
03:19le remarquable article que Wally Bordas et Loris Boixot ont publié en début de semaine dans le Figaro.
03:24Concrètement, de plus en plus de députés sont absents des réunions et des débats,
03:28et préparent déjà leur reconversion.
03:31Hier, ils se permettaient l'arrogance des jeunes pousses de la politique.
03:34Aujourd'hui, ils craignent d'être le bois mort de la Ve République.
03:38Ils s'en doutaient, ils en ont la confirmation.
03:41Le 9 juin, Emmanuel Macron a aussi prononcé la dissolution du macronisme.

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