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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur la motion de censure qui pourrait faire tomber le gouvernement de Michel Barnier. Un vote qui dépend du Rassemblement national qui est en plein dilemme.
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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Alors Vincent, Michel Barnier s'exprime ce matin dans Le Figaro,
00:10le Premier ministre annonce qu'il n'augmentera pas les taxes sur l'électricité.
00:14C'était une demande du Rassemblement National, mais à entendre Marine Le Pen, ça n'est pas suffisant.
00:19Suffisant, je n'en sais rien, indispensable, j'en suis certain.
00:22Ça fait deux mois que le Premier ministre prend toutes les précautions avec Gabriel Attal et Laurent Wauquiez,
00:26qui ne le censureront jamais, au lieu de ménager Marine Le Pen qui a le pouvoir de renverser le gouvernement.
00:33Michel Barnier a donc eu raison de faire cette concession sur le prix de l'électricité.
00:37Et il ouvre aussi le jeu dans l'entretien qu'il donne au Figaro sur une baisse du budget de la ME.
00:41Il envisage une loi sur la proportionnelle au printemps, ainsi que des mesures strictes sur l'immigration,
00:46comme la restauration du délit de séjour irrégulier qui avait été supprimé par François Hollande,
00:50ainsi que l'extension du délai de rétention des clandestins.
00:53Alors bien sûr, pour le RN, ce sont de modestes cadeaux de Noël,
00:57de ceux qu'on ouvre sans entouillage, mais en ayant du mal à cacher sa déception.
01:01Mais la tension est là, et Marine Le Pen peut légitimement dire qu'elle a obtenu des avancées sur le pouvoir d'achat et sur l'immigration.
01:08Jordan Bardel a d'ailleurs aussitôt salué une victoire, mais il dit aussi qu'il y a d'autres lignes rouges.
01:14Et oui, c'est bizarre d'ailleurs de crier victoire, pour dire juste après qu'on ne fera rien de cette victoire,
01:20puisqu'on ne votera pas le texte qui l'intègre, et même qu'on renversera le gouvernement qui est chargé de l'appliquer.
01:25Mais oui, il y a encore des lignes rouges, des lignes rouges.
01:29Depuis deux mois, on n'entend que ces mots de lignes rouges,
01:34rouges comme une ligne qu'on trace pour voter mon budget pour effredonner Michel Barnier sur un air de sardou.
01:39Et la dernière ligne rouge donc, c'est lundi, avec le vote du projet de loi de la finance sur la sécurité sociale.
01:45Marine Le Pen considère qu'elle a obtenu une concession sur le PLF,
01:48mais rien sur le PLFSS.
01:51Donc, il suffirait d'un nouveau signe ce week-end, comme renoncer au déremboursement des médicaments.
01:57Et je peux vous dire qu'à Matignon, il y a en ce moment une surconsommation de Doliprane.
02:01Vous pensez que Marine Le Pen peut renoncer à censurer, Vincent ?
02:05Mais jusqu'au bout, elle va entretenir le suspense.
02:07Elle était dans les cordes judiciairement, et elle a repris la main politiquement.
02:11Elle ne va pas la lâcher.
02:12Aujourd'hui, elle hésite encore entre céder à la passion de la colère,
02:16ce que lui demande une majorité de ses électeurs,
02:18ou faire le choix de la raison, ce que veut une droite prête à voter pour elle.
02:22La colère, c'est renverser le gouvernement pour lui faire payer la dépossession démocratique.
02:27C'est obéir à la logique suivante.
02:29Vous nous avez volé une victoire aux législatives avec le Front républicain.
02:33Vous voulez nous voler l'élection présidentielle avec les réquisitions du ministère public.
02:37Eh bien, Michel Barnier, Emmanuel Macron et tout le système, vous êtes coupables.
02:40Et vous allez être victime de notre vengeance.
02:43La colère, ça soulage, sur le moment.
02:46Mais comme il ne peut pas y avoir d'élection législative avant huit mois,
02:49ça n'a pas de suite politique.
02:51Sauf à rentrer dans les élucubrations à la don-salut, ce que l'on entend en ce moment.
02:54Vous vous souvenez, dans la folie des grandeurs, c'est quand la reine épouse le perroquet,
02:57César devient roi et Saluste devient reine.
03:00Eh bien ici, ce serait une chute de Michel Barnier,
03:02qui entraînerait celle d'Emmanuel Macron,
03:04et une présidentielle anticipée avant le verdict du tribunal pour Marine Le Pen,
03:08le 31 mars.
03:09Ça n'est pas sérieux.
03:10Alors on va quitter le cinéma pour revenir dans la vraie vie.
03:13Et oui, la censure aujourd'hui a tous les aspects de la colère,
03:16ça défoule, ça hystérise,
03:18mais quand ça retombe, on n'a pas avancé d'un pouce.
03:22La raison, c'est plus terne en apparence, mais ça peut rapporter gros.
03:25Épargner le gouvernement Barnier, après avoir menacé de le renverser,
03:28ferait définitivement basculer Marine Le Pen dans le camp de l'alternance apaisée.
03:34Avec une nouvelle concession du premier ministre,
03:36elle pourrait à la fois montrer à ses électeurs
03:38qu'elle aura obtenu des avancées concrètes
03:40et rassurer son électorat de conquête
03:42en ne jouant pas la politique du pire.
03:44Plutôt que de céder à la colère fébrile,
03:46Dimitri, elle ferait le choix de la force tranquille.
03:49L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.
03:52Je vous signale la ligne du Figaro ce matin,
03:54mais Michel Barnier justement, un grand entretien,
03:56vous étiez à Matignon pour cette interview, Vincent.
03:59Les Français lui disent, et c'est ce qu'il rapporte,
04:01Tenez bon !
04:02Merci Vincent, bon week-end.

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