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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'intéresse aux inégalités de la République.

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Transcription
00:00 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:03 - Place à l'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:07 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:09 - Bonjour Vincent.
00:10 - Vincent, depuis la mort de Naël, la France connaît chaque nuit des scènes d'émeutes.
00:13 La rage des émeutiers semble sans limite. Comment on explique ce phénomène, Vincent ?
00:17 Est-ce que finalement, ce n'est pas la conséquence d'une relégation sociale comme on l'entend ?
00:22 - Alors je ne crois pas du tout, mais c'est vrai qu'on entend revenir ce disque rayé du discours sur les banlieues abandonnées.
00:28 Une cohorte de commentateurs et de politiques, plutôt que de condamner véritablement ce chaos,
00:33 veulent y voir une forme de violence légitime, une violence qui serait nourrie par l'injustice de la mort d'un jeune homme de 17 ans,
00:39 mais plus largement par une injustice structurelle qui aurait exclu une partie de la jeunesse de la société française.
00:46 Cette explication est doublement fausse.
00:48 Il est évident que beaucoup d'émeutiers exploitent ce drame pour commettre les destructions et les pillages
00:54 qu'ils font habituellement le 14 juillet, le 31 décembre ou le soir d'un match de football, lorsqu'il n'y a pas de drame.
01:00 Ce sont des émeutiers d'opportunité qui, dès qu'ils le peuvent, cassent, vandalisent, brûlent, agressent les policiers, les pompiers, les journalistes.
01:10 Sont-ils abandonnés ? C'est beaucoup plus compliqué que ça.
01:13 Ça fait 40 ans que la politique de la ville déverse des milliards dans ses quartiers pour construire des écoles, des bibliothèques,
01:19 des murs d'escalade qui parfois finissent en cendres.
01:22 Ces jeunes gens ne sont pas les damnés de la terre et à certains aspects, ils sont des privilégiés de la politique sociale.
01:27 Entre un gamin de Nanterre et un jeune de la Creuse ou de la Lauzère, il n'y a pas photo.
01:31 Si on prend les aides sociales, la bienveillance du sport et de la société du spectacle, de Kylian Mbappé à Mathieu Kassovitz,
01:37 en passant par le sentiment d'impunité qui partout les accompagne, la situation de ces jeunes gens n'est pas toujours défavorable.
01:44 Et si l'on s'en tient au seul plan matériel et à celui des représentations médiatiques et culturelles,
01:48 il vaut mieux avoir 20 ans à Montfermeil qu'à Hayange ou à Vesoules.
01:51 La vérité, c'est que cette jeunesse n'est pas abandonnée, elle est déshéritée.
01:55 - Mais quelle est la différence, Vincent ?
01:57 - La différence, c'est la différence entre la matière et l'esprit.
01:59 Ces jeunes sont déshérités parce qu'ils ont été privés de notre héritage immatériel, héritage que nous avons nous-mêmes bradé.
02:05 L'éducation nationale et la culture de masse apprennent à détester la France plus qu'à l'aimer.
02:10 Alors pourquoi aimeraient-ils la France ?
02:11 Ils ont été privés des deux piliers de l'assimilation, l'école et l'autorité.
02:16 L'école parce qu'hormis quelques îlots qui surnagent, cette institution prend l'eau de toutes parts
02:21 et l'autorité parce que l'autorité familiale est souvent défaillante dans ces quartiers
02:24 et qu'elle n'a pas été compensée par une autorité de l'État tout aussi défaillante.
02:28 Le refus d'obtempérer que l'on voit se multiplier, c'est la conséquence tragique d'une absence d'autorité à tous les niveaux.
02:35 Ces gamins déracinés, sans repères, s'attachent finalement sur fond de trafic de drogue,
02:40 à l'imaginaire des mafias urbaines, aux codes des banlieues noires américaines matinées d'Islam politique.
02:44 Alors vous ajoutez les flux migratoires continu qui apportent du désordre au désordre
02:49 et vous avez le phénomène de déstabilisation qui se déroule sous nos yeux.
02:52 L'extrême gauche de son côté, Vincent, continue de croire au grand soir.
02:57 Oui, elle rêve d'une convergence des luttes entre le Val-Fouret et le Canal Saint-Martin.
03:01 Les activistes miment la révolution sur les ruines de la déconstruction
03:05 puis rentrent dans leur appartement en plein cœur de Paris en faisant parfois étape au micro d'une radio publique.
03:09 Mais pendant que ces enfants gâtés de la République pensent qu'ils vont enfin renverser le capitalisme,
03:13 les pilleurs de banlieue dévalisent les magasins et les grandes surfaces.
03:17 Et le tout en direct sur les réseaux sociaux,
03:19 comme on l'a vu lors du spectacle hallucinant de la marche blanche hier après-midi.
03:23 Cette manifestation, malgré la dimension tragique du moment, ressemblait à un immense selfie.
03:28 La violence narcissique qui se contemple sur écran, c'est aussi cela la décivilisation.
03:33 Merci Vincent Trémolet de Villers, l'édito politique sur...

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