• il y a 9 mois
Transcription
00:00 - Bonjour Elisa Wolinsky. - Bonjour.
00:02 - Alors vous êtes écrivaine journaliste et femme engagée.
00:05 Évidemment, comme vos noms l'indiquent, on sait de qui vous tenez.
00:08 Fille de Maryse et Georges Wolinsky.
00:10 Au départ, il y a eu une envie de vous épanouir, mais loin de tout ça.
00:14 Loin de vos parents, on va dire, avec l'Institut de stylisme à Paris.
00:18 Puis rapidement, vous vous êtes quand même rendu compte que vous étiez vous aussi faite un peu pour le journalisme.
00:22 Donc vous êtes retournée vers le journalisme.
00:24 Puis dans l'écriture de romans avec en 2007,
00:27 "Je n'ai pas épousé mon père" quand votre père a été assassiné en janvier 2015.
00:31 Vous vous êtes immédiatement positionnée contre toute récupération.
00:35 Aujourd'hui, vous êtes du côté des femmes avec votre podcast "Aller J'ose"
00:39 dans lequel vous désinguez l'omerta et toutes les certitudes liées à la ménopause.
00:44 C'est marrant que je n'arrive même pas à dire ce mot.
00:47 - Mais alors, enfin vous avez blagué. C'est dingue ça.
00:50 - Heureusement que vous êtes là pour nous permettre de dire ménopause.
00:54 - Ça va mieux. Comment est née cette envie de faire un podcast ?
00:58 - Parce que j'étais en pleine ménopause.
01:01 Parce qu'en fait, je n'ai rien compris de ce qui m'arrivait.
01:04 Je me suis pris un mur, une porte, un paquebot.
01:07 Du jour au lendemain, mon comportement a changé.
01:10 J'ai eu des cissis de la répétition.
01:12 J'ai tout eu. La liste, c'est un truc à la prévère.
01:20 J'ai tellement galéré, j'ai été en telle errance personnelle.
01:27 Et puis surtout, je me suis rendu compte que quand j'en parlais, les femmes étaient un peu gênées.
01:33 - Vous avez eu besoin de faire une cure, d'ailleurs, Elza.
01:37 Et c'est marrant parce que cette cure vous a d'abord permis de retrouver,
01:41 de recouvrer la confiance que vous n'aviez vraiment jamais eu en vous.
01:45 - J'ai fait cette cure parce que je voulais arrêter les antidépresseurs.
01:48 C'était un jeûne de 21 jours. J'ai pris des antidépresseurs pendant 14 ans.
01:53 Et quand ma mère est décédée et qu'elle m'a demandé de mettre...
01:58 Elle avait une petite poupée et qu'elle voulait être avec...
02:02 Elle m'avait dit que quand je vais mourir, je veux que tu m'apportes ma poupée.
02:06 Et donc, quand je lui ai mise la poupée dans les bras,
02:09 je me suis dit "mais moi, on va me mettre quoi, mes antidépresseurs, en fait ?"
02:13 J'ai vraiment eu cette image, je vous assure.
02:15 Je me suis dit "on va me mettre quoi, à côté de moi ?"
02:18 - Vous avez dit que pendant très longtemps, vous vous étiez rendu compte
02:20 que vous regardiez la vie à travers les yeux d'un homme, donc de votre père.
02:23 Et en même temps, vous avez beaucoup de votre mère.
02:26 Vous avez ce côté guerrière, inévitablement.
02:28 - Je me rends compte, depuis qu'elle est décédée, en fait,
02:31 je ressemble énormément à ma mère, parce que ma mère est une femme
02:34 qui ne lâchait pas, qui était très volontaire, très courageuse.
02:38 Nous, on n'avait pas des rapports conflictuels, mais...
02:42 - Compliqués, parce qu'en fait, elle avait un regard sur vous,
02:45 il fallait être très main, et ça a été très dur pendant très longtemps.
02:49 - Moi, j'avais cette sensation que j'avais une maman qui sentait plutôt
02:53 le chalimard que le gâteau, en fait.
02:56 Et j'avais envie que ma maman sente le gâteau.
02:59 Bon, c'est comme ça.
03:00 - Vous rencontrez beaucoup de femmes à l'intérieur de ce podcast, c'est ça aussi.
03:03 - Alors, il n'y a que des femmes autour de moi.
03:05 Je vais vous dire, c'est difficile de se faire un mec, dans ma vie.
03:08 J'ai que des femmes.
03:10 - Ça, je ne sais pas.
03:12 Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a effectivement cet échange à chaque fois,
03:15 qui est assez incroyable, dans des parcs ou peu importe, c'est à des endroits précis,
03:19 où il y a de l'air, de l'oxygène, on entend, limite on sent le vent...
03:24 - Oui, c'était très important.
03:25 - Qui nous traverse aussi, Adou Sena panie, accélère.
03:29 Vous êtes allé chercher vraiment des regards féminins très forts.
03:33 - Pour l'instant, on est allé rencontrer des femmes influentes,
03:36 parce que je me disais, c'est tellement incroyable que ces femmes-là nous libèrent cette parole-là.
03:42 Osent parler de leur utérus.
03:44 Enfin, je veux dire, osent parler de ce qui se passe dans leur culotte, dans leurs émoi.
03:48 C'est quand même...
03:50 Adou Sena, elle va nous parler de la sécheresse vaginale.
03:55 Tout le monde n'est pas capable de faire ça.
03:58 C'est quand même très, très intime.
04:00 - Merci beaucoup Elsa d'être pensée par le monde, et le dit sur France Info.
04:04 Ça s'appelle "Aller jose", allez déguster ce podcast.
04:08 Effectivement, ça va vous apprendre beaucoup sur ce que c'est que la ménopause,
04:12 et surtout sur vous-même.
04:13 Merci beaucoup.
04:14 - Merci.