Avec Alexis Izard, député “Renaissance” de l’Essonne et membre du groupe d’études “Exploitations agricoles et structuration des filières” à l’Assemblée Nationale et Matthias Tavel, député LFI de Loire-Atlantique
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
00:11 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Il est 9h33, le jeudi.
00:15 C'est un jeudi politique, vous le savez.
00:17 Nous avons deux députés avec nous, comme tous les jeudis.
00:19 Parfois deux sénateurs, parfois deux députés.
00:21 Aujourd'hui, et je les remercie, Alexis Isard,
00:24 qui est député Renaissance de l'Essonne,
00:26 membre du groupe d'études Exploitation agricole et Structuration des filières à l'Assemblée nationale.
00:30 Ça tombe bien.
00:31 Et avec nous, Mathias Tavel, qui est député LFI de Loire-Atlantique.
00:35 Messieurs, bonjour. - Bonjour.
00:36 - Merci d'être avec nous.
00:37 Je vais commencer juste à partez, pour commencer.
00:41 Les frais de mandat, 305 euros de plus sur vos frais.
00:44 Vous avez voté pour ?
00:46 - Non, c'est le Bureau de l'Assemblée nationale qui votait.
00:48 Donc moi, j'ai pas eu à voter, très sincèrement.
00:50 Je suis pas certain que ce soit le moment pour ça.
00:52 Après, j'entends les tentatives de certains députés qui disent qu'ils vont les redistribuer.
00:55 Mais attention, c'est des frais de mandat, c'est pas du salaire.
00:57 Ils n'ont pas le droit de le redistribuer.
00:58 C'est pour payer les frais de mandat.
01:00 - Oui, c'est pour payer.
01:01 - Les frais de mandat, c'est ce que vous faites dans ce mandat.
01:03 - Les représentants de la France insoumise au Bureau de l'Assemblée
01:06 sont les seuls à ne pas avoir voté cette augmentation qui nous paraît très déplacée.
01:10 Il y a beaucoup de choses à augmenter dans le pays.
01:12 Nous, on se bat pour l'indemnisation des salaires.
01:15 Parce qu'il y avait d'autres mesures et que c'était un vote global.
01:16 Vous êtes adepte de ça.
01:17 Vous, les macronistes, on met tout dans le même paquet.
01:19 Mais nous sommes contre cette augmentation et nous ne l'avons pas votée.
01:22 Et nous sommes les seuls à ne pas l'avoir votée à la France insoumise.
01:24 - Bon, on va passer à autre chose.
01:26 On va passer à la colère agricole.
01:28 Bien.
01:29 Aujourd'hui, il y a deux raisons majeures.
01:34 Il y en a beaucoup, parce qu'il y a beaucoup d'agriculture dans ce pays,
01:38 diverses et variées.
01:40 Mais deux raisons majeures.
01:41 Un, l'agriculteur n'arrive pas à vivre de ses revenus.
01:44 Ça, c'est la première raison.
01:46 C'est la base.
01:47 Quand on exerce un métier, on doit être payé pour le métier qu'on fait.
01:53 Et le travail qu'on fait.
01:54 Et la deuxième raison, c'est la déconsidération des agriculteurs dans notre monde aujourd'hui.
01:59 Que le gouvernement est réuni en ce moment autour du Premier ministre,
02:05 il va y avoir des mesures qui sont annoncées demain.
02:07 Vous attendez quoi de ces mesures ?
02:10 Vous, vous êtes député, vous entendez la colère.
02:13 Vous connaissez les questions agricoles.
02:14 Vous êtes député de l'Essone.
02:16 Une partie de l'Essone qui est agricole.
02:20 Alors, qu'est-ce que vous attendez de gouvernement ?
02:23 Vous oubliez un troisième point.
02:24 C'est sûr qu'il y a ce sentiment de déconsidération, le salaire et le ras-le-bol
02:29 de devoir répondre à des normes, et des normes qui n'offrent aucune stabilité.
02:33 Il n'y a pas que des normes environnementales, il y a aussi des normes administratives.
02:37 Il y a une folie normative qui fait que, un grand manque de visibilité
02:41 qui ne leur permet pas de savoir, typiquement un cas très extrême qu'on entend en boucle à la télé,
02:47 comment ils vont devoir tailler l'heure.
02:49 C'est des trucs qui sont totalement linéaires, que nos chefs d'entreprise vivent aussi.
02:52 Il faut le savoir, les chefs d'entreprise vivent un excès de normes.
02:54 Je dois le dire, avec Bruno Le Maire, on a lancé ce chantier en novembre.
02:57 On se rend compte de l'étendue de la folie normative dans ce pays.
03:01 On essaye de tailler le coût.
03:03 Tailler la folie normative, c'est bien parce que les politiques ont permis cette folie normative.
03:06 Moi, je vais vous dire que oui, il y a un vrai sujet de méthode là-dessus.
03:09 Le problème, c'est que le législateur, il a peut-être, depuis certaines années,
03:13 oublié de faire la loi et il croit qu'il doit faire le règlement.
03:16 Là-dessus, il faut qu'on fasse attention.
03:17 Moi, je nous le dis pour nous aussi, législateurs,
03:19 lorsqu'on fait la loi, on donne les grandes directions.
03:21 On n'a pas besoin de rentrer dans les détails sur combien de maîtres la haie doit être taillée,
03:26 combien d'ombrelles doivent être implantées.
03:29 Il faut que nous, parlementaires, donnons les grandes directions
03:32 et qu'on laisse ensuite les administrations être raisonnables
03:35 et leur imposer d'être raisonnables.
03:37 - Vous attendez, un, une simplification administrative,
03:40 deux, des mesures concrètes pour permettre aux agriculteurs de mieux vivre,
03:43 et trois, une méthodologie pour faire en sorte qu'on ne leur réimpose pas
03:47 des normes trop importantes et qu'on leur permette de vivre de leur travail
03:50 sans avoir cette charge raisonnable.
03:52 - Mathias Tavelle.
03:53 - Oui, mais j'entends d'abord toutes ces normes que vous critiquez
03:57 et que les macronistes critiquent beaucoup.
03:59 Il y en a beaucoup qui sont d'abord faites pour protéger les consommateurs
04:02 et les agriculteurs eux-mêmes, notamment, leur propre santé
04:05 parce que ce sont eux qui, par exemple, sont les premières victimes
04:07 des produits phytosanitaires qu'ils utilisent.
04:09 Il suffit de regarder les chiffres des cancers dans la profession agricole.
04:12 Mais le cœur du problème, ce qu'ils disent,
04:14 c'est "nous voulons vivre de notre travail".
04:16 "Nous voulons avoir un revenu digne de ce nom".
04:18 Je note que nous, la France Insoumise, à l'Assemblée Nationale,
04:21 au mois de novembre, nous avons proposé et fait voter un article
04:26 qui fixait des prix planchers pour les produits agricoles
04:30 pour qu'on n'assiste pas à ce à ce qu'on est en train d'assister.
04:33 Vous avez, par exemple, des multinationales comme Lactalis
04:36 qui veulent payer le lait moins cher que ce qu'il coûte à produire.
04:40 Nous avons, nous, proposé des prix planchers
04:42 et les macronistes l'ont refusé.
04:44 Nous avons proposé d'encadrer les marges des industriels
04:48 et de la grande distribution pour qu'on puisse à la fois
04:50 mieux payer les paysans et qu'en même temps protéger les consommateurs.
04:53 Parce que le problème des paysans, ce n'est pas les consommateurs
04:56 et le problème des consommateurs, ce ne sont pas les paysans.
04:59 C'est les intermédiaires qu'il y a entre eux,
05:01 et notamment les industriels qui se sont gavés avec des marges
05:04 qui sont passées à 48% des marges.
05:08 Et cet argent-là, c'est l'argent des paysans et des consommateurs
05:11 qu'il faut récupérer.
05:13 - Il n'y a pas que les industriels qu'on retrouve en rayon,
05:15 les produits qu'on retrouve en rayon, parce que c'est ce qui compte.
05:18 Les produits que le consommateur va acheter,
05:20 il n'y a pas que des produits d'industriels français,
05:23 ce sont des produits de l'agroalimentaire mondial,
05:27 ce sont des produits qui viennent du bout du monde
05:29 et qui sont moins chers.
05:31 - Et c'est pour cette raison que je vous remercie de le soulever.
05:34 - Et qui sont moins chers.
05:35 - Je vous remercie de le soulever parce que cette proposition de loi,
05:37 telle que vous la racontez, c'est vrai que ça paraît très intéressant,
05:39 mais moi j'étais responsable de Tech là-dessus,
05:41 donc j'ai participé à l'ensemble des auditions et j'ai bien vu que
05:43 personne, quand je vous dis personne,
05:45 ce n'est ni les agriculteurs, ni les industriels, ni la grande distribution
05:47 ne voulait de votre proposition de loi, pour une raison simple,
05:49 c'est que si vous imposez, d'un côté, dans la même niche,
05:52 vous imposez d'augmenter les salaires, de bloquer les prix,
05:55 de bloquer les marges, de 1, vous aurez moins de produits dans les rayons,
05:58 de 2, vous n'aurez quasiment plus de produits français dans les rayons,
06:01 ce qui fait que vous allez avoir ce que vous voyez déjà dans la grande surface,
06:03 vous allez avoir votre pomme française qui va coûter une fortune
06:05 et à côté votre pomme venant d'un autre pays,
06:07 sans stigmatiser, qui va coûter beaucoup moins cher,
06:09 qui sera produite avec des produits qui ne sont pas bons pour la santé
06:12 et qu'on interdit en France, et le consommateur,
06:14 qui n'a pas le choix parce que son pouvoir d'achat est trop réduit,
06:17 va s'orienter vers ces produits-là, c'est vers ça qu'on ira sur ce type de proposition-là.
06:20 - Mais monsieur, c'est justement pour cela que nous,
06:22 soumise contrairement au macronisme, nous défendons le protectionnisme
06:26 et qu'il ne peut pas être question de laisser vendre en France
06:29 des produits agricoles ou autres qui ne respectent pas
06:32 les mêmes interdictions sanitaires, les mêmes interdictions écologiques,
06:35 ou de laisser entrer, et je termine juste sur ce point,
06:37 des produits qui sont produits avec une main d'oeuvre
06:40 qui est aussi mal payée et exploitée que peut l'être par exemple
06:43 les ouvriers agricoles en Espagne, au Maroc ou en Ukraine demain,
06:48 et que nous devons mettre des barrières douanières
06:50 pour protéger l'agriculture française comme on doit protéger l'industrie
06:54 et pour en même temps augmenter les salaires.
06:56 - Et donc elle se trouve dans l'autre sens aussi,
06:57 ça veut dire que le déficit de commerce extérieur sera encore plus grand.
06:59 On arrête de vendre aussi, si on arrête d'acheter à l'étranger,
07:01 on arrête de vendre à l'étranger.
07:02 - Mais pardon, aujourd'hui on parle de nourrir un pays.
07:05 Moi, vous venez de signer, vous macronistes,
07:07 vous venez d'adopter un accord avec la Nouvelle-Zélande
07:09 qui va permettre qu'on fasse venir 60 000 tonnes de lait et de produits laitiers
07:15 de l'autre bout du monde, 20 000 km pour du lait.
07:17 Vous pensez que c'est raisonnable ?
07:18 Ce qui est raisonnable, c'est de produire en France le lait dont on a besoin en France.
07:21 Et pour ça, il faut éviter que les éleveurs laitiers français soient étranglés
07:25 ou par la concurrence néo-zélandaise ou par Lactalis et ses grandes multinationales.
07:29 - Bon, c'est le Parlement européen, mais c'est l'Union européenne qui a signé ces accords.
07:34 - Oui, c'est vrai.
07:36 - Qui sont en cours de négociation.
07:37 - Pardon, mais votre groupe a voté pour.
07:38 - C'est des accords qui sont en cours de négociation.
07:40 Il faut savoir pourquoi on fait des accords de libre-échange.
07:41 Moi, je suis plutôt pour le libre-échange,
07:43 dans le sens où on a besoin d'exporter nos produits français,
07:45 on a besoin d'améliorer notre balance commerciale.
07:48 Maintenant, il ne faut pas le faire de manière déraisonnable,
07:50 il faut faire attention à ce qu'on met dedans.
07:51 C'est pour ça qu'il y a des longues négociations qui sont en cours.
07:53 Il faut bien regarder ce qu'il y a dedans, il faut faire très attention.
07:57 - Bien, les normes environnementales qui sont surtransposées en France
08:06 par rapport aux décisions européennes,
08:08 déjà qu'il y a des décisions européennes contraignantes,
08:10 mais en France, on en rajoute encore.
08:12 Est-ce qu'il y a trop de normes environnementales aujourd'hui ?
08:15 Est-ce que ça pénalise le travail et les revenus des agriculteurs ?
08:18 - Non, il n'y a pas trop de normes environnementales ou sanitaires.
08:21 - Non, pas trop, vous dites que tout va bien.
08:22 - Ce qui pose le problème, c'est la concurrence déloyale
08:24 à laquelle nos agriculteurs sont soumis,
08:26 parce qu'ils sont, eux, soumis à des règles exigeantes,
08:28 notamment parce que nous voulons protéger leur santé et les consommateurs,
08:32 et qu'on laisse dans le même temps rentrer des produits
08:34 qui ne sont pas soumis à ces mêmes règles.
08:36 Le problème est là.
08:37 Par exemple, je viens de parler de l'accord de Nouvelle-Zélande.
08:39 On va autoriser l'arrivée en Europe
08:42 de produits qui ont été, à un moment, en contact avec de l'atrazine.
08:46 Personne ne sait ce que c'est que l'atrazine,
08:47 mais c'est un produit qui est interdit dans toute l'Union Européenne depuis 20 ans.
08:51 Et on signe des accords pour laisser rentrer des produits
08:53 où on a utilisé ces produits-là.
08:55 Franchement, on marche sur la tête.
08:57 Donc il faut dire clairement que les normes qui s'appliquent aux agriculteurs français
09:01 doivent être appliquées à tous les produits commercialisés en France.
09:04 - Vous allez répondre, il est 9h42, à tout de suite,
09:07 vous êtes sur Sud Radio.
09:09 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
09:12 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
09:15 Vérissure présente...
09:17 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
09:20 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
09:22 - Il est 9h46 avec nous Alexis Isard
09:25 qui est député Renaissance de l'Essonne.
09:27 Membre du groupe d'études d'exploitation agricole et structuration des filières
09:30 à l'Assemblée Nationale.
09:31 Et Mathias Tavel qui est député LFI de Loire-Atlantique.
09:34 Vous vouliez répondre à Mathias Tavel ?
09:37 - Tout à l'heure nous parlions effectivement des normes,
09:40 nous parlions des contraintes qui étaient imposées...
09:42 - Les normes environnementales, les contraintes.
09:44 Est-ce qu'il y en a trop ?
09:46 - Et moi je suis assez surpris.
09:48 Alors je ne parle pas contre vous, M. Tavel, je vous connais,
09:50 je connais vos travaux, mais je suis quand même face à un député
09:52 qui fait partie d'une majorité où le lundi vous allez manifester
09:55 contre les retenues d'eau des agriculteurs.
09:57 Le mardi vous allez dire que si c'était des écologistes
10:00 qui étaient à leur place, ils seraient en prison.
10:02 Le mercredi vous allez imposer des normes contraignantes
10:05 sur les produits qu'ils utilisent.
10:06 Et le jeudi vous allez venir les défendre sur un plateau.
10:08 Donc je trouve ça quand même assez paradoxal,
10:10 assez étonnant, très sincèrement.
10:12 - Vous ne manquez pas d'air parce que, en l'espèce,
10:14 ceux qui sont responsables de la destruction de l'agriculture française,
10:18 c'est ceux qui sont notamment au pouvoir depuis 7 ans,
10:20 qui ont signé tous les accords que j'ai signés,
10:22 qui poussent les éleveurs et les agriculteurs
10:24 dans une spirale de l'endettement
10:26 où après ils ne savent plus comment s'en sortir.
10:28 Alors que nous nous proposons qu'il y ait une caisse de défaisance
10:30 où on reprend la dette des agriculteurs
10:32 qui s'engagent justement à changer de modèle
10:34 parce qu'on ne peut pas continuer dans un modèle agricole.
10:36 - Qui reprend la dette ?
10:38 - Une caisse de défaisance publique.
10:40 Vous avez été capable, on a été capable
10:42 de trouver des milliards d'euros.
10:44 Mais bien sûr, parce que c'est un enjeu indispensable
10:46 pour la souveraineté alimentaire
10:48 et pour le respect qu'on doit à des paysans
10:50 qu'on a mis dans cette situation pour qu'ils soient capables
10:52 de nous nourrir et aujourd'hui on doit faire autrement.
10:54 Et donc on doit légitimement les aider.
10:56 Mais par contre, quand on dit les normes sanitaires,
10:59 qui s'opposent dans les accords de libre-échange
11:02 par exemple à ce qu'on fasse rentrer des produits
11:04 à la détection des pesticides,
11:06 des poulettes traitées à la zazabère ?
11:08 - Il y a les accords de libre-échange
11:10 et il y a aussi les normes, pardon,
11:12 d'autres normes qui n'ont rien à voir avec le libre-échange
11:14 qu'on impose aux agriculteurs français
11:16 et qui parfois sont ubuesques, absurdes.
11:20 - Bien sûr, mais la norme n'est pas que ça.
11:22 S'il y a des normes, c'est aussi parce que
11:24 dans l'agriculture, vous avez un tout petit nombre de gens
11:26 qui provoquent des abus absolument insupportables
11:30 notamment dans l'usage de pesticides ou autres.
11:32 Mais il y a des normes qui peuvent être très utiles.
11:34 Par exemple, on a voté dans le mandat précédent
11:36 et encore dans celui-là, des lois EGalim
11:38 qui sont censées dire que les collectivités
11:41 notamment dans l'approvisionnement des cantines
11:43 doivent d'abord avoir un taux de produits bio, de produits non-bios.
11:47 - Je veux que votre majorité a voté contre ces lois EGalim.
11:49 Aujourd'hui, les agriculteurs demandent qu'on les applique, ces lois EGalim.
11:52 - 20% de bio, c'est ça qui est dans la loi.
11:54 Je viens d'une région, Pays de la Loire, 9% de bio.
11:57 Que fait le gouvernement pour dire à la région Pays de la Loire
11:59 "Dites donc, ça va pas, vous respectez pas la loi".
12:01 - Vous étiez contre ces lois à l'époque.
12:03 - Mais parce qu'il n'y a pas derrière la volonté de les appliquer.
12:05 - Le problème du bio, vous le savez, c'est qu'on ne produit pas suffisamment de bio en France.
12:09 - Et qu'on importe beaucoup de bio.
12:12 - Et que le gouvernement est là et dit "du bio dans des conditions..."
12:16 - Donc ça a été commencé... - "Produit dans des conditions..."
12:18 - Mon collègue a commencé à le faire, mais vous nous parlez de ce qu'on fait depuis 7 ans.
12:21 - Rien à dire. - Les lois EGalim, elles résultent des états généraux de l'alimentation.
12:25 EGalim 1, EGalim 2. Aujourd'hui, les agriculteurs demandent de mieux appliquer ces lois-là.
12:29 - Oui, qu'est-ce qu'on va vraiment appliquer ? - Pour sanctuariser la matière première agricole.
12:32 C'est ce que nous, nous avons fait. Vous avez voté contre à l'époque.
12:34 Vous étiez contre ces lois-là. - Mais pourquoi nous avons voté contre ?
12:37 Parce que nous n'avions pas confiance dans le fait que vous les appliqueriez, vous, macronistes,
12:40 avec la sévérité qu'il faut.
12:42 - Vous êtes contre une loi parce que vous avez peur que la loi ne soit pas appliquée.
12:45 - Oui, parce que nous n'avons pas confiance dans ce que vous faites.
12:47 Vous êtes très fort pour faire des déclarations d'intention. - Vous votez quand même contre toutes les lois.
12:49 - Non, pas toutes. - Ah bon ?
12:51 - Hier, nous avons voté pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution. - Ah oui, c'est vrai.
12:54 - C'était même notre idée. Mais quand Lactalis demande à ce que les paysans vendent leur lait moins cher
13:00 que ce que ça leur coûte de le produire, pourquoi Bruno Le Maire n'intervient pas pour dire
13:04 "Lactalis doit rendre des comptes et s'il faut, nous enverrons Lactalis au tribunal."
13:08 Je pense que le PDG de Lactalis devrait être devant un tribunal.
13:10 - Alors, sensiblez de marche, ce que fait Bruno Le Maire, c'est de dire
13:13 "Nous avons des lois pour sanctualiser la matière première agricole,
13:16 nous allons amplifier les contrôles pour être sûrs que cette sanctualisation...
13:18 - Mais enfin, il serait temps de se réveiller, ça fait 7 ans que vous êtes là.
13:21 - Mais ne laissez pas croire aux Français qu'il n'y a aucun contrôle qui est fait.
13:23 Ce que dit le ministre, c'est que si effectivement il y a des abus,
13:26 il faut qu'il y ait plus de contrôles pour faire en sorte de les trouver, tout simplement.
13:29 Mais il y a déjà des contrôles, évidemment.
13:31 - Et contre les régions qui n'appliquent pas la loi EGalim, vous avez prévu des sanctions ?
13:34 Vous avez prévu de forcer Mme Morancet, qui est dans votre majorité, à appliquer la loi ?
13:38 - Contre les départements qui ne veulent pas appliquer la loi,
13:40 contre les communes qui ne veulent pas appliquer la loi, et toutes les lois !
13:42 C'est insupportable, évidemment.
13:43 - Vous faites des phrases et vous n'agissez pas.
13:45 - Mais je parle bien de toutes les lois, y compris dans votre majorité qui ne veulent pas appliquer la loi.
13:48 - Bien, moi il y a une chose que je comprends très bien,
13:51 c'est pourquoi on ne fixe pas un prix de vente d'une production,
13:58 et ensuite on s'adapte après, en aval ?
14:02 - C'est exactement la proposition de loi de la France Insoumise que nous avons proposée.
14:06 - On a fixé le prix.
14:08 - Le prix planché qu'on paye aux paysans.
14:10 Le prix où on leur achète le lait, le lait où on leur achète le bœuf, etc.
14:12 - Les agriculteurs ne veulent pas bloquer leur prix parce qu'ils auraient été perdants actuellement.
14:15 S'ils avaient bloqué leur prix avec les fluctuations, ils auraient été perdants.
14:17 - Or, là, ils sont grands gagnants, tout le monde le voit.
14:19 - Non, mais ensuite, dans notre proposition de loi, il y avait l'idée d'un coefficient multiplicateur,
14:23 c'est un peu technique, pour dire que l'industriel ne peut pas multiplier le prix.
14:27 - Le rapporteur de Vap'n'Roll n'a pas été capable de nous expliquer comment il avait produit son multipli.
14:29 - Non, il n'a pas été capable de nous dire pourquoi ce chiffre.
14:31 - Manuel Bompard a fait le travail remarquablement.
14:33 Et de dire, voilà, ça, c'est pas négociable.
14:35 Ça, c'est ce qu'on doit payer aux paysans, parce que c'est le prix de revient et même un peu plus.
14:40 Et ensuite, on encadre les marges pour qu'il n'y ait pas ou des industriels de la transformation
14:45 ou des grandes distributions, parce que ça arrive aussi,
14:47 qui font des multiplications, disons, très généreuses, pour leurs propres produits.
14:51 - Non, je comprends que vous soyez attentifs tous, tous les politiques, à la situation des agriculteurs.
14:57 Tout à coup, tout le monde s'intéresse à l'agriculture.
14:59 - Non, non, mais attendez, je vous parle d'une loi que nous avons fait voter le 30 novembre.
15:05 On n'a pas attendu la révolte des agriculteurs.
15:07 - Les Galimpe 1 et 2, on les a fait voter depuis 7 ans,
15:09 mais on ne va pas faire de celui qui a proposé le plus de lois aujourd'hui.
15:11 Il faut faire en sorte que ces lois s'appliquent.
15:13 - Mais l'eau, par exemple, ça revient aussi souvent, l'irrigation, l'eau.
15:16 Vous avez manifesté contre les retenues d'eau, contre l'irrigation, contre l'utilisation de l'eau par des agriculteurs.
15:25 - Pas contre l'irrigation, nous ne sommes pas contre l'irrigation.
15:27 - Non, contre certaines irrigations.
15:29 - Contre le fait qu'on fasse des méga-bassines qui reviennent à pomper l'eau dans les nappes phréatiques
15:33 et donc à, en quelque sorte, détraquer le cycle de l'eau,
15:36 et ensuite on se rendra compte que les conséquences sont pires que ce qu'on pensait.
15:39 Ces bassines, ce sont un mirage.
15:41 C'est faire croire qu'on peut continuer avec le même modèle agricole à un moment où on va manquer d'eau.
15:46 - Dans les retenues d'eau, il n'y a pas que des méga-bassines,
15:48 il y a aussi des retenues d'eau plus modestes que les agriculteurs.
15:51 - C'est-à-dire que des méga-bassines n'existent pas.
15:53 - La manifestation, c'était des méga-bassines.
15:55 - Non, la manifestation.
15:57 Mais est-ce que vous pensez que les agriculteurs doivent retenir de l'eau
16:01 pour cultiver leur prêt et leur culture ?
16:04 Oui, non.
16:06 - Ce que font beaucoup de Français chez eux.
16:08 - Si c'est les méga-bassines qui, non seulement, retiennent un peu d'eau,
16:11 mais surtout font tomber...
16:12 - Oublions les méga-bassines ! C'est dans un endroit précis !
16:15 Et en cloirs, il n'y a pas de méga-bassines !
16:17 - Mais vous ne pouvez pas les manifester contre la retenue d'eau que vous mettez sous votre fenêtre.
16:21 On manifeste contre des projets qui nous semblent emmener l'agriculture
16:25 dans un mirage, dans une illusion, qui va, à la fin, aggraver le mal.
16:29 Il faut s'habituer au fait que nous allons manquer d'eau.
16:32 Et donc, il faut changer un certain type de culture,
16:34 parce qu'on ne peut pas continuer, par exemple,
16:36 à faire, dans certains territoires, du maïs ultra-irrigué,
16:39 alors qu'on sait qu'on va manquer d'eau et qu'on va avoir la question de savoir ce qu'on utilise.
16:42 - C'est pour ces discours-là que les agriculteurs manifestent.
16:44 C'est ces discours décroissionnistes.
16:46 - Ils ne croient plus.
16:48 - Vous leur faites peur, en fait.
16:50 - Les agriculteurs se disent que demain, ils ne sont plus en capacité de produire, de nous nourrir.
16:54 C'est de ça dont ils ont peur, c'est ça le malaise.
16:56 - Est-ce qu'il faut produire plus ?
16:58 - Les agriculteurs...
17:00 - Vous allez me répondre "il faut produire autrement".
17:02 - Oui. Il faut produire autrement, il faut gaspiller moins,
17:05 il faut être capable de relocaliser un certain nombre de productions agricoles...
17:09 - Vous croyez qu'on est des agriculteurs et qu'ils gaspillent ?
17:11 - Non, pas eux, mais toute la chaîne derrière.
17:13 L'agrobusiness, la grande distribution,
17:16 combien on jette de produits ?
17:18 Vous le savez que la production agricole mondiale suffirait à nourrir tout le monde ?
17:22 - Là, vous utilisez des mots de communication qui brillent, mais on parle de nos agriculteurs.
17:25 - La production agricole mondiale suffirait à nourrir tout le monde.
17:27 Pourquoi ce n'est pas le cas ?
17:29 Parce que certains considèrent qu'il vaut mieux vendre cher certains produits et en jeter d'autres que tout utiliser.
17:34 Si vous voulez par exemple que dans les cantines...
17:36 - Là, vous déviez le débat.
17:37 - Mais non, c'est le cœur du débat.
17:39 - Parlons de nos agriculteurs.
17:40 - Nos agriculteurs, ils sont témoins.
17:41 - Quel modèle vous prenez pour notre agriculture française ?
17:44 - Le propre produit qu'on met à la poubelle.
17:45 - Quel modèle vous prenez pour l'agriculture française ?
17:48 - Un modèle d'agriculture écologique, d'agroécologie,
17:51 avec notamment une forte part de bio, notamment pour la restauration collective.
17:55 - Mais vous pensez que nos agriculteurs, c'est pas les personnes...
17:57 - Moi, je serais curieux, je serais vraiment curieux de faire le bilan carbone d'un écolo parisien et d'un agriculteur.
18:06 Vous seriez surpris, l'écolo parisien...
18:08 - Le parisien, c'est pas moi.
18:09 - Moi, je suis élu de l'Essonne, le parisien, il consomme beaucoup plus de CO2 que l'agriculteur,
18:14 qui, même s'il n'est pas en bio, respecte énormément la planète.
18:17 - Mais si vous voulez parler du bio...
18:19 - Vous êtes en train de les responsabiliser sur l'empreinte carbone qu'ils peuvent démettre sur leur empreinte environnementale, c'est pas le cas.
18:24 - Monsieur Isard, c'est votre gouvernement qui a supprimé un certain nombre d'aides pour l'agriculture bio,
18:29 c'est votre gouvernement qui n'a même pas été capable, dans le budget imposé par 49.3,
18:33 de garder des amendements qui avaient été adoptés très largement par notre Assemblée
18:37 pour garantir ce qu'on appelle les mesures agro-environnementales et climatiques,
18:41 où vous n'aviez pas prévu les budgets suffisants pour ne serait-ce...
18:44 - Mais nous n'avons pas prévu les mesures agro-environnementales, il n'y en a pas assez.
18:47 - Mais c'était des budgets pour...
18:48 - Tous ces agriculteurs qu'on choisit de passer en bio, aujourd'hui, certains en reviennent en conventionnel.
18:51 - Ce sont des budgets pour financer, aider les agriculteurs à aller dans ces droits de la co-écologie.
18:56 - Est-ce qu'il faut redétaxer le GNR ?
19:00 - En tout cas, on ne peut pas taxer de la même façon une petite entreprise agricole familiale ou un agriculteur
19:06 et des gens qui font n'importe quoi.
19:10 Mais par contre, ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas dire aux agriculteurs
19:13 "Vous allez payer une taxe sur le GNR et continuez à exonérer le kérosène des avions"
19:16 parce que là, il y a un truc qui est une injustice et qui n'est pas acceptable.
19:19 - Donc on revient en détaxe le GNR ?
19:21 - Eh bien, on maintient l'exonération, oui, clairement.
19:23 - C'est intéressant de voir l'extrême gauche vouloir détaxer des produits qui sont dit polluants.
19:28 Moi, ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas asphyxier nos agriculteurs.
19:31 Il faut faire attention à la manière dont on applique les lois.
19:35 Et justement, je n'ai pas l'impression que ce soit les gros des demandes de nos agriculteurs.
19:39 Ce qu'il faut faire attention, ce n'est pas de leur appliquer des surcharges
19:42 qui ne leur permettent pas de faire ce qu'ils savent faire, c'est-à-dire nous nourrir.
19:45 - Merci messieurs !
19:47 9h56, vous êtes sur Sud Radio, Sud Radio Média, après les infos.
19:51 Valère Exper et Gilles Ganzmann recevront le journaliste, mon confrère, que je connais bien, François Sorel.
19:57 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
20:04 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
20:07 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.