• il y a 18 heures
Céline Alonzo vous présente "Génération Innovation", son émission qui donne la parole chaque semaine aux entrepreneurs.
Avec Tamara Brizard, co-fondatrice de Arkéocéan, jeune entreprise innovante spécialisée en acoustique sous-marine et mondialement reconnue et Laurent Benveniste, expert en innovation.

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##GENERATION_INNOVATION-2024-10-20##
Transcription
00:00Cid, le réseau qui soutient les entreprises innovantes, vous présente
00:05Sud Radio, Génération Innovation, Céline Alonso
00:10Bonjour et bienvenue dans Génération Innovation, l'émission qui donne chaque semaine la parole aux entrepreneurs qui révolutionnent notre quotidien.
00:18Aujourd'hui, notre avenir s'écrit dans les océans.
00:21Et pour la France, qui possède le deuxième plus grand domaine maritime au monde derrière les États-Unis,
00:26l'enjeu est de taille. Il est scientifique, économique et géostratégique.
00:32D'ici 2030, notre pays va investir plusieurs milliards d'euros dans les technologies innovantes pour l'exploration des grands fonds sous-marins.
00:40Et dans ce domaine, il y a une jeune entreprise familiale très innovante qui est implantée à Nice, qui est leader depuis dix ans.
00:49Il s'agit d'Archéocéans. On en parle tout de suite sur Sud Radio avec la cofondatrice.
00:55Sud Radio, Génération Innovation, Céline Alonso
01:00Tamara Brizard, bonjour à vous.
01:02Bonjour Céline.
01:03Alors avec Laurent Bavénis, qui est expert en innovation, nous sommes ravis de vous recevoir sur Sud Radio.
01:08En 2009, vous avez créé avec votre papa une entreprise spécialisée en acoustique sous-marine.
01:14L'aventure a démarré dans le garage de votre maison. Vous allez nous raconter tout ça dans un instant sur Sud Radio.
01:20Mais avant, parlons de votre savoir-faire qui est unique au monde. Quel est-il ? Que créez-vous précisément ?
01:28Alors, c'est une longue histoire, mais pour préciser très succinctement, je vais essayer de dire qu'on fait des esseins,
01:34donc des meutes de grands nombres de petits drones autonomes sous-marins.
01:39C'est des petits drones qui sont complètement laissés à eux-mêmes dans l'eau et qui vont faire une mission en groupe, en grand groupe.
01:45Et c'est ce qu'on appelle un essein. Donc des esseins de petits drones sous-marins. C'est notre grand savoir-faire.
01:51Et l'objectif de ces esseins de drones, c'est quoi ? Récupérer donc des données, j'imagine ?
01:56Voilà. En fait, c'est d'essayer de récupérer des données en masse dans les océans.
02:00D'accord. Et quel type de données alors ?
02:02Alors, ça va dépendre du type de mission et le type de client. Et ça dépend des capteurs qu'on va mettre à bord de ces drones.
02:09Ça peut être des capteurs de température, de salinité, ça va nous donner le montant de sel dans l'eau, la qualité de l'eau, des caméras.
02:17Des caméras, c'est des capteurs, ça nous donne des images ou des vidéos.
02:20Donc, en fonction de la mission qu'on va leur donner, on va les équiper avec des capteurs qui vont nous permettre de récolter des données différentes.
02:26Oui. Donc, en quelque sorte, pour résumer, pour imager, vous faites l'échographie des fonds sous-marins.
02:32Mais j'aimerais comprendre pourquoi vous utilisez des esseins de drones ? Quels sont les avantages ?
02:37Alors, les avantages, c'est qu'on va récupérer de la donnée beaucoup plus rapidement, déjà.
02:41Parce qu'au lieu de récupérer avec un seul drone, on va multiplier le nombre de capteurs et de drones.
02:46Donc, on va récupérer beaucoup de données en même temps. Mais aussi, on va récupérer la donnée en 3D, en 3 dimensions, donc à un instant T.
02:53Donc, au même moment, on va pouvoir prendre de la donnée dans toute la colonne d'eau et sur un large espace.
02:58Et c'est pour ça, les esseins sont très pratiques pour faire ce genre d'acquisition.
03:02Alors, prenons un exemple concret d'utilisation. Vous m'avez parlé justement du Gulf Stream. Expliquez-nous.
03:08Alors, on essaie de comprendre le Gulf Stream. C'est un courant chaud dans l'Atlantique qui permet à l'Europe d'avoir un temps assez tempéré.
03:17Et aujourd'hui, on voit qu'il faiblit et ça affecte les températures qu'on voit en Europe.
03:23Et on ne comprend pas pourquoi il faiblit aujourd'hui. On ne sait pas bien modéliser la raison du pourquoi.
03:28Et d'avoir un essein de drone qui peut récupérer dans ce courant, la donnée à un instant T et modéliser le courant,
03:35va nous permettre, nous pourrait nous permettre de comprendre ce qui se passe en fait et pourquoi il faiblit.
03:40Ah oui. Alors, par exemple, cette mission, vous la faisiez pour qui exactement ?
03:46Alors, cette mission-là, on ne la fait pas. Malheureusement, j'aimerais bien qu'on la fasse un jour.
03:51J'aimerais qu'on comprenne justement que ce genre de mission et ce genre d'outil peut permettre de faire ce genre de mission.
03:57Aujourd'hui, on est plus sur des missions qui vont être sur le sol.
04:02Donc, vous parliez d'échographie tout à l'heure.
04:04Donc, on va plus regarder ce qui se passe sous le sol ou en surface du sol.
04:08Mais tout ce qui se passe dans la colonne d'eau, c'est encore très nouveau.
04:11Donc, justement, ça pourrait être une des applications des esseins de drone.
04:16D'accord. Alors aujourd'hui, quelles sont les applications de vos systèmes de drone ? Expliquez-nous.
04:21Alors, on travaille dans plusieurs domaines.
04:23On est dans l'environnement, dans la défense et dans l'énergie.
04:27Dans l'énergie, on va parler d'échographie sous-marine.
04:31Ça, c'est de la géophysique.
04:33On va aussi parler d'aide pour tout ce qui est parc éolien offshore.
04:37Dans la défense, ça va être surtout de l'écoute et du sonar passif.
04:43Ça va être pour écouter une grande oreille sous l'eau, pour voir ce qui se passe et ce qui peut se cacher dans l'eau.
04:49Ça, c'est plutôt dans la défense, ça va être cette application.
04:52Mais par exemple, excusez-moi de vous couper.
04:54Par exemple, dans la défense, est-ce que vous pouvez, dans ce domaine-là, détecter tout type de menaces ?
05:00Alors, quasiment.
05:02Il faut que ça fasse du bruit.
05:04Tant que ça émet un son et qu'on va pouvoir détecter ce qui se passe.
05:09Bien sûr, il y a des seuils de son.
05:11C'est comme quand on est à une fête et qu'il y a beaucoup de gens qui parlent.
05:15S'il y a beaucoup de bruit ambiant et quelqu'un qui murmure dans un coin, ça va être plus compliqué à le détecter.
05:19Mais techniquement, tout ce qui va générer du bruit dans l'eau va être perceptible.
05:24Donc, si on a une assez grande oreille et une oreille assez bien finement tunée et qu'on sait ce qu'on essaie de chercher,
05:31oui, on va pouvoir le détecter.
05:33Mais est-ce que vos drones peuvent être détectés par l'ennemi ?
05:36Très difficilement.
05:37Alors ça, c'est l'avantage.
05:39C'est que nos drones sont très petits.
05:40Ils font moins d'un mètre.
05:42Donc, ils sont tout petits.
05:44Ils sont quasi transparents à l'acoustique.
05:47Quand je parle de sonar, la plupart des gens pensent au sonar actif.
05:53C'est comme on va émettre un son, comme les baleines, et on va recevoir l'écho et voir une image.
05:58Quand on utilise ce type de sonar, nos drones sont quasiment indétectables.
06:02Ils sont transparents.
06:04C'est seulement quand ils vont émettre un peu de bruit, s'ils utilisent leurs propulseurs, qu'on va pouvoir les détecter.
06:10Parce qu'ils vont faire du bruit, comme je disais, quand on utilise une oreille.
06:13Mais nous, on a l'avantage.
06:14On a des techniques un peu souks.
06:16On n'utilise pas les propulseurs tout le temps.
06:19On dérive avec le courant.
06:21On essaye de dériver un maximum avec le courant.
06:23Ça a l'avantage d'être silencieux.
06:25Deuxièmement, d'utiliser très peu de batterie.
06:27Parce qu'on est tout petits, on essaye d'aller loin.
06:29Donc, on essaye de maximiser l'énergie et de nous rendre transparents.
06:34Alors, on parlait de l'environnement.
06:36Quel type d'application vous détectez ?
06:38Par exemple, quel genre de données dans ce domaine-ci ?
06:41Alors, dans l'environnement, c'est les types de données qui vont nous intéresser.
06:44C'est la qualité de l'eau et la biodiversité.
06:47Je vais vous donner un exemple.
06:49C'est un super projet qui s'appelle EONIOS, qu'on a à Chypre, avec un centre d'études maritimes.
06:55Et le but est de faire un récif factice qui va être placé dans une zone protégée
07:01pour surveiller l'évolution de la biodiversité locale.
07:05Et là, ces drones, ils ont le but de rester sur site, de se recharger,
07:09télécharger les données, envoyer des messages via ce récif,
07:12et de prendre des images et prendre la qualité de l'eau.
07:15Donc, ils vont prendre la température, la salinité, la pollution de l'eau.
07:19Ils vont prendre tout ce type de données.
07:21Et on va regarder, à travers de longues périodes de temps,
07:23l'évolution des conditions dans l'eau et de la biodiversité.
07:27Alors là, c'est ce qu'on parle de drones résidents.
07:30Résidents, correct.
07:31C'est ça, oui.
07:32Ils restent combien de temps sur site ?
07:33Alors, le but de ce projet-là, c'est un an.
07:36Donc, les drones resteraient un an sur zone.
07:38Alors, bien sûr, il y aura un peu de maintenance de temps en temps.
07:40Il faut aller les voir.
07:41Mais le but étant de ne pas déplacer le système pendant un an.
07:46Et comment, par exemple, un drone alerte d'un danger ?
07:51Alors, c'est une bonne question.
07:52Alors, ils sont équipés d'une reconnaissance de signature.
07:56Ça veut dire que s'ils entendent certaines signatures
07:58qui sont qualifiées de danger,
08:01ils vont retourner à leur base et envoyer un message via satellite
08:05à une base sur Terre.
08:07Du coup, ça peut être le centre de recherche.
08:09Ça peut être un bateau.
08:10Ça dépend de où on contrôle les drones.
08:12Et ils vont alerter en disant, on a identifié la signature.
08:15Alors, ça peut être un bateau de pêche.
08:17Ça peut être des plongeurs.
08:18Ça peut être X choses qu'on va essayer de prévenir.
08:22Et du coup, comme ça, ils alertent les autorités
08:26qui vont venir sur site pour voir ce qui se passe.
08:29Mais vous, depuis la Terre, vous pouvez leur donner des ors ?
08:32Oui, bien sûr.
08:33Et vice versa.
08:34Du coup, comme ils sont équipés...
08:36Alors, ils peuvent eux-mêmes faire surface et communiquer
08:38s'ils sont à la surface.
08:40Mais autrement, ils peuvent utiliser cette base, le récif,
08:42comme un endroit où ils peuvent se connecter
08:45et envoyer et communiquer grâce au récif.
08:47Ah, intéressant.
08:48Donc, s'il y a l'urgence, ils peuvent se faire surface
08:50et télécommuniquer directement via Wi-Fi
08:54ou, comme je disais, radio ou satellite.
08:57Il y a les options. On a toutes les options.
08:59Et autrement, ils vont se connecter au récif.
09:01Et le récif, lui, va faire office de grande antenne.
09:04Mais sous la mer, le Wi-Fi fonctionne ?
09:06Ah, non.
09:07Alors, à 4 centimètres ?
09:08Oui, à quelques centimètres seulement.
09:10Ça marche pas super bien.
09:114 centimètres ?
09:12Oui, 4 centimètres.
09:13Pour quelles raisons ? Le sel a un impact ?
09:14Oui, c'est ça.
09:15L'eau salée et le sel ont un impact.
09:17Et en fait, la radio, le GPS, le Wi-Fi,
09:20rien de tout ça fonctionne sous l'eau.
09:22Et c'est un des grands problèmes dans l'exploration sous-marine.
09:25C'est qu'on a très peu de technologies
09:27qui fonctionnent dans l'eau.
09:29Et aujourd'hui, c'est vraiment que par acoustique,
09:32comme les baleines, comme les dauphins.
09:34Ils utilisent cette méthode, le son, pour communiquer.
09:37Et c'est la même chose pour nous.
09:39On est obligés d'utiliser cette merveilleuse technologie,
09:41mais qui a ses avantages et ses inconvénients.
09:44Alors justement, quelles sont les contraintes
09:46de cette technologie de l'acoustique ?
09:48La bande passante.
09:49On ne peut pas envoyer beaucoup de données.
09:51C'est comme être au tout début de l'Internet
09:53quand on avait le dial-up.
09:56On ne va pas pouvoir envoyer des vidéos en live.
10:00On ne va pas pouvoir transférer en temps réel
10:03de vidéos ou de grosses photos
10:05parce qu'on n'a pas la bande passante.
10:09Ce que j'aimerais comprendre,
10:10c'est qu'une fois que ces drones sont dans l'eau,
10:13ils sont totalement autonomes ?
10:15Oui, ils sont totalement autonomes.
10:17On va utiliser encore une fois l'acoustique
10:19pour leur donner une référence,
10:21pour qu'ils puissent se positionner par rapport à...
10:24Traditionnellement, ça va être un bateau
10:26où nous, pour l'exemple que je donnais,
10:28EONIOS, ce serait le récif.
10:30Donc il va y avoir un émetteur acoustique,
10:33quelque chose qui va faire du bruit.
10:35Très peu, parce qu'on ne veut pas déranger,
10:37on ne veut pas polluer non plus l'espace de vie,
10:40de la biodiversité qu'on essaie de protéger.
10:42Mais ils vont pouvoir se repérer grâce à ça.
10:45Comme le GPS où on a des satellites
10:48et c'est eux qui font le repère dans l'espace
10:50et on se repère par rapport aux satellites,
10:52nous on fait la même chose sous l'eau,
10:54mais au lieu d'avoir des satellites,
10:56on a des émetteurs acoustiques
10:58qui nous permettent de créer un réseau
11:00et de pouvoir se positionner par rapport à ça.
11:02Et votre acoustique ne dérange en rien,
11:05il faut le préciser, les mammifères sous-marins ?
11:07Je ne vais pas vous les entendre,
11:09mais le but étant qu'ils portent très peu,
11:11ils ne vont pas être très puissants
11:13pour être très restreints en espace,
11:15ils ne vont pas porter très loin
11:17et c'est dans des bandes de fréquence
11:19qu'ils ne les dérangent pas trop.
11:21Et on communique le moins possible.
11:23En tout cas aujourd'hui, 80% des grands fonds marins
11:26restent inexplorés, ce qui présage
11:28un très bel avenir à votre entreprise
11:30Tamara Brizard, d'autant plus que
11:32votre technologie est unique au monde.
11:34En quoi l'est-elle ?
11:36Comment en avez-vous eu l'idée ?
11:38D'où vous vient cette passion pour les océans ?
11:41Vous nous direz tout dans un instant sur Sud Radio.
11:52Nous sommes toujours sur Sud Radio avec Laurent Bainveniste,
11:56expert en innovation et Tamara Brizard,
11:58cofondatrice d'Arc et Océans,
12:00une entreprise française qui crée des solutions innovantes
12:03pour l'exploration sous-marine,
12:05notamment des drones qui repoussent
12:07les limites de l'imagination.
12:09Tamara Brizard, qu'est-ce qui fait
12:11que votre technologie est unique au monde ?
12:13Je vais peut-être reprendre un exemple
12:16que mon père aime beaucoup prendre
12:18pour expliquer ce qu'on fait.
12:20Si on prend l'industrie de l'automobile,
12:22à ses tout débuts, on avait des magnifiques machines.
12:25C'était des bijoux.
12:27Elles coûtaient très cher, mais c'était très beau.
12:29C'était des objets d'art, pratiquement.
12:31Et après, il y a Henry Ford qui est venu
12:33avec la Model T, qui a tout repensé
12:35comment faire un produit industriel
12:37pour les masses avec des applications diverses.
12:39Et on en est un peu là
12:41avec les drones autonomes sous-marins.
12:43On a aujourd'hui de magnifiques objets,
12:45mais qui coûtent très cher
12:47et qui requièrent un certain savoir
12:49pour les mettre en œuvre.
12:51Chez Arkeoséan, on a repensé
12:53on ne veut pas dire qu'on est comme Henry Ford,
12:55mais on a repensé
12:57la stratégie industrielle.
12:59Ce qu'il fallait qu'ils changent
13:01pour pouvoir mettre un maximum
13:03de petits drones dans les mains des gens
13:05pour en faire des systèmes
13:07qui sont utilisables, viables
13:09et économiquement,
13:11on peut se les acheter.
13:13Chez Arkeoséan, on a vraiment
13:15repensé toute cette stratégie.
13:17Aujourd'hui, on a des brevets
13:19dans l'industrie, dans la fabrication
13:21de nos drones, ainsi que sur nos systèmes
13:23dans l'acoustique par exemple.
13:25C'est ça qui nous rend unique, c'est qu'on réfléchit
13:27vraiment pas qu'au drone, mais tout le système
13:29autour et comment on va les utiliser
13:31et pourquoi ils vont être utilisés.
13:33Quelles sont les applications et quel est le futur,
13:35pourquoi on en a besoin en fait.
13:37Et ça, c'est le futur de l'exploration sous-marine.
13:39Votre technologie, c'est combien
13:41d'années de recherche et développement ?
13:43Ça commence
13:45avec mon papa. C'est d'abord sa carrière.
13:47Il a travaillé
13:49pendant longtemps sur les sous-marins
13:51chez Thalès.
13:53Il y a tout son savoir-faire
13:55là-dedans. On a
13:57créé la société il y a maintenant
13:5913 ans.
14:01Moi, j'ai fait des études
14:03d'ingénieur, mais aussi
14:05en archéologie, d'où le nom Arkeoséan.
14:07Quand je suis sortie de l'université
14:09il y a 13 ans, on a créé Arkeoséan
14:11pour faire un premier système d'application
14:13de petits drones pour
14:15monitorer et sauvegarder des sites
14:17archéologiques sous-marins.
14:19Et en fait, ce savoir-faire,
14:21il a été transféré de mon papa. C'est une passion que mon
14:23papa m'a fait vivre à travers lui, sa carrière
14:25et que j'ai découvert petite.
14:27Et après
14:29l'école, on a décidé
14:31que mon papa avait un brevet
14:33qui dormait sur étagère.
14:35Et il me l'a donné. Il m'a dit, Tamara,
14:37je te donne la torche
14:39un peu, je te donne ce brevet.
14:41Utilise-le. Et du coup,
14:43moi j'ai mis ma sauce dessus.
14:45Et on continue ensemble. Et ce brevet,
14:47quel était-il ?
14:49C'est intéressant ça aussi, parce que c'était un
14:51brevet pour le positionnement
14:53de plongeurs sous l'eau. Donc c'était pour
14:55que les plongeurs puissent à tout moment
14:57retrouver leur bateau. Ils avaient la direction
14:59et la distance au bateau.
15:01C'était un magnifique projet.
15:03Et on l'a fait évoluer.
15:05Et aujourd'hui, il est au cœur de tous nos drones.
15:07Et c'est comme ça que nos drones se positionnent
15:09et se communiquent sous l'eau. Alors elle a beaucoup
15:11évolué en 20 ans. Mais au cœur,
15:13elle est toujours là. C'est toujours cette première
15:15technologie qui était destinée aux plongeurs.
15:17Et vous, votre passion des océans,
15:19c'est né quand, j'imagine ? Est-ce que le commandant
15:21Cousteau a été un personnage qui
15:23vous a inspiré enfant, j'imagine ?
15:25Déjà, j'avais mon papa
15:27qui était dans le domaine du sous-marin.
15:29Mais en plus, j'ai
15:31des mémoires, des souvenirs
15:33de quand il pleuvait, comme un jour, comme aujourd'hui.
15:35Quand il pleuvait dehors, quand on était à la cour
15:37de récré, on ne pouvait pas sortir, on nous mettait
15:39les vidéos du commandant Cousteau.
15:41Honnêtement, ça me faisait rêver.
15:43C'était extraordinaire. Et j'ai des souvenirs de ça.
15:45Et du coup, quand j'ai
15:47eu 13 ans et que j'ai fait
15:49ma semaine ou deux semaines
15:51de stage en entreprise, j'ai eu la chance
15:53de le faire là où mon papa
15:55travaillait. Et c'était sur
15:57les sonars de sous-marin. Et j'ai appris
15:59tout ce monde du sous-marin
16:01pendant ce stage.
16:03Et c'était fini. J'étais perdue pour la cause
16:05à partir de 13 ans.
16:07Je rappelle que le commandant Cousteau disait
16:09une fois qu'elle vous a ensorcelé
16:11la mer vous tient pour toujours dans son filet
16:13à merveille.
16:15Aujourd'hui,
16:17vos esseins de drones,
16:19tout est fabriqué en France.
16:21Où est votre usine ?
16:23Sur Vannes, dans le Morbihan. On a nos équipes
16:25en atelier sur Vannes.
16:27Tout est fait en France.
16:29C'est une de nos grandes fiertés. On assemble tout,
16:31on fait nos antennes, donc tout ce système
16:33d'acoustique et de positionnement. On fait nos drones
16:35aussi, on les assemble et on les fabrique
16:37à Vannes. Et ils sont testés
16:39à Vannes, dans le golfe du Morbihan,
16:41mais aussi en lac à Guerlédans.
16:43C'est une grande fierté pour nous
16:45de pouvoir faire tout ça en France.
16:47Et vous, vous vendez donc à vos clients
16:49ce système clé en main ?
16:51Tout à fait. Le système de
16:53mise à l'eau, le système de contrôle
16:55des drones quand ils sont dans l'eau.
16:57Non seulement pour contrôler la formation
16:59des drones et où ils sont et pour les récupérer,
17:01mais aussi pour récupérer la donnée
17:03à bord, à la fin, et aussi
17:05tout le système de récupération, parce que
17:07quand on met plein de petits drones à l'eau, on n'a pas parlé
17:09du nombre de drones, mais
17:11on a un record du monde pour 200 drones
17:13mis à l'eau. On a partagé ce record
17:15avec d'autres sociétés, mais on a ce record.
17:17Il faut tout un système,
17:19il faut une logistique qui, en fait,
17:21au final, parce qu'on y a réfléchi,
17:23est plus facile que de mettre un seul
17:25gros drone à l'eau. C'est plus facile de mettre plein
17:27de petits drones à l'eau qu'un seul gros.
17:29Oui, parce qu'effectivement, ce que vous fabriquez,
17:31ce système, on parle d'essaim
17:33de drones, mais en fait, un essaim de drones,
17:35c'est combien de drones ?
17:37C'est une bonne question. Ça commence avec deux.
17:39Ça commence avec deux, mais nous,
17:41chez Archéocéans, on parle de milliers de drones.
17:43On travaille aujourd'hui sur un projet où
17:45il y aura des milliers de drones dans quelques années
17:47à l'eau.
17:49C'est...
17:51C'est là où Archéocéans
17:53est unique, en fait, au monde.
17:55C'est qu'aujourd'hui, on parle...
17:57On commence à faire des essaims de dizaines de drones
17:59sous l'eau.
18:01On en a parlé, on a déjà travaillé
18:03sur un essaim de 200, mais de parler
18:05de milliers de drones, il n'y a personne d'autre aujourd'hui
18:07qui travaille dessus. Et nous,
18:09activement, on est en train de faire les drones maintenant.
18:11Et en quoi, effectivement,
18:13ces milliers de drones permettront
18:15d'avancer dans la recherche
18:17aujourd'hui, dans...
18:19La défense aux marins.
18:21La donnée est clé. En fait,
18:23aujourd'hui, les océans sont inexplorés. C'est la
18:25dernière frontière sur Terre. Il faut savoir qu'il y a
18:2771% de la planète qui est recouverte par les
18:29océans. On a touché trois fois
18:31plus la surface de la Lune que les fonds
18:33les plus profonds de nos océans.
18:35Et c'est très difficile pour nous
18:37de les explorer. C'est la dernière frontière sur Terre.
18:39On connaît plus sur l'espace proche
18:41de la Terre que sur nos océans. C'est de la folie.
18:43On est vraiment au début, selon vous. Tout au début.
18:45Et c'est fascinant.
18:47Et c'est... Et je pense que ça va
18:49émerveiller encore beaucoup de générations et ça va
18:51impacter énormément les futures générations
18:53parce que les ressources et le savoir
18:55que nos océans contiennent vont
18:57pouvoir nous aider, par exemple, même juste
18:59avec le réchauffement climatique.
19:01Ils jouent un rôle énorme, les océans.
19:03Donc on a tout à béné...
19:05C'est un bénéfice de devoir...
19:07Il faut pouvoir
19:09explorer nos océans pour les comprendre, pour
19:11comprendre le rôle qu'ils jouent et comment ça peut
19:13nous aider avec tous les challenges que
19:15l'humanité va faire face dans les années à venir.
19:17Et oui, il faut le rappeler,
19:19notre futur se joue dans les océans
19:21et non pas effectivement sur Mars
19:23comme le prétend Elon Musk, c'est ça en quelque sorte.
19:25C'est ce que j'aime bien dire. Moi je pense qu'il vaut mieux
19:27regarder sous les océans. Bon, Mars
19:29c'est sympa aussi, mais le futur de l'humanité
19:31proche, c'est sous les océans.
19:33Laurent Maveni, c'est un mot sur cette innovation
19:35incroyable. Archéo-séant.
19:37Ce qui est absolument
19:39fascinant, c'est qu'effectivement
19:41il y a tout un
19:43enjeu en matière de recherche
19:45et la France est souvent présente
19:47en matière de symboles. C'est-à-dire, on parle du commandant Cousteau.
19:49Moi j'ai un frère qui étudie les océans
19:51à travers les satellites et
19:53la référence est commune à tous ceux qui sont passionnés
19:55d'océans. Mais là, avec
19:57Archeo-séant, vous avez l'exemple
19:59non seulement d'une famille qui a la passion
20:01de la mer, mais qui en plus
20:03a maîtrisé la technologie
20:05et au-delà de ça, a permis
20:07l'accès de cette technologie
20:09au monde sur des enjeux majeurs. Ce qui est vraiment
20:11très très rare et ce qui laisse à penser d'ailleurs qu'à partir
20:13d'un petit projet, il a été présenté comme des marrons dans un garage,
20:15on arrive à un projet qui sur le plan
20:17économique aujourd'hui génère des contrats
20:19ça n'a pas encore été dit, mais des contrats très
20:21importants à travers le monde dans le domaine de l'énergie.
20:23On avait eu Geps qui a présenté son
20:25innovation sur une dernière
20:27émission, mais
20:29aussi dans le domaine de l'environnement qui est un enjeu
20:31fabuleux. On ne pourra pas à travers une émission
20:33exposer l'ensemble
20:35des enjeux liés effectivement à l'exploration des océans
20:37mais ils sont effectivement clairement dans le domaine
20:39environnemental, mais aussi ça touche à la santé
20:41humaine, ça touche à demain effectivement
20:43aux conditions
20:45qui font de sorte qu'on a l'impression
20:47qu'on a là un projet extrêmement utile
20:49un projet porté par des français
20:51et qui aujourd'hui est un projet leader
20:53de par sa technologie et qui s'organise pour être leader
20:55mondial de par la qualité
20:57du déploiement économique de l'entreprise.
20:59Et oui, l'océan qui constitue
21:01donc l'un des piliers de la vie sur Terre
21:03est un vivier d'innovation
21:05de création, d'emploi
21:07et de croissance. Tamara Brizard
21:09et Laurent Benveniste, merci d'être venu
21:11sur Sud Radio. Chers auditeurs, on se
21:13retrouve la semaine prochaine dans Génération
21:15Innovation. D'ici là, vous pouvez
21:17réécouter cet épisode en replay
21:19ou en podcast sur l'appli Sud Radio
21:21sur sudradio.fr et vous pouvez
21:23aussi nous laisser des messages
21:25sur les réseaux sociaux, on est partout
21:27Twitter, Facebook, LinkedIn
21:29Instagram. Voilà, bon week-end
21:31à l'écoute de Sud Radio.
21:33Cyd, le réseau qui soutient les entreprises
21:35innovantes vous a présenté
21:37Sud Radio
21:39Génération Innovation
21:41Céline Alonso

Recommandations