• il y a 16 heures
Céline Alonzo vous présente "Génération Innovation", son émission qui donne la parole chaque semaine aux entrepreneurs.
Avec Gérald Blouin, président/fondateur de Phénix-Air-Corp et Michel Juliot, acteur majeur de l'innovation, soutien des entreprises à impact.

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##GENERATION_INNOVATION-2024-12-01##

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Transcription
00:00SID, le réseau qui soutient les entreprises innovantes, vous présente
00:06Sud Radio, Génération Innovation, Céline Alonso
00:11Bonjour et bienvenue dans Génération Innovation, l'émission qui donne chaque semaine la parole aux entrepreneurs qui changent le monde.
00:18Et aujourd'hui, c'est à un homme qui innove dans le domaine de l'aéronautique que nous allons la donner.
00:23Il y a deux ans, figurez-vous, il a réalisé son rêve d'enfant, à savoir construire des avions.
00:29Et depuis, il fabrique des ULM innovants et il ambitionne de devenir leader dans ce secteur de l'aviation légère.
00:36Et pour cause, en France et à l'international, ce marché est en pleine expansion, et ce depuis les années 2000.
00:43Ce qui l'a poussé à se lancer dans cette aventure.
00:47Après 25 années passées dans l'innovation médicale, il va tout nous raconter tout de suite sur Sud Radio, de son épopée incroyable sur le territoire d'Antey.
00:57Sud Radio, Génération Innovation, Céline Alonso
01:02Gérald Debloin, bonjour.
01:05Je suis ravie de vous recevoir sur Sud Radio avec Michel Juliot. Bonjour à vous Michel.
01:11Vous êtes acteur majeur de l'innovation en France et soutien des entreprises à impact.
01:16Vous Gérald Debloin, vous êtes président de Phoenix Aircorp et en 2022, vous avez racheté Delpech Aérolac,
01:24une société française qui fabriquait depuis plus de 25 ans des ULM.
01:28Quel type d'appareil produisait cette société ?
01:32Monsieur Delpech fabriquait plusieurs types d'appareils.
01:37Dans un premier temps, c'est son fer de lance, c'est un hydravion.
01:40Un appareil bi-place, bi-plan tandem.
01:43Ensuite, un autre appareil, le Airland, qui lui est un bi-place, bi-plan tandem,
01:49mais non pas pour aller sur l'eau, un petit appareil de travail.
01:52Et puis, dans les dernières années de son activité, un bi-place côte-côte,
01:57mais toujours en bi-plan. C'est ce qui a fait ses produits, la reconnaissance de ses produits.
02:03Et donc, vous avez repris toute la gamme de ses produits ?
02:06Oui, absolument. J'ai repris la gamme, j'ai repris toutes ses licences d'exploitation,
02:09les enregistrements au niveau de la DGAC, etc., les stocks et deux avions.
02:14Alors, je l'ai dit, vous veniez du domaine médical.
02:17Aviez-vous des connaissances particulières en aéronautique ?
02:21Oui, en aéronautique, ça fait de nombreuses années que je suis l'aéronautique,
02:26mais je suis pilote depuis 1994.
02:29Ça commence à dater. J'ai pas beaucoup d'heures de vol,
02:32mais par contre, dès qu'il y a un avion qui passe au-dessus de moi,
02:34je lève les yeux et ça me fait toujours rêver.
02:37Alors, comment vous avez modernisé cette gamme d'appareils ?
02:40Déjà, dans un premier temps, M. Delpech, avec tout le respect que je lui dois,
02:44c'était un monsieur qui était assez âgé,
02:47qui est un ingénieur absolument extraordinaire,
02:50mais il ne travaillait qu'à la planche à dessin.
02:52Déjà, dans un premier temps, ça a été de reprendre l'ensemble de ses modèles,
02:56de les numériser, de les redévelopper de façon,
03:00avec des nomenclatures, pour partir sur un produit industriel.
03:03Donc, c'est une modélisation totale de l'ensemble de sa gamme.
03:06C'est-à-dire, concrètement, vous avez modifié les ailes, les gouvernes ?
03:10Racontez-nous.
03:11Non, non, non. Alors, moi, je suis parti d'un principe simple, c'est...
03:14Dans un premier temps, je ne change pas quelque chose qui marche.
03:16Donc, M. Delpech avait vraiment innové dans son...
03:18Même s'il n'y avait pas d'un système numérique,
03:21il avait vraiment innové dans la qualité de ses produits.
03:25Donc, nous, aujourd'hui, par rapport à ça, je garde ce qui fonctionne.
03:30Donc, par contre, tout simplement, nous, on a remodernisé l'appareil,
03:34on lui redonne un nouveau design, un nouveau look.
03:37On va rajouter beaucoup d'électronique,
03:39donc des systèmes, des effices, enfin, des systèmes numériques,
03:42des GPS intégrés, et puis, surtout, des équipements de sécurité.
03:45Mais concrètement, alors, quelles innovations vous avez apportées à ces appareils ?
03:48Alors, déjà, meilleure performance d'un point de vue technique
03:52au niveau des matériaux qu'on va utiliser.
03:54C'est-à-dire que le bateau, donc, un hydravion, c'est avant tout un bateau.
03:57Donc, de nouveaux matériaux, des composites.
04:00Au niveau des composites, des carbones,
04:02beaucoup plus d'utilisation de carbone.
04:04Et puis, au niveau structure, on a permis d'alléger complètement,
04:08en travaillant sur de nouveaux matériaux, d'alléger la structure du bateau.
04:11Quels matériaux, par exemple ?
04:13Carbone, aujourd'hui, beaucoup de carbone.
04:15Avec mes sous-traitants, on travaille beaucoup sur la partie qualité des structures.
04:21Donc, optimisation des renforts de structure.
04:24Oui, et par exemple, vous avez modifié le système de moteur ?
04:28Oui, alors là, c'est aussi, au niveau de ma passion,
04:31c'est le développement qui me pousse à faire ça.
04:34On a présenté, en 2021, à Blois, une innovation.
04:38C'était une motorisation électrique pour l'aviation légère.
04:41Donc, c'était présenté sur un simulateur,
04:43pour pouvoir juste présenter la solution,
04:45avec un gros moteur, grosse puissance,
04:47et une petite batterie, mais assez puissante aussi,
04:50qui nous a permis de pouvoir valider un concept
04:52où on avait une heure d'autonomie totale, plus 30 minutes de sécurité.
04:56Voilà, ça, c'était une innovation avec une gestion automatique,
04:59pas variable, de la puissance.
05:01Oui, quels sont les avantages, aujourd'hui, de ces motorisations électriques ?
05:05Motorisation électrique, c'est pas compliqué.
05:07Une motorisation électrique, c'est...
05:09On a un taux de rendement sur une motorisation.
05:12On est proche de 100%, on est à 98%.
05:14Un moteur thermique, on est sur 65%, 70%, dans les meilleurs des cas.
05:18Donc, ça veut dire qu'un moteur électrique,
05:20c'est, au niveau du poids, on peut réduire la taille du moteur
05:23et avoir un rendement beaucoup plus optimisé.
05:26Et puis après, par contre, on perd du côté de la batterie,
05:29où là, on a des poids supérieurs.
05:31Mais par contre, on gagne beaucoup en puissance.
05:34Un couple, dès qu'on démarre le moteur,
05:37on a un couple qui est extraordinaire.
05:39C'est surtout pour les gens qui ont de l'environnement,
05:42c'est le bruit, tout simplement.
05:44Il n'y a pas d'explosion.
05:46Donc, nos moteurs, en fin de compte,
05:48si on adapte une belle hélice, on ne fait quasiment plus de bruit.
05:51Michel Juliot, vous qui êtes aviateur aussi,
05:54le bruit, effectivement, ces moteurs sont révolutionnaires ?
05:58Imaginez, dans Paris, que des voitures électriques,
06:01on aura beaucoup moins de bruit.
06:03Et en fait, le rétrofit est un sujet sur lequel je crois beaucoup,
06:08avec Gérald.
06:10Beaucoup d'avions, effectivement, sont en bout de course
06:12au niveau puissance, mécanique.
06:15Et le fait d'utiliser du rétrofit,
06:18ça va être beaucoup plus efficace, plus économique,
06:21plus de sécurité et effectivement moins de bruit,
06:24notamment dans les aéroclubs.
06:26Oui, parce qu'il faut l'expliquer à nos auditeurs.
06:28En fait, actuellement,
06:30beaucoup d'avions, c'est la motorisation thermique, c'est ça ?
06:33Tout à fait.
06:34Aujourd'hui, à l'heure actuelle,
06:36on va dire que 99,5% peut-être sont des moteurs thermiques.
06:40Là, le but, c'est que petit à petit,
06:43on bascule en fonction des évolutions de la technologie.
06:45C'est là-dessus qu'on travaille beaucoup.
06:47On fait beaucoup de veilles techno.
06:49Le but, c'est de réduire la taille des batteries,
06:52mais garder les mêmes puissances,
06:54de façon à rester toujours sur de l'avance technologique.
06:58Il y a aussi un autre paramètre pour nous qui est très important,
07:01à part le bruit,
07:03c'est aussi le fait de beaucoup moins polluer.
07:06Par exemple, quand on démarre un moteur thermique,
07:08on sort du hangar, on démarre un moteur thermique,
07:11montée des pressions, montée des températures,
07:13on va brûler entre un litre et demi, deux litres, trois litres de carburant,
07:18alors qu'on n'a toujours pas quitté le sol.
07:20Avec un moteur électrique, on fait juste un point fixe,
07:22on met une puissance maximum et on peut décoller.
07:25Il n'y a pas ce temps de chauffe.
07:27Est-ce qu'au niveau du système de sécurité,
07:29vous avez innové aussi dans ce domaine ?
07:32Au niveau du système de sécurité, aujourd'hui,
07:34il y a des innovations qui sont toujours présentes.
07:37Au niveau du bureau d'études,
07:39on a travaillé sur une solution de sécurité
07:42liée pour les gens qui connaissent un petit peu les hydravions.
07:45C'est ce qu'on appelle l'effet miroir.
07:47Quand on vient se poser sur un lac où il n'y a aucune vague,
07:49aucune surface de référence,
07:51on a un système de détection qui nous permet
07:53de nous poser dans une meilleure condition de sécurité.
07:56Après, l'ensemble de nos équipements aujourd'hui
07:58sont équipés avec des parachutes.
08:00C'est une option, bien évidemment,
08:02mais je fais une préconisation.
08:05On essaie justement d'optimiser la sécurité de nos vols.
08:10Il existe, il faut le dire et expliquer,
08:13plusieurs classes d'ULM6 précisément.
08:16Elles différencient toutes par leur principe de vol.
08:20Vous, précisément, vous fabriquez lesquelles ?
08:23Nous, nous sommes focalisés sur la classe 3,
08:25donc les multi-axes, bi-places,
08:28de façon à rester sur une norme.
08:30On est sur de l'aéronautique,
08:32donc des petits avions.
08:34Ça s'appelle des ULM et c'est aussi des avions,
08:36avec des performances incroyables.
08:38Par exemple, il y a le Transat, le Airland,
08:40le Sherpa, le Serval.
08:42Quelle est la différence entre tous ces modèles ?
08:45Chacun de nos appareils a une fonction.
08:48Le Transat, c'est un hydravion.
08:50L'autre, le Airland,
08:52je l'appelle le tracteur de l'air,
08:54un appareil très très léger avec un gros moteur,
08:56une puissance moteur accrue,
08:58qui permet de faire beaucoup de choses,
09:00de faire du traitement agricole,
09:02de tirer des banderoles.
09:04Je sais qu'aujourd'hui, on a moins le droit de le faire.
09:06Mais les pendages ?
09:08Les pendages agricoles, voilà.
09:10Le Airland a été utilisé, par exemple,
09:12pour faire les pendages sur des bananeries en Afrique.
09:14Ça a été validé.
09:16On peut faire des choses assez intéressantes
09:18avec un coût d'exploitation qui est quand même
09:20beaucoup moins onéreux qu'un avion ou qu'un hélicoptère.
09:22Un ULM, c'est assez complexe à fabriquer.
09:24Vous m'avez dit hors antenne
09:26que c'était 1800 éléments différents.
09:28Vous, ces composants,
09:30tout à l'heure, vous m'avez parlé de sous-traitants.
09:32Tous ces composants ne sont pas tous fabriqués en France ?
09:34Vous savez, aujourd'hui,
09:36il ne faut pas être...
09:38On ne fait pas le cocorico à chaque fois,
09:40mais aujourd'hui, beaucoup de composants
09:42viennent de l'étranger, ça c'est sûr.
09:44Par contre, l'assemblage des éléments,
09:46tout est fabriqué en France.
09:48Voilà, ça c'est important.
09:50Les matières premières ne viennent pas forcément de France.
09:52Mais l'ensemble des composites,
09:54nos distributeurs sont en France.
09:56Même si c'est des composants qui viennent de l'étranger,
09:58on ne peut pas le savoir.
10:00Mais les structures aluminium,
10:02les sous-traitants viennent, sont vraiment français.
10:04On commande à des sous-traitants français.
10:06Prenons un exemple concret,
10:08les hélices, le train d'atterrissage,
10:10qui fabrique ces éléments ?
10:12Aujourd'hui, sur la partie hélices,
10:14on a toujours un partenaire
10:16avec une structure ukrainienne
10:18qui nous fait des hélices absolument extraordinaires
10:20sur lesquelles on a un rendement
10:22qui est absolument parfait
10:24et qui répond à notre cahier des charges.
10:26Donc clairement, là, par exemple,
10:28ce sous-traitant,
10:30on n'a pas été travailler avec lui pour le moment.
10:32On espère qu'un jour, tout va s'arrêter et qu'on pourra continuer.
10:34Mais voilà, on cherche
10:36vraiment des produits
10:38plutôt européens si c'est possible.
10:40Là, l'Ukraine, c'est parce que
10:42c'est vraiment des produits de qualité qu'on a été rechercher.
10:44D'accord, ok.
10:46Mais ça, c'est vraiment parce qu'en France, vous ne trouviez pas
10:48ces fabricants.
10:50On a en France des fabricants de très très bonnes factures.
10:52On a la société Duke,
10:54qui est dans le sud de la France.
10:56La société E-PROP qui fabrique
10:58aussi des hélices de très très bonne qualité.
11:00Mais c'est une question de coût alors, si vous faites appel
11:02à des sociétés étrangères.
11:04C'est surtout que nous, on avait besoin,
11:06dans notre domaine d'application,
11:08surtout sur l'hydro, on a besoin
11:10d'avoir des hélices blindées.
11:12Parce que l'eau peut altérer les hélices.
11:14Donc on a été chercher ce sous-traitant-là pour cette raison.
11:16Alors on va se retrouver dans un instant
11:18sur Sud Radio.
11:20Et on va parler effectivement
11:22du marché que vous ciblez.
11:24Quel secteur précisément vous ciblez
11:26à tout de suite dans Génération Innovation.
11:38Nous sommes toujours sur Sud Radio
11:40avec Michel Juliot, acteur majeur
11:42de l'innovation en France, qui soutient des entreprises
11:44à impact. Et Gérald De Blouin
11:46qui est président de Phoenix Air Corp.
11:48Alors Gérald De Blouin,
11:50votre société fabrique des ULM qui
11:52s'intègrent donc totalement dans le modèle
11:54de la transition énergétique et qui a pour projet
11:56la décarbonation
11:58de notre aviation légère.
12:00Votre site de production
12:02est implanté où ?
12:04Alors aujourd'hui, notre site de production, il est basé
12:06dans le Sud-Loire, actuellement.
12:08Et on a un projet de construire à Ancenis,
12:10sur l'aérodrome d'Ancenis, un nouveau bâtiment
12:12avec un outil industriel qui nous permettra
12:14de développer l'activité.
12:16Et ce site, vous l'avez trouvé facilement ? Parce qu'il a fallu
12:18trouver une piste à proximité,
12:20j'imagine ?
12:22Ça fait plus de deux ans et demi
12:24qu'on est sur ce projet-là, de créer quelque chose.
12:26C'est très très long. Malheureusement,
12:28ça impacte automatiquement
12:30la réactivité de la société.
12:32Mais comment vous l'expliquez ? C'est quoi ?
12:34Qu'est-ce qui a été complexe dans ces recherches ?
12:36Globalement,
12:38je vais essayer d'être
12:40le plus simple possible.
12:42C'est des procédures administratives, c'est des études
12:44automatiquement pour faire des implantations
12:46sur des sites. Ça prend beaucoup de temps.
12:48Et d'énergie.
12:50La lourdeur administrative
12:52a empêché la rapidité de votre
12:54développement, en quelque sorte, c'est ça ?
12:56En partie, évidemment.
12:58Mais globalement, aujourd'hui,
13:00nous, ça fait à peu près un an et demi qu'on attend
13:02de pouvoir s'installer sur un site
13:04proche d'une piste. Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
13:06on est toujours dans l'attente. Donc on a bon espoir
13:08que 2025 va être pour nous la bonne année.
13:10Et sur ce site,
13:12vous avez une école de formation, parce que vous formez aussi
13:14des pilotes, il faut le dire, pour les auditeurs
13:16qui seraient éventuellement intéressés de suivre
13:18une formation.
13:20Racontez-nous, comment ça se passe, les formations
13:22que vous proposez ?
13:24Déjà, on est fabricant d'ULM, donc de toute façon,
13:26on a une obligation de former les pilotes
13:28sur nos avions, donc c'est un minimum.
13:30C'est pour ça que le centre de formation permettra
13:32de former nos clients et aussi
13:34nos élèves pilotes.
13:36Comment ça se passe, une formation ?
13:38Il y a un brevet de pilote ULM.
13:40C'est un théorique et
13:42une licence d'aptitude au vol.
13:44Et puis après, des heures de vol pour être lâché
13:46et être indépendant.
13:48Alors, revenons à vos innovations,
13:50ces ULM que vous fabriquez,
13:52quel secteur, quel marché vous ciblez aujourd'hui ?
13:54Plusieurs marchés.
13:56Aujourd'hui, notre cœur de marché,
13:58ça va être déjà le tourisme ou les gens qui
14:00veulent faire de la découverte de sites
14:02ou des découvertes classiques.
14:04C'est des ULM classiques aussi.
14:06On a aussi
14:08un gros marché pour nous,
14:10que l'on espère impacter assez rapidement,
14:12c'est le marché de la sécurité civile,
14:14l'armée ou autres institutions
14:16d'État
14:18qui nous permettent aussi
14:20de nous développer avec une reconnaissance de ces acteurs.
14:22Et vous travaillez, vos clients
14:24sont en France mais aussi à l'étranger ?
14:26Aujourd'hui, ils sont à l'étranger.
14:28On a des touches aujourd'hui sur le Canada
14:30pour aller faire de l'hydravion
14:32sur le lac Saint-Jean au Canada, par exemple.
14:34Par contre,
14:36aujourd'hui, le gros marché pour nous,
14:38ça va être la Chine,
14:40qui vient de s'ouvrir au marché de l'aviation légère.
14:42Et vous avez des projets concrets actuellement
14:44avec la Chine ?
14:46Oui, on a un gros contrat avec un partenaire chinois
14:48pour développer la partie commerciale
14:50et la partie vente de nos aéronefs
14:52sur le marché chinois.
14:54Depuis quelques années, il y a une sacrée concurrence
14:56dans ce domaine, autant en France
14:58qu'à l'international.
15:00Comment rester compétitif ?
15:02C'est toujours délicat.
15:04Aujourd'hui, rester compétitif,
15:06il faut toujours innover.
15:08C'est l'innovation.
15:10Nos produits sortent vraiment à des prix
15:12qui restent dans le prix du marché.
15:14Et puis, offrir les plus belles
15:16innovations sur nos aéronefs,
15:18tout simplement.
15:20Et tenir compte aussi des coûts
15:22des matières premières.
15:24Bien maîtriser ces coûts.
15:26En France, on peut vraiment, sur le marché
15:28de l'hydravion notamment, parler d'une concurrence ?
15:30Elle est redoutable ou pas la concurrence ?
15:32Non, pas en France.
15:34Aujourd'hui, il y a deux
15:36ou trois gros acteurs de l'hydravion.
15:38Sur les hydravions
15:40de type bateau comme les nôtres,
15:42on a deux fabricants
15:44sur le territoire d'Antey,
15:46d'Épée-de-la-Loire.
15:48Ce n'est pas des concurrents,
15:50c'est d'abord des confrères.
15:52Après, nous avons les EULM
15:54avec des flotteurs, donc c'est un autre marché.
15:56Et en termes de prix, vous vous positionnez
15:58de quelle façon ?
16:00On est middle market à peu près.
16:02Je ne vais pas rentrer
16:04dans le détail des prix parce qu'il y a toute une gamme.
16:06Évidemment, en fonction des options,
16:08on est entre 100 et 145 000 euros.
16:10Ce qui reste par rapport au marché
16:12raisonnable.
16:14Pour un produit de cette qualité-là,
16:16une partie full carbone,
16:18ça reste très raisonnable.
16:20Pour développer
16:22toutes ces innovations,
16:24vous avez un laboratoire
16:26d'études. Vous, il vous a fallu
16:28combien de temps, combien d'années de recherche et développement ?
16:30Si je prends
16:32en amont du développement de la structure,
16:34on avait déjà commencé à travailler avec le bureau d'études
16:36pendant un an avant et ça fait deux ans maintenant
16:38qu'on continue de travailler sur les évolutions
16:40et les innovations sur nos avions.
16:42Je l'ai dit en début d'émission,
16:44construire des avions,
16:46c'était vraiment votre rêve d'enfant.
16:48Racontez-nous ce rêve.
16:50A quel âge s'est-il
16:52produit ?
16:54Quand on est gamin, trois ans
16:56ou trois, quatre ans, je ne sais plus exactement.
16:58Je faisais des avions en papier, j'ai jeté en l'air.
17:00J'ai toujours dit, un jour je fabriquerai
17:02un avion, un vrai.
17:04J'ai eu l'opportunité en 1976
17:06de voir le Concorde sur l'aérodrome,
17:08sur l'aéroport à Berlin en version
17:10officielle, commerciale.
17:12J'ai pu monter dans cet avion-là et j'avais
17:14les yeux qui étaient vraiment
17:16sortis des orbites.
17:18J'ai dit, je ferai ça un jour.
17:20Vous êtes pilote
17:22du LM classe 3.
17:24A quel âge l'êtes-vous devenu ?
17:26A 27 ans.
17:28Assez tardivement.
17:30Mais toujours la passion.
17:32J'ai toujours travaillé
17:34autour de ça. Beaucoup de simulations
17:36de vol informatique.
17:38Quels souvenirs vous gardez de vos
17:40premiers vols ? Quelques frayeurs
17:42ou pas ? Racontez-nous.
17:44Globalement,
17:46quand on apprend
17:48à piloter, on a toujours des frayeurs.
17:50J'ai été lâché
17:52très tôt, au bout de 7h30.
17:54C'est clair que là,
17:56par contre, des frayeurs, oui.
17:58Deux pas de moteur au décollage.
18:00Je me suis vaché,
18:02comme on le dit dans le jargon.
18:04Des checkers,
18:06passer des turbulences où on est secoué
18:08dans tous les sens. Ça m'est arrivé.
18:10Vous, Michel, vous êtes aussi pilote
18:12depuis l'âge de 18 ans. Est-ce que vous avez eu
18:14quelques frayeurs à vos débuts ?
18:16Oui, bien sûr, des frayeurs, quelques-unes,
18:18mais on ne va pas raconter. C'est trop long.
18:20Moi, c'était Saint-Exupéry,
18:22adolescent.
18:24Ensuite, à 18 ans, j'ai été breveté pilote.
18:26Ensuite, j'ai fait un début de carrière
18:28dans l'industrie aéronautique
18:30d'ASO Airbus.
18:32Je partage effectivement un grand appétit
18:34pour tout ce qui vole
18:36et aussi pour le parcours d'entrepreneur
18:38de Gérald Brun, qui effectivement
18:40est un homme d'exception,
18:42puisqu'il a eu tout d'abord un parcours
18:44réussi d'entrepreneur et qu'aujourd'hui,
18:46effectivement, il s'est lancé
18:48dans cette vision industrielle
18:50et cette réussite en partant aussi
18:52de quelque chose qui, sur le plan
18:54technique, est intelligent puisqu'il est parti
18:56de choses solides qui existaient déjà,
18:58qu'il a améliorées et qu'il a excessivement
19:00modernisées. Mais par exemple,
19:02aujourd'hui, son ambition, effectivement, c'est de devenir
19:04leader dans ce secteur de l'hydravion.
19:06Comment est-ce possible ?
19:08Vous, qui accompagnez de nombreuses entreprises
19:10à impact, des entreprises innovantes,
19:12donc françaises, quel conseil
19:14pouvez-vous donner à Michel ?
19:16À Gérald, pardon,
19:18aujourd'hui, sur Sydradio ?
19:20Déjà, que sa personnalité continue
19:22effectivement à se
19:24développer autour de cette passion
19:26et c'est ce qu'il fait très bien.
19:28Ensuite, effectivement, qu'il y ait
19:30un accompagnement dans les domaines
19:32où, il le dit lui-même,
19:34nous, on s'occupe plutôt de la partie
19:36financière. Il faut
19:38qu'il ait une bonne stratégie, il faut que le marché
19:40soit là pour répondre
19:42et puis il faut
19:44vendre et passionner, aller au bon endroit
19:46pour que ses clients
19:48viennent et utilisent ses produits
19:50et profiter aussi
19:52des opportunités que l'on
19:54peut avoir en dehors de la France,
19:56parce que la France, malgré tout, c'est un petit pays,
19:58même l'Europe, et il est
20:00en Chine, mais il y a
20:02aussi d'autres petits pays qui ont
20:04besoin, je pense au pays
20:06des Grands Lacs, au Rwanda par exemple,
20:08il y a un besoin évident
20:10pour passer d'une colline à l'autre
20:12d'engins de type hydravion.
20:14Gérald Debloin, est-ce que le Rwanda
20:16c'est un pays que vous avez songé
20:18aujourd'hui au niveau commercial ?
20:20Dans l'immédiat, non, tout simplement parce que
20:22pour avoir fait quelques
20:24missions sur le territoire africain,
20:26c'est assez délicat d'y aller
20:28et si un jour je vais là-bas, ça veut dire
20:30que j'aurai trouvé le bon partenaire
20:32pour nous accompagner. Je ne vais pas
20:34dans un pays si je ne suis pas accompagné.
20:36Aujourd'hui,
20:38quels sont vos projets de
20:40développement, Gérald Debloin ?
20:42Le projet de développement,
20:44on va déjà terminer ce que nous avons commencé
20:46c'est-à-dire qu'on va
20:48finaliser le 2 places,
20:50l'optimiser, le rendre encore
20:52plus efficace qu'il n'est aujourd'hui
20:54et puis on a un projet
20:56aujourd'hui de faire une évolution de ce 2 places
20:58le Transat MD03
21:00En 4 places ?
21:02En 4 places, exactement. C'est un travail
21:04qu'on a commencé, les études ont été lancées
21:06et puis on verra ça dans un second temps.
21:08Est-ce que c'est plus contraignant
21:10de fabriquer un 4 places qu'un 2 places ?
21:12Bien évidemment. La classe
21:14VLM reste encore un petit peu
21:16assez libre.
21:18Par contre, un avion certifié,
21:20on se change de catégorie et de certification
21:22donc là, systématiquement, on se fera accompagner
21:24par des experts dans ce domaine-là.
21:26Un dernier mot pour conclure
21:28Michel ?
21:32Difficile de conclure.
21:34En tout cas, nous, on est de tout cœur avec
21:36cette entreprise. On fait
21:38notre maximum avec Gérald pour
21:40lui faire rencontrer
21:42des entrepreneurs-investisseurs
21:44qui vont effectivement comprendre son projet
21:46industriel et l'aider à réussir
21:48dans la partie
21:50qui n'est pas obligatoirement
21:52son domaine puisque
21:54Gérald est un industriel,
21:56un ingénieur d'études
21:58et doit aussi être un commerçant
22:00et on lui fait rencontrer aussi
22:02des entrepreneurs-investisseurs qui sont aussi
22:04des gens passionnés par l'aéronautique.
22:06De son passion, c'est important.
22:08En tout cas, aujourd'hui, l'avenir semble prometteur
22:10pour le marché des hydravions. Il était évalué
22:12à plus de 348 millions
22:14de dollars en 2023.
22:16Il devrait atteindre plus
22:18d'un milliard de dollars
22:20d'ici 2030,
22:22Gérald de Blouin. Merci à vous
22:24deux d'être venus sur Sud Radio.
22:26Chers auditeurs, on se retrouve dans
22:28Génération Innovation la semaine prochaine.
22:30D'ici là, vous pouvez réécouter
22:32cet épisode en replay
22:34ou en podcast sur l'appli Sud Radio
22:36ou sur sudradio.fr.
22:38Bon dimanche à l'écoute de Sud Radio.

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