• le mois dernier
Avec Bertrand Descours, Co-fondateur et dirigeant chez Lili for Life & Charles Guirriec, Fondateur de Poiscaille, la version marine du panier de légumes

Retrouvez C'est Ça La France avec Nathalie Schraen-Guirma tous les dimanches à 13h30.

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##C_EST_CA_LA_FRANCE-2024-10-20##

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News
Transcription
00:00Le réseau des chambres de métier de l'artisanat, artisans de la nouvelle économie, présente
00:06Sud Radio Cessa la France, Nathalie Schrengerma
00:10Bonjour à tous et bienvenue dans Cessa la France, l'émission du savoir-faire français. Aujourd'hui on va s'intéresser
00:15à cette France qui innove dans des secteurs très différents. Le premier invité, lui, souhaite améliorer la qualité de vie
00:21des personnes dyslexiques à travers une solution
00:25innovante et notre deuxième invité, lui, innove dans le secteur de la pêche avec un modèle original qui promeut une pêche durable
00:32mais en ce moment c'est un modèle qui est assez menacé, c'est la raison pour laquelle il va nous en parler
00:38et nous expliquer justement comment il souhaite le réorienter, quel appel il souhaite lancer.
00:44Mais tout de suite, direction la Normandie.
00:47Sud Radio Cessa la France. On part à Rouen, Seine-Maritime, découvrir cette entreprise
00:52qui a créé cette lampe Lily for Life, conçue pour aider justement les personnes qui ont des troubles dyslexiques.
00:58Merci d'être avec nous Bertrand Décour.
01:01Merci à vous. Vous êtes à l'origine de cette lampe Lily for Life. Alors on le rappelle,
01:07700 millions de personnes, c'est ça, dans le monde qui sont touchées par la dyslexie ?
01:12Oui, d'après l'OMS, c'est 10% de la population, c'est colossal.
01:16Qu'est-ce qui vous a motivé à créer Lily for Life, à développer cette lampe, avant de nous expliquer comment elle fonctionne ?
01:22Tendre la main à ces personnes qui sont
01:25en difficulté, que ce soit des enfants dans l'apprentissage, mais aussi des adultes
01:30dans le monde professionnel, parce que le sujet de la dyslexie est souvent tabou en entreprise.
01:34Alors rappelez-nous justement ce qu'est la dyslexie pour nos auditeurs.
01:38Alors la dyslexie, c'est un trouble autour du langage écrit.
01:42Donc c'est une difficulté, quand on est élève, à apprendre à lire et quand on a acquis les rudiments de la lecture,
01:49à lire de manière efficace, de manière rapide et à bien comprendre ce qu'on lit. Donc une difficulté quand même quotidienne.
01:56Quotidienne et qui entrave à un bon apprentissage, à des études longues si on le souhaite, au développement de l'enfance et dans le monde professionnel.
02:05Absolument, ça altère la confiance en soi et à ce titre c'est effectivement un gros sujet.
02:10Alors expliquez-nous comment cette lampe fonctionne, et notamment cette technologie que vous avez mise au point.
02:17Alors elle est issue d'une découverte de deux scientifiques de Rennes, qui ont été primés par l'Académie de médecine en 2017,
02:24et qui ont compris que les deux yeux des personnes dyslexiques fonctionnent différemment des deux yeux des personnes normolectrices.
02:31Pour aider à dissiper un encombrement visuel qui est occasionné par cette vue différente,
02:38on utilise une lumière stroboscopique, c'est-à-dire une lumière qu'on allume, qu'on éteint rapidement à une fréquence quasiment invisible à l'œil nu.
02:45Et ça, ça permet de recréer des conditions de lecture favorables, un confort de lecture,
02:50d'améliorer la fluidité, d'éviter des erreurs de lecture, de favoriser la compréhension, de limiter la fatigue.
02:57Ça fonctionne comme un correctif, c'est ça la dyslexie ?
03:01Alors je ne dirais pas un correctif, mais en tout cas elle va toucher à une des causes de la dyslexie qui a été découverte par ces scientifiques,
03:10et donc elle va effectivement, cette lampe, fluidifier l'accès du message écrit au cerveau.
03:17Donc on va vraiment toucher à quelque chose de fondamental sur le sujet des personnes dyslexiques.
03:22Ce n'est pas juste, comme il existe aujourd'hui, des parades, on va dire, pour lire plus facilement, écarter les mots,
03:29qui sont bien sûr intéressantes, mais là on va vraiment aider la personne dyslexie à alléger sa difficulté.
03:35Mais il y a tellement de dyslexie différente, j'allais dire des degrés différents, ça fonctionne avec tout le monde ?
03:43D'après les expérimentations qu'on a faites, et puis d'ailleurs une récente étude auprès de nos milliers d'utilisateurs,
03:50on voit qu'il y a 85% des personnes qui sont réceptives à ça.
03:54Parce que c'est un trouble à la fois visuel et phonologique,
03:58mais ce que j'ai échangé récemment à nouveau avec nos scientifiques,
04:02c'est que ce qui concerne la vue est 40 fois plus énergivore en termes d'énergie cognitive que ce qui concerne l'ouïe.
04:09Donc c'est vraiment quand il y a un trouble visuel à travers la dyslexie, il est majeur en termes d'énergie cognitive.
04:16Alors c'est une vraie fierté de mettre en avant une innovation française,
04:22vous l'avez rappelé, ça a été développé par des chercheurs à Rennes.
04:26Cette lampe a reçu des prix à l'international, notamment lors du CES 2022,
04:31donc c'est le plus grand salon dédié à ces nouvelles technologies, le CES de Las Vegas.
04:37C'est une vraie reconnaissance pour Lily, notamment à l'étranger ?
04:40Oui, c'est sûr que ce sujet dépasse les frontières françaises
04:45et ça fait plaisir de voir aussi que dans le monde anglo-saxon surtout,
04:49on est très bien compris parce que c'est un sujet de la dyslexie qui en France reste souvent tabou
04:57et dans des ancrages un peu historiques.
04:58Donc c'est bien que Lily for Life ou d'autres entreprises amènent des innovations dans le domaine.
05:03Mais c'est une démission aussi de Lily for Life,
05:05démystifier justement la dyslexie, aider ces personnes qui en souffrent, en parler,
05:09parce que c'est vrai que c'est encore, vous le disiez, un tabou en France.
05:12Absolument, et surtout dans le milieu professionnel.
05:15Effectivement, on mène auprès de grands groupes des actions de sensibilisation
05:19pour que les DRH comprennent qu'à la fois il faut mieux s'occuper des personnes dyslexiques,
05:25c'est près de 8% de leur effectif,
05:28et puis mieux parler de la dyslexie aux 92% à côté qui les côtoient au quotidien
05:33et qui ont besoin de voir leur qualité au-delà de leurs difficultés.
05:37Alors cette lampe, est-ce que vous pouvez la décrire pour nos auditeurs
05:41parce que c'est une lampe qui se replie sur elle-même, qui la rend finalement portative ?
05:45Oui, elle est très compacte, elle est autonome,
05:48elle se charge comme un smartphone pendant la nuit
05:50et puis on l'utilise pendant près de 7 heures dans la journée
05:53pour accrémenter son travail ou sa lecture.
05:56Elle se déplie comme une lampe Pixar, voyez ?
06:00Oui, elle est assez ludique d'ailleurs.
06:02Oui, c'est ça, assez ludique, très légère, elle fait 250 grammes,
06:06elle est fournie avec un étui qui permet de la transporter,
06:09par exemple à l'école ou quand on est en télétravail ou au travail.
06:12Et donc son enjeu, c'est vraiment d'accompagner le quotidien des personnes dyslexiques
06:16de manière la plus facile possible, transportable, autonome, etc.
06:21Et l'autre bonne nouvelle, elle est fabriquée en France,
06:23elle est produite dans le Val d'Oise.
06:25Exactement, ça fait partie des valeurs de l'entreprise,
06:28c'est aussi d'avoir une logique française.
06:31D'ailleurs, on sera présent sur le salon de Maine in France prochainement.
06:34Oui, en novembre.
06:36Quelles ont été les principales difficultés
06:38lors du développement de la lampe Lily ?
06:40Vous avez l'idée, on a cette recherche
06:44qui permet de mettre au point cette nouvelle solution innovante,
06:48après il faut industrialiser cette solution ?
06:51Oui, alors en France, on a vraiment des ingénieurs
06:55et on a des savoir-faire forts.
06:57Donc de fait, on a trouvé assez rapidement
07:02le bon interlocuteur industriel pour nous aider.
07:04Donc voilà, je tiens à le dire aussi,
07:07dans le cadre du salon Maine in France,
07:09il ne faut pas douter du savoir-faire de nos ingénieurs
07:12et de notre industrie.
07:13On a vraiment des fortes capacités.
07:15Après, c'est sûr qu'on est obligé de sourcer certaines pièces
07:18qui ne sont pas le gros de la valeur ajoutée de la lampe,
07:20mais évidemment à l'extérieur, en Asie du Sud-Est forcément,
07:23parce que c'est de là qu'elles proviennent
07:25et qu'elles sont exclusivement sourcées.
07:27Donc ça a été assez simple pour vous de trouver l'industriel
07:30pour vous accompagner dans la conception,
07:32dans la fabrication de cette lampe.
07:34Parce qu'effectivement, il ne faut pas douter
07:36des industriels français
07:38de leur pouvoir d'être un vrai soutien.
07:43Il y a un vrai savoir-faire,
07:45mais on a souvent des entrepreneurs qui nous disent
07:46que ce n'est pas toujours simple quand on est
07:48peut-être un petit peu trop jeune,
07:50pas encore beaucoup d'expérience,
07:51une idée super innovante,
07:52de trouver un partenaire.
07:53Donc vous, ça n'a pas été le plus compliqué, ça ?
07:55Non, ça n'a pas été le plus compliqué.
07:57En fait, on a un partenaire fiable
07:59qui est le garant aussi de la qualité de notre produit.
08:02Et puis la proximité de fabrication,
08:05elle amène une souplesse à l'entreprise aussi.
08:07Bien sûr.
08:08Et donc le prochain défi, j'imagine,
08:10c'est aussi se déployer à l'étranger,
08:12faire découvrir cette solution qui est unique au monde.
08:15Oui, alors on a déjà une distribution
08:18qui existe en Angleterre.
08:19Le site Internet de Lily, qui est lily4life.com,
08:22permet aussi de livrer à l'étranger
08:25pour des particuliers.
08:27Mais c'est clair que l'enjeu, c'est de se faire connaître.
08:29Et voilà, on a un salon.
08:33C'est ça, les salons, c'est les meilleurs moyens finalement.
08:36Voilà, on participe en Angleterre
08:38avec un distributeur qui nous présente aux écoles
08:40parce qu'évidemment, c'est cette cible qui est importante aussi.
08:43Et on devrait reparticiper au CES de Las Vegas 2024
08:48avec le futur produit de l'entreprise qui est un écran.
08:51Et parmi justement les objectifs de Lily4life,
08:54il y a aussi cette volonté finalement de s'imposer dans les écoles,
08:57que ce soit pas forcément par l'élève particulier,
09:00mais travailler peut-être main dans la main
09:02avec le secteur éducatif.
09:04Bien sûr.
09:05Alors on le fait déjà.
09:06On a un partenariat avec l'académie de Metz-Lancy
09:10qui est assez pilote dans les sujets du numérique.
09:13On travaille avec des établissements indépendamment,
09:17avec le supérieur aussi,
09:19parce que c'est sûr que si on peut aider
09:23avec nos produits et notre technologie
09:25à redonner confiance rapidement à un élève ou à un étudiant,
09:29il faut qu'on le fasse dès le plus jeune âge.
09:32Merci beaucoup Bertrand Décourt
09:34d'avoir pris le temps de nous présenter Lily4life,
09:37cette solution innovante à travers cette lampe portative
09:41pour aider les personnes dyslexiques.
09:43Merci et belle journée à vous.
09:45Merci aussi, bonne journée.
09:47Au revoir, on va se quitter un court instant
09:48et on se retrouve juste après avec une autre entreprise
09:50dans un secteur complètement différent
09:52qui propose là aussi un modèle original,
09:54mais dans le secteur du poisson
09:56à travers un abonnement sans engagement
09:58qui permet de recevoir des paniers frais
10:00dans un magasin partenaire ou bien livré à domicile.
10:03On en parle tout de suite juste après cette courte pause.
10:06Le réseau des chambres de métier de l'artisanat,
10:09artisans de la nouvelle économie présente
10:13Sud Radio Cessa la France, Nathalie Schrengerma.
10:16Nous voilà de retour dans Cessa la France,
10:18l'émission du savoir-faire français
10:20qui donne la parole à ces entrepreneurs qui innovent.
10:22Alors là, vous l'avez vu, dans des secteurs complètement différents.
10:24On va quitter le médical, la dyslexie pour la mer
10:28avec Charles Guiriez qui nous a rejoint dans le studio de Sud Radio
10:32pour nous parler de poiscaille à modèle original
10:34pour acheter du poisson. On en parle tout de suite.
10:36Sud Radio Cessa la France.
10:38Bonjour Charles, alors vous êtes le fondateur de poiscaille.
10:41On va parler de vous rapidement avant d'évoquer
10:44ce modèle qui est très original.
10:46Vous êtes originaire de Bordeaux.
10:48Exactement, malgré mon Breton guérièque.
10:51J'ai des racines bretonnes.
10:53On brouille un peu les pistes, mais c'est un Bordelais.
10:55J'ai grandi dans le sud-ouest.
10:56Racontez-nous cette passion pour la mer, de la pêche,
10:59ce qui vous a donné envie de fonder poiscaille.
11:01Depuis tout petit, j'ai passé mes étés quand j'étais tout minot,
11:05j'avais encore des couches pilotes à pêcher la crevette
11:07chez ma grand-mère et mon grand-père à Royan.
11:09C'est là que c'est un peu né, je ne sais pas trop pourquoi,
11:12pas forcément de famille fan de pêche,
11:15mais j'ai croché dedans très fort et puis j'ai continué.
11:19Après, je me suis mis à pêcher à la canne, à la mouche,
11:21j'ai voyagé pour la pêche, j'ai écrit dans des magazines de pêche.
11:25Naturellement, j'ai fait des études dans la bio
11:27et ça m'a amené à ces métiers de la pêche.
11:30Cette envie d'être en avant, le circuit court,
11:32c'est vraiment de la pêche à l'assiette.
11:34C'est en travaillant auprès des pêcheurs sur les bateaux de pêche
11:36que j'ai compris cette nécessité-là
11:38et l'impact que ça pouvait avoir de bien payer les pêcheurs
11:41pour les inciter à pêcher moins.
11:43Expliquez-nous le concept de Poiscaille.
11:46Poiscaille, c'est des paniers de poissons directs des pêcheurs français
11:50avec des engagements frais, durables, éthiques,
11:53comme tous les gens qui vendent du poisson,
11:55mais on les a traduits par des critères très précis.
11:57Par exemple, je vous parle de fraîcheur,
11:58c'est 72 heures max entre la pêche à bord du bateau
12:01et par la date d'arrivée au port
12:03et l'arrivée dans les magasins partenaires Point Relais
12:06qui sont partout en France.
12:08Il y a plus de poissonniers qui s'engagent autant sur ces délais.
12:11On trouve sur des étals de poissonnier du poisson aussi frais,
12:13mais sur 100% de l'approvisionnement, 100% de l'étal, c'est rare.
12:16Et les critères de durabilité, notamment,
12:18on s'engage à travailler que avec des bateaux de petite pêche côtière
12:21qui n'utilisent que des techniques douces
12:23pour ne pas avoir d'impact sur les fonds marins.
12:25Est-ce qu'on peut parler de poissons de saison également ?
12:27En fait, on fonctionne de la pêche de nos pêcheurs.
12:29Je ne dirais pas qu'il y a vraiment de saison dans le poisson
12:31autant marqué que dans les fruits et légumes.
12:33Il y a des pics de pêche, mais surtout, nous,
12:35on fait vraiment de nos pêcheurs et on n'approvisionne
12:37que ce que nos pêcheurs ont pêché.
12:39Et surtout, sur la partie éthique,
12:41on leur garantit une rémunération 20% ou moins supérieure au marché.
12:44Je pense que c'est un point super important
12:46d'appliquer des prix garantis, des prix paliers pour les pêcheurs.
12:48C'est la clé pour la durabilité et les inciter à pêcher moins.
12:51Et c'est une sorte de panier surprise.
12:54C'est-à-dire que c'est vraiment en fonction
12:56de ce que la mer va leur apporter.
12:58Oui, mais on arrive à donner du choix.
13:00C'est-à-dire que maintenant, aujourd'hui, avec le réseau de pêcheurs,
13:02on travaille avec 250 pêcheurs partout en France.
13:05Ça nous permet de proposer tous les soirs
13:07entre 30 et 50 combinaisons selon la pêche.
13:11Donc, ça, on donne le choix aux consommateurs.
13:13Donc, l'avant-veille de votre livraison,
13:15vous choisissez le panier.
13:17Et de même, vous pouvez changer vos dates si vous n'êtes pas là.
13:20Vous n'êtes pas liés comme avec un panier de légumes sur six mois.
13:23Donc, si vous voulez arrêter au bout de quelques paniers,
13:26il n'y a pas de problème.
13:28Nous, on ne plante pas les poissons.
13:30C'est la pêche qui décide.
13:33C'est plus complexe, mais c'est plus dernière minute aussi.
13:36Donc, on peut changer de pied en fonction de la pêche.
13:40Ça a été compliqué de convaincre tous ces pêcheurs
13:42de se lancer dans l'aventure
13:44parce que c'était un modèle un peu différent, innovant pour eux.
13:46Au début, oui, parce qu'en plus,
13:48on a démarré, on était à Paris.
13:51Donc, c'est les Parisiens qui appellent les pêcheurs
13:54et qui disent, vous êtes loin, vous allez me la faire à l'envers.
13:57Et puis, sur les prix, etc.
13:59Donc, oui, au début, il a fallu faire les factures pour les pêcheurs.
14:02Il fallait payer de l'argent en avance.
14:04Aujourd'hui, c'est plus simple
14:06parce qu'on commence à avoir un réseau suffisamment large.
14:09Et puis, des pêcheurs qui peuvent appeler leurs collègues de quai
14:12ou un autre pêcheur qu'ils connaissent en disant,
14:14est-ce que tu as travaillé avec eux ? Comment ça se passe ?
14:16Il a fallu se faire accepter, se faire connaître.
14:18C'est normal en même temps.
14:20Et puis, gagner cette fidélité parce que les pêcheurs,
14:22en fait, ce n'est pas un système avec lequel ils sont habitués.
14:25Et puis surtout, montrer qu'on est fiable.
14:27Maintenant, ça fait 10 ans, on paye régulièrement,
14:29chaque semaine, on est fiable.
14:31Et vous continuez justement à essayer
14:33de faire rentrer des nouveaux pêcheurs dans le circuit.
14:35Puis j'imagine qu'il y a aussi un bouche à oreille qui se met en place.
14:38C'est une communauté qui se connaît très bien.
14:40Clairement.
14:41Et nous, on cherche toujours des nouveaux pêcheurs
14:43parce qu'il y a toujours des zones où on n'est pas très présent.
14:45Par exemple, on n'est pas très présent sur la Vendée,
14:47l'île d'Oléron, tout ça.
14:49Il y a peut-être des pêcheurs qui nous écoutent.
14:51Quels sont les avantages justement de rejoindre Poiscaille
14:53par rapport à vendre soi-même son poisson de la pêche ?
14:56Nous, on prend quand même des volumes qui sont assez importants.
14:58C'est-à-dire qu'on prend des volumes quasiment aussi importants
15:00que si on vend à la vente aux enchères classiques.
15:02On est capable vraiment de s'engager sur des 100, 200 kilos,
15:04500 kilos s'il faut.
15:06Et on garantit des prix fixes, même sur des gros volumes.
15:09Donc nous, on a une grille de prix chez Poiscaille.
15:11Les pêcheurs nous disent tous, grâce à vous,
15:13je suis beaucoup plus détendu.
15:14Bien sûr.
15:15Quand je rentre de mer, je sais que j'ai attrapé tant
15:17et j'aurai tant.
15:18Et que j'attrape des espèces nobles
15:20comme le bar, la solde, le turbo,
15:22j'aurai un bon prix.
15:24Mais si j'attrape des espèces moins connues
15:26comme le macro, le chinchard, le taco, la vieille, le mulet,
15:29j'aurai aussi un bon prix.
15:31Et ça, c'est précieux.
15:33Ils nous disent que ça nous met un stress en moins
15:35qui est quand même précieux.
15:36Et pour le consommateur,
15:37quel est l'avantage justement de passer par un panier Poiscaille ?
15:41Alors, dans pas mal d'endroits,
15:42notamment les départements loin de la mer,
15:44c'est avoir accès à du poisson frais.
15:46Parce qu'il y a vraiment plein d'endroits en France
15:48où il n'y a plus le poissonnier du quartier.
15:50Le marché, c'est assez aléatoire.
15:52Et le rayon de la grande surface,
15:54ce poisson a fermé.
15:56Donc il y a plein d'endroits où on est souvent
15:58une des rares solutions pour avoir du poisson frais.
16:01Et ce qu'on nous dit dans ces zones-là,
16:03c'est que la qualité est exceptionnelle
16:06et surtout très régulière.
16:07Il y a des gens qui me disent
16:08ça fait 3 ans, 4 ans, 5 ans que je suis avec vous
16:10et je n'ai jamais été déçu.
16:11Il n'y a jamais eu de problème.
16:12Mais en logistique, ça ne doit pas être simple quand même.
16:14Parce qu'être sûr qu'en 72 heures maximum,
16:16on a ce poisson frais qui arrive chez soi,
16:18qui est livré à domicile.
16:19Alors aujourd'hui, ça paraît simple,
16:20mais c'est vrai qu'on a bien galéré au début,
16:22surtout quand on faisait des petits volumes.
16:25Mais c'est pour ça qu'on est parti sur ce système d'inscription,
16:27ce qui nous permet de vendre la pêche en avance.
16:29Et ça, ça simplifie énormément
16:31parce qu'on peut dire aux pêcheurs
16:32on a besoin de 1000 kilos de poissons,
16:35tu en attrapes 200,
16:36quelle que soit la nature, on les prend.
16:38Donc ça, vraiment, ça change tout.
16:40Et donc ça permet vraiment de s'organiser,
16:42de ne pas acheter trop, de ne pas jeter.
16:44Je vous pose ces questions-là
16:46parce qu'aujourd'hui, ce modèle, il est menacé.
16:48Il est menacé par l'inflation notamment.
16:50Il est menacé par l'inflation.
16:52Un côté consommateur,
16:54parce qu'en fait, nous, c'est plus dur aujourd'hui
16:56de trouver des consommateurs que par le passé.
16:58On a vraiment senti l'effet à la rentrée 2023.
17:01Vraiment, là, il y a un an,
17:02ça a fait mal à beaucoup de monde.
17:04Les magasins bio qui souffrent,
17:06qui voient moins de gens qui passent,
17:07et nous, c'est vraiment un de nos supports de distribution.
17:1098% de nos paniers sont distribués dans des magasins bio.
17:13Donc vous allez le chercher dans un magasin
17:15pour avoir la livraison offerte.
17:17Et pas mal de magasins qui ont fermé.
17:19On en a plus 300 qui ont fermé depuis le début de l'année.
17:22On a réussi un peu à remplacer,
17:23mais quand même, c'est des clients perdus.
17:26Et les coûts de transport,
17:28les coûts de l'énergie qui ont augmenté.
17:29Bien sûr, ils sont négligeables.
17:31Nous, on pensait pouvoir les baisser,
17:32parce qu'avec la croissance qu'on avait,
17:34le nombre d'abonnés qui a augmenté,
17:35on s'est dit, on va négocier des bons tarifs.
17:37Et en fait, les tarifs n'ont fait qu'augmenter ces dernières années.
17:42Puis c'est un métier de la mer.
17:44La météo aussi est importante.
17:46On ne peut pas dire qu'on a eu une météo favorable.
17:49Avec toute la pluie dont on entend parler à terre,
17:52on va dire qu'en mer, c'est des tempêtes,
17:54des pêcheurs qui ne peuvent pas sortir
17:56et une diversité dans les paniers qui est plus dure
17:58et des prix qui sont plus élevés parce qu'il y a moins d'apports.
18:00Donc oui, ça, c'est un facteur qui n'a pas aidé.
18:04Et donc aujourd'hui, on est tout juste à la ligne de flottaison
18:07et même un peu en dessous,
18:09ce qui menace notre pérennité.
18:11Quelles sont les solutions ?
18:12Qu'est-ce que vous avez envie de faire passer comme message ?
18:14Simplement gagner des nouveaux clients qui s'inscrivent.
18:18Aujourd'hui, on est à 22 000, 23 000 abonnés.
18:21Il y a déjà une belle mobilisation depuis la rentrée,
18:23depuis qu'on a lancé ce message.
18:25Mais il faut qu'on arrive entre 25 000 et 30 000
18:28pour avoir cet équilibre financier solide, pérenne.
18:31Et on se rend compte, aussi bien côté clients qui disent
18:34« moi, sans vous, j'arrête de manger du poisson
18:36parce que j'ai confiance en vous et j'adore ce que vous faites »
18:39et même côté pêcheurs qui disent « on pourrait s'en sortir sans vous,
18:42mais il faudrait qu'on travaille deux fois plus,
18:45c'est compliqué au niveau familial,
18:47c'est compliqué pour la ressource. »
18:49Et donc, on sent qu'on est précieux
18:51pour à la fois les consommateurs et les pêcheurs.
18:53Donc, on a un vrai défi.
18:55Tous au panier citoyen.
18:57Oui, puis il y a cette mission importante derrière.
18:59Parce que c'est vrai que moi, je suis une maman de deux garçons.
19:02C'est vrai que quand on va chez le poissonnier,
19:04parfois, on a tendance à prendre toujours la même chose.
19:06On oublie que c'est des poissons, quand je dis de saison,
19:09c'est-à-dire qu'en fait, il y a quand même des poissons
19:11qu'il faut privilégier à certains moments de l'année
19:13pour la reproduction du poisson,
19:15pour sa survie,
19:17et même pour sa santé.
19:21Finalement, il y a aussi cette volonté
19:23de nous enlever cette réflexion-là
19:25avec une pêche qui sera forcément durable.
19:27C'est un point.
19:28Aujourd'hui, ce qu'il faut savoir,
19:30c'est que 70% de ce qu'on mange en produits de la mer,
19:32c'est importé.
19:33Donc, en fait, le combat, il est surtout là.
19:35Remplaçons le saumon, les cabillauds et les crevettes
19:37qui sont les mastodontes de la consommation
19:39alors qu'ils ne viennent pas de chez nous.
19:41Et ils viennent souvent de très loin
19:43avec des conditions de production
19:45et effectivement, derrière, il y a ce truc de dire
19:47en fait, on me recommande de manger telle espèce,
19:49mais pas à tel moment, mais pas avec telle technique.
19:51C'est quand même assez compliqué
19:53quand on est devant un étal.
19:55Et c'est vrai qu'on simplifie ça avec Poiscaille en disant
19:57vous avez la garantie que tout ce qu'on vous propose,
19:59c'est issu de ces pratiques-là qui sont
20:01vertueuses et admises étant vertueuses
20:03et en plus, c'est bien payé aux pêcheurs.
20:05Et ça fait travailler nos pêcheurs,
20:07ça dynamise le territoire, donc c'est important également.
20:09Exactement, c'est un enjeu hyper fort
20:11parce qu'on voit beaucoup de ports de pêche
20:13qui aujourd'hui ont tendance à disparaître,
20:15la plaisance est tout à fait prête
20:17à venir prendre la place,
20:19sauf que la plaisance, c'est 4 mois par an.
20:21Alors que la pêche, c'est des activités
20:23toute l'année, été comme hiver
20:25et ça fait vivre, comme disaient certains scientifiques,
20:27le coiffeur, l'instituteur,
20:29ça fait vraiment des côtes dynamiques et vivantes.
20:31Ça fait vivre tout un écosystème.
20:33Exactement.
20:35Merci beaucoup Charles Guiriac,
20:37je vous rappelle Poiscaille.fr
20:39Retour au panier citoyen Poiscaille.fr
20:41Exactement.
20:43Merci pour votre témoignage.
20:45Bonne journée également, on va partir maintenant
20:47à la découverte d'une nouvelle entreprise
20:49avec Thibaut, notre French Trotter.
20:51Sud Radio, c'est ça la France,
20:53avec Thibaut, le French Trotter.
20:55Bonjour Thibaut. Bonjour Nathalie.
20:57Alors avec vous, on va partir sur la Seine,
20:59un patrimoine naturel, touristique
21:01et économique que vous avez redécouvert
21:03de manière plutôt originale.
21:05Exactement Nathalie, le week-end dernier,
21:07j'ai participé à une expérience unique,
21:09une descente de la Seine en paddle.
21:11On était une centaine,
21:13c'était la deuxième édition de The Flow,
21:15qui reflète l'idée du mouvement naturel de l'eau.
21:17Alors ça se déroulait dans les Hauts-de-Seine,
21:19aux portes de Paris, avec l'idée de se reconnecter
21:21au fleuve, un fleuve qui est proche
21:23mais que nous connaissons finalement assez mal.
21:25Nicolas Ciro, qui est à l'origine de cette initiative,
21:27nous en dit plus.
21:29C'est un événement dont on a lancé l'idée
21:31il y a à peu près 7 ans,
21:33après moi, des explorations sur la Seine à Agnières.
21:36Il y a une dizaine d'années,
21:38je suis parti avec mon paddle gonflable
21:40devant les rives d'Agnières
21:42alors qu'on ne savait pas trop
21:44si c'était possible ou interdit ou quoi que ce soit.
21:46Et ça a été un choc à l'époque.
21:48Et depuis, je ne cesse d'essayer
21:50de partager cette expérience à d'autres
21:52si bien qu'on a fini par lancer cette idée
21:55de créer une sorte de festival
21:57qui reconnecte les gens au fleuve.
21:59Une déambulation heureuse,
22:01au rythme du fleuve,
22:03pas une course, quelque chose qui nous permet
22:05d'être connectés à l'eau
22:07et de se laisser porter par le courant.
22:09Parce qu'il y a vraiment un but derrière,
22:11vous voulez inciter les Franciliens
22:13à voir ce fleuve magnifique ?
22:15Oui, tout à fait. La Seine incarne ça,
22:17cette opportunité de se reconnecter à la nature.
22:19Et puis, on considère que la Seine est sale,
22:21peut-être, ou dangereuse,
22:23ou assez minéralisée en Ile-de-France.
22:25Mais c'est nous qui avons fait ça.
22:27Et finalement, quand on va dessus,
22:29on se rend compte que le principal est préservé.
22:31Ça reste un environnement merveilleux, naturel.
22:33Il y a 30 espèces de poissons aujourd'hui dans la Seine.
22:35Aujourd'hui, concrètement, c'est quoi le programme ?
22:37Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
22:39Aujourd'hui, on est à Agnières
22:41et on va entamer la deuxième étape
22:43après être parti de Meudon,
22:4513 kilomètres sous la défense.
22:47Et aujourd'hui, on fait la deuxième étape
22:49pour continuer ce tour des Hauts-de-Seine.
22:51Et donc, nous allons rejoindre Nanterre.
22:53Ça correspond à 20 kilomètres
22:55autour de la boucle des Hauts-de-Seine
22:57et le long de l'Issy-en-Denis.
22:59On précise que c'est en paddle.
23:01C'est un événement qui est né autour du paddle
23:03parce que le paddle est facile à gérer
23:05en termes de logistique.
23:07Et c'est aussi un véhicule qui peut vraiment longer la côte
23:09et donc laisser toute sa place aux autres usages du fleuve.
23:11On ne gêne pas les péniches
23:13et The Flow aussi évoque l'idée du juste rythme.
23:16Je pense que c'est quelque chose qui est très puissant aujourd'hui.
23:19Le flow, c'est un mot qui a été beaucoup utilisé
23:21par les sportifs lors des Jeux Olympiques.
23:23C'est cet état dans lequel on se sent bien.
23:25Il faut aller au bon rythme,
23:27ni trop vite, ni trop lentement, au bon rythme.
23:29Et c'est là qu'on trouve notre équilibre.
23:31Est-ce que je peux participer ?
23:33Je ne suis pas habitué du paddle.
23:35Venez, c'est parti.
23:37Il y a un gilet, il faut aller chercher une pagaie.
23:39On va vous attribuer un paddle
23:41et c'est parti pour 20 km sur la Seine.
23:44C'est une très belle initiative.
23:46Mais dites-moi, c'est autorisé de faire du paddle comme ça sur la Seine ?
23:48Non, évidemment, on ne peut pas paddler sur la Seine comme ça.
23:51Certaines zones seulement sont autorisées
23:53et généralement dans le cadre d'activités nautiques très encadrées.
23:56Il faut bien sûr respecter les règles de sécurité,
23:58porter un gilet de sauvetage et c'est normal.
24:00Comme l'a dit Nicolas, le fleuve est fréquenté
24:02par des bateaux de grande taille.
24:04Et pour The Flow, évidemment,
24:06des autorisations spéciales ont été délivrées
24:08et l'encadrement a été assuré par la SNSM,
24:09la Société Nationale des Sauveteurs en Mer.
24:12Donc vous avez vraiment participé à cette descente sur la Seine ?
24:14Ben oui, 20 km sur l'eau
24:16et je vous propose d'écouter la suite de ce reportage.
24:30Tout le monde s'est mis à l'eau.
24:32Je vois là-bas le bateau de la SNSM
24:34qui s'occupe de la sécurité.
24:36On est bien encadrés.
24:38On est bien, évidemment, à son gilet de sauvetage.
24:40Le plus dur, c'est de se mettre debout.
24:43Ça y est, voilà, c'est parti.
24:4620 km sur la Seine.
24:49Ça y est, on est arrivé à Nanterre,
24:51au parc du chemin de l'île.
24:53Je suis avec Sylvain.
24:55Vous étiez chargé de quoi, Sylvain ?
24:57J'étais en charge de la logistique,
24:59de faire en sorte que tout se passe bien sur l'eau, à terre,
25:01que tout le monde ait des paddles,
25:03qu'ils arrivent à destination
25:05et qu'ils se retrouveraient confortés
25:07par exemple.
25:09C'était sympa, c'était chouette.
25:11En tout cas, ça fait vraiment du bien.
25:13Un bon bol d'air en espérant
25:15que le plus grand nombre puisse paddler
25:17dans l'avenir sur ces boucles de la Seine.
25:19Exactement. Et ce contact à l'eau
25:21qui est très important.
25:23Au-delà du paddle, l'idée, c'est de permettre
25:25de se reconnecter à l'eau, à la nature,
25:27à ce qui nous entoure et ce qui est proche de la maison en général.
25:29C'est vraiment une chouette initiative.
25:31Merci beaucoup Thibault.
25:33On espère que ce concept va être adapté
25:35à d'autres régions et d'autres fleuves.
25:37Il faut suivre.
25:39On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle découverte.
25:41Merci à vous, chers auditeurs.
25:43On arrive déjà à la fin de cette émission.
25:45On se retrouve la semaine prochaine.
25:47Même jour, même heure et même radio.
25:49Et surtout d'ici là, portez-vous bien.

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