Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous et très heureux de vous retrouver dans Punchline Weekend.
00:00:04 Deux heures de débat, de décryptage, d'analyse avec nos invités.
00:00:07 Je vous les présente dans un instant.
00:00:09 Mais avant, au sommaire de l'émission.
00:00:11 Aujourd'hui, la France, mauvaise élève sur sa gestion de l'immigration irrégulière.
00:00:16 C'est ce que révèle la Cour des comptes qui étrie le gouvernement dans un rapport
00:00:19 et parle d'une stratégie très coûteuse, inefficace, d'une organisation à revoir.
00:00:24 Alors pourquoi renvoyer les personnes obligées de quitter le territoire ?
00:00:28 Et bien est-ce si difficile à exécuter ?
00:00:30 Pourquoi la France a tant de mal à faire évoluer son logiciel ?
00:00:34 On en parle dans Punchline Weekend avec nos invités.
00:00:37 Alors que la France compte deux nouveaux quartiers dits prioritaires depuis le 1er janvier.
00:00:42 Il semble que les mesures prises ces dernières années ont du mal à se faire ressentir.
00:00:46 Installation d'entreprises, mixité sociale, les écarts de niveau de vie de ces quartiers
00:00:51 avec le reste du territoire sont toujours très élevés.
00:00:54 Comment concrètement lutter contre la ghettoïsation de notre pays ?
00:00:59 L'avis de nos invités à suivre.
00:01:01 Et puis le témoignage particulièrement fort et émouvant à quelques jours du procès d'Arnaud Beltrame.
00:01:08 Julie Grand raconte ce qu'elle a vécu le 23 mars 2018.
00:01:11 Le lieutenant-colonel de gendarmerie, Arnaud Beltrame,
00:01:15 s'était substitué à cette hôtesse de caisse alors prise en otage.
00:01:19 Les attentats de Trebb et Carcassonne, je vous le rappelle, avaient fait quatre morts,
00:01:23 dont Arnaud Beltrame. Nous y reviendrons à 18h.
00:01:27 Et pour vous accompagner jusqu'à 19h, autour de ce plateau, le chef d'entreprise Marc Barneau.
00:01:33 Bonjour Marc.
00:01:34 Bonjour Olivier.
00:01:34 On aura besoin de vos éclairages, notamment sur la situation dans ces quartiers dits prioritaires.
00:01:39 Visiblement, ça ne décolle pas. Vous nous direz pourquoi.
00:01:42 À vos côtés, Vincent Roy, mon cher Vincent.
00:01:44 Bonjour Olivier.
00:01:45 Écrivain, journaliste, Louis Dragnel nous accompagne également.
00:01:49 Bonjour Louis.
00:01:50 Bonsoir Olivier.
00:01:50 Je vous souhaite à tous très bonne année, avant que j'oublie,
00:01:52 puisque c'est vrai qu'on se retrouve pour la première fois depuis le début de cette année.
00:01:56 Louis Dragnel, bien évidemment, chef du service politique Europe 1.
00:01:59 À vos côtés, Jordan Florentin.
00:02:01 Bonjour Jordan.
00:02:02 Jordan, journaliste chez Boulevard Voltaire.
00:02:05 On vous a beaucoup vu ces derniers jours.
00:02:07 Thomas Bonnet est également présent.
00:02:09 Bonjour mon cher Thomas.
00:02:10 Bonjour Olivier.
00:02:10 Journaliste politique à CNews.
00:02:11 On ne vous présente plus d'un instant la parole à vous,
00:02:14 mais tout de suite, on fait un point sur les toutes dernières actualités.
00:02:17 C'est avec vous Barbara Durand.
00:02:19 Bonjour Barbara.
00:02:20 Bonjour Olivier.
00:02:21 Bonjour à tous.
00:02:22 Dans l'actualité, ce vendredi, pour avoir attaqué le commissariat d'Ellancourt,
00:02:28 quatre hommes ont été condamnés hier à des peines allant de un à deux ans de prison ferme.
00:02:33 Un seul prévenu a été relaxé faute de preuves.
00:02:36 Ces individus sont âgés d'une vingtaine d'années.
00:02:39 Pour rappel, à Ellancourt, les dégâts causés par les émeutes se chiffrent à plus de 100 000 euros.
00:02:44 Près de trois mois après le début du conflit,
00:02:47 le ministre israélien de la Défense a présenté pour la première fois un plan pour l'après-guerre à Gaza.
00:02:53 De son côté, l'armée israélienne poursuit ses bombardements et ses opérations au sol,
00:02:58 notamment en s'attaquant au tunnel du Hamas.
00:03:01 Enfin, on l'a appris en fin d'après-midi,
00:03:03 l'acteur David Soule, qui incarnait Hutch dans la série Starsky et Hutch dans les années 70,
00:03:08 s'est décédé hier à l'âge de 80 ans, né aux Etats-Unis.
00:03:12 Il avait obtenu la nationalité britannique en 2004 et vivait à Londres.
00:03:17 - Merci beaucoup, ma chère Barbara.
00:03:20 Et on se chante le générique de Starsky et Hutch, d'ailleurs, dans nos têtes.
00:03:25 Ah, on l'entend ! C'est vrai que Vincent, toute une époque, Starsky et Hutch !
00:03:29 - Vincent, spécialiste !
00:03:31 - Mais parce que nous en parlions, on le dit aux téléspectateurs,
00:03:33 nous en parlions avant d'être à l'antenne.
00:03:36 Effectivement, c'est toute une époque, Starsky et Hutch.
00:03:38 Et David Soule, on s'imaginait même qu'il était peut-être plus vieux.
00:03:40 - Non mais c'est pas ça. C'est que je suis un tout jeune homme.
00:03:44 Chacun l'aura compris, mais je ne suis pas non plus si vieux que ça.
00:03:47 Et déjà, dans ma petite enfance, lorsque je regardais la série,
00:03:49 j'avais l'impression d'une vieille série.
00:03:51 Et quand j'ai appris tout à l'heure son décès à l'âge de 80 ans,
00:03:53 je le pensais beaucoup plus vieux.
00:03:54 - Je suis sûr que Louis Reynalds jouait à Starsky et Hutch, petit.
00:03:56 Moi, j'y jouais en tout cas.
00:03:57 - Non, je reconnais que je jouais avec des jeux plus simples.
00:04:01 J'étais très heureux, mais voilà, avec des jeux plus simples.
00:04:03 - Pas de Starsky et Hutch.
00:04:04 Allez, on parle à présent de la France mauvaise élève
00:04:09 sur sa gestion de l'immigration irrégulière.
00:04:12 C'est en tout cas l'avis de la Cour des comptes,
00:04:14 la Cour des comptes qui étrie le gouvernement dans un rapport
00:04:18 publié hier concernant l'expulsion des étrangers.
00:04:21 La Cour parle d'une stratégie inefficace,
00:04:24 d'une organisation même, à revoir.
00:04:26 Alors, concernant l'expulsion des étrangers,
00:04:28 eh bien, effectivement, c'est très compliqué.
00:04:32 Pourquoi les obligations de quitter le territoire
00:04:35 ne sont pas exécutées ?
00:04:37 Les éléments de réponse tout de suite avec Barbara Durand.
00:04:39 Nous en parlons ensuite.
00:04:42 - Les contrôles opérés aux frontières
00:04:43 sont tout d'abord très restreints.
00:04:45 Dans les faits, lorsqu'un individu est interpellé,
00:04:49 seule l'identité qu'il déclare compte,
00:04:51 c'est-à-dire que ses empreintes ne sont pas prises
00:04:53 faute de cadre légal,
00:04:55 ses papiers d'identité ne sont pas scannés.
00:04:57 Conséquence, cette personne n'est pas répertoriée.
00:05:01 Cela aurait pourtant facilité son expulsion.
00:05:04 Si cette personne passe la frontière,
00:05:06 mais est sous le coup d'une OQTF,
00:05:07 une obligation de quitter le territoire,
00:05:09 il existe également de très nombreux recours.
00:05:12 Ils ont été quadruplés en 10 ans.
00:05:14 On apprend aussi que le ministère de l'Intérieur
00:05:17 ne communique pas avec les autres ministères.
00:05:19 C'est-à-dire que si le ministère de la Santé
00:05:21 n'est pas au courant de cette OQTF
00:05:24 et que l'individu bénéficie de prestations sociales,
00:05:27 il continuera de les toucher.
00:05:29 Enfin, si la France dispose de tous les papiers nécessaires
00:05:32 pour permettre une expulsion,
00:05:34 même d'un laissé-passer consulaire
00:05:35 envoyé par le pays d'origine,
00:05:38 l'expulsion, qui se fait par vol commercial,
00:05:40 peut ne pas aboutir si la compagnie aérienne
00:05:43 ou le commandant de bord s'y opposent.
00:05:45 Cela arrive dans un cas sur deux.
00:05:48 Les Républicains font donc cette proposition.
00:05:51 En utilisant plus les vols Frontex,
00:05:53 des vols charter affrétés par Frontex,
00:05:55 donc l'Union Européenne, vers des pays,
00:05:58 comme on le fait, je pense, pas assez d'ailleurs,
00:06:01 on pourrait améliorer un tout petit peu.
00:06:02 On pourrait peut-être augmenter,
00:06:03 aller de 500 à 1 500 expulsions par an.
00:06:06 En France, seuls 10% des OQTEF prononcés
00:06:10 sont exécutés.
00:06:12 Et effectivement, il y aurait des décisions
00:06:14 de bon sens à prendre.
00:06:15 On va y revenir dans un instant.
00:06:17 Mais avant, Thomas Bonnet,
00:06:18 ce qui étonne tout de même,
00:06:20 c'est la date de publication de ce rapport,
00:06:22 parce qu'en fait, il était pris,
00:06:23 prêt depuis bien longtemps,
00:06:25 même avant les débats autour du projet de loi immigration.
00:06:28 Donc finalement, pourquoi ce rapport après la bataille,
00:06:31 si j'ose dire, sur l'aspect vraiment politique ?
00:06:33 Alors, ce rapport était prêt et prévu initialement
00:06:36 pour une publication le 13 décembre dernier.
00:06:38 Et Pierre Moscovici, le patron de la Cour des comptes,
00:06:40 en a décidé autrement et a décidé de reporter
00:06:42 la publication au 4 janvier,
00:06:44 pour, dit-il, ne pas interférer dans les débats
00:06:46 sur la loi immigration à l'Assemblée nationale.
00:06:48 C'est un peu dommage.
00:06:48 Alors, il n'y a pas eu de débat à l'Assemblée nationale,
00:06:50 on se rappelle tous pourquoi.
00:06:51 Malgré tout, ça aurait pu éclairer les échanges
00:06:54 qu'auraient pu avoir les députés,
00:06:55 parce qu'on se rend compte,
00:06:57 et on va dérouler, j'imagine, le contenu de ce rapport,
00:06:59 qu'il y a beaucoup de sujets auxquels on aurait pu s'attaquer
00:07:01 et qui ne sont malheureusement pas concernés
00:07:03 par la loi immigration qui a été adoptée.
00:07:04 - Vincent Roux-Roy.
00:07:05 - Et c'est d'autant plus curieux que monsieur Moscovici,
00:07:08 qui a officié aux fonctions les plus hautes
00:07:12 pendant un certain temps,
00:07:13 était toujours prompte à nous donner des leçons de morale
00:07:15 dans tous les sens.
00:07:16 Or là, du point de vue strictement démocratique,
00:07:20 ça peut peut-être poser problème,
00:07:21 parce que à quoi servent les rapports de la Cour des comptes,
00:07:25 si ce n'est précisément à alerter,
00:07:27 à muscler des débats,
00:07:30 à les orienter, mais à les orienter sainement,
00:07:33 en voyant ce qui pêche là, ce qui va bien de l'autre côté,
00:07:36 et pouvoir justement apporter au débat.
00:07:39 Donc, faire de la rétention de rapports
00:07:41 dans le contexte qui était le nôtre à ce moment-là,
00:07:43 pose, selon moi, un problème de démocratie.
00:07:46 - Et un rapport qui est pourtant éclairant, Marc Varnot.
00:07:48 On y apprend effectivement que les OQTF ne sont pas exécutés.
00:07:51 Petit rappel avec ces chiffres,
00:07:53 la France a connu 153 042 mesures d'éloignement prononcées,
00:07:57 dont 134 280 OQTF.
00:08:00 Pour être très précis, l'année et la même année,
00:08:03 le pays a expulsé 11 406 personnes,
00:08:06 dont 7 214 éloignements forcés.
00:08:10 C'est-à-dire, très concrètement,
00:08:11 que les faits ne suivent pas les décisions administratives.
00:08:15 C'est ce que pointe ce rapport.
00:08:16 - Ça veut dire que depuis 2020, ce n'est pas récent,
00:08:19 depuis 2020, il y a 7% des OQTF qui sont effectivement effectués.
00:08:23 Et le nombre de voix de recours est une des grosses explications.
00:08:25 Mais pour revenir, juste pour illustrer le propos de tout à l'heure,
00:08:28 est-ce que vous vous rendez compte quand même
00:08:30 que lorsque quelqu'un sous OQTF va être expulsé,
00:08:34 la dernière étape qui est de monter dans l'avion,
00:08:36 si ce clandestin décide de hurler des gesticuliers dans tous les sens,
00:08:39 il ne sera pas expulsé.
00:08:42 Et donc du coup, on parle aujourd'hui de 150 000 personnes.
00:08:46 Et ce que pointe du doigt la Cour des comptes,
00:08:49 pour rebondir sur ce que vous venez de dire,
00:08:50 c'est que la Cour des comptes dit quoi ?
00:08:52 Elle dit que c'est très mal géré, ça coûte beaucoup d'argent, etc.
00:08:54 Mais un des gros problèmes aussi,
00:08:56 c'est que les rapports de la Cour des comptes,
00:08:57 ils n'ont rien de contraignant.
00:08:59 Vous pouvez faire une pyramide de rapports de la Cour des comptes,
00:09:02 ceux qui ont ouvert le droit à des poursuites derrière ou à des mesures,
00:09:05 ne l'existent pas.
00:09:06 La première décision à prendre serait de faire en sorte
00:09:09 que les rapports de la Cour des comptes créent obligation,
00:09:12 derrière, pour le gouvernement, de résoudre les problèmes.
00:09:15 Or, on en est très loin.
00:09:16 Faut-il encore qu'il soit publié au bon moment ?
00:09:19 C'est-à-dire là, en l'occurrence,
00:09:20 avant le projet de loi immigration Louis Dragnel.
00:09:23 En tout cas, ce que l'on constate,
00:09:24 c'est que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:09:27 communique largement sur ces fameuses OQTF,
00:09:29 obligations de quitter le territoire.
00:09:31 Il en délivre assez régulièrement.
00:09:33 Il le fait savoir.
00:09:34 C'est donc de la communication.
00:09:35 Mais derrière, rien n'est fait.
00:09:37 Vous, vous l'expliquez comment, finalement, cette...
00:09:40 Je l'explique par le fait que,
00:09:43 déjà, le droit français est extrêmement compliqué.
00:09:45 Le droit des étrangers, de toute façon, en France,
00:09:49 c'est quelque chose d'extrêmement complexe
00:09:50 parce qu'il est issu un peu de droit européen,
00:09:53 de jurisprudence européenne.
00:09:54 Et puis, on n'est pas seul.
00:09:56 C'est-à-dire qu'évidemment,
00:09:57 je souscrète tout ce qui a été dit avant
00:09:58 sur tous les dysfonctionnements
00:09:59 qui sont pointés dans le rapport,
00:10:01 notamment sur le fait que les empreintes digitales
00:10:03 ne sont pas systématiquement prises,
00:10:04 le fait que les données récoltées
00:10:07 par les agents de la police aux frontières
00:10:08 ne soient pas fusionnées avec d'autres fichiers,
00:10:11 que ce soit ceux de la Sécurité sociale
00:10:12 ou même certains fichiers de police.
00:10:13 Le fichier, par exemple, des personnes recherchées,
00:10:15 il y a certaines personnes, même des clandestins,
00:10:18 que la police aux frontières interpelle,
00:10:20 leurs identités ne sont même pas croisées
00:10:21 avec les fichiers d'Interpol, par exemple.
00:10:23 Donc, voilà, il y a un certain nombre de failles.
00:10:25 Et pour autant, si tous ces clandestins
00:10:27 arrivent sur le territoire français,
00:10:29 ils passent d'abord et avant tout
00:10:30 par d'autres pays européens.
00:10:31 Donc, moi, je suis le premier à être très dur
00:10:34 sur le système migratoire français,
00:10:36 mais on n'y arrivera jamais
00:10:37 si on résout uniquement le problème
00:10:39 de manière franco-française.
00:10:41 Tant que vous avez les pays
00:10:42 qui tiennent les frontières extérieures
00:10:44 de l'Union européenne,
00:10:45 donc qui tiennent les frontières
00:10:46 de l'espace Schengen,
00:10:47 qui laissent passer sans aucun problème
00:10:50 et même qui encouragent les passages des migrants,
00:10:53 en fait, on n'y arrivera jamais.
00:10:55 En fait, c'est une logique de mécanique des fluides.
00:10:57 Si on parle juste en termes de gestion,
00:10:59 vraiment de la pression migratoire.
00:11:00 Et le problème de fond,
00:11:02 c'est que des pays comme la Grèce,
00:11:03 des pays comme l'Italie,
00:11:04 des pays comme l'Espagne,
00:11:06 qui sont des pays de transit,
00:11:07 qui ne sont pas des pays de destination,
00:11:09 n'ont aucun intérêt à faire le filtrage,
00:11:13 à faire les prises d'ADN,
00:11:15 parce qu'eux, ce qu'ils veulent,
00:11:16 c'est que les migrants passent
00:11:17 le plus rapidement possible par leurs frontières.
00:11:19 Ils savent très bien qu'ils ne vont pas rester
00:11:21 et qu'ils rejoignent le nord et l'ouest de l'Europe.
00:11:24 Si on dézoome un tout petit peu,
00:11:25 c'est aussi ça le sujet.
00:11:27 Et le dernier volet du sujet,
00:11:29 qui pour le coup, n'est pas dans le domaine réglementaire,
00:11:31 pas dans le domaine de la loi,
00:11:32 mais qui est exclusivement politique,
00:11:35 s'agissant, vous parliez tout à l'heure,
00:11:36 de l'exécution des obligations
00:11:38 d'équiter le territoire français,
00:11:40 ça ne pourra se dérégler, se régler, pardon,
00:11:43 que si le président de la République en France
00:11:46 décide de changer ses relations
00:11:48 avec un certain nombre de pays.
00:11:50 On prend toujours l'exemple de l'Algérie
00:11:51 parce que c'est le plus symptomatique.
00:11:53 Et du coup, je garde cet exemple-là.
00:11:56 Mais tant qu'on n'a pas une relation,
00:11:57 enfin, mûre, mature avec ce pays-là,
00:12:00 tant qu'on ne lui dit pas la vérité de quand on n'est pas,
00:12:03 tant qu'on n'est pas exigeant avec l'Algérie,
00:12:05 eh bien, l'Algérie n'aura aucune raison de nous respecter
00:12:08 et donc de reconnaître les ressortissants
00:12:10 que la France cherche à expulser.
00:12:11 Parce que très concrètement,
00:12:12 ce qui se passe avec l'Algérie,
00:12:14 en fonction des aléas diplomatiques,
00:12:16 il y a des associations
00:12:17 ou alors carrément le gouvernement,
00:12:18 directement, qui conseillent aux gens
00:12:21 que la France cherche à expulser,
00:12:22 ils leur disent "bon, bah, déchirez vos papiers d'identité,
00:12:24 on n'arrivera pas à prouver le pays duquel vous venez
00:12:28 et donc, comme ça, vous ne reviendrez pas en Algérie".
00:12:31 Vous soulignez à juste titre le cap manquant,
00:12:35 finalement, d'Emmanuel Macron sur cette question de l'immigration.
00:12:38 Jordan Florentin, on se souvient,
00:12:39 Emmanuel Macron affichait son objectif,
00:12:41 c'était en septembre 2022,
00:12:43 de mieux héberger les migrants
00:12:45 les installant dans les campagnes où les villages
00:12:46 ont perdu une grande partie de leurs habitants.
00:12:50 Finalement, derrière, est-ce qu'il y a une réelle volonté politique,
00:12:53 effectivement, de renvoyer les immigrés clandestins chez eux,
00:12:56 finalement, quand on entend le chef de l'État dire
00:12:59 "eh bien non, pourquoi pas repopeler nos campagnes avec ces personnes".
00:13:03 Non, mais c'est ce qui est extrêmement choquant,
00:13:04 en fait, là, on découvre ce rapport,
00:13:06 il est résumé là en 20 pages.
00:13:08 Je veux dire, en fait, depuis un an,
00:13:09 mais j'ai envie de dire depuis 10 ans,
00:13:11 avec la politique du Kershaw-Sarkozy,
00:13:12 qui n'a jamais été mise en place,
00:13:13 mais enfin, on se moque de nous.
00:13:15 Je vous rappelle quand même l'histoire,
00:13:16 depuis un an, on nous dit que la loi immigration va passer,
00:13:18 on l'a décalée de mois en mois.
00:13:19 Ensuite, elle est arrivée à l'Assemblée,
00:13:21 alors c'était une toute petite loi comme ça,
00:13:22 on a fait croire aux Français que c'était une loi extrêmement dure,
00:13:24 en tout cas, la NUPES a fait croire que c'était une loi très ferme.
00:13:26 Ensuite, on a eu des questionnements, des interrogations,
00:13:29 est-ce que la loi va passer ou pas,
00:13:30 finalement, elle est votée,
00:13:31 pour qu'au final, on apprenne qu'Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
00:13:34 prévoient de la soumettre au Conseil constitutionnel,
00:13:36 qui va complètement la détricoter.
00:13:38 Et qu'est-ce qu'on apprend à la fin ?
00:13:40 Que dans la Cour des comptes, on a Pierre Moscovici,
00:13:43 que personne ne connaît, qui l'a élu, on ne sait pas comment il est là,
00:13:46 il n'y a rien de démocratique là-dedans.
00:13:47 Monsieur se garde un rapport depuis un mois,
00:13:50 qu'il ne montre pas aux Français,
00:13:52 c'est-à-dire que les Français n'ont pas connaissance de ce rapport.
00:13:53 Pourquoi ? Parce que la réalité de tout ça,
00:13:55 c'est que si ce rapport était sorti,
00:13:56 un, ça jouait la place de Gérald Darmanin au poste à Matignon,
00:13:59 deux, ça remettait complètement en cause des rapports de force à l'Assemblée
00:14:02 au moment du vote de la loi immigration,
00:14:03 et puis surtout, ça faisait exploser à la face des Français la réalité.
00:14:07 Qu'est-ce qu'il y a dans ce rapport ?
00:14:08 Vous vous rendez compte ?
00:14:09 Parce que les Français ne vont pas le lire dans le détail.
00:14:11 Il y a vraiment juste quelques chiffres qui sont absolument effarants.
00:14:14 On apprend que 10% des expulsions d'illégaux,
00:14:18 de migrants illégaux sur notre territoire sont réalisées, seulement 10%.
00:14:21 Et juste un chiffre, 602 euros par jour,
00:14:24 c'est le coût que compte un migrant dans un centre de rétention d'incentive
00:14:29 avant d'être expulsé.
00:14:30 J'ai calculé, vous prenez 90 jours,
00:14:31 c'est le maximum légal qu'on peut les retenir.
00:14:33 Ça fait 54 000 euros par an.
00:14:35 Voilà, c'est ce que par quatre mois.
00:14:37 Mais les Français savent pertinemment,
00:14:40 ils connaissent la réalité,
00:14:41 et notamment quand les journalistes de CNews vont sur le terrain,
00:14:44 dans ces communes qui accueillent notamment des migrants isolés,
00:14:47 on connaît les conséquences.
00:14:49 Je vous donne la parole tout de suite, Marc Varnot,
00:14:51 mais avant, on va écouter Patrick Stefanini,
00:14:53 ancien secrétaire général au ministère de l'Immigration.
00:14:57 Et ce qui est très intéressant, c'est qu'il souligne, lui,
00:14:59 que les ministères, vous l'abordiez un petit peu avant,
00:15:02 Louis de Reyniel, ne jouent pas le jeu.
00:15:03 Écoutez-le.
00:15:05 Aujourd'hui, on lit dans le rapport de la Cour des comptes
00:15:07 que ce comité ne se réunit plus,
00:15:10 que la coopération du ministère de l'Intérieur
00:15:13 avec les autres départements ministériels
00:15:16 est réduite à peau de chagrin.
00:15:18 Et on constate, et ça pour moi, ce n'est pas une surprise,
00:15:22 que je l'ai vécu dans toute ma vie professionnelle,
00:15:25 on constate que les ministères sociaux,
00:15:29 pour faire court, ne jouent pas le jeu.
00:15:32 C'est-à-dire que lorsque le ministère de l'Intérieur
00:15:34 prend des décisions d'éloignement,
00:15:38 qui sont inscrites dans les fichiers du ministère de l'Intérieur,
00:15:41 il n'y a pas de conséquences en termes de prestations sociales.
00:15:46 - Oui, Marc Varnot, à l'heure où tous les fichiers sont automatisés,
00:15:50 ça ne devait pas être très compliqué, finalement,
00:15:51 de créer un lien entre chacun des ministères.
00:15:53 Et là, les Français, pour le coup, ne le comprennent pas.
00:15:57 - Alors pardonnez-moi, mais il n'y a aucun fichier qui est automatisé.
00:16:01 Il faut juste rappeler ce que disait Louis de Reyniel tout à l'heure,
00:16:04 qui a entièrement raison, c'est qu'il n'y a aucune communication réelle.
00:16:07 Il n'y a pas de communication dont l'objectif serait
00:16:10 de faire en sorte que quelqu'un qui est clandestin en France
00:16:12 puisse être interpellé, gêné.
00:16:15 Non, rien n'est fait.
00:16:16 - Rien n'est fait, mais on sait le faire, c'est ça que je voulais dire.
00:16:18 - On sait le faire, on pourrait le faire,
00:16:20 mais on a décidé, pour des raisons compliquées à expliquer,
00:16:24 que les fichiers ne communiqueraient pas.
00:16:25 Pourquoi ? Grosso modo, parce qu'on estime que la France,
00:16:29 qui est un État de droit, donne des droits à certains
00:16:32 qui ne devraient peut-être pas les avoir, et moins à ceux
00:16:34 qui devraient peut-être les avoir.
00:16:35 Mais pour revenir sur le coût tout à l'heure du CRA,
00:16:38 des centres de rétention administrative,
00:16:39 le chiffre de 600 ou 690 euros, il faut le mettre en parallèle
00:16:43 du coût d'un détenu en France.
00:16:44 - Combien ça coûte un détenu en France, Marc ?
00:16:46 - Un détenu coûte 110 euros par jour.
00:16:49 On pourrait se poser la question, comment se fait-il que quelqu'un
00:16:51 qui est en prison coûte 110 par jour, et quelqu'un qui est
00:16:55 en centre de rétention administrative coûte 690 ?
00:16:57 - En plus, on a seulement 1197 places en CRA,
00:17:00 donc on pourrait s'imaginer qu'on peut s'en construire plus
00:17:02 avec le coût que ça coûte.
00:17:03 - La réponse vient du fait que les CRA sont très peu nombreuses,
00:17:07 il y a moins de 3000 places, dont la moitié dans les dom-toms,
00:17:10 et on nous dit à chaque fois, à grand en fort, depuis le PCC,
00:17:13 mais vous comprenez, il y a 45 000 personnes qui passent
00:17:15 par les CRA.
00:17:16 Ce qu'on oublie juste de vous dire, c'est que la loi oblige l'État
00:17:19 à les libérer au bout de 90 jours.
00:17:21 Et pourquoi ils coûtent très cher ? Parce qu'ils sont petits,
00:17:23 c'est quasiment ingérable, il y a beaucoup de frais,
00:17:26 et c'est géré par qui, les CRA ? Beaucoup par les associations aussi.
00:17:28 Ça, on n'en parle pas beaucoup.
00:17:29 Mais le rôle des associations est un vrai sujet.
00:17:33 - Vincent Roy, pour conclure, on y reviendra largement.
00:17:35 À 18h, vous pourrez nous raconter, vous avez été dans un trajet
00:17:38 comme un Thomas Benet, vous nous raconterez ça.
00:17:40 - Il y a aussi un autre problème, il y a une circulaire
00:17:42 du ministère de l'Intérieur, qui date d'août, je crois, 2022,
00:17:44 mais c'est vérifiable, qui date d'août 2022, qui préconise,
00:17:49 devant un certain nombre de personnes radicalisées
00:17:52 dans notre pays, de les préférer dans les CRA aux gens
00:17:57 qui sont en situation régulière, c'est-à-dire qu'en clair,
00:17:59 on dit écoutez, on a des gens réputés dangereux, radicalisés,
00:18:04 on va les mettre dans des CRA, et s'il y a des gens
00:18:07 en situation régulière, laissez-les partir et préférez mettre...
00:18:11 - C'était une bonne mesure.
00:18:13 - C'est une mauvaise mesure.
00:18:15 - C'est pour dire qu'il y a 3 000 places,
00:18:17 il y a quelque chose de terrible dans ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:18:19 Vous avez dit, la Grèce et l'Espagne sont des pays de transit.
00:18:24 - Pas de destination. Nous, on est un pays de destination.
00:18:27 L'Angleterre est un pays de destination.
00:18:28 - Ce qui est très intéressant aussi quand on dézoome un peu
00:18:31 par rapport à tout ça, c'est qu'on se rend compte,
00:18:33 par exemple, à la frontière franco-italienne,
00:18:35 ce sont quasiment exclusivement des clandestins francophones
00:18:39 qui viennent globalement de notre ancien empire colonial.
00:18:42 Et tous ceux qui sont concentrés le long de la côte de la Manche,
00:18:46 qui veulent aller en Angleterre, viennent tous des anciennes colonies britanniques.
00:18:50 Et on voit bien qu'en fait, il y a deux pays de destination
00:18:53 qui sont privilégiés par les clandestins,
00:18:55 globalement ce sont la France et l'Angleterre,
00:18:57 les deux seuls pays à avoir encore des liens
00:19:00 avec leur ancien empire colonial.
00:19:02 Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles d'autres pays européens
00:19:05 ne se sentent absolument pas concernés par les mêmes problèmes
00:19:08 que ceux auxquels nous, nous sommes concernés.
00:19:11 Je voulais juste répondre un peu à Marc Varnaud
00:19:13 sur l'histoire du croisement des fichiers.
00:19:15 Là où, je ne suis pas là en train de défendre l'administration,
00:19:19 mais là où c'est compliqué l'histoire du croisement des fichiers,
00:19:21 c'est que par exemple, le bon sens devrait commander de se dire
00:19:25 voilà, on croise la dangerosité des personnes avec leur itinéraire,
00:19:30 leur parcours de vie, les prestations sociales.
00:19:32 Sauf qu'en fait, un agent de la sécurité sociale,
00:19:34 il n'a pas à connaître la situation administrative,
00:19:37 policière ou la dangerosité de quelqu'un.
00:19:40 C'est le même débat que pour les fichiers S,
00:19:42 les maires qui veulent avoir les fichiers des fichiers S
00:19:45 qui habitent dans leur commune, le maire n'a pas à savoir ça.
00:19:47 Et moi, je pense que c'est une très bonne chose,
00:19:49 puisque c'est une espèce de droit d'en connaître,
00:19:52 droit de savoir.
00:19:53 - Je voulais vous en reparler, Marc, vous répondez,
00:19:55 je voulais vous entendre sur la tribune d'Olivier Faure.
00:19:57 - Il ne faut pas toiletter et améliorer le système.
00:20:01 - Je ne pense pas que quelqu'un qui est au CPAM du 93
00:20:04 a besoin de connaître la totalité du parcours d'un individu.
00:20:07 Par contre, je suis intimement convaincu
00:20:09 que les forces de police et de justice doivent tout savoir.
00:20:12 Et le problème, c'est bien là.
00:20:15 - On y reviendra à 18h en tout cas,
00:20:17 mais si je voulais vous entendre sur cette tribune d'Olivier Faure,
00:20:20 puisqu'on le sait, la lutte contre l'immigration,
00:20:22 notamment clandestine, c'est une priorité pour les Français.
00:20:25 Nous le voyons tous les jours dans les enquêtes d'opinion.
00:20:28 Une question portée par le Rassemblement national,
00:20:31 un parti de plus en plus plébiscité.
00:20:33 C'est un fait.
00:20:34 Et dans ce contexte, Olivier Faure, vous le voyez à l'antenne,
00:20:36 il a publié une tribune.
00:20:38 Alors, pour rappel, si vous ne le saviez pas,
00:20:40 Olivier Faure, c'est le premier secrétaire du Parti socialiste
00:20:42 et il s'adresse à la jeunesse pour dénoncer,
00:20:45 je le cite là, l'eupénisation des esprits.
00:20:48 Voyez notamment ce qu'il écrit.
00:20:49 "Tout se passe comme si les antidéfusards,
00:20:51 les héritiers de Vichy et de l'OAS prenaient progressivement
00:20:54 l'ascendant sur une droite libérale à court d'idées et de projets
00:20:57 pour se maintenir au pouvoir."
00:20:59 Alors, Olivier Faure, qui s'en prend en préambule
00:21:01 de sa tribune à l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
00:21:03 Luc Ferry, pour des propos notamment qu'il a tenus cette semaine
00:21:07 chez Sonia Mabrouk.
00:21:08 On écoute Luc Ferry, on en parle ensuite.
00:21:11 Je ne pense pas que Marine Le Pen soit fasciste.
00:21:14 Je la connais un peu.
00:21:14 Je sais très bien qu'elle n'est ni raciste, ni antisémite.
00:21:16 Je suis désolé de dire ça à mes amis intellectuels de gauche
00:21:20 qui veulent à tout prix dire que c'est le nazisme qui revient.
00:21:22 Regardez Mme Belloni en Italie.
00:21:24 Ce n'est pas le fascisme qui est revenu en Italie.
00:21:26 Donc tout ça est assez ridicule.
00:21:28 Marine Le Pen, c'est la droite populaire et républicaine.
00:21:31 C'est pas...
00:21:32 - J'ai l'impression que vous me décrivez Jacques Chirac.
00:21:34 - Mais elle est moins à droite que Pandreau et Pascua en 70.
00:21:37 On peut avoir...
00:21:38 Moi, j'ai des désaccords avec le Rassemblement national,
00:21:40 mais beaucoup plus sur le plan économique
00:21:42 que sur le plan moral ou politique.
00:21:45 Il faut arrêter de dire que c'est le fascisme
00:21:47 et que c'est l'immoralité.
00:21:48 Ce n'est pas vrai.
00:21:49 C'est simplement faux.
00:21:50 Et les 42% qui ont voté pour elle savent que c'est faux.
00:21:53 Et donc, quand on insulte ces gens-là,
00:21:55 on les renforce.
00:21:56 À la limite, on va les rendre racistes si on continue.
00:21:58 Voilà, c'est idiot comme raisonnement.
00:22:00 Cette espèce de moralisme débile des intellectuels de gauche
00:22:03 est fascinant pour moi.
00:22:05 - Alors Louis Draynel, aujourd'hui, pour Olivier,
00:22:07 il faut rentendre que le Rassemblement national
00:22:09 incarne aujourd'hui la droite populaire.
00:22:11 C'est insupportable.
00:22:12 On a le sentiment qu'il est vraiment bloqué
00:22:14 dans un entretemps, Olivier Faure, en publiant ce qu'il a dit.
00:22:15 - Il est surtout très gonflé parce que,
00:22:17 venant de la part de quelqu'un qui fait partie de la NUPES,
00:22:21 qui n'a aucun problème à siéger aux côtés
00:22:24 de députés de la France Insoumise,
00:22:26 qui soutiennent le Hamas ou qu'ils considèrent
00:22:28 comme un mouvement de résistance,
00:22:29 et qui, pour le coup, sont réellement,
00:22:31 explicitement et ouvertement antisémites,
00:22:33 je pense que ça le discrédite à tout jamais
00:22:36 de n'importe quelle condamnation morale.
00:22:38 La deuxième remarque, c'est sur la forme.
00:22:40 Globalement, engueuler la jeunesse,
00:22:42 ça n'a jamais vachement marché.
00:22:44 Il vaut mieux s'en occuper,
00:22:45 il vaut mieux essayer de lui parler
00:22:46 plutôt que de l'acermonner.
00:22:49 Et globalement, je pense que c'est plutôt
00:22:51 la gauche qui a abandonné le peuple,
00:22:52 la gauche qui a abandonné la jeunesse,
00:22:54 qui doit se remettre en question
00:22:56 avant de commencer à donner des leçons de morale à tout le monde.
00:22:58 - 2% à la partie socialiste et de la morale financière.
00:23:00 - Et le dernier élément, c'est qu'Olivier Faure,
00:23:02 Olivier Faure, en fait, a un vrai,
00:23:04 plus que les autres, un vrai problème personnel.
00:23:06 Parce qu'il l'a déjà dit, je me permets d'en parler,
00:23:08 puisqu'il l'a dit ouvertement,
00:23:10 je me souviens, c'était dans un entretien au Parisien.
00:23:12 Il a une partie de sa famille qui était à l'OS,
00:23:15 qui était en soutien à Charles Maurras,
00:23:17 ce qui est considéré comme l'extrême droite.
00:23:19 Et c'est quelque chose qu'il n'a jamais supporté.
00:23:22 Et c'est tout un pan, une partie de sa vie,
00:23:24 de son ascendance, dont il essaye de s'éloigner,
00:23:27 qu'il exècre.
00:23:28 Et donc, il y a quelque chose aussi de très personnel chez lui.
00:23:31 - Marc Garneau, Vincent Roy veulent réagir.
00:23:33 - Juste deux secondes.
00:23:36 Ce qu'il ne comprend pas, Olivier Faure,
00:23:38 parce qu'il ne doit pas s'intéresser
00:23:39 à ce qui se passe dans les autres pays européens,
00:23:40 c'est que vous prenez le cas de la Hollande.
00:23:42 Gerd Wilders, le leader,
00:23:44 il a eu exacte...
00:23:46 Qu'est-ce qui lui a soufflé dans le dos ?
00:23:47 Parce qu'il souffle dans le dos du RN aujourd'hui.
00:23:49 C'est-à-dire la gauche,
00:23:50 qui prétend que c'est le retour du nazisme,
00:23:51 alors qu'il n'a absolument plus rien à voir.
00:23:53 Cette rupture complète avec l'extrême droite traditionnelle,
00:23:56 qui fait qu'en réalité, comme ça a été justement dit,
00:23:58 ils sont entre guillemets aujourd'hui tous moins à droite
00:24:00 que le RPR de Pascua à une certaine époque.
00:24:02 Et donc, du coup, en ayant ces contre-vérités permanentes
00:24:06 sur le RN, le résultat, il est où ?
00:24:08 Dans le sondage qui a été fait par Le Monde au mois de décembre,
00:24:12 on voit que pour la première fois,
00:24:13 il y a une majorité de Français qui pensent que le RN
00:24:15 est un parti de gouvernement et pas l'inverse,
00:24:17 et qu'aujourd'hui, le parti qui fait peur à 60% des Français,
00:24:20 ce n'est pas le RN, c'est la LRQ.
00:24:21 La France Insoumise, Vincent Roy,
00:24:23 le Rassemblement National,
00:24:25 qui aujourd'hui n'incarne plus cette France héritière de Vichy,
00:24:29 antisémite ou encore pro-A.S.
00:24:31 Mais il y a quelque chose qui est intéressant.
00:24:32 Vous pouvez imaginer ce que je peux penser d'Olivier Faure,
00:24:35 ce n'est pas la peine d'en parler longtemps,
00:24:36 il est noyé complètement dans la Nupes,
00:24:39 et surtout, Jean-Luc Mélenchon lui tient la tête sous l'eau,
00:24:42 ça n'existe plus, Olivier Faure.
00:24:44 Mais il y a quelque chose qui est très intéressant dans ce qu'il dit,
00:24:46 c'est qu'il montre très bien,
00:24:48 et peut-être que les nouvelles générations maintenant vont dépasser cela,
00:24:50 mais qu'il y a deux placards dans notre pays aujourd'hui,
00:24:55 il y a deux placards, un, Vichy, deux, la guerre d'Algérie.
00:25:00 Ça, ça ressort, c'est vraiment les deux placards de la société française.
00:25:05 Si on n'arrive pas à sortir de ça,
00:25:07 et je pense que les nouvelles générations vont passer ce cap,
00:25:10 mais c'est les deux choses qui...
00:25:13 - Jean-Jacques Florentin...
00:25:14 - Si je peux me permettre, il y a une illustration du fait que
00:25:16 ça a bougé sur un élément au moins,
00:25:18 c'est qu'aujourd'hui, les parlementaires les plus présents
00:25:21 dans les marches contre l'antisémitisme,
00:25:23 c'est des membres du Rassemblement national.
00:25:24 Et ça, Olivier Faure, ça le rend peut-être dingue,
00:25:27 mais il n'est pas présent à ces marches-là.
00:25:29 - Mais Jean-Jacques Florentin, c'est vous qui incarnez cette nouvelle génération,
00:25:33 finalement, comment est-ce que vous percevez ?
00:25:35 Ça va être intéressant d'avoir votre regard sur cette tribune d'Olivier Faure.
00:25:38 - Il est extrêmement renduable, et puis ensuite,
00:25:39 ça le reste à la jeunesse quand on sait que...
00:25:40 Enfin, je ne sais même pas s'il y a encore un jeune aujourd'hui
00:25:42 qui connaît Olivier Faure.
00:25:43 Et je trouve ça surtout déplorable pour lui d'être passé d'une gauche
00:25:47 de Clemenceau à Olivier Faure, quand même,
00:25:49 et puis aussi d'être passé de cette gauche qui était la vraie gauche
00:25:52 de Cossette et Marius, qui est aujourd'hui la gauche de Thénardier,
00:25:53 qui tape toujours sur les autres,
00:25:55 et qui va expliquer que Marine Le Pen, c'est Vichy, c'est l'OS.
00:25:57 Enfin, déjà, c'est des choses qui ne parlent même pas aux jeunes générations.
00:26:00 Des jeunes générations qui, il faut le dire, en fait,
00:26:01 il y a une bardella mania chez les jeunes générations.
00:26:03 Il y a même une Marine mania,
00:26:04 je l'ai suivie dans toute sa campagne présidentielle.
00:26:06 Les jeunes sont dingues d'elle, des jeunes au collège.
00:26:08 C'est-à-dire qu'elle passe de loin, ils la connaissent,
00:26:09 alors qu'ils ne connaissent pas Olivier Faure.
00:26:10 Donc déjà, il va falloir mettre un jour sur l'ogiciel.
00:26:13 Voilà, c'est ringard, en fait.
00:26:15 Il n'y a pas de grand-chose au-delà de ça en Indien.
00:26:18 Moi, je trouve ça aberrant.
00:26:19 - Allez, on va marquer une très courte pause dans un instant.
00:26:22 Nous allons nous intéresser à la réalité de ces quartiers dits prioritaires,
00:26:26 puisque la France compte désormais 1 362 quartiers prioritaires.
00:26:31 Ces quartiers, donc, sont ceux où les revenus sont les plus faibles.
00:26:34 Il y a une politique de la ville, justement,
00:26:35 pour sortir ces quartiers de leur réalité.
00:26:38 Mais est-ce que ça fonctionne ?
00:26:39 On va s'interroger dans un instant.
00:26:41 Restez avec nous sur CNews.
00:26:43 A tout de suite.
00:26:44 C'était l'autre jour.
00:26:45 On est à l'heure, d'accord ?
00:26:47 De retour sur le plateau de Punchline Week-end.
00:26:50 Bienvenue, si vous nous rejoignez, pour vous accompagner jusqu'à 19h
00:26:54 pour décrypter, analyser l'actualité autour de ce plateau.
00:26:57 Marc Varnault, Vincent Roy, Thomas Bonnet, Jordan Florentin et Louis Dragnel.
00:27:02 Dans un instant, nous allons nous intéresser à ces quartiers dits prioritaires.
00:27:05 Mais avant, un point sur les toutes dernières informations.
00:27:08 C'est avec vous, ma chère Barbara.
00:27:10 - Dans le Pas-de-Calais, la décrue se poursuit.
00:27:13 Les sols sont toujours gorgés d'eau,
00:27:15 mais la vigilance rouge a été levée.
00:27:18 Dans le département, 250 foyers restent privés d'électricité
00:27:22 et plus de 2000 habitants privés d'accès à l'eau potable, selon la préfecture.
00:27:27 La démolition d'un site historique de Marie Curie à Paris suspendue.
00:27:31 La ministre de la Culture a choisi de mettre en pause une polémique
00:27:34 née autour du projet entre défenseurs de la science et du patrimoine.
00:27:38 Ces derniers considérant que la destruction du bâtiment historique
00:27:42 représentait une atteinte grave à la mémoire de Marie Curie.
00:27:46 Enfin, Emmanuel Macron a présidé ce matin aux Invalides,
00:27:48 un hommage solennel à Jacques Delors,
00:27:51 un éclaireur qui a réconcilié véritablement la France avec l'Europe
00:27:55 et l'Europe avec son avenir, a déclaré le chef de l'État.
00:27:59 L'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors,
00:28:01 père de Leroux, est décédé le 27 décembre dernier à l'âge de 98 ans.
00:28:06 - Merci Barbara.
00:28:07 On vous retrouve à 18h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:28:11 Vous le disiez à l'instant, la journée marquée par l'hommage à Jacques Delors.
00:28:14 Aujourd'hui aux Invalides, Emmanuel Macron qui l'a qualifié d'architecte de l'Europe l'Unie.
00:28:19 Alors, nous n'allons pas revenir sur la figure du personnage.
00:28:22 Nous l'avons largement évoqué, mais peut-être votre réaction.
00:28:25 Cette image, cette image, Victor Orban, Premier ministre hongrois,
00:28:28 invité par Emmanuel Macron à se joindre à cet hommage national aux 13 Européens.
00:28:33 On peut le dire, Jacques Delors, il y a une évidente absence de proximité politique
00:28:37 entre le leader hongrois, Louis Dragnel et le défunt.
00:28:40 Interrogeons-nous donc. Qui a poussé Emmanuel Macron à inviter Victor Orban,
00:28:44 si je puis dire, tel un lapin dans un déjeuner de chasseurs ?
00:28:48 Quelle grille de lecture vous en avez ?
00:28:50 - Je pense que pour le coup, Emmanuel Macron, ce qu'on sait,
00:28:52 c'est qu'il a invité tous les chefs d'État de gouvernement européens.
00:28:57 Et ensuite, c'est Victor Orban qui a fait le choix de venir.
00:29:01 Ensuite, il faut quand même se souvenir de la jeunesse,
00:29:03 de l'engagement politique de Victor Orban.
00:29:05 Alors, on aime ou on n'aime pas, mais ce n'est pas un anti-européen.
00:29:07 Il n'aime pas cette Europe-là, mais en tout cas, il porte lui-même un projet européen
00:29:15 et qui se retrouve d'ailleurs dans des déclinaisons,
00:29:17 que ce soit dans tous les pays d'Europe.
00:29:19 En France, c'est Reconquête et le Rassemblement national, pour simplifier.
00:29:23 Il faut se souvenir quand même que Victor Orban,
00:29:25 voilà la racine de son engagement politique, c'est contre le communisme.
00:29:29 Et en ce sens-là, il se retrouve aussi dans l'ADN de la construction de l'Europe.
00:29:35 Peut-être pas cette Europe d'aujourd'hui, mais de l'Europe.
00:29:38 Après, ce qui est vrai, ce qui est cocasse,
00:29:41 c'est qu'Emmanuel Macron s'est posé comme l'espèce de récipiendaire,
00:29:45 l'héritier de Jacques Delors, qui pourtant, il ne connaissait pas humainement.
00:29:50 Et en face, effectivement, il y avait Victor Orban qui porte un projet politique
00:29:54 qui est diamétralement opposé à celui d'Emmanuel Macron.
00:29:56 – C'est vrai que c'est con, mais tout est en bruit.
00:29:58 – Petit détail, c'est que Emmanuel Macron et Victor Orban,
00:30:01 même si tout les oppose politiquement,
00:30:03 ils ont une relation personnelle, d'ailleurs Victor Orban le dit,
00:30:07 qui globalement fonctionne bien.
00:30:09 – Ça pouvait effectivement interpeller.
00:30:11 – Non mais ce qui est assez amusant, cocasse,
00:30:14 c'est que Jacques Delors, qui était un très bon ministre des Finances
00:30:17 à l'époque de Mitterrand, par contre, on se souvient de lui comme du grand européen.
00:30:21 Mais enfin bon, c'est quand même lui qui a fait Schengen,
00:30:24 qui a fait Maastricht, qui a été à la tête de l'Europe quand on a fait l'OMC.
00:30:28 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on parle de la loi immigration
00:30:30 et on parle de plein d'autres problèmes qui nous concluent.
00:30:32 Jacques Delors a été quand même la pierre angulaire de tout ça.
00:30:35 Et moi, ce qui est un truc que je n'arrive pas à comprendre,
00:30:37 c'est qu'il a peut-être été un grand homme politique,
00:30:39 mais la réalité, c'est qu'il fait partie de ces hommes politiques
00:30:42 qui ont construit un monde qui aujourd'hui nous explose la figure.
00:30:46 Et qu'il faudrait quand même rappeler que si les frontières ouvertes en Europe,
00:30:51 c'est Jacques Delors.
00:30:52 – Et des conséquences, on va y revenir justement à 18h,
00:30:55 avec une immigration notamment clandestine incontrôlable aujourd'hui,
00:31:00 et ça agace profondément les Français, on y reviendra à 18h.
00:31:02 Peut-être un mot, autre réaction, Thomas Bonnet,
00:31:05 on a vu des membres du gouvernement, notamment Elisabeth Borne,
00:31:08 Catherine Colonna ou encore Sébastien Lecornu,
00:31:11 présents à cet hommage peut-être, pour la dernière fois,
00:31:16 puisqu'il y a cette rumeur insistante d'un remaniement ministériel.
00:31:20 Alors une perspective qui passionne les observateurs,
00:31:22 peut-être un peu moins les Français, on le verra dans un instant.
00:31:25 – Oui, c'est sûr que le remaniement est dans l'air,
00:31:29 on nous annonce du mouvement avant la fin du week-end,
00:31:32 après on en est maintenant évidemment réduit à scruter
00:31:36 chaque mouvement de chaque ministre,
00:31:38 la publication d'un agenda devient un événement,
00:31:41 et donc c'est vrai qu'on est dans une situation un peu particulière,
00:31:44 où même au sein des cabinets ministériels,
00:31:46 on est branché sur les chaînes info pour savoir
00:31:48 s'il y a des rumeurs qui concernent son ministre,
00:31:50 voilà à quoi on en est réduit.
00:31:52 Je pense qu'Emmanuel Macron se complaît aussi un petit peu
00:31:54 dans cette suspension du temps, c'est lui le maître des horloges
00:31:57 plus que jamais jusqu'à la fin du week-end,
00:32:00 et lorsque la fumée blanche sortira de l'Elysée,
00:32:02 les ministres pour certains d'entre eux
00:32:03 seront peut-être un peu plus apaisés.
00:32:05 – Le maître des horloges, Louis Dragnel, dans cette sphère politique,
00:32:08 mais au fond, selon vous, quand vous échangez en dehors du travail,
00:32:13 est-ce que les Français finalement se passionnent pour ce remaniement,
00:32:15 ou alors c'est vraiment de la politique politicienne,
00:32:17 et au fond, qui ne changera pas grand-chose
00:32:19 dans le quotidien de nos concitoyens ?
00:32:21 – Non, alors globalement les noms des ministres,
00:32:23 déjà les Français ne les connaissent quasiment pas,
00:32:25 je pense qu'ils doivent connaître trois ou quatre ministres,
00:32:27 grand grand maximum, je pense que c'est même un peu moins,
00:32:30 si on faisait un sondage national,
00:32:32 donc globalement, non, le remaniement en tant que tel ne les intéresse pas.
00:32:36 En revanche, il y a quelque chose qui peut les intéresser,
00:32:38 c'est est-ce qu'il y a une inflexion politique ?
00:32:40 Et moi d'ailleurs, c'est la question que je me pose,
00:32:43 à quoi va servir ce remaniement ?
00:32:44 Quel est le sens de ce remaniement ?
00:32:46 Est-ce que c'est pour marquer une inflexion à droite ?
00:32:48 Et si oui, à travers quelle figure, avec quel programme, quelle volonté ?
00:32:52 Est-ce que c'est une inflexion plutôt à gauche ?
00:32:54 Et si oui, pourquoi ?
00:32:55 Ou est-ce que tout simplement, le président ne souhaite pas continuer comme il a commencé ?
00:33:02 Et au fond, moi je pense qu'au-delà du remaniement,
00:33:06 sa politique, sa manière de gouverner ne changera pas.
00:33:09 Il voit bien que la structure de la Ve République,
00:33:13 en dépit de la majorité relative pour son parti Renaissance,
00:33:18 lui permet de rester au-dessus de la mêlée,
00:33:20 lui permet de continuer à gouverner,
00:33:22 et à la fin, je pense que ça ne le gêne pas tant que ça.
00:33:25 Et avant de s'intéresser à la réalité des quartiers dits prioritaires,
00:33:28 Vincent Roy, Jordan Florentin, peut-être un mot sur comment est-ce que vous lisez
00:33:32 l'intention du chef de l'État de remanier son gouvernement ?
00:33:35 Est-ce que ça a effectivement une utilité, un impact, en tout cas dans le quotidien des Français ?
00:33:40 Ça peut changer quelque chose ?
00:33:41 D'abord, toute l'utilité de nommer un nouveau Premier ministre
00:33:44 et de remanier le gouvernement, c'est d'ouvrir plus large sa majorité,
00:33:49 c'est-à-dire d'essayer. Il avait confié cette mission à Elisabeth Borne,
00:33:54 elle n'a pas rempli la mission. Il faut trouver quelqu'un qui fasse le job.
00:33:57 Pour les gens qui connaissent les ministres ou qui ne les connaissent pas,
00:34:01 à mon avis, j'ai un diagnostic pour 80% du gouvernement,
00:34:04 il y en a la moitié effectivement dont les noms sont tout à fait inconnus,
00:34:07 et puis l'autre moitié dont il faut se dépêcher d'oublier les noms.
00:34:10 Et puis il y en a certains dont on découvre l'existence quand ils partent.
00:34:13 Absolument.
00:34:13 Ça c'est la nouveauté.
00:34:15 C'était pas comme ça la pire année, Jean-Lancelore, pour clore ce dossier remaniement.
00:34:21 Moi je pense surtout que là, Emmanuel Macron joue sa succession.
00:34:23 En fait, on va en apprendre beaucoup à partir du moment où il va nommer son prochain Premier ministre.
00:34:27 Sur Elisabeth Borne, effectivement, on parlait tout à l'heure du...
00:34:30 Enfin, moi j'ai quand même l'impression qu'on nous a vendu une Startup Nation,
00:34:34 mais qui ne marche absolument pas.
00:34:35 On l'a vu sur le croisement des fichiers et tout ça,
00:34:37 et pourtant Elisabeth Borne, elle incarnait ça,
00:34:38 ce côté un petit peu bureaucratique, technocratique,
00:34:40 où elle était là pour résoudre tous les problèmes.
00:34:42 Au final, il a juste voulu choisir quelqu'un qui ne lui faisait pas d'ombre.
00:34:44 Alors est-ce que là, il va à nouveau choisir quelqu'un qui ne lui fait pas d'ombre ?
00:34:47 Après, Emmanuel Macron, il ne faut pas oublier que là, il est sur un autre temps,
00:34:50 il est sur un autre rythme, et d'ailleurs, cette cérémonie aux Invalides avec Jacques Delors,
00:34:53 en est un parfait exemple aussi.
00:34:55 C'est Emmanuel Macron, en réalité, il se le rêve également en homme fort de l'Europe,
00:35:00 je pense, après son quinquennat, peut-être en président des États-Unis d'Europe,
00:35:03 mais en tout cas, lui, il est sur un autre rythme,
00:35:05 et il cherche quelqu'un qui ne lui fera pas d'ombre en attendant.
00:35:07 - Et en tout cas, on compte sur vous pour nous informer.
00:35:10 Regardez attentivement ce qui se passe du côté de l'Elysée, de Matignon,
00:35:15 visiblement, peut-être dans les prochaines heures, bref, on n'a pas de boule de cristal,
00:35:19 comme on dit, mais nous sommes bien évidemment attentifs
00:35:24 à l'évolution possible du gouvernement dans les prochaines heures.
00:35:27 En tout cas, retour à la réalité avec cette question des quartiers dits prioritaires.
00:35:32 Puisque une nouvelle carte a été dévoilée il y a quelques jours,
00:35:35 la France compte désormais 1 362 quartiers prioritaires.
00:35:39 Edris Etazawi, président de l'Association des élus de France,
00:35:42 sera en liaison avec nous dans un instant.
00:35:44 Alors, 111 quartiers prioritaires font leur entrée dans cette liste, 40 en sorte.
00:35:50 Bref, pour que vous compreniez bien, ces quartiers sont ceux où les revenus sont les plus faibles.
00:35:55 L'objectif est de compenser les écarts de niveau de vie avec le reste du territoire.
00:36:00 Voilà pourquoi ils sont classés en quartiers dits prioritaires.
00:36:04 Une mesure très concrète a donc été prise,
00:36:07 exonérée par exemple d'impôt les entreprises qui s'installent dans ces quartiers.
00:36:10 On verra tout cela avec vous Marc Varnot.
00:36:11 Mais est-ce que ça marche ?
00:36:12 Eh bien, pas vraiment.
00:36:14 C'est ce que nous dit l'omni-guillaume, journaliste éco.
00:36:16 On l'écoute, on en parle ensuite.
00:36:19 Premier constat, dans ces quartiers, le taux de chômage est deux fois et demi supérieur
00:36:22 à celui de la moyenne nationale.
00:36:24 En effet, malgré les importantes exonérations fiscales et sociales
00:36:29 dont bénéficient les entreprises de moins de 50 salariés
00:36:31 qui s'implantent dans ces quartiers sensibles,
00:36:34 on n'arrive pas à créer beaucoup d'emplois dans ces zones,
00:36:36 ou en tout cas pas d'emplois pérennes,
00:36:38 surtout des contrats courts, peu payés, avec des personnels peu qualifiés.
00:36:43 Ces aides ont surtout permis, nous apprennent les chiffres,
00:36:46 la création de petits commerces de détail.
00:36:48 Il y en a 16% dans ces quartiers,
00:36:51 contre 11% dans le tissu économique du reste du pays.
00:36:54 Et puis surtout, parmi les créations d'entreprises des quartiers sensibles,
00:36:58 75% sont des auto-entrepreneurs.
00:37:01 Pour l'Observatoire des politiques de la ville,
00:37:03 c'est le constat de l'ubérisation de l'économie de ces quartiers.
00:37:06 En clair, on trouve beaucoup de chauffeurs de VTC,
00:37:09 de livreurs et autres petits boulots de service
00:37:12 dans les entreprises créées et aidées dans ces quartiers.
00:37:15 À l'inverse, on trouve très peu d'entreprises dans les secteurs,
00:37:17 par exemple de la finance ou de l'immobilier.
00:37:20 Et puis enfin, un autre dispositif d'aide,
00:37:23 celui des emplois francs, semble assez inefficace.
00:37:26 Il consiste à verser une prime jusqu'à 15 000 euros pour 3 ans
00:37:29 aux employeurs qui recrutent en CDI un salarié issu de ces quartiers prioritaires.
00:37:35 C'est une sorte de préférence territoriale, pourrait-on dire,
00:37:38 qui subventionne l'emploi des candidats domiciliés dans ces quartiers.
00:37:42 Mais selon le ministère du Travail, là encore, cette aide est peu utile.
00:37:46 Dans 9 cas sur 10, elle est touchée par opportunisme, pourrait-on dire,
00:37:51 par des employeurs qui auraient de toute façon recruté ces candidats,
00:37:54 même sans aide.
00:37:55 Il n'y a que dans 1 cas sur 10 que l'aide a été décisive dans le recrutement.
00:38:01 100 000 emplois ont ainsi été subventionnés,
00:38:04 donc 90 000 pour rien, à 15 000 euros la prime.
00:38:08 Je vous laisse faire le calcul.
00:38:10 Et ça coûte cher, ça coûte cher, Marie Vernot.
00:38:12 On va en parler avec Driss Etazawi, président de l'Association des élus de France.
00:38:15 Il est en liaison avec nous, mais avant Marc, on le voit,
00:38:18 on dépense beaucoup, beaucoup d'argent,
00:38:21 mais visiblement, rien ne change ma dresse au chef d'entreprise.
00:38:25 Déclarez-nous, pourquoi ça ne bouge pas ?
00:38:27 Ça ne bouge pas parce que c'est la fameuse recette française.
00:38:29 Vous savez, il y a un problème, on déverse de l'argent,
00:38:31 mais de toute façon, on ne gère pas parce que ce n'est pas empêché de gérer.
00:38:33 Donc, on déverse de l'argent, on déverse de l'argent.
00:38:36 Et puis 5, 10 ans, 15 ans après, qu'est-ce qu'on voit ?
00:38:38 On voit que depuis 2000, on a dépensé 150 milliards d'euros dans 1500 quartiers,
00:38:46 860 communes.
00:38:48 Ça représente quand même, pour les 860 villes concernées,
00:38:51 à peu près 180 millions d'euros par ville.
00:38:55 Mais vous vous rendez compte des sommes qui ont été investies,
00:38:58 enfin pardonnez-moi, pardonnez-moi, qui ont été englouties.
00:39:01 Parce que vous prenez les quartiers difficiles,
00:39:04 les zones prioritaires, il y a 20 ans,
00:39:06 mettez-les dans une colonne à gauche.
00:39:08 Prenez les quartiers difficiles, les villes prioritaires,
00:39:10 aujourd'hui, mettez-les dans la colonne de droite.
00:39:13 Ce sont les mêmes.
00:39:14 L'argent a été totalement gaspillé.
00:39:17 Il y a plein de raisons qui expliquent ça.
00:39:18 Mais vous parliez tout à l'heure du problème de l'emploi.
00:39:21 Je vais vous en parler, parce que moi, en tant que chef d'entreprise,
00:39:23 il nous est arrivé de vouloir faire de l'insertion.
00:39:25 Mais il y a quand même un énorme problème.
00:39:26 C'est que lorsque vous voulez insérer des gens
00:39:28 qui sont en difficulté ou en grande difficulté,
00:39:31 vous prenez un risque en tant qu'employeur.
00:39:33 Parce que vous avez quelque chose qui s'appelle le droit social en France.
00:39:35 Le droit social le plus complexe et le plus protecteur du monde.
00:39:38 Donc si vous avez des gens qui sont à problème,
00:39:41 vous n'allez pas les prendre.
00:39:42 Si vous avez quelqu'un qui est à risque, vous n'allez pas le prendre.
00:39:45 Donc du coup, il aurait fallu discuter avec des chefs d'entreprise,
00:39:49 ou avec le MEDEF,
00:39:50 et peut-être que quelqu'un aurait eu l'idée d'adapter le droit du travail
00:39:53 pour pouvoir faciliter le retour à l'emploi
00:39:55 ou l'entrée dans l'emploi de ces gens-là.
00:39:57 Mais ce n'est pas ce qui a été fait.
00:39:59 Et donc du coup, on est dans un contexte de catastrophe.
00:40:01 Mais on va continuer à donner de l'argent et on ne va rien changer.
00:40:04 Et dans dix ans, on dira "oui, c'est vrai, c'est dramatique".
00:40:06 Sachant qu'on ne va pas se mentir, Marc,
00:40:07 les entreprises aujourd'hui, les chefs d'entreprise
00:40:10 qui s'installent dans ces quartiers réputés difficiles,
00:40:13 ils y vont de moins en moins.
00:40:14 Alors oui, il y a des avantages fiscaux,
00:40:16 mais en même temps, il y a une question d'environnement,
00:40:19 il y a une question de sécurité.
00:40:20 - Les entreprises qui y vont,
00:40:22 moi j'ai un de mes plus gros clients qui est dans un quartier très difficile,
00:40:25 juste à côté.
00:40:26 Ils y vont parce qu'ils ont un intérêt.
00:40:28 L'intérêt en l'occurrence de l'entreprise à laquelle je fais illusion,
00:40:30 c'est que cette mairie qui est communiste,
00:40:32 à l'époque, avait accepté un certain nombre de choses
00:40:35 qu'aucune autre commune n'acceptait.
00:40:36 Donc l'entreprise a dit "bon, c'est un quartier difficile,
00:40:39 il y a des risques, je vais m'y implanter".
00:40:41 Bon, effectivement, ils s'y sont implantés
00:40:43 et c'est difficile pour eux.
00:40:44 C'est difficile parce que lorsque vous engagez justement
00:40:47 des manutentionnaires, des livreurs qui viennent de la cité d'à côté,
00:40:51 si ça se passe mal, vous avez plein de problèmes
00:40:53 que vous n'avez pas ailleurs.
00:40:54 - Donc effectivement, on voit la réalité complexe décrite par Marc Varneau.
00:40:59 Driss Etazawi, président de l'Association des élus de France,
00:41:02 est en liaison avec nous.
00:41:03 Merci monsieur d'avoir accepté notre invitation.
00:41:06 Alors peut-être, dans un premier temps, pour nous éclairer,
00:41:09 pour éclairer les téléspectateurs,
00:41:11 un quartier dit prioritaire, à partir de quel moment
00:41:15 il peut effectivement bénéficier de ce statut particulier ?
00:41:18 - Peut-être rappeler ce que nous dit le législateur
00:41:24 concernant la géographie prioritaire et la politique de la ville.
00:41:27 C'est une politique publique d'exception
00:41:29 qui vise à donner plus à ceux qui en ont moins.
00:41:32 Et contrairement aux politiques de droit commun
00:41:34 qui visent l'égalité, la politique de la ville,
00:41:36 eh bien, elle porte en elle, fondamentalement,
00:41:39 les questions d'équité.
00:41:41 Et il s'agit donc de rééquilibrer les difficultés,
00:41:45 les dysfonctionnements, les déséquilibres économiques,
00:41:47 urbains et sociaux sur l'ensemble de ces territoires.
00:41:50 Et donc, la loi Lamy, en 2014, promulguée,
00:41:53 s'est appuyée sur deux indicateurs précis,
00:41:55 vous l'avez dit tout à l'heure en préambule,
00:41:57 la concentration de population
00:41:59 et la question du revenu par habitant.
00:42:02 Autrement dit, la concentration de population
00:42:04 et la question de la pauvreté.
00:42:05 Et donc, vous passez à la moulinette,
00:42:07 l'ensemble du territoire national,
00:42:09 l'INSEE fait son analyse et, à l'en-ressort,
00:42:12 aujourd'hui, un petit peu plus de 1300 quartiers
00:42:16 qui répondent à ces deux critères,
00:42:17 c'est-à-dire qui sont très pauvres
00:42:19 et qui concentrent un grand nombre de populations
00:42:22 au kilomètre carré.
00:42:24 Voilà les deux critères sur lesquels, très factuel,
00:42:26 l'INSEE nous dit que ces territoires ont besoin de plus
00:42:30 parce qu'ils disposent de beaucoup moins.
00:42:32 Ensuite, je m'inscris en faux sur ce qui vient d'être dit
00:42:36 par l'interlocuteur sur le plateau,
00:42:38 mais vous savez, comme on dit quand on pense tous la même chose,
00:42:41 on finit par ne plus rien penser
00:42:43 et c'est ce qui permet le débat d'idées.
00:42:45 C'est toujours un fantasme de penser qu'on déverse comme ça
00:42:47 des torrents de millions et de milliards sur ces quartiers-là
00:42:51 et qu'au bout du bout, il n'en sort absolument rien.
00:42:53 - 150 milliards en 23 ans, nous disait Marc Cardon,
00:42:56 et c'est vrai que c'est énorme.
00:42:57 Et c'est vrai qu'on n'a pas le sentiment, statistiquement,
00:43:00 quand on regarde les quartiers aidés il y a 23 ans,
00:43:03 sont les mêmes aujourd'hui.
00:43:04 Alors peut-être que déverser autant d'argent,
00:43:07 ce n'est pas la solution ou l'unique solution, en tout cas.
00:43:10 - Vous savez, moi, j'habite une ville qui s'appelle Évreux,
00:43:14 où je suis élu et j'en charge, justement,
00:43:15 la politique de la ville et les questions de tranquillité publique
00:43:17 à l'échelle de l'agglomération.
00:43:19 Nous avons un quartier qui s'appelle le quartier de Nétruville.
00:43:21 En 2014, c'est un quartier qui votait quasiment
00:43:24 sur l'ensemble des bureaux de vote Front National.
00:43:27 Aujourd'hui, et après le travail de rénovation urbaine,
00:43:30 c'est un quartier qui vote actuellement la majorité municipale.
00:43:33 Quand vous tenez vos engagements, quand vous tenez vos promesses,
00:43:35 quand vous portez les opérations conformément aux attendus
00:43:38 de votre population et que les choses changent de façon significative,
00:43:41 eh bien, je pense que nous administrés, nous en sommes reconnaissants.
00:43:45 Mais à Évreux, comme ailleurs, il suffit de parler avec les élus locaux
00:43:49 qui sont ancrés dans la réalité de leur territoire.
00:43:51 Et croyez-moi, ce que vous dites sur un plateau télé
00:43:54 n'est pas la réalité telle que nous la constatons
00:43:56 et telle à laquelle nous sommes confrontés.
00:43:58 - Marc Varnot est chef d'entreprise et il est aussi confronté à cette réalité,
00:44:02 notamment d'un point de vue économique et sur la question de l'implantation des entreprises.
00:44:05 - Je ne veux pas polémiquer, mais juste citer un certain nombre de chiffres.
00:44:08 On n'est pas seul au monde, on n'est pas sur une île en France.
00:44:11 Il y a des pays qui ont résolu les problèmes ou qui sont en train de les résoudre.
00:44:13 Il y en a notamment un qui s'appelle le Danemark.
00:44:15 Le Danemark, il n'a pas du tout la politique de la France.
00:44:17 Il ne déverse pas de l'argent par milliard.
00:44:18 Qu'est-ce qu'il fait le Danemark ?
00:44:19 Quand il y a un quartier qui est très pauvre
00:44:21 et où il y a une grosse concentration d'immigrés,
00:44:22 il le casse, il le reconstruit.
00:44:24 Et il limite le nombre d'immigrés de pauvres et/ou de pauvres à 30%.
00:44:28 Et donc il fait en sorte de faire de la vraie mixité sociale,
00:44:30 en pensant qu'effectivement, en ayant des ghettos qui deviennent de plus en plus ghettos,
00:44:35 on a beau mettre l'argent que l'on veut, ça ne changera rien.
00:44:37 Et je suis désolé, mais le constat, il est là.
00:44:39 150 milliards en 23 ans.
00:44:41 Prenez la liste des quartiers difficiles.
00:44:43 Alors il y a peut-être une exception à Évreux, on en trouvera sans doute deux ou trois.
00:44:46 Mais on a les mêmes, on a exactement les mêmes.
00:44:48 La réalité, c'est que c'est la même réalité que dans la santé ou de l'éducation en France.
00:44:53 C'est-à-dire que la spécialité de la France, c'est de déverser des milliards.
00:44:57 On se donne bonne conscience, mais on ne gère pas.
00:44:59 Qu'est-ce qui a été changé fondamentalement dans la gestion de la ville depuis 23 ans
00:45:03 qui a eu des résultats positifs ?
00:45:04 Je vous pose la question.
00:45:05 - Driss et Tazawi, vous pouvez peut-être répondre effectivement à Marc Varnot.
00:45:08 Quelles sont, vous, les évolutions très concrètes dans la vie quotidienne
00:45:12 que vous avez pu constater dans les quartiers prioritaires de votre commune notamment ?
00:45:18 - Alors moi, je vous rejoins sur la question de la mixité sociale.
00:45:20 C'est resté trop longtemps et bien trop longtemps un tabou.
00:45:22 La question du peuplement et la diversification du peuplement sur le territoire,
00:45:26 mais que ce soit celle de la population, mais comme de l'offre commerciale,
00:45:29 que nous devons aussi diversifier.
00:45:30 Parce que diversifier l'offre commerciale sur un territoire,
00:45:33 c'est diversifier aussi la population.
00:45:35 Là-dessus, je vous rejoins, c'est un enjeu majeur sur le territoire.
00:45:38 Mais gardez bien à l'esprit que les chiffres des bailleurs sociaux aujourd'hui,
00:45:41 c'est 20% de la population qui quitte tous les deux ans les territoires prioritaires.
00:45:46 Et quand ils les quittent, nous en recevons d'autres, encore plus pauvres,
00:45:50 sur lesquels il faut quasiment tout recommencer.
00:45:52 Et donc la question des contingents, que ce soit ceux de l'État,
00:45:55 ceux des bailleurs sociaux, pour lesquels il faut sortir du modèle économique
00:45:58 qui consiste finalement à remplir une case pour percevoir un loyer,
00:46:02 et bien de cela, il nous faut sortir.
00:46:04 Sur la question des acteurs économiques, nous, effreux comme ailleurs,
00:46:08 vous avez des clubs d'entrepreneurs, vous avez des associations d'entrepreneurs
00:46:12 qui sont tournés vers ces territoires-là au titre de leur responsabilité sociétale.
00:46:16 Et moi, les entrepreneurs que vous décrivez, je ne les connais pas.
00:46:18 Par contre, je vais vous parler d'un autre qui, eux,
00:46:21 ne cessent d'investir des moyens humains, matériels et financiers
00:46:25 pour co-construire avec nous le développement de demain sur ces territoires.
00:46:29 J'ai même un groupe d'entrepreneurs qui va travailler sur une frige de 3000 m2
00:46:33 de façon totalement gracieuse, parce qu'ils vivent dans un écosystème
00:46:37 et qu'ils sont interdépendants avec cet écosystème.
00:46:39 Un entrepreneur, vous avez raison, il n'est pas sur une île déserte,
00:46:42 il agit en interaction avec l'ensemble de l'environnement qui est le sien.
00:46:45 Et en particulier les territoires les plus vulnérables,
00:46:48 sur lesquels ils se sentent aussi en responsabilité.
00:46:51 - Driss Etazawi, vous restez avec nous.
00:46:53 On va écouter Elisabeth Borne justement vous parler de la question de la mixité sociale.
00:46:58 Je vous donne la parole Louis Draguenel, juste après les mots de la Première ministre,
00:47:03 qui les mot le 27 octobre dernier, justement à propos de la mixité sociale.
00:47:07 Écoutez-la.
00:47:08 - Nous devons mener une action déterminée pour enrayer les phénomènes de concentration
00:47:12 de la pauvreté et des difficultés dans les quartiers.
00:47:16 Je demande donc au préfet de ne plus installer via les attributions de logement
00:47:21 ou la création de places d'hébergement les personnes les plus précaires
00:47:26 dans les quartiers qui concentrent déjà le plus de difficultés.
00:47:30 Toutes les difficultés ne peuvent pas être rassemblées au même endroit.
00:47:34 La mixité est une chance, elle est nécessaire.
00:47:38 - Louis Draguenel, ne pas concentrer la pauvreté dans les mêmes quartiers,
00:47:41 sur le constat, je pense que nous serons tous d'accord autour de ce plateau.
00:47:46 Néanmoins, on imagine mal des familles déjà installées se réinstaller dans ce type de quartier.
00:47:52 Vous pouvez avoir des logements sociaux dans des centres-villes, par exemple.
00:47:56 Peu de familles, à mon avis, accepteraient de se rendre dans ces quartiers prioritaires.
00:48:05 Dispatcher la pauvreté, est-ce que c'est une stratégie salutaire selon vous ?
00:48:10 - En fait, le problème de fond, c'est que tout le monde se trompe de l'objet dont on parle.
00:48:15 Tout le monde parle de quartier populaire, quartier prioritaire, en réalité, ce n'est pas ça.
00:48:20 Je connais un certain nombre de préfets, à chaque fois que je leur pose la question
00:48:23 du développement économique de ces quartiers, ils me disent que ce ne sont pas des quartiers populaires,
00:48:26 ce sont des enclaves ethniques.
00:48:28 C'est-à-dire que ce sont des concentrés de populations immigrées,
00:48:32 qui pour des raisons antérieures, souvent qui ont été prises au moment où
00:48:37 c'était Valéry Giscard d'Estaing qui était président de la République,
00:48:39 ils ont décidé de "parquer" des populations.
00:48:43 Il y avait le quartier des Marocains, des Sénégalais, des Algériens.
00:48:46 - Ce n'est pas une question de pauvreries, au fond.
00:48:48 - Et en fait, les Français pauvres, la plupart du temps, cherchent à quitter ces quartiers-là.
00:48:56 Et maintenant, ça fait pas mal d'années qu'il n'y a quasiment plus de Français pauvres
00:49:01 qui habitent dans ces quartiers-là.
00:49:02 Et donc, c'est un concentré de populations immigrées.
00:49:04 Donc, on n'est pas là en train de parler de la France populaire, de la France pauvre.
00:49:08 En fait, la réalité et la manière d'appréhender ces populations
00:49:12 doit être totalement différente.
00:49:13 On fait face à des gens, souvent, qui ne savent ni lire ni écrire,
00:49:17 qui maîtrisent très mal le français.
00:49:18 Et donc, évidemment, quand vous voulez mettre en place des politiques incitatives
00:49:24 pour le recrutement, les chefs d'entreprise qui arrivent,
00:49:27 le vivier qu'ils ont, ce n'est absolument pas celui du vivier de la France populaire,
00:49:31 de gens pauvres qui ont été à l'école.
00:49:33 C'est un vivier de gens qui sont issus de l'immigration,
00:49:36 qui ne sont pas insérés, qui connaissent très mal le pays
00:49:39 et qui connaissent évidemment très mal aussi le mode de fonctionnement du pays,
00:49:42 les codes, parce que le monde du travail, ce sont aussi des codes,
00:49:45 une manière d'être.
00:49:47 Et ça, ça s'apprend en famille, ça s'apprend à l'école.
00:49:49 C'est intéressant ce que vous dites, Louis Dragonel.
00:49:51 C'est-à-dire que quand vous avez des communes, notamment dans le Rhône,
00:49:54 qui refusent d'avoir des logements sociaux chez eux,
00:49:57 d'ailleurs la préfète a sévi, ce n'est pas par manque de cœur, au fond.
00:50:02 C'est parce que la réalité, ils la connaissent et ils se disent
00:50:04 on ne va pas pouvoir continuer à avancer comme ça.
00:50:06 C'est une mixité sociale, c'est une mixité ethnique.
00:50:08 Réellement, je pense qu'on se trompe de définition.
00:50:11 Et sous couvert, parce qu'en fait, vous me parlez de mixité sociale.
00:50:14 Évidemment, tout le monde se dit, il faut que nos compatriotes pauvres
00:50:18 puissent être élevés.
00:50:19 Moi, je n'ai aucun problème avec l'idée qu'on donne un peu plus
00:50:23 à ceux qui ont moins reçu.
00:50:24 Enfin, moi, je n'ai pas de tabou par rapport à ça.
00:50:26 En revanche, est-ce qu'on parle de ça ?
00:50:28 En réalité, ce n'est pas la réalité.
00:50:29 C'est intéressant.
00:50:30 Brice Etazawi, qui est encore en liaison avec nous,
00:50:33 il nous reste un peu plus d'une minute, peut-être vous entendre.
00:50:35 Louis Dragnel dit, nous nommons pas les choses aujourd'hui,
00:50:39 c'est-à-dire qu'on parle de pauvreté, mais ce n'est pas le sujet.
00:50:42 Le sujet, c'est finalement la pauvreté.
00:50:44 Mais aussi la concentration de pauvreté, évidemment,
00:50:46 chez les populations immigrées.
00:50:48 Quelle est votre réponse ?
00:50:49 Je pense qu'il faut absolument essayer de sortir
00:50:56 un peu du fantasme et des préjugés.
00:50:58 Moi, je demande à Louis que quand il me regarde, qu'est-ce qu'il voit ?
00:51:01 Est-ce qu'il voit un élu de la République, un Français fier de l'être,
00:51:04 un patriote ? Ou est-ce qu'il voit un Arabe ?
00:51:06 Est-ce qu'il voit un immigré ?
00:51:07 Ce n'était pas le sujet, je veux dire.
00:51:09 Je peux vous répondre ?
00:51:10 Est-ce que je peux vous répondre ?
00:51:11 Mais vous me posez une question.
00:51:13 C'est la perception qu'on peut avoir de nos concitoyens.
00:51:16 Je suis français.
00:51:18 Personne n'a dit le contraire.
00:51:19 Monsieur, je vais vous répondre.
00:51:20 Moi, si vous voulez, je suis journaliste.
00:51:22 Mon travail aussi, c'est d'aller chercher de l'information.
00:51:24 Ça fait dix ans que je suis les questions de police, justice notamment,
00:51:28 où je connais beaucoup de préfets.
00:51:29 Je vais régulièrement dans des départements avec les préfets
00:51:33 faire des visites totalement hors presse, justement,
00:51:36 pour me familiariser, pour comprendre les sujets.
00:51:38 Et ce qui ressort de ces déplacements, et qui ont lieu pas uniquement
00:51:42 dans la petite couronne parisienne, qui ont lieu dans des territoires
00:51:44 beaucoup plus éloignés, c'est qu'il y a une chose qui est saillante
00:51:48 dans le concentré des problèmes dans les territoires,
00:51:50 dans les départements français.
00:51:52 À chaque fois, ça a un lien très fort avec l'immigration.
00:51:55 Donc, monsieur, je n'ai aucun problème avec l'idée…
00:52:00 Vous essayez de sous-entendre, en fait, que parce que vous portez
00:52:03 un prénom à consonance étrangère, je considère que vous êtes un immigré,
00:52:07 et donc que je ne vous considère pas comme un vrai Français à part entière,
00:52:11 ce que, par ailleurs, je trouve extrêmement insultant.
00:52:13 Mais continuons la conversation.
00:52:14 Allez, on arrive au terme de cette seconde partie.
00:52:17 Driss Etazawi, avant de vous libérer, un dernier mot.
00:52:20 Là, il faut être vigilant.
00:52:22 Là où il faut être vigilant, je pense que le séparatisme,
00:52:24 il n'est pas toujours là où on croit.
00:52:26 Parce qu'effectivement, dès lors que vous voulez construire,
00:52:28 vous produire du logement social dans un certain nombre de territoires,
00:52:31 conformément à la loi SRU, on vous dit non, ce n'est pas possible,
00:52:34 on préfère payer des amendes pour pouvoir s'y soustraire.
00:52:37 Je pense que…
00:52:38 Je vais y répondre, c'est totalement faux ce qu'il raconte.
00:52:39 Non, mais vous pouvez me répondre, je termine juste ma démonstration.
00:52:43 Par contre, ce qui est éminemment important, effectivement,
00:52:44 sur la question de la diversification du peuplement,
00:52:47 il faut absolument faire attention, non seulement à ne pas concentrer
00:52:51 les populations les plus faibles, les plus vulnérables,
00:52:52 les plus pauvres en même endroit, mais faire attention aussi
00:52:55 de ne pas y concentrer les communautés,
00:52:56 parce que c'est comme ça qu'on crée du ghetto.
00:52:58 Voilà, c'était effectivement le sujet que vous aviez touché.
00:53:04 Mais donc, en fait, avec d'autres mots et peut-être plus compréhensibles
00:53:06 pour tout le monde, vous disiez, il ne faut pas concentrer des communautés,
00:53:09 donc c'est des communautés qui viennent de payer.
00:53:12 Merci à vous.
00:53:13 Il n'y a qu'une seule communauté nationale en France.
00:53:14 De la même façon, les logements sociaux, c'est 25% obligatoire,
00:53:17 mais il n'y a pas de plafond, et certaines communes qui en ont 50-60%,
00:53:21 par mesure électoraliste, on peut aussi en parler.
00:53:23 Merci à vous, Brice et Tazawi, d'avoir accepté notre invitation.
00:53:26 Président de l'Association des élus de France,
00:53:29 votre regard était intéressant, ça a provoqué le débat aussi.
00:53:32 Nous marquons une très courte pause, nous revenons dans un instant,
00:53:35 et nous allons parler du rapport de la Cour des comptes
00:53:39 qui étrie le gouvernement au sujet de l'immigration illégale.
00:53:42 Restez avec nous sur ces news.
00:53:44 Nous revenons dans un instant.
00:53:45 À quoi sert un rapport après la bataille ?
00:53:53 15 jours après l'adoption du projet de loi Immigration,
00:53:55 la Cour des comptes a publié un constat bien amer
00:53:58 sur la gestion de l'immigration irrégulière.
00:54:01 En trois mots, rien ne va.
00:54:03 Stratégie inefficace, coûteuse, organisation à revoir.
00:54:06 Sauf que ce rapport, il était prévu depuis des semaines.
00:54:10 Pierre Moscovici, le patron de la Cour des comptes,
00:54:12 a décidé d'en reporter la publication,
00:54:15 prévue initialement le 13 décembre, en plein examen,
00:54:18 je vous le rappelle, de la loi Immigration,
00:54:20 officiellement, je le cite,
00:54:21 pour ne pas interférer dans les débats à l'Assemblée.
00:54:23 Un rapport qui va donc rester dans les tiroirs
00:54:26 et pourtant un rapport rempli d'enseignements.
00:54:29 Alors pourquoi Pierre Moscovici, élu par personne,
00:54:32 a caché les conclusions du travail de la Cour des comptes,
00:54:34 payé par nos impôts ?
00:54:36 Les Français auraient pu être éclairés,
00:54:37 les députés également.
00:54:39 Visiblement, encore une fois, il semble que pour certains,
00:54:42 toute vérité n'est pas bonne à dire en temps et en heure,
00:54:46 qu'à cela ne tienne,
00:54:47 les Français, eux, ont compris depuis bien longtemps.
00:54:50 Ce rapport de la Cour des comptes,
00:54:52 on en parle ce soir dans un instant avec nos invités,
00:54:55 avec vous jusqu'à 19h.
00:54:57 Marc Varneau, chef d'entreprise,
00:54:59 Vincent Roy, écrivain, journaliste,
00:55:01 Thomas Bonnet, journaliste politique,
00:55:03 CNews, à vos côtés, Jordane Florentin,
00:55:04 journaliste chez Boulevard Wörlter,
00:55:06 Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1,
00:55:09 est également avec nous.
00:55:11 La parole à vous dans un instant,
00:55:12 mais tout de suite, le rappel des titres, Barbara Durand.
00:55:16 Paris-Moscou, ce n'est pas un trajet,
00:55:19 mais un phénomène météorologique qui arrive en France
00:55:22 et ce, dès ce week-end.
00:55:24 Une vague de froid polaire venue du nord-est de l'Europe.
00:55:26 Les pays scandinaves ont déjà enregistré
00:55:29 des températures inédites.
00:55:30 La Suède a atteint mercredi les -43 degrés.
00:55:34 En France, le thermomètre devrait perdre en moyenne 10 degrés.
00:55:37 Oscar Pistorius remis en liberté conditionnelle.
00:55:40 L'ex-champion paralympique sud-africain
00:55:42 est sorti de prison aujourd'hui,
00:55:44 11 ans après le meurtre de sa compagne.
00:55:46 Oscar Pistorius aura purgé plus de la moitié de sa peine.
00:55:50 Enfin, c'est terminé pour Rafael Nadal en Australie.
00:55:53 Pour son grand retour, l'Espagnol s'arrête en quart de finale
00:55:56 au tournoi de Brisbane.
00:55:57 Le tennisman battu par l'Australien Jordan Thompson
00:56:00 vainqueur 5-7, 7-6, 6-3.
00:56:03 Merci beaucoup, Barbara.
00:56:05 On vous retrouve à 18h30 pour un nouveau point complet
00:56:07 sur l'actualité à la Une.
00:56:09 Donc, ce soir, la France, mauvaise élève
00:56:12 sur sa gestion de l'immigration irrégulière.
00:56:15 C'est en tout cas ce que révèle la Cour des comptes
00:56:17 qui étrie le gouvernement dans un rapport,
00:56:19 un rapport qui a été publié hier,
00:56:21 et ce, deux semaines après l'adoption de la loi immigration.
00:56:24 Alors, concernant l'expulsion des étrangers,
00:56:26 la Cour parle d'une, je vous le disais, stratégie inefficace,
00:56:29 d'une organisation à revoir.
00:56:31 Alors, pour bien comprendre la réalité des choses,
00:56:34 nous sommes allés sur le terrain,
00:56:36 à Menton, plus précisément dans le sud, à la frontière.
00:56:38 Voyez ce reportage signé Franck Trivio et Aminata Dem.
00:56:42 Dans ce poste de Menton, près de Nice,
00:56:45 des migrants sont remis à la police des frontières italiennes.
00:56:48 Leur point de départ, une procédure quasiment quotidienne,
00:56:52 et pourtant inefficace.
00:56:54 - Quand on ramène ces individus en Italie,
00:56:57 que se passe-t-il ?
00:56:58 Ils reviennent par la montagne, après être passés par Menton.
00:57:01 Donc, en gros, ils reviennent, si je puis dire, par la fenêtre.
00:57:04 Les interpellations étant nombreuses,
00:57:06 la police n'a pas les moyens suffisants pour contrôler
00:57:09 et identifier les étrangers.
00:57:10 - On ne peut pas contrôler ces individus,
00:57:13 partant du principe qu'ils n'ont pas commis réellement d'infraction.
00:57:16 Donc, ça, c'est la première chose.
00:57:17 En réalité, peut-être faudrait-il qu'on puisse travailler de concert
00:57:21 avec nos collègues douaniers, avec nos collègues gendarmes,
00:57:23 qui, eux, ont un arsenal juridique, finalement,
00:57:26 qui est un peu plus pléthore que le nôtre.
00:57:28 Faute de place dans les centres d'accueil,
00:57:31 ces jeunes mineurs isolés se retrouvent à attendre
00:57:33 devant la caserne de Menton, venue du Mali il y a quatre mois.
00:57:37 Sidi, 16 ans, attend toujours d'être placé.
00:57:39 - On doit bien ici.
00:57:41 On ne mange pas, on ne se lave pas, il n'y a rien.
00:57:43 Peu de moyens et de nombreux migrants qui affluent chaque jour.
00:57:46 Les habitants de Menton font également le constat.
00:57:49 - Pour avoir habité proche de la gare routière,
00:57:51 je les voyais tous les matins venir et récupérer des jeunes
00:57:55 qui essayaient de dépasser la limite des 30 km.
00:57:59 La Cour des comptes a évalué le coût annuel de la politique
00:58:02 de lutte contre l'immigration irrégulière en France à 1,8 milliard d'euros.
00:58:08 - Alors, Louis Draynel, nous le constatons,
00:58:10 le travail de la police aux frontières ne sert pas à grand-chose.
00:58:13 Alors déjà, pour la police, ça doit être désespérant.
00:58:15 - Non, mais il est utile, le travail de la police aux frontières.
00:58:18 Et il ne faut surtout pas qu'à travers ce que met en lumière ce rapport,
00:58:21 il y ait le discrédit qui soit jeté sur ces policiers-là.
00:58:24 Eux, globalement, ils font leur boulot avec les moyens que l'État leur donne.
00:58:27 - Exactement.
00:58:28 - Le vrai sujet, c'est que l'État ne les aide pas ou en tout cas ne participe pas.
00:58:32 - Parce que ce qui est étonnant, on l'a vu dans ce reportage,
00:58:35 c'est que ces jeunes mineurs isolés, ils attendent devant la caserne des policiers.
00:58:41 Donc, ça veut dire que la police, ce n'est pas une crainte,
00:58:44 mais c'est plutôt une solution pour ces gens qui arrivent,
00:58:46 pour ces mineurs isolés.
00:58:47 C'est ça aussi qu'on voit dans ce reportage.
00:58:49 - Parfois, oui, c'est le cas.
00:58:49 Et puis d'autant plus que s'agissant des mineurs isolés,
00:58:51 c'est encore différent pour les majeurs.
00:58:53 Les mineurs isolés sont inexpulsables.
00:58:55 Donc, de toute façon, une fois que les mineurs isolés sont sur le territoire national,
00:59:01 c'est quasiment impossible, mais impossible de chez impossible, de les expulser.
00:59:04 Donc, il y a quasiment, hélas, là, pour le coup, il y a une vraie fatalité,
00:59:08 mais il n'y a quasiment plus de sujet.
00:59:09 Je voulais simplement rebondir sur le rapport sur Pierre Moscovici.
00:59:14 Je ne suis pas là du tout, je ne suis pas un ambassadeur de Pierre Moscovici.
00:59:16 - Vous m'avez trouvé dur, c'est ça ?
00:59:17 - Non, mais ce que je trouve, c'est que si le rapport avait été publié pendant les débats
00:59:21 et que le rapport avait dit autre chose,
00:59:23 tout le monde aurait dit, bon, ça sert à l'intérêt du gouvernement.
00:59:26 On aurait pu tourner le truc dans tous les sens.
00:59:28 Moi, je trouve qu'il a au moins une vertu, ce rapport, c'est d'exister.
00:59:31 Non, mais il n'a pas été...
00:59:32 - Oui, mais il ne tourne pas autour du pot.
00:59:35 Mais on a eu le sentiment pendant ce projet de loi immigration
00:59:37 que nous tournions un petit peu, les politiques tournaient autour du pot
00:59:40 par rapport à la réalité que nous voyons, nous constatons sur le terrain.
00:59:43 - Moi, j'ai beaucoup suivi les débats au moment du projet de loi immigration
00:59:46 et globalement, moi, ce rapport de la Cour des comptes ne m'a pas du tout surpris
00:59:51 parce que ce sont des choses que j'avais pu entendre, que j'ai pu lire.
00:59:54 Il y avait des auditions parlementaires qui racontaient tout ça.
00:59:57 La Cour des comptes, c'est là où elle apporte une vraie expertise,
01:00:01 c'est qu'elle apporte son caractère d'indépendance,
01:00:04 c'est-à-dire qu'elle est totalement indépendante du Parlement.
01:00:06 Moi, c'est aussi la raison pour laquelle...
01:00:08 Ça ne me choque pas que le président de la Cour des comptes soit nommé et ne soit pas élu.
01:00:12 Il faut rebondir sur ce que disait Marc Vernon.
01:00:14 Mais bref, si on veut parler du fond du sujet, évidemment,
01:00:16 oui, il y a énormément de dysfonctionnements,
01:00:19 manque de fluidité entre les fichiers de police et les fichiers qui existent
01:00:25 au sein des autres administrations de l'État,
01:00:27 manque de coopération aussi internationale.
01:00:29 Il faut le rappeler, ce que pointe le rapport, c'est que la France aussi est très seule.
01:00:32 Contrairement à ce qu'on entend depuis une dizaine d'années,
01:00:34 vous savez, les ministres de l'Intérieur successifs,
01:00:36 et ce n'est pas du tout pour accabler Gérald Darmanin
01:00:38 parce que la situation préexistait à son arrivée.
01:00:42 Quand les ministres de l'Intérieur essayent d'expliquer
01:00:44 qu'ils vont essayer de tordre le bras aux Anglais,
01:00:47 que les Anglais vont financer la protection et la surveillance de la frontière
01:00:51 le long de la Manche...
01:00:53 C'est vrai, c'est les Anglais qui payent.
01:00:55 Alors voilà, ils ont payé quand même à peu près 200 millions d'euros tous les deux ans
01:01:01 pour nous aider, entre guillemets, pour essayer de mieux contrôler les flux migratoires.
01:01:06 Il faut aussi comprendre que nous, s'agissant de l'Angleterre,
01:01:09 on est un peu les Italiens des Anglais.
01:01:11 Et que chacun dans cette histoire a des intérêts divergents.
01:01:15 Évidemment, oui, il y a un problème franco-français,
01:01:17 mais il y a le problème du contrôle des frontières extérieures de l'Union Européenne.
01:01:21 Les Espagnols n'ont pas le même intérêt que le Nouveau.
01:01:23 Peut-être pour recontextualiser avant de vous entendre,
01:01:26 Marc, on va écouter Thomas Bonnet.
01:01:28 Qu'est-ce qu'on peut retenir, finalement, de ce rapport sur la Cour des comptes ?
01:01:32 Qu'est-ce qu'il nous apprend très concrètement ?
01:01:34 Qu'est-ce qu'il pointe du doigt, ce rapport, pour les téléspectateurs qui nous rejoignent ?
01:01:37 Il y a deux éléments.
01:01:39 C'est d'abord, vu que c'est la Cour des comptes,
01:01:41 déjà, combien ça coûte, la lutte contre l'immigration irrégulière ?
01:01:44 C'est 1,8 milliard par an.
01:01:45 16 000 fonctionnaires et militaires à temps plein chaque année,
01:01:49 avec des résultats en demi-teinte.
01:01:51 Et c'est un euphémisme.
01:01:52 En fait, ce dont on se rend compte,
01:01:54 c'est que du début à la fin d'un parcours de migration,
01:01:56 il y a des dysfonctionnements.
01:01:57 On a parlé à l'instant du contrôle à la frontière.
01:01:59 On pourrait parler des OQTF qui ne sont pas appliqués.
01:02:03 Le nombre d'OQTF en cinq ans a augmenté de 60%.
01:02:06 Les effectifs réfectoraux, eux, n'ont augmenté que 9%.
01:02:09 Donc, en fait, les préfectures sont saturées.
01:02:11 On parlait tout à l'heure des centres de rétention administrative.
01:02:13 Aujourd'hui, dans les centres de rétention administrative,
01:02:15 vous n'avez que des étrangers qui sont en situation de trouble à l'ordre public.
01:02:20 On n'a plus les moyens aujourd'hui d'accueillir un étranger
01:02:22 qu'on voudrait simplement expulser.
01:02:24 On se concentre sur les expulsés délinquants.
01:02:26 Vous remarquerez d'ailleurs que les chiffres avancés par Gérald Darmanin,
01:02:28 on parle désormais d'étrangers délinquants, pas d'étrangers tout court.
01:02:32 Et le dysfonctionnement va jusqu'à la toute fin,
01:02:34 lorsqu'on a réussi à obtenir tous les documents,
01:02:36 le laissé-passer consulaire, qu'on a vraiment été au bout du travail.
01:02:40 Il y a encore des difficultés qui peuvent se poser, des obstacles,
01:02:42 parce qu'on parlait tout à l'heure des compagnies aériennes
01:02:44 qui peuvent s'opposer au fait d'expulser un étranger
01:02:48 parce qu'il pourrait commettre des troubles dans l'appareil.
01:02:50 Et ça, en fait, les étrangers l'ont compris.
01:02:52 Et donc, maintenant, ils les provoquent.
01:02:53 C'est Patrick Stefanini qui propose.
01:02:56 On va parler Arnaud et on écoutera Patrick Stefanini.
01:02:58 Juste un mot sur ce qui a été dit tout à l'heure,
01:03:00 sur ce qui est très intéressant,
01:03:01 sur ce que font les Anglais vis-à-vis de la France
01:03:04 pour bloquer le flux migratoire de l'autre côté de la Manche.
01:03:08 Ils payent, ils payent la France, la France se fait payer
01:03:11 pour privatiser 800 gendarmes pour garder les plages.
01:03:15 Effectivement, c'est parti,
01:03:17 la désaccord de Touquet c'était en 2018, c'est 50 millions,
01:03:19 je crois que c'est 100 millions par an aujourd'hui.
01:03:21 Et c'est pour ça qu'on peut aussi se poser la question,
01:03:23 à partir du moment où les Anglais payent les Français pour protéger la plage,
01:03:26 pourquoi les Français ne paient pas les Italiens
01:03:27 pour protéger la frontière à Menton ?
01:03:28 Alors que tout le monde sait très bien qu'une fois que,
01:03:30 une fois que l'immigrant a traversé la frontière,
01:03:33 et comme lorsqu'il se fait arrêter une première fois,
01:03:36 il recommence une deuxième, une troisième, une quatrième,
01:03:37 de toute façon, il passera tôt ou tard,
01:03:40 ça paraît effectivement logique.
01:03:42 La France doit être l'argent.
01:03:42 Parce que personne, aucun pays européen ne respecte les accords qu'ils ont signés.
01:03:46 Il y a un accord qui existait avant.
01:03:47 Il peut terminer, Louis.
01:03:48 La France donne des leçons, mais en même temps,
01:03:52 elle se fait payer par les Anglais
01:03:53 pour empêcher les immigrants illégaux d'aller en Angleterre.
01:03:56 Pourquoi les Français ne font pas la même chose avec l'Italie ?
01:03:58 La première question.
01:03:59 Deuxième question tout à l'heure, qui était, c'est hallucinant.
01:04:02 Les migrants, les mineurs isolés sont devant la caserne de police.
01:04:08 Mais attendez, quel autre pays au monde,
01:04:09 des immigrants illégaux se mettent devant la police ?
01:04:11 En France ? Pourquoi ?
01:04:13 Parce qu'il y a une obligation légale en France
01:04:15 pour les départements de les loger.
01:04:17 Et donc, ils vont frapper à la police.
01:04:18 Allô ? Je suis là, je suis mineur, je suis isolé, logez-moi.
01:04:22 C'est hallucinant.
01:04:23 - Et vous disiez d'ailleurs que là, on n'y pouvait rien.
01:04:26 - Et en plus, ça coûte 50 000 euros par an en termes de gestion.
01:04:29 - Alors, pour des mesures...
01:04:29 - Je ne sais pas combien de Français gagnent plus de 50 000 euros par an.
01:04:32 Non mais c'est simplement...
01:04:33 Les moyens, quand même, qui sont mis en place par l'État,
01:04:36 les moyens financiers sont considérables,
01:04:39 à côté de gens qui, quand même...
01:04:40 Je sais que la comparaison, parfois, fait bondir,
01:04:42 mais il y a quand même des gens qui travaillent tous les mois,
01:04:44 qui galèrent, qui ne gagnent pas 50 000 euros par an.
01:04:46 Il y a beaucoup de gens...
01:04:47 Enfin, 50 000 euros par an, c'est une somme considérable.
01:04:50 - Justement, où est-ce que cet argent pourrait aller ?
01:04:53 Vous voyez, la proposition de Patrick Stefanini,
01:04:55 l'ancien secrétaire général au ministère de l'Immigration,
01:04:58 il répondait justement ce matin à Romain Desarbres.
01:05:00 Écoutez-le.
01:05:01 - Doter la police, et notamment la police aux frontières,
01:05:06 d'un nombre plus important d'avions.
01:05:09 D'avions qui lui soient propres, avec ses propres commandants de bord.
01:05:14 Au ministère de l'Intérieur, il y a des commandants de bord
01:05:17 qui pilotent les avions des pompiers, les Canadaires.
01:05:20 Il pourrait tout à fait y avoir des pilotes qui commanderaient des avions
01:05:23 qui acheminent vers leur pays d'origine, les clandestins.
01:05:27 Et puis en effet, il faut davantage se servir de frontex.
01:05:30 La France ne le fait pas assez.
01:05:32 - Vincent Roux, est-ce qu'effectivement l'État doit reprendre en main
01:05:35 cette question de l'immigration, en y mettant des moyens ?
01:05:38 Avec des avions, on l'entendait par exemple pour les reconduites à la frontière.
01:05:41 On peut aussi penser à ces bateaux en Méditerranée,
01:05:44 des bateaux français notamment, avec pour vocation le sauvetage.
01:05:47 Mais pas seulement.
01:05:48 Aussi la lutte pour faire la chasse aux passeurs notamment,
01:05:53 avec du matériel et des moyens déployés par l'État.
01:05:58 Ce serait déjà concrètement quelque chose à mettre en place.
01:06:01 - La réalité, et le rapport de la Cour des comptes l'explique très bien,
01:06:04 la réalité aujourd'hui, c'est que vous rentrez dans notre pays,
01:06:10 je ne vais pas dire très facilement, c'est mieux que ça.
01:06:12 Vous rentrez comme vous voulez.
01:06:14 Une fois que vous y êtes, vous restez à peu près comme vous voulez,
01:06:17 puisqu'on a un mal fou à vous expulser.
01:06:20 Alors on n'a pas les avions qui vont,
01:06:24 on a un certain nombre de compagnies aériennes
01:06:26 qui peuvent se refuser à votre expulsion,
01:06:28 et quand bien même elles accepteraient,
01:06:30 par exemple Air France refuse systématiquement,
01:06:33 mais il y a des compagnies qui acceptent,
01:06:34 le commandant de bord peut s'opposer parce que le migrant gesticule.
01:06:41 - Heureusement d'ailleurs.
01:06:42 - Non mais bien sûr.
01:06:43 Et donc vous êtes dans une facilité absolument incroyable
01:06:48 à rentrer dans notre pays, y compris si vous êtes majeur,
01:06:50 je ne parle même pas des mineurs,
01:06:52 puisque là, des mineurs isolés qui ne sont pas tous mineurs,
01:06:56 comme on sait, enfin bon, voilà.
01:06:57 Mais voilà, donc là, au-delà des moyens,
01:07:03 il faut vraiment revoir absolument tout le logiciel,
01:07:07 comme dirait Pascal Praud,
01:07:08 puisque là, on est en pleine panade, c'est un bordel total.
01:07:12 Vous rentrez chez nous, ce n'est plus l'auberge espagnole,
01:07:14 c'est l'auberge française.
01:07:15 Vous rentrez chez nous comme vous voulez,
01:07:17 et deux sur trois, une fois que vous êtes là,
01:07:20 on est dans une incapacité à vous dire
01:07:22 "mais monsieur, vous n'avez rien à faire ici, etc."
01:07:25 "On va vous raccompagner."
01:07:26 On ne peut pas.
01:07:27 Donc, on est dans un...
01:07:29 Alors, avec d'abord tout ce que ça coûte,
01:07:33 Marc disait et tout le monde dit 1,8 milliard d'euros par an.
01:07:36 Attendez, avec tout ce que ça coûte en termes d'argent,
01:07:39 mais tout ce que ça coûte en termes d'insécurité.
01:07:42 On parlait tout à l'heure des quartiers prioritaires.
01:07:44 Tout ce que ça coûte dans les quartiers prioritaires,
01:07:48 tout ce que ça coûte d'islamisme,
01:07:50 tout ce que ça coûte dans le trafic de drogue,
01:07:53 tout ce que ça coûte dans les violences, etc.
01:07:55 J'ai l'impression que les Français disent des choses
01:07:58 que l'exécutif s'en moque alors totalement.
01:08:00 Alors, il gouverne absolument sans le désir du peuple,
01:08:03 parce que le peuple vous dit
01:08:05 "on ne veut plus d'immigration illégale sur notre territoire."
01:08:07 Donc, tout ça coûte...
01:08:09 - Cette interrogation, est-ce que la France, effectivement,
01:08:12 en tout cas, nos dirigeants sont tétanisés
01:08:15 face à ces flux migratoires,
01:08:16 ou au contraire, c'est une fatalité ?
01:08:18 C'est-à-dire qu'il y aura des mouvements,
01:08:20 il y aura des mouvements,
01:08:21 et il faut l'accepter et on commence.
01:08:23 - Non, ils sont tétanisés.
01:08:24 - Le fond du sujet, c'est que...
01:08:28 Alors, je vais essayer d'élargir l'autre...
01:08:29 C'est exactement...
01:08:30 On a le même problème qu'avec la santé, l'éducation.
01:08:33 Le problème, il est où ?
01:08:34 Il est qu'on a un système qui existe,
01:08:36 on refuse de remettre en cause ce système,
01:08:39 et on vient y mettre des rustines.
01:08:40 Et je pense que le problème des EQTF et des immigrants illégaux en France,
01:08:43 c'est exactement ça.
01:08:44 C'est-à-dire que plutôt que de se dire,
01:08:45 de se poser la question une fois pour toutes,
01:08:47 comment on fait, finalement, pour protéger nos frontières ?
01:08:49 Comment on fait pour pouvoir expulser les gens qui rentrent illégalement ?
01:08:52 Comment on fait ?
01:08:53 On n'a rien, on n'a pas de loi,
01:08:55 on n'a pas de police, on n'a rien.
01:08:56 Comment on fait ?
01:08:57 Eh bien là, on trouverait une solution
01:08:58 qui, évidemment, remettrait en cause un certain nombre d'accords européens,
01:09:02 évidemment, remettrait en cause, peut-être, un certain nombre de nos lois,
01:09:06 mais qui permettrait, entre guillemets,
01:09:08 de bloquer facilement la frontière,
01:09:09 et de faire en sorte que ceux qui rentrent puissent facilement être expulsés.
01:09:12 Tant qu'on n'aura pas répondu à ces deux questions,
01:09:14 on n'y arrivera pas.
01:09:15 Et toutes ces opérations sont des opérations de Rustin.
01:09:18 Parce que cette loi immigration,
01:09:19 finalement, est-ce qu'elle résout les problèmes ?
01:09:21 - Non, aucun. - En rien !
01:09:22 Aucun !
01:09:23 - Mais... - Voyez le cas des faux réfugiés.
01:09:24 - Aucun de cela. - 150 000 réfugiés.
01:09:26 Qu'est-ce que dit la loi immigration ?
01:09:27 Rien.
01:09:28 - Mais c'est... - Il y a 96 % de corrects.
01:09:29 - Mais alors, comment le comprendre, Louis Dragnel ?
01:09:30 Est-ce que je repose ma question ?
01:09:32 Nos dirigeants sont complètement tétanisés face à cette question de l'immigration,
01:09:36 notamment clandestine.
01:09:37 - Il y a plusieurs éléments.
01:09:38 Oui, ils sont tétanisés.
01:09:39 Ils sont totalement conscients et lucides sur l'état de la situation.
01:09:42 Le deuxième élément, c'est qu'en réalité,
01:09:44 ils savent que les moyens qu'il faudrait mettre en place,
01:09:47 les moyens politiques, seraient tellement compliqués,
01:09:50 en termes de gestion aussi, dans les quartiers,
01:09:52 ce qu'on appelle les quartiers sensibles,
01:09:54 qu'ils ne veulent pas assumer les conséquences politiques de ces décisions-là.
01:09:58 Et puis le dernier volet, c'est le volet des relations internationales.
01:10:01 Et on sait que, par exemple, Emmanuel Macron ne veut pas se fâcher avec...
01:10:07 ne veut pas se fâcher avec des partenaires,
01:10:08 que ce soit les pays du sud de la Méditerranée,
01:10:11 ou même, je ne sais pas, il y a par exemple...
01:10:12 - C'est déjà fait, non ?
01:10:13 - ... les pays les plus représentés dans l'immigration, c'est le Bangladesh.
01:10:16 Alors le drame, c'est qu'il ne veut pas se fâcher,
01:10:17 mais il est quand même fâché, sans l'avoir voulu.
01:10:19 Mais bon, ça, c'est presque un autre sujet.
01:10:22 Et donc, pour toutes ces raisons-là, eh bien, on n'y parvient pas.
01:10:25 Je voulais simplement rebondir sur la question des avions,
01:10:27 parce qu'à chaque fois, tout le monde dit "on n'a pas d'avion".
01:10:29 Effectivement, jusqu'à il y a trois ans,
01:10:31 la police aux frontières disposait que d'un seul avion pour faire les expulsions.
01:10:35 Mais je pense qu'il faut prendre le problème dans l'autre sens.
01:10:37 Avant d'avoir des avions, il faut être en capacité de les remplir.
01:10:40 Et aujourd'hui, on se rend bien compte qu'on ne peut pas les remplir.
01:10:42 Pourquoi ? Pour toutes les raisons qu'on a expliquées.
01:10:44 - Et d'atterrir, sur le... d'atterrir dans les pays d'accueil.
01:10:47 - Et d'atterrir, mais après, ça, c'est une question de fermeté à l'égard de ces pays-là.
01:10:52 Et puis, simplement, voilà, pour les compagnies aériennes privées,
01:10:55 il y a un enseignement qui ressort aussi quand même dans ce rapport de la Cour des comptes,
01:10:59 c'est que les éloignements aidés, ce qu'on appelle aidés,
01:11:02 c'est-à-dire que la France donne une somme d'argent
01:11:04 pour demander aux gens de quitter le territoire français.
01:11:06 Donc, les éloignements aidés coûtent beaucoup moins cher que les éloignements forcés.
01:11:11 On voit bien que nous, en fait, on fait très peu d'éloignements aidés
01:11:14 par rapport à d'autres pays.
01:11:15 - On n'actionne pas le dispositif.
01:11:16 - On a 4 979 retours aidés l'an dernier,
01:11:19 contre par exemple 26 545 en Allemagne.
01:11:23 Et moi, je pense qu'une des solutions aussi pourrait passer
01:11:26 par des changements de logiciels un peu pragmatiques,
01:11:28 en se disant "ça coûte moins cher et c'est peut-être plus simple
01:11:31 de donner de l'argent aux gens pour qu'ils partent eux-mêmes",
01:11:33 plutôt que de mobiliser 5 fonctionnaires de police
01:11:36 pour forcer quelqu'un à rentrer dans un avion
01:11:37 avec toutes les complications qui ont déjà été évoquées par le passé.
01:11:40 - Toujours est-il, et je vous donne la parole dans un instant, mon cher Jordan,
01:11:44 que la France excelle, en tout cas dans les procédures administratives,
01:11:47 avec des recours à n'en plus finir.
01:11:49 C'était d'ailleurs l'un des objets de cette loi immigration.
01:11:51 - Le contentieux.
01:11:52 - Un cadre juridique, voilà, un cadre juridique très complexe,
01:11:56 mais loin des réalités.
01:11:58 Là encore, on va le voir avec cet exemple,
01:12:00 et vous allez le voir, on a vraiment le sentiment parfois
01:12:03 de marcher sur la tête avec cette histoire de Belges
01:12:05 qui se sont vus refuser leur naturalisation
01:12:08 en raison de leur niveau de français.
01:12:10 Pourtant, nous allons les entendre dans un instant,
01:12:13 leur français est impeccable puisque c'est leur langue maternelle.
01:12:16 Alors la préfecture de la Drôme, pour être tout à fait juste
01:12:19 à apporter des précisions, d'y respecter la réglementation,
01:12:23 on ne remet pas du tout ça en cause,
01:12:25 ce réjet est dû à la production d'un document non conforme.
01:12:28 Voilà ce que précise le préfet de la Drôme.
01:12:31 Tout d'abord, il est totalement inexact de mentionner
01:12:33 que la demande de naturalisation des épaules noires
01:12:35 a été rejetée pour défaut de connaissance de la langue française.
01:12:37 Ce réjet est dû à la production de documents non conformes
01:12:39 à la liste mentionnée par l'actir 37.
01:12:42 Bref, toujours est-il que, simplement en les entendant,
01:12:45 peut-être que ce document, il n'en avait pas besoin.
01:12:50 On va écouter Martine qui a réagi justement
01:12:52 à ce communiqué de la préfecture.
01:12:55 Elle réagissait sur notre antenne ce matin.
01:12:57 On est parti dans les couloirs du temps d'administration française.
01:13:02 On a rempli tous les documents nécessaires en mai 2022
01:13:08 pour faire cette demande.
01:13:10 Ensuite, on a eu un retour en octobre 2023
01:13:13 et notre demande a été refusée au prétexte que
01:13:17 les documents fournis n'établissent pas
01:13:20 que nous possédons le niveau B1 requis.
01:13:23 Alors que tous les documents fournis sont des diplômes
01:13:26 de lycée et université francophone,
01:13:29 donc nous on a déjà le niveau C2
01:13:32 qui est je pense au-dessus du niveau B1.
01:13:34 En plus, mon mari a réussi un examen de français oral international
01:13:40 qu'il a dû passer en Rome il y a une quinzaine d'années
01:13:43 et malgré tous ces documents, on nous refuse la nationalité
01:13:48 parce qu'on ne peut pas prouver qu'on parle français.
01:13:51 - Jordan Florentin, on l'entend, la bureaucratie à la française
01:13:54 dans toute sa splendeur.
01:13:56 Et alors là, on voit finalement cette aberration.
01:13:59 Un couple de Belges qui parlent particulièrement français,
01:14:01 on leur demande des documents, ça prend du temps.
01:14:03 Et dans le même temps, nous en parlions il y a un instant,
01:14:06 il y a finalement des démarches assez simples.
01:14:09 Par exemple, à ces migrants illégaux,
01:14:11 on leur propose de l'argent pour repartir.
01:14:14 Ça semble tout à fait simple et pourtant ce n'est pas fait.
01:14:17 Donc voilà, on voit que tout ça n'est pas très clair.
01:14:19 - Olivier, c'est exactement ce que j'allais vous dire.
01:14:21 Je pense aux Français qui découvrent qu'on donne...
01:14:23 En fait, il faut quand même paraphraser cette histoire.
01:14:26 C'est-à-dire qu'on fait venir des étrangers chez nous
01:14:28 qui rentrent de manière illégale.
01:14:30 Ils arrivent chez nous, alors parfois, vous le disiez tout à l'heure,
01:14:32 ça crée de l'insécurité.
01:14:33 On a des jeunes femmes qui se font agresser parfois sexuellement.
01:14:36 Ils viennent, ils changent la tapisserie, le décor,
01:14:38 tout ça, c'est ce qu'on appelle le grand emplacement.
01:14:40 Et qu'est-ce qu'on leur dit ?
01:14:41 Vous avez fait du mal, vous allez repartir,
01:14:42 je vais être gentil avec vous, je vais vous donner 2500 euros
01:14:44 pour que vous repartiez de vous-même.
01:14:45 Et en plus, finalement, vous pouvez contester au moment d'embarquer.
01:14:47 Donc déjà, je ne sais pas si on se rend compte
01:14:49 à quel point le Français, vraiment, il voit ça,
01:14:51 je pense qu'il nous prend vraiment...
01:14:52 Enfin, il prend le gouvernement pour des fous.
01:14:54 Ensuite, il y a la question de...
01:14:55 Tout à l'heure, on évoquait les moyens.
01:14:57 En fait, comment on peut changer tout ça ?
01:14:58 D'abord, moi, ce rapport, je le trouve extrêmement effrayant
01:15:00 parce qu'en fait, on se rend compte que matériellement,
01:15:02 ça va être quand même extrêmement compliqué
01:15:03 s'il n'y a pas une révolution totale.
01:15:04 Et cette révolution, elle va devoir être d'un côté citoyenne,
01:15:07 mais aussi politique.
01:15:08 D'abord, il va falloir acter définitivement
01:15:10 que nous ne sommes plus et nous ne pouvons plus être
01:15:12 le pays de l'asile éternel, le pays des droits de l'homme,
01:15:15 donc déjà, il va falloir une révolution de logiciel
01:15:17 et une révolution politique,
01:15:18 c'est-à-dire que tant qu'il n'y aura pas à la tête de l'État
01:15:21 et une volonté populaire qui va permettre aussi
01:15:23 d'entériner ces décisions,
01:15:24 parce qu'Emmanuel Macron, j'arrête d'un moment,
01:15:26 bon, ils ont été élus, Emmanuel Macron a été élu,
01:15:29 donc voilà, il n'a pas été élu sur un programme
01:15:31 de baisse drastique de l'immigration,
01:15:32 donc lui, j'ai envie de dire, dans trois ans,
01:15:33 il n'est plus à la tête de l'État, il s'en fiche un peu.
01:15:35 Donc il va falloir qu'il y ait cette révolution
01:15:37 dans les mentalités et juste sur les moyens matériels,
01:15:39 parce que ça, c'est pareil,
01:15:40 il faut que les Français qui nous écoutent s'en rendent compte.
01:15:42 Je suis allé à Menton, précisément,
01:15:44 et je vais vous dire, en fait,
01:15:45 qu'est-ce qui se passe dans une ville comme Menton,
01:15:46 qui est à la limite de Nice,
01:15:48 à la limite frontalière avec 20 000 en Italie.
01:15:51 C'est tous les migrants qui passent,
01:15:53 qui essayent de passer,
01:15:54 d'abord, ils connaissent parfaitement nos systèmes,
01:15:56 parce qu'en plus, ils sont aidés par des associations sur place
01:15:58 qui, je le rappelle,
01:15:59 pendant qu'on vote une loi immigration,
01:16:01 on octroie en même temps un milliard d'euros
01:16:04 de subventions aux associations pro-migrants.
01:16:07 Donc ils connaissent, ils sont aidés,
01:16:09 ils passent, s'ils sont refoulés par la police,
01:16:12 c'est pas grave, ils repasseront la nuit,
01:16:13 parce qu'il y a quatre axes pour rentrer à Nice,
01:16:15 c'est la voie ferroviaire, la voie routière,
01:16:17 la voie autoroutière et la montagne.
01:16:19 Donc vous imaginez bien que s'ils sont refoulés
01:16:21 dans la journée par la route, c'est pas très grave,
01:16:23 ils repasseront la nuit par le train,
01:16:24 parce que vous imaginez bien qu'ils savent parfaitement
01:16:26 qu'en fait, dans le train, vous montez,
01:16:27 comme ça peut arriver à tout usager de la SNCF,
01:16:29 vous donnez une fausse identité, on vous laisse passer,
01:16:32 parce qu'en fait, les agents tournent,
01:16:35 il y a une rotation, donc ils ne te laissent pas forcément.
01:16:37 Et puis on s'est rendu compte que sur les 10 000 migrants
01:16:39 de l'Ampe-d'Ouzad qui sont arrivés à Nice,
01:16:41 on en a retrouvé, je crois, 600,
01:16:43 enfin un nombre effarant, devant une église
01:16:45 qui campait devant une église à Nice.
01:16:46 Donc ça veut dire qu'ils sont rentrés.
01:16:47 Et puis après, vous le disiez tout à l'heure,
01:16:49 ça va monter jusque en Angleterre.
01:16:51 Donc on a nié les moyens humains,
01:16:53 en tout cas pour le moment,
01:16:54 et surtout on n'est pas aidés,
01:16:55 il n'y a pas eu de révolution politique.
01:16:57 - Et dans le même temps, il nous reste un peu plus de 2 minutes
01:16:59 avant la fin de cette troisième partie.
01:17:01 Vincent Roy, peut-être un mot sur ce couple belge
01:17:03 qui, on l'entendait, maîtrisait parfaitement le français.
01:17:06 C'est quand même une aberration de l'administration à la française.
01:17:09 Voilà, c'est quand même étonnant.
01:17:12 - On ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer.
01:17:15 Enfin, j'espère que la situation va se régler,
01:17:18 parce que c'est absolument absurde.
01:17:19 C'est exactement ce que je disais tout à l'heure.
01:17:22 C'est-à-dire qu'on est à la fois,
01:17:24 maintenant on est devenu l'auberge française,
01:17:27 on peut y faire n'importe quoi,
01:17:28 et puis il y a un cas comme ça,
01:17:30 où on voit des gens qui parlent par ailleurs parfaitement notre langue,
01:17:33 et à qui on va refuser la nationalité,
01:17:36 au prétexte que peut-être ils ne la parleraient pas.
01:17:38 Pourquoi ? Parce qu'on ne les a pas entendus.
01:17:39 Tout ça, c'est confondant de niaiserie.
01:17:43 Et surtout, ce que je voulais dire à propos de cette expression,
01:17:48 de l'auberge française,
01:17:50 c'est que les Français se rendent bien compte
01:17:52 qu'on a perdu absolument toute souveraineté sur ces questions.
01:17:54 Absolument toute souveraineté.
01:17:56 On vit aujourd'hui dans un pays
01:18:01 qui n'est plus capable de contrôler sa population.
01:18:04 C'est-à-dire dans un pays qui n'est plus capable de dire
01:18:07 "je veux bien accueillir telle personne,
01:18:11 mais je ne veux pas accueillir celle-ci", etc.
01:18:13 On ne maîtrise absolument plus notre population.
01:18:15 Est-ce que vous vous rendez bien compte
01:18:17 qu'on est dans un pays qui ne maîtrise plus sa population ?
01:18:19 Et, je le répète, qui ne tient absolument plus compte
01:18:22 du désir de sa population.
01:18:24 On arrive au terme de cette émission, et peut-être le triste constat.
01:18:26 Je veux faire un exemple, Olivier, parce que ça permet de compléter
01:18:28 ce que vous disiez sur la question de la population qu'on ne maîtrise pas.
01:18:31 En fait, si vous voulez un seul exemple parfait du fait
01:18:33 qu'Emmanuel Macron et Gérard Darmanin
01:18:35 ne seront pas dans le titre de limiter l'immigration,
01:18:37 c'est qu'il y a un autre graphique qui est passé complètement inaperçu,
01:18:39 c'est celui de la courbe de natalité.
01:18:41 La courbe de la natalité en 2023 allait 30% inférieure en 2015.
01:18:44 Il n'y a aucune politique de...
01:18:46 - Oui, effectivement, c'était l'objet d'un autre débat,
01:18:49 mais c'est une vraie question.
01:18:51 - C'est une vraie question.
01:18:53 - Allez, Marc Barneau, pour conclure, ce sera le mot de la fin.
01:18:55 - Sur le côté législatif, parce qu'on en parle beaucoup,
01:18:57 il faut vraiment faire en sorte qu'on en parle.
01:18:59 La France est un pays qui croule
01:19:01 sous les textes de loi et l'administration.
01:19:03 Mais quand je dis "croule", c'est une des explications
01:19:05 de la complexité du nombre de recours.
01:19:07 En l'espace de 20 ans, le nombre de textes de loi en France a doublé.
01:19:11 On a tout doublé.
01:19:13 Et on a ajouté à ça 850 textes européens.
01:19:15 Donc, évidemment, quand tous ces textes se télescopent,
01:19:18 c'est une complexité juridique effarante.
01:19:21 Et c'est pour ça, entre autres, que sur les OQTF,
01:19:23 on avait 12 voies de recours possibles pour les déboutés
01:19:27 qui vont être maintenues aujourd'hui,
01:19:29 plus le droit européen, plus...
01:19:31 - Et on arrive à des situations totalement aberrantes,
01:19:33 comme ce jeune couple de Belges.
01:19:35 On va marquer une très courte pause, messieurs.
01:19:37 Dans un instant, ce témoignage particulièrement fort,
01:19:40 particulièrement émouvant,
01:19:42 le témoignage de Julie Grand.
01:19:45 Elle était otage en 2018.
01:19:48 Et c'est le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame
01:19:51 qui avait décidé, souvenez-vous, de prendre sa place.
01:19:53 Nous l'entendrons dans un instant.
01:19:55 Restez avec nous sur CNews. A tout de suite.
01:19:57 - C'est vrai.
01:20:02 - Et de retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
01:20:04 Bienvenue, si vous nous rejoignez, Marc Varneau,
01:20:06 Vincent Roy, Thomas Bonnet, Jordan Florentin et Louis Dragnel
01:20:09 s'accompagnent dans un instant à témoignage particulièrement fort,
01:20:12 particulièrement émouvant.
01:20:14 Vous le verrez, mais avant, le rappel des titres avec vous,
01:20:17 Barbara Durand.
01:20:19 - Après avoir reçu une douzaine de décharges de pistolets
01:20:22 à impulsion électrique lors de son interpellation
01:20:24 par la police à Montfermeil,
01:20:26 un homme de 30 ans est décédé ce matin à l'hôpital.
01:20:29 D'après les premiers éléments de l'enquête,
01:20:31 six policiers ont fait usage de leurs pistolets
01:20:34 à impulsion électrique.
01:20:36 L'autopsie sera effectuée lundi. L'IGPN a été saisi.
01:20:40 Près de trois mois après le début du conflit,
01:20:43 le ministre israélien de la Défense s'est présenté
01:20:46 pour la première fois un plan pour l'après-guerre à Gaza.
01:20:49 De son côté, l'armée israélienne poursuit ses bombardements
01:20:52 et ses opérations au sol, notamment en s'attaquant
01:20:55 au tunnel du Hamas.
01:20:57 Enfin, l'acteur David Soul, qui incarnait Hutch
01:21:00 dans la série américaine "Starsky et Hutch",
01:21:02 est décédé hier à l'âge de 80 ans,
01:21:05 né aux Etats-Unis. Il avait obtenu la nationalité britannique
01:21:08 en 2004 et vivait depuis à Londres.
01:21:11 - Effectivement, Starsky et Hutch, un binôme de flics légendaire.
01:21:14 Merci, Barbara. On vous retrouve à 19h
01:21:17 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
01:21:19 Ce témoignage, vous le disais, particulièrement fort,
01:21:23 émouvant à présent, à quelques jours du procès Beltrame.
01:21:26 Il va s'ouvrir le 22 janvier.
01:21:28 Julie Grand a décidé de publier un livre
01:21:31 sur ce qu'elle a vécu ce jour-là
01:21:34 dans le supermarché. C'était le 23 mars 2018.
01:21:37 Les attentats de Trèbes et de Carcassonne
01:21:40 avaient fait 4 morts, dont Arnaud Beltrame,
01:21:43 lieutenant-colonel de gendarmerie.
01:21:45 Il s'était substitué à cette hôtesse de caisse,
01:21:48 Julie Grand, alors prise en otage.
01:21:50 Le sujet est signé Bambaguet et Célia Barhaut.
01:21:53 - Il y a 6 ans, c'est dans ce supermarché de Trèbes
01:21:56 qu'Arnaud Beltrame a risqué sa vie pour sauver celle de Julie Grand.
01:21:59 A l'époque, la jeune femme est caissière
01:22:02 et lorsque Radouane Lachdim pénètre sur son lieu de travail,
01:22:05 elle se cache, puis elle est prise en otage.
01:22:08 Le terroriste lui demande d'appeler la police
01:22:11 et lui dévoile même les raisons de son passage à l'acte.
01:22:14 - Il a justifié son action en parlant de ses frères
01:22:18 morts en Syrie ou dans d'autres conflits.
01:22:21 Il a très clairement exprimé, il a directement dit
01:22:24 que c'était une petite action, qu'elle était terminée,
01:22:27 qu'il lui restait plus qu'à mourir en martyr
01:22:30 en essayant de péter du flic, en essayant de blesser
01:22:33 des forces de l'ordre.
01:22:35 - Lorsque les gendarmes arrivent dans le magasin,
01:22:38 le terroriste pose ses armes sur la caissière.
01:22:41 C'est à ce moment-là qu'Arnaud Beltrame établit le dialogue
01:22:44 avec Radouane Lachdim qui lui propose de faire un échange d'otages.
01:22:47 - Arnaud Beltrame a saisi la balle au bon,
01:22:50 par devoir professionnel, il a pris ma place
01:22:53 et ensuite parce qu'il avait toutes les raisons de penser
01:22:56 à ce moment-là qu'il était bien plus outillé que moi
01:22:59 pour repartir, ressortir vivant de cette prise d'otages.
01:23:02 - Depuis le 23 mars 2018, la vie de Julie Grand
01:23:05 n'est plus la même. C'est grâce à ses proches
01:23:08 et à sa conversion à la religion catholique
01:23:11 qu'elle trouve la force de se reconstruire.
01:23:14 - Un hommage poignant de Julie Grand au héros,
01:23:17 le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame
01:23:20 après des années de silence. C'est vrai qu'elle se rappelle
01:23:23 d'un homme d'exception, on l'entendait, Louis Dragnel,
01:23:26 dont le sacrifice la motive aujourd'hui à se montrer
01:23:29 digne de la vie qu'il a protégée en risquant la sienne.
01:23:32 Peut-être votre réaction les uns les autres
01:23:35 après cette démarche de Julie Grand ?
01:23:38 - Moi ce qui me frappe, parce que j'ai commencé
01:23:41 à parcourir son livre, c'est qu'elle raconte aussi
01:23:44 un parcours de conversion, parce qu'Arnaud Beltrame
01:23:47 était catholique et elle s'est convertie au catholicisme
01:23:50 et elle raconte à quel point, en fait,
01:23:53 j'ai pas encore tout lu, donc je veux surtout pas
01:23:56 donner une vision biaisée de ce que j'ai pu lire,
01:23:59 mais elle raconte à quel point elle a compris à posteriori
01:24:02 que l'acte héroïque d'Arnaud Beltrame s'inscrivait aussi
01:24:05 dans le cadre de sa foi et de son engagement chrétien
01:24:08 et c'est ça en tout cas qui a participé à lui faire
01:24:11 découvrir Dieu, à lui faire découvrir
01:24:14 la compréhension même d'offrir sa vie
01:24:17 pour une autre vie et je trouve que c'est bouleversant
01:24:20 et en tout cas, ceux qui seraient curieux
01:24:23 de lire ce livre, je les encourage vivement
01:24:26 parce que je pense que ça se lit très vite.
01:24:29 - Marc Varnot, Vincent Roir, votre réaction à ce témoignage ?
01:24:32 - Je pense que c'est à la fois poignant et très respectable.
01:24:35 Moi ce qui me choque, c'est que cette dame,
01:24:38 on devrait lui donner la parole sans arrêt,
01:24:41 parce qu'on devrait quand même voir la réalité en face,
01:24:44 les dangers auxquels on est confronté et que parfois
01:24:47 il y a des gendarmes comme Arnaud Beltrame
01:24:50 qui donnent leur vie, il a donné sa vie,
01:24:53 c'est sacrifié pour pouvoir sauver une innocente
01:24:56 et je crois qu'on devrait tirer beaucoup plus d'enseignements
01:24:59 de cette tragédie de Trèbes parce que je ne pense pas
01:25:02 qu'on ait tiré tous les enseignements.
01:25:05 - Alors justement, on va réécouter avant de vous entendre
01:25:08 mon cher Vincent, Julie Grand, sur les conséquences
01:25:11 de cet attentat sur sa vie. Écoutez-la.
01:25:14 - Je me sens boulée sur le côté.
01:25:17 Je n'ai plus du tout l'agnac, la confiance,
01:25:20 la légèreté, la désavolture que j'avais avant.
01:25:23 Je suis devenue une boule de stress en permanence
01:25:26 à attendre la prochaine catastrophe
01:25:29 qui me tomberait sur le point du nez.
01:25:32 - Vincent, les autres témoignages
01:25:35 que l'on a pu entendre après l'attentat de Charlie Hebdo,
01:25:38 après l'attentat du Bloc québécois,
01:25:41 cette parole est importante à entendre
01:25:44 pour comprendre les conséquences de tels horreurs,
01:25:47 de tels actes terroristes.
01:25:50 - Comment voulez-vous réagir lorsque vous avez été mis
01:25:53 dans le cœur battant d'une telle violence ?
01:25:56 Il est évident que votre vie s'en trouve
01:25:59 totalement bouleversée et que vous ne pouvez plus
01:26:02 reprendre le cours d'une vie normale
01:26:05 avec mille parenthèses au moment où vous avez été
01:26:08 éliminé de la République.
01:26:11 On est à la fois stupéfait au sens étymologique du mot
01:26:14 parce qu'on n'a pas vécu cela.
01:26:17 On écoute ce témoignage non seulement avec respect
01:26:20 mais avec déférence.
01:26:23 Ensuite, on se rend bien compte que ce sont des vies
01:26:26 qui sont amputées.
01:26:29 - Des témoignages que l'on ne veut plus entendre,
01:26:32 tout comme on ne souhaite pas, même si tout le monde,
01:26:35 la France entière a salué ce geste héroïque d'Arnaud Beltrame.
01:26:38 On ne veut plus de nouvel Arnaud Beltrame aujourd'hui.
01:26:41 C'est aussi l'enjeu, la question qui se pose derrière.
01:26:44 Comment faire en sorte de lutter en France
01:26:47 contre le terrorisme qui guette toujours notre pays ?
01:26:50 La France est en menace à l'ère terroriste
01:26:53 depuis octobre dernier.
01:26:56 - Il y a toute cette question politique qui se pose
01:26:59 en espérant que la loi immigration y réponde.
01:27:02 - Arnaud Beltrame était l'un des plus grands héros français
01:27:05 du début de ce XXIe siècle.
01:27:08 Il a donné sa vie pour ces personnes.
01:27:11 Il s'est sacrifié comme plus personne ne le ferait.
01:27:14 J'ai mis cette affaire en corrélation avec un reportage
01:27:17 que j'avais pu faire il y a un an à Verdun.
01:27:20 J'étais allé voir des jeunes Français qui avaient tous moins de 25 ans.
01:27:23 J'ai posé une simple question.
01:27:26 "Seriez-vous prêt à vous engager pour votre pays
01:27:29 contre ce qui faisait Arnaud Beltrame ?"
01:27:32 C'est-à-dire de passer le "nous" avant le "je",
01:27:35 de passer la force avant la faiblesse, l'héroïsme avant la lâcheté.
01:27:38 Je trouve ce témoignage extrêmement beau et émouvant.
01:27:41 Je me félicite de voir qu'il a pu inspirer une partie de la jeunesse.
01:27:44 J'ai des élèves dans certaines écoles
01:27:47 qui font des noms de promotion à Arnaud Beltrame
01:27:50 qui voient en lui vraiment ce héros, cette volonté de se surpasser,
01:27:53 ce dépassement de soi et surtout cet amour du pays.
01:27:56 On avait vu tellement de témoignages sur lui
01:27:59 qu'il force l'admiration et c'est très beau d'avoir ce type de témoignages.
01:28:02 C'est vrai qu'actuellement l'amour du pays n'est pas l'amour le plus partagé en France.
01:28:05 Et Thomas Bonnet, vous étiez justement à Trèbes au moment de l'attentat.
01:28:08 Vous l'aviez couvert.
01:28:11 C'est vrai qu'on est tous frappés par l'héroïsme d'Arnaud Beltrame
01:28:14 et c'est très important de souligner son engagement et ce qu'il a fait.
01:28:19 Je pense aussi qu'il faudrait se pencher,
01:28:22 et ça va être d'ailleurs un peu l'objet du procès,
01:28:25 sur les terroristes parce qu'on avait découvert,
01:28:28 en tout cas on avait médiatisé à l'époque,
01:28:31 cette cité de Carcassonne dans laquelle on avait découvert qu'il y avait des réseaux
01:28:34 qui étaient bien implantés.
01:28:37 Carcassonne qui n'est pas a priori la ville où on se disait qu'il y avait des problèmes de la sorte.
01:28:40 Et on s'était rendu compte, pour certains d'entre nous,
01:28:43 de l'ampleur de la menace dans les villes,
01:28:46 particulièrement les petites villes, les moyennes villes de province.
01:28:49 Et je sais qu'il y avait eu tout un travail, notamment sur la déradicalisation,
01:28:52 sur la sensibilisation pour les élus aussi,
01:28:55 parce qu'à l'époque il y avait eu tout un travail qui avait été fait à Trèbes,
01:28:58 justement, autour de personnalités politiques.
01:29:01 Sébastien Lecornu, par exemple, pour tenter de sensibiliser les élus locaux
01:29:04 au danger de la radicalisation et comment ils peuvent y faire face,
01:29:07 à leur échelle évidemment.
01:29:10 Puisque cette interrogation avance ce procès qui s'ouvre le 22 janvier,
01:29:13 Louis Draynel, combien de Radouane Lagdime,
01:29:16 le nom du terroriste, aujourd'hui sur le territoire français ?
01:29:19 Selon vos informations,
01:29:22 est-ce que les services de renseignement,
01:29:25 aujourd'hui la police,
01:29:28 sont dépassés ou est-ce qu'il y a une réelle maîtrise ?
01:29:31 On peut être serein, effectivement, les cellules dormantes
01:29:34 dont parlait Thomas Bonnet, est-ce qu'elles sont identifiées aujourd'hui ?
01:29:37 Est-ce que vous avez peut-être un éclairage à nous apporter ce soir ?
01:29:40 Première chose à savoir, c'est que Radouane Lagdime
01:29:43 était fiché S, donc déjà vous avez au moins
01:29:46 le nombre total de fiches S qui varient
01:29:49 globalement selon aussi les volontés des ministres de l'Intérieur.
01:29:52 Il y en a certains qui ont souhaité avoir
01:29:55 un vivier le plus exhaustif possible,
01:29:58 il y a eu un moment où il y a eu jusqu'à 20 000 fiches S
01:30:01 pour terrorisme et pour radicalisation islamique,
01:30:04 là aujourd'hui on est autour de 10 000,
01:30:07 parce que les services de renseignement essayent aussi de nettoyer
01:30:10 et de faire en sorte que leur action soit focalisée
01:30:13 sur les cibles les plus importantes.
01:30:16 Donc ça donne quand même déjà une idée du nombre.
01:30:19 Le deuxième élément, c'est que globalement, et on l'a vu dans les dernières
01:30:22 attaques commises au nom de l'islam, l'islam radical,
01:30:25 dans toutes les attaques terroristes récentes, quasiment
01:30:28 systématiquement les personnes étaient fichées S. Alors il y a plein de gens qui disaient
01:30:31 "mais ça veut dire que la DGSI ne fait pas bien son travail". Moi je pense
01:30:34 que ça veut dire, même si ça paraît contre-intuitif,
01:30:37 que la DGSI fait bien son travail. En revanche, la difficulté
01:30:40 c'est que la DGSI, son travail c'est de surveiller.
01:30:43 C'est pas d'interpeller. C'est pas d'interpeller. Ensuite le problème
01:30:46 c'est que si la DGSI demande à par exemple
01:30:49 à ce que il y ait une procédure bascule,
01:30:52 c'est un peu technique, mais d'une procédure administrative à une procédure judiciaire
01:30:55 et que ça lui est refusé, c'est pas de la faute de la DGSI.
01:30:58 Et c'est le fait de judiciariser la dangerosité
01:31:01 d'une personne qui permet ensuite d'ouvrir
01:31:04 un procès et éventuellement de faire condamner et de mettre
01:31:07 cette personne derrière les verrous. La DGSI, elle est là
01:31:10 pour aussi assumer d'une certaine manière
01:31:13 les conséquences des failles des décideurs politiques.
01:31:16 C'est pas la DGSI qui décide qui est
01:31:19 un islamiste ou qui est en liberté. En revanche,
01:31:22 c'est l'État, par ses faiblesses, qui a laissé
01:31:25 entrer ces personnes-là, qui les a laissé s'installer
01:31:28 sur le territoire national. Et donc moi ce que je trouve
01:31:31 absurde aujourd'hui en France, c'est qu'on a un service
01:31:34 de renseignement antiterroriste globalement qui est très bon,
01:31:37 qui est vraiment remonté en puissance depuis globalement
01:31:40 les années Nicolas Sarkozy. L'impulsion avait été donnée
01:31:43 par Bernard Squorcini à l'époque.
01:31:46 Donc vous avez ce travail-là qui est très bien fait.
01:31:49 Et de l'autre côté, tout le reste ne fonctionne pas. Le suivi n'est absolument
01:31:52 pas fait. Et on a une limite aussi, et je termine
01:31:55 simplement par là, par rapport à ce qu'on appelle l'État de droit.
01:31:58 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tant qu'une personne n'a pas commis
01:32:01 d'infraction ou de délit, vous ne pouvez pas l'incarcérer.
01:32:04 Et donc la DGSI a beau dire "voilà, cette personne présente
01:32:07 une grande dangerosité", tant qu'elle n'est pas passée à l'acte,
01:32:10 la justice dit "ben nous, on regarde de la loi, on ne peut pas
01:32:13 l'incarcérer". Donc moi c'est pour ça que je pense qu'il faut
01:32:16 basculer, de la même manière qu'on est aujourd'hui en mesure
01:32:19 de placer en centre de rétention administrative des immigrés
01:32:22 en situation irrégulière, je pense que de toute façon
01:32:25 on va basculer vers ça. On va placer d'une manière ou d'une autre,
01:32:28 ça va être au début des assignations à résidence très longue,
01:32:31 ce qu'on appelle les "NUCAS", et à terme dans 10 ans,
01:32:34 on les placera en centre de rétention.
01:32:36 – L'enjeu il est là finalement, c'est la question de la prise en compte
01:32:39 de ces, alors pas encore terroristes, mais de ces personnes
01:32:42 en tout cas fichées aujourd'hui.
01:32:44 – Une des vraies questions, un des vrais problèmes,
01:32:46 qui est totalement tabou, mais auquel il va falloir répondre
01:32:48 un jour ou l'autre, c'est est-ce qu'on est en état de guerre ou pas.
01:32:51 C'est-à-dire que quand même, ça fait 20 ans que l'on considère
01:32:54 comme ça que le terrorisme, ce n'est pas vraiment un état de guerre,
01:32:57 je pense, mais on se rend bien compte que face à la menace,
01:33:00 on n'est pas face à une menace "sécurité publique" habituelle.
01:33:04 On n'a pas affaire à des braqueurs de banque ou à des cambrioleurs.
01:33:07 Et donc là, on a affaire à des gens qui d'ailleurs revendiquent
01:33:10 d'être manipulés ou de faire allégeance à des groupes étrangers
01:33:14 et qui veulent nous faire la guerre pour des raisons qui sont les leurs,
01:33:17 mais passons là-dessus, et nous, notre réaction, elle est, pardonnez-moi,
01:33:21 mais sur ce terrain-là, quasiment nulle.
01:33:23 La France est de facto en état de guerre depuis des années,
01:33:27 mais on refuse les armes de l'état de guerre pour lutter contre cette menace.
01:33:31 Or, le terrorisme, c'est la guerre aujourd'hui.
01:33:34 Et avec les conséquences aussi du conflit au Proche-Orient,
01:33:38 Israël contre les terroristes du Hamas, là encore, on pourra y revenir.
01:33:41 Il nous reste un peu moins d'une dizaine de minutes.
01:33:45 Je vous propose que nous nous intéressions à ce monument français.
01:33:48 Il fait partie de notre patrimoine à l'Inde long.
01:33:52 Et aujourd'hui, il fait la une de l'actualité, car sa famille se déchire.
01:33:56 Alors, bien sûr, tous les Français, nous sommes tous peinés par cette actualité,
01:34:01 car nous savons que l'état de santé d'Alain Delon, nous la prenons, est inquiétant.
01:34:05 Et dans ce contexte, nous voyons aussi l'inquiétude de ses enfants.
01:34:09 Et puis, ces désaccords, ces querelles relayées au grand jour.
01:34:13 Anthony Delon, son fils, dénonce le mensonge de sa demi-soeur Anouchka
01:34:17 sur l'état de santé de son père.
01:34:19 Pour recontextualiser, si vous n'avez pas suivi l'affaire,
01:34:22 Alain Delon a donc subi un grave ACV, c'est en juillet 2019.
01:34:26 Et il aurait été chocué à cinq tests cognitifs entre 2019 et 2022.
01:34:31 C'est-à-dire qu'il a été voir des médecins qui lui ont fait des examens.
01:34:35 Et donc, ces examens ont révélé que l'état de santé d'Alain Delon n'était pas au mieux.
01:34:39 Alors, Anthony, lui, n'était pas au courant.
01:34:43 Anthony Delon, son fils, il avait été au courant.
01:34:45 Cela aurait permis à sa famille d'alerter sur les actions de sa dame de compagnie.
01:34:49 C'est encore un autre volet de l'affaire.
01:34:51 Hiromi Rollin qui aurait abusé de lui.
01:34:54 Anthony Delon, qui était l'invité ce matin de Pascal Praud, le fils de l'acteur,
01:34:58 est revenu justement sur la polémique qui entoure sa famille.
01:35:02 On vous écoute après.
01:35:04 Moi, je veux commencer par éteindre un incendie.
01:35:07 Pour moi, c'est très important.
01:35:10 Parce que toutes ces histoires d'argent, d'héritage, toutes ces supputations,
01:35:16 moi, ça me rend malade.
01:35:18 Parce que ce n'est pas ça.
01:35:20 Et je ne veux pas, je ne veux absolument pas que,
01:35:24 même si j'ai beaucoup de respect pour Johnny,
01:35:26 je ne veux pas qu'on soit associé à Johnny Betancourt ou je ne sais qui.
01:35:32 Donc, en fait, je voudrais dire les choses telles qu'elles sont, je veux dire la vérité.
01:35:36 Et je veux dire aussi pourquoi il y a ce conflit aujourd'hui.
01:35:39 Parce que ce n'est pas un problème d'héritage,
01:35:42 ce n'est pas un problème de succession.
01:35:44 Alain Delon qui ressemble particulièrement à son père, on se faisait la réflexion.
01:35:49 Peut-être cette précision Alain Delon qui a déposé plainte
01:35:52 contre son fils Anthony que nous venons d'entendre pour diffamation,
01:35:55 je cite, "extrêmement choquée du déballage médiatique orchestré par celui-ci autour de sa vie
01:35:59 et qui n'a qu'un seul but, nuire à la réputation de sa fille Anouchka,
01:36:02 lui nuire et atteindre la relation unique qu'il a toujours eue avec Vincent Roy".
01:36:06 Qu'est-ce que cela vous évoque ?
01:36:09 Ces affaires de nos acteurs préférés, de l'un de nos acteurs préférés Alain Delon ?
01:36:14 - Un nouveau déconsentiment sur la question. - Voilà.
01:36:16 - Je vais vous le donner. - Relayé au grand jour.
01:36:18 - Il y a eu la double inconstance. - Vous avez l'œil qui vous gratte.
01:36:22 - Il y a eu la double inconstance de Marie Vau.
01:36:24 Voilà maintenant la double indécence de Douchy.
01:36:27 Double indécence pourquoi ?
01:36:28 D'abord l'indécence à se déboutonner à l'envie, c'est très agaçant.
01:36:32 A laver son linge brodé en public, je trouve ça très indécent.
01:36:36 Indécence à évoquer tout de suite d'ailleurs la question de l'héritage,
01:36:39 alors même que le dernier du clan des Siciliens n'est pas disparu.
01:36:44 A Palerme, on ne cause pas, ça a des vertus.
01:36:48 A Douchy, on se plaint.
01:36:50 Vous comprenez ce que je veux dire ?
01:36:52 Ça commence à suffire.
01:36:54 Quand on nous explique, comme Anthony Delon, contre lequel je n'ai rien,
01:36:59 mais énormément d'admiration pour son père,
01:37:02 que la succession, tout est réglé, il y aura 50% de...
01:37:06 Rien n'est réglé.
01:37:07 La succession, elle débute au moment où l'individu meurt.
01:37:11 C'est comme ça une succession.
01:37:13 Rien n'est réglé avant.
01:37:14 - Ça peut !
01:37:15 - Non.
01:37:16 - Ça peut, on peut le faire avant.
01:37:17 - Non, non.
01:37:18 La succession, elle débute à partir du moment où l'individu meurt.
01:37:22 Pourquoi je vous dis ça ?
01:37:23 Parce qu'on peut toujours la contester, cette succession.
01:37:26 Elle a beau être réglée, elle est contestable
01:37:28 à partir du moment où l'individu meurt.
01:37:30 - Mais elle peut être réglée en amont aussi.
01:37:32 - Elle peut être réglée, vous pouvez régler ce que vous voulez.
01:37:34 - C'est suspensif.
01:37:35 - Elle peut être attaquée ensuite.
01:37:37 Donc, le problème n'est pas réglé.
01:37:42 Deux, je le trouve extrêmement suspect qu'on déboule à la télévision,
01:37:45 d'abord pour déballer, et là-dessus, si Alain Delon a déclaré ce qu'il a déclaré,
01:37:51 je trouve ça très bien, effectivement, ce déballage me paraît absolument indécent.
01:37:55 C'est-à-dire, c'est un problème de génération,
01:37:57 puisque je vous disais, le dernier du clan des Siciliens.
01:37:59 On n'imaginait pas, c'était même inimaginable, à une époque,
01:38:03 les enfants de Gabin allaient déballer les enfants de Lino Ventura.
01:38:07 - Oui, mais c'est arrivé à Brigitte Bardot et son fils, par exemple.
01:38:10 - Oui, mais... - À la même époque.
01:38:12 - Oui, pour l'instant, Brigitte Bardot, tout va bien.
01:38:14 Mais je trouve ça vraiment très indécent,
01:38:18 et dès qu'on parle de l'histoire de Grosso, d'abord comme ça,
01:38:21 je trouve ça immédiatement suspect.
01:38:23 - Le point de vue de Vincent Roy,
01:38:25 qui n'est pas forcément partagé par Marc Varneau, j'ai l'impression.
01:38:29 - Non, mais je crois que, si vous voulez, malheureusement,
01:38:31 on est dans une situation qui, malheureusement,
01:38:34 concerne ou concernera beaucoup de Français.
01:38:36 On est sur le terrain de l'abus de faiblesse,
01:38:38 de gens qui sont en fin de vie et qui sont fortunés,
01:38:41 et qui ont plusieurs enfants,
01:38:43 qui vivent dans un pays où le droit de succès oral
01:38:46 n'est pas forcément le même qu'en France.
01:38:48 Et voilà, et donc je ne veux pas faire de parallèle,
01:38:50 mais c'est vrai qu'on est quand même un peu dans l'affaire Bétancourt,
01:38:53 où François-Xavier Bagné, à l'époque,
01:38:55 a dû quand même payer 158 millions d'amendes,
01:38:57 plus les 8 mois de prison exsorci.
01:38:59 Donc, il faut faire attention à ce qu'il se passe du vivant,
01:39:01 parce que du vivant, il se passe beaucoup de choses
01:39:03 qui ne sont pas forcément corrigeables après la mort.
01:39:06 - Ah, mais c'est toujours attaquable.
01:39:07 - Par exemple, lorsque vous avez un mariage du vivant
01:39:11 avec une personne qui est faible, donc qui est en abus de faiblesse,
01:39:14 si jamais la personne en question décède,
01:39:16 bon courage devant un tribunal pour le faire reconnaître ensuite.
01:39:19 Il vous faut 10 ans.
01:39:20 Donc, là où je suis d'accord avec vous,
01:39:22 c'est que je trouve que ces déballages sont totalement indécents,
01:39:25 parce que finalement, ça concerne, ces sujets-là, beaucoup de Français.
01:39:29 Ils ne sont pas médiatiques, donc on n'en parle pas,
01:39:31 mais franchement, ça n'a rien à faire dans les médias.
01:39:33 - Alors, on va écouter Anthony Delon, pour qui Anoushka,
01:39:36 donc sa demi-sœur, veut absolument ramener son père en Suisse,
01:39:40 et notamment, effectivement, pour des affaires d'argent.
01:39:43 - Ma sœur, si vous voulez, elle veut ramener avec son avocat,
01:39:47 toujours le fameux, on en parlera tout à l'heure
01:39:49 par rapport à l'affaire Rollin, elle veut ramener mon père en Suisse.
01:39:52 Pourquoi ? Parce que leur angoisse,
01:39:55 c'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure à nos dépens, on s'en fout.
01:39:58 Pourquoi ? Parce que leur angoisse, si vous voulez,
01:40:00 c'est que mon père soit redéfini français, citoyen français.
01:40:05 Depuis le 3 juillet, où on a fait cette opération,
01:40:09 mon père est en France.
01:40:11 Il était peut-être avant, combien de temps, quoi,
01:40:13 mais en tout cas, depuis le 3 juillet, il est là.
01:40:15 Donc ça, ça les fait flipper. Pourquoi ?
01:40:17 Parce que s'il est redéfini comme citoyen français,
01:40:20 eh bien, il va y avoir un énorme impôt,
01:40:23 il va y avoir une énorme taxe.
01:40:25 - Et Anthony Delon, Louis Draynel, qui veut, pour son père,
01:40:28 que ce dernier reste en France, passe les dernières années de sa vie
01:40:33 tranquillement en France à Duchy. C'est aussi ça.
01:40:36 - Oui, alors, c'est ce qu'il dit. Moi, je reconnais,
01:40:39 je connais Alain Delon, l'acteur, la famille, je ne la connais pas du tout.
01:40:42 Ça me gêne un peu de m'immiscer là-dedans.
01:40:45 - Il y a un côté un peu gênant.
01:40:47 - Je me suis retrouvé sur Paris Match, je reconnais humblement.
01:40:49 Voilà, j'ai trouvé ça passionnant.
01:40:51 - Vous vous êtes immiscé subreptisement, ou quoi.
01:40:54 - Oui, exactement. Mais effectivement, je trouve que ce déballage de l'intimité,
01:41:00 en plus, on accède malgré tout, indirectement,
01:41:03 à aller au dossier médical d'Alain Delon.
01:41:05 Non, mais c'est une forme de violation du secret médical le concernant.
01:41:09 Moi, je trouve ça très malaisant, très gênant.
01:41:12 Je ne sais pas qui croire.
01:41:14 J'ai dévoré Paris Match en lisant l'interview.
01:41:17 J'ai regardé ensuite.
01:41:19 Je m'en tiens là.
01:41:21 - Mais comme les téléspectateurs qui nous regardent.
01:41:24 - Je leur souhaite de s'apaiser, de se réconcilier.
01:41:27 Le seul petit conseil que je leur donnerais,
01:41:29 je ne le prétends pas pour ma part,
01:41:31 c'est surtout de se réconcilier à l'extérieur des médias.
01:41:34 - Voilà.
01:41:35 - Parce que je pense que ce n'est pas le meilleur moyen.
01:41:38 - Je partage l'indécence, effectivement, également.
01:41:40 Et cette gêne, on n'a pas envie de connaître ce déballage.
01:41:42 Je crois d'ailleurs que les Français se gardent généralement de faire état.
01:41:45 Alors là, on est un peu dans le show business.
01:41:47 Donc, il y a ce côté-là.
01:41:48 C'est assez louable le fait que Anthony Delon vienne sur votre plateau
01:41:51 pour vouloir un petit peu éteindre la crise.
01:41:53 Et en même temps, il vient sur un plateau de télévision.
01:41:55 Donc, c'est un petit peu contradictoire.
01:41:57 - Donc, il a mal eu.
01:41:58 - Non, mais il aurait pu simplement faire un communiqué très simple
01:42:01 pour mettre fin tout de suite et donner sa position.
01:42:03 Mais en fait, moi, ce qui me peine dans cette histoire,
01:42:05 c'est que quand vous prenez le peu d'icônes qu'il nous reste,
01:42:08 étranges par des icônes, c'est ceux qui méritent une cérémonie aux Invalides.
01:42:11 Alain Delon, Michel Sardou, Brigitte Bardot.
01:42:13 On est en train de briser des mythes sur des familles
01:42:16 qu'on aimerait encore pouvoir fantasmer un petit peu.
01:42:19 Vous savez, moi, je me plains toujours qu'on n'est pas en France.
01:42:21 Vous savez, les Anglais ont la famille royale.
01:42:23 Nous, on n'a plus personne sur qui avoir ce regard, les yeux pétillants.
01:42:26 Et là, en fait, on est en train de casser, de briser.
01:42:29 - En plus, on aime bien les fêtes hors-mer.
01:42:30 - Donc, il y a quelque chose qu'on n'a pas envie de voir.
01:42:32 - Il y a encore Alain Delon et c'est pour ça que les Français sont passionnés.
01:42:35 Comme disait Louis, c'est vrai qu'on se rue à lire l'interview d'Anthony Delon dans Paris Match
01:42:39 parce qu'on veut le connaître, parce qu'on a vu les films d'Alain Delon
01:42:42 et qu'il fait partie de notre patrimoine.
01:42:44 - A priori, sa famille inudite, c'était malheureusement son dernier Noël.
01:42:48 Donc, de grâce, laissons les Français faire leur deuil sans avoir peur de se débarrasser.
01:42:52 - Il est toujours parmi nous et tant mieux.
01:42:54 Et pour le moment, on garde cette belle image en tête d'Alain Delon
01:43:00 qu'on a vu partager les fêtes de Noël avec sa famille notamment.
01:43:03 - On arrive au terme de cette émission. Un grand merci Marc Varneau,
01:43:06 Vincent Roy, Thomas Bonnet, Jordan Florentin.
01:43:08 Merci Louis Larrinel pour vos éclairages, pour avoir décrypté,
01:43:12 débattu également pendant deux heures dans Punchline Weekend.
01:43:15 Il est là dans un instant. Rendez-vous tant attendu du vendredi soir face à De Villiers.
01:43:21 Philippe De Villiers, Geoffroy Lejeune, le tour orchestré par Eliott Deval.
01:43:24 C'est dans un instant sur CNews. Restez avec nous.
01:43:27 Et puis je vous retrouve à 22h pour le soir info week-end.
01:43:30 Un grand merci à toutes les équipes techniques pour la préparation de cette émission.
01:43:35 Un grand merci à Anthony Rodriguez également de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:43:39 On se retrouve très vite sur CNews. Excellente soirée sur notre antenne.
01:43:42 - Tu fais un pet.
01:43:43 [Musique]