• il y a 10 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Les défis qui attendent la nouvelle ministre de l'éducation nationale notamment
00:00:03 restent avec nous à 18h30 avec un témoignage, le témoignage d'une professeure des écoles,
00:00:07 Lisa Kamen-Irsing, auteure de La Grande Garderie.
00:00:10 Elle pose un constat, vous le verrez, assez sévère sur l'éducation nationale aujourd'hui.
00:00:15 Elle sera notre invitée dans un instant.
00:00:17 Nous sommes donc pendant deux heures avec vous pour vous informer,
00:00:21 pour décrypter l'actualité, pour débattre également avec nos invités.
00:00:25 Je vous les présente dans un instant.
00:00:27 Mais avant, au sommaire de Punchline Weekend aujourd'hui,
00:00:31 au travail, les premiers pas du nouveau gouvernement.
00:00:34 Après les passations des pouvoirs des ministres sur le terrain cet après-midi,
00:00:39 vous l'avez vécu sur notre antenne,
00:00:41 Gabrielle Attal accueillie comme une rockstar par les collégiens
00:00:44 dans un établissement scolaire des Yvelines,
00:00:46 Gérald Darmanin auprès des policiers du RAID,
00:00:49 sécurité, éducation, les Français ont des attentes très claires,
00:00:53 moins de communication, plus d'action.
00:00:55 Oui mais par où cela se la passe ? On y revient avec nos invités,
00:00:58 sans éluder la ministre surprise de ce gouvernement, Rachida Dati.
00:01:02 Un profil plutôt anti-woke dans une forteresse de gauche, on le verra.
00:01:07 Alors que le chef de l'État demande des résultats à ses ministres,
00:01:11 ce témoignage, une commerçante de hier a été victime de trois cambriolages en un mois
00:01:16 et parle d'une dégradation de l'insécurité depuis plusieurs années.
00:01:20 Dans sa commune, des vols qui se multiplient partout en France,
00:01:23 loin des calculs politiques, les Français veulent retrouver de la sérénité.
00:01:27 Avec quelle mesure ? L'avis de nos invités à suivre.
00:01:30 Et puis l'actualité internationale marquée par le conflit entre Israël
00:01:34 et les terroristes du Hamas qui se déplacent au Yémen
00:01:37 avec ses frappes américaines et britanniques, cette nuit sur les outils.
00:01:40 Une réponse aux attaques répétées des rebelles yéménites
00:01:44 contre des navires commerciaux en mer Rouge.
00:01:46 Alors les terroristes du Hamas ont annoncé de lourdes répercussions.
00:01:50 Quelles conséquences ?
00:01:51 L'Europe, la France peut-elle entrer militairement dans le conflit ?
00:01:55 Le général Bruno Clermont, notre consultant défense, nous rejoindra sur ce plateau.
00:02:01 Et pour vous accompagner jusqu'à 19h, Gabrielle Cluzel.
00:02:05 Bonjour ma chère Gabrielle.
00:02:06 Bonjour Olivier.
00:02:07 Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:02:09 A vos côtés l'écrivain, le journaliste Vincent Roy.
00:02:12 Bonjour monsieur.
00:02:12 Bonjour Olivier.
00:02:13 Hervé Gana, géopolitologue, nous accompagne également.
00:02:15 Bonjour Hervé.
00:02:16 Bonjour Olivier.
00:02:17 Et Jonathan Sixsou est également avec nous. Jonathan bonjour.
00:02:19 Bonjour Olivier.
00:02:20 Et on le rappelle, rédacteur en chef, causeur.
00:02:22 Dans un instant, nous allons revenir bien évidemment sur l'actualité du jour.
00:02:26 Ce nouveau gouvernement et des ministres déjà sur le terrain.
00:02:29 Mais tout de suite, le rappel des toutes dernières informations.
00:02:33 Et c'est avec vous Barbara Durand.
00:02:34 Bonjour Barbara.
00:02:36 Bonjour Olivier.
00:02:36 Bonjour à tous.
00:02:38 Dans l'actualité, ce vendredi, cette commande de la France
00:02:41 qui achète 42 avions de combat rafale supplémentaires,
00:02:45 ce qui porte à 234 le nombre de ces appareils produits par Dassault Aviation
00:02:50 et commandés par Paris depuis les débuts du programme.
00:02:53 Les livraisons doivent s'étaler entre 2027 et 2032.
00:02:57 Un investissement de plus de 5 milliards d'euros.
00:03:01 Accusé de génocide, Israël se défend et déclare qu'il ne cherche pas
00:03:05 à détruire le peuple palestinien à Gaza.
00:03:07 Le mois dernier, l'Afrique du Sud a saisi en urgence la Cour internationale de justice
00:03:12 en disargant qu'Israël violait la Convention des Nations Unies sur le génocide.
00:03:16 Convention signée en 1948 à la suite de l'Holocauste.
00:03:20 Enfin, retour en France et à moins d'un an de la réouverture de Notre-Dame de Paris,
00:03:25 un branchage a été déposé aujourd'hui au sommet de la Charpente du Cœur,
00:03:30 ce qui marque la fin de cette étape du chantier.
00:03:33 Hasard du calendrier, la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati,
00:03:37 a cité plus tôt au moment de sa prise de fonction la réouverture de la cathédrale,
00:03:42 prévue le 8 décembre parmi ses priorités.
00:03:45 Et on y reviendra justement, Barbara, aux premières paroles de Rachida Dati
00:03:49 comme ministre de la Culture.
00:03:52 A la une, bien sûr, les premiers pas du nouveau gouvernement au travail,
00:03:56 leur a dit ce matin Emmanuel Macron, après une matinée rythmée
00:04:01 par les passations des pouvoirs, vous avez pu le suivre en direct sur notre antenne,
00:04:04 eh bien les ministres s'affichent sur le terrain.
00:04:07 Le premier ministre, le premier d'entre eux en tête,
00:04:10 Gabriel Attal avec Amélie Oudea Castera,
00:04:13 en déplacement dans les Yvelines, c'était il y a quelques minutes.
00:04:17 Et Gabriel Attal, regardez, accueilli comme une rockstar par les collégiens,
00:04:22 vous l'avez suivi là encore sur notre antenne, on va peut-être voir les images.
00:04:27 Il s'est exprimé ensuite avec Amélie Oudea Castera.
00:04:31 On va d'abord voir l'accueil de Gabriel Attal.
00:04:34 Donc on est là avec la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:04:38 qui s'occupe aussi des sports, Amélie Oudea Castera.
00:04:41 - Salut les enfants !
00:04:43 - Ça va ?
00:04:44 - Ça va, ça s'est bien passé la journée ?
00:04:45 - Oui !
00:04:49 - Vous l'aimez votre collège ?
00:04:50 - Oui !
00:04:53 - Bon bah super, travaillez bien !
00:04:55 - Oui !
00:04:58 - Travaillez bien, c'est ça ?
00:05:01 C'est vrai ?
00:05:01 - C'est vrai, c'est gentil, merci.
00:05:03 - Merci, soyez gentils avec vos professeurs,
00:05:05 avec les AED, avec tout le monde.
00:05:09 - Merci, merci.
00:05:12 - Doucement, doucement.
00:05:16 - Je pense que je vais prendre en charge.
00:05:20 Les deux là, ils sont prêts, ils vont surveiller.
00:05:22 - Oui, mais soyez sains, soyez gentils avec eux,
00:05:25 comme avec vos professeurs.
00:05:26 - Oui, soyez gentils.
00:05:27 - Oui, c'est important.
00:05:27 - Doucement, doucement.
00:05:28 - C'est important, d'accord ?
00:05:29 - Doucement, doucement.
00:05:31 - Bon allez, merci.
00:05:32 - Merci à vous.
00:05:34 - Super, super !
00:05:36 - Voilà, et Gabriel Attal qui a annoncé quelques minutes ensuite
00:05:43 qu'il fera de l'école une priorité absolue.
00:05:47 Écoutez-le.
00:05:49 - Le message que je veux passer c'est que l'école
00:05:52 sera une priorité absolue du gouvernement
00:05:55 que j'ai eu l'occasion de proposer au président de la République
00:05:58 et qui a été nommé.
00:06:00 Ce qui compte, ce ne sont pas que les mots,
00:06:02 ce sont les actes.
00:06:04 Et donc on va continuer à agir sans relâche
00:06:07 pour l'école de la République.
00:06:08 J'ai confiance dans l'avenir de notre école
00:06:09 parce que nous avons une feuille de route qui est claire.
00:06:13 C'est celle du choc des savoirs que j'ai eu l'occasion de présenter
00:06:16 et qui a commencé à se mettre en œuvre,
00:06:18 qui va continuer à se mettre en œuvre.
00:06:21 - En tout cas, ce que l'on peut voir, Gabriel Cluzel,
00:06:24 c'est que Gabriel Attal n'a pas lâché sa casquette
00:06:27 du ministre de l'Éducation,
00:06:28 puisqu'on l'a même vu avec ces jeunes.
00:06:30 Alors il y a un effet communication, bien évidemment.
00:06:33 Eh bien, il était devant Amélie Oudéa Castera,
00:06:37 qui est restée finalement assez discrète,
00:06:38 qui s'est exprimée après lui.
00:06:41 Il reste donc aux manettes, si je puis dire,
00:06:44 du ministre de l'Éducation.
00:06:45 En tout cas, c'est une volonté affichée de sa part.
00:06:47 - Il a une démonstration à faire et des gages à donner.
00:06:49 La démonstration, c'est qu'il n'a pas quitté le navire.
00:06:52 Vous vous souvenez que Gérald Darmanin lui a envoyé
00:06:54 un petit peu le coup de pied de l'âne en disant
00:06:58 "moi, je reste à l'intérieur, j'ai le sens de l'honneur,
00:07:01 je ne laisse pas tomber les dossiers que j'ai entamés".
00:07:04 Enfin, je ne sais pas exactement ses mots, mais c'était l'idée.
00:07:07 Gabriel Attal, il donne un peu l'impression,
00:07:11 sur cette affaire du ministère de l'Éducation,
00:07:13 d'avoir fait un coup un peu à la tapie,
00:07:16 vous savez, avec des entreprises.
00:07:17 C'est-à-dire qu'il arrivait, il était applaudi,
00:07:19 et puis il partait rapidement et les choses n'étaient pas terminées.
00:07:24 Donc là, lui qui martèle que l'école,
00:07:26 c'est la mère de toutes les batailles,
00:07:28 évidemment, il doit montrer qu'il ne s'en désintéresse pas.
00:07:33 D'autant que le signal est un peu curieux,
00:07:34 parce que ce qu'il appelle son super ministère,
00:07:38 qui est un peu un ministère quand même fourre-tout,
00:07:40 avec le sport, la jeunesse, l'éducation, les Jeux olympiques,
00:07:44 ça peut donner l'impression que finalement,
00:07:47 être ministre de l'Éducation, c'est un job à mi-temps.
00:07:49 Donc, évidemment, il avait une démonstration à faire.
00:07:54 Et on voit bien que, vous avez raison de le dire,
00:07:57 le nouvel ministre est quand même resté un peu en retrait.
00:08:01 Aujourd'hui, dans ce collège, c'était lui le patron de toute évidence.
00:08:03 Et la nouvelle ministre qui avait jusque-là les yeux rivés,
00:08:06 Jonathan Cixous, sur les Jeux olympiques.
00:08:08 Alors effectivement, quel message envoyer ?
00:08:09 Peut-être un message un peu trouble ?
00:08:11 Oui, l'éducation, une priorité absolue.
00:08:13 Et en même temps, vous mettez l'ancienne ministre des Sports.
00:08:16 Comment est-ce que vous recevez cette nomination ?
00:08:19 Vous avez donné la clé de compréhension.
00:08:21 C'est le "et en même temps".
00:08:22 C'est-à-dire que, comme l'a dit Gabriel,
00:08:24 effectivement, ce ministère Fourretout, elle a édulcoré tout.
00:08:29 Toutes les fonctions inhérentes à ce ministère sont de fait édulcorées.
00:08:33 Parce que vous ne pouvez pas être ministre des Jeux olympiques,
00:08:36 ministre de l'Éducation nationale et ministre des Sports.
00:08:41 Elle était elle-même ancienne sportive de haut niveau.
00:08:44 Je pense qu'elle avait sûrement sa place au ministère des Sports
00:08:48 et à suivre et à organiser les Jeux olympiques.
00:08:53 Là, bombarder à l'éducation nationale, c'est peut-être valider quoi ?
00:08:57 Valider le fait que Gabriel Attal va garder la main, effectivement,
00:09:01 et qu'on met une ministre qui a sûrement d'autres compétences
00:09:04 dans d'autres champs, dans d'autres domaines,
00:09:07 et où elle pourra les exercer de plein droit.
00:09:09 Donc, encore une fois, le sport, les JO.
00:09:12 Mais ce qui met la chose sérieuse, à savoir l'éducation nationale,
00:09:15 ça reste pour le Premier ministre.
00:09:17 Et en tout cas, c'est ce qu'on a vu cet après-midi.
00:09:19 En tout cas, c'est ce que nous montrent les images.
00:09:21 - Vincent Roy, on parle depuis quelques heures d'un gouvernement,
00:09:25 d'un glissement du gouvernement vers la droite,
00:09:28 de l'équilibre gouvernemental, finalement.
00:09:30 Certains disent que c'est la fin du "en même temps".
00:09:33 Est-ce que vous y voyez plutôt une logique de continuité
00:09:36 dans ce nouveau gouvernement ?
00:09:38 Ou effectivement, un réel tournant à droite ?
00:09:41 - Écoutez, on a parlé d'un remaniement,
00:09:44 mais les grands ministères n'ont pas bougé.
00:09:46 Monsieur Le Maire demeure, le garde des Sceaux demeure,
00:09:50 Monsieur Darmanin demeure.
00:09:52 Enfin bon, la liste est longue.
00:09:54 Il y a très, très peu de changements.
00:09:55 Oui, le coup de barre est plutôt, effectivement, à droite.
00:10:02 Le centre, ce qui veut dire que le centre, grosso modo, est à droite.
00:10:05 Le clin d'œil à Nicolas Sarkozy est assez évident,
00:10:09 notamment avec Rachida Dati, mais on en parlera.
00:10:12 C'est le bloc central qui, finalement, s'étoffe
00:10:18 et prend davantage le cap à droite.
00:10:23 Voilà, pour le reste, oui, continuité,
00:10:25 pas énormément de changements.
00:10:28 Monsieur Attal garde, précieusement, on le voit, l'éducation nationale.
00:10:34 Et pour le reste, il n'y a effectivement pas de changement notable.
00:10:39 Monsieur... Le problème, à mon sens,
00:10:42 mais on en parlera peut-être tout à l'heure, c'est où est le cap ?
00:10:45 C'est-à-dire quel cap ? Là, c'est pour moi extrêmement difficile à lire.
00:10:51 Pas de cap clair pour vous, Hervé Gana,
00:10:54 finalement, aujourd'hui, avec ce nouveau gouvernement ?
00:10:57 Le seul cap que va avoir notre Premier ministre, c'est être compressé,
00:11:02 compressé entre LFI, qui va être contre son gouvernement,
00:11:06 compressé avec les RN, qui, de toute façon, est contre ce gouvernement,
00:11:10 et puis compressé avec les Républicains,
00:11:12 puisqu'il y a Tritris de la part de Rachida.
00:11:14 Et donc, ils vont être un peu contre.
00:11:16 Donc, ça fait trois blocs contre un seul bloc.
00:11:19 C'est un peu beaucoup pour un seul homme,
00:11:20 mais c'est justement la problématique du cap.
00:11:23 S'il y a un cap, il y aura unification,
00:11:25 mais la Ve République ne vit que par un parti majoritaire.
00:11:29 Donc, c'est le problème.
00:11:30 Oui, mais alors...
00:11:31 On nous a effondré les partis traditionnels.
00:11:33 Voilà, c'est ça, parce que c'est pas la fin des Républicains, finalement.
00:11:36 C'est extraordinaire chez Emmanuel Macron.
00:11:38 Alors ça, on va voir.
00:11:39 En tous les cas, ils ont pris un choc assez dur.
00:11:43 La chose qui est extraordinaire, c'est qu'Emmanuel Macron nous vend,
00:11:45 en quelque sorte, un monde qui n'existe pas.
00:11:48 En effondrant les partis traditionnels,
00:11:51 il a fait émerger une extrême gauche très forte et un RN très fort.
00:11:56 Voilà, à mon sens, ce qu'il a réussi.
00:11:59 Mais la gauche et la droite, pourtant, dans l'esprit des gens, ça existe.
00:12:03 Et avant de parler de Rachida Dati, justement, Gabriel Cluzel,
00:12:07 est-ce qu'au fond, ce n'est pas la fin des Républicains ?
00:12:09 À quoi sert, en tout cas, les Républicains aujourd'hui
00:12:13 s'ils n'incarnent plus l'opposition ?
00:12:14 Mais si les Républicains, finalement, on le voit,
00:12:17 c'est plutôt un vivier pour la Macronie.
00:12:19 Si c'est une pépinière pour la Macronie, c'est effectivement embêtant.
00:12:22 Je voulais, simplement, avant qu'on passe au dossier Rachida Dati,
00:12:25 revenir sur la nouvelle ministre de l'Éducation qui a été interrogée.
00:12:32 C'est une polémique qui monte aujourd'hui, je trouvais ça intéressant,
00:12:34 sur le fait que ses enfants sont scolarisés au Collège Stanislas à Paris.
00:12:38 Et elle a répondu avec une forme d'honnêteté.
00:12:41 Écoutez, je les ai mis là parce que, si j'ai bien tout en compris,
00:12:45 parce que l'école publique est défaillante.
00:12:46 Parce que l'école ne faisait pas son travail, exactement.
00:12:48 J'espère que, forte de cette expérience,
00:12:50 Stan, ce n'est pas n'importe quelle école,
00:12:51 c'est quand même réservé à une certaine élite,
00:12:54 et qu'elle va faire de l'école publique,
00:12:56 elle va réserver aux Français la même école qu'elle a voulue pour ses enfants
00:13:01 et va donc s'inspirer de Stan pour reconstruire l'école publique.
00:13:05 C'est très intéressant et on va y revenir à 18h30,
00:13:08 largement justement sur cette question avec notre invité.
00:13:11 Vous parliez de Rachida Dati.
00:13:12 Non mais on en parlera très bientôt, avec Lisa Kamen-Irsing,
00:13:15 professeure des écoles, qui sera justement avec nous,
00:13:17 l'occasion de revenir justement sur cette prise de parole
00:13:21 d'Amélie Wedak, concernant Stan
00:13:24 et la raison pour laquelle elle scolarise aujourd'hui ses enfants.
00:13:29 Mais avant, effectivement, tous les poids lourds politiques du gouvernement
00:13:33 ont été maintenus. La surprise reste Rachida Dati.
00:13:38 On ne parle que d'elle, pratiquement depuis hier.
00:13:41 Rachida Dati au ministère de la Culture.
00:13:43 Alors ses mots lors de sa passation des pouvoirs ce matin,
00:13:46 « Chacun sait que j'aime me battre, n'ayez pas peur »,
00:13:49 une affirmation juste avant de prendre les rênes d'une forteresse
00:13:53 que l'on sait à gauche. On va en parler.
00:13:55 Mais avant, retour sur cette passation des pouvoirs justement,
00:13:58 avec Miquel Dos Santos.
00:14:02 Après des applaudissements nourris,
00:14:04 Rima Abdoulmalak entame son discours d'adieu.
00:14:07 Des premiers mots qui semblent faire référence à ses prises de position,
00:14:10 comme les réserves émises sur la loi immigration.
00:14:13 Je suis restée libre, libre de mes engagements,
00:14:17 libre de mes prises de position.
00:14:20 Rima Abdoulmalak est ensuite revenue sur son bilan,
00:14:23 ses regrets de ne pas voir aboutir certains des projets en cours
00:14:26 avant de s'offrir quelques traits d'humour.
00:14:29 Je dois vous faire un aveu.
00:14:31 J'espérais parvenir à déjouer la malédiction
00:14:35 qui s'est abattue sur le ministère de la Culture depuis plus de dix ans,
00:14:39 qui fait que les ministres restent moins de deux ans à leur poste.
00:14:42 Arrive le tour de Rachida Dati, le ton plus sérieux.
00:14:46 La nouvelle ministre commence par citer André Malraux
00:14:49 et son souhait de rendre accessible la culture à tous.
00:14:51 Évoque ensuite la réouverture historique de Notre-Dame de Paris,
00:14:55 sans oublier de remercier ceux qui l'ont choisie.
00:14:58 C'est dans cette belle tradition que je m'inscris en arrivant rue de Valois,
00:15:03 où je suis à la fois très fière, très fière, mais aussi très émue
00:15:09 d'avoir été nommée par le président de la République
00:15:12 sur proposition du Premier ministre.
00:15:14 Sans surprise, Rachida Dati a également livré quelques phrases
00:15:17 dont elle a le secret, avis à ceux qui remettent sa légitimité en question.
00:15:22 Alors chacun sait que j'aime me battre.
00:15:25 N'ayez pas peur.
00:15:27 Je comprends qu'elle puisse surprendre cette nomination.
00:15:29 Moi, elle ne me surprend pas.
00:15:31 Après un bref échange, les deux femmes se sont quittées.
00:15:34 Rachida Dati a rejoint le Conseil des ministres.
00:15:36 Rima Abdulmalak est repartie à pied sous de nouveaux applaudissements.
00:15:41 Dans un instant, justement, nous serons avec un directeur de musée à Nice
00:15:45 qui nous dira à la fois l'importance du rôle du ou de la ministre de la culture,
00:15:50 mais aussi ses attentes.
00:15:52 Mais avant, on va peut-être réécouter à la fois Rima Abdulmalak
00:15:55 et Rachida Dati.
00:15:57 C'est assez intéressant.
00:15:58 On voit la différence de priorité entre ces deux personnes.
00:16:01 Regardez.
00:16:02 J'aurais aussi aimé poursuivre le travail sur des projets
00:16:06 qui me tiennent à cœur.
00:16:08 La maison du dessin de presse,
00:16:10 l'Institut de la France et de l'Algérie,
00:16:13 la maison des mondes africains,
00:16:15 tous trois annoncés par le président de la République,
00:16:18 tous trois nous reliant à notre histoire
00:16:21 et à une part de notre humanité.
00:16:23 C'est maintenant mon tour de prendre ma part dans cette histoire.
00:16:27 Élue de Paris,
00:16:29 je sais combien la capitale est riche en offres culturelles.
00:16:32 Je vais y aller maintenir en m'intéressant de près,
00:16:35 et vous l'avez rappelé, à son patrimoine.
00:16:37 Et en particulier à une réalisation formidable,
00:16:42 qui est un défi, mais qui est un moment aussi historique.
00:16:45 Celui qu'avait lancé le président de la République en 2019,
00:16:48 la réouverture de Notre-Dame cette année.
00:16:51 Ce que je trouvais intéressant, Jonathan Cixous,
00:16:52 c'est qu'on entend d'un côté Rima Abdul-Malak
00:16:54 nous parler de la maison du dessin de presse,
00:16:55 de l'Institut de la France et de l'Algérie, entre autres.
00:16:58 Et de l'autre, Rachida Dati,
00:17:00 le premier monument qu'elle évoque, c'est Notre-Dame de Paris.
00:17:03 Est-ce que ça dit quelque chose, au fond,
00:17:05 de la différence de vision de ces deux personnes ?
00:17:08 Rima Abdul-Malak incarne la malédiction
00:17:11 qui pèse sur la rue de Valois depuis malheureusement trop d'années.
00:17:14 Je suis le premier surpris qu'elle soit elle-même surprise
00:17:17 d'avoir été frappée parce qu'elle incarne elle-même
00:17:20 et à travers tous les propos qu'elle n'a cessés
00:17:23 jusqu'à ce matin de tenir.
00:17:26 Les propos de Rachida Dati sont très sensés.
00:17:30 On lui connaît son courage politique,
00:17:32 on lui connaît son côté direct
00:17:35 qui fait qu'elle est quelqu'un de populaire
00:17:38 et qui, en même temps, connaît bien les rouages politiques.
00:17:41 C'est un responsable politique au sens plein du terme, Rachida Dati.
00:17:46 Je ne pense pas qu'elle va s'amuser
00:17:48 à vouloir fermer des rédactions de presse, par exemple.
00:17:52 Je ne pense pas qu'elle va vouloir s'amuser
00:17:54 à destituer de quelques ordres de décoration,
00:17:58 qui que ce soit, dans le monde de la culture, par exemple.
00:18:02 Que Rachida Dati parle de Notre-Dame,
00:18:04 elle s'inscrit dans ce que nous souhaiterions tous entendre
00:18:09 d'un ministre de la Culture, c'est-à-dire
00:18:11 que Notre-Dame de Paris, avant son incendie,
00:18:13 c'était le premier monument visité de France.
00:18:16 Ça veut dire quoi ?
00:18:17 Ça veut dire que les gens, les Français qui visitent
00:18:19 leur monument, les touristes étrangers qui viennent visiter
00:18:22 nos monuments, viennent visiter notre histoire,
00:18:25 viennent visiter ce qui incarne notre histoire
00:18:28 et ce qui incarne l'identité de ce pays.
00:18:30 Rachida Dati a des propos parfaitement clairs
00:18:33 en nous parlant de Notre-Dame.
00:18:36 Elle fait bien aussi de rappeler qu'elle a été élue de Paris.
00:18:39 On peut regretter qu'Anne Hidalgo perde là sa première opposante.
00:18:43 On note au passage les propos anti-républicain,
00:18:46 qui vont à l'encontre de la tradition républicaine,
00:18:49 pour être précis, tenus par Anne Hidalgo dès hier,
00:18:51 dès l'annonce de Rachida Dati, où en gros,
00:18:54 elle a dit "Oh, je vous plains, mes pauvres fonctionnaires,
00:18:56 d'avoir cette femme à la tête de ce ministère".
00:19:00 Et juste un mot pour finir, j'ai un petit défi pour Rachida Dati,
00:19:04 qui nous parle de patrimoine et de patrimoine parisien.
00:19:06 Voilà un an que nous avons demandé le retour de la statut de Voltaire,
00:19:09 square honoré champion.
00:19:11 Le dossier était bloqué ces dernières semaines,
00:19:13 ces derniers mois, par le cabinet de Madame Abdulmalak.
00:19:18 Maintenant que Rachida Dati nous réaffirme
00:19:19 aimer le patrimoine de Paris,
00:19:21 le retour de Voltaire.com pourra sûrement être le...
00:19:25 - Mais ça je n'en sais pas.
00:19:26 On va retrouver Bruno Henri Rousseau,
00:19:27 consultant en développement culturel
00:19:29 et directeur de musée également dans un instant,
00:19:31 mais avant Gabriel Cluzel.
00:19:33 Selon vous, quelle stratégie du coup maintenant
00:19:35 pour Rachida Dati dans le ministère de la Culture ?
00:19:37 Elle va devoir se faire aimer, elle va devoir se faire respecter.
00:19:41 Ça va être compliqué.
00:19:42 - Parce qu'il y a plusieurs aspects dans la culture.
00:19:45 Il y a l'aspect patrimoine.
00:19:47 Vous l'avez dit, dans un budget de...
00:19:49 Je crois que c'est 11 milliards, le budget de la culture.
00:19:51 Il y en a un qui est consacré au patrimoine.
00:19:53 C'est quand même très, très peu.
00:19:54 Il y en a un qui est consacré à la création.
00:19:56 Il y en a 3,7, je crois, qui est consacré aux médias publics.
00:20:01 Et vous l'avez dit, la forte opposition viendra
00:20:03 des intermittents du spectacle,
00:20:06 ce qu'on appelle le milieu culturel,
00:20:07 le milieu culturel de gauche.
00:20:08 C'est un pléonasme qui a déjà très mal réagi.
00:20:12 J'ai envie de dire, Rachida Dati,
00:20:13 elle n'a pas besoin des intermittents du spectacle.
00:20:14 Le spectacle, le ministère de la Culture,
00:20:16 c'est elle qui va le faire.
00:20:17 C'est vrai que c'est très intéressant,
00:20:20 la comparaison que vous avez faite,
00:20:21 parce que ce sont deux femmes issues de la diversité,
00:20:24 ce qui a pesé sans doute dans le choix d'Emmanuel Macron,
00:20:27 tel qu'on le connaît.
00:20:28 Mais elles ont une vision rigoureusement opposée
00:20:31 de ce qu'elles veulent faire de la culture.
00:20:33 Donc j'espère qu'elle tiendra son cap.
00:20:35 Rachida Dati, elle parle de Notre-Dame de Paris,
00:20:37 mais il n'y a pas que Notre-Dame de Paris.
00:20:39 On sait que notre patrimoine est en déshérence.
00:20:41 Je rappelle qu'une précédente ministre de la Culture
00:20:44 avait dit "les églises 19e, il va falloir que vous débrouillez
00:20:47 parce qu'on ne va pas pouvoir les sauver".
00:20:49 Donc on voit bien que ce patrimoine commun des Français
00:20:53 est à sauver et on va voir comment elle va se débrouiller.
00:20:56 Alors, elle n'a pas non plus...
00:20:58 Je trouve ça curieux, on ne parle pas de son bilan à la justice.
00:21:01 Il n'est pas complètement formidable.
00:21:04 Je me souviens, c'était elle qui avait fermé les tribunaux d'instance,
00:21:07 la moitié des tribunaux d'instance
00:21:09 et qui avait enlevé ce maillage territorial
00:21:11 sur demande de Nicolas Sarkozy.
00:21:14 Je constate qu'on parle beaucoup du personnage Rachida Dati,
00:21:17 truculent, haut en couleur,
00:21:19 vous savez, un peu le bel ami de la politique.
00:21:22 Mais peu de son bilan à la justice.
00:21:25 J'espère qu'à la culture, elle saura imprimer sa marque
00:21:27 et pas suivre aveuglément Emmanuel Macron.
00:21:29 Je vous propose que nous retrouvions Bruno Henri Rousseau,
00:21:32 consultant en développement culturel,
00:21:35 directeur de musée également à Nice.
00:21:37 Bruno Henri Rousseau, bonjour.
00:21:38 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:21:40 On l'entendait, c'est vrai que le domaine de la culture,
00:21:42 c'est très vaste.
00:21:44 Néanmoins, très clairement, aujourd'hui,
00:21:47 Rachida Dati, elle tient les rênes d'une forteresse marquée très à gauche.
00:21:52 C'est ce que vous constatez aussi, vous, dans votre fonction ?
00:21:57 Écoutez, tout dépend de ce qu'on appelle le mot culture.
00:21:59 C'est évident que si on pense à tout cet écosystème
00:22:03 qui vit un peu de l'extension de l'état-providence
00:22:05 au domaine du divertissement,
00:22:07 on pense aux acteurs, on pense à tous ces gens qui parlent beaucoup d'eux,
00:22:10 en effet, on aurait ce sentiment que la culture est de gauche.
00:22:13 Mais il y a beaucoup de héros, beaucoup de gens
00:22:16 qui, notamment dans le domaine du patrimoine,
00:22:17 travaillent des associations dans le public, dans le privé,
00:22:20 beaucoup de gens qui œuvrent pour la beauté et la préservation du patrimoine,
00:22:24 beaucoup de conservateurs,
00:22:25 beaucoup de gens qui sont des amoureux de la beauté.
00:22:28 Ces gens-là ne sont pas de gauche.
00:22:29 Donc, il y a vraiment le haut de l'iceberg,
00:22:32 mais il y a beaucoup de gens qui sont des passionnés du patrimoine,
00:22:36 de la culture et qui ne sont pas forcément de gauche.
00:22:38 Justement, en tant que professionnel du secteur,
00:22:40 qu'attendez-vous d'un ou d'une ministre,
00:22:42 là en l'occurrence Rachida Dati aujourd'hui ?
00:22:44 Quels sont les enjeux que Rachida Dati va devoir affronter selon vous ?
00:22:50 Écoutez, je pense que ce serait l'occasion d'ailleurs de s'interroger sur,
00:22:54 d'une part, le bilan du ministère de la Culture depuis qu'il existe,
00:22:58 au regard des œuvres absolument admirables que le monde entier nous envierait
00:23:02 et refixer à partir de ce bilan un certain nombre d'objectifs.
00:23:06 Il me semble que depuis à peu près 60 ans que le ministère de la Culture existe,
00:23:11 on n'a pas nécessairement vu, après des milliards d'euros et de francs
00:23:17 dépensés dans la création, des choses qui auraient suscité
00:23:21 l'union des Français, l'admiration du monde entier.
00:23:25 Donc, il me semble qu'il y a un vrai bilan à faire sur les politiques culturelles.
00:23:28 Et d'autre part, il me semble qu'il y a vraiment une question d'incarnation
00:23:32 qui est très importante pour le ministre de la Culture.
00:23:34 Vous savez que le ministère de la Culture a été créé sur mesure pour Malraux,
00:23:38 qui était un écrivain, un homme de lettres.
00:23:40 Et je crois que c'est très important qu'un ministre de la Culture
00:23:42 puisse incarner cette idée d'une alliance entre la haute culture française
00:23:48 et la culture populaire que le monde entier nous envie.
00:23:51 Il y a beaucoup d'étrangers, vous allez vous promener sur les châteaux de la Loire,
00:23:53 vous discutez avec des étrangers en vacances.
00:23:56 Et ce qu'ils vous diront, c'est que pour eux, la France, c'est la culture,
00:23:58 c'est la patrie des arts et des lettres.
00:24:01 Et donc, il faut s'interroger sur l'image qu'on veut donner
00:24:03 à travers la nomination d'un ministre de la Culture,
00:24:05 quel message on veut véhiculer,
00:24:08 parce que sa personnalité doit, à elle seule,
00:24:11 incarner une certaine idée de la France, je pense.
00:24:15 Bruno Henri Rousseau, on arrive malheureusement au terme
00:24:18 de la partie qui nous est impartie.
00:24:21 Un grand merci pour votre éclairage.
00:24:24 Vous reviendrez, on va suivre de très près
00:24:26 l'évolution de Rachid Dati au ministre de la Culture.
00:24:29 Vincent Roy, on ne vous a pas entendu, vous vouliez ajouter peut-être ?
00:24:31 Parce que j'ai écouté évidemment avec attention
00:24:34 les discours de passation de pouvoir.
00:24:35 J'ai trouvé d'ailleurs Mme Abdoulmalak de ce point de vue assez suffisante.
00:24:39 Elle nous a rappelé, avec une joie non dissimulée,
00:24:42 son parcours absolument formidable.
00:24:45 Elle a répété à plusieurs reprises "je suis restée libre, libre, libre".
00:24:49 Mais écoutez, je vais vous dire, c'est nous qui sommes libérés
00:24:51 aujourd'hui de Mme Rima Abdoulmalak.
00:24:53 Et c'est un vrai bonheur.
00:24:54 Voilà le petit accl de Vincent Roy.
00:24:56 Pour clore, pour clore.
00:24:57 Petit accl partagé, vigneblement autour de ce plateau.
00:25:00 Pour clore cette première partie, nous revenons dans un instant.
00:25:03 Nous allons revenir sur ce conflit entre Israël et les terroristes du Hamas
00:25:07 qui se déplacent au Yémen.
00:25:09 Alors de quoi s'agit-il ?
00:25:11 Quels enjeux ?
00:25:12 Le général Bruno Clermont, consultant défense, sera avec nous dans un instant.
00:25:16 Et puis, bien évidemment, nous reviendrons sur les défis
00:25:19 qui attendent les membres du nouveau gouvernement dans cette émission.
00:25:22 Restez avec nous, à tout de suite dans Punchline Weekend.
00:25:24 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:25:31 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:25:32 Gabriel Cluzel, Vincent Roy, Jonathan, Six ou Hervé Ganad sont toujours parmi nous.
00:25:37 Nous accueillons le général Bruno Clermont.
00:25:40 Mon général, bonjour.
00:25:42 Réirik Dorit-Maten également avec nous, journaliste Economix et News,
00:25:46 puisque nous allons revenir largement dans un instant sur le conflit entre Israël
00:25:49 et les terroristes du Hamas qui se déplacent au Yémen.
00:25:53 Après ces forces, ces frappes américaines et britanniques justement sur les outils.
00:25:58 Alors, quelles sont les perspectives, les enjeux ?
00:26:00 Point de situation avec vous dans un instant.
00:26:03 Mais tout de suite, Barbara Durand pour les toutes dernières informations à vous, Barbara.
00:26:08 Au travail, voici ce qu'a lancé Emmanuel Macron à ses ministres aujourd'hui.
00:26:13 Ministres à qui il demande d'être révolutionnaire et non gestionnaire.
00:26:18 Il les a réunis pour la première fois aujourd'hui.
00:26:20 Une équipe droitisée aux forts accents sarkozystes.
00:26:24 Selon un participant, le chef de l'État a demandé à ses ministres
00:26:27 des résultats de la solidarité et de la vitesse.
00:26:32 Lors d'une visite surprise à Kiev, le Premier ministre britannique Richie Sounak
00:26:36 a assuré vouloir adresser un signal fort du soutien britannique à l'Ukraine
00:26:40 avec notamment une augmentation de l'aide militaire
00:26:43 et une livraison sans précédent de milliers de drones.
00:26:46 Elle portera au total à près de 14 milliards d'euros le montant de l'aide britannique à l'Ukraine.
00:26:52 Enfin, l'ONU déplore les difficultés d'accès au nord de Gaza.
00:26:56 Les opérations d'aide dans le nord de la bande de Gaza deviennent de plus en plus difficiles,
00:27:01 a-t-elle déclaré, accusant l'armée israélienne de limiter très sévèrement l'approvisionnement en carburant,
00:27:06 notamment pour les hôpitaux.
00:27:09 Selon l'Organisation mondiale de la santé, le système de santé à Gaza est au bord de l'effondrement.
00:27:15 Merci beaucoup Barbara, on vous retrouve à 18h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:27:19 Je vous le disais à la une également de ce vendredi,
00:27:22 le conflit entre Israël et les terroristes de Hamas qui se déplacent au Yémen.
00:27:26 Des frappes américaines et britanniques ont visé les Houthis la nuit dernière,
00:27:31 une réponse aux attaques répétées des rebelles yéménites contre des navires commerciaux en mer rouge.
00:27:37 Les terroristes du Hamas ont annoncé de lourdes répercussions.
00:27:41 Retour sur ces frappes avec Maxime Lavandier.
00:27:44 La riposte était attendue, elle s'est faite conjointement.
00:27:48 Cette nuit, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre les rebelles houthis.
00:27:53 Une dizaine de sites militaires a été visée, notamment à Sanaa, la capitale yéménite,
00:27:57 et dans d'autres villes comme le montrent ces images, à Odeida.
00:28:01 73 frappes ont été effectuées, faisant 5 morts et 6 blessés parmi les rebelles.
00:28:07 Dans un communiqué, le président américain Joe Biden qualifie cette opération de succès,
00:28:11 visant à restaurer la stabilité en mer rouge.
00:28:14 Ces frappes sont une réponse directe aux attaques sans précédent des houthis
00:28:17 contre des navires internationaux en mer rouge.
00:28:20 Depuis des semaines, les houthis qui contrôlent une partie du Yémen,
00:28:23 dont le détroit stratégique de Bab el-Mandeb,
00:28:25 multiplient les attaques contre les navires présents en mer rouge
00:28:28 et fragilisent le commerce mondial.
00:28:30 Soutenus par l'Iran, les rebelles ciblent les navires commerciaux
00:28:33 qui se dirigeraient vers Israël en réponse à la guerre déclenchée après le massacre du 7 octobre.
00:28:39 Face à cette attaque, le porte-parole militaire des houthis promet des représailles.
00:28:44 L'ennemi américain et britannique porte l'entière responsabilité
00:28:49 de son agression criminelle contre le peuple yéménite
00:28:53 qui ne restera pas sans réponse ni impunité.
00:28:57 De son côté, Joe Biden a assuré ne pas hésiter à ordonner d'autres mesures si nécessaires,
00:29:02 laissant entrevoir une possible escalade dans la région.
00:29:07 Alors avant de vous entendre mon général, mais avant d'entendre également
00:29:10 Eric de Ritmaten et Hervé Gannat sur le sujet,
00:29:13 on va retrouver nos envoyés spéciaux, Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner au port d'Eilat.
00:29:19 C'est l'unique port israélien situé justement sur la façade de la mer rouge.
00:29:23 Dites-nous mon cher Thibaut, comment se traduit cette tension là où vous êtes ?
00:29:34 Peut-être un problème de connexion avec Thibaut Marcheteau qui se situe au port d'Eilat.
00:29:40 Je vous le rappelle, c'est l'unique port israélien situé sur la facile de la mer rouge.
00:29:45 On va y revenir dans un instant.
00:29:47 On va les retrouver dans un instant dès que la liaison sera rétablie.
00:29:50 Mais avant, mon général, peut-être pour recontextualiser,
00:29:53 quel est le lien entre les houthis et les terroristes du Hamas ?
00:29:57 Le lien s'appelle l'Iran.
00:29:58 C'est ce pays qui a financé le Hamas, qui déteste et qui veut la destruction d'Israël
00:30:03 et qui s'appuie sur ses proxys, ses relais, ses affidés.
00:30:07 Il y en a plusieurs.
00:30:08 Il y a l'Ouest-Bola qu'on connaît bien, qui est au sud du Liban
00:30:11 et qui pour l'instant est à peu près maîtrisée malgré des déclarations très guerrières.
00:30:14 L'Ouest-Bola bouge très peu.
00:30:15 Mais il y a surtout les houthis finalement.
00:30:17 Ce proto-État qui est au Yémen, qui contrôle la moitié du Yémen,
00:30:21 qui est un pays en guerre depuis des années, en guerre civile, en guerre contre l'Arabie saoudite,
00:30:26 qui a une idéologie très proche de celle du Ouest-Bola,
00:30:29 qui est également armé et financé par l'Iran et dont l'objectif affiché
00:30:33 dans son motto, dans ses déclarations, est la destruction des États-Unis, la destruction d'Israël.
00:30:40 Donc là, ils sont instrumentalisés par l'Iran pour continuer à créer le chaos dans la région.
00:30:45 Donc ils sont pris de deux manières.
00:30:47 La première manière, ça a été pendant plusieurs jours, ils ont envoyé des missiles balistiques
00:30:52 et également des drones sur Israël, sur le sud d'Israël,
00:30:54 qui sont tous étés interceptés et détruits.
00:30:56 Et puis, quelques jours après, ils ont changé de stratégie.
00:30:57 Ils ont décidé de s'attaquer au trafic maritime, à la liberté de navigation.
00:31:02 Ils ont commencé à prendre des bâtiments en otage, à pirater des bâtiments,
00:31:07 attaquer des bâtiments avec des vedettes, avec des missiles, avec des drones.
00:31:11 Et donc, ils ont décidé de créer le chaos dans la région.
00:31:14 Et évidemment, les États-Unis, qui sont les garants de la paix et de la sécurité
00:31:19 dans une région inflammatoire, ont décidé, après beaucoup d'hésitation,
00:31:23 de lancer une opération militaire.
00:31:24 Et pourquoi la France n'a pas participé à cette opération ?
00:31:27 Quelle est la capacité militaire aussi des outils ?
00:31:30 - Oui, je vous pose la question dans un instant,
00:31:31 mais nous avons retrouvé la liaison avec Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner.
00:31:36 Alors, dites-nous, vous êtes, je le répète, donc au port d'Eilat,
00:31:39 unique port israélien situé sur la façade de la mer Rouge.
00:31:43 Comment se traduisent les tensions là où vous êtes, autour de vous ?
00:31:47 - Bien écoutez, Olivier, c'est très clair.
00:31:51 Il y a un chiffre qui est assez impressionnant
00:31:53 et qui reflète très bien la situation ici au port d'Eilat,
00:31:55 qui se trouve juste derrière nous avec Fabrice Elsner.
00:31:58 C'est 90%, 90% de l'activité du port d'Eilat
00:32:02 a été totalement supprimée depuis plusieurs semaines.
00:32:05 J'ai pu joindre d'ailleurs le directeur de ce port qui nous dit
00:32:08 qu'évidemment, depuis plusieurs semaines, plus aucun navire,
00:32:11 quasiment plus aucun navire ne peut rentrer dans ce port.
00:32:13 Il y a d'ailleurs dans cette mer, et juste devant le port,
00:32:17 de nombreuses frégates israéliennes qui surveillent le port,
00:32:19 mais également des roquettes de l'armée israélienne
00:32:22 qui sont pointées vers la mer Rouge pour essayer de surveiller un petit peu la zone.
00:32:26 Cela a évidemment un impact très fort parce que ce port,
00:32:28 il est très important pour le gouvernement israélien.
00:32:31 Vous l'avez dit, c'est le seul qui a sa façade ouverte
00:32:33 directement sur la mer Rouge et donc sur le marché,
00:32:37 sur le marché asiatique, mais également sur l'Océanie.
00:32:40 Il y a également de nombreux produits qui sont ici encore en attente
00:32:43 que le commerce puisse reprendre.
00:32:45 On voit énormément de voitures puisque c'est un port qui concentre 50%
00:32:50 de l'importation de voitures neuves qui rentrent dans Israël
00:32:53 et qui exportent également beaucoup de potassium.
00:32:55 On a pu évidemment aussi parler avec les habitants d'Eilat.
00:32:58 Vous savez que 2400 personnes travaillent directement ou indirectement dans ce port.
00:33:03 Beaucoup sont donc au chômage.
00:33:04 Ils espèrent que les opérations britanniques ou encore américaines
00:33:07 de ces derniers jours vont permettre à la région de retrouver un certain calme
00:33:10 et donc pour permettre au trafic commercial de revenir à la normale.
00:33:15 Merci beaucoup Thibaut pour toutes ces précisions.
00:33:17 Thibaut Marcheteau en duplex depuis le port d'Eilat,
00:33:21 donc avec Fabrice Elsner.
00:33:23 On l'a bien compris, des conséquences économiques très importantes.
00:33:26 Eric, vous allez nous dire tout cela dans un instant, mais avant, mon général.
00:33:30 Effectivement, des frappes américaines, des frappes britanniques, mais pas françaises.
00:33:34 Pourquoi la France finalement n'a pas participé à cette opération militaire?
00:33:37 Vous savez que la situation est un peu compliquée dans la région.
00:33:39 Il y a beaucoup de bâtiments de guerre en Méditerranée, dans la Mer Rouge.
00:33:43 Il y avait deux opérations, une opération principale qui s'appelle
00:33:45 Prosperity Guardian, qui est une opération défensive.
00:33:48 C'était une coalition dirigée par les Américains à une vingtaine de pays,
00:33:51 dont toujours par la France, qui avait pour but de protéger les navires
00:33:54 commerciaux des attaques des outils en interceptant les drones, les missiles.
00:33:57 Ce qui a très bien fonctionné jusqu'à présent.
00:33:59 Mais on sent que ce n'est pas suffisant.
00:34:00 Ça n'a pas permis de dissuader.
00:34:02 Donc, on est passé à une autre frappe.
00:34:03 Les Américains ont décidé de passer à une autre phase de la guerre.
00:34:06 C'est des frappes de représailles.
00:34:08 Donc, ces frappes de représailles ont été planifiées par les Américains,
00:34:11 par l'état-major qui est à Tampa, de Sancom.
00:34:13 Et les Américains ont demandé à qui ils voulaient participer à l'opération.
00:34:16 Le seul pays qui a accepté de participer à l'opération, ce sont les Britanniques.
00:34:20 Avec des typhoons qui ont décollé de Chypre.
00:34:23 Et les autres pays n'ont pas accepté de participer à l'opération.
00:34:25 Je pense que la France a été sollicitée.
00:34:27 Elle a décidé de ne pas y participer pour des raisons qui lui appartiennent.
00:34:30 Mais je pense que tous les pays européens ont refusé.
00:34:32 La stratégie de la France, c'est la position de puissance d'équilibre.
00:34:35 Aujourd'hui, je ne pense pas que ni politiquement, ni militairement,
00:34:39 les Américains avaient besoin de nous pour faire ces frappes.
00:34:40 Je le rappelle, ce sont quand même des frappes limitées.
00:34:42 Une soixantaine d'objectifs par une dizaine de chasseurs et quelques missiles de croisière.
00:34:47 C'est vraiment un avertissement donné aux outils.
00:34:49 Donc la France reste en réserve si jamais ce conflit devait dégénérer.
00:34:53 C'est-à-dire qu'après les représailles des Américains,
00:34:54 il y a des représailles des outils et des représailles à son lot.
00:34:57 La position de la France pourrait évoluer, mais elle veut conserver sa liberté d'action.
00:35:01 Donc elle n'est pas intervenue au côté.
00:35:03 Ce qu'on note, peut-être dernier point important,
00:35:04 c'est que même s'il n'y a que deux pays qui ont participé,
00:35:07 je le rappelle, ce n'est pas dans le cadre de Prosperity Guardian,
00:35:09 qui est une opération à part défensive.
00:35:11 Il y a huit pays qui ont soutenu l'opération.
00:35:13 Et dans ces huit pays, on trouve trois pays européens.
00:35:15 On trouve l'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, et évidemment pas la France.
00:35:19 Donc là, on arrive aussi à une sorte de divorce sur la façon dont la France
00:35:22 s'affiche dans son soutien au conflit israélien par rapport à son partenaire allemand.
00:35:29 Et là, je pense que c'est quelque chose de problématique pour les semaines qui viennent.
00:35:33 Alors c'est vrai qu'on entend parler des outils depuis le 7 octobre.
00:35:36 Néanmoins, quel danger représentent-ils pour le monde ?
00:35:39 Quelle est leur capacité militaire ?
00:35:41 C'est une force militaire extrêmement puissante.
00:35:43 Le Yémen est un pays en guerre civile depuis des années.
00:35:48 Les outils représentent un peu plus du tiers de la population.
00:35:52 C'est un proto-État avec des chefs militaires, avec des forces militaires,
00:35:56 avec une armée de plusieurs centaines de milliers d'hommes,
00:35:58 avec un armement extrêmement puissant à base essentiellement de missiles de tous types,
00:36:02 mais des petits missiles à des missiles très puissants.
00:36:04 Ils ont tiré, par exemple, sur Israël, le plus gros missile tactique jamais tiré,
00:36:08 un missile de plus de 2000 kilomètres de portée qui a été intercepté
00:36:12 par les Israéliens au-dessus de l'espace, au-dessus de 100 kilomètres.
00:36:18 Donc, ils sont puissants et toute cette vaguardité de missiles,
00:36:21 elle est alimentée par l'Iran.
00:36:22 Et c'est avec ça qu'ils ont une puissance de nuisance très importante.
00:36:25 Donc, la question est comment empêcher les outils de mener ces actions ?
00:36:29 Sachant que les outils, c'est un peu comme le Hamas.
00:36:32 Le Hamas voulait qu'Israël rentre dans la guerre.
00:36:34 J'ai l'impression que les outils veulent que les Américains rentrent dans la guerre.
00:36:36 Ça les arrange de mettre le chaos, de fédérer les pays arabes contre les Américains.
00:36:41 Donc, le jeu est très compliqué pour les Américains entre empêcher l'escalade et l'embrasement,
00:36:47 mais montrer quand même qu'ils ne peuvent pas tolérer le fait que,
00:36:49 et là, la question commerciale est importante,
00:36:51 qu'une milice comme le Houthi, qui n'est même pas un État,
00:36:54 puisse entraver la liberté de navigation dans une zone extrêmement stratégique pour le commerce.
00:36:59 Et on l'a compris, au centre du jeu, donc, l'Iran et peut-être la crainte d'un embrasement.
00:37:03 Je vous pose la question dans un instant, Hervé Ganal.
00:37:05 Mais effectivement, la question économique, vous le soulignez il y a un instant, mon général,
00:37:09 puisque, Éric, avec les attaques qui se multiplient en mer Rouge, on l'a compris,
00:37:13 les cargos se détournent vers le Cap et donc une route plus longue et plus coûteuse.
00:37:18 Oui, c'est ça. En fait, quand je regardais les plus grands affrêteurs,
00:37:22 il y a CMACGM qui est français, il y a APAGLEUIDE qui est allemand, il y a MSC qui est Italo-suisse,
00:37:27 tous, ça y est, ont décidé de contourner l'Afrique.
00:37:30 Ils passent par le Cap de Bonne-Espérance.
00:37:32 Alors, le problème, c'est que ça coûte extrêmement cher
00:37:34 parce que passer par le canal de Suez, c'est 14 jours de voyage entre Shanghai, par exemple,
00:37:39 et les ports européens comme Hanovre ou Hambourg ou Le Havre.
00:37:43 Alors que si vous passez par le Cap de Bonne-Espérance, là, c'est 24 jours.
00:37:47 Ce sont les chiffres qui sont donnés par le Centre d'études de la mer.
00:37:49 Et 10 jours de plus, c'est du salaire en plus, c'est du mazout en plus.
00:37:53 Et c'est surtout un temps de réponse plus long pour livrer.
00:37:56 Donc c'est pour ça qu'on préfère la route la plus courte.
00:37:58 Mais il y a le péage par Suez qui coûte cher.
00:38:00 Alors, c'est vrai parce qu'on se dit oui, mais ils vont faire des économies.
00:38:03 Parce que j'ai regardé le prix du passage canal de Suez, c'est 500 000 dollars pour passer le passage.
00:38:08 Vous vous rendez compte ce que ça représente ?
00:38:09 Ça fait 423 000 euros pour faire les 190 kilomètres du canal.
00:38:13 J'ai calculé, ça fait 2226 euros le kilomètre.
00:38:16 Vous voyez, ça n'est pas rien.
00:38:17 Et malgré ce chiffre astronomique, ça reste plus rentable de passer par le canal de Suez
00:38:23 parce qu'un porte-container, est-ce que vous savez combien il y a de boîtes ?
00:38:26 On appelle ça des boîtes.
00:38:28 - Dites-nous.
00:38:28 - Ah, Gabriel Cluzel !
00:38:29 Ah non, mais bref.
00:38:31 Vous n'allez pas en revenir. Sur un porte-container moderne, il y a 16 000 containers, des boîtes.
00:38:36 On appelle ça comme ça.
00:38:37 Ça correspond à 8 000 camions.
00:38:38 Et si on mettait ces camions les uns après les autres, ça ferait 97 kilomètres de fil de camion.
00:38:44 Donc vous imaginez ce qu'on transporte, ce qui vient de Chine.
00:38:47 Alors, dedans, il y a des composants à tel point qu'un porte-parole de Hapag, Lloyd, s'est exprimé.
00:38:54 Il a dit, ça nous coûte des centaines de millions d'euros de plus de passer par le cap de Bonne Espérance,
00:38:58 malgré ce péage qui est cher par Suède, parce qu'on ne peut plus livrer en temps et en heure.
00:39:03 Et aujourd'hui, conséquence, vous avez la société américaine Tesla qui est implantée à Berlin,
00:39:09 qui a dû fermer son usine avec plusieurs milliers de salariés à l'intérieur.
00:39:14 Et ça va être fermé jusqu'au 15 février.
00:39:16 Pas possible de produire des Tesla en Allemagne à cause de ce problème.
00:39:19 - Et peut-être pour clore cet angle économique, le canal de Suèze, c'est un énorme business.
00:39:23 On peut le rappeler qu'il dure depuis un siècle et demi.
00:39:26 - Bah oui, d'ouverture, c'est 1869.
00:39:28 Alors c'est vrai qu'il a été modernisé. Il a été doublé par le maréchal Sisi.
00:39:34 Ça fait quand même 40% du trafic entre l'Europe et l'Asie qui passe par là.
00:39:39 Et puis, c'est un business considérable. C'est ce que disait le général.
00:39:42 Ça, ça pose un problème parce que l'Égypte en vie, ça fait 190 km, le canal de Suèze.
00:39:47 7 milliards de dollars de bénéfices par an. 7 milliards de bénéfices.
00:39:52 Voilà. Si ça s'arrête, vous imaginez les conséquences économiques aussi pour la région.
00:39:55 - Effectivement, on comprend bien les enjeux, en tout cas économiques.
00:39:59 Merci beaucoup, Éric, pour cet éclairage.
00:40:01 Hervé Ganad, les frappes américaines et britanniques contre les roubelles Houthis
00:40:07 auront des répercussions sur la sécurité régionale.
00:40:10 Alors ça, je cite les terroristes du Hamas.
00:40:13 L'Iran qui condamne fermement les frappes américaines et britanniques également.
00:40:18 Quelle répercussion ? Est-ce que nous pouvons craindre un embrasement dans les prochains jours ?
00:40:23 - J'ai envie de dire pas pour l'instant.
00:40:26 L'Iran a trois points de fixation, comme disait le général.
00:40:29 Il y a un point de fixation au niveau du Hamas, Gaza, qui a éclaté.
00:40:35 Un autre point de fixation au Hezbollah.
00:40:37 Et la guerre vient petit à petit.
00:40:38 De toute façon, ce sera Israël qui va décider qu'elle ne peut pas supporter l'évacuation
00:40:43 de 70 000 personnes au nord de son territoire.
00:40:47 Et le troisième point de fixation qui vient de s'ouvrir, la guerre ne se déplace pas.
00:40:51 C'est une ouverture d'un point de fixation.
00:40:53 C'est les outils.
00:40:54 Les outils qui gèrent indirectement le détroit de Bab el-Manden.
00:40:59 Il faut dire que l'Iran détient deux grands points logistiques de transport mondial.
00:41:06 C'est le détroit d'Hormuz et le détroit de Bab el-Manden.
00:41:10 Donc, ça veut dire qu'ils ont à travers ces trois points de fixation,
00:41:14 deux points de logistique, de fixation logistique, si je peux me permettre.
00:41:18 Et les outils gèrent et gèrent 12% du commerce mondial.
00:41:24 C'est pour ça qu'en fin de compte, les USA et les Britanniques, sauf les Français,
00:41:27 interviennent, c'est parce qu'on touche à une chose fondamentale, c'est le commerce mondial.
00:41:32 Et ça, on ne peut pas se permettre, surtout dans une économie mondialisée,
00:41:36 d'arrêter et de passer, comme disait ici justement Eric, par le canal de Suez.
00:41:41 Donc, la problématique, c'est pour l'instant, les Américains et les Britanniques
00:41:45 ont fait une réponse graduée, un peu comme fait Tsaïl, graduée au nord d'Israël avec le Hezbollah.
00:41:54 Le seul problème, c'est quel est le pouvoir de nuisance de Khamenei
00:41:59 et quel est le pouvoir de nuisance des Iraniens ?
00:42:02 De toute façon, il y a une problématique.
00:42:04 S'ils y vont, c'est-à-dire si les outils continuent, ils vont se faire, entre guillemets,
00:42:09 passez-moi l'expression, massacrer et l'Iran va rentrer dans la danse.
00:42:12 L'Iran, pour l'instant, n'a pas intérêt à ce qu'on rentre dans la danse
00:42:16 parce que c'est un pouvoir qui est en déliquescence à cause de la révolution du foulard.
00:42:21 Et c'est toute la problématique.
00:42:22 Ils sont toujours sur la ligne rouge, sur le fil du rasoir,
00:42:26 mais ils sont en train toujours d'envoyer leur proxy, mais ils se retirent à chaque fois.
00:42:29 Ça ne va pas durer longtemps.
00:42:30 - En général, on peut s'attendre à des nouvelles frappes américaines
00:42:34 dans les heures qui viennent, par exemple ?
00:42:36 - Tout va dépendre de la façon dont les outils vont répondre.
00:42:38 Donc, les outils sont en train d'organiser leur réponse.
00:42:41 Est-ce qu'ils vont lancer une autre attaque massive
00:42:44 en direction de bâtiments militaires ou civils ?
00:42:47 Et c'est en fonction de cette réponse que les Américains se décideront.
00:42:50 Mais c'est vrai que le risque d'engraonnage est possible.
00:42:54 Le risque, finalement, que l'Iran reconnaît qu'il faille faire machine arrière,
00:42:58 parce que c'est malheureux, malgré tout, l'Iran qui tire les ficelles, est possible aussi.
00:43:02 Donc, c'est vraiment un pari extrêmement risqué.
00:43:04 Mais je pense que vraiment tous les scénarios sont possibles.
00:43:08 C'est bien ça qui inquiète les Américains.
00:43:09 C'est que tous les scénarios sont possibles dans une région
00:43:11 dans laquelle tout le monde est en train de perdre le contrôle de la situation.
00:43:15 - Donc, c'est dans cette situation inquiétante que Stéphane Séjourné
00:43:19 a été nommé ministre des Affaires étrangères.
00:43:22 Autant dire que le chantier est lourd pour ce proche du président.
00:43:26 Ce matin, lors de sa passation des pouvoirs,
00:43:28 Catherine Colonna, à qui succède Stéphane Séjourné, l'a prévenue.
00:43:33 Je vous laisse un ministère en ordre et un monde en désordre.
00:43:36 Écoutez, Catherine Colonna.
00:43:39 - Je suis tentée de dire que je vous laisse ainsi un ministère en meilleur ordre
00:43:43 et un monde trop en désordre.
00:43:46 Ne m'en veuillez pas.
00:43:48 Et tous mes voeux vous accompagnent pour que ce dernier soit mieux ordonné
00:43:52 et plus harmonieux.
00:43:54 - Alors Stéphane Séjourné peut être un fin stratège,
00:43:57 pas diplomate de métier, mon général.
00:44:00 Catherine Colonna l'était, diplomate de métier, ministre très jeune,
00:44:03 le plus jeune d'ailleurs du Quai d'Orsay.
00:44:05 Il a 38 ans.
00:44:07 Au vu du contexte que vous nous décriviez il y a un instant,
00:44:11 est-ce que c'est un handicap au fond pour la France d'avoir un ministre
00:44:16 des Affaires étrangères qui n'est pas un diplomate de métier ?
00:44:19 Et quel poids aujourd'hui le monde attend de la France ?
00:44:22 Est-il capable d'endosser ce poids-là Stéphane Séjourné selon vous ?
00:44:26 - La diplomatie, c'est une machine qui a des rouages.
00:44:30 Les rouages partent de l'Elysée du président de la République.
00:44:33 C'est son domaine régalien.
00:44:34 Il a ses conseillers.
00:44:36 C'est lui qui pilote la diplomatie.
00:44:37 Vous avez des diplomates, des directeurs à l'intérieur du Quai d'Orsay
00:44:43 qui dirigent les différentes parties du monde.
00:44:45 Je ne vois pas de rupture entre ce qui se faisait avant et ce qui se fait aujourd'hui.
00:44:51 On va être dans la continuité de la politique étrangère de la France
00:44:54 qui cherche toujours ce fameux équilibre dont on voit bien qu'il n'est pas facile à trouver.
00:44:58 Parce qu'à un certain moment, il faut quand même prendre position.
00:45:00 On le voit dans cette affaire extrêmement sensible qu'il y a liberté de navigation.
00:45:04 Pour l'instant, on laisse faire les autres.
00:45:05 Mais la France est une puissance navale.
00:45:07 Nous sommes l'archipel France.
00:45:08 Nous avons des territoires ultramarins un peu partout.
00:45:12 C'est très important pour nous, la liberté de navigation.
00:45:15 Donc, on y veille.
00:45:16 Donc, c'est difficile de répondre à cette question.
00:45:18 Mais ce qui semble en tout cas le cas, c'est deux choses.
00:45:22 Une un peu positive et une un peu inquiétante.
00:45:25 Positif, c'est qu'on veut se démarquer des Américains.
00:45:27 Je pense que ça, c'est une volonté.
00:45:28 Ne pas s'aligner systématiquement sur les Américains,
00:45:30 ce qui n'est pas forcément très populaire dans la région.
00:45:33 Et la deuxième, c'est la question du divorce avec l'Allemagne.
00:45:35 Moi, je note à nouveau que l'Allemagne a pris une position
00:45:38 en faveur de l'opération militaire anglo-américaine
00:45:42 et que la France n'a pas donné son avis sur la position.
00:45:46 Je rappelle qu'elle a des moyens navals dans la région.
00:45:48 Ce moyen naval contribue à la stabilité et à la sécurité.
00:45:51 Donc, on reste dans cette situation un peu étonnante
00:45:53 d'une France qui cherche un équilibre compliqué.
00:45:57 Hervé Ganane nous parlait à l'instant du cap illisible,
00:46:00 parfois, de la diplomatie française.
00:46:02 Nous l'avons évoqué plusieurs fois autour de ce plateau,
00:46:05 notamment dans le conflit Israël contre les terroristes du Hamas.
00:46:08 La voix de la France, comment peut-elle être encore entendue,
00:46:11 selon vous, dans ce monde en désordre ?
00:46:13 Pour reprendre les mots de Catherine Collodin.
00:46:15 J'ai envie de continuer les dires de notre général,
00:46:20 c'est-à-dire qu'en fin de compte, la problématique,
00:46:21 c'est qu'il va falloir avoir des actes,
00:46:24 des actes pour participer lorsque Israël est condamné,
00:46:28 pour justement accompagner le fait qu'on ne condamne pas Israël.
00:46:33 Et puis, deuxièmement, qu'on ait des actes au niveau de la Mer Rouge
00:46:37 ou d'autres endroits assez guerriers.
00:46:41 Donc, la problématique, c'est le en même temps,
00:46:43 ça va être difficile à tenir.
00:46:45 On ne peut pas s'amuser à être les grands amis d'Israël d'un côté
00:46:48 et d'un autre côté, aller serrer la main à Mahmoud Abbas
00:46:52 qui détient le FATA, qui est corrompu et négationniste.
00:46:55 Donc, c'est toute la problématique de la politique étrangère de la France.
00:46:59 Et lorsque Mme Colonna dit "je laisse un ministère en ordre",
00:47:04 on a du mal à comprendre la lisibilité de la politique étrangère française.
00:47:08 Donc, c'est là où, à mon avis, il y a une sorte de désordre
00:47:11 et un cap de nouveau à définir.
00:47:13 Avant de vous libérer et pour conclure, mon général,
00:47:16 vous nous disiez "tous les scénarios sont possibles".
00:47:18 À quoi faut-il être attentif dans les prochaines heures,
00:47:22 dans ce conflit avec les outils ?
00:47:25 Dans un premier temps, c'est la réponse des outils.
00:47:28 Ça, on va l'avoir.
00:47:29 Et dans un deuxième temps, il y a quelque chose qu'on ne va pas voir,
00:47:31 c'est la diplomatie entre les États-Unis et l'Iran.
00:47:33 Oui.
00:47:34 La pression que les États-Unis peuvent mettre sur l'Iran,
00:47:36 parce qu'ils ont quand même malgré tout des moyens.
00:47:38 Il n'y a que l'Iran qui peut arrêter les outils.
00:47:39 Les outils, on ne les arrêtera pas si ce n'est pas l'Iran qui les arrête.
00:47:42 Amérique.
00:47:43 Un grand merci, Vincent.
00:47:44 Il y a quand même une inconscience extraordinaire de la part des outils
00:47:47 à vouloir comme ça impunément s'attaquer aux États-Unis.
00:47:49 Enfin, ces grands guignols.
00:47:51 Évidemment que tout ça est piloté par l'Iran.
00:47:53 Mais enfin, ces gens sont complètement inconscients,
00:47:55 totalement manipulés et n'ont aucun sens de la réalité.
00:47:59 Comment s'attaquer à une armée ?
00:48:00 Quel profil d'outil, effectivement, c'est intéressant.
00:48:02 C'est étonnant, visiblement.
00:48:04 On voit bien que c'est une bande de guignols totalement instrumentalisés
00:48:08 qui vont s'attaquer à l'une des plus grandes armées du monde.
00:48:10 Parce qu'ils n'ont pas la même philosophie que nous.
00:48:12 C'est comme Mohamed Merah qui disait la mort...
00:48:14 Je rappelle que la bande de guignols, elle a tenu pendant six ans tête
00:48:17 à une coalition menée par les plus grandes puissances du Moyen-Orient.
00:48:21 L'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l'Égypte.
00:48:24 Donc, je veux dire, c'est une vraie puissance militaire.
00:48:27 Ce qui est étonnant, c'est effectivement, cette espèce de milice
00:48:29 que personne ne connaissait, tout d'un coup,
00:48:30 elle se met sur le chemin de la plus grande puissance militaire.
00:48:33 Et on ne sait pas comment faire pour l'arrêter.
00:48:34 C'est ça qui est inquiétant.
00:48:36 - On va marquer une très courte pause. Merci Éric de Ritmaten.
00:48:38 Merci, Général Bruno Clermont, pour vos éclairages passionnants
00:48:41 et à la fois inquiétants.
00:48:43 On marque une très courte pause.
00:48:45 Nous revenons dans un instant.
00:48:46 Et puis, nous allons nous attarder une nouvelle fois
00:48:48 sur les chantiers et les défis qui attendent
00:48:51 les nouveaux membres du gouvernement Attal.
00:48:53 Restez avec nous. A tout de suite sur CNews.
00:48:55 Et de retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:49:01 Bienvenue. Si vous nous rejoignez, nous sommes ensemble jusqu'à 19h
00:49:05 pour vous informer, pour décrypter l'actualité,
00:49:08 pour l'analyser avec, pour vous accompagner pendant une heure.
00:49:12 Véronique Jacquier. Bonsoir, ma chère Véronique.
00:49:14 - Bonsoir à tous.
00:49:15 Gabrielle Cluzel est toujours la directrice de la rédaction
00:49:18 de Boulevard Voltaire.
00:49:19 À vos côtés, l'écrivain, le journaliste Vincent Roy.
00:49:22 Autre écrivain, autre journaliste, Jonathan Cixous,
00:49:25 rédacteur en chair de Causeur.
00:49:27 Et le joli géopolitologue Hervé Gana, qui nous accompagne également.
00:49:32 La parole à vous. Dans un instant, nous allons revenir
00:49:34 sur les premiers pas du nouveau gouvernement Attal.
00:49:37 Mais tout de suite, on fait un point sur les toutes dernières informations.
00:49:40 Et c'est avec vous, Barbara Durand.
00:49:42 Moscou et Washington accusent Washington et Londres,
00:49:45 je cite, d'escalades destructrices au Yémen.
00:49:49 La nuit dernière, les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené 73 frappes aériennes
00:49:54 contre les Houthis.
00:49:55 Action en représailles des attaques répétées contre les rebelles yéménites
00:49:59 contre des navires commerciaux en mer Rouge.
00:50:02 Une riposte qui a suscité une pluie de réactions.
00:50:06 Après le premier conseil des ministres du gouvernement de Gabriel Attal,
00:50:09 ce matin à l'Elysée, Emmanuel Macron prendra la parole en début de semaine prochaine.
00:50:14 La déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre Gabriel Attal
00:50:18 devrait intervenir, elle, peu de temps après.
00:50:21 Enfin, en France, toujours un mineur ayant agressé un professeur à Pegoma
00:50:25 dans les Alpes-Maritimes a été placé sous contrôle judiciaire
00:50:28 dans l'attente de son jugement.
00:50:30 Selon le rectorat, ce jeune homme âgé de 13 ans n'aurait pas apprécié
00:50:33 une remarque de l'enseignant à qui il aurait lancé une chaise
00:50:36 et porté trois coups de poing.
00:50:38 Le professeur s'est vu livrer moins d'une journée d'arrêt de travail.
00:50:42 Merci beaucoup Barbara.
00:50:44 Prochain point sur l'actualité avec vous, ce sera à 18h30.
00:50:48 Au travail, les mots ce matin d'Emmanuel Macron
00:50:50 lors du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement.
00:50:53 Et on le sait, sécurité, éducation par exemple,
00:50:56 les enjeux et les chantiers sont énormes.
00:50:59 Nous entendrons d'ailleurs dans un instant une commerçante de hier.
00:51:02 Elle est sous le choc après trois cambriolages en seulement un mois.
00:51:05 Voilà une réalité de nos concitoyens à laquelle il faut bien évidemment répondre.
00:51:09 Et puis la professeure des écoles Lisa Kamen-Irsing
00:51:12 sera en plateau avec nous à 18h30 pour témoigner de l'école d'aujourd'hui,
00:51:16 mais aussi l'idéologie qui gangrène selon elle l'éducation nationale.
00:51:20 Autant de sujets d'ailleurs qui seront traités dimanche matin.
00:51:23 Rendez-vous à ne pas manquer. J'en profite.
00:51:26 Éric Zemmour, l'invité de Sonia Babrouk, ce sera dans Le Grand Rendez-vous.
00:51:31 Dimanche matin à 10h, interview politique donc à ne pas manquer.
00:51:37 Je le disais, Emmanuel Macron a donc demandé à ses ministres d'être révolutionnaires
00:51:42 et pas des gestionnaires.
00:51:44 On le comprend des défis de taille pour nos dirigeants,
00:51:46 pouvoir d'achat, sécurité ou encore éducation.
00:51:49 Alors seront-ils capables de répondre aux attentes des Français,
00:51:53 être dans l'action sans être dans la communication ?
00:51:56 Je vous pose la question dans un instant,
00:51:57 mais avant je vous propose de réécouter le chef de l'État justement
00:52:00 devant les nouveaux ministres.
00:52:02 Bien, le gouvernement rassemblé, au travail.
00:52:08 Et voilà, c'était très court, au travail,
00:52:11 être révolutionnaire et pas des gestionnaires.
00:52:14 Voilà ce qu'il a ajouté également Véronique,
00:52:16 le cap affiché par le président à ses ministres.
00:52:19 Pas de ministre qui administe, mais des ministres qui agissent.
00:52:22 Au fond, un aveu ou pas sur le changement de logiciel à avoir
00:52:26 pour que les Français voient leur quotidien changer aujourd'hui ?
00:52:30 C'est-à-dire qu'on a l'impression que ça mouline un petit peu,
00:52:34 comme s'ils n'avaient rien fait depuis 2017,
00:52:36 tellement ils sont obligés de dire qu'ils vont faire.
00:52:38 Moi, déjà, je trouve ça surprenant dans la forme.
00:52:41 Ensuite, ce qui est un petit peu dérangeant,
00:52:44 c'est qu'on a l'impression qu'agir, agir, agir,
00:52:46 mais sans jamais tenir compte de ce qui s'est passé dans le passé.
00:52:49 Je prends l'exemple, par exemple, du ministère de la Santé,
00:52:52 qui n'est plus un ministère de plein exercice
00:52:54 et qui est complètement dilué dans le ministère du Travail.
00:52:57 On a eu quand même le Covid qui a mis un pays à l'arrêt,
00:53:01 qui a mis les gens sous cloche pendant des mois.
00:53:03 On a eu un confinement sévère, un confinement un petit peu plus light.
00:53:07 On n'est toujours pas en capacité de tracer la moindre réforme véritable pour l'hôpital.
00:53:12 Et on nous dit, on va agir, on va agir, on va agir, mais où sont les vraies réformes ?
00:53:19 Voilà, c'est toujours des réformettes,
00:53:20 ou c'est toujours des poncifs et des injonctions.
00:53:23 Je prends aussi l'exemple de Stéphane Séjourné,
00:53:25 qui n'est pas un diplomate, qui n'a pas surtout de culture diplomatique,
00:53:30 qui ne connaît pas l'Afrique, qui ne fait pas...
00:53:32 Voilà, il faut quand même une certaine stature.
00:53:35 On pourrait ne pas lui en vouloir s'il n'y avait pas tant de guerres
00:53:38 ou tant de points de tension dans le monde.
00:53:41 Mais avec tous les gros dossiers qu'il va avoir sur les bras,
00:53:45 l'Ukraine, Gaza et ce qui se passe aussi en Afrique subsaharienne,
00:53:51 où la France a perdu du terrain,
00:53:52 je trouve quand même que ce type de nomination, c'est un petit peu inquiétant.
00:53:55 Alors ça, c'est intéressant.
00:53:56 Mais effectivement...
00:53:57 Mais si c'est qu'avec des petits bras et pas des gros bras, c'est un peu inquiétant.
00:54:00 Vincent Roy, c'est assez intéressant,
00:54:02 parce que je suis persuadé que beaucoup de téléspectateurs
00:54:04 aussi s'interrogent parfois sur les profils
00:54:06 et que parfois ils se disent
00:54:08 "mais où sont ces hommes politiques qui avaient de l'épaisseur d'autrefois ?"
00:54:11 Alors peut-être que voilà, on regarde dans le rétroviseur
00:54:15 et finalement ça déforme aussi peut-être la vision
00:54:19 que nous avons aujourd'hui de nos anciens politiques.
00:54:21 Mais est-ce que effectivement, ce monde politique a changé ?
00:54:23 Les ministres d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes qu'auparavant ?
00:54:26 Ils ont moins d'épaisseur ou pas ?
00:54:27 Écoutez, en tous les cas, le changement n'est pas patent,
00:54:33 dans la mesure où, comme je vous le disais tout à l'heure,
00:54:35 il a gardé ceux qui semblaient, ou qui lui semblaient, avoir le plus d'épaisseur.
00:54:40 Je pense à Bruno Le Maire, je pense à Gérald Darmanin,
00:54:43 je pense à M. Dupond-Moretti.
00:54:45 Il a gardé ceux qui avaient le plus de poids.
00:54:48 Il a gardé les poids lourds.
00:54:49 Donc quand on parle de remaniement, d'abord,
00:54:51 mettons un bémol à cette formule, puisque de remaniement sur le fond,
00:54:56 il n'y en a pas vraiment, sauf à avoir mis, à avoir placé
00:55:00 Gabriel Attal comme Premier ministre, sans doute pour faire contrepoids,
00:55:05 dans le cadre des européennes, à M. Bardella.
00:55:08 D'ailleurs, quand on voyait les deux images rassemblées,
00:55:11 Bardella, Attal, on avait vraiment l'impression de voir amicalement vôtres.
00:55:16 Vous savez, vraiment, deux personnes ayant le même âge,
00:55:20 issus de milieux différents, etc.
00:55:22 Enfin, c'était presque, de ce point de vue, assez caricatural.
00:55:26 Le problème de M. Macron, c'est...
00:55:29 Alors, je veux bien qu'il dise maintenant "à l'action",
00:55:32 ce qu'il voudrait dire, comme le disait Véronique Jacquier,
00:55:35 d'ailleurs, c'est très suspect, ça voudrait dire qu'avant,
00:55:37 il n'était pas dans l'action.
00:55:38 Maintenant, il demande que les ministres révolutionnent,
00:55:42 pour réemployer son mot, ce qui voulait dire qu'avant,
00:55:44 tout cela était très plan-plan.
00:55:46 Non, surtout, il n'y a pas de cap.
00:55:49 Où va M. Macron ?
00:55:51 Quel cap donne-t-il sur les trois années à venir ?
00:55:54 C'est vrai pour ce qui est de la politique étrangère,
00:55:57 c'est vrai pour ce qui est de la sécurité,
00:55:59 c'est vrai la sécurité, loi immigration,
00:56:04 on y va, on y va, on y va, on y va, et puis après...
00:56:07 Et après, il va la faire, on peut l'imaginer,
00:56:11 très sérieusement détricoter par le Conseil constitutionnel,
00:56:13 donc on ne voit pas quel cap il veut prendre.
00:56:16 On a le sentiment, avec ce virage à droite,
00:56:21 qu'il a entendu une partie des Français, etc.,
00:56:24 on a aussi le sentiment que c'est de la manœuvre politicienne
00:56:28 et qu'il veut détruire ce qui reste encore, DLR,
00:56:32 enfin, on ne voit pas exactement où il veut en venir,
00:56:35 et depuis le début, depuis 2017.
00:56:37 Il a attendu les Français, effectivement,
00:56:39 c'est vrai qu'on a l'habitude de dire que la France est à droite,
00:56:42 et peut-être qu'il a répondu aussi à cette attaque-là.
00:56:44 - C'est la formule de Mitterrand.
00:56:46 La France a toujours été à droite, quand elle était à gauche,
00:56:48 c'est une exception au programme.
00:56:49 - En revanche, réaction, Gabriel Cluzel,
00:56:51 ce soir de maire, notamment, qui s'exprime dans une tribune,
00:56:55 il y a quelques minutes, une tribune collective,
00:56:57 et il déplore que 10 ministres sur 15 soient franciliens.
00:57:02 "Monsieur le Président, la France n'est pas que parisienne",
00:57:06 écrivent-ils, ces choix de ministres trop parisiens,
00:57:09 franciliens, pas assez tournés vers la France,
00:57:11 dans son entière diversité, nous laissent encore une fois
00:57:13 un sentiment et donc une réalité d'abandon de nos territoires.
00:57:18 Alors, est-ce que vous comprenez effectivement
00:57:20 cette réaction de maires, de petites et moyennes communes,
00:57:26 qui ne se retrouvent pas dans les profils, aujourd'hui, au gouvernement ?
00:57:30 - Oui, on peut les comprendre.
00:57:30 C'est vrai que ces ministres font partie d'une espèce d'entre-soi,
00:57:35 de technocrates, ce qu'on appelle des technotables,
00:57:38 qui ont tous la même façon de parler.
00:57:40 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, la France périphérique, la France rurale,
00:57:46 les territoires, comme on l'appelle en langage technocrate,
00:57:50 sont un sujet d'inquiétude.
00:57:52 C'est une France abandonnée, c'est la France des silencieux,
00:57:54 c'est la France qui voit arriver son déclassement.
00:58:00 Moi, ce que je comprends, surtout, parce qu'on pourrait être francilien,
00:58:03 on pourrait être parisien, on pourrait avoir fait les grandes écoles
00:58:06 et s'intéresser à la France tout entière,
00:58:08 mais là, ce qui s'est passé, c'est que c'était moins un remaniement qu'un casting.
00:58:12 C'est ça, je crois, qui choque beaucoup.
00:58:14 Vous savez, un casting, c'est quand on choisit des acteurs pour un film ou un théâtre.
00:58:19 On a choisi des profils, on a recruté des gens sur ce qu'ils étaient,
00:58:22 moins que sur ce qu'ils faisaient.
00:58:24 Pour n'importe quelle entreprise, on choisit des compétences, des expériences.
00:58:28 Pour la moindre des PME, mais pour l'entreprise France,
00:58:30 on va se dire "Ah bah lui, il est jeune".
00:58:32 Non mais moi, je sais pas, ça me rassure pas.
00:58:36 La jeunesse n'est pas une vertu, il y a des métiers
00:58:38 où il faut apprendre à gravir les échelons.
00:58:41 On peut passer avec la diplomatie, on ne naît pas diplomate.
00:58:44 Il y a des métiers comme la préfectorale, d'ailleurs l'armée, etc.
00:58:47 où on ne peut pas accéder à certains postes sans avoir gravi les échelons.
00:58:50 On a l'impression que le mot expérience et compétence
00:58:52 n'existe plus pour l'expérience France.
00:58:54 On choisit des femmes, je sais pas, moi être femme, c'est pas une compétence.
00:58:58 Donc, vous voyez, tout cela est profondément troublant.
00:59:02 Alors, c'est vrai qu'on comprend l'inquiétude de ces mères.
00:59:05 Ils parlent de Franciliens, mais il y a d'autres sujets d'inquiétude.
00:59:07 Ils parlent de, effectivement, il n'y a que six régions.
00:59:11 On va voir peut-être ce qu'ils écrivent, Véronique, Jacqui, avant de vous entendre.
00:59:15 La France compte au total 18 régions.
00:59:18 Ce jeudi soir, seulement six sont représentées.
00:59:19 L'Île-de-France, la Normandie, la Haute-France,
00:59:21 Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la-Loire, Grand-Est,
00:59:23 au-delà et au sud du Loire-et-Cher.
00:59:26 Il n'y a plus personne.
00:59:27 Et peut-être ce sentiment qu'on ne connaît pas les contraintes des Français,
00:59:30 que ces ministres ne connaissent pas les contraintes de Français
00:59:32 qui vivent dans d'autres régions.
00:59:34 Et là aussi, c'est important.
00:59:35 Pour compléter ce que vient de dire Gabriel,
00:59:38 je pense qu'on est passé à des influenceurs.
00:59:41 Effectivement, l'idée de casting, maintenant, c'est la politique.
00:59:44 Ça devient un monde d'influenceurs.
00:59:45 Donc voilà, il faut répondre aussi à soi-disant des attentes politiques.
00:59:50 Sauf qu'on se rend compte que le monde des influenceurs est un petit peu
00:59:53 un monde virtuel.
00:59:54 Donc, il n'est pas dans la vraie vie.
00:59:55 Donc, il ne répond pas sincèrement, sincèrement aux attentes des Français.
01:00:00 Alors oui, bien entendu, on se rend compte qu'il y a des gros trous dans la raquette.
01:00:04 Quant à la représentation territoriale, à mon avis, ça tient à une chose
01:00:09 qui est très importante.
01:00:11 C'est à la fin du cumul des mandats, c'est-à-dire que l'ascenseur politique
01:00:15 est bloqué.
01:00:16 Vous n'êtes plus maire.
01:00:18 Vous ne devenez plus conseiller général.
01:00:20 Donc, vous ne devenez plus secrétaire d'État et ensuite un poids lourd
01:00:26 de la politique et qui peut prétendre être ministre.
01:00:29 Vous ne vous illustrez plus forcément dans les débats à l'Assemblée nationale
01:00:32 ou au Sénat.
01:00:33 C'est comme ça avant que le casting se faisait, quand il n'était plus question
01:00:37 d'un vrai recrutement que d'un casting.
01:00:39 C'est comme ça que ça se faisait.
01:00:40 Maintenant, la fin du cumul des mandats, c'est la fin des vrais poids lourds
01:00:44 de la politique.
01:00:45 Voilà, la politique à l'ancienne, ça avait du bon quand même.
01:00:48 C'était des personnes qui étaient capables d'écouter les doléances
01:00:50 des Français dans des permanences, même quand elles étaient à côté de la plaque.
01:00:53 Ça vous donnait quand même une certaine humilité.
01:00:56 Alors, ça dit aussi une chose sur le maniement, ce fameux casting,
01:01:00 c'est que ça ne résout en rien la crise politique,
01:01:02 puisqu'il y a vraiment une crise de la représentation nationale
01:01:05 qui se pose de nouveau.
01:01:06 - Allez, peut-être pour clore sur cette tribune,
01:01:09 Joëtan Transic, souvent on va revoir une déclaration de ces maires,
01:01:13 notamment, qui regrettent que trop de ministres francophiliens,
01:01:16 ces choix trop parisiens, franciliens, pas assez tournés vers la France
01:01:18 dans son entière diversité, notamment géographique,
01:01:21 nous laissent encore une fois un sentiment et donc une réalité
01:01:24 d'abandon de notre territoire.
01:01:26 Est-ce que finalement, ces nominations de ministres,
01:01:29 elles sont le reflet d'une société de communication ?
01:01:31 Nous l'évoquions à l'instant, le reflet d'une société de casting
01:01:35 aujourd'hui où nous sommes plus dans la séduction finalement
01:01:38 que dans le faire ou l'acte posé.
01:01:41 - Il y a cet effet, effectivement, qui est clairement vécu
01:01:46 par les Français, me semble-t-il.
01:01:49 Les réseaux sociaux, les médias en général ont une certaine part
01:01:51 de responsabilité.
01:01:53 Véronique a parfaitement raison sur l'importance qu'avait
01:01:56 le cumul des mandats.
01:01:59 C'est pour ça que parmi les promesses d'Emmanuel Macron
01:02:02 pour ce second mandat, ce second quinquennat,
01:02:05 c'est d'abroger le non cumul des mandats pour qu'une prochaine
01:02:09 législature puisse avoir effectivement de nouveau
01:02:12 des députés maires.
01:02:13 Et là où c'est intéressant par rapport à la façon dont s'est
01:02:16 construit notre République, c'est que vous avez une tradition,
01:02:19 Jacobin, de centralisation.
01:02:21 Le pouvoir, c'est à Paris.
01:02:22 L'Assemblée nationale, c'est à Paris.
01:02:24 Mais l'Assemblée nationale est composée de personnes qui viennent
01:02:27 des provinces et non pas des territoires, comme on l'entend
01:02:30 trop souvent maintenant.
01:02:31 C'est un très beau mot, province, quand on y pense.
01:02:33 C'est vrai.
01:02:34 Et revenir à, sans remettre en cause la centralisation,
01:02:39 qui est elle-même la décentralisation tant vantée
01:02:42 par M. Raffarin et autres, on a décentralisé.
01:02:44 On a donné pas mal de prérogatives aux régions,
01:02:47 mais pas avec les budgets qui suivaient.
01:02:49 Donc, si vous voulez, on se retrouve à faire un grand écart,
01:02:51 une sorte de en même temps où il y a d'un côté une centralisation
01:02:55 historique et de fait, tout est à Paris, tout reste à Paris.
01:02:59 Mais en même temps, on demande aux provinces, aux régions
01:03:01 de gérer, de prendre de plus en plus de dossiers sans avoir
01:03:04 forcément les compétences budgétaires pour l'accompagner.
01:03:07 Et vous rajoutez là-dessus une dernière couche.
01:03:09 Ce sont des députés qui ne représentent que même
01:03:11 à l'Assemblée nationale et qui n'ont absolument pas l'idée
01:03:15 de l'odeur du foin pour parler de la campagne.
01:03:19 Avant d'entendre le témoignage qui montre une bien triste réalité,
01:03:23 parfois, que vivent nos concitoyens, Hervé Ganna,
01:03:25 effectivement, sur cette tribune contre des ministres
01:03:28 au franc-sidien, quel est votre regard ?
01:03:30 J'ai l'impression qu'en fin de compte,
01:03:33 les ministres actuels, sous la gouvernance de M.
01:03:37 Attal, c'est du jacobinisme anti-Bardella.
01:03:40 Donc, est-ce que ce n'est pas un coup politique pour justement
01:03:44 les élections européennes qui arrivent en juin ?
01:03:47 C'est la question que je me pose, parce que c'est vrai qu'il y a
01:03:50 des ministres restreints, mais il faudra beaucoup
01:03:52 de ministres délégués.
01:03:53 Donc, ça va ouvrir le champ des possibles.
01:03:55 Beaucoup de secrétaires, de secrétaires qui vont s'occuper
01:03:58 de postes au sein des ministères.
01:04:02 Donc, ça va augmenter petit à petit.
01:04:04 Et je pense que cette image que l'on veut d'un groupe restreint
01:04:07 au travail va sans doute avoir quelques difficultés,
01:04:10 parce qu'il y aura des problématiques,
01:04:12 notamment, par exemple, pour le ministère de l'Éducation.
01:04:14 On va revenir au ministère de l'Éducation et des Sports.
01:04:16 Et les réformes qui sont en cours.
01:04:20 Et on va en parler justement avec Elisa Kamen-Ircink,
01:04:24 professeure des écoles, qui sera avec nous à 18h30.
01:04:26 On consacrera une large page à la question de l'éducation.
01:04:30 Mais avant, la sécurité ou l'insécurité, plutôt,
01:04:33 puisque la France qui travaille, celle des commerçants,
01:04:36 notamment, de plus en plus victime de cambriolages.
01:04:39 Elle est là, la réalité, aujourd'hui.
01:04:41 Il y a quelques semaines, nous vous parlions notamment
01:04:43 de ces commerçants.
01:04:44 C'était à Paris, victime de multiples cambriolages.
01:04:47 Cette fois, phénomène identique, mais dans le Sud.
01:04:49 Ailleurs, une commerçante a vécu un événement traumatisant,
01:04:52 trois cambriolages en l'espace de 48 heures.
01:04:55 Ça s'est passé fin décembre.
01:04:57 Les explications, Tania Thiolé-Tancrède-Guillotel
01:05:00 et Béatrice Biglione, victime de ces cambriolages,
01:05:03 sera en liaison avec nous ensuite.
01:05:06 Je n'ai même pas la force de ranger.
01:05:08 Je n'ai plus de force. Je suis fatiguée.
01:05:11 Une restauratrice exténuée.
01:05:14 Le 19 décembre dernier, alors que Béatrice est absente de chez elle,
01:05:18 un homme s'introduit à son domicile pour le cambrioler.
01:05:21 Avertie par son voisin qui dispose de cette caméra de vidéosurveillance,
01:05:25 elle prévient la police.
01:05:26 Ils se sont montré un peu rassurants en me disant
01:05:30 "bon, des cambriolages, malheureusement, il y en a plein.
01:05:35 Et puis, ne vous inquiétez pas, ils ne reviendront pas".
01:05:41 Seulement 48 heures plus tard, plusieurs individus cambriolent
01:05:44 à nouveau son domicile et dévalisent son restaurant.
01:05:47 Des bijoux, une importante somme d'argent.
01:05:50 Pour cette mère qui élève seule ses enfants,
01:05:52 le préjudice financier correspond à cinq semaines de travail.
01:05:55 On viole votre intimité.
01:05:58 Ils ont fouillé dans les photos, ils ont fait tous les placards,
01:06:02 ils ont fait les placards à sous-vêtements.
01:06:05 Et à cela s'ajoute un sentiment de peur permanent.
01:06:08 Ça fait deux, trois ans que je sentais qu'il y avait de la sécurité.
01:06:12 Mais là, je vais dire, on est touché plein fer.
01:06:15 J'ai peur parce que j'entends des bruits.
01:06:20 C'est compliqué.
01:06:21 Béatrice a porté plainte et a su reconnaître l'identité
01:06:24 de l'un des cambrioleurs.
01:06:26 Elle veut réouvrir son restaurant,
01:06:28 même si cela lui est aujourd'hui très difficile.
01:06:31 Alors justement, Béatrice Biglione est avec nous,
01:06:33 est en liaison avec nous.
01:06:35 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:06:38 On a entendu votre émotion.
01:06:40 On la comprend également.
01:06:42 On a entendu votre peur aussi.
01:06:44 Alors, vous nous entendez.
01:06:45 C'est vrai que nous parlons beaucoup de remaniement
01:06:47 ces dernières heures et votre témoignage,
01:06:50 eh bien pendant ce temps-là, il illustre aujourd'hui
01:06:52 ce que vivent nos concitoyens sur le territoire.
01:06:55 Vous le disiez, les enquêteurs vous ont dit
01:06:58 les cambriolages aujourd'hui, il y en a tellement.
01:07:01 Emmanuel Macron a dit à ses ministres de se mettre au travail.
01:07:04 Béatrice, si vous étiez en face du ministre de l'Intérieur ce soir,
01:07:07 qu'est-ce que vous auriez envie de lui dire
01:07:09 après ce que vous avez vécu ?
01:07:13 Bonsoir.
01:07:15 Je ne sais pas, je trouve que ce qu'on vit en ce moment,
01:07:22 ça a fortement changé.
01:07:26 Et c'est une situation très compliquée, très difficile.
01:07:33 Et trois cambriolages dans l'espace de 48 heures,
01:07:39 moralement, c'est très compliqué.
01:07:41 C'est compliqué pour ma fille,
01:07:44 c'est compliqué pour moi parce que j'ai perdu
01:07:51 tout le marché de Noël que j'ai fait, je l'ai perdu.
01:07:55 Et il faut que les choses, elles changent.
01:07:59 On vous entendait dans le reportage,
01:08:02 vous nous disiez que cela faisait deux, trois ans
01:08:05 que vous vous sentiez en insécurité dans votre commune.
01:08:09 Qu'est-ce qui a changé ? Qu'est-ce qui a évolué autour de vous
01:08:14 pour que depuis deux ans, finalement, vous soyez en insécurité ?
01:08:20 Beaucoup de choses ont changé.
01:08:23 Là, par exemple, cette année,
01:08:26 ce n'est pas la première année que je fais le marché de Noël.
01:08:29 Et en fait, en arrivant dans le centre-ville,
01:08:31 j'ai senti une insécurité sur le centre-ville.
01:08:37 Après, au niveau du port, c'est pareil.
01:08:40 Ça fait plusieurs étés que je ne me sens pas sereine
01:08:45 quand je vais travailler.
01:08:46 Je ne me sens pas sereine le soir,
01:08:47 je ne me sens pas sereine l'été.
01:08:52 Pourquoi ? Parce que vous voyez des bandes traîner ?
01:08:55 Parce que vous vous faites, comment dirais-je, interpellée ?
01:09:02 Oui, je me suis fait prendre à partie déjà par certaines personnes.
01:09:11 Ça fait 20 ans que je tiens mon commerce.
01:09:15 Je n'ai jamais ressenti autant d'insécurité.
01:09:23 Moi, par exemple, dans mon commerce, ou bien chez moi,
01:09:27 les deux, ça fait 20 ans que j'habite dans ma résidence
01:09:30 qui est juste à côté de mon restaurant.
01:09:32 Et en fait, je n'ai jamais eu le besoin de mettre
01:09:34 caméra de surveillance,
01:09:36 d'essayer de me protéger au maximum.
01:09:39 Parce que je me sentais dans un pays libre.
01:09:43 Et puis, en fait, avec ce qui s'est passé,
01:09:48 je ne me sens plus du tout en sécurité.
01:09:51 Mes enfants, je ne les sens pas du tout en sécurité.
01:09:56 Oui, c'est compliqué.
01:09:58 Peut-être un dernier mot, Béatrice, avant de vous libérer.
01:10:01 Est-ce que votre ressenti, votre peur,
01:10:03 elle est partagée par vos clients, vos voisins,
01:10:06 vos amis autour de vous ?
01:10:08 Je me suis entretenue avec une cliente
01:10:12 qui est venue il n'y a pas si longtemps que ça au restaurant.
01:10:15 Et en fait, elle me disait qu'elle habite un quartier du port.
01:10:20 Et en fait, elle ne veut plus sortir son chien à partir d'une certaine heure
01:10:24 parce qu'en fait, elle voit les trafics de drogue.
01:10:27 Elle voit un business qu'avant, elle ne voyait pas.
01:10:31 Avant, elle sortait son chien à 18h, 19h.
01:10:34 Elle n'était pas inquiète.
01:10:36 Et là, elle m'a dit, pareil, ça fait deux, trois ans
01:10:39 qu'elle sent une insécurité sur le port en particulier.
01:10:44 Merci beaucoup, ma chère Béatrice.
01:10:47 Vincent, vous voulez peut-être poser une question à Béatrice avant de la libérer ?
01:10:50 Oui, je voulais vous poser une question, madame.
01:10:51 Vous avez été cambriolé trois fois de suite en 48 heures.
01:10:55 À l'heure où nous parlons là, quel gage avez-vous reçu de la police ?
01:10:58 Est-ce que vous êtes partie ?
01:10:59 Parce que finalement, je ne veux surtout pas vous créer des frayeurs,
01:11:03 mais vous avez été cambriolé trois fois en 48 heures, peut-être quatre fois, cinq fois.
01:11:08 Quel gage vous ont donné les policiers ?
01:11:10 Est-ce que votre restaurant est surveillé ?
01:11:16 Est-ce que vous vous sentez soutenu par la police ?
01:11:19 Est-ce que j'imagine qu'on ne vous laisse pas comme ça,
01:11:24 toute seule, après ce traumatisme ?
01:11:27 Car on voit bien que vous êtes traumatisée.
01:11:29 Alors, moi, je me suis entretenue cet après-midi avec un député.
01:11:36 Et en fait, c'est ce que je lui ai expliqué.
01:11:38 En fait, j'ai porté trois fois plainte au niveau du commissariat
01:11:42 pour les trois plaintes que j'ai eues pour les trois cambriolages
01:11:46 dans l'espace de 48 heures.
01:11:48 Et en fait, chose que moi, je suis très surprise,
01:11:50 c'est que je n'ai eu aucun retour concernant ces plaintes.
01:11:56 Au niveau de la sécurité, on m'a dit que si j'avais un souci,
01:12:00 j'ai appelé, j'ai re-eu un souci le 1er janvier au port de Hyères,
01:12:06 où j'ai essayé de recontacter la police.
01:12:09 Je me suis déplacée, je suis allée au commissariat.
01:12:11 Et en fait, au commissariat, je suis arrivée la première
01:12:13 pour dire ce qui venait de se passer.
01:12:16 Et en fait, on m'a tout simplement mise sur le côté en me disant
01:12:21 "Bah écoutez, là j'en ai pour deux heures avec une personne
01:12:23 qui était arrivée après moi".
01:12:25 Et en fait, on m'a fait comprendre que c'est où je partais,
01:12:29 où j'attendais deux heures.
01:12:30 Et en fait, je me suis dit "Mais c'est pas possible,
01:12:33 je ne suis pas pris au sérieux en fait".
01:12:34 On comprend bien, effectivement, à quel point c'est compliqué pour vous.
01:12:40 Bon courage à vous en tout cas et merci d'avoir témoigné Béatrice,
01:12:45 puisque je suis convaincu qu'il y a d'autres personnes dans votre cas.
01:12:49 Peut-être un dernier mot, on va marquer une pause Gabrielle,
01:12:52 mais cambrioler en trois fois pendant 48 heures,
01:12:56 on voit, elle le disait, que les policiers aussi lui disaient
01:12:59 "Mais on est débordés, il y a des cambriolages partout".
01:13:01 Voilà, c'est assez finalement révélateur de l'état du pays.
01:13:03 Déjà, ce témoignage est très touchant parce que c'est vrai
01:13:06 que le cambriolage, c'est un vrai traumatisme.
01:13:08 Un vrai viol.
01:13:08 C'est plus qu'une perte d'argent, une perte financière.
01:13:11 C'est vraiment, c'est une forme de viol.
01:13:13 Vous avez raison, en général, il y a un désordre indescriptible.
01:13:16 On ne se sent plus en sécurité chez soi.
01:13:19 Les enfants ont peur.
01:13:20 Donc j'imagine une expérience réitérée ainsi trois fois,
01:13:24 ça doit être vraiment terrible.
01:13:25 Et puis c'est vrai que les commerçants, par principe,
01:13:28 s'ils reprennent le travail, ils sont nécessairement,
01:13:30 leur porte est ouverte.
01:13:31 Dans un restaurant, vous êtes face à un public,
01:13:34 si vous n'avez plus confiance, etc.
01:13:36 Et moi, hier, je connais un peu hier, c'est une ville,
01:13:38 c'est une charmante ville près de Toulon.
01:13:40 Et c'est vrai que ces villes ont été gangrénées par l'insécurité.
01:13:48 Il y a une immigration extrêmement forte également,
01:13:51 qui n'est pas du tout jugulée, une police qui est dépassée.
01:13:54 Je ne suis pas sûre que le remaniement dont on fait tout un foin
01:13:57 va changer vraiment la situation.
01:13:59 Et pourtant, il y a du pain sur la planche, si je puis dire,
01:14:01 comme dans le domaine de l'éducation.
01:14:03 On en parle dans un instant avec Lisa Kamen-Irsing,
01:14:05 professeure des écoles, qui, à son tour,
01:14:08 témoignera de sa vision de l'éducation nationale, de l'école.
01:14:12 Aujourd'hui, une éducation nationale parfois gangrénée
01:14:15 par une certaine idéologie.
01:14:17 Elle nous dira tout dans un instant.
01:14:19 Restez avec nous sur CNews. A tout de suite.
01:14:21 De retour sur le plateau de Punchline Weekend
01:14:28 pour cette dernière partie.
01:14:29 Dans un instant, nous allons nous intéresser à un chantier
01:14:32 crucial pour le gouvernement, celui de l'éducation.
01:14:35 Mais avant, enfin, un point sur les toutes dernières informations.
01:14:37 C'est avec vous, Barbara Durand.
01:14:39 Le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a renouvelé,
01:14:42 hier soir, l'engagement d'Emmanuel Macron,
01:14:44 à savoir baisser les impôts pour les classes moyennes.
01:14:48 Le président s'y est engagé.
01:14:50 Et évidemment, on sera au rendez-vous de son engagement.
01:14:53 Voici ce qu'a affirmé le nouveau chef du gouvernement.
01:14:57 Nord-Allemand est condamné à un an d'emprisonnement
01:14:59 pour l'agression sexuelle en 2017 d'une petite cousine,
01:15:02 alors âgée de 14 ans.
01:15:05 Les faits ont eu lieu quelques mois avant le meurtre
01:15:07 de la petite Maëlys.
01:15:09 Crime qui lui vaut déjà une peine de prison à perpétuité.
01:15:13 Enfin, cet accident de minibus impressionnant,
01:15:15 ce matin dans les Alpes-Maritimes.
01:15:17 Un autocar est tombé d'une dizaine de mètres dans le vide
01:15:20 pour atterrir sur la voie de circulation de chemin de fer.
01:15:24 Tous les passagers ont pu être évacués rapidement.
01:15:27 Trois personnes ont été blessées.
01:15:30 Merci beaucoup, Barbara.
01:15:32 Prochain point sur l'actualité avec vous,
01:15:34 ce sera à 19h.
01:15:35 Nous allons nous intéresser à présent pour cette dernière partie
01:15:39 à un chantier très important qui attend le gouvernement,
01:15:42 celui de l'éducation.
01:15:44 Pour en parler, Jonathan Cixous, Hervé Ganad,
01:15:47 Véronique Jacquier, Gabriel Cluzel et Vincent Roy.
01:15:51 Mais surtout, vous, Lisa Kamen-Hirschi,
01:15:55 bonsoir, merci de nous avoir rejoints.
01:15:58 Vous êtes professeure des écoles.
01:15:59 Nous allons nous intéresser longuement à la question
01:16:02 de l'éducation nationale avec vous.
01:16:04 Vous avez écrit un livre, vous êtes auteur de La Grande Garderie.
01:16:08 C'est aux éditions Albain Michel.
01:16:11 Nous en parlons à l'instant avec vous.
01:16:12 L'école sera la mère des batailles.
01:16:14 C'est ce qu'a assuré en tout cas le Premier ministre Gabriel Attal,
01:16:17 qui aura un oeil particulièrement attentif sur la nouvelle ministre
01:16:20 de l'éducation nationale, Amélie Oudéa Castera,
01:16:23 l'ancienne ministre des Sports, qui a pris son poste ce matin.
01:16:27 Après la passation des pouvoirs, elle s'est rendue sur le terrain
01:16:30 avec le Premier ministre.
01:16:31 On va envoyer ce sujet de Maxime Le Gues et on en part ensuite.
01:16:34 Un passage de témoin protocolaire, mais un Premier ministre
01:16:40 qui entend bien garder la main sur son ancien ministère.
01:16:43 L'école est le trésor inestimable de notre République.
01:16:47 C'est pourquoi, comme je l'ai dit dès mon arrivée à Matignon,
01:16:51 l'école sera la mère des batailles de mon gouvernement
01:16:55 et j'en serai le garant.
01:16:56 Une prise de parole longuement applaudie
01:17:00 avant celle de la nouvelle ministre de l'éducation nationale,
01:17:03 qui mesure l'ampleur de la tâche qui l'attend.
01:17:06 Oui, la tâche sera lourde, mais la feuille de route,
01:17:11 Monsieur le Premier ministre, est claire.
01:17:14 Elle est essentielle et elle mérite qu'ensemble,
01:17:19 tous ensemble, nous l'apportions à la réussite.
01:17:22 Amélie Oudéa Castera aura fort à faire, menera bien les grands
01:17:25 chantiers de l'école, tout en gardant le ministère des Sports.
01:17:28 C'est elle qui sera la garante du bon déroulé
01:17:31 des Jeux Olympiques de cet été.
01:17:32 Mais l'ancienne championne de tennis sait qu'elle ne sera
01:17:35 pas la seule sur le terrain.
01:17:37 Je sais que vous aurez à cœur de m'accompagner
01:17:41 et même de me coacher.
01:17:43 Avec l'annonce de ce ministère élargi, rassemblant l'éducation,
01:17:46 la jeunesse, les sports et les Jeux Olympiques,
01:17:48 les syndicats enseignants, eux, déclarent s'inquiéter
01:17:51 d'une ministre à mi-temps.
01:17:54 Et ce chantier de l'éducation nationale,
01:17:56 nous en parlons donc ce soir avec vous, Lisa Kamen Hirsig,
01:17:59 je le rappelle, professeure des écoles,
01:18:01 dans une école privée sous contrat, également auteure
01:18:04 de la Grande Garderie aux Éditions Albain Michel.
01:18:07 Peut-être pour commencer, votre réaction à cette nomination.
01:18:10 Amélie Oudéa Castera, ancienne ministre des Sports,
01:18:12 ancienne tennismanne, championne de tennis,
01:18:15 à la tête désormais de l'éducation nationale.
01:18:19 Est-ce que vous y voyez un bon signal ou pas ?
01:18:22 Moi, je suis... Je laisse sa chance au produit.
01:18:25 Elle vient d'arriver, donc il faut lui laisser le temps
01:18:28 de s'installer et de montrer ce qu'elle sait faire,
01:18:31 ce qu'elle a envie de faire.
01:18:32 Je ne suis pas de ceux qui critiquent a priori.
01:18:35 Ce que je sais, ce que je vois, c'est que les ministres successifs,
01:18:39 depuis que je travaille en tant qu'enseignante,
01:18:42 je n'ai pas toujours fait ça, mais ça fait une vingtaine d'années
01:18:44 que j'enseigne, sont surtout très impuissants
01:18:48 là où ils se trouvent.
01:18:49 Après avoir écrit mon livre, j'ai même été invitée par Xavier
01:18:52 Darkos à le rencontrer, maintenant il est directeur de l'Institut de France.
01:18:56 Je lui ai posé la question de savoir ce que ça faisait d'être ministre
01:18:59 de l'éducation nationale.
01:19:00 Et il m'a dit en fait, on n'a aucun pouvoir parce qu'on a en face de soi
01:19:03 une administration pléthorique et des syndicats tout puissant.
01:19:05 Voilà pourquoi ? Pourquoi cette impuissance aujourd'hui
01:19:08 et des ministres successifs de l'éducation nationale, selon vous ?
01:19:11 Et parce que pour les raisons que j'ai citées,
01:19:15 c'est à dire qu'il y a une toute puissance des syndicats
01:19:19 sur les personnels de l'éducation nationale,
01:19:23 une administration qui est pléthorique, c'est à dire que par rapport
01:19:27 à d'autres pays qui ont des systèmes éducatifs comparables,
01:19:29 je pense à l'Allemagne, à la Suisse, aux pays du nord de l'Europe,
01:19:32 qui sont des pays développés comme nous,
01:19:36 nous avons un taux d'encadrement ou d'administration
01:19:39 qui est complètement délirant.
01:19:40 On a 850 000 enseignants pour 350 000 personnes
01:19:43 qui ne sont pas enseignantes dans l'éducation nationale,
01:19:47 ce qui est à peu près, si on fait un ratio,
01:19:48 à peu près le double de ce qui se passe en Allemagne.
01:19:51 Alors on me répond que l'Allemagne est un pays décentralisé.
01:19:54 Très bien, décentralisons, puisque visiblement,
01:19:56 ça ne fonctionne pas avec tant de fonctionnaires.
01:19:59 Ça ne fonctionne pas.
01:20:01 Très concrètement, quand Gabriel Attal, on en a beaucoup parlé,
01:20:05 s'est fait remarquer par sa fermeté comme ministre de l'éducation nationale,
01:20:09 on le rappelle avec l'interdiction de la BAIA,
01:20:11 notamment la question du harcèlement scolaire,
01:20:13 avec cette mise en place des cours d'empathie,
01:20:15 sa réflexion sur le port de l'uniforme aussi.
01:20:18 Tout cela a été loué par les Français, même, assez globalement.
01:20:24 Il s'agit donc de s'attaquer aux règles du fonctionnement de l'école
01:20:27 plus qu'aux programmes.
01:20:29 On va y revenir, aux programmes.
01:20:31 Et cela, aujourd'hui, n'est pas soutenu par le corps enseignant.
01:20:34 En tout cas, ce n'est pas faisable, selon vous.
01:20:37 Les enseignants sont très partagés.
01:20:38 Moi, je fréquente beaucoup les blogs et les sites
01:20:41 et les pages Facebook d'enseignants.
01:20:44 Pour donner un exemple, je connais bien une page Facebook
01:20:47 qui s'appelle 800 000 fainéases, pour vous donner le temps,
01:20:50 et qui compte quand même, je crois, 40 000 membres.
01:20:54 J'en fais partie, vous allez me dire.
01:20:55 Moi, je suis là pour troller.
01:20:58 En gros, ces gens-là sont très partagés et plutôt critiques
01:21:03 sur ce genre d'annonce, en sachant que,
01:21:05 même pour ceux qui sont pour une reprise en main
01:21:08 et plus d'autorité à l'école,
01:21:09 ils savent bien que ce n'est pas un ministre,
01:21:10 en tapant du poing sur la table,
01:21:12 quel que soit le temps martial qu'il emploie,
01:21:15 qui pourra régler les problèmes.
01:21:16 Parce que derrière, ça ne se fait pas,
01:21:18 ça n'est pas mis en œuvre, parce qu'il y a un manque de volonté ?
01:21:21 Il n'y a pas seulement un manque de volonté,
01:21:22 ce sont aussi des problèmes qui sont plus larges,
01:21:25 plus généraux que les problèmes de l'école.
01:21:28 Il y a un problème d'éducation
01:21:30 qui n'est pas un problème de l'éducation nationale,
01:21:32 un problème d'éducation des enfants par leurs propres parents.
01:21:35 Moi, j'ai des élèves qui arrivent en classe,
01:21:37 qui sont à peu près éduqués, qui disent "bonjour madame",
01:21:40 "au revoir madame", mais parfois, je suis obligée
01:21:42 de leur demander de se conformer à ces règles de politesse.
01:21:47 Mais je sais qu'il y a des endroits, des quartiers, des lycées,
01:21:49 des collèges dans lesquels on ne peut même plus obtenir ça.
01:21:52 Donc là, ce n'est pas des professeurs
01:21:54 qui peuvent régler ce genre de problème.
01:21:55 Et ce n'est pas un ministre qui,
01:21:57 en tapant du poing sur la table, en interdisant la baïa,
01:22:00 en mettant un uniforme à tout le monde,
01:22:02 va régler ce genre de problème.
01:22:03 Vous savez, c'est le problème de l'histoire de l'uniforme en particulier.
01:22:07 C'est comme les cours d'empathie.
01:22:09 C'est le problème en France, souvent,
01:22:10 de la confusion entre la corrélation et la causalité.
01:22:13 C'est-à-dire qu'on voit que dans les pays où l'éducation,
01:22:16 l'instruction publique ou l'éducation nationale,
01:22:18 il n'y a que chez nous que ça s'appelle éducation nationale,
01:22:19 quand même, au passage,
01:22:20 l'instruction publique fonctionne bien dans d'autres pays.
01:22:22 On voit que dans ces pays,
01:22:24 souvent, les enfants portent un uniforme
01:22:26 ou souvent, il y a des cours d'empathie.
01:22:27 Donc, on se dit "voilà, on va mettre des cours d'empathie,
01:22:29 donc ça va bien fonctionner.
01:22:30 On va mettre un uniforme, donc ça va bien fonctionner".
01:22:32 Confusion totale entre la corrélation et la causalité.
01:22:35 Alors, vous qui êtes sur le terrain, par quoi, concrètement,
01:22:37 faudrait-il commencer quelque chose de simple à mettre en œuvre,
01:22:40 déjà, pour commencer à mettre une dynamique ?
01:22:43 Ce n'est pas quelque chose de simple.
01:22:45 Il y a trois grandes mesures, à mon avis,
01:22:47 qui sont la première, la toute première.
01:22:50 C'est le fait de donner aux parents
01:22:53 le choix de l'école de leurs enfants
01:22:56 par un système de chèque scolarité,
01:22:59 qui est plus d'école à chartes,
01:23:01 qui est plus d'école, on va dire, libre
01:23:04 d'appliquer les programmes qu'elle souhaite.
01:23:06 Et surtout, parce que le problème, c'est pas tellement...
01:23:09 Les objectifs des programmes sont à peu près corrects.
01:23:12 Si vous lisez les objectifs qui sont
01:23:14 mentionnés dans les programmes de l'Éducation nationale,
01:23:16 ils sont logiques.
01:23:17 C'est-à-dire, on veut apprendre aux enfants à lire, à écrire,
01:23:19 à compter, tout ça va bien.
01:23:21 Le problème, c'est la manière dont on emmène les enfants jusque là.
01:23:23 Donc, il faut permettre aux parents de pouvoir choisir
01:23:28 l'école de leurs enfants, c'est-à-dire que les choix privés
01:23:31 soient financés par l'argent public.
01:23:34 Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que les riches
01:23:36 qui puissent se payer des écoles privées.
01:23:38 Moi, je suis pour que tout le monde puisse se payer l'école
01:23:41 de son choix et que les "pauvres", les gens modestes,
01:23:44 ne soient pas tanqués en bas de chez eux,
01:23:46 un, par la carte scolaire,
01:23:47 deux, par le prix de l'école privée dans lequel
01:23:49 ils souhaiteraient mettre leurs enfants.
01:23:51 Donc, un élève, on va dire un élève d'école primaire,
01:23:53 aujourd'hui, ça coûte à peu près 7000 euros par an.
01:23:56 Pourquoi on ne rend pas cet argent-là au contribuable ?
01:24:00 Puisque la plupart des parents sont contribuables.
01:24:01 Pourquoi on ne leur rend pas cet argent ?
01:24:03 Et avec cet argent, ils pourraient choisir,
01:24:05 quitte à abonder, à mettre un peu plus d'argent
01:24:07 s'ils souhaitent une école plus chère,
01:24:10 pour choisir l'école qui conviendrait le mieux à leurs enfants.
01:24:12 À quel moment on peut imaginer que l'État...
01:24:14 - Donc, vous voulez plus de privés au fond, aujourd'hui ?
01:24:15 - Ah, pas forcément, puisque la plupart...
01:24:17 Regardez, prenez un pays comme l'Estonie ou la Suisse
01:24:21 ou des pays comme ça.
01:24:23 Le choix des parents est beaucoup plus libre
01:24:25 parce que les écoles sont beaucoup plus décentralisées.
01:24:28 Il n'y a quasiment pas d'écoles privées
01:24:29 parce que ça fonctionne bien.
01:24:32 Le fait, le problème, quand on met en place une carte scolaire
01:24:35 pour obliger les gens à inscrire leurs enfants en bas de chez eux,
01:24:38 c'est déjà un aveu d'échec.
01:24:39 Parce que vous et moi, je ne sais pas si vous avez des enfants,
01:24:42 mais quand on a des enfants, on n'a pas envie de faire 50 kilomètres
01:24:44 pour les emmener dans une école privée.
01:24:46 Si l'école publique du coin est bonne,
01:24:48 on les met à l'école publique du coin.
01:24:50 Personne n'a envie de se prendre la tête à chercher
01:24:53 quelle école sera la meilleure pour le petit dernier
01:24:56 qui a des difficultés en maths ou pour le grand qui adore le sport.
01:25:00 Tout le monde adorerait mettre ses enfants en bas de chez lui.
01:25:03 Il se trouve que ça ne fonctionne plus et ça fait longtemps
01:25:05 que ça ne fonctionne plus parce que là, on pointe des choses
01:25:08 qui ne sont pas récentes, qui ont 15, 20 ans
01:25:11 et peut-être pour certains, un problème davantage.
01:25:15 Donc, je pense que la première chose à faire, c'est donner ce choix financier.
01:25:18 Ce n'est même pas une réforme politique, c'est une réforme fiscale.
01:25:21 On défiscalise les petits cours, on défiscalise Academia,
01:25:23 on défiscalise les petits cours du soir.
01:25:25 On ne défiscalise pas les écoles privées.
01:25:26 Les gens payent plein pot et quand ils ne peuvent pas le faire,
01:25:29 ils mettent leurs enfants à l'école publique.
01:25:31 Ça ne fonctionne pas.
01:25:32 Ils se payent des petits cours le soir et là, on défiscalise.
01:25:35 Il me semble qu'on marche un peu sur la tête.
01:25:37 Vos propos font réagir, Vincent.
01:25:39 Oui, parce que je suis en partie d'accord.
01:25:44 Non, mais écoutez, je ne vais vous dire que des choses désagréables.
01:25:48 Vous avez parlé de la décentralisation.
01:25:50 Je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:25:51 On n'arrête pas de nous dire que le niveau baisse.
01:25:53 La question, le niveau scolaire baisse.
01:25:55 Vous l'entendez à l'envie.
01:25:58 Tout le monde vous dit ça.
01:25:59 La question que je pose, c'est où ?
01:26:02 Où il baisse ?
01:26:03 Il ne baisse pas à Louis Le Grand, le niveau scolaire.
01:26:05 Il ne baisse pas, il ne baisse pas à Normal Sup.
01:26:10 Écoutez, lorsque vous êtes un élève brillant, d'accord ?
01:26:15 Que vous êtes, que vous allez dans un bon lycée de Poitiers.
01:26:20 Je vous dis Poitiers, par hasard.
01:26:22 Et que vous faites votre cagne à Poitiers, en maths ou en lettres.
01:26:28 Quelle est la chance qui est la vôtre d'intégrer Normal, Normal Sup, Paris ?
01:26:33 Pratiquement aucune.
01:26:35 Elle est en tous les cas infinitésimale.
01:26:39 En revanche, si vous faites, oui, non, mais il faut dire les choses.
01:26:43 Il faut mettre les pieds dans le plat au bout d'un moment.
01:26:46 En revanche, si vous faites Louis Le Grand,
01:26:49 vous avez une chance assez importante, lorsque vous avez fait votre cagne,
01:26:54 et que vous êtes un bon élève de cagne,
01:26:55 d'intégrer soit Normal Sup en maths ou Normal Sup Paris en lettres.
01:27:00 Il y a quand même un problème.
01:27:02 Alors, je veux bien...
01:27:03 Ce n'est pas un problème qui est nouveau.
01:27:05 Non, non, mais c'est pas un problème.
01:27:08 Ce n'est pas du tout un problème qui est nouveau,
01:27:10 mais ça veut dire qu'il y a là, lorsqu'on parlait de décentralisation
01:27:13 et tout à l'heure à propos d'autres sujets,
01:27:15 on a parlé d'État jacobin pour l'éducation nationale.
01:27:20 Aussi, l'État est jacobin.
01:27:22 Vous n'avez pas toutes les mêmes chances partout.
01:27:24 Il faut le dire. Il faut l'avouer.
01:27:26 Non, mais sur ce sujet précis,
01:27:28 je crois que si on en était resté à une méritocratie avec des vraies notes
01:27:32 et un vrai, comment dire, relevé de niveau réel,
01:27:38 qu'il ne soit pas cette espèce de bac qui est devenu l'école des fans
01:27:40 avec des dossiers auxquels on ne comprend plus rien
01:27:42 parce que chaque école gonfle les notes,
01:27:44 il y a l'élève de Poitiers qui est très bon et qui a un très bon dossier.
01:27:47 Il arrive à aller dans une bonne prépa parisienne, ça s'est toujours fait,
01:27:50 et il rentre à normal supé.
01:27:53 Il y avait aussi des prépas de province,
01:27:57 d'ailleurs c'est toujours un peu le cas quand même,
01:27:58 qui arrivaient à faire rentrer un ou deux très bons élèves.
01:28:01 C'était justement le propre de la France d'arriver à avoir un ascenseur social
01:28:05 avec des écoles d'excellence.
01:28:06 Aujourd'hui, les classes prépa sont peut-être les seuls derniers lieux d'excellence
01:28:10 et on essaie de les casser.
01:28:11 Il faut quand même être très réaliste là-dessus.
01:28:14 Moi ce qui me frappe, c'est qu'il y a quand même des écoles qui fonctionnent.
01:28:16 Il y a des écoles privées, et même je vais aller au-delà,
01:28:19 des écoles privées hors contrat par exemple, qui fonctionnent très bien
01:28:23 et qui, avec des vrais résultats,
01:28:24 il y a des écoles privées sous contrat comme Stanislas
01:28:27 où le ministre met ses enfants.
01:28:30 Et bien j'espère que cette ministre va être capable, sans œillère,
01:28:35 de se dire "mais quelles recettes fonctionnent
01:28:38 et pourquoi ne les appliquerait-on pas ailleurs ?
01:28:40 Pourquoi d'autres écoles n'auraient-elles pas le droit de les appliquer ?
01:28:43 Pourquoi n'essaieront-on pas dans l'école publique de les appliquer ?"
01:28:46 Moi je suis tout à fait d'accord avec Mabazine.
01:28:47 Je trouve qu'on devrait libérer ce choix de mettre ses enfants où on le souhaite.
01:28:52 Il faut voir qu'il y a des études qui ont été faites par l'IFRAB
01:28:54 qui montrent qu'en plus dans le privé,
01:28:55 chaque élève coûte moins cher que dans le public.
01:28:58 Donc il y a une vraie question à se poser.
01:29:00 Pourquoi, Lisa Kamen, Irsing, aujourd'hui on n'arrive plus à obtenir des élèves brillants
01:29:06 ou en tout cas le niveau est tiré vers le bas ?
01:29:08 Pour quelle raison ?
01:29:09 Puisqu'on ne sait plus dire à un élève "non, c'est pas bien, tu as échoué,
01:29:13 il faut recommencer" ?
01:29:14 Pourquoi ? C'est quoi le nœud du problème ?
01:29:16 Il y a de multiples raisons, mais je dirais qu'on peut conjuguer
01:29:20 cette absence de liberté scolaire, ce qui veut dire absence de concurrence
01:29:24 avec, mais ça va très bien ensemble, avec la fonctionnalisation du métier.
01:29:29 Donc on a, pardon pour mes collègues, on va dire que je fais du profbashing.
01:29:33 J'ai plein de collègues qui travaillent très bien et je ne fais pas une généralité,
01:29:36 mais il y a quand même un certain nombre d'enseignants qui passent le concours à 20 ans
01:29:40 et qui ensuite pensent qu'ils ont une rente pour le restant de leur jour
01:29:44 et qui ne sont pas forcément très assidus ou très travailleurs.
01:29:49 Par ailleurs, comment dire, la courbe ne peut pas s'inverser,
01:29:53 la courbe de niveau ne peut pas s'inverser puisque les enseignants
01:29:56 qui enseignent aujourd'hui, qui arrivent dans ce métier, ont eux-mêmes été mal enseignés.
01:30:01 Donc il n'y a aucune raison que le niveau, que la courbe s'inverse.
01:30:05 Ça ne peut pas se produire naturellement.
01:30:07 C'est pour ça qu'il faut...
01:30:09 Ça passe par quoi la formation des enseignants aujourd'hui ?
01:30:12 La deuxième chose, la première chose pour moi, c'est de libéraliser le financement de l'école.
01:30:17 Ce n'est pas une mesure politique, c'est une mesure bêtement fiscale.
01:30:20 La deuxième chose qui est plus politique, effectivement,
01:30:22 c'est peut-être de revoir la formation des enseignants,
01:30:25 d'en extraire tout ce qui est purement idéologique.
01:30:28 Et il y a beaucoup de choses.
01:30:29 Si vous faites l'inventaire entre l'écologie, c'est plutôt de l'écologisme,
01:30:34 qui est demandé dès le concours de professeurs des écoles.
01:30:37 Aujourd'hui, on vous pose des questions sur le tunnel vert,
01:30:40 le nombre de... la quantité de déchets qui est produit par un Français chaque année, etc.
01:30:45 - Et donc ça, on ne va pas apprendre ça à l'école ?
01:30:47 - Il me semble que ce n'est pas la priorité.
01:30:49 - Comptez, dire.
01:30:50 - J'ai un ami qui m'a raconté, ça date d'hier.
01:30:53 Tous les jours, il y a une grande surprise, une anecdote rigolote.
01:30:57 J'ai un ami qui a son fils en CM2 à Versailles, dans une école publique.
01:31:01 Et la maîtresse a demandé de monter Blanche-Neige comme pièce de théâtre.
01:31:06 Mais comme il y a Blanche-Neige, ils vont aussi monter Blanc-Neige.
01:31:09 Je vous assure que ce n'est pas une blague.
01:31:11 Donc Blanc-Neige pour que les garçons puissent jouer Blanche-Neige.
01:31:14 Et on se demande...
01:31:14 - Là, c'est le wokisme dans toute sa splendeur qui congrène l'éducation nationale.
01:31:20 - Là, surtout, on n'apprend plus à lire, écrire et comprendre.
01:31:22 - Alors déjà, ce sont des élèves qui, effectivement, ont des grandes difficultés
01:31:26 pour même déchiffrer un texte un petit peu complexe,
01:31:29 même dans des bons quartiers, dans des bonnes écoles.
01:31:33 On leur demande de lire un conte classique.
01:31:36 À mon avis, il y a un grand intérêt à le laisser sous sa forme initiale classique.
01:31:41 Et c'est là que c'est beau.
01:31:42 C'est là que... Je ne sais pas, c'est les frères Grimm.
01:31:44 Il y a tout un contexte.
01:31:46 Il y a plein de contes à raconter autour, à faire des liens avec d'autres choses.
01:31:49 Mais non, alors déjà, on va dénaturer le conte pour en faire une pièce de théâtre.
01:31:54 À la rigueur, pourquoi pas ?
01:31:55 Moi, je ne vois pas tellement l'intérêt, mais pourquoi pas ?
01:31:57 Mais pas une pièce de théâtre qui va s'appeler Blanche-Neige,
01:31:59 ça va s'appeler Blanc-Neige.
01:32:00 Et c'est du délire absolu.
01:32:02 Et c'est entre l'antiracisme, l'écologisme, l'égalité garçon-fille...
01:32:07 Trop d'égalitarisme en quelque sorte.
01:32:09 Trop d'idéologie.
01:32:10 Trop d'idéologie égalitaire.
01:32:12 Des sujets qui n'ont rien à faire à l'école.
01:32:13 Des sujets qui n'ont rien à faire à l'école aussi.
01:32:15 Pour aller plus loin que votre constat,
01:32:16 est-ce qu'il ne faut pas aussi revenir sur le collège unique ?
01:32:18 Parce qu'il y a plein d'élèves qui sont au collège qui n'ont rien à y faire.
01:32:22 Et on se retrouve avec bientôt 100% d'élèves qui ont le bac,
01:32:25 alors qu'ils n'ont eu du tout le niveau d'il y a 20 ou 30 ans.
01:32:28 Il faut revenir sur le collège unique.
01:32:29 Il faut, à mon avis, remettre une sorte de certificat d'études
01:32:34 à la fin de l'école primaire.
01:32:35 Et puis ne pas se voiler la face.
01:32:37 Il y a des élèves, et d'ailleurs ils le disent,
01:32:39 ils s'ennuient à l'école à 15 ans, à 16 ans.
01:32:42 Pourquoi ne pas imaginer de les orienter plus vite,
01:32:45 quitte à, comme on le fait en Suisse,
01:32:47 instaurer ensuite des passerelles pour revenir vers des études supérieures ?
01:32:52 En Suisse, c'est plutôt l'inverse.
01:32:54 Par exemple, il y a en France à peu près 80% des élèves qui passent leur baccalauréat,
01:32:59 pour 20% d'élèves qui sont orientés avant.
01:33:01 En Suisse, c'est à peu près l'inverse.
01:33:02 Les proportions sont à peu près inverses.
01:33:03 En revanche, il y a plein de gens qui reviennent après avoir fait un apprentissage,
01:33:07 qui reviennent dans l'université, qui reviennent dans des formations longues
01:33:11 pour apprendre le management, une langue étrangère,
01:33:14 pour apprendre le marketing,
01:33:16 enfin des choses qui leur sont utiles dans leur métier.
01:33:19 Aujourd'hui, nous, on a cette idéologie qu'il faut emmener 80% des élèves au bac,
01:33:23 des élèves qui parfois n'ont aucune idée de ce qu'ils veulent faire comme études,
01:33:28 qui s'ennuient à mourir et qui, forcément, ils s'ennuient, deviennent violents
01:33:32 ou dépressifs ou paresseux.
01:33:35 Il y a un moment, c'est normal, à 16 ans, on ne peut pas rester...
01:33:37 Absolument passionnant, votre constat.
01:33:40 Merci beaucoup, Lisa Kamen-Irsing, de l'avoir partagé sur notre plateau.
01:33:43 On arrive au terme, il nous reste un peu plus d'une minute,
01:33:45 mais peut-être vous entendre, on va entendre la nouvelle ministre de l'Éducation nationale
01:33:48 qui scolarise ses élèves à Stannes.
01:33:51 Ses enfants.
01:33:51 Ses enfants, oui.
01:33:52 Ses enfants à Stannes.
01:33:54 Alors, ceux qui ne connaissent pas Stannes, et un lycée privé,
01:33:57 collège lycée privé d'excellence à Paris, on l'écoute,
01:34:00 elle répondait justement à cette critique cet après-midi.
01:34:03 Je vais vous raconter brièvement cette histoire,
01:34:07 celle de notre aîné, Vincent.
01:34:09 Vincent qui a commencé, comme sa maman, à l'école publique, à l'école littrée.
01:34:15 Et puis la frustration de ses parents, mon mari et moi,
01:34:19 qui avons vu des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées.
01:34:24 Et à un moment, on en a eu marre.
01:34:27 Comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment,
01:34:29 ont fait un choix d'aller chercher une solution différente.
01:34:33 Et depuis, de manière continue, nous nous assurons que nos enfants
01:34:36 sont non seulement bien formés, avec de l'exigence dans la maîtrise
01:34:40 des savoirs fondamentaux, et qu'ils sont heureux.
01:34:44 Voilà, très rapide, Jonathan Cixous.
01:34:46 Donc, le constat de la ministre de l'Éducation nationale,
01:34:48 on est mieux formé au lycée ASTAN dans le privé
01:34:51 que dans l'éducation nationale dans un lycée public.
01:34:54 C'est le constat qu'elle fait et qui est partagé par beaucoup de monde.
01:34:57 En un mot, on pourra voir si elle a bien fait son travail à l'issue de son mandat,
01:35:01 si avant la fin de son mandat, elle remet ses enfants dans le public.
01:35:03 Eh bien, en tout cas, un grand merci à tous les six.
01:35:06 C'est comme Papendia, il avait mis également ses enfants dans le privé.
01:35:10 C'est quand même curieux, ces gens qui acceptent d'être ministre de l'école publique
01:35:15 et qui ne se posent pas la question de savoir si c'est bien raisonnable
01:35:18 d'avoir mis leurs enfants dans le privé en acceptant le poste.
01:35:22 Autre débat qu'on pourra poser, on arrive au terme de cette émission.
01:35:25 Philippe de Villiers qui attend face à des milliers.
01:35:27 C'est tout de suite, nous sommes en retard.
01:35:29 Merci, Elisa Kamen, Ircine, professeure des écoles,
01:35:31 d'avoir témoigné sur notre plateau,
01:35:33 auteure de La Grande Garderie aux éditions Albain Michel.
01:35:36 Merci à tous de nous avoir éclairés, d'avoir débattu,
01:35:39 de nous avoir aidés à comprendre cette actualité du jour.
01:35:42 Une actualité qui continue, bien évidemment.
01:35:45 Philippe de Villiers, dans un instant, avec Geoffroy Lejeune,
01:35:47 le tout orchestré par Eliott Deval.
01:35:50 Merci à Samuel Vallin de m'avoir aidé à préparer cette émission
01:35:53 et à toutes les équipes techniques, bien entendu.
01:35:55 À très vite.
01:35:55 Excellente soirée sur notre antenne.
01:35:57 Je vous retrouve à 22h pour se voir un bon week-end.
01:35:59 A tout à l'heure.
01:35:59 ...