Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour Punchline Weekend.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer l'information, pour la décrypter,
00:00:08 l'analyser également avec nos invités que je vous présente dans un instant.
00:00:12 Mais avant, au sommaire de l'émission cet après-midi, le Premier ministre est la ministre
00:00:17 de la Santé, du Travail et des Solidarités à la rencontre des soignants.
00:00:21 Un déplacement cet après-midi au CHU de Dijon alors que la santé est en crise depuis
00:00:25 des années.
00:00:26 Il faut investir massivement dans l'hôpital, affirme Gabriel Attal qui promet 32 milliards
00:00:32 d'euros supplémentaires.
00:00:33 Alors pourquoi faire ? Avec quelle stratégie ? Des sommes astronomiques, on le sait, sont
00:00:37 injectées depuis longtemps sans résultat visible.
00:00:40 On en parle avec nos invités dans un instant.
00:00:42 Autre priorité absolue affichée par le gouvernement, l'école.
00:00:46 Dans ce contexte, la nouvelle ministre de l'Education nationale, Amélie Oudéa Castera,
00:00:51 pointée du doigt pour avoir livré son constat avec des carences dans l'école publique.
00:00:56 Elle a décidé de scolariser ses enfants dans le privé.
00:00:59 Une liberté vue d'un mauvais œil par la gauche et pourtant un constat partagé par
00:01:04 beaucoup.
00:01:05 C'est pourquoi nous vous sollicitons ce soir en vous posant cette question.
00:01:08 Pourquoi selon vous l'école publique n'est plus à la hauteur ? Répondez en scannant
00:01:14 le QR code qui s'affiche actuellement à l'écran.
00:01:16 Répondez-nous, nous vous entendrons en fin d'émission.
00:01:19 Et puis les agriculteurs, les grands oubliés.
00:01:22 L'Allemagne est paralysée par un défilé de tracteurs.
00:01:25 Depuis lundi, une grogne pour dénoncer la suppression progressive d'un avantage fiscal
00:01:30 sur le gazole et des normes administratives toujours plus lourdes.
00:01:34 En France, des agriculteurs se sentent également méprisés, non défendus.
00:01:39 Pourquoi ce mépris envers ceux qui nous nourrissent ? On en parlera à 18h30.
00:01:44 Et pour cela, pour vous accompagner pendant deux heures autour de ce plateau, le professeur
00:01:49 d'histoire géographie, vous le connaissez bien, Kevin Bossuet.
00:01:51 Bonjour mon chère Olivier.
00:01:52 A vos côtés, nous avons l'honneur, le plaisir d'accueillir Fulk Chambardelot, conseiller
00:01:57 municipal LR Nouvelles Énergies de Nantes.
00:02:00 C'est important aussi d'avoir le regard d'un Nantais sur ce plateau.
00:02:03 Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RED, est également avec nous.
00:02:06 Bonjour Jean-Michel.
00:02:07 Et Marc Barneau, chef d'entreprise, nous accompagne jusqu'à 19h.
00:02:11 Dans un instant, on va parler de la santé, la santé qui est en crise.
00:02:14 Gabriel Attal est la nouvelle ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités,
00:02:19 justement en déplacement cet après-midi au CHU de Dijon et encore des milliards de
00:02:24 promis pour quoi faire.
00:02:26 On en parle dans un instant.
00:02:27 Mais tout de suite, Barbara Durand, le rappel des titres.
00:02:30 Bonjour ma chère Barbara.
00:02:31 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:02:33 Dans l'actualité, ce samedi, malgré la crise au Proche-Orient, l'Ukraine reste la priorité
00:02:39 de la France.
00:02:40 Déclaration de Stéphane Séjourné, le nouveau chef de la diplomatie française, est en déplacement
00:02:45 à Kiev depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
00:02:49 La France, qui a soutenu Kiev tant sur le plan militaire que diplomatique, a parfois
00:02:54 été accusée de ne pas en faire assez.
00:02:56 Lei Qingtai, 64 ans, vice-président du Parti démocrate progressiste, a remporté l'élection
00:03:02 présidentielle à Taïwan.
00:03:04 Qualifié par Pékin de « grave danger » car son parti clame que l'île est indépendante,
00:03:10 le président élu promet de protéger l'île des menaces de la Chine.
00:03:14 Enfin, retour en français, conséquence du grand froid, un homme sans domicile fixe
00:03:18 a été retrouvé mort hier soir à Sarcelles dans le Val d'Oise.
00:03:21 Vers 21h, la victime de 58 ans était en arrêt cardiovasculaire dans un squat.
00:03:26 Les pompiers ont tenté de le réanimer mais en vain.
00:03:29 Mardi, une femme et un homme sans domicile fixe sont décédés, respectivement à Carpentras
00:03:35 et à Boulogne-Bianco.
00:03:36 Merci beaucoup Barbara.
00:03:38 Un prochain point sur l'actualité avec vous.
00:03:40 Ce sera à 17h30.
00:03:41 On vous pose cette question ce soir.
00:03:44 Nous vous sollicitons, alors que l'école est affichée comme une priorité absolue
00:03:48 par le gouvernement, répondez.
00:03:50 Le QR code « vous connaissez maintenant le principe » s'affiche actuellement sur votre
00:03:54 écran.
00:03:55 Cette question, pourquoi selon vous, l'école publique n'est plus à la hauteur ? Répondez-nous,
00:04:01 nous vous entendrons donc en fin d'émission.
00:04:03 Mais avant, après l'éducation, la question de l'état de l'hôpital.
00:04:07 Au cœur des préoccupations du jour pour le gouvernement, l'hôpital est en train
00:04:12 de mourir.
00:04:13 Les mots d'une soignante cet après-midi à Gabriel Attal.
00:04:16 Le Premier ministre et la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine
00:04:22 Vautrin, se sont rendues tous les deux cet après-midi.
00:04:24 Vous le voyez au centre hospitalier universitaire de Dijon.
00:04:27 Au menu, la visite des urgences pédiatriques, les urgences adultes et la plateforme de
00:04:31 régulation du SAMU.
00:04:32 Pénurie de soignants, urgences saturées, déserts médicaux.
00:04:36 Depuis des années, c'est le ras-le-bol des médecins et des infirmiers.
00:04:38 Retour sur cette visite de Gabriel Attal et Catherine Vautrin, signé Goderic Bey.
00:04:43 L'hôpital est en train de mourir.
00:04:45 Je ne sais pas si vous en avez conscience.
00:04:48 Gabriel Attal s'est confronté aux soignants.
00:04:51 Pendant son déplacement, il a été interpellé sur l'état critique de l'hôpital.
00:04:55 Au CHU de Dijon, Catherine Vautrin et le Premier ministre ont visité les urgences pédiatriques,
00:05:00 les urgences adultes puis la plateforme de régulation du SAMU.
00:05:04 Gabriel Attal a également annoncé une nouvelle aide financière.
00:05:07 Nous allons continuer à investir massivement pour l'hôpital et plus largement pour notre système de santé.
00:05:13 Dans les cinq ans qui viennent, c'est 32 milliards d'euros supplémentaires qui seront investis
00:05:17 pour notre système de santé.
00:05:19 Et sur l'hôpital, je vous le dis, le prochain budget que mon gouvernement aura à présenter
00:05:23 sera un budget historique pour l'hôpital public.
00:05:26 Le Premier ministre a aussi rappelé l'importance du système de santé français.
00:05:30 Notre hôpital et nos soignants, c'est un trésor national.
00:05:34 On a une chance inouïe en France d'avoir un système de santé solidaire,
00:05:39 un hôpital public, des soignants qui se lèvent tous les matins.
00:05:42 Catherine Vautrin s'est également exprimée sur son nouveau ministère.
00:05:45 Mon engagement est extrêmement simple, au service de tous les patients,
00:05:48 de la naissance jusqu'à la fin de vie, c'est cela ce que nous allons faire
00:05:52 et c'était le sens de cette visite.
00:05:53 Ce déplacement à Dijon était le quatrième pour Gabriel Attal depuis sa nomination.
00:05:58 Matignon a promis un déplacement par jour pour le Premier ministre.
00:06:02 Alors nous allons revenir largement pendant cette première partie sur l'état de l'hôpital en France.
00:06:07 Pour cela, le docteur Muriel Mollo est également en liaison avec nous.
00:06:11 Docteur Muriel Mollo, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:06:16 On va rappeler votre dernier livre, "La pénurie de soignants, l'enquête, le choc".
00:06:21 Vous le voyez, il s'affiche actuellement à l'antenne.
00:06:24 Peut-être cette première question, d'entendre cette soignante s'exprimer devant Gabriel Attal,
00:06:30 lui dire "l'hôpital est en train de mourir", c'est le constat que vous faites,
00:06:34 vous aussi aujourd'hui, comme médecin.
00:06:36 Permettez-moi avant de répondre à votre question,
00:06:43 de rendre cet hommage à l'étudiante de Brest qui s'est suicidée le 28 décembre dernier,
00:06:49 comme 10 à 20 internes en médecine qui se suicident par an,
00:06:52 ce qui montre justement bien la souffrance qui existe à l'hôpital,
00:06:56 qui témoigne d'un gros problème dans le monde de la santé,
00:06:58 problème qui sont mis sous le tapis par des gouvernements successifs.
00:07:03 Je me demande si pour cette jeune étudiante qui s'est suicidée,
00:07:06 il y aurait-il une minute de silence à l'Assemblée nationale, j'en doute.
00:07:09 Pas eu pour les 41, c'est un grand libéral.
00:07:12 Ce suicide résume à lui seul la souffrance effectivement de l'hôpital,
00:07:18 avec la fin de mourir, oui.
00:07:21 Ce n'est pas en déversant des milliards qu'on va résoudre le problème.
00:07:25 Bien sûr, il faut plus d'argent, il faut mieux rémunérer les aides-soignantes
00:07:28 et les infirmières qui ont un salaire parmi les plus bas d'Europe.
00:07:33 C'est honteux, c'est scandaleux.
00:07:34 D'ailleurs, beaucoup préfèrent partir exercer en Suisse, au Canada,
00:07:38 où ils sont trois fois plus rémunérés,
00:07:41 on est en charge deux fois moins de patients.
00:07:44 Donc oui, il faut augmenter les salaires, il faut acheter du matériel neuf, etc.
00:07:48 On va revenir, docteur, avec vous sur la réalité du terrain,
00:07:52 sur les solutions, puisque vous y avez réfléchi, que vous vous proposez.
00:07:57 Mais avant, peut-être, Marc Verneau, on va revenir sur ce chiffre,
00:07:59 32 milliards d'euros supplémentaires annoncés par Gabriel Attal.
00:08:03 Cet après-midi, ce n'est pas la première fois.
00:08:04 On a le sentiment que ça fait des années que des sommes astronomiques
00:08:07 sont injectées finalement pour la santé.
00:08:09 Et très clairement, on n'en voit pas le résultat.
00:08:11 Ce sont nos impôts.
00:08:12 Et lorsque vous allez aujourd'hui à l'hôpital,
00:08:15 vous ne le voyez pas, le résultat.
00:08:17 Aujourd'hui, il y a 230 milliards qui sont dépensés,
00:08:20 mais si on fait un peu de marche arrière, depuis 1950,
00:08:24 la santé est passée de 2,5% du PIB à presque 10% du PIB.
00:08:31 Et dans ce même temps, qu'est-ce qu'on a eu comme réforme de fonctionnement
00:08:34 de l'hôpital et de la santé ?
00:08:35 Rien.
00:08:36 Et donc du coup, on se rend compte aujourd'hui qu'il y a 25% des femmes
00:08:40 qui ne trouvent plus de gynécologue,
00:08:41 qu'il y a 11% des Français qui n'ont plus de généraliste.
00:08:44 Accessoirement, ils finiront tous aux urgences des hôpitaux pour les saturer,
00:08:48 mais bon, il faudrait peut-être aussi parler des causes
00:08:49 plutôt que de parler des conséquences.
00:08:51 On a un record absolu de 30% d'administratifs dans la santé.
00:08:56 Les médecins passent 30% de leur temps à faire de l'administratif,
00:09:00 mais on ne change pas la sacro-sainte règle depuis toujours
00:09:03 que M. Attal vient de confirmer.
00:09:05 On va continuer à déverser des milliards,
00:09:08 mais surtout, on ne va rien réformer.
00:09:09 Comme ça, on est certain qu'on ne résoudra aucun problème,
00:09:12 mais on va se donner bonne conscience en disant "mais comment ça ?
00:09:14 Vous osez me dire que moi, Premier ministre,
00:09:16 je n'ai rien fait pour la santé, mais regardez !"
00:09:19 - "Je déversais des milliards en plus,
00:09:20 mais c'est peut-être une problématique d'organisation trop d'administratif."
00:09:26 - "De l'argent, des charges, des impôts, aucune réforme."
00:09:29 - On va aller sur le terrain, on va aller à Nantes justement,
00:09:31 Foulchon-Bardelot, votre ville.
00:09:34 Les urgences là-bas, elles sont saturées.
00:09:36 Il y a eu deux drames la semaine dernière justement.
00:09:38 Je vous propose de voir ce reportage et nous en parlons ensuite.
00:09:41 À Nantes, les urgences sont surchargées depuis début janvier,
00:09:47 jusqu'à 270 patients accueillis en 24 heures.
00:09:50 Selon Force ouvrière, au moins deux personnes seraient décédées,
00:09:54 dont une femme de 86 ans malade du Covid et présentant des comorbidités.
00:09:59 - Je ne peux pas dire aujourd'hui qu'il y a eu de dysfonctionnement de prise en charge.
00:10:03 Par contre, on ne peut pas accepter aujourd'hui
00:10:05 qu'on n'ait pas de lits d'hospitalisation
00:10:07 pour les patients qui peuvent être justement en fin de vie
00:10:11 et mourir sur un brancard.
00:10:13 Je ne crois pas que c'est digne d'une société développée.
00:10:15 Dans un communiqué, la direction du CHU
00:10:17 confirme le décès d'une deuxième patiente sur un brancard aux urgences
00:10:21 suite à un arrêt cardiorespiratoire,
00:10:24 mais exclut tout défaut de prise en charge.
00:10:27 En concertation avec sa famille qui a pu être contactée,
00:10:30 les médecins urgentistes et l'équipe de réanimation médicale
00:10:33 ont décidé d'interrompre les soins invasifs
00:10:35 et de privilégier des soins de confort.
00:10:38 De son côté, la CGT redoute que cette situation aux urgences devienne une habitude.
00:10:43 - Ce n'est pas acceptable. Il ne faut pas que ce soit banalisé.
00:10:45 Si c'est banalisé, ça veut dire que dans un an,
00:10:48 on aura peut-être plusieurs décès
00:10:51 et puis on aura aussi 300, 400 passages par jour.
00:10:54 Ce jeudi après-midi, face à la crise aux urgences,
00:10:57 la direction a déclenché un plan interne de mobilisation
00:11:01 avec un renfort de personnel et des déprogrammations d'intervention.
00:11:06 - Fou le chambord de l'eau, ça se passe donc à Nantes, au CHU.
00:11:09 Alors effectivement, on le sait, il y a d'autres villes qui sont dans ce cas-là.
00:11:11 Néanmoins, quand vous entendez Gabriel Attal annoncer encore des milliards pour l'hôpital,
00:11:15 est-ce que selon vous, vous qui connaissez le CHU de Nantes,
00:11:18 oui, c'est utile, c'est la bonne solution ?
00:11:19 - Disons qu'on reviendra sur la question de ce qu'on fait des milliards,
00:11:23 mais le problème, c'est qu'on s'habitue à ces drames sans réagir.
00:11:26 Aujourd'hui, à Nantes, on s'apprête à avoir un nouveau CHU pour 2026.
00:11:30 Ce CHU prévoit à peu près 200 lits de moins que l'actuel.
00:11:33 Donc, on passe de 1600 à 1400 lits, 1450 puisque ça a été un peu élevé.
00:11:38 1450 lits, donc 150...
00:11:40 - Et pourquoi moins de lits finalement ?
00:11:41 - Eh bien, tout simplement parce qu'on nous dit que la médecine aurait évolué,
00:11:45 plus d'hospitalisation à domicile, plus de soins ambulatoires.
00:11:49 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, la médecine de vie est complètement débordée
00:11:52 et que du coup, ce sont pour des soins banals que les gens vont aux urgences.
00:11:56 Donc, on n'a plus de médecin traitant suffisant à Nantes
00:12:00 et par idéologie, aujourd'hui, la maire de Nantes refuse d'aider les maisons de santé
00:12:04 qui sont lancées par des médecins libéraux,
00:12:07 y compris de leur donner du foncier, des droits d'ouvrir en maison de santé,
00:12:11 tout simplement parce que c'est le privé.
00:12:12 Je suis désolé, quand il y a des vies qui sont en jeu,
00:12:15 ce n'est pas une question de public ou de privé.
00:12:17 Il faut une alliance des deux.
00:12:18 Voilà, ça me semble absolument...
00:12:19 - On va demander justement au docteur Muriel Mollo, qui est toujours avec nous.
00:12:23 Effectivement, peut-être vous entendiez Fulchon-Bardelot s'exprimer sur d'éventuelles solutions,
00:12:28 notamment ces cabinets médicaux privés, en construire peut-être davantage,
00:12:32 et puis aussi s'attaquer aux patients,
00:12:34 les patients qui vont aujourd'hui aux urgences pour un oui ou pour un non,
00:12:36 pour de la bobologie finalement.
00:12:38 - Exactement.
00:12:41 Voilà, les urgences, les hôpitaux sont saturés parce que,
00:12:45 comme la personne précédente, les gens n'ont plus de médecin traitant,
00:12:49 donc ils vont aux urgences pour tout et n'importe quoi,
00:12:53 pour de la bobologie, ce ne sont pas des motifs d'accès aux urgences.
00:12:59 Donc, il faut vraiment essayer de travailler en amont justement pour éviter ce débordement.
00:13:06 Donc, par exemple, mettre en place, pourquoi pas, une plateforme,
00:13:09 comme il y a le 15, une plateforme qui est plutôt dédiée à la bobologie,
00:13:13 aux choses qui ne sont pas graves.
00:13:16 Et donc, les patients seraient déjà orientés, pris en charge déjà par téléphone,
00:13:20 orientés ensuite vers des plateformes plus ambulatoires.
00:13:25 Donc, éviter, empêcher les patients d'arriver aux urgences et de saturer les urgences.
00:13:30 - Jean-Michel Fauvert, on a, ça fait effectivement des années
00:13:35 que nous parlons de la problématique de la crise de la santé en France.
00:13:39 Vous l'expliquez comment ? Vous avez été député, c'était les mêmes problématiques.
00:13:43 Vous faisiez face effectivement aux pénuries de soignants,
00:13:46 au manque de médecins également.
00:13:48 La priorité d'ailleurs affichée cet après-midi par Gabriel Attal.
00:13:52 - Moi, je rejoins un peu tout ce qui a été dit, à la fois par le docteur et sur le plateau.
00:13:56 C'est-à-dire que je pense que pour avoir des offres de soins aujourd'hui,
00:14:00 il faut à la fois mélanger l'offre de soins du public, du privé, de la ville, etc.
00:14:09 Et il faut se rendre compte d'un certain nombre de choses.
00:14:12 Et là, je rejoins Marc aussi.
00:14:13 Chaque année, l'ondam est fixé. L'ondam, c'est les dépenses d'assurance maladie.
00:14:20 C'est fixé dans le, excusez-moi des termes, le PLFSS,
00:14:25 le projet de loi de finances de la sécurité sociale.
00:14:29 Chaque année, on est à 250 milliards. On est à 250 milliards.
00:14:33 On a rajouté à ça les 18 milliards du plan Ségur,
00:14:37 1,5 milliard auparavant sur un plan hôpital 2022
00:14:43 et 1,5 milliard après sur le plan des urgences.
00:14:46 - Un large de 300 millions l'année dernière, à la même époque par Emmanuel Macron.
00:14:49 - Exactement. Et là, on rajoute 23 milliards, 32 milliards.
00:14:54 On rajoute de l'argent.
00:14:55 La problématique, c'est, je pense qu'il y a un certain nombre de ces milliards que nous payons, nous.
00:15:02 Vous l'avez dit, Olivier, c'est-à-dire nous, les contribuables, et sans doute nécessaire.
00:15:06 Mais avant de le, j'espère que avant de distribuer cet argent-là,
00:15:10 on a cinq ans pour le distribuer, donc on a un peu le temps,
00:15:14 bien qu'il y ait des urgences, mais avant de distribuer,
00:15:17 il faut peut-être faire un peu l'état des lieux, savoir où on doit le distribuer,
00:15:21 à qui on doit le distribuer et comment faire.
00:15:23 Je rappelle quand même que dans le plan Ségur,
00:15:28 les rémunérations, en particulier des infirmières et d'un certain nombre de personnels soignants,
00:15:34 ont été augmentées. Alors certes, sans doute pas assez,
00:15:38 puisque effectivement, je suis d'accord avec le professeur Mollo,
00:15:41 on est dans un niveau plus bas que le reste de l'Europe.
00:15:47 Mais à un certain moment, il faut peut-être arrêter cette dépense-là,
00:15:52 ne pas la faire, en tout cas, sans contrepartie.
00:15:54 - On va demander, avant de vous entendre les uns les autres, au docteur Mollo,
00:15:57 justement, cet argent, il va où aujourd'hui, très concrètement,
00:16:00 dans le quotidien des médecins, des soignants ?
00:16:02 Est-ce que vous le voyez, cet argent, vous voyez des évolutions ou pas ?
00:16:07 - Non, je pense que cet argent, il va avant tout,
00:16:10 comme le suggérait Nicolas Revelle, directeur de la PHP,
00:16:14 il suggérait d'augmenter encore, d'embaucher encore plus d'administratifs,
00:16:18 alors que déjà, il y a beaucoup trop d'administratifs.
00:16:21 Donc voilà, où va l'argent ?
00:16:24 C'est une gabegie, on ne met pas l'argent au bon endroit,
00:16:28 il ne faut pas augmenter les administratifs,
00:16:30 il faut au contraire réduire ce millefeuille administratif,
00:16:34 réduire toutes ces tâches administratives.
00:16:36 Le maître mot, c'est vraiment dégager du temps médical,
00:16:40 c'est ce qui manque en fait, c'est pour ça que tout le système est saturé,
00:16:44 il manque du temps médical disponible, donc pour ça, il y a plusieurs solutions.
00:16:48 Déjà, diminuer la charge administrative à l'hôpital et en privé,
00:16:53 les deux facettes du système de santé sont symbolisées par ça,
00:17:00 et puis, responsabiliser, en fait, chacun à sa part,
00:17:03 il faut responsabiliser aussi les patients pour éviter justement un hyperconsumérisme,
00:17:08 des soins, il y a plusieurs axes possibles d'action,
00:17:14 il faut utiliser tous ces leviers et surtout diminuer…
00:17:19 Et effectivement, on l'a entendu, Kévin Bosway,
00:17:22 trop d'administrations aujourd'hui, c'est ce qui plombe,
00:17:26 en tout cas, à vous entendre les uns les autres,
00:17:28 c'est ce qui plombe aujourd'hui la santé.
00:17:30 - C'est ce qui plombe, évidemment, le budget,
00:17:33 c'est comme dans l'éducation nationale,
00:17:35 on met trop d'argent sur l'administratif et pas assez sur les fonctionnaires de terrain.
00:17:42 Mais de manière plus générale, moi, ce que je ressens dans le témoignage de cette docteure
00:17:49 et aussi de cette doctoresse, mais aussi dans le témoignage des soignants que je peux croiser,
00:17:52 c'est la perte de sens du métier, l'impression finalement de travailler pour rien,
00:17:58 de ne pas avoir assez de temps avec les patients.
00:18:02 Et beaucoup me parlent en effet de la gouvernance.
00:18:05 Il y a eu un changement au niveau de la gouvernance,
00:18:07 c'est-à-dire qu'on a mis des gestionnaires qui ne connaissent absolument rien à la santé.
00:18:12 Et la première chose à faire, c'est remédicaliser en effet cette gouvernance.
00:18:18 Et il faut être un petit peu innovant.
00:18:20 Il faut libérer du temps aux soignants pour qu'ils se concentrent sur les actes médicaux.
00:18:27 Pourquoi on ne développe pas les nouvelles technologies ?
00:18:29 Pourquoi on ne fait pas reposer par exemple tout ce qui est codage
00:18:33 ou tout ce qui est compte rendu sur les secrétaires médicaux ?
00:18:36 Il est important véritablement de réorganiser l'ensemble,
00:18:39 parce que comme Marc l'a très bien dit, c'est toujours de l'argent, de l'argent, de l'argent supplémentaire.
00:18:44 Sauf que si cet argent est mal distribué, ça grève les caisses de l'État
00:18:49 sans forcément améliorer le quotidien des soignants.
00:18:52 Alors Catherine Vautrat, a-t-elle le profil justement pour insuffler une nouvelle dynamique au ministère de la Santé ?
00:18:58 Je vous pose la question dans un instant messieurs,
00:19:00 mais justement sur toutes les problématiques que nous venons d'évoquer,
00:19:03 notamment sur le côté administratif.
00:19:05 Marc Varneau, Fulchon-Bardeau-Lehaut, vous lirez, je vais remarquer.
00:19:08 Oui, je crois que l'administration c'est le fond du problème, mais il n'y a pas que ça.
00:19:13 Parce que l'administration, moi je vais taper sur les fonctionnaires,
00:19:16 ok c'est un sport national, mais il faut aller au-delà.
00:19:18 L'administration, elle est la conséquence, pardonnez-moi, des 135 000 lois et des 400 000 normes.
00:19:24 C'est-à-dire que cette obsession à tout normaliser, tout à l'heure vous disiez justement Fulch,
00:19:28 qu'à Nantes on va construire un nouvel hôpital qui va avoir moins de lits,
00:19:33 mais quand on reconstruit une maison de retraite en France, on perd à chaque fois des lits.
00:19:37 Pourquoi ? Parce qu'on a tellement fait évaluer les normes entre-temps,
00:19:40 que la nouvelle norme vous permet toujours de faire moins, mais jamais plus.
00:19:43 Donc il faut déjà s'attaquer à tout ce qui est normatif.
00:19:46 Il y a quelque chose qui s'appelle le secret médical en France,
00:19:49 que l'on regarde comme un espèce de dieu vivant.
00:19:51 Ce secret médical crée beaucoup de problèmes réels,
00:19:54 dont notamment le fonctionnement de l'hôpital et de la santé,
00:19:57 puisque sur le lotel du secret médical, la digitalisation, le partage des données,
00:20:02 tout ce qui pourrait faire en sorte qu'un hôpital fonctionne au niveau administratif,
00:20:06 un peu comme une entreprise, tout ça est impossible.
00:20:08 – Mais c'est toujours trop…
00:20:10 – Tout ça est impossible, donc il faut revoir les lois et les normes en France
00:20:13 pour faire évoluer ce pays.
00:20:14 – Il y a un problème aussi de maillage territorial,
00:20:17 c'est-à-dire qu'on a concentré l'ensemble des moyens sur les CHU
00:20:21 et on a abandonné complètement les hôpitaux de proximité.
00:20:24 Quand vous voyez par exemple, quand vous êtes chez vous,
00:20:27 parce que là on est vers une responsabilisation des patients, je l'entends,
00:20:31 mais quand vous vivez dans une zone sous-dotée en pédiatres,
00:20:35 par exemple, vous savez qu'en France, dans huit départements,
00:20:38 il y a seulement un pédiatre pour 100 000 habitants.
00:20:41 Si vous habitez loin des pédiatres, si vous habitez loin du médecin généraliste,
00:20:46 mais qu'est-ce que vous allez faire pour votre enfant ?
00:20:48 Vous allez vous rendre aux urgences, même si ce n'est pas grave.
00:20:51 C'est cela aussi qu'il faut faire évoluer et rendre le médecin attractif,
00:20:55 parce que vous savez, Olivier, qu'aujourd'hui,
00:20:57 44% des pédiatres en France ont plus de 60 ans.
00:21:00 Il y a quand même un problème de renouvellement de leur médical.
00:21:04 – Il y a un problème de vocation, attirer aussi des vocations.
00:21:07 – Et là, on est au milieu hospitalier.
00:21:08 – Mais les déserts médicaux ne sont d'ailleurs pas que dans le milieu rural.
00:21:11 Pour trouver un médecin traitant dans les grandes villes,
00:21:13 en l'occurrence à Nantes, c'est aussi l'enfer.
00:21:16 La réalité, c'est qu'on a besoin de dé-bureaucratiser la santé.
00:21:20 Vous parliez de 30, j'ai le chiffre de 34% de taux de tâches administratives,
00:21:24 en Allemagne, on est à 25.
00:21:25 Si vous faites la différence, ça représente 125 000 postes
00:21:28 que vous pouvez dédier aux soins.
00:21:30 Concrètement, on peut gagner 125 000 postes.
00:21:32 Ce travail de dé-bureaucratisation,
00:21:34 sur lequel travaille David Lissnard avec beaucoup de courage,
00:21:39 il faut qu'on décentralise.
00:21:41 Les ARS, par exemple, qui sont responsables de la carte de santé,
00:21:43 ce que vous évoquiez, Kévin,
00:21:45 cette carte de santé, elle est faite de manière centralisée à Paris,
00:21:48 elle est pensée à Paris, et les ARS sont incapables d'avoir une offre
00:21:51 qui soit adaptée aux besoins de chaque canton, de chaque village,
00:21:55 de chaque ville, etc.
00:21:56 Il faut les confier aux régions, les ARS, clairement.
00:21:58 Je pense que nos régions sont prêtes à faire ça.
00:22:00 Il faut faire confiance aux soignants,
00:22:02 il faut faire confiance aux collectivités.
00:22:03 Ça, clairement, ce n'est pas le chemin qu'on prend.
00:22:06 Est-ce que Catherine Vautrin le fera ?
00:22:07 Je ne sais pas.
00:22:07 Alors justement, Catherine Vautrin,
00:22:09 un profil à la fois qui est idouane pour certains
00:22:15 et qui inquiète pour d'autres,
00:22:16 notamment, on va l'écouter tout de suite,
00:22:20 Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association urgentiste de France.
00:22:23 Et puis, je vous pose la question ensuite, docteur Mollo.
00:22:27 Ce qui nous inquiète, c'est que nous n'avons plus de ministère de la Santé.
00:22:31 Déjà, le ministère de la Santé qui était sous la tutelle de Bercy,
00:22:34 qu'on a dépouillé d'une partie de ses fonctions
00:22:36 de son administration en créant de multiples agences.
00:22:38 Et on a vu les difficultés que ça a créées
00:22:41 lors de la gestion de la crise Covid.
00:22:42 On aurait besoin aujourd'hui,
00:22:44 au regard de la gravité de la situation,
00:22:46 d'un véritable ministère de la Santé de plein droit,
00:22:49 avec des moyens financiers,
00:22:50 et que la tutelle de Bercy ne soit pas une tutelle financière,
00:22:54 mais qu'on prenne bien en compte la réalité de ce qu'on a fait de la santé
00:22:58 sur la base de la Constitution française.
00:23:00 Je voudrais rappeler à monsieur Attal que moi aussi, je lis la Constitution
00:23:03 et que le gouvernement doit assurer la santé de la population.
00:23:07 Alors, pour être tout à fait précis, Christophe Prudhomme,
00:23:10 politisé puisqu'il est proche de LFI.
00:23:12 Docteur Mollo, sur le profil de Catherine Vautrin,
00:23:16 c'est vrai que depuis qu'Emmanuel Macron est chef de l'État,
00:23:18 il n'y avait eu que des ministres de la Santé
00:23:20 qui étaient issus du monde médical, qui étaient médecins.
00:23:23 Là, c'est la première fois que ce n'est pas le cas.
00:23:26 Selon vous, une bonne chose ou pas ?
00:23:30 Alors, j'aurais dit d'abord que le ministère de la Santé
00:23:33 vient dans l'ordre protocolaire après celui de la culture.
00:23:35 C'est-à-dire la place quand même qu'on accorde à la santé.
00:23:39 Donc, il faut effectivement quelqu'un qui a une personnalité politique forte.
00:23:45 Donc, le fait que madame Vautrin ne soit pas fin,
00:23:48 c'est plutôt une bonne chose.
00:23:51 Elle aura une vision plus élargie du sphème.
00:23:56 Elle sera plus loin du corporatisme,
00:23:58 hospitalier ou universitaire, hospitalier ou santé.
00:24:01 Vautrin est le numéro 3 du gouvernement.
00:24:03 On a un petit problème de liaison.
00:24:06 On ne vous entend pas très bien, docteur Mollo.
00:24:09 En tout cas, on arrive au terme de cette première partie.
00:24:12 Merci à vous de nous avoir éclairés.
00:24:14 Merci à vous d'avoir accepté notre invitation.
00:24:16 Peut-être une dernière question en quelques mots très rapide,
00:24:19 Marc Varnot, le fait que le ministère de la Santé
00:24:22 soit dilué aujourd'hui avec celui du travail et des solidarités,
00:24:26 est-ce que ça vous pose problème ?
00:24:28 Moi, on pourrait diviser par deux le nombre de ministres,
00:24:31 de secrétaires d'État, ça ne me poserait aucun problème.
00:24:32 Moi, ce qui me pose problème, c'est juste une chose,
00:24:36 c'est de quoi va-t-on s'occuper sérieusement et réellement ?
00:24:38 Parce que c'est pour faire des discours et verser des milliards,
00:24:40 ça fait 40 ans que c'est dur.
00:24:42 Je pense que le ministère de la Santé, il ferait mieux d'être plutôt isolé
00:24:44 parce qu'il a besoin de vraies réformes.
00:24:45 J'ose espérer, j'enlève le ciel,
00:24:47 qu'on aura envie de faire enfin des vraies réformes.
00:24:50 Et je ne vois pas quel est le rapport entre le ministère de la Santé et le travail.
00:24:52 Les mettre ensemble, ça me paraît un peu bizarre.
00:24:54 Allez, la santé, mais également l'éducation, priorité affichée du gouvernement.
00:24:58 On en parlera à 18h, notamment avec vous, Kevin Bossuet.
00:25:02 Je suis sûr que vous avez plein de choses à nous dire concernant l'éducation nationale,
00:25:05 dans la question de la sécurité, hausse de la violence, de la délinquance,
00:25:08 dans nos petites et moyennes communes.
00:25:10 Ce n'était pas le cas il y a plusieurs années.
00:25:13 Alors, qu'est-ce qui a changé ?
00:25:14 On en parle tout de suite.
00:25:15 Restez avec nous sur CNews.
00:25:16 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:25:22 Bienvenue, si vous nous rejoignez, pour vous accompagner jusqu'à 19h.
00:25:25 Autour de ce plateau, Marc Varneau, Jean-Michel Fauvergue, Fulc, Jean Bardelot et Kevin Bossuet.
00:25:31 Dans un instant, on va s'intéresser à la hausse de la violence, de la délinquance
00:25:34 dans nos petites et moyennes communes.
00:25:36 Mais avant, on retrouve Barbara Durand.
00:25:38 Le point complet sur les toutes dernières actualités, c'est avec vous.
00:25:41 L'armée américaine a mis ses menaces à exécution,
00:25:44 en menant de nouvelles frappes contre des sites de outils au Yémen ce samedi.
00:25:49 La veille, les rebelles yéménites avaient menacé de riposter aux frappes menées déjà
00:25:54 vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
00:25:57 Les otages retenus dans la bande de Gaza vont recevoir des médicaments dans les prochains jours.
00:26:02 Résultat d'un accord entre le Qatar et les autorités israéliennes.
00:26:07 La logistique de la livraison reste à finaliser.
00:26:10 Pour rappel, plus de 130 otages sont toujours aux mains du Hamas.
00:26:15 Enfin en France, une enquête ouverte dans l'affaire des huîtres contaminées du bassin d'Arcachon.
00:26:19 Cela fait suite à plusieurs plaintes déposées, dont une mettant en cause ceux qui savaient
00:26:24 depuis novembre et auraient tardé à agir.
00:26:27 Après une épidémie de gastroenterite autour de Noël, la production des ostréiculteurs
00:26:32 dans cette zone a été interdite à la vente le 27 décembre dernier.
00:26:36 Merci Barbara. On vous retrouve à 18h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:26:42 Puis vous le savez, comme chaque samedi, nous vous sollicitons.
00:26:44 Nous avons besoin d'avoir vos avis, d'avoir vos éclairages également.
00:26:49 Vous qui nous regardez, vous le savez, le gouvernement a affiché comme priorité absolue l'école.
00:26:55 Et la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa Castera, pointait du doigt ces dernières heures.
00:27:00 Vous l'avez vu, pour avoir pointé un constat.
00:27:03 Elle a observé des carences dans l'école publique, comme beaucoup de parents d'ailleurs.
00:27:06 Alors elle a décidé de scolariser ses enfants dans le privé.
00:27:09 Oui, mais voilà, cette liberté est vue d'un très mauvais œil par la gauche.
00:27:13 Et pourtant, on le sait, c'est un constat partagé par beaucoup. On va y revenir.
00:27:16 Alors on vous pose cette question, pourquoi selon vous, l'école publique n'est plus à la hauteur ?
00:27:21 Vous pouvez scanner, il arrive ce QR code et puis nous vous entendrons en fin d'émission, bien évidemment.
00:27:28 Mais avant, intéressons-nous à la question de la hausse de la violence,
00:27:32 de la délinquance dans nos petites communes et dans nos communes moyennes également.
00:27:38 On ne parle pas ici d'incivilité, mais de faits graves.
00:27:41 Exemple à Pamier, en Ariège, un homme jacquing a tourné au drame. Un homme de 92 ans est décédé.
00:27:47 Une enquête a été ouverte. Les faits ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.
00:27:52 Les détails avec Audrey Berthoud. On en parle ensuite.
00:27:55 Il était entre la vie et la mort. Il a finalement succombé à ses blessures.
00:28:00 Dans la nuit de lundi à mardi, un nonagénaire s'est retrouvé nez à nez avec deux cambrioleurs.
00:28:06 Les malfaiteurs l'ont alors roué de coups avant d'ouvrir son coffre fort
00:28:10 et de prendre la fuite à bord du véhicule du retraité.
00:28:13 Selon un expert en sécurité, les personnes âgées sont malheureusement des cibles faciles.
00:28:18 Ce monsieur avait sûrement été repéré, le pauvre, pour quelqu'un peut-être d'aisé et seul, à un âge très avancé.
00:28:27 Donc c'était une cible facile.
00:28:29 Les home-jacking se succèdent depuis plusieurs semaines.
00:28:32 Un phénomène de plus en plus fréquent, mais surtout violent selon ce spécialiste.
00:28:37 Ce home-jacking-là, sur ce monsieur de cet âge, prouve que tout peut arriver partout,
00:28:45 que ce soit en province, que ce soit dans une grande ville, que ce soit au plus profond de la France,
00:28:51 et qu'il n'y a aucune limite quant à la violence dans le mode opératoire pour commettre ce home-jacking.
00:28:59 À ce jour, les suspects sont toujours en fuite.
00:29:02 Une enquête a été ouverte pour vols précédés accompagnés ou suivis de violences dans un lieu d'habitation et en réunion.
00:29:09 Les investigations ont été confiées au commissariat de Pamier et à la police judiciaire de Toulouse.
00:29:14 Alors pour rappel, le home-jacking, ça désigne un vol commis au sein d'un domicile en présence des habitants.
00:29:22 C'est ce qui s'est malheureusement passé avec ce couple.
00:29:26 C'est vrai Jean-Michel Fauvert qu'il y a 20 ou 30 ans, dans une commune comme Pamier, vous partiez de chez vous sans fermer la porte.
00:29:32 Aujourd'hui, impossible.
00:29:34 On entendait Pascal Bitto-Panelli, l'expert en sécurité dans le sujet d'ailleurs,
00:29:37 il le constate partout en France.
00:29:40 Nous pouvons être, chacun d'entre nous, victimes de cette nouvelle forme de violence.
00:29:45 On a oublié la sécurité des petites et moyennes villes aujourd'hui en France ?
00:29:50 Non, je ne pense pas qu'on l'ait oublié parce que les effectifs, police et gendarmerie
00:29:54 sont répartis sur le terrain de cette manière-là.
00:29:56 Bien répartis ou pas ?
00:29:58 On a une problématique de répartition des effectifs qui est en train d'être corrigée
00:30:04 par la création de brigades de gendarmerie, vous vous en rappelez, qui ont été annoncées récemment.
00:30:10 Après avoir fermé des casernes entre 2008 et 2012.
00:30:13 Oui, ça c'est des casernes de gendarmerie.
00:30:16 Oui, il y a eu entre 2008 et 2012, il y a eu 10 000 emplois en moins.
00:30:21 Donc ça commence à revenir et ça commence à être bien réparti, mieux réparti d'une manière générale.
00:30:27 Mais je voudrais vous dire que historiquement, à la fin du 19e siècle, début du 20e siècle,
00:30:33 nous avions dans les grandes villes des bandes, on appelait ça les Apaches à Paris à cette époque-là.
00:30:39 Et nous avions, la France avait des bandits de grand chemin.
00:30:43 À l'époque, la France était très rurale et les gens habitaient donc en province et en ruralité.
00:30:49 Nous avions des bandits de grand chemin qu'on appelait les chauffeurs.
00:30:51 Pourquoi les chauffeurs ? Parce qu'ils chauffaient les pieds des victimes pour les faire avouer
00:30:55 où étaient cachés les magots.
00:30:57 Et Clémenceau, ministre de l'Intérieur de l'époque, a créé les brigades du Tigre,
00:31:01 les fameuses brigades du Tigre, justement pour lutter contre ça et pour travailler sur la délinquance itinérante.
00:31:07 Là, dans l'affaire qui nous concerne aujourd'hui, ça a un aspect quand même de délinquance itinérante.
00:31:17 C'est-à-dire que vous avez des délinquances qui peuvent aller dans les endroits les plus isolés,
00:31:24 justement pour s'attaquer aux gens qui sont isolés.
00:31:26 Et effectivement, l'expert qui a parlé auparavant a raison.
00:31:30 Les personnes les plus âgées sont les personnes qui, en général, habitent seules,
00:31:34 sont des cibles assez importantes.
00:31:37 - On va continuer la discussion.
00:31:40 Là, c'était à Pamy, à Cognac aussi, jeudi matin, une rue calme, un buraliste.
00:31:46 Il s'est fait braquer, attaqué. Écoutez son témoignage.
00:31:50 - Un individu est rentré dans la boutique à 7 heures avec une arme au point,
00:31:58 en nous menaçant et nous demandant la caisse.
00:32:01 Psychologiquement, ça touche.
00:32:03 On sait que ça peut arriver, mais malheureusement, le jour où ça arrive, on ne sait pas quoi faire.
00:32:12 Et nous, on travaille énormément et on subit des choses comme ça.
00:32:19 Il y a de plus en plus d'insécurité et ça devient pénible.
00:32:24 - Alors au miage, Monsieur Lefeuver, que des braquages, il y en a toujours eu.
00:32:27 Mais là, on sent quand même un point de bascule ces dernières années
00:32:30 avec ces phénomènes de bandes itinérantes.
00:32:32 Vous nous l'expliquiez.
00:32:33 Peut-être ici, on ne sait pas.
00:32:34 Il y a une enquête qui est en cours, peut-être un toxico,
00:32:37 mais il n'y avait pas de toxico autrefois.
00:32:41 - Alors moi, il me semble que la vraie problématique, elle est là.
00:32:45 Le cœur, le nœud du problème de notre délinquance actuelle, ce type de délinquance,
00:32:52 la délinquance de voie publique, ça vient de la drogue et des vendeurs de drogue,
00:32:59 mais aussi des toxicomanes qui font de plus en plus de faits comme ça.
00:33:03 Il faut déclarer la guerre à la drogue.
00:33:05 Il y a véritablement un plan.
00:33:08 Ce que fait Gérald Darmanin depuis qu'il est aux manettes,
00:33:12 c'est quelque chose d'important.
00:33:13 Il faut continuer.
00:33:14 Il faut persévérer.
00:33:15 - Mais là, ça veut dire que ça arrivait en province, dans des petits, dans des moyennes villes.
00:33:20 C'est une espèce de raz-de-marée.
00:33:22 Tout le monde a constaté ça, bien sûr, bien évidemment.
00:33:25 - Le problème qui se pose aussi, c'est que ce sont les endroits
00:33:28 qui ne sont pas forcément les mieux protégés aujourd'hui,
00:33:30 qui sont les cibles favoris des délinquants.
00:33:32 Et les endroits aujourd'hui où il n'y a plus ou pas ou pas encore de police municipale armée
00:33:37 et de systèmes de vidéosurveillance efficaces,
00:33:39 là où la densification des transports permet d'accéder
00:33:42 et où il y a effectivement les problématiques de drogue comme partout ailleurs,
00:33:46 c'est mathématique.
00:33:48 Cette délinquance arrive dans les villes moyennes et demain,
00:33:51 ou après-demain, elle arrivera dans les petites villes.
00:33:53 - Et avant, elle arrivait, on a foutu le chômeur de l'eau qui est de Nantes.
00:33:56 Nantes, ville symbole finalement.
00:33:58 Alors, ce n'est pas que la délinquance soit plus explosée,
00:34:01 mais en tout cas, c'est que l'atmosphère générale s'est dégradée à une vitesse grand V,
00:34:05 un peu à l'image du pays au fond.
00:34:06 Qu'est-ce que vous voyez ?
00:34:07 - Oui, ce qui est intéressant dans l'échange qu'on a,
00:34:09 c'est que pour une fois, on parle de l'origine du phénomène.
00:34:13 On en parlait avec Monsieur Fauverg avant de rentrer sur le plateau.
00:34:16 La drogue, effectivement, c'est un sujet qui n'est jamais abordé.
00:34:19 On va beaucoup vous parler, moi le premier, d'effectifs, de caméras,
00:34:22 et je plaide pour qu'on en ait beaucoup plus dans notre belle ville de Nantes
00:34:25 et qu'on arrête le déni de réalité, mais ça n'est pas le seul sujet.
00:34:29 La question, c'est d'où vient le gros de la criminalité qui explose ?
00:34:32 Alors, vous parlez là plutôt des villes moyennes.
00:34:34 Nous, en Loire-Atlantique, on a des villes comme Saint-Nazaire
00:34:37 qui sont en fait très impactées par le trafic portuaire.
00:34:39 Nous n'oublions pas d'où vient la drogue.
00:34:41 On a des gens qui connaissent l'origine de ces trafics,
00:34:43 qui savent où ça se passe.
00:34:44 Il y a des complicités à tous les niveaux,
00:34:47 je dirais entre le trafic maritime et puis la circulation dans nos campagnes,
00:34:50 mais aussi dans nos villes.
00:34:52 L'ouest de la France, la Bretagne, les pays de la Loire
00:34:54 sont marqués par des taux de consommation de cocaïne
00:34:58 de plus en plus élevés, mais également de hachiches.
00:35:00 Et ça, bien évidemment, ça a des effets dans nos quartiers concrets.
00:35:04 Du coup, comme on n'a pas le courage politique de parler de la consommation,
00:35:08 personne ne parle de la consommation dans ce pays.
00:35:10 Le ministre de l'Intérieur n'en parle pas,
00:35:12 le ministre de la Santé n'en parle pas,
00:35:13 le Premier ministre n'en parle pas.
00:35:14 Moi, j'aimerais qu'on ait ce courage-là.
00:35:15 Moi, demain, si je suis maire de Nantes,
00:35:17 eh bien, ce sera le premier combat que je mènerai,
00:35:19 ce sera celui contre la consommation de drogue pour éduquer.
00:35:23 Kevin Bossefay, il est là le nœud du problème,
00:35:25 finalement, la circulation de la drogue qui attire la délinquance
00:35:28 et finalement pas de remparts non plus mis en place par les autorités
00:35:32 dans les provinces ou dans les petites et moyennes villes.
00:35:36 Mais bien sûr, c'est l'un des nœuds du problème.
00:35:39 On estime aujourd'hui en France qu'il y a environ 4000 points de deal
00:35:44 et dans des endroits, parfois, qui sont des endroits très reculés dans le territoire.
00:35:49 Par exemple, vous prenez l'Île-et-Vilaine,
00:35:51 vous avez environ 40 points de deal en Île-et-Vilaine
00:35:53 et vous avez, vous allez en trouver évidemment à Rennes,
00:35:56 mais vous allez en trouver dans des villes comme Saint-Malo
00:35:58 ou dans des villes comme Vire, dans des tout petites villes.
00:36:01 De toute manière, dès qu'il y a, c'est la rencontre entre l'offre et la demande.
00:36:05 Et vous savez, ceux qui font le trafic de drogue,
00:36:08 qui sont aux manettes de cela, le comprennent très bien.
00:36:11 Par exemple, à Aurillac dans le Cantal,
00:36:14 il y a des délinquants du 93 qui ont visé cette ville,
00:36:19 qui se sont installés là-bas pour vendre en effet la drogue.
00:36:23 Et je suis d'accord par rapport à ce que vous venez de dire,
00:36:26 on ne s'en prend pas assez aux consommateurs.
00:36:29 On a mis en place des amendes forfaitaires
00:36:31 qui sont le plus souvent, qui ne sont pas payées.
00:36:34 Or, à partir du moment où vous avez des gens qui consomment de la drogue,
00:36:38 derrière, vous avez des gens qui vont vendre de la drogue.
00:36:41 Et si on ne s'en prend pas aux consommateurs,
00:36:44 forcément, on ne réussira jamais à régler le problème.
00:36:47 Et autre chose, juste un point, parce que ça c'est hyper important.
00:36:51 Parce que ce qu'on constatait à Marseille,
00:36:53 ce qu'on constatait en région parisienne,
00:36:55 les problèmes de règlement de compte, de jambisation,
00:36:58 on le trouve de plus en plus également dans des petites villes.
00:37:01 Donc, on a l'impression finalement que ce qu'on a connu
00:37:04 dans des banlieues, dans les grandes villes,
00:37:06 aujourd'hui, c'est présent partout sur le territoire
00:37:08 et ça terrifie les habitants.
00:37:10 Alors, il y a un autre phénomène qui insupporte nos concitoyens,
00:37:12 les incivilités. On va y venir.
00:37:14 Mais Marc, on ne vous a pas entendu sur le...
00:37:15 Non, juste un mot pour dire que c'est vrai qu'il y a un déni de réalité
00:37:18 d'une partie de la classe politique sur les problèmes de la drogue.
00:37:21 Et il nous est arrivé de commenter fréquemment des affaires de stup',
00:37:24 dans lesquelles on se rend compte qu'un simple point de deal,
00:37:26 un truc insignifiant, 1 million d'euros de saisie en espèces.
00:37:29 Enfin, on ne se rend plus du tout compte de l'échelle du problème de la drogue.
00:37:32 On parle de milliards de saisies tous les ans,
00:37:35 on parle de 10 points du PIB qui seraient en économie souterraine.
00:37:39 Donc, à partir du moment où on n'expose pas le problème,
00:37:41 on ne peut pas le résoudre.
00:37:42 Or, on refuse d'exposer les données du problème.
00:37:45 Les données du problème sont catastrophiques.
00:37:46 Aujourd'hui, le trafic de drogue a pris des proportions
00:37:49 incroyablement inquiétantes, mais également financièrement alarmantes.
00:37:53 C'est-à-dire que la place de la drogue dans l'économie aujourd'hui
00:37:55 est un énorme problème.
00:37:56 Alors, cause ou conséquence de cette délinquance, en tout cas,
00:38:00 il y a un constat qui insupporte nos concitoyens,
00:38:02 ce sont les incivilités au quotidien dans les rues de nos villes.
00:38:05 On le constate un peu partout.
00:38:07 Alors, pour y faire face, on va aller à Rennes.
00:38:09 Une brigade spéciale a vu le jour.
00:38:11 C'était le cas déjà à Montpellier.
00:38:13 Alors, il s'agit de rappeler et de faire respecter les devoirs de chaque habitant
00:38:16 en matière de propreté urbaine,
00:38:18 respect des infrastructures ou comportement sur l'espace public.
00:38:21 Où sont les parents ? On va peut-être s'interroger aussi.
00:38:23 On va se poser cette question après.
00:38:25 Mais d'abord, on regarde ce reportage signé Mickaël Chailloux.
00:38:28 Les dépôts sauvages au pied des immeubles, les nuisances sonores,
00:38:31 les violences sexistes ou encore les déjections canines,
00:38:34 les missions de la nouvelle brigade anti-incivilité sont larges.
00:38:38 À Rennes, ils seront 17 agents autour d'un mètre haut.
00:38:41 La proximité pour tranquilliser l'espace public.
00:38:44 Leur rôle est aussi d'avoir cette fonction d'officier du détail
00:38:50 parce que c'est le détail qui fait la qualité de vie au quotidien.
00:38:53 Un espace public propre, autant que des comportements respectueux,
00:38:59 c'est ce que nous devons aussi à chacune et à chacun dans une ville.
00:39:02 Sur le terrain depuis le 4 janvier,
00:39:04 l'ABAI Rennes fait beaucoup de pédagogie
00:39:07 mais n'hésite pas à passer à la sanction dès que nécessaire.
00:39:10 La semaine dernière, il y a déjà eu une verbalisation
00:39:12 pour une personne qui était en train d'uriner dans un abribus.
00:39:16 Donc la personne a été verbalisée pour ce fait-là à hauteur de 135 euros.
00:39:20 135 euros, c'est le montant moyen pour une déjection canine,
00:39:24 un mégot ou un chewing-gum sur la voie publique.
00:39:27 Mais ça peut monter à 1500 euros pour un dépôt sauvage.
00:39:30 À Rennes, certains regrettent déjà que l'ABAI ne soit présente
00:39:34 sur la voie publique uniquement jusqu'à 19h du lundi au samedi.
00:39:39 Alors uniquement jusqu'à 19h du lundi au samedi
00:39:42 et c'est peut-être un problème, on va en parler avec le Yarl.
00:39:45 Je ne sais pas si vous connaissez les directeurs d'une discothèque à Rennes,
00:39:48 très populaire notamment sur les réseaux sociaux,
00:39:50 pour témoigner des incivilités, aussi de la délinquance à Rennes à partir de 19h.
00:39:55 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:39:58 Je vous pose la question dans un instant, mais avant, Fulchon-Bardelot,
00:40:00 finalement, cette brigade anti-incivilité, comment est-ce que vous la percevez ?
00:40:04 Est-ce que ça existe à Nantes déjà ?
00:40:05 Ou est-ce que finalement c'est un founet pour ne pas avoir une police municipale ?
00:40:08 On s'interroge.
00:40:08 - Sauf erreur, c'est une annonce de Johanna Roland il y a deux jours
00:40:11 de faire un peu la même chose.
00:40:13 C'est un peu, je pense, un acte manqué au sens où on a d'abord besoin de policiers municipaux
00:40:18 avant d'avoir besoin de personnes qui patrouillent
00:40:21 pour vérifier l'emplacement des marchés ou les questions de stationnement.
00:40:25 La réalité, c'est que vous savez, il y a des véhicules LAPI,
00:40:27 c'est les véhicules qui verbalisent à la sulfateuse
00:40:31 et ces véhicules, aujourd'hui, ils vont rendre ces ASVP,
00:40:35 ça s'appelle comme ça, les agents qui sont sur la voie publique,
00:40:37 ils vont les rendre un peu moins utiles.
00:40:39 Du coup, on les met sur ces missions-là.
00:40:40 Si ça permet de soulager la police municipale
00:40:42 et qu'elle se concentre sur de la criminalité plus grave,
00:40:47 ça me semble être une bonne chose.
00:40:48 Et du coup, qu'elle permette à la police nationale d'en faire davantage.
00:40:51 Maintenant, pourquoi est-ce qu'on ne leur fait pas passer un jour
00:40:53 le concours de police municipale ?
00:40:55 C'est une bonne question.
00:40:56 - La question se pose Le Yard,
00:40:57 donc directeur d'une discothèque à Rennes, étant liaison avec nous.
00:41:00 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:41:02 Je le disais, vous alertez régulièrement sur les réseaux sociaux
00:41:05 sur les phénomènes de délinquance, d'incivilité qui gangrènent.
00:41:09 Je reprends vos mots, la ville de Rennes.
00:41:12 Est-ce que vous saluez l'arrivée de cette nouvelle brigade ?
00:41:15 Est-ce que vous y voyez une efficacité finalement ?
00:41:18 - Alors, avant de parler d'efficacité, déjà,
00:41:20 je ne suis pas du genre à tirer à poulet rouge
00:41:22 contre les gens qui font des actions.
00:41:24 La mairie tente des actions.
00:41:25 Donc, ça veut dire qu'elle a déjà identifié des problématiques
00:41:29 qui existent, qui sont vraies.
00:41:30 Et aujourd'hui, elle passe à certaines actions.
00:41:32 Alors, passer les ASBP sur cette brigade-là, ça, c'est un fait.
00:41:35 On a bien compris que c'était vrai,
00:41:36 puisque les véhicules, maintenant, font le travail à la place des ASBP.
00:41:41 La vraie question, c'est, on a fait quoi et on en est où ?
00:41:44 Comment ça se fait qu'en France, aujourd'hui, dans certaines villes,
00:41:47 on est obligé de passer par ce genre de brigade ?
00:41:49 On est en 2024.
00:41:50 Moi, c'est ça qui m'alerte la première chose.
00:41:53 La deuxième chose...
00:41:54 - Alors, justement, depuis combien de temps,
00:41:56 vous constatez, vous à Rennes, très concrètement,
00:41:58 ça fait plusieurs années que vous travaillez la nuit.
00:42:01 Vous connaissez parfaitement votre univers.
00:42:03 Vous connaissez parfaitement votre environnement.
00:42:05 Qu'est-ce que vous avez constaté ?
00:42:07 Vous, elles viennent d'où, ces incivilités ?
00:42:09 C'est quoi ? C'est des jeunes qui ne sont plus élevés ?
00:42:11 Les parents ont disparu ?
00:42:12 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire ?
00:42:15 - Toute la question, elle a, aujourd'hui.
00:42:16 Quelle population vise la mairie quand elle fait ce choix-là, en fait ?
00:42:20 Parce que c'est qu'elle a identifié un problème.
00:42:22 Donc, ça veut dire qu'elle a visé une certaine catégorie de population,
00:42:25 puisque, je le dis souvent dans mes vidéos,
00:42:26 les gens normaux ne crachent pas par terre dans la rue.
00:42:29 Je pense que sur votre plateau, là, actuellement,
00:42:31 personne ne crache dans la rue.
00:42:32 Personne ne jette son chewing-gum.
00:42:34 Personne ne balance ses poubelles dans la rue.
00:42:36 Les gens normaux ne font pas ça.
00:42:38 Donc, la mairie a bien identifié un problème.
00:42:39 Alors, ce qui m'intéresse maintenant, c'est comment elle va réagir à ce problème.
00:42:43 On a plusieurs, déjà, réponses que vous avez données tout à l'heure,
00:42:47 et elles sont vraies.
00:42:48 Termine à 19h d'essayer de surveiller les incivilités.
00:42:50 C'est juste très drôle, parce que, en grande ligne,
00:42:53 elle commence réellement à minuit et demi, une heure du matin.
00:42:57 Jusqu'à 7h du matin, quand on parle du jeudi au dimanche,
00:43:01 pour une ville qui sort énormément, puisque c'est une grosse ville étudiante.
00:43:05 Moi, ce qui me surprend dans tout ça, et donc quand on vise les gens,
00:43:08 puisqu'on a à peu près compris qui faisait des incivilités,
00:43:11 il ne faut pas se mentir non plus.
00:43:12 Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, les gens normaux n'en font pas.
00:43:14 Parce qu'ils sont éduqués.
00:43:15 Ce sont des voyous, des délinquants.
00:43:18 Bien sûr.
00:43:19 Ce sont ces gens-là qui sont visés en priorité.
00:43:21 Sauf que la BI ne se consacre que sur les places de parking
00:43:27 et continue à faire le même travail.
00:43:28 Là, ça ne servira à rien, ça ne changera rien.
00:43:31 En réalité, si par contre ils vont vraiment chercher les gens qui se tiennent mal,
00:43:34 qui ne savent pas se tenir en communauté avec tout le monde,
00:43:39 là, je m'interroge réellement sur la formation de ces gens-là.
00:43:41 Parce que ça reste une population très particulière
00:43:44 quand on doit s'interposer à leurs incivilités.
00:43:48 Et là, je pose de vrais doutes.
00:43:50 Comment vont-ils faire ?
00:43:51 Sur qui vraiment ils vont tomber ?
00:43:53 Et comment ça va se passer ?
00:43:55 J'ai hâte de voir les premières vraies interventions sur ces gens-là.
00:43:58 Non pas pour les dénigrer.
00:43:59 C'est un problème de formation, c'est un problème de charisme,
00:44:02 c'est un problème de méthode.
00:44:03 C'est ma vie, c'est 30 ans que j'ai affaire à des gens
00:44:05 qui n'acceptent pas certaines règles.
00:44:07 Et depuis, pour répondre à votre question tout à l'heure,
00:44:09 ça fait à peu près trois ans que ça a changé à Rennes réellement.
00:44:11 Trois ans.
00:44:12 Depuis la fin Covid, il y a eu une modification du paysage de la ville
00:44:16 qui est incroyable.
00:44:18 Les gens, les jeunes, je ne vous raconte pas les détails,
00:44:20 encore tout à l'heure, je suis dans Rennes, les gens m'interpellent
00:44:22 parce qu'ils me connaissent, ils viennent me parler.
00:44:24 Mais c'est une catastrophe pour nos jeunes.
00:44:26 Ils se baladent la nuit, ils se font déglinguer.
00:44:30 C'est de l'incivilité, on peut toujours continuer.
00:44:32 C'est la BAI qui va intervenir.
00:44:34 Non, à 19h, ça y est, les gens commencent à sortir.
00:44:37 Ceux qui ne se tiennent pas bien commencent à sortir
00:44:39 quand la BAI va rentrer chez elles.
00:44:42 Ça n'a pas de sens.
00:44:43 Oui, effectivement.
00:44:44 Marc Varnot voulait réagir à vos propos.
00:44:47 Réagir, je voulais juste les compléter.
00:44:49 Je pense que c'est un bon constat et une mauvaise solution.
00:44:52 La réalité, c'est qu'on a aujourd'hui un contexte réglementaire en France,
00:44:56 je suis désolé, je dirais bien, mais c'est le fond de notre problème,
00:44:58 qui fait que, le saviez-vous, pour verbaliser quelqu'un pour une incivilité,
00:45:02 il faut que celui qui fasse le constat, donc le témoin,
00:45:05 soit également l'agent verbalisateur.
00:45:07 C'est-à-dire qu'aussi extraordinaire que ça paraisse,
00:45:09 dans toutes les villes de France, à Rennes, à Nantes,
00:45:12 comme à Neuilly-sur-Seine ou à Paris,
00:45:14 vous avez des centaines, parfois des milliers d'agents municipaux,
00:45:16 espaces verts, propretés, qui se battent dans la ville
00:45:19 et qui sont les témoins directs en permanence
00:45:21 des incivilités qui pourrissent la vie des gens.
00:45:23 Ces personnels municipaux, légalement,
00:45:26 ne peuvent même pas appeler un policier municipal pour qu'il verbalise,
00:45:29 puisque le policier municipal n'aura pas été témoin
00:45:32 et donc il ne pourra pas verbaliser.
00:45:33 Donc il faut aussi commencer à avoir un minimum de contexte réglementaire
00:45:39 qui permette de faire ça.
00:45:41 Enfin, je ne sais pas si on se rend compte,
00:45:42 mais dans certaines villes, notamment à Béziers,
00:45:44 aujourd'hui, le maire, un peu comme c'est la mode en Espagne,
00:45:47 prélève l'ADN des rejets canins des chiens
00:45:51 pour pouvoir ensuite analyser les rejets canins
00:45:54 et verbaliser les propriétaires.
00:45:55 Il suffirait simplement de modifier le contexte réglementaire
00:46:00 et on pourrait beaucoup plus facilement verbaliser les gens.
00:46:02 Ou alors redire aux gens qu'on prend soin de son chien
00:46:06 et qu'on ne crache pas par terre.
00:46:07 Et il y a aussi une question d'éducation.
00:46:09 Oui, il y a une question d'exemplarité, si vous me permettez,
00:46:12 des élus, les maires les premiers.
00:46:14 Nous, on a quand même notre maire de Nantes,
00:46:17 Joana Roland, qui a accepté de financer un stand qui dit "ACAP",
00:46:22 ça veut dire "tous les policiers sont des enfoirés".
00:46:25 Elle a accepté qu'un de ses adjoints défile derrière
00:46:30 une banderole qui dit "la police tue".
00:46:31 Donc, quand en fait, on est soi-même incapable de respect
00:46:34 envers les agents publics,
00:46:35 comment voulez-vous demander à vos concitoyens,
00:46:37 à vos élus d'être dans le respect ?
00:46:39 Donc, d'abord l'exemplarité avant même celle des parents.
00:46:42 Il y a aussi le sentiment d'appartenance à une nation
00:46:47 et à un collectif.
00:46:49 Vous ne respectez pas un pays que vous n'aimez pas.
00:46:53 Vous ne respectez pas une ville que vous n'aimez pas.
00:46:56 Et moi, j'ai pu le voir à plusieurs reprises
00:46:58 quand j'ai repris par exemple quelqu'un dans le métro
00:47:01 et qui m'a répondu parce qu'il crachait au sol
00:47:04 et qui m'a répondu de toute façon,
00:47:05 je fais ce que je veux dans ce pays.
00:47:08 Je présente mes excuses auparavant, dans ce pays de merde.
00:47:11 Ce pays, je ne l'aime pas et de toute façon,
00:47:13 je fais ce que je veux.
00:47:14 Et ça, ça m'a marqué parce que c'est ce genre de propos
00:47:17 qu'on retrouve aussi parfois.
00:47:18 Le Yarl, avant de vous remercier,
00:47:20 vraiment en 10 secondes, on arrive au terme de cette seconde partie.
00:47:24 Effectivement, "je fais ce que je veux",
00:47:26 c'est quelque chose que vous entendez régulièrement
00:47:28 dans la bouche de certains jeunes le soir, la nuit à Rennes.
00:47:32 C'est exactement ça en fait.
00:47:34 On a un véritable problème d'identité,
00:47:36 de personnes qui détestent aujourd'hui la France,
00:47:38 qui détestent ce qu'on y fait, ce qui s'y passe.
00:47:40 Donc en fait, ils ont une haine perpétuelle.
00:47:43 J'ai du mal à croire que des BAI puissent intervenir sur ces gens-là
00:47:47 et les empêcher de faire ce qu'ils veulent.
00:47:48 - Merci à vous.
00:47:49 En tout cas, le Yarl, directeur d'une discothèque à Rennes,
00:47:52 on va marquer une très courte pause.
00:47:54 J'en profite, rendez-vous à ne pas manquer.
00:47:55 Ce sera demain à 10h chez Sonia Mabrouk.
00:47:58 Le Grand Rendez-vous.
00:47:59 Éric Zemmour, président de Reconquête.
00:48:02 Dimanche 10h, donc en direct sur notre antenne.
00:48:04 Il sera bien évidemment question d'insécurité dans notre pays.
00:48:08 Restez avec nous, dans un instant, on va parler éducation nationale.
00:48:12 Vous le savez, une priorité affichée par le gouvernement.
00:48:14 A tout de suite sur CNews.
00:48:15 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:48:21 Bienvenue.
00:48:21 Si vous nous rejoignez, nous en parlions en début d'émission.
00:48:24 Gabriel Attal et Catherine Vautrin au chevet des soignants aujourd'hui.
00:48:27 Hier, c'était l'école qui était sous le feu des projecteurs
00:48:30 avec un déplacement du nouveau Premier ministre
00:48:33 avec sa nouvelle ministre de l'Éducation, Amélie Oudéa-Casterat.
00:48:36 Pointé du doigt hier après ce premier déplacement,
00:48:40 on peut le dire injustement, pour avoir livré son constat.
00:48:43 Ses enfants sont scolarisés dans le privé
00:48:45 après avoir constaté des carences dans l'enseignement public.
00:48:49 Un constat d'ailleurs partagé par beaucoup.
00:48:52 Et c'est pourquoi nous vous sollicitons ce soir.
00:48:55 Vous voyez ce QR code, vous le connaissez comme chaque samedi.
00:48:58 Vous le sclannez pour répondre à cette question.
00:49:00 Pourquoi, selon vous, l'école publique n'est plus à la hauteur ?
00:49:04 Répondez-nous.
00:49:05 Nous vous entendrons en fin d'émission.
00:49:08 Nous allons y revenir avec nos invités dans un instant.
00:49:11 Marc Varneau, Jean-Michel Fauvergue, Fulk-Chambard-Deleux
00:49:14 et Kevin Bossuet.
00:49:15 La parole à vous, messieurs, dans un instant.
00:49:17 Mais avant, on fait un point complet sur les dernières informations
00:49:20 avec Barbara Durand.
00:49:21 C'est une promesse formulée par Gabriel Attal.
00:49:26 32 milliards d'euros supplémentaires d'investissement
00:49:29 pour le système de santé et ce, dans les cinq ans à venir.
00:49:32 Le Premier ministre l'a annoncé lors de son déplacement
00:49:35 au CHU de Dijon avec la ministre du Travail et de la Santé,
00:49:38 Catherine Vautrin.
00:49:39 Parmi tous les problèmes à résoudre, l'hôpital est en haut de la pile.
00:49:43 Voici ce qu'il a déclaré.
00:49:45 Une mosquée dégradée en pleine prière.
00:49:48 Ça s'est passé dans le Finistère.
00:49:49 Un individu a essayé de mettre le feu à la porte du lieu de culte.
00:49:54 Sur le réseau social X, le ministre de l'Intérieur,
00:49:56 Gérald Darmanin, adresse son soutien aux musulmans du Finistère
00:50:00 et annonce qu'une enquête a été ouverte.
00:50:03 Enfin, au 99e jour de la guerre entre Israël et le Hamas,
00:50:07 des dizaines de personnes ont été tuées dans la bande de Gaza,
00:50:10 dont le sud a été pilonné par l'armée israélienne.
00:50:13 Sous les bombes, l'enclave palestinienne est toujours coupée du monde.
00:50:17 Depuis vendredi d'ailleurs, le conflit s'est propagé au Yémen
00:50:20 avec deux épisodes de frappes américaines et britanniques
00:50:23 contre les rebelles du Yémen.
00:50:26 Merci beaucoup Barbara.
00:50:28 On vous retrouve à 18h30 pour un nouveau Point complet sur l'actualité.
00:50:32 Je vous le disais, il y a un instant donc, hier,
00:50:34 l'école sous les projecteurs, une priorité affichée,
00:50:39 priorité absolue même pour le gouvernement.
00:50:41 Et lors de son déplacement dans les Yvelines avec Gabriel Attal,
00:50:44 la ministre, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:50:47 Amélie Ouéda Castera, pointait du doigt.
00:50:50 Et on peut le dire, c'est vrai, injustement,
00:50:52 on va en parler dans un instant, pour avoir livré son constat.
00:50:55 Ses enfants, aujourd'hui, sont scolarisés dans le privé.
00:50:58 Pourquoi ? Puisque, eh bien, elle pointait du doigt
00:51:01 des carences dans l'enseignement public.
00:51:03 Un constat partagé par beaucoup.
00:51:06 C'est pourquoi nous vous sollicitons ce soir.
00:51:08 Nous avons besoin de votre point de vue.
00:51:10 Pourquoi, selon vous, aujourd'hui, l'école publique n'est plus à la hauteur ?
00:51:13 N'hésitez pas, scannez ce QR code qui s'affiche actuellement à l'écran.
00:51:17 On va revenir sur cette polémique autour de la ministre de l'Éducation,
00:51:19 Amélie Ouéda Castera, avec ce sujet.
00:51:21 Et puis, on en parle ensuite.
00:51:22 Moins de 24 heures après sa nomination,
00:51:27 elle répond à la polémique.
00:51:29 En déplacement dans un collège des Yvelines, ce vendredi,
00:51:32 Amélie Ouéda Castera, nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:51:36 a été interrogée sur son choix de scolariser ses enfants
00:51:39 dans un établissement privé, mais également catholique et conservateur.
00:51:44 La ministre s'est défendue en épinglant l'enseignement public.
00:51:48 Je vais vous raconter brièvement cette histoire.
00:51:52 Celle de notre aîné, Vincent.
00:51:54 Vincent qui a commencé, comme sa maman, à l'école publique.
00:51:58 A l'école littrée.
00:52:00 Et puis, la frustration de ses parents, mon mari et moi,
00:52:04 qui avons vu des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées.
00:52:09 Et à un moment, on en a eu marre.
00:52:12 Comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment,
00:52:14 ont fait un choix d'aller chercher une solution différente.
00:52:18 Et depuis, de manière continue, nous nous assurons que nos enfants
00:52:21 sont non seulement bien formés, avec de l'exigence dans la maîtrise
00:52:25 des savoirs fondamentaux, mais qui sont heureux.
00:52:28 Côté syndicats, selon eux, la ministre soulève un problème
00:52:31 qui persiste dans l'éducation nationale depuis plusieurs années.
00:52:35 Il faut bien dissocier la ministre, ou plutôt les différents ministres
00:52:38 qu'on a eus, avec la politique éducative qu'on a eue depuis 2017,
00:52:43 dans son ensemble.
00:52:45 Donc, il y a eu de meilleures choses avec Gabriel Attal,
00:52:48 sur certains points, mais la dégradation se poursuit.
00:52:53 La crise au niveau du recrutement, le climat d'insécurité
00:52:57 qui est grandissant.
00:52:58 L'objectif prioritaire du gouvernement reste d'optimiser
00:53:01 les remplacements de courte durée des enseignants,
00:53:04 afin de limiter les heures de cours perdues par les élèves.
00:53:07 Kevin Bosway, Amélie Oudéa Castera, qui s'est excusée, je la cite,
00:53:12 elle regrette d'avoir pu blesser certains enseignants du public.
00:53:15 Alors, vous, qui êtes enseignant du public, vous êtes concerné.
00:53:17 Est-ce que vous vous êtes senti blessé par les propos
00:53:19 de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale ?
00:53:22 Absolument pas.
00:53:23 Vous savez, la vérité ne me blesse jamais.
00:53:25 Moi, j'aime la franchise, j'aime le franc parler
00:53:29 et j'aime qu'on nous dise les choses.
00:53:31 La nouvelle ministre de l'Éducation nationale a été très franche
00:53:35 et ce qu'elle a fait, retirer ses enfants d'un établissement
00:53:40 où les professeurs n'étaient pas remplacés,
00:53:42 c'est ce que font beaucoup de parents.
00:53:45 Et moi, j'ai été choqué depuis hier parce qu'on tente à stigmatiser
00:53:49 les élèves qui sont dans les établissements privés.
00:53:52 Il y en a en France plus de 2 millions.
00:53:54 Vous savez, moi, j'ai connu les deux.
00:53:56 Au collège, je suis allé dans un établissement catholique.
00:53:59 J'ai beaucoup aimé.
00:54:01 J'ai appris la méritocratie.
00:54:03 J'ai appris le goût d'aller chercher, d'aller le plus haut possible.
00:54:08 J'ai appris l'esprit d'entraide.
00:54:10 J'ai appris aussi des valeurs catholiques qui m'ont structuré.
00:54:13 Et par la suite, au lycée, j'ai connu l'enseignement public
00:54:17 et je n'ai pas retrouvé ces choses-là.
00:54:19 Et à regret.
00:54:20 - Pas de méritocratie aujourd'hui dans l'enseignement public ?
00:54:23 - C'est compliqué.
00:54:23 Vous voyez bien que parfois, il y a un nivellement par le bas
00:54:27 qui est très clairement assumé.
00:54:29 Et vous savez...
00:54:30 - L'idéologie de l'égalitarisme ?
00:54:31 - L'idéologie de l'égalitarisme, le fait qu'il faut toujours
00:54:35 câliner nos chers élèves, quitte à ne pas les faire progresser
00:54:41 comme il faudrait les faire progresser.
00:54:44 Et surtout, dernière chose que j'aimerais dire,
00:54:46 parce que, encore une fois, Papendiaïe, ça pouvait un petit peu
00:54:49 m'embêter dans la mesure où il n'était pas cohérent
00:54:51 avec ses propos.
00:54:52 Là, ce qu'a fait Gabriel Attal, à la tête de l'Éducation nationale,
00:54:56 ça correspond à une volonté d'appliquer ce qu'on connaît
00:54:59 dans certains établissements privés, dans le public.
00:55:02 L'expérimentation du port de l'uniforme, la méritocratie,
00:55:05 le choc des savoirs, la lutte contre le harcèlement scolaire.
00:55:09 Gabriel Attal a un très bon bilan.
00:55:11 Et le fait d'insister véritablement sur les valeurs laïques,
00:55:15 sur l'exigence, sur l'excellence,
00:55:17 évidemment que c'est vers cela qu'il faut aller.
00:55:21 Donc, la ministre de l'Éducation nationale a été franche.
00:55:24 Le fait de s'excuser ne donne pas un bon signal,
00:55:26 parce que, vous savez, Olivier, être à la tête de l'Éducation nationale,
00:55:29 il faut du courage, il faut de la force.
00:55:31 Il faut aussi savoir dire non aux syndicats,
00:55:33 parce que c'est parfois une source de nuisance.
00:55:35 Avec des syndicats très puissants.
00:55:36 On va y revenir, mais sur cette hypocrisie aussi
00:55:39 d'une certaine gauche.
00:55:41 On va écouter Jérôme Guedj du Parti socialiste.
00:55:44 Député Parti socialiste de l'Essonne.
00:55:47 Alors, lui, il a pointé du doigt.
00:55:49 Il s'en est donné un cœur joie concernant Amélie Oudéa Castera.
00:55:52 Sauf que lui aussi, il est concerné.
00:55:53 Écoutez.
00:55:54 Je crois que c'est le terme de frustration qui a été utilisé
00:56:00 et qui est proprement lunaire,
00:56:02 parce qu'il illustre le décalage gigantesque
00:56:07 dans le rapport à l'Éducation nationale.
00:56:09 C'est aussi une forme de séparatisme social qui est aussi consacré.
00:56:14 J'ai les moyens de pouvoir mettre mes enfants
00:56:16 dans l'enseignement privé et je me résigne
00:56:20 à la pauvreté organisée.
00:56:22 Vous avez mis vous-même vos enfants dans le privé ?
00:56:24 Moi, mon fils passe son bac dans le lycée public cette année.
00:56:29 Et il n'était pas dans le privé plus jeune ?
00:56:30 Il est passé un petit peu dans le privé plus jeune.
00:56:32 Vous aussi, vous êtes expérimenté.
00:56:34 Oui, pour différentes raisons.
00:56:36 C'est moi la gauche, vous le chômeurs de l'autre.
00:56:38 Non, mais je vais peut-être être un peu dissonant là-dessus,
00:56:41 mais je trouve que la ministre là-dessus,
00:56:42 avant d'être ministre, qu'elle n'ait pas à s'excuser
00:56:46 de ce sujet, me semble.
00:56:48 Mais une fois qu'elle est ministre, le gouvernement,
00:56:50 c'est lui qui est responsable de remplacer les profs.
00:56:52 C'est le gouvernement qui est responsable
00:56:53 de cette faillite éducative.
00:56:54 Donc concrètement, l'enjeu actuel, l'école privée va plutôt bien.
00:56:59 Notre sujet, c'est de refonder l'école publique.
00:57:01 Les savoirs fondamentaux, le fameux lire, écrire, compter
00:57:04 sur lesquels on entend tous les politiques,
00:57:06 dont M. Attal, avec qui je vous trouve très bienveillant.
00:57:09 Je suis désolé, il lâche le job au bout de quatre mois,
00:57:12 alors qu'il était précisément plutôt intéressant,
00:57:14 plutôt il allait sur les vrais sujets.
00:57:16 Donc ça veut dire que concrètement, ça n'est plus la priorité.
00:57:20 Nous, je vais prendre un exemple concret.
00:57:22 Il y a des expérimentations absurdes.
00:57:24 Il y a un collège à Nantes qui s'appelle Sophie Germain.
00:57:27 Et bien là, on a fusionné pour tous les élèves en difficulté,
00:57:30 les classes de cinquième, de quatrième et de troisième,
00:57:32 arrêtés avec les expérimentations cobayes pour nos gamins.
00:57:36 Je suis désolé, ça c'est un collège public.
00:57:38 Le collège public, il a besoin d'avoir des vraies classes
00:57:40 de quatrième, cinquième.
00:57:41 Et en sixième, on vérifie qu'il sache lire et écrire comté.
00:57:43 – Voilà, apprendre à lire, compter, écrire, la base, c'est là.
00:57:46 Il faut en venir, on parle avec Laurent Zamekowski,
00:57:48 représentant de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public,
00:57:50 qui est en liaison avec nous, mais avant, Marc Varnot,
00:57:52 sur cette polémique.
00:57:54 – Je pense que sur, aussi bien la santé que dans l'éducation nationale,
00:58:00 les polémiques qui visent à discréditer d'entrée les ministres
00:58:04 sont pour moi exécrables.
00:58:05 Et on ne devrait même pas en parler.
00:58:06 Il faut arrêter aussi avec l'école privée.
00:58:08 L'école privée, c'est 20% des élèves, c'est financé à 70% par l'État.
00:58:12 Et le problème, ce n'est pas du tout l'école privée.
00:58:13 Le problème, comme ça a été justement dit, c'est surtout l'école publique,
00:58:16 qui elle, n'est plus du tout au niveau.
00:58:17 Donc il faut arrêter, parce qu'il y a des vrais chantiers.
00:58:19 Et si même la ministre pouvait s'attaquer, par exemple,
00:58:22 aux 10% d'heures perdues des 866 000 profs de France,
00:58:26 quand même 86 000 profs en France, qui sont perdus, qui sont gaspillés.
00:58:29 Laissons-la s'occuper des vrais sujets, plutôt que de lui demander
00:58:32 de se justifier sur l'endroit où elle a scolarisé ses enfants.
00:58:36 - Kevin Bossuet, sur la question du temps de travail des professeurs,
00:58:40 effectivement, il y a une piste à suivre.
00:58:43 - Vous savez, moi, je suis un petit peu sarcosiste dans l'âme sur cette question.
00:58:48 Je suis pour le travailler plus, pour gagner plus.
00:58:51 Et j'estime que les professeurs, s'ils veulent gagner plus,
00:58:54 doivent faire plus d'heures supplémentaires.
00:58:56 Et c'est d'ailleurs la philosophie de ce qui a été mis en place
00:59:00 depuis qu'Emmanuel Macron est présent, à travers la mise en place
00:59:03 sous Jean-Michel Blanquer des devoirs faits,
00:59:05 qui permettent en effet aux enseignants d'arrondir leur fin de mois
00:59:09 en faisant de l'aide aux devoirs.
00:59:11 Et c'est aussi la philosophie de ce qui a été mis en place
00:59:14 sous Papendia et continué par Gabriel Attal,
00:59:16 c'est la mise en place du pacte enseignant.
00:59:18 C'est-à-dire qu'on propose aux enseignants des missions supplémentaires.
00:59:22 Et dans ces missions, il y a la possibilité de remplacer des collègues
00:59:25 qui sont absents pour éviter les heures perdues.
00:59:28 C'est une très bonne chose.
00:59:30 Et le problème, c'est que les syndicats, évidemment, étaient vent debout contre cela,
00:59:34 que certains professeurs de gauche ou d'extrême gauche
00:59:37 qui ont l'intérêt des élèves soi-disant chevillés au corps,
00:59:41 refusent de le faire parce que ça les fait travailler un petit peu trop.
00:59:45 Mais ce n'est pas une bonne philosophie.
00:59:47 Je pense qu'il faut renouer avec la méritocratie au niveau des élèves,
00:59:50 mais également au niveau des professeurs.
00:59:52 On a besoin de professeurs motivés qui veulent travailler,
00:59:55 qui veulent faire des heures supplémentaires et qui en veulent.
00:59:58 C'est ça dont on a besoin.
01:00:00 Et surtout, dernière chose,
01:00:02 vous savez que je ne suis pas un macroniste dans l'âme
01:00:04 et je sais que Jean-Michel le regrette beaucoup,
01:00:06 mais c'est vrai que sous Emmanuel Macron,
01:00:09 il y a eu une augmentation historique du salaire des enseignants,
01:00:13 ce qui n'avait pas eu lieu sous la gauche.
01:00:16 Et une petite anecdote, vous savez, sous Najat Vallaud-Belkacem,
01:00:19 qui aujourd'hui donne des leçons à Gabriel Attal,
01:00:21 alors qu'elle était l'une des pires ministres de l'Éducation nationale.
01:00:25 Najat Vallaud-Belkacem avait supprimé, par exemple, la prime 3HSA,
01:00:28 c'est-à-dire qu'à l'époque, les enseignants qui faisaient trois heures supplémentaires
01:00:31 avaient une prime de 500 euros.
01:00:34 Najat Vallaud-Belkacem est arrivé, elle a dit "niet"
01:00:36 parce que ça volait des postes.
01:00:38 Résultat, on est moins incité à faire des heures supplémentaires
01:00:41 et il y a des classes qui se retrouvent sans professeur.
01:00:43 Merci la gauche.
01:00:44 - Et toujours est-il, Jean-Michel Fouvergue,
01:00:46 vous avez beau taper du poing sur la table,
01:00:49 d'assumer de la fermeté,
01:00:51 c'est ce qu'a fait Gabriel Attal quand il a été ministre de l'Éducation nationale.
01:00:54 Si en face, vous avez des syndicats puissants
01:00:58 qui ne jouent pas le jeu, ça ne va pas être évident.
01:01:00 Et quel que soit le ministre à la tête de l'Éducation nationale.
01:01:04 - Eh bien oui, c'est la problématique.
01:01:07 Alors c'est la problématique dans l'enseignement.
01:01:09 Je n'ose parler de la justice avec le syndicat de la magistrature
01:01:12 qui est estampillé extrême gauche.
01:01:15 C'est une grosse problématique.
01:01:16 C'est vrai qu'on a des freins de ce point de vue là
01:01:19 qui sont des freins traditionnels dans le monde de l'enseignement.
01:01:22 C'est des freins traditionnels dans le monde de la justice.
01:01:25 C'est encore plus des freins traditionnels.
01:01:27 Et les gouvernants actuels ne feront pas, à mon avis,
01:01:33 l'impasse de se coltiner au syndicat pour pouvoir imposer leurs réformes.
01:01:38 Et c'est comme ça qu'ils vont les imposer les réformes.
01:01:40 Et à un certain moment, on osait espérer quand même que ces syndicats là
01:01:45 sont partis d'un...
01:01:48 Enfin, ils sont élus.
01:01:49 On osait espérer quand même que la donne changera un peu
01:01:53 sur le syndicat de la magistrature.
01:01:54 Rien à voir avec l'enseignement, mais je voudrais quand même...
01:01:56 Je sens que vous avez envie d'en parler, Jean-Michel.
01:01:58 Oui, oui. Sur le syndicat de la magistrature,
01:02:00 la nouvelle loi sur la justice,
01:02:03 donc la loi quinquennale qui a été votée récemment sur la justice,
01:02:06 revoit les moyens de vote, les modalités de vote du syndicat de magistrats.
01:02:15 Parce qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, dans la magistrature,
01:02:18 ne sont appelés à voter que des grands électeurs
01:02:21 qui se trouvent dans des cours d'appel les plus grands.
01:02:23 Les petites cours d'appel sont oubliées.
01:02:25 Maintenant, l'idée, c'est...
01:02:28 Pas l'idée, ça a été voté par la loi,
01:02:30 c'est qu'un magistrat égale une voix.
01:02:33 Peut-être qu'on verra un résultat différent.
01:02:35 On pourra en parler, effectivement.
01:02:36 Mais la question des syndicats dans l'éducation nationale,
01:02:39 je vous pose la question avant.
01:02:40 Chers téléspectateurs, n'oubliez pas,
01:02:42 participez. Pourquoi l'école publique n'est plus à la hauteur aujourd'hui ?
01:02:46 Répondez, nous avons besoin de vos avis.
01:02:49 Et on va poser la question tout de suite à Laurent Zamekowski,
01:02:52 justement, représentant de la Fédération des parents d'élèves
01:02:55 de l'enseignement public, qui est en liaison avec nous.
01:02:58 Merci, monsieur, d'avoir accepté notre invitation.
01:03:01 Finalement, est-ce qu'elle a raison, Amélie Oudéa-Casterat,
01:03:05 quand elle pointe le dysfonctionnement de l'école publique,
01:03:10 notamment avec cette question de manque de professeurs
01:03:13 et de paqueteurs perdus pour la cité ?
01:03:17 Parce que la question n'est pas nouvelle, elle est même centrale.
01:03:20 Le manque d'enseignants, aujourd'hui, est le principal problème.
01:03:24 Toutes les réformes qui ont pu être proposées,
01:03:27 aussi intéressantes soient-elles, sans enseignants, ne seront pas menables.
01:03:31 Donc aujourd'hui, c'est absolument central.
01:03:34 Et effectivement, malheureusement, certains parents se trouvent dans une impasse
01:03:38 et finissent par aller vers l'école privée, et par dépit.
01:03:42 Donc, ce qui est quand même un véritable problème.
01:03:44 Et donc, aujourd'hui, la nouvelle ministre a cette occasion
01:03:49 de pouvoir inverser cette tendance.
01:03:51 Donc, on l'attend et on espère qu'elle va pouvoir le faire.
01:03:54 Mais alors, justement, comment elle peut le faire, selon vous,
01:03:57 vous, en tant que représentant des parents d'élèves ?
01:03:59 Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui pour que l'école publique
01:04:03 soit à nouveau à la hauteur ?
01:04:05 Plus de professeurs comme Kevin Bossuet, par exemple ?
01:04:08 Déjà...
01:04:12 Alors, il y a raison...
01:04:13 Nous avons perdu la liaison.
01:04:15 Comment dire ? Fournir... Ah, pardon.
01:04:17 Allez-y, on vous entend.
01:04:19 Voilà, je disais qu'il fallait aujourd'hui essentiellement déjà
01:04:22 arriver à fournir les postes dont on avait besoin,
01:04:24 et ce n'est toujours pas le cas.
01:04:26 Je veux dire, il manque cruellement d'enseignants.
01:04:28 Les postes de remplaçants, notamment dans la période d'hiver,
01:04:31 c'est un véritable problème.
01:04:32 Il y a beaucoup d'arrêts maladies, ce qui est tout à fait normal.
01:04:35 Et on n'est pas en capacité de pouvoir les remplacer.
01:04:37 Donc, vous imaginez bien qu'en plus, derrière, il y a des réformes à faire.
01:04:40 On demande aussi, nous, la réduction des effectifs d'élèves dans la classe,
01:04:45 de manière à ce que ça soit à la fois plus constructif pour les élèves
01:04:49 et aussi pour les enseignants, parce qu'il faut, bien sûr,
01:04:51 un certain nombre pour avoir un effet de groupe,
01:04:52 mais il ne faut quand même pas trop de monde pour qu'on arrive à avoir
01:04:55 et s'occuper des élèves, notamment ceux qui sont le plus en difficulté.
01:04:58 Donc aujourd'hui, on a besoin, et c'est également les propositions
01:05:01 de l'ancien premier ministre, enfin, son ministre, Atal,
01:05:06 qui est devenu premier ministre, qui était justement de faire des groupes de niveau, etc.
01:05:09 Mais pour faire des groupes de niveau, il faut des enseignants.
01:05:12 Donc, quoi qu'il arrive, quel que soit le problème,
01:05:15 aujourd'hui, si nous n'avons pas des enseignants dûment formés,
01:05:17 on ne peut rien faire du tout.
01:05:19 Alors, nous, le manque d'enseignants, effectivement, que vous pointez,
01:05:23 nous parlions il y a un instant aussi de la question des syndicats,
01:05:26 des syndicats qui ont tendance à bloquer toute réforme ou tout à avancer.
01:05:31 Est-ce que, effectivement, vous constatez une pression néfaste aujourd'hui
01:05:34 qui empêche une certaine révolution de l'enseignement public en France ?
01:05:41 Là, il y a un fonctionnement très français.
01:05:44 Je crois que ce n'est pas seulement l'Éducation nationale
01:05:46 qui fonctionne de cette manière-là.
01:05:49 Après avoir une vision assez réductrice par rapport aux syndicats,
01:05:52 dans certains cas, nous, on trouve qu'ils ont des remarques
01:05:56 qui sont tout à fait objectives et intéressantes,
01:05:58 et d'autres où on a toujours l'impression que c'est négatif.
01:06:04 Par exemple, nous, notre fédération se positionne toujours dans une ligue de co-construction.
01:06:08 C'est-à-dire qu'au lieu de venir en critique,
01:06:10 on essaie de réfléchir, de donner des solutions,
01:06:13 d'attirer l'attention sur des problèmes, mais sans stigmatiser,
01:06:17 de manière à trouver ensemble des solutions.
01:06:19 Le principe, avant tout, c'est l'intérêt de l'élève et de trouver tout ce qui est possible
01:06:23 pour pouvoir faire en sorte que les élèves aient la meilleure scolarité possible.
01:06:27 Il ne faut pas oublier que nos enfants, les élèves, c'est l'avenir de cette nation.
01:06:31 Merci beaucoup, Laurent Zamekowski, d'avoir accepté notre invitation.
01:06:35 Je le rappelle, vous êtes représentant de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.
01:06:39 Finalement, Kevin Bossuet, le constat de la ministre de l'Éducation nationale,
01:06:43 il est partagé par beaucoup les parents en tête.
01:06:47 C'est pour ça qu'il ne faut pas avoir peur de la vérité.
01:06:50 Gabriel Attal, quand il a quitté le ministère de l'Éducation nationale,
01:06:53 il a dit qu'il avait fait un effort, c'était un effort de transparence.
01:06:57 C'était la fin du pas de vague.
01:06:59 Il fallait faire une analyse juste de la situation pour essayer de l'améliorer.
01:07:06 Pourquoi on n'arrive pas à recruter des enseignants ?
01:07:09 C'est sous-payé, je suis d'accord.
01:07:11 Il y a eu des efforts budgétaires qui ont été réalisés pour augmenter les enseignants.
01:07:15 Mais surtout, il y a un problème d'autorité.
01:07:17 Vous savez que quand on est enseignant à certains endroits,
01:07:20 on fait parfois dans une heure de cours 30 minutes la police,
01:07:23 où on gère souvent un ou deux élèves qui posent toujours problème
01:07:27 et qui gâchent le travail de toute une classe.
01:07:30 Et quand on demande parfois à exclure une ou deux semaines
01:07:34 ces élèves qui nous empêchent de travailler,
01:07:36 on nous dit c'est le droit à l'éducation pour tous.
01:07:38 Sauf que dans la bouche de la gauche, le droit à l'éducation pour tous
01:07:42 se transforme en droit à l'éducation pour personne.
01:07:45 Donc il faut vraiment gérer ces élèves perturbateurs.
01:07:49 Évidemment, leur donner une chance.
01:07:50 Je ne suis pas là en train de…
01:07:52 Je n'ai pas envie de planter dans le dos un gamin de 12, 13, 14 ans.
01:07:55 Simplement, il faut le prendre en charge à part.
01:07:58 Et quand les parents ne jouent pas le jeu,
01:08:00 il faut aussi entrevoir des sanctions pour démission parentale.
01:08:04 Parce qu'on se rend compte que souvent, quand l'élève ne fonctionne pas,
01:08:08 entre guillemets, c'est parce que les parents ne fonctionnent pas.
01:08:11 Entre guillemets, et dernière chose aussi que j'aimerais dire aussi,
01:08:14 parce que nous, on fait beaucoup d'éducation.
01:08:18 Moi, j'apprends à mes élèves la politesse.
01:08:20 J'apprends à mes élèves des codes sociaux pour qu'ils s'en sortent.
01:08:24 Je suis très content de le faire.
01:08:26 Mais ça, c'est du temps que je ne dégage pas pour l'instruction.
01:08:29 Mais je le fais parce que je sens que c'est utile pour eux.
01:08:31 Si les parents font clairement leur travail et on peut les aider dans ce sens,
01:08:36 nous, ça nous dégage du temps pour véritablement faire de l'instruction.
01:08:39 Et les problématiques que l'on rencontre en banlieue parisienne,
01:08:42 ce ne sont pas les mêmes problématiques qu'à Paris.
01:08:47 Et je suis très d'accord avec ce que vous avez dit.
01:08:49 Il faut, et j'en ai marre moi, des professeurs qui font de l'expérimentation.
01:08:54 Je veux dire, une salle de classe, ce n'est pas un laboratoire de wokisme
01:08:59 ou ce n'est pas un laboratoire de pédagogisme 2.0.
01:09:03 Les élèves ont le droit au même enseignement partout sur le territoire.
01:09:07 Il faut insister là-dessus parce que les inégalités, c'est ça.
01:09:11 On ne peut pas faire de la pédagogie par projet dans les banlieues
01:09:14 et de faire une instruction rigoureuse et qui amène vers l'excellence
01:09:19 dans les beaux quartiers parisiens.
01:09:20 Il nous reste un peu plus d'une nuit de Foulchon-Bordeleau.
01:09:22 Marc Varneau, vous vouliez réagir.
01:09:23 Très rapidement, je pense qu'il y a un lien aussi avec la question de l'insécurité
01:09:27 qu'on ciblait tout à l'heure, en particulier dans les quartiers populaires.
01:09:31 La plupart des parents ne veulent pas du social ou de la compassion ou la charité.
01:09:36 Ils veulent l'ordre républicain, le calme en classe.
01:09:39 Ils veulent une table, des bouquins pour leurs gamins pour bosser,
01:09:43 du soutien aux devoirs, vous le disiez tout à l'heure.
01:09:45 Ce sont des choses simples parce qu'en fait, on ne s'occupe que de ceux
01:09:48 qui effectivement pourrissent la vie des autres.
01:09:50 J'aimerais bien qu'on s'occupe un peu plus de ceux qui essayent de jouer le jeu,
01:09:53 qui essayent de s'en sortir, que la politique aide ceux qui veulent s'en sortir.
01:09:57 Le problème est beaucoup plus large et beaucoup plus vaste.
01:10:00 C'est tout le logiciel éducatif qui est en panne.
01:10:03 Pourquoi ? Parce qu'on nous a appris depuis maintenant des décennies,
01:10:06 vous comprenez l'école est gratuite, la France est un pays merveilleux,
01:10:09 passons à autre chose, ne regardons pas ce qui se passe.
01:10:10 Le résultat, c'est qu'en réalité, tout s'effondre,
01:10:13 tous les maillons du système éducatif s'effondrent, jusqu'au dernier maillon,
01:10:16 qui est celui quand même de l'accès à l'emploi, où le fort est de constater
01:10:20 qu'on forme des centaines de milliers de gens qui finalement n'auront jamais de métier
01:10:23 et on fait venir des gens de l'étranger parce qu'on n'a pas été capable de former
01:10:26 ce dont on a besoin.
01:10:27 Voilà, ça c'est l'obsession du "l'école est obligatoire, quoi qu'il arrive,
01:10:31 effectivement, il n'y a plus de méritocratie, on a tout nivelé
01:10:35 et vous devez aller au lycée jusqu'à 18 ans, quoi qu'il arrive,
01:10:37 et puis si vous pourrissez la vie de vos 29 petits camarades,
01:10:40 ce n'est pas grave parce que vous avez le droit vous aussi
01:10:42 à une éducation comme tout le monde".
01:10:43 Le résultat, il est catastrophique.
01:10:46 – Et on en parlera en fin d'émission, on entendra vos réponses,
01:10:50 on vous pose la question aujourd'hui, pourquoi l'école publique
01:10:52 n'est plus à la hauteur ?
01:10:54 Vous scannez le QR code qui s'est affiché sur votre écran
01:10:57 et puis, vos réponses en fin d'émission.
01:11:00 On va s'intéresser à une autre problématique dans un instant très peu relayée,
01:11:04 cette grogne des agriculteurs en Allemagne et puis la colère aussi en France
01:11:10 mais on a le sentiment que plus personne aujourd'hui dans notre pays
01:11:14 écoute le mal-être des agriculteurs.
01:11:16 On en parle dans un instant, restez avec nous sur CNews.
01:11:19 [Générique]
01:11:27 – Et de retour sur le plateau de "Punchline Week-end",
01:11:29 bienvenue, si vous nous rejoignez avec nos invités,
01:11:31 ils débattent, ils continuent de débattre même lorsqu'ils ne sont pas à l'antenne.
01:11:35 Marc Varneau, Jean-Michel Fauvergue, Fulchon Bardelot, Kevin Bossuet.
01:11:38 Dans un instant, nous allons nous intéresser à la situation
01:11:42 de nos concitoyens agriculteurs.
01:11:44 Pourquoi ? Parce qu'en ce moment même, il y a une grogne,
01:11:47 une grogne massive des agriculteurs en Allemagne.
01:11:50 On en parle assez peu, on va se demander pourquoi.
01:11:52 Et puis n'oubliez pas, répondez à la question du jour,
01:11:56 pourquoi l'école publique n'est plus à la hauteur ?
01:11:58 Je vous le rappelle cette question puisque le gouvernement Attal
01:12:02 a affiché une priorité absolue de l'école publique aujourd'hui.
01:12:07 On va en parler également dans cette dernière partie
01:12:10 mais tout de suite, Barbara Durand, un point complet sur les dernières infos.
01:12:14 Avec vous, Barbara.
01:12:15 Malgré la crise au Proche-Orient, l'Ukraine reste la priorité de la France.
01:12:20 Déclaration de Stéphane Séjourné, le nouveau chef de la diplomatie française,
01:12:24 est en déplacement à Kiev.
01:12:26 Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022,
01:12:30 la France, qui a soutenu Kiev tant sur le plan militaire que diplomatique,
01:12:34 a souvent été accusée de ne pas en faire assez.
01:12:37 Lei Qingtai, 64 ans, vice-président du Parti démocrate progressiste,
01:12:41 a remporté l'élection présidentielle à Taïwan, qualifiée par Pékin de grave danger
01:12:47 car son parti clame que l'île est de facto indépendante.
01:12:50 Le président élu promet lui de protéger l'île des menaces de la Chine.
01:12:55 Enfin, conséquence du grand froid en France, un homme sans domicile fixe
01:12:58 a été retrouvé mort hier soir à Sarcelles dans le Val d'Oise.
01:13:02 Vers 21h, la victime de 58 ans était en arrêt cardiovasculaire
01:13:06 dans un squat occupé par plusieurs sans-abri.
01:13:09 Les pompiers ont tenté de le réanimer mais en 20 mardis déjà,
01:13:12 une femme et un homme sans domicile fixe sont décédés respectivement
01:13:16 à Carpentras et Boulogne-Bianco.
01:13:18 Merci Barbara, on vous retrouve à 19h au tout début de l'émission Face à vos côtés.
01:13:22 Votre rendez-vous bien sûr du samedi soir à ne pas manquer.
01:13:25 Je vous propose à présent que nous nous intéressions à nos concitoyens agriculteurs.
01:13:29 Les grands oubliés j'ai envie de dire, ils nous nourrissent,
01:13:32 ils ont un travail difficile, ils ont un travail noble aussi
01:13:35 et pourtant, nous avons le sentiment qu'ils ne sont plus écoutés,
01:13:38 soutenus, entendus. Pourquoi se méprisent-ils ?
01:13:41 Je vous pose la question et nous nous interrogeons ce soir
01:13:44 puisque chez nos voisins allemands, en ce moment,
01:13:46 les agriculteurs expriment leur colère contre les dernières décisions
01:13:50 du gouvernement Olaf Scholl.
01:13:52 C'est une situation qui a pris de l'ampleur,
01:13:54 une grande ampleur dans tout le pays et c'est vrai que nous en entendons assez peu parler.
01:13:57 Nous en parlons assez peu et pourtant un enjeu majeur.
01:14:00 On voit les explications de Clotilde Payet, on en parle ensuite.
01:14:05 C'est un défilé de tracteurs qui afflue sur les grands axes du pays depuis lundi.
01:14:10 Des agriculteurs allemands qui manifestent leur colère
01:14:13 après les dernières décisions gouvernementales,
01:14:15 réduction des subventions, suppression de l'allègement sur le diesel agricole
01:14:19 ou encore la création de taxes sur les véhicules agricoles et forestiers.
01:14:23 Pour ces agriculteurs, c'est un nouveau coup dur pour leur activité.
01:14:27 Nous avons absolument besoin d'une politique agricole
01:14:30 qui s'engage pour des conditions équitables
01:14:33 pour les exploitations agricoles familiales en Allemagne.
01:14:36 Des besoins auxquels s'ajoute un ras-le-bol d'énormes administratives.
01:14:40 Ces règles sont de plus en plus nombreuses et nous en avons assez.
01:14:45 Nous voulons simplement faire notre travail
01:14:46 et ne pas rester assis dans un bureau toute la journée à remplir divers papiers.
01:14:51 Dans une Allemagne menacée par la récession économique
01:14:54 liée aux difficultés du secteur industriel, plombée par les coûts de l'énergie,
01:14:58 les mesures d'économie auxquelles est contraint le gouvernement passe mal,
01:15:01 pour le ministre de l'économie allemand, le gouvernement n'a pas d'autre choix.
01:15:06 En raison de la pression sur les coûts,
01:15:08 le gouvernement allemand a fait preuve de bonne volonté envers les agriculteurs.
01:15:12 Nous conserverons une partie essentielle des subventions en discussion actuellement.
01:15:16 Cependant, nous ne pouvons pas totalement nous en passer.
01:15:19 Nous avons été obligés d'économiser ponctuellement des milliards d'euros.
01:15:24 Le mouvement social à l'appel de l'Union des agriculteurs allemands
01:15:27 paralyse le pays et s'est généralisé autour et à l'intérieur
01:15:31 des grandes villes allemandes.
01:15:32 Laurent de Marais, les normes administratives,
01:15:35 notamment ça concerne aussi les agriculteurs français,
01:15:37 on va en parler dans un instant avec Jean-François Lamassé,
01:15:40 agriculteur à Sabonnerre, il sera en liaison avec nous,
01:15:42 mais avant, peut-être un tour de Talm, Marc Varnot,
01:15:45 on en parle assez peu de cette colère en Allemagne,
01:15:48 et pourtant ce qui se passe est assez gigantesque, important,
01:15:50 il suffisait de voir les images.
01:15:52 Alors c'est vrai que nous en France, on est habitués aux manifestations
01:15:54 et aux grèves d'agriculteurs, je ne sais pas,
01:15:56 on en a tous vécu quelques milliers de notre vivant,
01:16:00 ils sont souvent en grève donc on est habitués,
01:16:01 mais en Allemagne, c'est extrêmement rare,
01:16:03 ce n'est pas quelque chose d'habituel en Allemagne,
01:16:05 et le mouvement n'a pas commencé en Allemagne,
01:16:07 il a commencé en Hollande, donc il est en train de devenir européen.
01:16:11 Nos agriculteurs, j'entendais Arnaud Rousseau de la FNSEA récemment,
01:16:16 aujourd'hui ils se plaignent de quoi ?
01:16:18 Alors c'est vrai qu'ils se plaignent parfois trop,
01:16:21 mais là, il y a quand même deux sujets sur lesquels je les rejoins,
01:16:25 le premier c'est le Mercosur, ce fameux accord de libre-échange
01:16:28 avec l'Amérique du Sud, je vais parler franchement et en tant qu'industriel,
01:16:32 mais il y en a ras-le-bol de faire des accords avec des pays
01:16:35 qui ne respectent pas les mêmes normes que nous.
01:16:38 Moi en tant qu'industriel, j'ai 400 000 normes à respecter
01:16:40 plus 800 et quelques européennes,
01:16:42 les concurrents grâce à des accords de libre-échange
01:16:45 peuvent rentrer en ne respectant aucune norme, première chose.
01:16:48 La deuxième chose, c'est qu'ils ont une défiscalisation
01:16:52 de nos agriculteurs sur ce qu'on appelle le GNR,
01:16:54 le gazole non routier, c'est-à-dire que le gazole
01:16:56 qui sert pour les tracteurs ou pour les engins de chantier,
01:16:59 les pelleteuses, il n'est pas taxé.
01:17:01 Aujourd'hui, l'État veut remettre ça en cause,
01:17:03 pour eux c'est extrêmement grave parce qu'en réalité
01:17:05 ça représente un coût colossal,
01:17:07 puisque le gazole comme on le sait est très taxé.
01:17:09 La troisième chose, c'est qu'on veut aussi revoir le coût de l'eau
01:17:14 et pour les agriculteurs, l'eau c'est quand même le gazole, c'est vital.
01:17:18 Donc tout ça demande beaucoup de prudence,
01:17:20 les agriculteurs sont aujourd'hui sur des sujets
01:17:23 qui sont des sujets pour lesquels peu de Français
01:17:26 vont leur donner tort.
01:17:27 Mais Fulchon-Mardelot finalement,
01:17:28 ce sont tous les agriculteurs européens aujourd'hui
01:17:32 qui sont dans une situation particulièrement difficile,
01:17:35 des agriculteurs qu'on entend assez peu
01:17:36 ou alors qu'on écoute en tout cas assez peu.
01:17:39 La chance qu'a représenté l'Europe,
01:17:40 c'est que la PAC nous a permis de manger à notre faim dans l'après-guerre.
01:17:43 Sauf qu'aujourd'hui, cette PAC doit évoluer.
01:17:46 Moi, je me présente souvent comme écolo de droite.
01:17:48 Ça veut dire quoi être écolo de droite ?
01:17:49 C'est être capable de concilier cette contrainte écologique qui est réelle,
01:17:53 la transition.
01:17:54 Mais la transition, ça ne peut pas être une pyramide
01:17:57 qui repose sur la pointe.
01:17:58 Il y a 3 % d'agriculteurs en France dans la population active
01:18:02 et on ne peut pas leur faire payer toute la transition écologique,
01:18:04 ce n'est pas possible.
01:18:05 Donc cette transition, elle doit être répartie
01:18:07 sur l'ensemble de la chaîne agroalimentaire.
01:18:09 C'est extrêmement simple, les consommateurs,
01:18:11 les distributeurs, les transformateurs doivent apprendre
01:18:14 à supporter leurs agriculteurs, à les soutenir,
01:18:18 parce que l'agribashing, ça les tue.
01:18:20 Vous avez un agriculteur sur deux qui sera à la retraite dans 10 ans.
01:18:23 Donc comment est-ce que des jeunes hommes, des jeunes femmes,
01:18:25 en manque de femmes agricultrices, vont aller vers ces métiers
01:18:28 où vous n'arrivez pas malgré 70 heures de travail par semaine
01:18:31 à gagner un SMIC ?
01:18:33 C'est la réalité, je me suis occupé un peu d'agriculture
01:18:35 dans une vie antérieure.
01:18:36 Vous n'attirez personne, on a le même problème,
01:18:38 on en a parlé sur l'éducation et sur la santé.
01:18:40 Les gens qui nous nourrissent, les gens qui nous soignent
01:18:42 et les gens qui nous protègent
01:18:44 sont les personnes les moins bien payées de notre pays.
01:18:46 Donc cette pyramide, il faut absolument qu'on répartisse
01:18:49 la charge sur plus de personnes.
01:18:50 La transition écologique, elle se fera avec l'ensemble de la chaîne,
01:18:54 pas juste en faisant payer les agriculteurs.
01:18:56 Donc c'est la transition écologique qui pèse aujourd'hui sur les agriculteurs.
01:18:59 On va poser la question à Jean-François Lamassé,
01:19:01 justement, qui est en liaison avec nous, agriculteur à Sabonner.
01:19:04 Il nous a rejoint. Merci, monsieur, d'avoir accepté notre invitation.
01:19:08 Effectivement, on entendait dire,
01:19:10 on voyait en écho à cette grogne chez nos voisins allemands.
01:19:14 Fulchon-Bardelot, vous avez dit que la transition écologique
01:19:16 aujourd'hui, eh bien, ça pesait énormément sur les agriculteurs français.
01:19:20 Vous partagez effectivement ce constat. C'est ce que vous vivez.
01:19:23 Mais bien sûr, bonsoir à vous tous d'abord.
01:19:26 Vous avez dit un peu, grosso modo, la vérité.
01:19:29 Mais il faut savoir une chose, c'est que si aujourd'hui,
01:19:31 on voudrait détruire l'agriculture française et européenne,
01:19:35 on ne s'y prendrait pas mieux.
01:19:35 Bon, il faut savoir que nos confrères allemands ont une PAC
01:19:40 plus muriel numérique que la nôtre, déjà.
01:19:43 Voilà. Mais aujourd'hui, la commissaire de la PAC,
01:19:52 on a l'impression qu'elle est en train de vendre l'agriculture française,
01:19:58 elle est en train de l'anéantir et de la vendre aux Américaines.
01:20:01 C'est aussi simple que ça.
01:20:03 Et aujourd'hui, très concrètement, vous pouvez plus vivre de votre métier aujourd'hui ?
01:20:09 Mais aujourd'hui, là, on maintient notre capital
01:20:13 sans avoir de salaire.
01:20:14 Aujourd'hui, on en est là, il faut le savoir.
01:20:16 Bon, aujourd'hui, on nous a encore enlevé 23 euros hectares sur l'éco-régime.
01:20:22 Juste comme ça, c'est eux qui nous ont imposé à changer,
01:20:26 à avoir une transition écologique, ce qu'on appelait les éco-régimes.
01:20:29 Et pour maintenir, pas pour augmenter,
01:20:33 pour maintenir notre revenu à la PAC,
01:20:36 et cette année, au dernier moment, on nous dit,
01:20:39 "Ah ben non, on va vous tailler votre revenu et on nous enlève 23 euros."
01:20:45 C'est comme si vous, aujourd'hui, à la fin du mois,
01:20:49 votre employeur vous enlevait ne serait-ce que 20 ou 30% de votre salaire.
01:20:55 En sachant que tous les agriculteurs ont des investissements assez lourds,
01:21:01 et en sachant que vous allez à la banque au mois de janvier,
01:21:05 vous faites un crédit, voilà,
01:21:07 et pour arriver au mois de septembre, on vous dit,
01:21:10 "Ah ben, on vous enlève 3 ou 4 000 euros sur votre PAC, c'est pas plus."
01:21:15 On a vu ces derniers jours, Jean-François Lamassé,
01:21:19 ces derniers mois, même, les panneaux des communes renversés.
01:21:24 C'était le signe de la colère des agriculteurs en France.
01:21:27 Ça a été assez peu relayé.
01:21:30 Est-ce qu'aujourd'hui, vous avez le sentiment qu'on vous méprise ?
01:21:33 Mais aujourd'hui, on a l'impression,
01:21:35 on a l'impression qu'on est en train d'étouffer
01:21:38 ce qui se passe dans l'agriculture française.
01:21:40 Comme on a tué l'industrie française,
01:21:42 on est en train de tuer l'agriculture française.
01:21:44 Voilà, on en est là aujourd'hui.
01:21:46 C'est aussi simple que ça.
01:21:47 – Merci, allez-y, terminez.
01:21:50 – Donc, aujourd'hui, entre les éco-régimes qu'on nous a enlevés,
01:21:56 c'est pas du vol, mais presque,
01:21:59 entre l'augmentation de 6 centimes, pour le plaisir,
01:22:03 aujourd'hui, au mois de janvier, sur le GNR,
01:22:06 plus une nouvelle taxe européenne qu'on veut nous imposer,
01:22:11 il vaut mieux qu'on arrête tout.
01:22:13 Alors, on a un gros problème,
01:22:15 c'est que nos pays concurrents font ce qu'ils veulent
01:22:18 avec des produits phyto que nous n'en avons plus depuis 25 ou 30 ans,
01:22:23 et on a une concurrence économique mondiale.
01:22:26 Et pour finir, la commissaire de l'Europe,
01:22:31 elle permet de faire rentrer en Europe,
01:22:33 en Espagne en ce moment, à Tarragona, du blé,
01:22:37 détaxé, alors que nous, on n'arrive pas à le mettre.
01:22:40 Mais on va où ?
01:22:40 Elle travaille pour les agriculteurs européens
01:22:43 ou elle travaille pour les américains ?
01:22:45 – Merci beaucoup Jean-François Lamassé, agriculteur à Sabonnerre,
01:22:48 merci d'avoir témoigné sur notre antenne.
01:22:51 C'est effectivement, Kévin Bosmet, on marche sur la tête,
01:22:55 en entendant Jean-François Lamosserre qui vient de témoigner,
01:22:59 on est en train de tuer l'agriculture,
01:23:01 et on a l'impression que tout ça se fait dans une sorte de silence,
01:23:04 que personne n'entend, il y a une sorte de mépris,
01:23:06 comme je l'exprimais tout à l'heure.
01:23:07 – Oui, c'est plus qu'un silence, c'est un mépris,
01:23:10 un mépris qui est abyssal pour cette France qui nous nourrit,
01:23:14 alors que c'est une fonction qui est essentielle,
01:23:17 et c'est une fonction qui est belle.
01:23:20 Vous savez, j'ai beaucoup discuté avec des agriculteurs,
01:23:24 ils me disaient "on est stressé, on est stressé à cause du mauvais temps,
01:23:28 on est stressé parce qu'il y a des animaux malades,
01:23:31 on est stressé parfois parce qu'on a des dettes,
01:23:33 et quand le banquier nous appelle, il y a une source de stress".
01:23:36 Mais ce qui nous stresse encore plus, c'est ce regard inquisiteur,
01:23:41 qui attend le faux pas, c'est ces critiques systématiques.
01:23:45 On accuse les agriculteurs de polluer les terres qu'ils cultivent,
01:23:49 alors qu'ils en prennent soin.
01:23:51 On les accuse parfois de maltraiter les animaux qu'ils élèvent,
01:23:55 alors qu'ils adorent les animaux.
01:23:58 Et le pire, c'est qu'on les prend pour des gens bêtes, parfois des débiles.
01:24:02 Allez voir les jeunes agriculteurs, ils sont souvent très diplômés.
01:24:06 Beaucoup ont des master en agronomie, par exemple.
01:24:11 Et ce qui fait mal véritablement aussi, ce sont toutes ces normes.
01:24:15 J'avais discuté avec un viticulteur dans la région Rémoise,
01:24:19 qui m'expliquait que pour planter une vigne, il fallait trois déclarations.
01:24:23 Et ces écolos, ces écolos bobos, qui ont décidé d'ériger l'agriculteur en ennemi,
01:24:30 qui parfois les insultent ou dégradent même,
01:24:33 parce que l'agribachine, ça va jusqu'à la dégradation de certaines exploitations.
01:24:37 Moi, je trouve que le monde politique n'est pas assez derrière eux assis.
01:24:41 Le monde politique l'est, une fois par an, au Salon de la culture,
01:24:45 quand il y a des journalistes.
01:24:47 Mais quand les journalistes sont partis, c'est vrai que beaucoup ne sont plus présents.
01:24:51 Évidemment, je ne parle pas de tous les politiques.
01:24:53 Il y a beaucoup d'élits locaux qui sont aussi à leur côté.
01:24:56 Mais je parle des politiques au niveau national.
01:24:58 - Non, Michel Fouvert, c'est vrai que les agriculteurs, aujourd'hui,
01:25:00 ce sont les grands oubliés de la France.
01:25:02 Ils portent sur leurs épaules la transition écologique, comme les qu'ils ont.
01:25:04 - Il y a des problèmes essentiels.
01:25:08 Ça a été dit.
01:25:10 On a un problème de normes beaucoup plus important.
01:25:12 Et ça, on l'a vu aussi avec les tout-bib, avec les médecins, etc.
01:25:16 Ça, c'est réduititoire pour notre pays et pour notre Europe.
01:25:19 On a un problème de normes.
01:25:20 On a un problème aussi d'opposition avec, effectivement,
01:25:24 une frange radicalisée de l'écologiste qui prend en cible ces agriculteurs
01:25:29 qu'il faut respecter parce que c'est eux qui nous font nourrir.
01:25:31 - Et on devra entendre leur bon sens, le fameux bon sens paysan qu'on entend plus aujourd'hui.
01:25:35 - D'autant plus que ça a été répété à plusieurs reprises.
01:25:38 On doit aller vers une souveraineté alimentaire comme sur d'autres souverainetés.
01:25:43 Maintenant, je voudrais rajouter une chose importante.
01:25:46 Il y a eu deux grandes lois qui ont été votées pour protéger nos agriculteurs
01:25:50 et qui produisent leurs fruits.
01:25:52 C'est Egalim 1, Egalim 2 sur la fixation des prix et sur le revenu minimum des agriculteurs.
01:26:00 Ça, il ne faut pas l'oublier.
01:26:01 Et la deuxième chose que je voudrais dire, c'est que dans la PAC, la politique agricole commune,
01:26:05 la France est un gros contributeur, mais c'est la première à récupérer
01:26:11 pour nos agriculteurs un certain nombre de sommes, un certain nombre d'argent.
01:26:15 Chaque agriculteur, par exemple des éleveurs, c'est un problème que je connais un peu.
01:26:19 Chaque éleveur peut récupérer sur une pièce de bétail 1000 euros par an qui lui vient de la PAC.
01:26:27 Donc il y a quand même des subventions qui sont importantes,
01:26:30 mais certes, il faut déployer des trésors d'imagination pour remplir tous les papiers.
01:26:35 - On va entendre nos téléspectateurs sur une autre question, la question de l'éducation dans un instant.
01:26:39 Marc Varnot, Foulks-Chambard de L'Eau, pour clore cette question des agriculteurs.
01:26:42 Est-ce que le problème de nos agriculteurs, ce n'est pas l'Europe finalement ?
01:26:45 - Le problème de nos agriculteurs, c'est que malheureusement, on a mondialisé leur métier.
01:26:50 Ce sont des gens qui n'étaient pas du tout préparés à ça.
01:26:53 Ils ont perdu 100 000 exploitations en 10 ans,
01:26:55 comme on a perdu 2 millions d'emplois industriels en 40 ans,
01:26:58 et qu'une fois que la catastrophe est là, on dit "ben oui, finalement, c'est vrai qu'il y a peut-être un petit problème".
01:27:02 Non, il y a un énorme problème, mais je reviens à l'histoire des normes.
01:27:05 Il y a deux problèmes.
01:27:05 D'abord, les finances publiques, ils cherchent de l'argent partout,
01:27:08 donc ils vont aller taxer quelque chose qui est intaxable.
01:27:10 C'est-à-dire que le gaz non routier ne devrait pas être taxé.
01:27:13 On remet en cause totalement l'écosystème, ou plutôt le modèle économique de l'agriculture.
01:27:18 Le deuxième problème, ce sont les normes.
01:27:21 C'est-à-dire qu'il faut arrêter cette obsession de normaliser sans arrêt.
01:27:26 Et il faut encore arrêter encore plus fort de faire des accords de libre-échange
01:27:30 avec des pays qui ne respectent rien et dont on importe les produits avec 0% de droits de douane.
01:27:34 C'est un scandale et c'est de la concurrence des globales.
01:27:36 - Sur le Mercosur, ça n'est pas le cas.
01:27:39 - C'est en négociation.
01:27:40 - Ça a été bloqué.
01:27:41 - Et sur le gasoil, ça n'est pas le cas non plus pour l'instant.
01:27:44 - Fouche au bord de l'eau pour clore une heure et demie.
01:27:47 On doit entendre les félix spectateurs sur notre sujet.
01:27:49 - D'espoir, je pense qu'Egalim, effectivement, va dans le bon sens et que nos territoires,
01:27:53 moi, je viens d'un territoire qui est un territoire de maraîchage.
01:27:56 La Nantes, c'est un territoire de maraîchage.
01:27:57 On a la possibilité de réconcilier les circuits courts et les circuits longs.
01:28:01 Ça, ça peut se faire, regardez, aujourd'hui, au niveau des cantines.
01:28:04 Pourquoi est-ce que ce n'est pas les mêmes donneurs d'or entre les écoles ?
01:28:07 Ah ben là, c'est la ville.
01:28:08 Les collèges, ah ben là, tiens, c'est le département. Les lycées, ah ben là, c'est la région.
01:28:12 Et en termes de commandes publiques, du coup, de massification et du coup,
01:28:15 d'alliance avec les agriculteurs ou les maraîchers qui sont juste à côté d'eux,
01:28:19 eh ben, on n'est pas capable aujourd'hui de le faire parce que tout ça est complètement éclaté.
01:28:22 Cette commande publique, elle est éclatée.
01:28:23 Donc, il y a des choses qui sont peut-être plus faciles à changer que la PAC,
01:28:26 qui sont à notre portée.
01:28:27 Faisons cette alliance entre le consommateur et le producteur.
01:28:30 - Et cette colère des agriculteurs, à mon avis, on n'a pas fini d'en parler.
01:28:34 On poursuivra le débat prochainement autour de ce plateau.
01:28:37 Il nous reste un peu plus d'une minute.
01:28:38 C'est votre heure, chers téléspectateurs.
01:28:40 Merci d'avoir participé, nous avoir livré vos avis en répondant à cette question ce soir.
01:28:48 Pourquoi, selon vous, l'école publique n'est plus à la hauteur ?
01:28:50 Nous vous interrogions.
01:28:51 On va écouter vos réponses.
01:28:54 - Il y a tout d'abord un problème lié aux familles elles-mêmes
01:28:56 qui n'assument plus leur fonction d'éducateurs.
01:28:59 Il y a ensuite un problème lié au recrutement,
01:29:02 à savoir qu'on n'a pas forcément des enseignants
01:29:05 qui sont tous à la hauteur ou tous faits pour le métier.
01:29:07 - Les miens ont été scolarisés dans le privé de collège à la 3e.
01:29:11 Ils ont eux-mêmes constaté la différence dès les premières semaines de la rentrée
01:29:15 avec les absences non remplacées.
01:29:16 - Il y a aussi certains professeurs qui ont des lacunes abyssales.
01:29:20 Donc on peut mettre ses enfants en école privée quand on a de l'argent,
01:29:25 sinon le reste, vous galérez, puis bon courage.
01:29:29 Tant qu'on voudra mettre les enfants sur un même niveau d'égalité,
01:29:34 ne plus donner de notes, les ménager, eh bien nous n'avons pas.
01:29:39 - Les jeunes qui sont présents sont très mal éduqués
01:29:43 et ne respectent aucune règle, aucune loi,
01:29:46 et ne sont pas forcés à les respecter.
01:29:48 Donc du coup, les professeurs passent leur temps à essayer de les recadrer
01:29:52 et perdent énormément de temps.
01:29:54 Et du coup, l'éducation n'est plus du tout la priorité
01:29:57 dans l'école publique malheureusement.
01:29:59 - Et voilà, c'est avec le bon sens, une fois de plus,
01:30:03 de vous, chers téléspectateurs, que nous terminons cette émission.
01:30:06 Merci d'avoir été nombreux à participer ce soir à Punchline Weekend.
01:30:09 Merci à vous Marc Varneau, Jean-Michel Fauvergue,
01:30:11 Bouchon Bardelot, merci beaucoup Kevin Bossuet.
01:30:14 Restez avec nous, rendez-vous à ne pas manquer.
01:30:17 Tout de suite, Mathieu Boccoté face à Boccoté
01:30:19 avec Arthur De Vatrigan, le tout orchestré par Eliott Deval.
01:30:22 Autre rendez-vous à ne pas manquer, ce sera demain à 10h.
01:30:25 Cette fois, Eric Zemmour, président de Reconquête,
01:30:28 qui répondra aux questions de Sonia Mabrouk,
01:30:31 à 10h, donc sur notre antenne.
01:30:34 Excellente soirée, merci à Sabrina Slimani
01:30:36 de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:30:38 Et on se retrouve à 22h pour voir Info Weekend.
01:30:41 À très vite sur CNews.
01:30:42 - Merci. - Merci.
01:30:43 ♪ ♪ ♪