Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline Weekend.
00:00:03 Très heureux de vous retrouver.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer l'information, la décrypter, l'analyser,
00:00:09 débattre également avec nos invités.
00:00:11 Je vous les présente dans un instant.
00:00:12 Mais avant, au sommaire de cette émission, cette pause douloureuse dans le mouvement
00:00:17 de colère des agriculteurs.
00:00:18 La marche blanche à Pamier en hommage à Alexandra Sonnac et sa fille Camille.
00:00:22 La mère et sa fille tragiquement décédées sur un barrage d'agriculteurs en colère.
00:00:26 C'était mardi.
00:00:27 Elles ont été heurtées de plein fouet au petit matin par une voiture roulant à très
00:00:31 grande vitesse.
00:00:32 Un témoignage poignant de solidarité et de soutien envers la famille Sonnac.
00:00:36 Jean-Luc, Thomas et sur place, nous le retrouverons dans un instant.
00:00:40 Au lendemain des annonces de Gabriel Attal pour calmer la colère des agriculteurs.
00:00:45 Des blocages ont été levés mais la mobilisation se poursuit.
00:00:49 Le mouvement des jeunes agriculteurs annonce vouloir organiser le blocus de Paris et de
00:00:53 la Petite Couronne dès la nuit de dimanche à lundi.
00:00:56 Et comme chaque week-end, nous vous sollicitons.
00:00:59 Nous vous posons cette question cet après-midi.
00:01:01 Comprenez-vous la poursuite de la mobilisation des agriculteurs ? Est-ce que vous soutenez
00:01:06 le mouvement ? Expliquez-nous si tel est le cas en scannant le QR code qui s'affiche
00:01:11 actuellement sur votre écran.
00:01:13 Vous connaissez le principe.
00:01:14 Vos réponses en fin d'émission.
00:01:16 Et puis dans l'actualité également, la censure de la loi immigration par le conseil
00:01:21 constitutionnel continue de provoquer le débat.
00:01:24 Une loi tout juste promulguée par Emmanuel Macron.
00:01:26 Alors cette censure, est-ce une manœuvre politique comme le dénonce l'opposition
00:01:31 tandis que Laurent Fabius, lui, défend l'état de droit ?
00:01:35 Que reste-t-il d'ailleurs de cette loi immigration ? On y reviendra dans Punchline Week-end.
00:01:40 Et pour en parler, pour vous accompagner pendant deux heures, Alexia Germont.
00:01:44 Bonjour ma chère Alexia.
00:01:45 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:01:46 Avocate, présidente du groupe de réflexion France Audacieuse, nous vous accueillons
00:01:50 également Bruno Cardo.
00:01:52 Bonjour Bruno.
00:01:53 Bonjour.
00:01:54 Et vous êtes d'ailleurs vice-président France Agri-Tuitos.
00:01:56 En deux mots, France Agri-Tuitos c'est ?
00:01:58 On fait de la com et positive et de la pédagogie sur les réseaux sociaux.
00:02:01 Et je vous invite à aller voir, c'est effectivement très intéressant.
00:02:03 A vos côtés, Jean-Michel Fauverg, ancien chef du RED qui ne fait pas encore de com
00:02:07 sur les réseaux sociaux.
00:02:08 Bonjour Olivier.
00:02:09 Non mais j'essaie d'être positif aussi.
00:02:10 De temps en temps.
00:02:11 Jonathan Cixous, rédacteur en chef de Causerette.
00:02:14 Bonjour Olivier.
00:02:15 Bonjour Jonathan.
00:02:16 Bonjour mon cher Kevin.
00:02:17 Bonjour Olivier.
00:02:18 Kevin Bossuet, professeur d'histoire géographie.
00:02:20 On ne vous présente plus.
00:02:21 Et Célia Barotte.
00:02:23 Bonjour Olivier.
00:02:24 Journaliste politique, journaliste…
00:02:26 Police-Justice.
00:02:27 Police-Justice, pardonnez-moi.
00:02:28 C'est news.
00:02:29 On va vous entendre dans un instant justement.
00:02:33 Mais avant, on fait un point complet sur les toutes dernières informations.
00:02:36 Et il est également avec nous ce soir, Simon Guillin.
00:02:38 Bonjour.
00:02:39 Bonjour cher Olivier.
00:02:40 Et bonjour à tous.
00:02:41 Les agriculteurs ont donc levé certains barrages ce week-end mais promettent de se remobiliser
00:02:45 dès lundi.
00:02:46 38 blocages sont toujours en cours sur le territoire et près de 700 agriculteurs restent mobilisés.
00:02:51 Hier, on comptait 113 blocages et 17 500 agriculteurs sur les routes.
00:02:56 L'enquête se poursuit.
00:02:58 Quatre jours après l'accident qui a coûté la vie à une agricultrice et sa fille, le
00:03:02 conducteur a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:03:05 Les deux autres passagers sont sortis du centre de rétention administratif où ils avaient
00:03:10 été admis.
00:03:11 Des mesures sont d'ailleurs en cours pour organiser leur éloignement dans les meilleurs
00:03:14 délais.
00:03:15 Tout s'était visé par une obligation de quitter le territoire.
00:03:17 Et puis au Moyen-Orient, Israël veut en finir avec l'agence de l'ONU pour les réfugiés
00:03:22 palestiniens.
00:03:23 Cette agence est au cœur de l'aide humanitaire apportée aux habitants dans la bande de Gaza
00:03:27 mais elle est actuellement prise dans une polémique sur le possible rôle de certains
00:03:30 de ses employés dans l'attaque du 7 octobre.
00:03:33 Sachez que l'Italie, le Canada, l'Australie ou encore les Etats-Unis ont déjà suspendu
00:03:37 leur aide.
00:03:38 Merci beaucoup Simon, on vous retrouve à 17h30 pour un point complet sur l'actualité.
00:03:44 38 blocages encore en France.
00:03:46 La mobilisation des agriculteurs se poursuit.
00:03:49 Le mouvement des jeunes agriculteurs a même annoncé monter vers Paris.
00:03:52 Certains veulent même bloquer Rungis.
00:03:54 On aura l'occasion d'y revenir.
00:03:55 Nous vous sollicitons à cette occasion.
00:03:58 Nous vous posons cette question.
00:03:59 N'hésitez pas à scanner le QR code qui s'affiche, vous le voyez actuellement à l'écran.
00:04:03 Est-ce que vous comprenez la poursuite de cette mobilisation des agriculteurs ? Est-ce que
00:04:07 vous la soutenez ? Si oui, pourquoi ? N'hésitez pas à nous répondre.
00:04:11 Nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:04:14 Mais à la une, cet après-midi, cette très douloureuse pause dans le mouvement de colère
00:04:18 des agriculteurs.
00:04:19 La marche blanche à Pamier en hommage à Alexandra Sonnac et à sa fille Camille.
00:04:24 Je vous le rappelle, la mère et la fille sont tragiquement décédées sur un barrage
00:04:29 d'agriculteurs en colère.
00:04:31 C'était mardi matin, au petit matin.
00:04:33 Elles ont été heurtées de plein fouet par une voiture qui roulait à très grande vitesse.
00:04:39 On va retrouver à Pamier Jean-Luc Thomas et Nathan Termin qui ont suivi cette marche
00:04:44 blanche.
00:04:45 Jean-Luc, bonjour.
00:04:46 On imagine beaucoup d'émotions cet après-midi.
00:04:48 Oui, c'est une marche blanche tout en émotions qui s'est déroulée dans les rues de Pamier.
00:04:58 En fait, une marche blanche qui a débuté au lycée agricole de Pamier.
00:05:02 C'est là qu'Alexandra Sonnac avait fait ses études.
00:05:06 C'est là aussi où sa fille Camille devait faire son entrée au lycée agricole au mois
00:05:12 de septembre prochain.
00:05:14 Et la marche blanche s'est terminée ici, là où nous nous trouvons.
00:05:18 En fait, nous sommes à une dizaine de mètres du lieu du tragique accident de mardi matin.
00:05:25 Alors, ça a été une marche blanche très silencieuse.
00:05:29 Je vous le disais, avec plein d'émotions.
00:05:31 Certains commerces avaient tiré leur rideau ici à Pamier.
00:05:36 Et par exemple, à un moment donné, nous sommes passés devant un supermarché.
00:05:40 Et bien, tous les salariés étaient près de la rue pour pouvoir rendre hommage à leur
00:05:48 façon à la fois à Alexandra et à Camille.
00:05:53 4000 personnes ont participé à cette marche blanche.
00:05:57 Il faut savoir également qu'il y avait beaucoup de monde sur les trottoirs.
00:06:03 Et à la fin, tout le monde s'est réuni ici, devant la banderole où est inscrit
00:06:09 "Alexandra et Camille, on ne vous oubliera jamais".
00:06:13 Et les gens ont déposé des fleurs, de très nombreuses fleurs.
00:06:18 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas, en direct de Pamier, après cette marche blanche pour
00:06:25 Alexandra et sa fille, Alexandra, 35 ans.
00:06:27 Elle était éleveuse de vaches limousines, productrice de maïs dans le village de Saint-Félix
00:06:31 de Tournegas.
00:06:32 Et elle venait simplement alerter sur ses conditions de travail, comme beaucoup d'entre
00:06:36 vous, mon cher Bruno.
00:06:37 Le drapeau de Pamier nous bouleverse tous, c'est ce qu'avait assuré Emmanuel Macron.
00:06:41 C'est vrai qu'il y a le monde agricole et bien au-delà.
00:06:44 C'est toujours très compliqué de trouver des mots après ces drames, après ces marches
00:06:48 blanches.
00:06:49 Parfois, c'est le silence, finalement, qui est la meilleure des choses.
00:06:52 Néanmoins, votre sentiment, peut-être, cet après-midi ?
00:06:54 C'est ça, on n'a pas les mots.
00:06:56 On n'a pas les mots, mais je suis vraiment heureux qu'il y ait autant de monde.
00:06:59 Et surtout, le monde agricole, mais hors agricole, la ruralité et bien plus encore.
00:07:05 Et ça, c'était vraiment très important aujourd'hui.
00:07:07 Kevin Bossuet, effectivement, on a vu beaucoup de monde.
00:07:11 Toujours difficile, je le disais, de réagir à ces drames.
00:07:14 Mais voilà, il y a ce mouvement des agriculteurs et les conditions, ça déchire encore plus
00:07:18 le cœur, finalement, aussi, quant à les conditions de ce drame.
00:07:21 Évidemment que ça déchire le cœur.
00:07:23 Le monde agricole est en deuil, mais je dirais que c'est la France qui est en deuil.
00:07:27 Je veux dire, Alexandra incarnait cette France qui travaille, cette France qui adorait l'agriculture,
00:07:34 cette France qui fait vivre notre tissu agricole.
00:07:38 Et on parle d'Alexandra, mais il faut aussi parler de sa fille qui est décédée, en effet,
00:07:43 dans les mêmes circonstances.
00:07:46 C'est quelqu'un qui adorait son métier, qui partageait son métier sur les réseaux
00:07:49 sociaux, qui était très impliqué au niveau local, notamment dans la défense des intérêts
00:07:55 des agriculteurs.
00:07:56 Et moi, il y a quelque chose qui m'a profondément choqué, c'est-à-dire qu'à l'Assemblée
00:08:00 nationale, on a refusé la minute de silence lui rendant hommage et notamment trois groupes.
00:08:07 Le groupe Renaissance avec M.
00:08:09 Maillard, le groupe Eléphie et le groupe Ecologistes.
00:08:12 C'est vrai qu'Alexandra n'avait rien cassé.
00:08:15 C'est vrai qu'Alexandra n'était pas issue de la diversité.
00:08:18 C'est vrai qu'Alexandra était quelqu'un qui aimait son travail et qui travaillait.
00:08:23 Et le fait qu'elle n'a pas eu droit au même hommage que quelqu'un comme Nael, par exemple,
00:08:29 moi, ça me touche.
00:08:31 Pour quelles raisons, en fait ? Pour des considérations politiciennes ? Moi, je vais vous dire, je
00:08:35 trouve ça dégueulasse.
00:08:37 Alexandra mérite l'hommage de toute une nation.
00:08:40 Et malheureusement, je trouve que quelques politiques ici n'ont pas été à la hauteur.
00:08:45 C'est vrai, Jonathan Cixous et des politiques finalement assez peu présents, en tout cas
00:08:49 lors de la marche.
00:08:50 Vous voyez, on ne voit pas d'élus.
00:08:51 C'était une marche apolitique.
00:08:53 On peut le souligner.
00:08:54 C'était la volonté aussi des organisateurs pour que cette marche rassemble le plus, qu'il
00:08:59 n'y ait pas d'instrumentalisation.
00:09:00 Mais c'est vrai que le monde politique, peut-être, ne s'est pas suffisamment exprimé après
00:09:06 ce drame.
00:09:07 On voit bien depuis le début que le monde politique est très mal à l'aise, alors
00:09:09 même que l'agriculture devrait être apolitique par excellence.
00:09:13 Je trouve également assez scandaleux qu'il n'y ait pas eu cette minute de silence.
00:09:19 Et c'est très intéressant, si on avait besoin d'une preuve supplémentaire, que
00:09:22 les écolos fassent partie de ceux qui se sont opposés à cette minute de silence.
00:09:27 Ça prouve une énième fois quoi ? Ça prouve que l'écologie est quelque chose de beaucoup
00:09:31 trop sérieux pour la laisser aux mains des écologistes.
00:09:33 Et que ces gens-là ne s'occupent pas du tout d'écologie.
00:09:36 Ces gens-là sont des idéologues, ces gens-là sont des doctrinaires qui défendent d'autres
00:09:42 causes qui sont leurs causes propres et fort critiquables.
00:09:47 Mais en rien, l'écologie telle que nous l'entendons tous, c'est-à-dire la défense
00:09:51 de notre environnement, la défense de notre planète.
00:09:54 Les agriculteurs sont les premiers, ils vivent là-dedans.
00:09:56 Quand on parle de la terre, c'est leur terre, c'est notre terre.
00:09:59 Ce n'est pas une idée fumeuse comme ça qui est sortie au détour d'un bureau à
00:10:04 l'Assemblée ou d'une salle de café.
00:10:06 C'est quelque chose de concret.
00:10:08 La terre est quelque chose de concrète par excellence.
00:10:10 Et de voir d'une certaine façon, indépendamment de la sortie de Gabriel Attal hier, de voir
00:10:16 comment le monde agricole est de manière générale lâché, de manière générale
00:10:22 lâché entre les mains des technocrates bruxellois.
00:10:24 On est en plein là-dedans.
00:10:25 On pourra décliner parce qu'il n'y a plus de fuite dans nos pentes.
00:10:29 Mais c'est tout ça qui se révèle à travers cette marche blanche aujourd'hui.
00:10:34 4000 personnes, ce n'est absolument pas négligeable.
00:10:36 Mais à la limite, peut-être que c'est mieux qu'il n'y ait eu aucun responsable
00:10:40 politique, du moins de premier plan vraisemblablement, qui se soit déplacé.
00:10:44 Parce que s'il y en aurait eu un, il n'y en aurait pas eu deux, etc.
00:10:47 Et vous imaginez dans quelle course à l'échalote on se serait alors lancé.
00:10:51 Et puis cette information qui ajoute de la douleur, qui ajoute de l'incompréhension,
00:10:55 de la colère même à ce drame, puisque deux ressortissants arméniens qui étaient sous
00:11:00 OQTF, sous obligation de quitter le territoire français, qui étaient présents dans le
00:11:05 véhicule qui a percuté Alexandra et sa fille, eh bien ils ont été, c'est-à-dire
00:11:10 remis en liberté, la préfecture a pris des mesures d'assignation à résidence.
00:11:15 Alors on ne comprend pas bien.
00:11:16 Est-ce que vous pourriez nous expliquer tout cela ?
00:11:18 Alors on va rappeler Olivier que dans ce véhicule se trouvaient trois individus, un couple et
00:11:23 leur ami, tous de nationalité arménienne, visés par des OQTF, prononcés en 2023.
00:11:31 Le conducteur de 44 ans est inconnu des services de justice.
00:11:35 Il a été soumis à des tests de dépistage en matière d'alcoolémie ou encore de stupéfiants,
00:11:39 des tests qui se sont révélés négatifs.
00:11:41 Mais le conducteur a reconnu avoir contourné le dispositif spécial de sécurité qui condamnait
00:11:46 l'accès à la route et il a précisé ne pas s'être rendu compte de la présence
00:11:51 d'une bâche noire qui recouvrait le mur de paille, mur de paille qui cachait le barnum
00:11:56 où se trouvait la famille d'Alexandra Sonnac.
00:12:00 Donc les deux personnes non conductrices du véhicule ont dans un premier temps été
00:12:04 placées à la suite de leur garde à vue dans un centre de rétention administrative
00:12:08 en vue de leur éloignement du territoire national.
00:12:11 Mais la préfecture de l'Ariège, vous l'avez annoncé Olivier, la préfecture nous a indiqué
00:12:17 qu'elles étaient sorties de ce CRA, de ce centre de rétention administrative, que des
00:12:21 mesures sont donc en cours pour organiser leur éloignement dans les meilleurs délais.
00:12:25 Donc on peut envisager un retour dans leur pays d'origine pour ces personnes.
00:12:30 Mais pour l'instant, elles sont assignées à résidence.
00:12:32 Donc elles ne font plus partie, elles ne sont plus dans ce centre de rétention administrative.
00:12:37 Elles sont retournées chez elles et elles sont surveillées en attendant leur retour
00:12:42 et ces mesures d'éloignement.
00:12:44 Le conducteur quant à lui est mis en examen.
00:12:46 Des chefs d'homicides involontaires aggravés, de blessures aggravées, mais aussi de conduite
00:12:52 d'un véhicule automobile sans assurance.
00:12:54 Il est placé actuellement en détention provisoire.
00:12:56 L'enquête continue pour connaître aussi les circonstances de cet accident, pour connaître
00:13:01 aussi la présence de ce véhicule entre 5h30 et 6h du matin.
00:13:05 Il faisait nuit.
00:13:06 Les passagers et le conducteur ont fait part aux enquêteurs qu'ils allaient rejoindre
00:13:13 une amie qui habitait aussi dans l'arriège.
00:13:16 Mais l'enquête se poursuit.
00:13:18 On essaye de connaître les circonstances et les motifs de leur présence.
00:13:23 En tout cas, le parquet de foie avait assuré qu'il n'y avait pas de caractère intentionnel
00:13:26 qui était retenu concernant ce drame.
00:13:29 En tout cas, de libération très rapide après le drame, à la veille de la marche blanche.
00:13:33 Un symbole finalement catastrophique mais révélateur.
00:13:36 Je vous donne la parole dans un instant Alexia Germont.
00:13:37 Mais nous allons écouter la vice-présidente de la coordination rurale à ce sujet, Sophie
00:13:42 Lennartz.
00:13:43 Elle était sur le plateau de Gauthier-Lebray ce matin dans l'heure des pros.
00:13:46 Et c'est sur le plateau qu'elle a appris que les deux Arméniens sous OQTF avaient été
00:13:52 libérés.
00:13:53 Regardez la séquence.
00:13:54 Je suis terriblement émue d'avoir une pensée pour Alexandra et sa fille et pour tous mes
00:14:00 collègues qui, depuis des années, n'arrivent pas à gérer ça.
00:14:05 C'est scandaleux ce qu'on vit au quotidien.
00:14:08 Et la douleur de mes collègues et ceux qui sont sur le terrain.
00:14:11 Je suis désolée de commencer comme ça, mais ça me touche terriblement.
00:14:15 Et d'entendre que ces deux personnes sont relâchées, c'est pas juste.
00:14:20 C'est pas juste.
00:14:21 Voilà, c'est pas juste Alexia Germont.
00:14:23 Tout simplement, c'est incompréhensible finalement.
00:14:26 Quelques jours après le drame, cette libération.
00:14:29 Alors voilà, même si…
00:14:31 Ça rajoute du malheur au malheur.
00:14:33 Voilà, ça rajoute du malheur au malheur.
00:14:35 Mais cela dit, il ne faut pas croire non plus que ça soit une libération sans aucune
00:14:42 surveillance.
00:14:43 Ils sont assignés à résidence sous surveillance.
00:14:47 Alors on ose espérer que les services vont quand même être capables d'aller jusqu'au
00:14:53 bout de cette OQTF parce que ça a une valeur d'exemplarité aussi.
00:14:57 Donc on aurait pu effectivement les laisser dans ce centre de rétention administrative.
00:15:03 Et là, il n'y avait pas de sujet.
00:15:05 Après, il fallait l'organisation administrative du retour dans le pays.
00:15:10 C'est ça, mais ce n'est pas encore le cas Jean-Michel Fauvergne.
00:15:13 Non mais ce que dit Alexia, elle a raison dans ce qu'elle dit sur le fond de cette
00:15:18 affaire-là.
00:15:19 Mais de manière générale, quand quelqu'un est sous OQTF ou un étranger en situation
00:15:24 irrégulière, vous savez qu'il n'y a pas d'élit aujourd'hui d'étranger
00:15:26 en situation irrégulière et qu'il n'y en aura pas demain non plus puisque le conseil
00:15:30 constitutionnel ne l'a pas validé.
00:15:32 Eh bien, c'est une procédure administrative et cette procédure administrative-là, on
00:15:37 prend l'individu sous OQTF ou en situation irrégulière et on le met dans un centre
00:15:42 de rétention administrative.
00:15:43 Mais dans ce centre de rétention administrative-là, le juge des libertés et de la détention
00:15:50 donne son avis pour savoir si on va le laisser à l'intérieur.
00:15:52 Et donc, finalement, il y a un retour du judiciaire et c'est bien une décision judiciaire
00:15:58 qui a été prise.
00:15:59 Et la décision administrative ensuite par le préfet, c'est pour rattraper la décision
00:16:03 judiciaire.
00:16:04 Soyons très clairs là-dessus pour faire en sorte de s'assurer que ces gens restent
00:16:08 à un certain endroit pour qu'ils soient ensuite expulsés le plus possible.
00:16:12 Ça veut dire qu'à un certain moment, il y a un décalage de la part du judiciaire,
00:16:18 il y a un manque d'empathie, il y a un manque de connexion avec la réalité des choses.
00:16:23 Et cette connexion-là, elle est faite par l'administratif, mais pas par le judiciaire.
00:16:26 C'est vrai que d'un point de vue du droit, si tout s'explique, et vous nous l'avez
00:16:29 très bien expliqué, à la fois Célia, Alexia et Jean-Michel, mais c'est vrai qu'il
00:16:32 y a un aspect symbolique qui est terrible aussi.
00:16:35 Kevin Bossuet, c'est ça en fait qui choque, qui interpelle.
00:16:37 Il y a un aspect symbolique terrible, il y a un aspect profondément injuste.
00:16:42 Le général Darmanin nous avait promis d'être méchant avec les méchants et d'être gentil
00:16:47 avec les gentils.
00:16:48 Avec son inaction, l'État est gentil avec les méchants et est méchant avec les gentils.
00:16:54 Monsieur Macron nous avait promis de faire exécuter 100% des OQTF il y a quelques mois.
00:17:01 Aujourd'hui, on est environ à 10 et 12%.
00:17:03 Moi, là, je pense par exemple à Lola, qui n'aurait pas dû mourir parce que la personne
00:17:08 qu'il a assassinée était sous OQTF, était sur notre territoire.
00:17:12 Je pense à cette retraitée à Palaisaux en 2021, retraitée de 69 ans, qui a été
00:17:18 violée notamment par quelqu'un qui était sous procédure d'OQTF.
00:17:23 Je pense également à Claire, que vous avez reçue sur CNews, qui nous a livré notamment
00:17:28 son témoignage, où encore Isabelle, 34 ans, violée dans des conditions atroces, dans
00:17:33 un box des urgences de l'hôpital Cochin.
00:17:35 Cela n'aurait jamais dû arriver.
00:17:38 Et pour rejoindre un peu le sujet qui nous anime depuis quelques jours, l'État est intraitable
00:17:42 vis-à-vis des agriculteurs.
00:17:44 Dès que les agriculteurs ne respectent pas la moindre norme, l'OFB, la fameuse « milice
00:17:49 écolo » leur tombe dessus.
00:17:51 Et là, de l'autre côté, l'État ne joue pas son rôle.
00:17:53 Et autre chose que j'aimerais dire, on va dire que je sombre dans le populisme, mais
00:17:56 je n'en ai rien à faire.
00:17:57 Vous savez combien coûte une journée dans le centre de rétention administratif en France
00:18:03 pour quelqu'un qui est sous OQTF ? Plus de 600 euros.
00:18:06 Ce n'est même pas ce que gagne parfois un agriculteur par mois.
00:18:09 Donc comment voulez-vous que les agriculteurs ne pètent pas un plomb ? Ce sentiment d'injustice
00:18:14 explique ce qui est en train de se passer en France.
00:18:16 On va vous donner la parole Bruno Cardo dans un instant pour avoir votre sentiment aussi
00:18:19 après l'annonce de cette nouvelle.
00:18:21 Mais avant, Alexia Germont, vous voulez ajouter un propos ?
00:18:23 Oui, c'est bien pour ça.
00:18:24 Pour reboucler sur ce que disait Kevin, il faut se replonger dans le fameux rapport de
00:18:29 la Cour des comptes sur l'immigration qui vient détailler extrêmement précisément
00:18:36 les défaillances de la procédure administrative, le fait que les juridictions administratives
00:18:42 sont à peu près à plus de 40% occupées par tout le contentieux lié à l'immigration
00:18:49 illégale et notamment appelant véritablement à un renversement de la politique parce
00:18:57 que, effectivement, ça coûte moins cher de renvoyer les gens, finalement, si on vient
00:19:03 muscler toute la chaîne judiciaire et administrative plutôt que de les laisser en centre de rétention
00:19:10 administrative.
00:19:11 C'est un excellent rapport qui était passé sous les radars compte tenu des problématiques
00:19:18 politiques et de la polémique qui avait eu lieu, mais on en avait déjà parlé sur ce
00:19:22 plateau et c'est un axe de travail qui sera intéressant pour les prochaines lois immigration
00:19:28 qui ne manqueront pas de venir.
00:19:29 Surtout qu'avec la nationalité des gens qui étaient sous QTF, il n'y avait pas de
00:19:34 problème diplomatique entre la France et l'Arménie.
00:19:37 Mais c'est aussi ça les interrogations, c'est-à-dire que ça aurait pu être plus
00:19:40 rapide ou en tout cas évalué de manière différente.
00:19:43 Comment est-ce que cette information a été perçue dans le monde agricole ? Est-ce que
00:19:49 vous en avez parlé avec vos amis, avec vos confrères agriculteurs Bruno Cardo ?
00:19:53 Pas vraiment.
00:19:54 Le sujet politique, ce n'est pas mon domaine, ce n'est pas mon sujet.
00:19:57 Maintenant, si la chose, c'est de dire voilà, ça a été un facteur aggravant, maintenant
00:20:02 est-ce que ça a été… il va falloir vraiment prendre les choses en main et faire en sorte
00:20:05 que ça ne recommence pas.
00:20:06 Oui, là, ok, je peux vous répondre, mais là, comme ça, je ne vais pas donner d'opinion
00:20:11 politique et je ne pense pas que l'ensemble des agriculteurs…
00:20:13 Effectivement, sans donner d'opinion politique, mais peut-être simplement votre réaction.
00:20:18 La réaction, c'est déjà la douleur, c'est ce qu'on vient d'évoquer.
00:20:23 Et après, bien sûr, ça peut être aussi la colère.
00:20:25 Alors oui, ça peut rajouter de la colère à la colère.
00:20:28 Ok, d'accord, en effet.
00:20:29 Oui, Alexia Germont.
00:20:30 Oui, je voudrais dire que c'est très émouvant quand vous allez sur la cagnotte, "Les chicks
00:20:35 a été faite pour la famille".
00:20:38 Regardez les messages, les témoignages, pourquoi les gens donnent.
00:20:44 Il y a des petits montants, il y a des gros montants et on sent que c'est au-delà du
00:20:51 monde agricole, évidemment.
00:20:52 Et c'est toute la France qui est attachée à la ruralité et c'est une façon, comme
00:20:57 une autre, de montrer notre empathie et notre tristesse pour ce qui s'est passé et qui
00:21:03 n'aurait pas dû se passer.
00:21:04 Peut-être Jonathan Sixou un dernier mot pour conclure ce triste dossier.
00:21:07 Oui, la France, les Français sont attachés à la ruralité.
00:21:10 Toutes les études d'opinion de ces derniers jours le prouvent une nouvelle fois.
00:21:14 Ceux qui sont moins attachés à la ruralité, ce sont bon nombre de nos responsables politiques.
00:21:21 Pourquoi ? Parce que le monde agricole, les paysans, représentent à peu près 1,5% des
00:21:28 actifs en France.
00:21:29 Ce n'est pas un vivier des lecteurs particulièrement considérable quand vous êtes à la chasse
00:21:36 aux voix.
00:21:37 On voit même que symboliquement, évidemment, quand on voit par exemple le salon de l'agriculture
00:21:41 et le succès même politique qu'il a chaque année depuis toujours, on voit que ça a
00:21:44 une portée médiatique, une portée en termes d'images.
00:21:47 Mais on voit aussi que le monde paysan et tout ce qui le renvoie, ce à quoi il se réfère,
00:21:53 n'est pas dans l'air du temps.
00:21:54 Et ce à quoi on assiste depuis des décennies, c'est quoi ? C'est quasiment une crise anthropologique,
00:22:00 une crise civilisationnelle.
00:22:01 Le paysan n'est pas en phase avec la société ultra connectée qu'on nous promet.
00:22:09 Alors même qu'on le sait aussi que les paysans peuvent être, pour les besoins de
00:22:13 leur profession, en rapport et hyper connectés.
00:22:16 Mais ça n'a pas du tout...
00:22:18 Non, non, non, je ne peux pas l'essayer de dire ça.
00:22:21 Pour vous suffit un désaccord.
00:22:23 Allez-y, peut-être répondez.
00:22:24 On est dans notre temps, on est connectés, on utilise de la tech.
00:22:30 Et on n'est pas passéistes, arriéristes.
00:22:33 Non, vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit.
00:22:34 Non, non, c'est exactement ce que j'ai dit.
00:22:36 Je disais que c'était le monde politique qui avait cette image-là.
00:22:40 Et Alexia Germont ?
00:22:41 Oui, pour rebondir là-dessus, sur le monde politique, je pense qu'il y a des sujets
00:22:45 qui sont plus difficiles que d'autres à bien comprendre.
00:22:47 Or, il est vrai qu'il y a une déconnexion, mais qui est sociologique.
00:22:52 Et de ce point de vue-là, le travail que vous faites est un travail très utile pour
00:22:57 France Agri-Tritos, parce que je crois qu'il y a un certain nombre de personnes engagées
00:23:04 dans le débat public, qui si elles étaient plus au fait de la complexité, de la diversité
00:23:09 du monde agricole, ce serait déjà une bonne marche.
00:23:12 Parce que entre de la polyculture élevage, entre des grandes exploitations, entre des
00:23:18 petites exploitations, entre du maraîchage, de l'arboriculture, c'est différent.
00:23:22 Et pourtant, vous devez avoir une politique publique.
00:23:25 Niveau européen, mais la France ne peut pas se défausser parce qu'il y a des moyens juridiques
00:23:30 aussi pour activer des clauses de sauvegarde, ça existe.
00:23:33 Donc chacun a sa place, a sa responsabilité, pour revoir vraiment une profession qui est
00:23:39 très méritante parce qu'elle est en transition permanente.
00:23:43 Et un pilier de notre pays.
00:23:44 On va en parler largement dans Punchline Weekend.
00:23:47 Restez avec nous.
00:23:48 On vous pose cette question ce soir.
00:23:49 Comprenez-vous la poursuite de la mobilisation des agriculteurs ? Est-ce que vous soutenez
00:23:53 le mouvement ?
00:23:54 Vous pouvez scanner le QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne puisque effectivement,
00:23:58 la mobilisation se poursuit.
00:24:00 Même si des blocages ont été levés, les jeunes agriculteurs appellent même à monter
00:24:05 vers Paris, à bloquer Rungis.
00:24:06 C'est la coordination rurale qui le souhaite.
00:24:09 Nous serons avec José Pérez, justement, dans un instant, de la coordination rurale.
00:24:14 Nous verrons ce qu'ils envisagent dans les heures qui viennent.
00:24:17 Restez avec nous sur CNews.
00:24:19 A tout de suite.
00:24:20 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:24:25 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:24:27 Pour vous accompagner jusqu'à 19h, Alexia Germont, Kevin Bosbet, Jonathan Cixous, Jean-Michel
00:24:32 Fauverguet, Bruno Cardo, agriculteur, vice-président de France Agri, Twitos.
00:24:37 Dans un instant, on va revenir sur la mobilisation des agriculteurs qui se poursuit.
00:24:42 Les jeunes appellent même à bloquer Paris.
00:24:43 Nous serons avec l'un d'entre eux, José Pérez, de la coordination rurale.
00:24:47 Il est en liaison avec nous.
00:24:49 Mais tout de suite, nous retrouvons Simon Guillain.
00:24:51 On fait un point sur les toutes dernières informations avec vous, Simon.
00:24:54 Rebonsoir, cher Olivier.
00:24:55 Des agriculteurs du Lot-et-Garonne vont monter à Paris à partir de lundi.
00:24:59 Ils entendent bloquer le marché de Rungis, annonce aujourd'hui la coordination rurale du département.
00:25:03 Alors que les annonces de Gabriel Attal ont été jugées insuffisantes, la coordination rurale est le premier syndicat à annoncer un blocage majeur dans la capitale.
00:25:12 Les agriculteurs lèvent aujourd'hui le barrage emblématique de la 64.
00:25:16 Il s'agit du premier blocage à avoir été installé il y a 10 jours maintenant.
00:25:20 Pour autant, la colère de ces agriculteurs ne faiblit pas.
00:25:22 Ils devraient reprendre leur mouvement en début de semaine prochaine.
00:25:26 Et puis, les images de cette agression avaient fait le tour des réseaux sociaux.
00:25:29 Le 19 juin dernier à Bordeaux, un homme de 30 ans avait agressé une grand-mère et sa petite-fille sur le pas de leur porte.
00:25:35 Eh bien, on apprend aujourd'hui que l'agresseur a été reconnu coupable et condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis.
00:25:41 Peu après cette agression, il avait été interpellé par la police et interné dans un hôpital psychiatrique.
00:25:46 Merci Simon. Rendez-vous 18h pour un nouveau point complet sur l'actualité avec vous.
00:25:52 Je vous le rappelle, comme chaque samedi, comme chaque week-end, nous vous sollicitons sur ces news.
00:25:56 Nous vous posons la question cet après-midi.
00:25:59 Est-ce que vous comprenez la poursuite de la mobilisation des agriculteurs ?
00:26:03 Est-ce que vous la soutenez ?
00:26:04 Répondez. Dites-nous pourquoi vous voyez ce petit QR code qui s'affiche actuellement sur votre écran.
00:26:09 Vous connaissez le principe. Vos réponses.
00:26:11 Enfin, démission. On l'entendait dans le journal de Simon Guillin.
00:26:16 Les annonces hier de Gabriel Attal, elles n'ont pas calmé la colère.
00:26:19 Je vous rappelle, parmi ces annonces, dix mesures de simplification immédiate,
00:26:23 des sanctions très lourdes pour ceux qui ne respectent pas la loi EGalim,
00:26:27 un fonds d'urgence notamment de 50 millions d'euros pour soutenir les exploitations en difficulté,
00:26:32 pour 50 millions aussi pour soutenir la filière bio,
00:26:35 ou encore la fin de la hausse de la taxe sur le gazole non routier.
00:26:40 Mais le Premier ministre n'a pas convaincu tous les agriculteurs.
00:26:44 Des blocages, c'est vrai, ont été levés, mais beaucoup d'entre eux ne sont pas satisfaits.
00:26:49 Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, nous en parlions hier,
00:26:52 a donc appelé à poursuivre la mobilisation.
00:26:54 Des blocages persistent. C'est un peu partout en France à cette heure.
00:26:58 C'est notamment le cas en Bretagne.
00:27:00 À Hennebon, Thimo Marcheteau, notre journaliste, était sur place.
00:27:05 Sur la Nationale 165, dans le Morbihan, plusieurs dizaines d'agriculteurs ont souhaité
00:27:09 continuer le mouvement et l'occupation de cette route.
00:27:12 Malgré les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal,
00:27:15 ils se disent déçus par ces annonces.
00:27:17 Je vous propose d'écouter l'un des agriculteurs présents sur ce barrage.
00:27:20 On n'a pas eu tout ce qu'on voulait.
00:27:22 Dans la partie du sud de la France, oui, mais ici, les éleveurs bretons,
00:27:26 on n'a pas eu les réponses à toutes les demandes qu'on avait.
00:27:30 Il y a juste une partie sur le GNR, mais qui était franchement assez floue,
00:27:34 et c'est jusqu'à juillet, avec l'indexation en bas de page.
00:27:38 Mais après, pour le reste, tout ce qui est la partie phyto et les jachères,
00:27:44 on attend toujours, on n'a pas vraiment de réponse clé.
00:27:46 Ce mouvement non syndiqué rassemble de nombreux agriculteurs bretons
00:27:50 qui se relaient jour et nuit pour maintenir la pression.
00:27:53 Il certifie vouloir bloquer la route, au moins jusqu'à mardi prochain.
00:27:57 Et des jeunes agriculteurs qui veulent également monter vers Paris,
00:28:00 notamment pour bloquer Rungis.
00:28:01 Nous serons dans un instant avec José Pérez de la coordination rurale.
00:28:05 Vous le voyez, il est en liaison avec nous.
00:28:07 Nous venons vers vous dans un instant.
00:28:09 Mais avant cette question, Bruno Cardo, alors pour vous,
00:28:11 est-ce que les annonces d'hier de Gabriel Attal, finalement,
00:28:15 elles ne changent rien au quotidien des agriculteurs ?
00:28:18 Puisqu'on entend la souffrance de votre profession,
00:28:22 des fins de mois difficiles, du mépris aussi.
00:28:25 Avec ces annonces, ça ne change rien ?
00:28:27 Moi, j'ai le sentiment, je compare ça à un rendez-vous galant,
00:28:30 j'ai pris un râteau.
00:28:32 On vous a parlé de preuve d'amour d'ailleurs.
00:28:34 Il m'a donné un date, c'est parti fort.
00:28:37 Franchement, il a même cité ma punchline de cette semaine
00:28:39 avec le pilote d'avion.
00:28:42 Rappelez-nous la punchline pour les téléspectateurs.
00:28:44 En fait, j'en ai marre qu'on parle à ma place.
00:28:46 Donc merci de m'inviter.
00:28:46 D'ailleurs, j'en ai marre qu'on parle à ma place.
00:28:48 Quand je prends l'avion, je ne prends jamais la place du pilote.
00:28:50 Bon voilà, c'est le sentiment que les agriculteurs ont depuis pas mal de temps.
00:28:52 Et il a repris, Gabriel Attal, cette phrase hier.
00:28:54 Voilà, c'est ça.
00:28:55 Donc ça partait pas mal.
00:28:57 L'OFB est très bien, l'EH, donc il y a quelques annonces.
00:29:01 Voilà, pas mal.
00:29:02 Et puis après, plus ça avançait, plus j'étais sur ma faim.
00:29:04 Et à la fin, j'ai fini frustré, quoi.
00:29:05 Totalement frustré.
00:29:06 Sur l'Europe, je n'ai rien eu.
00:29:07 La garantie de mes revenus, je n'ai rien eu.
00:29:09 Ils nous annoncent que le président Macron va aller au Conseil européen la semaine prochaine.
00:29:13 Il fallait surtout qu'ils nous disent pour annuler les 4 % de jachères.
00:29:16 Les 4 % de jachères, je vous rappelle qu'on a 26 millions d'hectares.
00:29:19 Ça fait un million d'hectares.
00:29:21 Un hectare, c'est, je ne sais plus, 2 000 et des repas.
00:29:25 De toute façon, ça fait 14 années du resto du cœur.
00:29:27 C'est pas dur.
00:29:28 Donc on va supprimer 14 années du resto du cœur au niveau français.
00:29:32 Voilà, si vous voulez une comparaison.
00:29:34 C'est pas tenable.
00:29:35 Aujourd'hui, la FAO nous dit, il y a un pilier de population en 2050.
00:29:38 Il faut produire 58 % de matières premières agricoles en plus.
00:29:42 Alors, on sait faire, on fait déjà.
00:29:44 On le fait même déjà bien parce qu'on fait des productions saines.
00:29:48 Donc on va laisser nous faire.
00:29:49 Maintenant, comme je dis toujours, mais nous, on fera la reste.
00:29:51 Franchement, faites-nous confiance.
00:29:53 On ne nous fait pas confiance.
00:29:54 L'OFB vient chez nous armé.
00:29:56 Tous les trois jours, on a un satellite qui nous regarde les fesses.
00:29:58 Franchement.
00:30:00 Oui, c'est les images par satellite.
00:30:02 Ça, Alexia Germont, c'est un complot.
00:30:04 Beaucoup de téléspectateurs l'ont appris.
00:30:06 C'est assez amusant.
00:30:07 Pour vérifier, en fait, que les déclarations PAC qui sont faites,
00:30:11 d'abord correspondent à la réalité.
00:30:13 Et puis, évidemment, derrière, quand vous avez des dates de semi-obligatoires,
00:30:16 quand vous n'avez pas le droit de toucher,
00:30:18 évidemment, pour la protection de la nature.
00:30:21 Et les satellites vérifient, en fait, que vous êtes dans les clous
00:30:26 du point de vue de la réglementation.
00:30:27 Alors, les agriculteurs, les plus, ce sont finalement la profession
00:30:31 la plus fliquée de France.
00:30:32 C'est la profession la plus fliquée de France, parfois avec conséquences
00:30:37 totalement désastreuses.
00:30:39 Je pense, par exemple, à cet agriculteur qui avait été accusé
00:30:44 d'avoir déversé du glyphosate sur son chemin dans l'Oise
00:30:48 et qui s'est suicidé parce qu'il n'acceptait pas d'être rendu coupable.
00:30:53 Je pense également à cet agriculteur d'Evauge,
00:30:56 qui, près d'une rivière, avait retiré les branchages.
00:30:59 Il avait été sanctionné puisqu'on lui avait raconté
00:31:02 qu'il avait eu remise en cause, qu'il avait détruit l'habitation des castors.
00:31:06 Voilà où on en est.
00:31:07 Et monsieur Attal, qui parle de l'OFB, c'est très bien.
00:31:11 Mais moi, j'aurais aimé qu'il mette en avant des visites pédagogiques.
00:31:16 Parce que quand l'OFB vient sur des exploitations sans autorisation préalable,
00:31:21 d'ailleurs, ils sont là pour fliquer, pour invectiver,
00:31:24 pour dire "vous avez fait mal telle ou telle chose".
00:31:28 Ça, ce n'est pas possible.
00:31:29 Ce n'est pas une relation de confiance.
00:31:31 Et dernière chose que j'aimerais dire aussi sur le discours de Gabriel Attal,
00:31:35 parce que mon attalisme naissant en a pris un petit coup.
00:31:39 Il n'a pas...
00:31:41 On a découvert l'attalisme naissant de Kevin.
00:31:44 Non, mais il y a une chose qui, moi, m'a choqué,
00:31:46 c'est qu'on voit bien que Gabriel Attal est un macroniste dans l'âme.
00:31:49 Il ne touche pas à la synchro-sainte Europe.
00:31:53 C'est un européiste.
00:31:54 Je n'ai rien entendu sur la Commission européenne.
00:31:57 Je n'ai rien entendu sur les 4 % de JASCHAIR.
00:32:01 Je n'ai rien entendu non plus sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
00:32:05 Si l'Ukraine entre dans l'Union européenne, elle recevra 13,7 milliards de la PAC
00:32:11 et les agriculteurs européens en recevront beaucoup mieux.
00:32:14 Et je n'ai pas entendu non plus le problème, par exemple, des poulets ukrainiens.
00:32:18 La vérité, c'est que M. Attal a mis en avant des mesures pragmatiques.
00:32:22 Mais dès que ça touche l'Europe, il n'y a plus personne.
00:32:24 D'ailleurs, il y a un macroniste, M. Canfin,
00:32:26 qui n'a de chasse au Parlement européen de prendre des mesures fortes.
00:32:30 Il fait partie de nos bureaux, M. Canfin fait partie de nos bureaux, clairement.
00:32:33 On va y revenir, parce qu'effectivement, les questions européennes
00:32:36 étaient les grandes oubliées, finalement, du discours de Gabriel Attal.
00:32:39 En tout cas, la colère, elle, reste vive, notamment chez les jeunes agriculteurs.
00:32:43 Ils annoncent vouloir organiser le blocus de Paris et de la Petite Couronne
00:32:46 dès la nuit de dimanche à lundi.
00:32:48 Plus aucun camion ne doit entrer dans la capitale, c'est l'objectif.
00:32:51 Nous sommes avec José Pérez de la Coordination rurale.
00:32:55 Pardonnez-moi, nous vous avons fait attendre quelques minutes.
00:32:59 Vous avez annoncé, vous dirigez vers Rungis, bloquer Paris.
00:33:04 C'est acté à 7h ou alors c'est encore une possibilité qui est en discussion ?
00:33:09 Non, non, non, c'est tout à fait acté.
00:33:11 Ça y est, on a tout cadré. On a tout cadré lundi matin à 9h.
00:33:15 On part à tracteur pour Paris et pour Rungis depuis le Lotte-et-Garonne.
00:33:21 Donc, vous allez bloquer Rungis lundi matin.
00:33:24 C'est l'objectif, votre objectif, et vous nous l'annoncez donc cet après-midi.
00:33:28 On va bloquer, on part lundi du Lotte-et-Garonne.
00:33:31 On arrivera mardi sur Paris.
00:33:33 Et oui, oui, effectivement, on va bloquer Rungis.
00:33:36 Voilà, on n'arrive pas à se faire entendre.
00:33:39 Il manque des mesures.
00:33:40 Alors, il y a eu des mesures intéressantes, évidemment.
00:33:43 Mais aujourd'hui, à aucun moment donné, on n'a parlé du revenu.
00:33:46 À aucun moment donné, on n'a parlé de cette différenciation de l'Europe.
00:33:52 On veut une Europe équitable.
00:33:53 Aujourd'hui, entre lundi dernier et lundi prochain,
00:33:57 il n'y a aucune différence.
00:33:59 Les agriculteurs ont besoin de trésorerie pour amorcer l'année.
00:34:04 On avait demandé, nous, à Lotte-et-Garonne, une année blanche à notre ministre.
00:34:09 C'est facile, un report, une année blanche sur les crédits avec un report en pleine tableau.
00:34:13 Ça ne coûte rien à l'État, mais ça peut aider plein plein d'agriculteurs.
00:34:17 Il y a la taxe phyto qui nous coûte une fortune.
00:34:21 Et cette taxe phyto sur nos produits phytosanitaires, elle est appliquée comme France.
00:34:26 À un moment donné, il faut arrêter de nous taxer partout.
00:34:32 Donc, dès que ces mesures, des mesures supplémentaires seront prises par le gouvernement,
00:34:37 alors vous arrêterez le blocage de Rungis.
00:34:41 Il n'y a que cette solution pour faire arrêter le mouvement ?
00:34:47 Aujourd'hui, il n'y a pas d'autre solution.
00:34:49 Aujourd'hui, le Premier ministre a annoncé des mesures.
00:34:53 C'est plus des mesures locales pour des créations de lacs, pour des entretiens de fossés, pour tout ça.
00:34:57 Alors c'est très très bien, c'est parfait ce qu'il a annoncé.
00:35:01 Mais il manque, c'est la première moitié qu'il a annoncée.
00:35:04 Où est la deuxième moitié ? Il manque la vraie partie de revenu.
00:35:08 Monsieur le Premier ministre a parlé de la loi EGalim.
00:35:12 La loi EGalim, c'est de la connerie, ça ne marche pas.
00:35:14 Aujourd'hui, EGalim, tant qu'on n'aura pas un EGalim équitable,
00:35:18 un tiers, un tiers, un tiers, un tiers pour les producteurs,
00:35:20 un tiers pour les intermédiaires, un tiers pour les supermarchés,
00:35:24 on n'y arrivera pas.
00:35:25 Parce que c'est toujours les mêmes qui se gavent,
00:35:27 qui se gavent sur le dos des paysans et sur le dos du consommateur.
00:35:31 Pour le moment, il n'y a que la coordination rurale
00:35:34 qui souhaite bloquer Rungis et monter vers Paris ?
00:35:37 Ou alors vous allez être rejoint par d'autres mouvements dans les prochaines heures ?
00:35:42 Non, non, non, tout le monde, tous les agriculteurs vont monter à Paris.
00:35:47 Je sais que dans le nord de Paris, il y a des agriculteurs qui sont déjà en route pour Paris.
00:35:52 Et là, ce n'est plus un syndicat,
00:35:57 c'est les agriculteurs de France qui ne sont pas contents.
00:36:01 Merci José Pérez, agriculteur co-président de la coordination rurale 47,
00:36:07 la capitale bloquée par les manifestations d'agriculteurs et d'agricultrices.
00:36:12 Un scénario qui se dessine à cette heure, Bruno Cardo.
00:36:17 Il vient d'évoquer Egalim, le collègue, on en parle.
00:36:20 Bruno Le Maire, ça fait plusieurs semaines qu'il a mis la pression sur l'Enego,
00:36:23 qu'il a voulu accélérer le truc et tout.
00:36:25 En fait, c'était une grosse bêtise.
00:36:26 Bruno Le Maire, là, qui vient de nous dire "je vous aime",
00:36:28 ben attends, Egalim, ça ne marche pas.
00:36:31 Michel-Édouard Leclerc, aujourd'hui, il est mort de rire,
00:36:33 il a une centrale d'achat européenne en Belgique.
00:36:35 Il s'est allié avec un Allemand et il contourne la loi.
00:36:38 Donc là, Bruno Le Maire, il nous dit "Allez les gars, on va taper, on va sanctionner trois..."
00:36:42 Très bien, franchement.
00:36:43 Mais voilà, Egalim, bien sûr, je suis pour.
00:36:45 On parle de la construction du prix, on parle de mon coût de production.
00:36:48 Je ne peux pas être contre, mais ça ne marche pas, les gars.
00:36:49 Ça ne marche pas.
00:36:50 Il faut retourner la table.
00:36:51 - Et un réveil tout de même assez tardif.
00:36:54 C'est la réaction que nous avons pu avoir lorsque nous avons entendu
00:36:57 Marc Finault et Bruno Le Maire, effectivement, taper du poing sur la table hier matin.
00:37:02 - Oui.
00:37:03 Plusieurs éléments aussi en réaction au reportage.
00:37:07 - José Pérez de la coordination. - José Pérez de la coordination.
00:37:11 Un, se dessine quand même le fait que les coordinations syndicales
00:37:17 vont être dépassées par le mouvement lui-même des agriculteurs,
00:37:21 qu'ils soient syndiqués ou pas syndiqués.
00:37:23 Parce que d'ailleurs, tout le monde n'est pas forcément...
00:37:25 - C'est pas souhaité parce qu'il faut la sécurité.
00:37:27 - C'est pas souhaité, exactement.
00:37:29 Et ce qui n'est pas souhaité, mais on voit bien que progressivement,
00:37:33 c'est un scénario plausible qui rentre en tout cas dans l'arbre des possibles.
00:37:38 Deux, il faut essayer, je pense, dans ce débat,
00:37:42 d'arriver à remettre un peu moins de passion,
00:37:45 parce que tout le bébé n'est pas à jeter avec l'eau du bain.
00:37:49 Je m'explique.
00:37:50 - Dans les mesures de Gabriel Attal ?
00:37:51 - Alors, d'abord, Gabriel Attal, vous avez un natalisme naissant.
00:37:55 - Oh mais il est encore persistant.
00:37:57 - Il est encore persistant.
00:37:59 Je pense qu'on peut au moins reconnaître que Gabriel Attal a gagné,
00:38:05 on va dire, la première manche du respect.
00:38:07 Il est allé au contact.
00:38:09 Ça, ça a de la valeur et il essaye de comprendre les sujets.
00:38:13 C'était des sujets qu'il n'avait pas dans ses portefeuilles au préalable.
00:38:16 Et donc aujourd'hui, on a quand même un Premier ministre
00:38:20 qui est conscient de ce que ça peut donner.
00:38:25 Donc maintenant, il faut que le reste suive et le reste est technique.
00:38:29 On parle de l'Europe.
00:38:30 Très bien, moi, je veux bien.
00:38:32 Je ne suis pas une européiste, mais je suis une européenne.
00:38:36 Et y compris en matière agricole, il faut savoir dire les choses,
00:38:39 les bonnes et les mauvaises.
00:38:41 En l'occurrence, c'est vrai que la PAC est la politique la plus aboutie
00:38:46 du point de vue européen parce qu'elle est la plus collective.
00:38:50 Mais les États, c'est ce qu'on a vu avec la CERISE,
00:38:52 le problème de la CERISE l'année dernière.
00:38:55 Les États peuvent actionner.
00:38:57 C'est comme pour Schengen, c'est les mêmes mécanismes.
00:38:59 On peut avoir des clauses de sauvegarde qui sont actionnées.
00:39:02 Donc là, interrogation vis-à-vis du gouvernement.
00:39:06 Est-ce qu'ils font ? Est-ce qu'ils ne font pas ?
00:39:08 Maintenant, aujourd'hui, c'est normal que le gouvernement,
00:39:11 alors qu'il y a un Conseil européen qui va se passer,
00:39:13 ne puisse pas s'engager sur des mesures européennes.
00:39:17 C'est trop tôt, c'est trop complexe et il faut laisser le temps
00:39:20 au gouvernement de travailler proprement pour faire des propositions.
00:39:24 Mais peut-être que les agriculteurs ne sont pas suffisamment entendus.
00:39:28 Je vous propose d'avancer parce que nous parlions du blocage éventuel
00:39:32 de Paris, notamment de Rungis.
00:39:34 Les téléspectateurs se demandent quelles conséquences
00:39:36 de ce blocage, à quoi s'attendre ?
00:39:38 On va l'évoquer tout de suite avec Franck Delvaux,
00:39:40 président de l'UMIH Paris, c'est l'Union des métiers des industries
00:39:44 de l'hôtellerie qui nous a rejoint.
00:39:46 Merci à vous, Franck Delvaux.
00:39:48 Nous entendions donc à l'instant José Pérez de la coordination rurale
00:39:52 annoncer qu'il se déplaçait, qu'il venait de Lotte et Garonne
00:39:56 pour rejoindre le marché de Rungis pour le bloquer.
00:39:59 Alors, quelles conséquences ce blocage de Rungis finalement
00:40:03 et notamment pour votre profession ?
00:40:06 Déjà, pour démarrer, je voudrais dire que, évidemment,
00:40:08 nous les restaurateurs, mais aussi les hôteliers,
00:40:11 nous sommes solidaires du mouvement des agriculteurs parce qu'on sait
00:40:14 que ce sont des métiers qui souffrent et ce sont pour beaucoup
00:40:18 nos fournisseurs, puisqu'on essaie toujours de mettre en avant
00:40:21 les produits français.
00:40:22 Donc, on est solidaires de ce mouvement.
00:40:25 Alors, le fait de bloquer Rungis, pour nous, ce n'est pas une bonne chose.
00:40:28 Parce que si vous voulez, quand vous allez bloquer Rungis,
00:40:30 vous allez mettre en péril les plus de 30 000 restaurants,
00:40:33 cafés, bars de Paris, de France, qui ne sont pas des entreprises
00:40:38 du CAC 40, qui ne sont pas des grands distributeurs,
00:40:40 mais qui sont des petits patrons comme eux.
00:40:42 Et nous aussi, nous avons énormément de problèmes dans notre profession.
00:40:47 Alors, peut-être que pour obtenir des choses comme eux,
00:40:49 je salue déjà quand même ce qu'ils ont obtenu,
00:40:51 comme le gazole, par exemple.
00:40:53 Nous, par exemple, sur les PGE, l'énergie, on n'a rien obtenu.
00:40:56 Alors, peut-être qu'on s'y prend mal.
00:40:57 Mais voilà, bloquer Rungis, ce n'est pas quelque chose
00:41:01 qui va nous aider, alors que nous sommes, nous aussi,
00:41:03 dans une grande difficulté.
00:41:05 Très concrètement, si Rungis est bloqué,
00:41:08 vous fermez en combien de jours ?
00:41:12 En combien de jours ?
00:41:14 On peut avoir d'autres filières de livraison,
00:41:18 mais ça va mettre à mal.
00:41:19 Et puis, si vous voulez, ce qui, ça va aussi mettre à mal,
00:41:21 c'est qu'une fois de plus, vous savez, à Paris,
00:41:23 on a eu toutes les grèves, que ce soit pour les retraites,
00:41:28 enfin, chaque fois qu'il y a les émeutes,
00:41:30 chaque fois qu'il se passe quelque chose dans notre pays,
00:41:32 c'est à Paris.
00:41:33 Donc, nous, on a aussi un peu marre,
00:41:34 les restaurateurs, les hôteliers,
00:41:36 de subir toujours ce qui se passe.
00:41:38 Je vous dis, on n'est quand même pas non plus une profession
00:41:40 qui se tape sur le ventre.
00:41:41 Et je pense, tout en étant, je le répète,
00:41:43 solidaires de leur mouvement,
00:41:46 je ne pense pas qu'on soit la bonne cible,
00:41:48 parce qu'on n'est pas le CAC 40
00:41:50 et on n'est pas les grands distributeurs.
00:41:53 Merci beaucoup, Franck Delvaux, président de l'UMIH Paris,
00:41:56 Jean-Michel Fauvergue, effectivement,
00:41:58 l'exécutif qui est tétanisé à cette idée
00:42:01 de voir des tracteurs arriver vers la capitale,
00:42:05 puisque on le voit avec des conséquences importantes,
00:42:07 notamment pour les livraisons de nourriture depuis Rungis,
00:42:10 mais aussi pour une question de maintien de l'ordre,
00:42:12 parce que du maintien de l'ordre pour déloger des tracteurs,
00:42:16 ça devient tout de même compliqué.
00:42:18 C'est toujours difficile de faire du maintien de l'ordre
00:42:22 face d'abord à des gens qui ont une sympathie globale
00:42:26 de l'ensemble de la population.
00:42:27 De l'ensemble de la population,
00:42:28 de l'ensemble des forces de l'ordre aussi,
00:42:30 parce qu'il y a aussi une animosité,
00:42:31 et évidemment des relations fortes.
00:42:32 Et puis qu'ils ont des revendications légitimes.
00:42:37 On n'est pas sur les gens qui nous bloquaient
00:42:40 les raffineries de la CGT et qui gagnaient trois fois plus
00:42:43 que les gens qu'ils embêtaient à longueur de journée.
00:42:47 Là, on est sur des gens qui ont vraiment une...
00:42:49 et avec une sympathie policière et gendarmesque.
00:42:54 Et puis c'est difficile aussi d'avoir, face à des engins
00:42:58 comme les...
00:42:59 C'est difficile d'intervenir en essayant d'être raisonnable.
00:43:05 Mais je voulais, si vous permettez,
00:43:07 puisque je n'ai pas eu la parole dessus,
00:43:08 cher Olivier, je voudrais quand même...
00:43:09 - Allez, si vous permettez, je ne me prétends pas
00:43:13 être le chef du RAID.
00:43:14 - Quelque chose qu'a dit Bruno Cardo,
00:43:17 mon voisin de droite et qui me semble très intéressant,
00:43:23 sur Leclerc, qui est intervenu sur toutes les télés
00:43:28 pendant l'inflation en dénigrant tous ces petits copains
00:43:33 de la distribution, etc.
00:43:35 Et Bruno Cardo vient de nous dire qu'il contourne
00:43:39 la loi EGalim, une loi sur laquelle on a passé
00:43:44 des nuits et des nuits à étudier.
00:43:46 J'étais à l'époque député et je l'ai voté.
00:43:49 Il nous contourne la loi EGalim et il vient donner
00:43:54 des leçons de morale.
00:43:55 Mais c'est quand même assez extraordinaire, ça.
00:43:58 C'est bien ce que vous avez dit, Bruno.
00:44:01 - Et il n'est nulle part aujourd'hui dans les médias.
00:44:04 - Il y a un avis de recherche lancé sur les réseaux.
00:44:07 - Il viendra peut-être, nous l'invitons bien évidemment.
00:44:09 En tout cas, Bruno Cardo...
00:44:11 - Ça me semble énorme.
00:44:12 - Bruno Cardo, cette perspective de blocage
00:44:15 de la capitale, notamment du marché de Rungis,
00:44:19 comment est-ce que vous le percevez ?
00:44:22 - L'important, c'est qu'on garde l'opinion avec nous.
00:44:25 Et le deuxième point important, je l'ai redit,
00:44:27 pas de violence et une sécurité au cordeau.
00:44:31 Vraiment parfaite.
00:44:32 On a évoqué un drame tout à l'heure.
00:44:33 Il ne faut pas que ça revienne.
00:44:35 Le plus important, c'est ça.
00:44:36 Maintenant, est-ce que c'est le bon moyen
00:44:38 de venir sur Paris ou pas ?
00:44:40 Je pense que oui, mais il faudra aussi aller à Bruxelles.
00:44:44 - Les syndicats ont encore la main à cette heure
00:44:45 ou pas sur l'organisation ?
00:44:47 - Oui, je pense que oui.
00:44:49 Bien sûr.
00:44:50 - Il faut, Kevin Bossuet, vous les comprenez,
00:44:54 ces blocages de Rungis, même avec les conséquences possibles.
00:44:57 On entendait ce restaurateur à l'instant,
00:44:59 ce représentant de restaurateur qui dit
00:45:00 "nous aussi, c'est difficile".
00:45:02 Donc, il demandait gentiment aux agriculteurs,
00:45:05 finalement, peut-être de trouver une autre solution,
00:45:06 même si on l'imagine, c'est un levier très puissant
00:45:09 aussi pour se faire entendre.
00:45:10 - Je les comprends d'autant plus que cela fait des années
00:45:14 que les agriculteurs remontent les problèmes.
00:45:17 On ne les a jamais écoutés.
00:45:19 - Le sénateur Duplan, ça fait des années qu'il en parle.
00:45:21 - Des années.
00:45:22 Même il y a quelques semaines, quand vous voyagez en France,
00:45:25 vous voyez ces panneaux retournés et qui sont restés retournés
00:45:29 parce qu'il y avait un soutien des autorités locales.
00:45:33 Gabriel Attal arrive et il a eu, en effet, l'honnêteté de dire
00:45:37 que c'est la première fois qu'il allait se soucier
00:45:40 de certains problèmes.
00:45:42 Après, sur le blocage en tant que tel,
00:45:44 évidemment que ça va embêter du monde.
00:45:46 Mais il faut comprendre une chose,
00:45:48 c'est que les agriculteurs jouent leur survie.
00:45:51 C'est ça qu'il faut comprendre.
00:45:52 C'est que les agriculteurs sont en train de crever.
00:45:55 C'est que les agriculteurs, parfois, sont endettés
00:45:58 jusqu'aux dents et que là, ils sont en train d'appeler à l'aide.
00:46:02 Il y a deux suicides d'agriculteurs par jour.
00:46:05 Est-ce que vous vous rendez compte ?
00:46:06 Alors que l'agriculture, ça fait partie de notre identité.
00:46:09 Alors que notre histoire, notre identité, justement,
00:46:12 se sont forgées autour de l'agriculture.
00:46:15 Donc, à un moment, on ne peut évidemment que les soutenir.
00:46:19 Pour moi, ça relève du bon sens.
00:46:20 Et écoutons-le quand...
00:46:22 Et Gabriel Attal parle de bon sens paysan.
00:46:25 Il est là.
00:46:26 Moi, j'ai rencontré sur vos plateaux et même ailleurs
00:46:29 des agriculteurs qui ne demandaient pas la révolution,
00:46:33 qui demandaient juste des mesures pragmatiques
00:46:35 pour pouvoir continuer à exister.
00:46:37 Et souvent, continuer à faire leur activité qui est une passion
00:46:42 et qui est noble, qui est celle de nourrir les hommes.
00:46:44 Merci à eux d'exister.
00:46:45 On est venus aux Invalides en février.
00:46:47 Oui, et on l'a compris, une marge de manœuvre
00:46:49 finalement limitée pour le gouvernement.
00:46:51 Est-ce que cela ne doit pas se jouer à Bruxelles ?
00:46:53 On pourra en parler également tout à l'heure.
00:46:55 Je sais que Jonathan Cixous,
00:46:57 vous êtes très intéressé par cette question-là.
00:46:59 Je vous donnerai la parole sur les questions européennes.
00:47:01 Dans un instant, on ira sur le terrain
00:47:03 puisque les blocages continuent, notamment à Beauvais.
00:47:05 Avec Mathieu Devesse, très courte pause.
00:47:07 Restez avec nous.
00:47:08 N'oubliez pas, nous sommes samedi.
00:47:09 Nous vous demandons votre avis.
00:47:11 Vous scannez ce petit QR code, comprenez-vous.
00:47:13 La poursuite de la mobilisation des agriculteurs.
00:47:16 Pourquoi vous la soutenez ?
00:47:18 Vous nous dites tout et nous vous entendrons en fin d'émission.
00:47:21 A tout de suite sur CNews.
00:47:23 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:47:29 Bienvenue si vous nous rejoignez au lendemain
00:47:31 des annonces de Gabriel Attal pour calmer la colère.
00:47:33 Les déblocages certes ont été levés,
00:47:35 mais la mobilisation se poursuit.
00:47:37 Nous entendions il y a quelques instants
00:47:39 des jeunes agriculteurs annoncer
00:47:41 qu'ils iraient bloquer le marché de Rungis à Paris.
00:47:43 Ils arriveront mardi matin.
00:47:45 Dans ce contexte-là, nous vous sollicitons,
00:47:47 comme chaque week-end, comme chaque samedi,
00:47:49 scanner le QR code qui s'affiche actuellement sur votre écran.
00:47:53 Nous vous posons cette question ce soir.
00:47:55 Comprenez-vous la poursuite de la mobilisation des agriculteurs ?
00:47:59 Est-ce que vous soutenez le mouvement ?
00:48:01 Si oui, pourquoi ?
00:48:02 Vous nous expliquez tout en vidéo.
00:48:04 Et puis, vous connaissez le principe.
00:48:06 Nous vous entendrons en fin d'émission.
00:48:09 Et nous décryptons, analysons l'actualité,
00:48:11 notamment liée à cette colère des agriculteurs.
00:48:14 Et pour cela, autour de ce plateau ce soir,
00:48:16 nous accueillons Florence Gilotin.
00:48:19 Bonsoir.
00:48:20 - Bonsoir.
00:48:20 - Vous êtes agricultrice dans l'Essan.
00:48:23 - C'est ça.
00:48:23 - Merci d'être venue sur notre plateau.
00:48:26 Jean-Michel Fauvergue est toujours là,
00:48:28 tout comme Jonathan Six ou Alexia Germont.
00:48:30 Et Kevin Bossuet, la parole à vous dans un instant,
00:48:33 mais tout de suite un point sur les dernières actualités.
00:48:34 Il est 18h.
00:48:36 C'est avec vous Simon Guillain.
00:48:37 - Bonsoir, cher Olivier.
00:48:38 Bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent.
00:48:39 Il y a 18h sur CNews.
00:48:40 Les agriculteurs lèvent donc certains barrages ce week-end,
00:48:44 mais promettent de se remobiliser dès lundi.
00:48:46 38 blocages sont actuellement en cours sur le territoire.
00:48:49 Et près de 700 agriculteurs restent mobilisés aujourd'hui.
00:48:52 Hier, on comptait 113 blocages et 17 500 agriculteurs sur les routes.
00:48:57 L'émotion aujourd'hui a pas mis dans la riège des milliers de personnes.
00:49:00 On participe à une marche blanche pour rendre hommage à Alexandra Sona,
00:49:03 qui a sa fille.
00:49:04 Toutes les deux tuées dans un accident routier,
00:49:06 c'était en marge donc d'un blocage.
00:49:08 Le rassemblement s'est tenu cet après-midi à proximité du lieu
00:49:11 où s'est produit le drame mardi dernier.
00:49:14 Et puis au Moyen-Orient, des combats meurtriers font rage
00:49:17 entre Tsal et le Hamas dans le sud de la bande de Gaza.
00:49:20 Des centaines de milliers de civils sont pris au piège
00:49:22 et survivent dans des conditions humanitaires désastreuses.
00:49:25 La ville de Khan Younes, considérée par Israël
00:49:28 comme une place forte du mouvement terroriste,
00:49:30 est devenue l'épicentre des combats dans l'enclave palestinienne,
00:49:33 c'est relié.
00:49:34 Merci beaucoup Simon.
00:49:35 On vous retrouve à 18h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:49:38 Et à la une, vous le disiez, ce moment douloureux aujourd'hui,
00:49:42 ce moment douloureux alors que le mouvement des agriculteurs se poursuit.
00:49:46 La marche blanche a panié en hommage à Alexandra Sona et à sa fille Camille.
00:49:51 Je vous le rappelle, la mère et la fille qui sont tragiquement décédées.
00:49:54 C'était mardi matin, au petit matin, sur un barrage d'agriculteurs en colère.
00:49:59 Elles ont été heurtées de plein fouet par une voiture,
00:50:02 une voiture qui roulait à très grande vitesse.
00:50:04 La marche blanche qui se voulait comme un représentant,
00:50:07 un témoignage poignant de solidarité,
00:50:09 un témoignage de soutien envers la famille Soniak.
00:50:12 Voyez le récit de cette marche avec Chloé Tarkin.
00:50:15 Un hommage dans la dignité et le respect.
00:50:21 Le cortège s'était lancé du lycée agricole de Pamier,
00:50:24 où Camille aurait dû faire sa rentrée au mois de septembre.
00:50:27 Beaucoup de personnes présentes sur place,
00:50:29 en solidarité après l'accident mortel ayant coûté la vie de l'éleveuse Alexandra et de sa fille.
00:50:35 On a beau le tourner dans tous les sens,
00:50:37 comment on peut perdre la vie dans ces circonstances pour des motifs pareils ?
00:50:43 Je suis profondément touché.
00:50:44 Par solidarité, je trouve que c'est quand même un moment important.
00:50:48 Donc voilà, on n'a pas fait toute la marche,
00:50:50 mais enfin on tenait quand même à être présent au moins pour les voir passer,
00:50:54 pour penser à ces personnes malheureusement décédées.
00:50:58 Alexandra avait fait le choix de rester la nuit sur place.
00:51:02 Discours d'hommage et recueillement,
00:51:04 c'est un drame qui a secoué les habitants de la commune,
00:51:07 mais aussi tout le milieu agricole.
00:51:09 Une énorme solidarité, enfin le monde agricole,
00:51:13 que ce soit dans le département ou dans d'autres départements,
00:51:15 c'est quand même une grande famille.
00:51:16 Nous avons tout mis en œuvre sur son exploitation pour que son exploitation tourne.
00:51:21 Parce que vous savez, Alexandra c'était une combattante, une dynamique.
00:51:24 Elle ne vivait que pour le monde agricole.
00:51:26 Croyez-moi, elle ne vivait que pour ça.
00:51:28 De nationalité arménienne, les trois occupants de la voiture
00:51:31 ayant percuté Alexandra et sa fille,
00:51:33 étaient sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
00:51:36 Le conducteur a été mis en examen.
00:51:38 Des mesures sont en cours pour organiser l'éloignement
00:51:41 des deux passagers dans les meilleurs délais.
00:51:45 Florence Gillotin, nous l'évoquions au début de cette émission,
00:51:49 avant votre arrivée, effectivement, il est toujours compliqué,
00:51:52 je le disais, de trouver des mots après de tels drames.
00:51:55 Néanmoins, peut-être, votre sentiment ce soir après cette marche blanche ?
00:52:00 Je suis très, très contente qu'il y ait eu cette marche blanche
00:52:04 et cette réaction très, très mesurée et de soutien aux agriculteurs.
00:52:12 C'est vrai que c'est très choquant pour nous d'avoir des morts sur une manifestation.
00:52:15 Je veux dire, on vient en famille sur des manifestations,
00:52:18 on ne s'attend pas à ce qui est du risque.
00:52:20 On a quand même des manifestations qui sont très bien encadrées
00:52:24 avec du matériel qui nous protège en général physiquement
00:52:27 des incidents, ce genre d'incidents.
00:52:30 Et je comprends tout à fait l'émotion, je la partage d'ailleurs.
00:52:33 On le rappelle, 4000 personnes qui se sont déplacées du monde.
00:52:38 Un choc pour le monde agricole, on l'entendait, mais au-delà, un drame.
00:52:43 Vous le savez, alors que les annonces hier de Gabriel Attal,
00:52:47 eh bien, elles n'ont pas calmé la colère.
00:52:49 Quelques annonces, les 10 mesures de simplification immédiate,
00:52:53 les sanctions très lourdes annoncées pour ceux qui ne respectent pas la loi EGalim,
00:52:56 ce fonds d'urgence de 50 millions d'euros pour soutenir les exploitations en difficulté,
00:53:01 50 millions d'euros aussi pour la filière bio,
00:53:04 ou encore, nous en avons beaucoup parlé,
00:53:06 la fin de la hausse de la taxe sur le gazole non routier.
00:53:09 Mais le Premier ministre n'a pas convaincu tous les agriculteurs.
00:53:14 Des blocages, c'est vrai, ont été levés,
00:53:17 mais beaucoup d'agriculteurs restent insatisfaits.
00:53:20 Le président de la FNSEVA, Arnaud Rousseau, a appelé d'ailleurs à poursuivre la mobilisation hier soir.
00:53:25 Nous allons retrouver Mathieu Devese.
00:53:27 Il est sur un point de blocage.
00:53:29 Nous allons le retrouver dans un instant, mais avant, peut-être Florence Gillotin.
00:53:35 Nous entendions tout à l'heure un jeune de la Coordination rurale
00:53:38 annoncer son arrivée sur Paris pour bloquer Rungis.
00:53:40 Pour vous, la mobilisation, effectivement, doit se poursuivre et même se durcir.
00:53:46 Je ne sais pas ce que vous entendez par se durcir.
00:53:49 Maintenant, on est un petit peu au pied du mur, nous, agriculteurs.
00:53:51 Ça fait des années qu'on alerte sur notre manque de revenus,
00:53:55 sur la complexification de notre métier par le millefeuille administratif,
00:54:01 le millefeuille de normes.
00:54:02 Quand vous avez un arbre qui peut avoir plusieurs dizaines de réglementations
00:54:05 sur le même arbre, à un moment donné, ça se tapait la tête contre les murs.
00:54:10 Est-ce qu'il doit se durcir ? Non.
00:54:11 Est-ce qu'on doit obtenir des choses ? Oui.
00:54:12 On a le choix aujourd'hui entre crever lentement ou prendre le risque,
00:54:17 effectivement, d'aller en manifestation avec les mesures de rétorsion
00:54:22 que ça peut générer ou même les risques physiques, effectivement, qu'on peut avoir.
00:54:26 Mais...
00:54:28 Aucun appel de toute façon à la violence, on le rappelle, du côté des agriculteurs.
00:54:32 Ce n'est absolument pas le but.
00:54:33 Mais les annonces de Gabriel Attal hier, est-ce que, finalement,
00:54:37 mises bout à bout, elles peuvent changer votre quotidien très concrètement ?
00:54:41 Est-ce qu'avec ces mesures de simplification immédiate,
00:54:45 est-ce qu'avec les sanctions annoncées, finalement, à la fin du mois,
00:54:49 sur la fiche de paix, est-ce que c'est mieux ?
00:54:52 Je n'ai pas entendu de mesures de simplification de la part de M. Attal.
00:54:56 Il a annoncé 8 ou 12 réglementations différentes sur les haies.
00:55:02 Je ne savais pas qu'il y en avait autant.
00:55:03 Je savais qu'il y en avait plusieurs.
00:55:05 Il y en a plusieurs sur chacune de mes parcelles agricoles.
00:55:07 Je veux dire, moi, dès que je rentre dans un champ,
00:55:09 il faut que j'ai en mémoire au moins 9 réalités différentes sur la même parcelle,
00:55:13 alors qu'à un moment donné, la parcelle, elle n'a qu'une réalité.
00:55:16 Je veux dire, c'est une motte de terre ou c'est une touffe de blé.
00:55:19 Mais qui décide pour vous qu'il faut élaguer telle herbe ou telle autre ?
00:55:28 Puisque ça aussi, on a appris qu'il y avait des ordres, des contre-ordres.
00:55:31 C'était tout à fait compliqué.
00:55:32 Un certain nombre d'administrations, je ne pourrais pas vous les citer tous.
00:55:34 Bruxelles, en France ?
00:55:36 Celles qui ne me concernent pas directement, je veux dire, j'évacue.
00:55:38 En plus, ça change de nom régulièrement.
00:55:39 Donc, à un moment donné, on se perd un petit peu.
00:55:41 Vous avez l'Office français de la biodiversité, effectivement,
00:55:45 qui gère un certain nombre de choses.
00:55:46 Vous avez après les bassins versants, vous avez les zones de captage,
00:55:54 vous avez les parcs régionaux.
00:55:59 Oui, le haut, les PNR.
00:56:01 C'est ça.
00:56:01 Les parcs naturels régionaux également qui viennent en appui
00:56:05 ou parfois complexifiés, un certain nombre de normes.
00:56:10 Ce qui est frappant aussi, c'est qu'en fait,
00:56:12 quand vous êtes vraiment à la tête de votre exploitation,
00:56:16 c'est extrêmement compliqué aussi de faire.
00:56:19 Il y a non seulement le respect de la loi,
00:56:21 mais il y a également le reporting que vous devez faire.
00:56:25 Et ce reporting-là, ce qui fait que ça ajoute,
00:56:28 je ne vais pas me faire des amis, mais ce n'est pas grave, je dis quand même,
00:56:32 ça ajoute aussi des frais complémentaires pour les exploitations
00:56:37 parce que vous avez des cabinets d'expertise comptable
00:56:40 qui font, comme pour toute société, plus les plans de fumures,
00:56:45 les plans de phytosanitaires, de réglementation de phytosanitaires.
00:56:48 Des choses que vous pourriez expliquer bien mieux que moi.
00:56:51 Comme dit M. Attal, les agriculteurs ont souvent besoin d'être accompagnés.
00:56:55 En général, cet accompagnement, en fait,
00:56:57 c'est des prestateurs de services qui nous proposent de facturer des choses supplémentaires.
00:57:02 Et c'est très cher.
00:57:03 Et c'est très cher.
00:57:04 Enfin, mis bout à bout.
00:57:04 Quand vous gagnez 5 ou 6 euros de l'heure,
00:57:07 oui, vous l'avez un peu mauvaise de payer 30 ou 50 euros
00:57:11 une heure de technicien agricole, enfin para-agricole en l'occurrence.
00:57:15 Oui, c'est con.
00:57:16 Mais si vous ne faites pas...
00:57:17 Pour un résultat derrière qui ne fait pas avancer...
00:57:19 Non, pour un résultat derrière, vous êtes de toute façon responsable.
00:57:23 S'il y a une erreur sur un cabinet de conseil, c'est...
00:57:27 C'est pour vous, c'est pour vous.
00:57:28 La responsabilité reste à l'exploitant.
00:57:30 On va aller voir Mathieu Devesmé avant Alexia Germont.
00:57:32 Oui, c'est que l'impact, en fait, c'est pour être sûr de pouvoir toucher la PAC.
00:57:37 Parce que s'il y a des erreurs, ça peut aussi se répercuter
00:57:40 dans les droits que vous avez et qui sont versés.
00:57:43 Donc l'impact sur le revenu des agriculteurs, il est immédiat.
00:57:47 C'est une des rares professions où la méconnaissance de la loi
00:57:51 peut avoir un impact direct et administratif quasi automatique sur le revenu.
00:57:59 Je vous le disais, les blocages se poursuivent.
00:58:01 Donc Mathieu Deves et du côté de Beauvais.
00:58:05 Mathieu, vous êtes un point de blocage dans l'Oise.
00:58:08 Quelle est l'atmosphère autour de vous?
00:58:10 Racontez-nous.
00:58:11 Pas vraiment convaincu, les agriculteurs ici,
00:58:16 une centaine d'agriculteurs toujours autant déterminés.
00:58:19 C'est notamment le cas de Laurent Deletoile.
00:58:21 Bonjour, monsieur. Bonsoir.
00:58:23 Même vous êtes agriculteur céréalier dans l'Oise.
00:58:26 Et vous me disiez, vous n'êtes pas convaincu par les annonces de Gabriel Attal.
00:58:29 Pourquoi? Pas du tout convaincu.
00:58:31 Voilà, hier soir, il a fait son discours.
00:58:33 On s'attendait à un retour un peu plus marqué avec des vraies positions.
00:58:36 Ce n'est pas le cas du tout.
00:58:37 Donc pour ça, il y a encore cette mobilisation là ce soir.
00:58:40 Tout simplement, pas vraiment convaincu.
00:58:42 Vous me disiez des annonces finalement insuffisantes.
00:58:44 En quoi elles sont insuffisantes?
00:58:47 Bon, là, au départ, il y avait une centaine de revendications.
00:58:50 On en avait listé une vingtaine pour qu'il y ait un retour.
00:58:52 Il n'y en a aucune qui a été réglée.
00:58:54 On va dire les normes, la surposition des contraintes sur notre métier.
00:58:59 Et principalement tout ce qui est la concurrence des loyaux.
00:59:03 Je pense que c'est le cœur de notre problème.
00:59:05 Des produits qui rentrent de pays avec qui ils n'ont pas du tout les mêmes normes que les nôtres.
00:59:09 Et donc, c'est quand même un peu frustrant d'en être là.
00:59:12 Pour vous donner peut être une idée de la détermination de Laurent,
00:59:14 il bloque avec ses collègues agriculteurs depuis mardi la 16 ici.
00:59:18 Laurent, quelle suite allez vous donner au mouvement désormais?
00:59:21 Donc là, nous, on est l'un des seuls départements,
00:59:24 quelques départements en France quand on a décidé de maintenir le blocus là tout le week-end.
00:59:28 Et lundi, on converge vers Paris pour le fait de faire une tenaille autour de Paris
00:59:34 pour que ça commence à monter en puissance au niveau des médias et de la population
00:59:37 et surtout des politiques qui voient une détermination et qui fassent quelque chose de concret.
00:59:42 On attend des réponses concrètes, tout simplement.
00:59:45 Vous l'aurez compris, toujours pas de réponse concrète selon eux des agriculteurs
00:59:50 qui ici, en tout cas dans l'Oise, envisagent bien de continuer le blocage demain.
00:59:54 Et surtout, vous l'avez compris, d'arriver à Paris dès lundi.
00:59:58 Merci Mathieu, Mathieu Devesse, donc en duplex de l'Oise.
01:00:02 On l'aura compris, Kevin Bossuet, cette perspective d'une arrivée de tracteurs à Paris se confirme.
01:00:08 Et en tout cas, on l'a vu aussi qu'il y a encore énormément d'attentes de la part des agriculteurs.
01:00:14 On entendait Laurent Delotoile parler de cette fameuse concurrence déloyale de ces normes.
01:00:19 Et toujours, ça, c'est ce qui se joue au niveau européen.
01:00:22 Mais c'est une réalité.
01:00:24 Je veux dire, on impose aux agriculteurs des normes qui sont ubuesques.
01:00:30 Il y a un agriculteur qui racontait dans une interview, par exemple,
01:00:33 qu'il ne peut traiter ses pommes ou ses pêches que cinq heures par jour,
01:00:38 parce que s'il va au-delà, il tuerait les abeilles.
01:00:42 Et ce qu'il y a de plus en plus de scandaleux, c'est qu'en fait,
01:00:46 on est dans une concurrence qui est complètement faussée.
01:00:49 Regardez sur l'interdiction des néonicotinoïdes.
01:00:54 La France interdit ces insecticides alors que dans d'autres pays européens, c'est autorisé.
01:01:01 Est-ce que vous vous rendez compte ?
01:01:02 Regardez l'exemple de la cerise où on a interdit le dimitoate,
01:01:08 c'est-à-dire pour lutter contre une mouche qui pond des larves dans les cerises.
01:01:12 Résultat, vous avez la filière de la cerise qui dégringole
01:01:15 et on va importer des cerises qui viennent de l'étranger et qui n'ont pas les mêmes normes.
01:01:22 Comment voulez-vous que les agriculteurs arrivent à survivre ?
01:01:25 Et moi, il y a quelque chose qui me choque quand même,
01:01:27 parce que les élections européennes sont en train d'arriver.
01:01:30 La vérité, c'est qu'il y a un projet politique derrière tout ça.
01:01:32 C'est la volonté d'une décroissance.
01:01:35 On veut empêcher nos agriculteurs de travailler.
01:01:38 Quand vous avez dans le Green Deal une volonté
01:01:41 que tous les agriculteurs laissent 4 % des terres en jachère.
01:01:45 Qu'est-ce qu'on veut faire ?
01:01:46 On veut les empêcher de travailler.
01:01:48 Quand vous imposez des normes qui n'ont ni queue ni tête,
01:01:51 il y a même certains agriculteurs qui ne comprennent pas les normes,
01:01:53 qui débattent de l'application de ces normes parce qu'ils n'ont pas la même interprétation.
01:01:58 Forcément, vous les empêchez de travailler.
01:02:00 Et de l'autre côté, si vous ne protégez pas ces agriculteurs au niveau européen,
01:02:04 forcément, vous allez importer des fruits, des légumes du monde entier.
01:02:09 Et c'est nos agriculteurs qui se retrouvent dans une grande difficulté
01:02:12 et qui ont leurs revenus qui baissent.
01:02:14 Tout ça est programmé et l'un des responsables,
01:02:17 c'est M. Canfin, le M. Macron au Parlement européen,
01:02:21 qui fait voter des lois au groupe Renaissance,
01:02:26 qui vont à l'encontre de nos agriculteurs.
01:02:28 C'est pour ça que Gabriel Attal me fait un peu rigoler.
01:02:31 Je veux dire, on ne peut pas tenir un discours pro-agriculteur à Paris
01:02:35 et faire le contraire à Bruxelles.
01:02:36 Et c'est pour ça que les macronistes ont très peur,
01:02:38 parce qu'ils ont un bilan apporté.
01:02:41 Et là, les élections européennes arrivent
01:02:43 et Jordan Bardella arrive sur son grand cheval
01:02:46 et j'ai peur qu'il rafle très largement la mise à la fin.
01:02:49 Jonathan Cixous, il est là, le nœud du problème,
01:02:51 cette volonté de tuer l'agriculture française aujourd'hui,
01:02:54 notamment depuis Bruxelles ?
01:02:56 En tout cas, c'est un fait, effectivement.
01:02:59 Les objectifs fixés par Bruxelles dans le cadre du Green Deal,
01:03:02 qui est une...
01:03:04 Effectivement, Kevin a raison d'employer le terme de décroissance,
01:03:06 puisque les niveaux fixés pour 2050
01:03:09 d'une production quasiment zéro carbone,
01:03:13 c'est tout simplement impossible, infaisable.
01:03:16 On ne fait pas tourner un tracteur avec des batteries électriques
01:03:19 et puis il n'y a pas beaucoup de prise dans les champs,
01:03:21 si vous avez fait attention.
01:03:23 Et puis, vous avez un système bruxellois qui est très particulier,
01:03:27 parce que vous avez à Bruxelles, d'un côté, des gens
01:03:30 qui veulent défendre la nature, qui inventent des normes hallucinantes.
01:03:34 Vous avez des gens qui défendent la PAC,
01:03:36 qui permet à nos agriculteurs, comme aux autres pays européens,
01:03:41 de pouvoir quand même bénéficier d'aides importantes.
01:03:45 Et puis, toujours à Bruxelles,
01:03:47 vous avez des gens qui prônent la concurrence,
01:03:50 l'ouverture à la concurrence à outrance dans tous les domaines.
01:03:54 L'industrie est aussi un domaine qui a totalement dévissé à cause de ça.
01:04:01 Et l'agriculture en pâtit de plein fouet.
01:04:06 Vous parliez de Pascal Canfin,
01:04:07 il a quand même fait sa carrière chez les écolos,
01:04:09 Europe Écologie Les Verts.
01:04:10 Il a retourné sa veste en 2015 pour aller chez Macron.
01:04:15 Il est aujourd'hui député européen Renaissance.
01:04:17 Pascal Canfin se réjouit et prône quoi ?
01:04:20 Le lait de vache de synthèse,
01:04:21 parce qu'il est signe qu'il y a trop de vaches sur terre.
01:04:23 Voilà à peu près comment sont défendus au Parlement européen
01:04:26 nos agriculteurs aujourd'hui, par des gens qui sont très contents
01:04:29 d'inventer de la viande de synthèse, du lait de synthèse,
01:04:31 alors même qu'on a des cheptels considérables.
01:04:34 La Cour des comptes a relevé également en 2022
01:04:36 qu'il fallait réduire le cheptel bovin français
01:04:40 pour des raisons climatiques.
01:04:41 C'est délirant.
01:04:42 Est-ce que Florence Gilotin,
01:04:44 vous avez le sentiment aujourd'hui d'être les victimes,
01:04:46 vous les agriculteurs, finalement, d'une idéologie écologiste
01:04:51 qui finalement n'a rien d'écolo au fond,
01:04:53 quand on entend Jonathan Sissou ?
01:04:55 C'est la remarque que j'allais vous faire.
01:04:56 D'une idéologie, oui, clairement écologiste, je ne sais pas.
01:05:01 Moi, toutes les normes que j'ai vues passer,
01:05:02 soi-disant écologistes, en général,
01:05:04 elles ont fait plus de dégâts sur la biodiversité
01:05:06 qu'elles n'ont apporté de solutions.
01:05:10 Ça, il faut être au plus près du terrain pour s'en apercevoir.
01:05:13 Parce que si vous voulez repeupler en galinettes cendrées un territoire
01:05:18 et que vous vous contentez de compter ces galinettes cendrées,
01:05:22 effectivement, peut-être que vous obtiendrez quelque chose.
01:05:24 Mais si vous ne regardez pas la perte de biodiversité,
01:05:28 des dents, des trucs comme ça, voilà.
01:05:32 Je veux dire, tout ce que vous touchez dans la nature,
01:05:35 en fait, un tout petit déplacement de curseurs, ça a de gros impacts.
01:05:39 On est quand même sur des équilibres qui sont hérités
01:05:42 de nos agriculteurs depuis plusieurs centaines d'années.
01:05:45 Et c'est très imprudent, par dogmatisme écologique,
01:05:49 de venir toucher à des choses, y compris au niveau de la gestion de l'eau.
01:05:53 Il faudra faire attention.
01:05:54 Je vous rappelle qu'aujourd'hui, tout le monde a peur de boire de l'eau.
01:05:58 Mais si on a un grand potentiel viticole en France,
01:06:01 c'est que nos ancêtres avaient encore davantage peur de boire de l'eau
01:06:04 parce qu'elle était effectivement excessivement toxique à l'époque.
01:06:09 Donc, oui, on est vraiment, vraiment victime.
01:06:13 C'est un peu inquiétant, en fait,
01:06:15 parce qu'on a une activité qui est essentiellement publique.
01:06:18 En fait, nos campagnes, elles ne sont pas cadenassées.
01:06:22 Elles pouvaient circuler partout.
01:06:24 Vous nous voyez travailler dans les champs.
01:06:26 Et la seule chose qu'on voit, c'est qu'on essaye de créer de la peur par rapport aux gens,
01:06:31 alors qu'ils voient le nombre de fois où on passe le pulvée dans le champ.
01:06:34 Ils voient comment les vaches sont élevées au près.
01:06:39 Et pourquoi est-ce qu'il y a de la peur par rapport à ça,
01:06:41 alors qu'on est quasiment les plus surveillés en permanence et plus publics ?
01:06:46 En fait, tout est visible, quasiment.
01:06:49 C'est ça, effectivement, Alexia Germont.
01:06:51 Essayons peut-être d'avoir des lignes qui pourraient faire avancer les choses,
01:06:55 en fait, des principes qui pourraient faire avancer les choses.
01:06:58 Sur l'Europe, la PAC, on en a 17% par an.
01:07:04 Pour nos agriculteurs français, 9,1 milliards.
01:07:06 Donc, vous l'avez dit, on en bénéficie.
01:07:09 Et donc, il faut...
01:07:11 Et les agriculteurs...
01:07:12 Ça nous coûte combien ?
01:07:13 Oui, mais non, mais c'est pas ça.
01:07:14 Ça nous coûte 20 milliards.
01:07:16 J'ai le pris par rapport aux agriculteurs qui en ont besoin.
01:07:21 Bon, donc on part de ce principe-là.
01:07:26 Un, les règlements européens se transposent sans qu'on ait la main en France.
01:07:33 Donc là, c'est pas la peine de dire qu'il y a une surtransposition.
01:07:36 C'est pas vrai, c'est d'application directe.
01:07:38 En revanche, sur les directives, quand il y a des surtranspositions,
01:07:41 et c'est tous les secteurs du droit comme ça,
01:07:43 il n'y a pas que pour les agriculteurs.
01:07:45 C'est une maladie française de vouloir laver plus blanc que blanc.
01:07:48 Là, à nous, en France, y compris au Parlement, de dire stop à ça.
01:07:54 Parce qu'on est à ce moment-là en déficit de concurrence
01:07:58 par rapport aux territoires européens en tant que tels.
01:08:01 Ensuite, le tout, soit disant tout libéral.
01:08:05 Bon, la réalité, c'est qu'il y a plein de...
01:08:08 Comme vous le savez, c'est un secteur qui est encore bénéficiaire
01:08:12 pour la balance commerciale,
01:08:13 et que parce que l'on a la possibilité pour nos agriculteurs d'exporter,
01:08:19 on ne peut pas non plus complètement tout cadenasser
01:08:21 dans les contrats bilatéraux qui peuvent être faits.
01:08:27 Pardon, pas les contrats, les conventions bilatérales.
01:08:29 Bon, donc, il faut aussi savoir dire qu'il faut qu'on continue d'en bénéficier.
01:08:35 Mais par contre, quand il y a d'autres pays qui, effectivement,
01:08:38 ont plus de souplesse, par exemple sur les néonicotinoïdes,
01:08:43 effectivement, on ne va pas se tirer une balle dans le pied.
01:08:45 Je reviens à un dernier point, et je m'arrête là,
01:08:48 sur le revenu des agriculteurs.
01:08:52 Moi, je ne sais pas, la seule chose que j'avais retenue
01:08:54 pendant le bac pro agricole, c'était, et c'était il n'y a pas longtemps,
01:08:59 c'était il y a quatre ans, c'est que la première des choses qu'on nous a expliquées,
01:09:02 c'est que si les agriculteurs voulaient pouvoir avoir un revenu,
01:09:07 il fallait au plus possible qu'ils incluent dans leur filière de la transformation.
01:09:13 Parce que le résultat se fait aussi beaucoup sur la transformation des produits.
01:09:18 Alors évidemment, toutes les configurations agricoles ne sont pas les mêmes,
01:09:23 mais on voit bien qu'il y a là, je pense, un motif d'espoir.
01:09:27 Pourquoi ? Parce qu'il faut aussi qu'on s'appuie sur les agri-techs.
01:09:31 En France, on sait bien faire ça.
01:09:33 On n'en parle pas assez.
01:09:35 Ce n'est pas à la portée de tous les agriculteurs, évidemment.
01:09:39 Mais en matière d'investissement, c'est par l'innovation
01:09:44 qu'on arrivera à améliorer la qualité du travail,
01:09:47 les résultats des exploitations aussi.
01:09:50 Et ça, on n'en parle pas dans le même temps.
01:09:51 On va peut-être entendre avant la pause, Florence Gilotin, effectivement,
01:09:54 est-ce que la clé peut-être de l'avenir, c'est la technologie pour l'agriculture,
01:09:59 comme l'évoquait Alexia Germont ou c'est ailleurs ?
01:10:02 Pas que.
01:10:03 La technologie, je suis un peu dubitative.
01:10:06 Après, le fait d'intégrer des petites fabriques, oui, pourquoi pas ?
01:10:11 À mon temps, ça s'appelait, quand j'étais à l'école,
01:10:13 ça s'appelait une intégration verticale.
01:10:16 Au lieu de vous étaler en surface, vous avalez la filière.
01:10:21 Mais on se rend compte qu'aujourd'hui, c'est plutôt nous
01:10:23 qui nous faisons avaler par la filière,
01:10:25 parce que le revenu est tellement capté par le reste qu'aujourd'hui...
01:10:30 Il faut que les consommateurs voient les consom-acteurs.
01:10:33 À nous aussi d'être responsables.
01:10:36 Allez, on va marquer une pause.
01:10:38 Vous pouvez scanner encore, il est encore temps, ce QR code.
01:10:41 On vous pose la question, est-ce que vous comprenez
01:10:43 la poursuite de la mobilisation des agriculteurs ?
01:10:46 Nous y reviendrons en fin d'émission.
01:10:48 Et puis, on va aborder un autre thème dans un instant,
01:10:51 la censure de la loi immigration par le Conseil constitutionnel.
01:10:54 Cette censure continue de provoquer le débat et on peut le comprendre.
01:10:58 On en parle dans un instant.
01:10:59 À tout de suite sur CNews.
01:11:04 De retour sur le plateau de punchline week-end.
01:11:06 Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner autour de ce plateau.
01:11:09 Florence Gilotin, agricultrice dans l'Essonne.
01:11:11 À vos côtés, Jean-Michel Fauvergue, Jonathan Cixous.
01:11:14 Alexia Germont est également avec nous, tout comme Kevin Bossuet.
01:11:18 On va revenir bien évidemment sur la colère des agriculteurs qui se poursuit.
01:11:23 Un blocus à Paris est même envisagé ces dernières heures.
01:11:27 Ce sera le cas.
01:11:28 D'ailleurs, certains agriculteurs l'ont annoncé.
01:11:30 Nous allons y revenir.
01:11:31 Mais avant, on fait un point complet sur l'actualité.
01:11:33 C'est avec vous Simon Guillain.
01:11:34 L'enquête se poursuit.
01:11:35 Quatre jours après l'accident qui a coûté la vie à une agricultrice et à sa fille.
01:11:39 Le conducteur a été mis en examen et placé en détention provisoire.
01:11:43 Les deux autres passagers sont sortis du centre de rétention administratif
01:11:47 où ils avaient donc été admis.
01:11:48 Des mesures sont en cours pour organiser leur éloignement dans les meilleurs délais.
01:11:52 Tout s'était visé par une obligation de quitter le territoire.
01:11:55 Joe Biden et Xi Jinping s'entretiendront prochainement par téléphone.
01:11:59 Des discussions franches ont eu lieu entre le ministre chinois des Affaires étrangères
01:12:04 et le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche
01:12:07 qui a notamment évoqué les dossiers de l'Iran ainsi que celui de Taïwan.
01:12:11 Ils se sont entretenus pendant une douzaine d'heures étalées sur deux jours.
01:12:15 Et puis le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi
01:12:19 pour se pencher sur la décision de la Cour internationale de justice
01:12:22 qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide à Gaza.
01:12:26 Saisie par l'Afrique du Sud, la plus haute juridiction de l'ONU
01:12:28 réclame à Israël des mesures immédiates
01:12:31 pour permettre la fourniture d'aide humanitaire aux Palestiniens.
01:12:34 Cher Olivier.
01:12:35 Merci beaucoup Simon.
01:12:38 Vous le savez, à la une de l'actualité ce soir,
01:12:41 au lendemain des annonces de Gabriel Attal pour calmer la colère des agriculteurs.
01:12:44 Alors des blocages ont été levés mais la mobilisation se peut poursuivre.
01:12:48 Un blocage à Paris est même prévu.
01:12:51 Des agriculteurs, des jeunes agriculteurs sont d'ailleurs en route,
01:12:54 notamment de la coordination rurale depuis l'Ethegaron.
01:12:57 Ils annoncent vouloir bloquer un gise dès mardi matin.
01:13:00 Alors dans ce contexte, nous vous sollicitons,
01:13:03 comme chaque samedi, nous vous posons la question,
01:13:05 vous le savez, vous scannez ce QR code, vous y répondez.
01:13:08 Comprenez-vous la poursuite de la mobilisation.
01:13:10 Dans quelques instants, nous entendrons vos réponses.
01:13:13 Et un grand merci puisque vous êtes très nombreux cet après-midi
01:13:15 à participer avec nous à Punchline Weekend.
01:13:18 Donc la crise agricole, on en parle tout de suite.
01:13:21 Mais avant, dans l'actualité également,
01:13:23 la censure de la loi Immigration par le Conseil constitutionnel,
01:13:27 elle continue de provoquer le débat.
01:13:28 Alors est-ce que c'est une stratégie politique ?
01:13:31 Comme le dénonce l'opposition, Florent Fabius,
01:13:35 lui le président du Conseil constitutionnel,
01:13:37 défend l'état de droit.
01:13:39 Qu'en est-il ? Nous en parlons dans un instant.
01:13:41 Mais avant cette question, que reste-t-il de la loi Immigration ?
01:13:44 On voit tout cela avec Raphaël Lazare.
01:13:48 Elle contenait 86 articles forts.
01:13:51 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement.
01:13:54 Comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales
01:13:57 ou le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
01:14:01 La structure initialement voulue par le gouvernement a été préservée.
01:14:05 Comme par exemple la simplification des procédures d'expulsion
01:14:08 des étrangers délinquants,
01:14:10 la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers
01:14:13 dits en tension au cœur des débats cet automne.
01:14:16 Le Conseil valide aussi des dispositions pour faciliter les expulsions
01:14:20 et les décisions d'obligation de quitter le territoire français.
01:14:23 Elles font notamment sauter les protections dont bénéficient
01:14:26 certaines catégories d'étrangers,
01:14:28 comme ceux arrivées en France avant l'âge de 13 ans.
01:14:30 Si les oppositions de gauche se félicitent de l'arbitrage des stages,
01:14:34 la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
01:14:37 Alors sur les 35 censures, 32 sont justifiées
01:14:42 pour des considérations de forme,
01:14:44 les fameux cavaliers législatifs, Jean-Michel Fauverc.
01:14:47 C'est-à-dire des mesures censées n'avoir rien à voir avec la loi Voter.
01:14:51 C'est cela.
01:14:52 Sauf que parmi les mesures retoquées, je vous en donne deux ou trois.
01:14:56 La mesure allongeant la durée de résidence exigée
01:14:58 pour que des non-européens en situation régulière
01:15:00 puissent bénéficier de certaines prestations financières.
01:15:02 L'instauration de quotas migratoires annuels déterminés par le Parlement.
01:15:05 Le ressortement de critères du regroupement familial.
01:15:08 Bref, tout cela, j'ai du mal à comprendre.
01:15:10 Tout cela a un lien avec l'immigration.
01:15:13 Vous n'êtes pas le seul à avoir du mal à comprendre.
01:15:14 Alors effectivement, ce sont des cavaliers,
01:15:16 ils ont été retoqués, 32 mesures,
01:15:18 ont été retoquées pour étant des cavaliers législatifs,
01:15:21 qui devaient rentrer dans le cadre de la loi
01:15:24 parce qu'on parlait d'immigration.
01:15:26 Mais mieux que ça, c'est que ça va à l'encontre du droit
01:15:32 des députés et des sénateurs à amender le texte.
01:15:35 Un député, un sénateur a un droit inaliénable à amender ce texte-là.
01:15:40 Et donc, il peut le faire sur les domaines qu'il le veut,
01:15:43 à condition évidemment qu'on soit dans l'esprit global de la loi.
01:15:47 Et là, à mon avis, c'est à peu près ce qui s'est passé.
01:15:50 Mais ça, c'est voilà pour le fond.
01:15:52 Mais pour la forme aussi, il faut savoir que le Conseil constitutionnel,
01:15:56 quand il est saisi, il est saisi soit par le président de la République,
01:15:59 soit par le Premier ministre, soit par les députés de la majorité
01:16:04 ou de l'opposition, en général de l'opposition.
01:16:07 Et il étudie donc le dossier à partir de ces réquisitoires-là,
01:16:13 à partir de la saisine qu'il a.
01:16:15 Mais il n'y a jamais personne pour défendre le texte.
01:16:19 C'est-à-dire que c'est uniquement à charge et jamais à décharge.
01:16:22 Et après, il donne un avis et cet avis, il est immédiatement…
01:16:27 Il n'y a pas de recours.
01:16:29 Il est immédiatement de droit, il est appliqué.
01:16:32 On aimerait bien avoir ça sur les tribunals correctionnels, par exemple.
01:16:36 C'est-à-dire ne pas avoir d'avocat de la défense
01:16:39 et d'avoir une sanction immédiate sans aucun recours.
01:16:44 Je plaisante, bien évidemment.
01:16:46 En tout cas, Jonathan Cixous, Les Républicains,
01:16:49 dénonce un hold-up démocratique, un coup d'État de droit des sages.
01:16:51 Laurent Fabius se défend.
01:16:53 Il parle d'une remise en cause très préoccupante des institutions,
01:16:56 mettant en avant une décision purement juridique.
01:17:01 Voyez ce que j'ai retrouvé dans les colonnes du Sud-Ouest.
01:17:03 C'était en avril 2011.
01:17:05 Voyez ce que déclarait alors Laurent Fabius.
01:17:08 Si la gauche revenait au pouvoir, le Conseil constitutionnel
01:17:11 ne manquerait pas de lui glisser des bâtons dans les roues.
01:17:13 Cela va être très difficile.
01:17:15 Les 11 membres du Conseil constitutionnel sont tous de droite.
01:17:18 C'était en 2011.
01:17:19 Laurent Fabius qui reconnaît donc que le Conseil constitutionnel
01:17:22 est à même de mettre des bâtons dans les roues,
01:17:25 d'impacter une décision politique.
01:17:27 Donc là, il le reconnaît finalement en 2011.
01:17:30 Malgré l'explication de Jean-Michel, brillante,
01:17:32 on ne peut pas ne pas penser que la décision n'est pas motivée par des points politiques.
01:17:38 La réaction de Laurent Fabius est assez gonflée,
01:17:43 si vous me permettez l'expression.
01:17:44 On a encore le droit dans ce pays de commenter une décision de justice,
01:17:48 de commenter une décision du Conseil constitutionnel
01:17:51 sans vouloir la tête du président du Conseil ou la tête d'un président de chambre.
01:17:57 La réaction épidermique du Conseil constitutionnel
01:18:01 aux réactions pour le moins surprises des hommes politiques de gauche comme de droite,
01:18:09 mais surtout de droite évidemment, est parfaitement dans le jeu démocratique.
01:18:14 Pour le coup, c'est la décision du Conseil qui, elle, légitimement peut susciter des questionnements.
01:18:21 Sans faire du populisme, c'est quand même une décision qui bafoue et le peuple et les représentants du peuple.
01:18:27 Et c'est un fait que les enquêtes d'opinion nous démontrent
01:18:33 depuis des mois et des mois sur cette question précise de l'immigration.
01:18:37 Le texte avait satisfait les représentants du peuple
01:18:41 et ces gens qu'on nous qualifie de sages ont jugé sages de détricoter la quasiment moitié du texte.
01:18:49 C'est assez préoccupant, je tiens à le dire, sans remettre en cause la démocratie française.
01:18:53 Des sages animés d'une idéologie, Kevin Bossuet.
01:18:57 C'est ce que dit Laurent Wauquiez, d'ailleurs, dans les colonnes du Parisien hier.
01:18:59 Je suis assez d'accord avec Laurent Wauquiez.
01:19:01 Vous savez, c'est François Mitterrand qui disait
01:19:04 "Les juges ont tué la monarchie, ils tueront la République".
01:19:07 Et on est là-dedans.
01:19:09 Comment voulez-vous que les Français comprennent qu'un texte
01:19:12 qu'ils soutenaient à plus de 80% soit censuré de cette manière ?
01:19:17 Comment voulez-vous qu'ils comprennent que les députés finalement n'ont plus aucun rôle,
01:19:22 n'ont plus la possibilité d'amendement à cause du Conseil constitutionnel ?
01:19:28 Et quand vous regardez qui compose le Conseil constitutionnel,
01:19:30 vous avez par exemple M. Fabius, qui est d'ailleurs très drôle malgré lui, qui est un socialiste.
01:19:35 Vous avez également M. Juppé, fervent défenseur de l'identité heureuse,
01:19:40 c'est-à-dire du multiculturalisme.
01:19:42 Donc évidemment qu'il n'y ait pas d'idéologie qui est très juste.
01:19:46 Et même quand on met en avant l'idée de référendum sur l'immigration,
01:19:49 Laurent Fabius a quand même laissé entendre qu'il pourrait censurer ce référendum,
01:19:52 puisque faire un référendum sur l'immigration,
01:19:56 ça ne correspondrait pas à ce qui serait possible de faire.
01:19:58 Donc il faudrait changer la Constitution pour pouvoir faire un référendum sur l'immigration.
01:20:03 Et ensuite, on pourrait faire un référendum sur l'immigration.
01:20:07 Je pense que l'esprit de la Constitution est complètement galvaudé.
01:20:11 Moi, je suis fidèle à ce que disait Charles de Gaulle.
01:20:14 Charles de Gaulle disait que la meilleure cour suprême, c'est le peuple.
01:20:18 Et le peuple, justement, Alexia Germont, dans toutes les enquêtes d'opinion,
01:20:22 notamment pour CNews, on va le voir à l'antenne,
01:20:23 réclamait une loi immigration plus ferme.
01:20:27 Faut-il un référendum sur l'immigration ?
01:20:29 Aujourd'hui, les Français disent même oui à 66%.
01:20:33 Au fond, est-ce que vous pourriez parler de coup de force des juges
01:20:38 avec, derrière, le soutien du président de la République,
01:20:41 finalement, dans cette décision des sages ?
01:20:44 Je serais peut-être un peu plus tempérée.
01:20:47 Moi, je trouve que la décision,
01:20:51 elle vient dans une jurisprudence qui est constante sur les cavaliers législatifs.
01:20:56 C'est technique, mais bon, on part de droit quand même.
01:21:01 Ça, c'est le premier point.
01:21:04 Il faut rappeler aussi que depuis le début,
01:21:07 on sait qu'il y a cette épée de Damoclès,
01:21:09 puisque c'est pour le coup, c'est en ça que je serais plus tempérée.
01:21:13 C'est que ce n'est pas une surprise, quelque part.
01:21:15 On savait très bien que…
01:21:17 Ça ne suce pas quand même.
01:21:18 Non, mais je ne dis pas que ça excuse.
01:21:19 Mais ce que je veux dire, c'est…
01:21:20 Je ne pense pas qu'ils auraient osé aller jusque là.
01:21:22 Ce qui surprend, c'est plus le nombre de dispositions qui ont été retoquées.
01:21:29 32.
01:21:31 C'est plus ça.
01:21:32 Donc, c'est là où vous me permettez d'être un peu plus tempérée.
01:21:36 C'est-à-dire qu'il y a une jurisprudence constante du Conseil constitutionnel.
01:21:40 Dire que c'est une décision politique, instrumentalisée,
01:21:45 moi, je ne vais pas jusque là, parce que je crois dans les institutions.
01:21:50 Moi aussi.
01:21:51 Voilà.
01:21:52 La très grosse partie des amendements avait été adoptée
01:21:55 par la majorité de droite aux zones nordiques.
01:21:58 Je voudrais rajouter un petit mot par rapport à ce que vous dites.
01:22:00 C'est technique, c'est du droit, c'est strict.
01:22:03 Mais là où on peut peut-être se poser la question
01:22:06 si c'est un jugement politique ou pas,
01:22:07 c'est que, comme vous l'avez très bien dit au début de la séquence,
01:22:11 vous avez lu quelques extraits qui ont été censurés.
01:22:15 Ça aurait pu, s'il n'y avait pas eu une lecture rigoriste du droit,
01:22:18 ça aurait pu parfaitement ne pas être considéré comme un cavalier,
01:22:21 mais rentrer dans…
01:22:22 Pour certains.
01:22:23 Voilà.
01:22:24 Pas pour tous, mais pour certains, oui.
01:22:26 Allez Jean-Michel Fauré,
01:22:27 puisque Florence est avec nous,
01:22:28 nous devons aussi parler de l'actualité principale de la journée,
01:22:32 la colère des agriculteurs.
01:22:32 Allez-y pour conclure.
01:22:33 On a une très grosse problématique.
01:22:34 D'abord, on a trois cour suprême nationale en France,
01:22:37 qui sont la Cour de cassation, le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel.
01:22:42 Donc ça fait beaucoup, un certain nombre.
01:22:44 Certains pays n'en ont qu'une.
01:22:45 Peut-être s'agirait-il d'en avoir une seule,
01:22:47 avec plusieurs chambres éventuellement,
01:22:49 mais une seule pour pouvoir avoir plus de coordination là-dessus.
01:22:52 Parce que je rappelle que les jurisprudences du Conseil d'État
01:22:54 et les jurisprudences du Conseil constitutionnel
01:22:57 sont souvent antagonistes.
01:23:00 Vous avez aussi deux autres cour suprême au-delà de nos frontières,
01:23:03 qui sont la Cour de justice européenne
01:23:05 et la Cour européenne des droits de l'homme.
01:23:08 Mais ce que je voulais dire aussi,
01:23:09 c'est que le Conseil constitutionnel s'appuie pour donner ses résultats.
01:23:18 Il s'appuie sur la Constitution, bien évidemment, c'est son rôle,
01:23:21 mais il s'appuie aussi sur un certain nombre de lois
01:23:23 qui ont valeur constitutionnelle,
01:23:25 la Déclaration des droits de l'homme,
01:23:26 les préambules des constitutions, etc.
01:23:30 Et puis, au fur et à mesure des temps,
01:23:31 il s'est appuyé sur une jurisprudence qu'il a fait évoluer,
01:23:35 donc une jurisprudence de jurisprudence
01:23:37 et puis une jurisprudence de jurisprudence de jurisprudence.
01:23:39 Ça veut dire qu'à un certain moment, il triture tout
01:23:41 et il arrive à donner la décision qu'il veut en matière politique.
01:23:46 C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous avez un président
01:23:48 du Conseil constitutionnel ou d'autres membres
01:23:50 qui disent qu'on veut avoir une décision dans ce sens-là,
01:23:52 eh bien on la triturera à travers la jurisprudence.
01:23:54 - Allez, on va revenir sur l'actualité de la journée
01:23:58 et de ces derniers jours, même la colère des agriculteurs,
01:24:01 la colère des agriculteurs qui ne fablit pas
01:24:03 malgré les annonces de Gabriel Attal.
01:24:05 Le mouvement des jeunes agriculteurs de la coordination rurale a annoncé,
01:24:09 et vous l'avez entendu tout à l'heure sur notre antenne,
01:24:11 venir vers Paris pour bloquer notamment Rungis.
01:24:14 Alors, nous vous avons sollicité ce soir.
01:24:16 Un grand merci, vous avez été très nombreux à participer d'ailleurs.
01:24:19 Nous vous posions cette question.
01:24:21 Comprenez-vous la poursuite de la mobilisation des agriculteurs ?
01:24:24 Est-ce que vous soutenez le mouvement ?
01:24:25 On va écouter quelques-unes de vos réponses
01:24:27 et puis on en parlera après avec vous, Florence Gilotin.
01:24:31 - Oui, on les comprend.
01:24:33 S'ils continuent, ils ont tout à fait raison.
01:24:35 Par contre, quand on nous demande si on est prêt à payer plus cher
01:24:37 afin qu'eux puissent vivre mieux de leur travail,
01:24:40 oui, on serait prêt.
01:24:42 Mais avoir à augmenter notre pouvoir d'achat
01:24:44 parce que ce n'est pas toujours possible
01:24:46 et même très souvent impossible.
01:24:48 Je comprends tout à fait la poursuite de la mobilisation.
01:24:51 Ils ont bien raison.
01:24:52 Ils défendent ce qui normalement devrait les nourrir.
01:24:56 Ce n'est pas normal qu'on essaye de tuer l'agriculture française.
01:25:01 Ces familles ont besoin.
01:25:03 Alors oui, je comprends la poursuite de la mobilisation des agriculteurs
01:25:06 car ils ont déjà eu gain de cause de par leur première mobilisation.
01:25:10 Le gouvernement les a entendus et a fait une série de mesures.
01:25:13 Donc pourquoi ne pas continuer cette mobilisation
01:25:15 pour avoir encore d'autres mesures
01:25:17 et pour être complètement écoutés
01:25:19 sur tous les sujets qu'ils revendiquent ?
01:25:21 Oui, je comprends la poursuite de leur mobilisation.
01:25:23 Ils n'ont obtenu pas grand-chose.
01:25:26 C'est tout à fait normal.
01:25:27 Oui, je les comprends.
01:25:28 Maintenant qu'ils viennent bloquer Paris,
01:25:29 oui, il n'y a pas de problème, c'est normal, c'est leur obligation.
01:25:32 Mais moi qui suis artisan,
01:25:33 s'ils bloquent Rungis, ça va être un peu plus compliqué
01:25:36 car nous aussi on est en difficulté.
01:25:38 Nos sociétés sont très très mal aussi.
01:25:40 Alors on ne va pas se mettre à dos nos agriculteurs.
01:25:44 Alors votre réaction peut-être,
01:25:47 Florent Gilotin, les téléspectateurs très nombreux
01:25:49 et beaucoup de soutien,
01:25:50 puisqu'en général on essaye d'équilibrer les réponses.
01:25:52 Et là, unanimement, les téléspectateurs soutiennent les agriculteurs
01:25:56 comme la plupart des Français finalement.
01:25:58 C'est une photographie assez révélatrice
01:26:00 du soutien de toute la population aux agriculteurs aujourd'hui.
01:26:03 Qu'est-ce qui manque aujourd'hui
01:26:04 qui pourrait satisfaire tout le monde agricole finalement ?
01:26:07 On le sait, il y a beaucoup de revendications,
01:26:09 parfois techniques, parfois différentes.
01:26:11 Mais est-ce qu'il y aurait quelques mesures
01:26:13 qui pourraient contenter tout le monde ?
01:26:15 Du revenu.
01:26:16 Tout simplement du revenu.
01:26:18 Ne pas vivre avec la peur au ventre de s'être trompé.
01:26:21 Vous vous réveillez la nuit en vous disant
01:26:22 "Est-ce que j'ai bien coché la bonne case sur telle déclaration ?
01:26:27 Est-ce que je ne me suis pas trompé dans la date d'intervention dans mon champ ?"
01:26:32 Ce sont des points fondamentaux et là on n'a pas été rassuré.
01:26:36 Ça vous prend combien de temps par exemple sur une journée
01:26:39 toute cette partie administrative,
01:26:40 toutes ces interrogations liées à toutes ces normes
01:26:43 pour certaines d'ailleurs qui sont assez invraisemblables ?
01:26:46 C'est un peu difficile à dire.
01:26:48 Moi je pense que ça peut monter sur un tiers de temps d'activité.
01:26:55 C'est beaucoup plus simple quand vous avez le bon formulaire
01:26:59 et que vous trouvez le bon interlocuteur.
01:27:02 Souvent le problème c'est que vous n'avez pas le bon interlocuteur,
01:27:06 vous n'avez pas le bon formulaire
01:27:08 et vous ne comprenez pas parce que ce n'est pas rédigé en français
01:27:11 pourquoi s'embêter quand on peut inventer
01:27:14 tout un tas de mots auxquels personne ne comprend rien.
01:27:17 Et cela, moins de normes, effectivement,
01:27:20 ça vous permettrait de vous concentrer davantage sur votre cœur d'activité
01:27:24 mais cela ne ferait pas forcément augmenter vos revenus à la fin du mois,
01:27:28 il faut d'autres mesures.
01:27:29 Ça me ferait moins de travail.
01:27:31 Ça me ferait moins de travail.
01:27:32 Mon temps de travail, moi je l'impute sur mon revenu agricole.
01:27:35 Je ne peux pas le faire financer par quelqu'un d'autre
01:27:38 à moins qu'on arrive à demander au gouvernement
01:27:41 qui nous finance tout le temps de pas près ce qu'il nous demande.
01:27:44 Je le demande assez régulièrement mais ça ne fait pas beaucoup écho.
01:27:48 Même quand vous êtes au niveau de l'administration
01:27:50 qui eux sont rémunérés pour chaque ligne qu'ils vous font remplir,
01:27:54 ils nous disent "oui, nous on ne serait pas contre".
01:27:58 On entendait, c'était intéressant, une téléspectatrice qui nous disait
01:28:00 "moi j'aimerais bien aider les agriculteurs"
01:28:03 et beaucoup, beaucoup, beaucoup de Français sont dans ce cas-là
01:28:05 en disant "on achète effectivement français
01:28:08 mais il y a la question du pouvoir d'achat et acheter français effectivement".
01:28:11 Ce n'est pas parce que vous achetez français
01:28:12 que l'agriculteur a été rémunéré jusqu'à avoir un salaire.
01:28:15 Donc ça ne règle pas forcément le problème.
01:28:18 Ça ne règle pas forcément le problème.
01:28:19 Ensuite, il faut savoir que sur le panier de la ménagère,
01:28:22 si ça représente je ne sais plus 12 ou 14 % l'alimentaire,
01:28:28 il n'y a que 3 % du poids des produits agricoles dedans.
01:28:32 Donc la question est de savoir s'il y a un cycle végétal d'un an
01:28:36 ainsi que l'animal de 3 ans pour un bœuf,
01:28:39 ça vaut moins que la transformation de quelques jours ou de quelques heures
01:28:45 ou la mise en rayon de quelques jours dans un supermarché en fait.
01:28:48 La vraie question, elle est là en fait.
01:28:50 - Thibaine Brossuet.
01:28:51 - Quand vous voyez par exemple, on achète aux agriculteurs le litre de lait,
01:28:54 40 centimes.
01:28:55 Regardez combien il est revendu dans nos supermarchés, plus d'un euro.
01:28:59 Comment voulez-vous que nos agriculteurs vivent ?
01:29:02 Pourquoi nos agriculteurs bloquent ?
01:29:05 Parce que nos dirigeants et une partie de la société débloquent, mais complètement.
01:29:10 C'est-à-dire qu'on est en train de criminaliser nos agriculteurs
01:29:15 qui produisent de la nourriture,
01:29:19 c'est-à-dire qu'ils sont obligés de produire de la nourriture
01:29:22 pour des gens qui les insultent en permanence,
01:29:25 qui les criminalisent, qui les accusent de maltraiter leurs bêtes,
01:29:29 qui les accusent de polluer leur champ.
01:29:31 Mais moi, si j'étais à leur place, je péterais un plomb.
01:29:35 Faut en finir avec cet agri-bashing.
01:29:37 Et il y a certains élus locaux qui sont très impliqués auprès des agriculteurs,
01:29:41 mais il y a beaucoup de dirigeants politiques qui n'y comprennent rien,
01:29:45 qui ne savent pas ce qui se passe dans nos champs,
01:29:48 mais qui sortent un petit peu de leur bureau parisien.
01:29:50 Qu'ils aillent rencontrer ces agriculteurs,
01:29:53 ils incarnent une des forces vides de notre nation.
01:29:56 Ils travaillent parfois 12 heures par jour, 7 jours sur 7.
01:29:59 Ils ont besoin de cette reconnaissance et des actes précis
01:30:03 pour retrouver le sens du travail, pour retrouver le sens de l'honneur
01:30:07 et pour continuer à vivre, parce que ce que jouent les agriculteurs,
01:30:10 c'est leur survie. C'est ça qu'il faut comprendre.
01:30:12 - Et c'est avec le cri du cœur de Kevin Bossuet que nous terminons cette émission.
01:30:17 Un grand merci, Florence Dilotin, je le rappelle,
01:30:19 agricultrice dans l'Essonne, d'avoir fait le déplacement,
01:30:21 parce que ce n'est pas tout prêt, ce n'était pas forcément évident pour vous.
01:30:24 Merci d'avoir été avec nous.
01:30:25 - Je crois que ce n'est pas de la colère, c'est du désespoir.
01:30:27 - Du désespoir. - C'est encore pire.
01:30:29 - Écoutez, bon courage. Vous avez entendu beaucoup de soutien,
01:30:31 notamment de la part des téléspectateurs qui sont là avec vous.
01:30:34 Nous les entendions. Un grand merci à vous.
01:30:36 Merci Jean-Michel Fauvert, merci Alexis A. Germont.
01:30:38 Merci, mon cher Kevin.
01:30:40 Restez avec nous sur ces news dans un instant.
01:30:43 L'excellent Mathieu Boquecôté face à Boquecôté avec Arthur De Vintrigan
01:30:47 et le tout orchestré par Gauthier Lebret.
01:30:49 Ce soir, excellente soirée sur notre antenne.
01:30:51 À très vite.
01:30:52 ♪ ♪ ♪