Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver dans Punchline Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour décrypter l'actualité, l'analyser, débattre également
00:00:09 avec nos invités.
00:00:10 Je vous les présente dans un instant, mais avant, au sommaire de l'émission, Paris,
00:00:15 Lyon ou encore Strasbourg, la France face à une montée d'actes antisémites sans
00:00:18 précédent.
00:00:19 Tagues, menaces, agressions, manifestations, près de 900 actes recensés en France.
00:00:24 Un antisémitisme latent qui s'est libéré depuis le 7 octobre.
00:00:28 Derrière, reste toute la France qui est aujourd'hui menacée.
00:00:31 On en parle avec nos invités.
00:00:32 La situation au Proche-Orient et les combats qui font rage dans la bande de Gaza.
00:00:37 Israël a mis en place des corridors sécuritaires pour évacuer les civils gazaouis.
00:00:41 La France, elle, appelle à une trêve humanitaire immédiate alors que Benyamin Netanyahou écarte
00:00:47 toute pose sans libération des otages.
00:00:49 On sera sur place avec nos envoyés spéciaux, Anne-Isabelle Tollet et Olivier Gangloff.
00:00:54 Et puis conséquence du conflit israélo-palestinien, le risque d'attentat augmente en France selon
00:00:59 le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
00:01:01 Sur notre antenne, Thibaud de Montbrial, président du Centre de réflexion sur la sécurité
00:01:06 intérieure, alerte.
00:01:07 Nous serons en état d'urgence avant Noël.
00:01:10 Alors, quelle forme de terrorisme menace la France ? Comment y faire front ? Quel décryptage
00:01:16 dans cette émission ? Et pour en parler autour de ce plateau, avec nous cette après-midi,
00:01:21 Alexia Germont.
00:01:22 Bonjour.
00:01:23 Vous êtes avocate, fondatrice de France Audacieuse.
00:01:26 Également avec nous, Célia Barotte.
00:01:28 Bonjour Célia.
00:01:29 Bonjour Olivier.
00:01:30 Journaliste police, justice, CNews.
00:01:31 À vos côtés, Joseph Touvenel.
00:01:32 Bonjour Joseph.
00:01:33 Bonjour Olivier.
00:01:34 Directeur de la rédaction Capital Social.
00:01:36 L'écrivain, le journaliste Vincent Roy également avec nous.
00:01:39 Bonjour Vincent.
00:01:40 Bonjour.
00:01:41 Votre écrivain, Nathan Devers.
00:01:42 Bonjour Nathan.
00:01:43 Et enfin, Philippe Guibert, ancien directeur du service d'information du gouvernement
00:01:46 qui nous accompagne également.
00:01:48 Bonjour Philippe.
00:01:49 Bonjour Olivier.
00:01:50 Nous allons revenir sur cette inquiétante contagion des actes antisémites en France.
00:01:54 Mais tout de suite, on fait un point complet sur les dernières informations.
00:01:57 Et c'est avec Maureen Vidal.
00:01:59 Bonjour Maureen.
00:02:00 Bonjour Olivier.
00:02:01 Bonjour à tous.
00:02:02 Tal poursuit sa progression dans la bande de Gaza.
00:02:05 Les soldats israéliens ont intensifié leurs opérations au sol dans le nord de l'enclave
00:02:10 palestinienne pour détruire le centre du Hamas.
00:02:12 Malgré les appels du monde à un cessez-le-feu, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou,
00:02:17 a déclaré qu'aucun cessez-le-feu n'aura lieu avant le retour des otages.
00:02:20 Au moins 45 personnes sont mortes selon le Hamas dans un bombardement israélien hier
00:02:26 soir contre le camp de réfugiés de Magazi dans le centre de la bande de Gaza.
00:02:30 En ce 30e jour de guerre entre Israël et le Hamas, sept immeubles du camp de plusieurs
00:02:34 étages se sont écroulés après la frappe aérienne menée par Tsaïl.
00:02:38 Enfin, Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, appelle à une
00:02:42 trêve humanitaire immédiate à Gaza.
00:02:45 En visite à Doha au Qatar, aux côtés de son homologue qatarie, la ministre française
00:02:49 est revenue sur plusieurs points.
00:02:50 L'engagement de la France pour éviter un embrasement au Proche-Orient, l'importance
00:02:54 de restaurer un horizon politique basé sur la solution à deux États et la libération
00:02:58 des 240 otages détenus par le Hamas à Gaza.
00:03:01 Merci Maureen, on vous retrouve à 17h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:03:07 Je vous le disais à la une aujourd'hui, l'inquiétante contagion des actes antisémites depuis quelques
00:03:12 jours, pas une journée sans la découverte de tags visant les Français de confession
00:03:16 juive.
00:03:17 Exemplier à Paris dans le 17e arrondissement, de nouveaux tags antisémites découverts
00:03:22 sur la devanture d'une boutique, au lendemain de la découverte de croix gammée, cette fois
00:03:26 dans le quartier des Batignolles, c'est à seulement quelques centaines de mètres de
00:03:30 là.
00:03:31 Voyez ce reportage d'Antoine Durand, Sarah Varnis, Elia Barhot nous apportera des précisions
00:03:35 juste après.
00:03:36 Ils ont déjà été effacés mais de nouveaux tags antisémites ont été découverts ce
00:03:42 samedi en plein Paris.
00:03:43 Sur la devanture de ce magasin de l'avenue de Clichy dans le 17e arrondissement, trois
00:03:48 inscriptions dont deux taguées à la peinture blanche.
00:03:50 La première en anglais, les juifs dehors sur la devanture, alors que la seconde est
00:03:55 sur le sol avec la mention « interdit aux juifs » surmontée d'une flèche qui indique
00:03:59 l'entrée d'un immeuble.
00:04:00 Le maire du 17e arrondissement fait part de son effroi.
00:04:03 On ne peut pas laisser en 2023 des inscriptions antisémites qui rappellent le nazisme sur
00:04:13 les murs des commerces, sur les murs de nos rues.
00:04:15 Nous devons être mobilisés, nous devons rappeler ce qui s'est passé et nous devons évidemment
00:04:22 tout faire pour que les auteurs soient retrouvés, soient interpellés, soient sanctionnés et
00:04:29 cela dans le cadre des lois de la République.
00:04:31 La veille, des croix gammées avaient été découvertes non loin de là, dans le quartier
00:04:35 des Batignolles.
00:04:36 De nouvelles inscriptions qui indignent Yérivrain.
00:04:39 Je trouve ça épouvantable.
00:04:40 Il faudrait peut-être qu'il y ait un tout petit peu plus de condamnations et un peu
00:04:44 plus de soutien parce que je trouve que c'est assez silencieux.
00:04:48 Ça dépasse l'entendement.
00:04:49 Je ne comprends pas qu'en 2023 on en soit encore à l'antisémitisme basique de ce type-là.
00:04:59 Je ne comprends pas.
00:05:00 Une enquête a été ouverte.
00:05:02 Depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas, près de 900 actes antisémites
00:05:07 ont été recensés en France.
00:05:09 Célia, c'est vrai que les chiffres ne cessent d'augmenter de jour en jour.
00:05:15 Que sait-on précisément aujourd'hui ?
00:05:17 D'abord sur le plan national, selon un dernier bilan communiqué par le ministère de l'Intérieur,
00:05:22 on comptabilise plus de 6000 signalements sur la plateforme Pharos.
00:05:26 Cela concerne les actes de haine et antisémites en ligne.
00:05:31 887 événements ou incidents, cette fois sur la voie publique, ce qui a donné lieu
00:05:35 à 442 interpellations.
00:05:37 Ensuite, si l'on se concentre sur l'agglomération parisienne, c'est-à-dire les quatre départements
00:05:42 Paris, Haut-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, le préfet de police Laurent
00:05:46 Nunez a annoncé 257 faits antisémites depuis le 7 octobre.
00:05:50 C'est plus que sur une année entière.
00:05:52 Mais sur ces 257 faits, le préfet de police regrette qu'il n'y ait que 124 dépôts
00:05:57 de plaintes et incite fortement les victimes d'antisémitisme à porter plainte.
00:06:01 Pour tous ces actes, Laurent Nunez l'a donc assuré, il y a des plaintes, des actions
00:06:05 qui, sous l'autorité des parquets, sont engagées par les services d'enquête judiciaire
00:06:08 pour retrouver les auteurs.
00:06:10 Gérald Darmanin, lui, a demandé de mettre, je cite, "le paquet" pour mettre en place
00:06:15 de la fermeté.
00:06:16 Les enquêteurs sont spécialement dédiés à ces affaires d'actes antisémites.
00:06:21 Selon Laurent Nunez, il y a déjà eu près de 90 interpellations d'auteurs d'actes
00:06:26 antisémites, c'est-à-dire des auteurs de tags, insultes ou encore de violences.
00:06:30 Et est-ce que, Célia, vous avez des informations concernant le profil des auteurs ?
00:06:34 Alors c'est compliqué d'établir un profil type, puisqu'on va du petit jeune insouciant
00:06:39 mais qui commet un acte grave jusqu'aux individus plus isolés ou encore les personnes plus
00:06:44 ancrées dans la cause de la défense pro-palestinienne et qui, selon le préfet de Paris, dérapent
00:06:50 mais difficile de définir donc un profil classique, un profil type.
00:06:54 Le ministre de l'Intérieur a donné des instructions très claires concernant les
00:06:57 étrangers, cette fois, auteurs d'actes antisémites quand ils sont en situation régulière.
00:07:03 C'est la minorité d'entre eux en ce moment et qu'un trouble à l'ordre public grave
00:07:07 est considéré, on leur retire le titre de séjour.
00:07:09 Pour les étrangers, cette fois, en situation irrégulière, c'est automatiquement le
00:07:13 placement en centre de rétention administrative en vue d'une reconduite.
00:07:17 Trois personnes ont déjà été concernées par ce dispositif, par cette mesure, une
00:07:22 personne a été reconduite et pour les deux autres, les vols sont programmés.
00:07:26 Peut-être un point sur ce que nous savons des dernières affaires ?
00:07:31 Alors notamment, ces tags d'étoiles juives bleues, tagués au pochoir un peu partout dans
00:07:37 l'agglomération parisienne, concernant les tags du 17ème arrondissement, donc une enquête
00:07:41 a été ouverte, on a eu plus de 250 étoiles de David apposées partout dans l'agglomération
00:07:47 parisienne depuis le 7 octobre dernier.
00:07:49 Pour cette affaire d'étoiles bleues, un couple de Moldaves a été interpellé le
00:07:53 27 octobre dernier dans le 10ème arrondissement de Paris.
00:07:56 Laurent Nunez parle d'affaires atypiques, leurs motivations n'ont pas encore été
00:08:00 confirmées mais ces étoiles bleues mises au pochoir pourraient être réalisées par
00:08:05 une équipe d'auteurs coordonnées.
00:08:07 La préfecture de police de Paris craint qu'avec la montée en puissance des actes antisémites,
00:08:12 cette augmentation n'évolue et n'augmente pas avec l'évolution du conflit entre Israël
00:08:19 et la Palestine.
00:08:20 Merci beaucoup Célia pour toutes ces informations très claires.
00:08:22 Avant de vous entendre, je vous propose d'écouter Georges Bensoussan.
00:08:25 L'historien était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin et il nous parlait finalement de
00:08:31 l'après, plus profondément, quelle pourrait être la prochaine étape.
00:08:34 Regardez ce qu'il dit.
00:08:35 Les juifs sont en danger effectivement en France à terme, mais ça signifie aussi que
00:08:40 la société française est profondément fracturée et qu'à terme, demain, c'est toute une
00:08:45 partie de la société française qui sera en danger.
00:08:47 C'est-à-dire que ce qui aujourd'hui menace les juifs menace profondément la France.
00:08:52 Alexia Germont, derrière ces actes antisémites aujourd'hui qui ne cessent d'augmenter,
00:08:58 c'est la France qui est attaquée.
00:08:59 Ces actes antisémites annoncent derrière des actes anti-France selon vous ?
00:09:03 Je pense que l'or est en fait très grave.
00:09:07 Il y a consensus là-dessus avec un pays qui est, notre pays qui est très fracturé, avec
00:09:14 un antisémitisme absolument débridé, complètement désinhibé depuis le 7 octobre.
00:09:21 Quand on pense que dans Paris, il y a eu, ces étoiles de David, 250.
00:09:26 Je ne pensais pas qu'il y en avait autant au dernier chiffre puisqu'il y en a eu dans
00:09:30 plusieurs arrondissements, 14e, 17e, 15e également.
00:09:35 Ce qui est extrêmement, ce qui était le minimum que l'on pouvait faire, mais qui est extrêmement
00:09:42 rassurant de ce point de vue là, c'est la politique pénale extrêmement ferme qui est
00:09:47 aujourd'hui en retard.
00:09:48 On va y revenir peut-être.
00:09:50 Mais le fait d'avoir très précisément des reconduites à la frontière, des retraits
00:09:55 de titre de séjour, des enquêtes qui sont systématiquement poursuivies pour tous les
00:10:00 faits d'antisémitisme, ça c'est un signal très fort parce qu'il faut absolument aujourd'hui
00:10:09 qu'on arrive à se réveiller le matin en se disant que non, pas aujourd'hui, en 2023,
00:10:16 tout simplement.
00:10:17 Joseph Touvenel, au fond, c'est le conflit au Proche-Orient qui aujourd'hui a libéré
00:10:22 une forme d'antisémitisme qui existait déjà depuis longtemps sur notre territoire ?
00:10:28 Bien sûr, c'est une sorte de révélateur.
00:10:30 Mais enfin, moi je suis surpris par la surprise.
00:10:31 Personne n'a entendu parler de M.
00:10:33 Knoll, de Sarah Halimi, d'Ilhan Halimi, de Lipir Kacher, des élèves de l'école
00:10:38 Les Aratoras.
00:10:39 Personne ne sait que la communauté juive a largement quitté la Seine-Saint-Denis,
00:10:42 que dans mon département du Val-de-Marne, il fuit Créteil alors qu'il y avait une
00:10:46 importante communauté.
00:10:47 Et on se réveille aujourd'hui.
00:10:48 Ce révélateur du 7 octobre, c'est parce que chez nous, à mon sens, il y a une cinquième
00:10:53 colonne.
00:10:54 C'est-à-dire que pas tous les immigrés, pas tous les immigrés d'origine musulmane,
00:10:58 mais beaucoup, sont infiltrés par les frères musulmans et n'attendent qu'une occasion
00:11:03 pour donner leur haine du juif, de notre société, derrière du chrétien, etc.
00:11:08 C'est-à-dire que vous faites un lien entre l'immigration et aujourd'hui les actes
00:11:12 antisémites.
00:11:13 Vous donnez l'exemple, à juste titre, de l'avenue de Tlichy.
00:11:16 Allez, vous provenez à l'avenue de Tlichy, c'est un quartier que je connais très bien.
00:11:19 Le soir, vous allez voir qui occupe ce quartier.
00:11:23 Il y a le problème de la sécurité, du deal et de l'islamisme.
00:11:27 Et là-dessus, ça donne les étoiles de David, les juifs d'or, etc.
00:11:32 Mais c'est connu, c'est su.
00:11:35 Ce que je vais reprocher, c'est à nos dirigeants de ne pas avoir eu le courage depuis des années
00:11:40 de dire la vérité, de nous masquer la vérité et même de nous mentir.
00:11:44 Et aujourd'hui, on est face à ce problème qui est considérable.
00:11:47 On accueille Eric Revelle, journaliste ancien, directeur général de LCI.
00:11:50 Bonsoir Olivier, bonsoir Eric.
00:11:52 Philippe Guibert intéressant, l'analyse de Joseph Touvenel à l'instant, qui finalement
00:11:57 met en cause nos dirigeants, des dirigeants qui ont fermé les yeux.
00:12:01 Et finalement, ce qui se passe aujourd'hui, c'est vrai que certains ont le sentiment
00:12:05 que certains se réveillent, mais finalement, c'était prévisible depuis longtemps.
00:12:07 Oui, mais il y a cet antisémitisme d'origine musulmane.
00:12:12 Et je crains que là, nous ayons un autre antisémitisme qui vient de l'extrême gauche,
00:12:19 qui est une nouvelle forme qu'on ne connaissait pas.
00:12:21 Une quatrième forme.
00:12:22 Il y avait l'antijudaïsme chrétien qui est devenu, qui a disparu ou qui est marginal.
00:12:29 Il y avait l'antisémitisme nazi qui est marginal ou qui a disparu.
00:12:32 Il y a cet antisémitisme de culture musulmane.
00:12:36 Et puis, il y a un antisémitisme de culture de la haine de l'Occident, de la haine de
00:12:42 l'Occident colonial, dont Israël est perçu de ce côté-là comme étant la figure de
00:12:47 proue et qui donc fait naître un nouvel antisémitisme que je trouve extrêmement répandu à l'extrême
00:12:57 gauche.
00:12:58 Et celui-là, on l'avait peut-être aussi sous-estimé.
00:13:01 Celui dont vous parliez, effectivement, on avait eu pas mal de faits tragiques qui en
00:13:10 avaient indiqué l'importance.
00:13:11 Mais on a aussi cet antisémitisme d'extrême gauche, cet antisémitisme, j'allais dire,
00:13:18 politique et idéologique, qui prend prétexte d'Israël pour critiquer les Juifs, les rejeter.
00:13:25 Et ce qui me frappe beaucoup dans la situation, c'est le manque de réaction.
00:13:30 Le manque de réaction, je ne dirais pas le manque de solidarité, même si je trouve
00:13:35 que la solidarité exprimée à l'égard des Français juifs n'est pas massive, elle
00:13:42 se manifeste peu, en particulier politiquement.
00:13:45 On a pas mal de manifestations dites pro-palestinienne depuis une quinzaine de jours.
00:13:52 Il n'y a eu qu'une seule manifestation au tout début, juste après le 7 octobre, de
00:13:58 solidarité avec les victimes israéliennes de l'attentat du 7 octobre.
00:14:03 J'attends, personnellement, j'attends la manif contre l'antisémitisme.
00:14:08 Olivier Faure a appelé d'ailleurs Éric Rebelle à cette manifestation.
00:14:13 On en parlait hier, vous vous souvenez ?
00:14:15 C'est vrai.
00:14:16 Il y avait le représentant des jeunes socialistes, Olivier Laridon, qui était là.
00:14:20 Proche d'Olivier Faure d'ailleurs.
00:14:22 Proche d'Olivier Faure.
00:14:23 Et je lui posais la question, je lui disais "mais pourquoi est-ce que tous les partis
00:14:25 n'organisent pas une grande manifestation contre l'antisémitisme en France ?"
00:14:31 Alors bon, je pense qu'Olivier Faure avait autre chose à faire, j'imagine.
00:14:35 Peut-être pas, peut-être qu'il regardait son jeune poulain d'ailleurs.
00:14:37 En tout cas, ce matin il l'a annoncée.
00:14:39 Moi je trouve que c'est une très bonne initiative.
00:14:41 Alors ce qui est intéressant aussi, c'est qu'Olivier Faure a dit "jusqu'au RN".
00:14:45 Mais ce qui est intéressant, c'est que visiblement Jean-Luc Mélenchon a dit "moi je ne défilerai
00:14:49 jamais avec le RN".
00:14:50 C'est ce qu'il a annoncé dans un tweet.
00:14:52 C'est toujours sa réaction effectivement à cette proposition d'Olivier Faure.
00:14:54 C'est toujours une façon de tailler la route pour son vote communautaire.
00:14:57 D'être là sans être là.
00:14:59 Bon voilà, donc c'est assez clair.
00:15:01 Et moi je salue l'initiative d'Olivier Faure.
00:15:04 Parce que les gens, et ils ont raison, parce que le peuple palestinien souffre beaucoup,
00:15:09 se sont mobilisés pour la Palestine, avec parfois évidemment mêlés parmi les partis
00:15:15 politiques des slogans, des drapeaux du Hamas, de ce groupe terroriste.
00:15:19 Mais personne n'avait pris l'initiative de demander, de proposer une grande manifestation
00:15:25 de tous les partis politiques.
00:15:26 Et on y reviendra d'ailleurs, on entendra Olivier Faure tout à l'heure, peut-être
00:15:31 avant s'intéresser à la justice, dans ce contexte d'augmentation d'actes antisémites.
00:15:38 Que dit la loi pour punir ces actes justement ?
00:15:40 Le plan antiracisme du gouvernement avait été dévoilé, souvenez-vous, en début d'année.
00:15:45 C'était par la Première Ministre Elisabeth Borne.
00:15:48 En octobre dernier, les députés Renaissance, Caroline Yadan et Mathieu Lefebvre, ont proposé
00:15:53 une loi plus ferme, qui donnerait entre autres le pouvoir au tribunal d'émettre un mandat
00:15:57 d'arrêt pour contestation ou apologie de crimes contre l'humanité et des peines plus
00:16:02 importantes.
00:16:03 Alors est-ce une bonne solution ? Je vous pose la question dans un instant.
00:16:06 Mais d'abord ce sujet avec Dunia Tengour.
00:16:08 Pour lutter plus fermement contre le racisme et l'antisémitisme, Elisabeth Borne, présentée
00:16:17 en janvier dernier, a proposé un plan avec des réponses pénales plus fortes.
00:16:21 Nous permettrons l'émission de mandats d'arrêt contre les personnes qui dévoient la liberté
00:16:26 d'expression à des fins racistes ou antisémites.
00:16:30 A ce jour, la loi prévoit 6 mois d'emprisonnement et 22 500 euros d'amende pour injures publiques
00:16:36 à caractère raciste ou antisémite, pour provocation publique à la discrimination,
00:16:41 à la haine ou à la violence.
00:16:42 La peine peut aller jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
00:16:46 L'injure non publique est quant à elle punie par une contravention de 1500 euros.
00:16:51 Pour Caroline Yadan, députée Renaissance et auteure d'une proposition de loi contre
00:16:56 les infractions à caractère raciste ou antisémite, les peines encourues doivent être plus importantes.
00:17:02 On a un autre article dans cette proposition de loi qui vise à transformer en délit les
00:17:08 simples contraventions aujourd'hui qui sont actuellement prévues en matière de provocation
00:17:14 non publique à la discrimination.
00:17:16 Notre objectif, c'est de faire que cette peine soit portée, dans la mesure où ça
00:17:22 deviendra un délit, à 45 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement.
00:17:27 Le projet de loi, déposé en octobre dernier, devrait être étudié au début de l'année prochaine.
00:17:34 Vincent Roux, Nathan Devers, on ne vous a pas encore entendu, je vous donne la parole
00:17:38 dans un instant.
00:17:39 Mais avant, Maître Germont, est-ce que selon vous, il faut muscler effectivement la loi
00:17:46 comme le proposent les deux députés Renaissance ou alors il suffit simplement d'appliquer
00:17:51 la loi ? Est-ce que la justice est trop molle selon vous ?
00:17:54 On pourrait muscler la loi mais commençons par l'appliquer avec toute la latitude qu'on
00:17:58 peut avoir, avec des magistrats qui à ce moment-là, à partir du moment où les faits
00:18:03 sont posés, sont logiques dans le quantum des peines, dans la rapidité aussi des peines
00:18:12 qui sont imposées.
00:18:13 Je pense que c'est surtout ça qui est important.
00:18:16 Mais c'est vrai que Vincent Roux, on peut s'interroger sur l'impact d'une décision
00:18:23 judiciaire aujourd'hui dans ce contexte de hausse des actes antisémites.
00:18:28 Est-ce que selon vous, effectivement, il faudrait les muscler, chercher davantage des punitions
00:18:33 plus rapides ? Est-ce que la justice, je vous pose la même question, selon vous, elle est
00:18:38 trop laxiste finalement sur cette question ?
00:18:39 Ah ben si j'en crois les derniers jours, oui elle est très laxiste.
00:18:45 L'imam de Bocquer par exemple, qu'est-ce qu'il fait encore sur notre terrain ?
00:18:51 8 mois de prison avec sursis.
00:18:52 C'est une vieille histoire parce que…
00:18:53 Le parquet a fait appel.
00:18:54 Le parquet a fait appel.
00:18:56 Enfin la première décision n'inspire pas confiance.
00:19:01 Qui sont ces juges ? Ils appartiennent au syndicat de la magistrature ? Qui sont-ils
00:19:05 ? On n'a pas de renseignements.
00:19:08 Il y a déjà eu un précédent.
00:19:10 En 2022, avec l'imam de la grande mosquée de Toulouse, Mohamed Tatayat s'appelle-t-il,
00:19:16 il avait récité dans un prêche, toujours le jour du jugement, on arrivera que quand
00:19:20 les musulmans combattront les juifs, les juifs se cacheront derrière les pierres et les
00:19:23 arbres et les arbres et les pierres diront aux musulmans, serviteurs d'Allah, un juif
00:19:26 se cache derrière moi, viens et tue-le.
00:19:28 Et le grand recteur de la mosquée de Paris, M.
00:19:32 Boubaker, avait dit à l'époque, oh mais ce hadith doit rester dans l'oubli.
00:19:37 Et voilà, il s'en est resté là.
00:19:38 Donc la loi, la loi, la loi, forcée de constater qu'elle ne s'applique pas, quand bien même
00:19:45 il y a apologie du terrorisme, c'est le cas de l'imam de Boubaker, provocation publique
00:19:49 à la haine ou, je vous cite, in extinso ou à violence en raison de la race ou de la
00:19:55 religion.
00:19:56 Et là, huit mois avec sursis et un an à ne pas prêcher.
00:20:01 C'est tout de même bien peu.
00:20:03 Certes, il y a appel, mais le signal, il n'est pas donné.
00:20:06 Effectivement, une justice trop laxiste.
00:20:08 On est tous d'accord autour de ce plateau.
00:20:10 Peut-être, Nathan Devers aussi s'interroger sur le rôle de l'école, puisque aujourd'hui,
00:20:16 beaucoup sont surpris par cette hausse des actes antisémites, même si Joseph Touvenel
00:20:20 nous le rappelait.
00:20:21 Au fond, ce n'est pas une surprise, puisque cela fait des années finalement que c'est
00:20:25 latent.
00:20:26 On aurait pu croire qu'avec nos cours d'histoire que nous avons eus, en tout cas dans notre
00:20:30 génération, de telles atrocités ne réapparaissent pas.
00:20:34 Et pourtant, c'est le cas.
00:20:35 Est-ce que l'éducation nationale, est-ce que l'école a mal fait son travail ?
00:20:38 Vous avez raison, c'est tout le paradoxe.
00:20:41 L'antisémitisme, tout à l'heure, on en parlait un petit peu de son histoire.
00:20:44 C'est un phénomène qui est sédimenté, c'est-à-dire qu'il y a eu plein d'antisémitismes
00:20:48 différents qui ont pu apparaître.
00:20:49 Et quand on combattait contre une forme d'antisémitisme, parfois on a pu avoir l'illusion, le mirage
00:20:54 de se dire qu'en tuant l'antisémitisme chrétien ou l'antisémitisme racial, on
00:20:59 allait abattre le principe même de l'antisémitisme.
00:21:02 Mais non, comme un virus, il mute, il se transforme, etc.
00:21:05 Et donc cette illusion de croire que s'il y avait un enseignement plus efficace ou un
00:21:11 enseignement plus rigoureux ou plus exhaustif, on en finirait totalement avec l'antisémitisme,
00:21:16 il me semble que c'est une illusion.
00:21:17 Cependant, aujourd'hui, force est de constater que l'expression contemporaine de l'antisémitisme
00:21:22 repose essentiellement sur des méconnaissances historiques, sur des mensonges, sur des fake
00:21:28 news, sur des erreurs.
00:21:29 Derrière ces méconnaissances, vous avez des gens très intelligents qui sont à la
00:21:33 tête de cela et qui distillent une sorte de poison, je pense par exemple à Robert
00:21:38 Faurisson, qui a fait ça avec énormément d'habileté, ce n'était pas du tout un
00:21:42 imbécile, c'était un universitaire initialement, et il a su très très bien comment créer
00:21:46 des thèses complètement trompeuses, complètement faussaires de l'histoire, comme disait
00:21:50 Robert Van Inter, sur l'histoire de la Shoah, pour pouvoir ensuite diffuser cette idée
00:21:54 que les Juifs avaient inventé un génocide pour ensuite appuyer une politique israélienne.
00:21:59 Mais derrière ça, vous avez des gens qui naïvement parfois adhèrent à ce genre d'idées.
00:22:04 Et là, en effet, il y a un problème de culture, il y a un problème de bêtise, et l'école
00:22:08 doit faire son travail.
00:22:09 Mais autre chose, pas que l'école, Internet aussi.
00:22:11 Si vous tapez sur Google, par exemple, des choses sur la Seconde Guerre mondiale, etc.,
00:22:17 ce n'est pas toujours les liens les plus qualitatifs qui remontent en premier.
00:22:20 Et ça, c'est un phénomène important.
00:22:21 - On parle d'Internet, des réseaux sociaux, on pourra y revenir tout à l'heure.
00:22:24 On va marquer une pause.
00:22:25 Juste un mot, Philippe Guibert, avant de vous réagir au propos de Nathan Daubert.
00:22:28 - Je voudrais dire sur le rôle de l'école et l'enseignement de la Shoah, qui n'existe
00:22:30 pas pour moi, génération par exemple.
00:22:32 Mais on sait tous depuis 10, 15 ans qu'il y a des quartiers, il y a des lieux où les
00:22:38 profs sont obligés de s'auto-censurer sur l'enseignement de la Shoah.
00:22:42 C'est un phénomène hélas bien connu, qui est que cet enseignement de la Shoah en particulier
00:22:49 a été refusé par une partie des élèves dans certains quartiers.
00:22:53 Et donc, ça montre que l'école ne peut pas tout faire, parce qu'on ne peut pas demander
00:22:57 aux profs d'être les seuls à être courageux.
00:22:59 - Allez, on va marquer une très courte pause.
00:23:01 On revient dans un instant.
00:23:02 On va s'intéresser à la situation au Proche-Orient.
00:23:04 La France qui appelle à une trêve humanitaire immédiate, tandis que des corridors sécurité
00:23:10 ont été mis en place par Israël.
00:23:12 On en parle dans un instant.
00:23:14 On retrouvera nos envoyés spéciaux sur place.
00:23:16 A tout de suite sur CNews.
00:23:18 - Bonjour à tous.
00:23:21 Bienvenue sur le plateau de Punchline Weekend pour vous accompagner jusqu'à 19h autour
00:23:26 de ce plateau.
00:23:27 Alexia Germont, Philippe Guibert, Nathan Devers, Eric Reuvel, Joseph Touvenel et Vincent Roy
00:23:34 avec nous.
00:23:35 Dans un instant, on va s'intéresser à la situation au Proche-Orient et l'appel de la
00:23:39 France.
00:23:40 La France qui appelle à une trêve humanitaire immédiate.
00:23:42 Mais avant, on fait un point sur les dernières informations.
00:23:44 C'est avec vous, Maureen Vidal.
00:23:46 Un employé d'Enedis est mort en Bretagne électrocuté après être venu en renfort
00:23:51 pour participer aux réparations du réseau électrique.
00:23:54 Fortement abîmé après le passage de la tempête Kiaran dans la région.
00:23:58 Cette tempête qui a causé de nombreux dégâts dans l'ouest du pays notamment a causé la
00:24:02 mort de trois personnes depuis mercredi dernier.
00:24:04 Huit départements sont toujours placés en vigilance orange en marge du passage de la
00:24:09 tempête Domingos.
00:24:10 Il s'agit de l'ouest du pays et du Pas-de-Calais.
00:24:13 Demain, la vigilance se maintiendra dans sept des départements concernés pour risque
00:24:17 de crues.
00:24:18 Près de 110 000 foyers sont privés d'électricité après le passage de Domingos la nuit dernière,
00:24:22 de Nouvelle-Aquitaine jusqu'en Dordogne.
00:24:25 Enfin, plus qu'une année entière, 257 actes antisémites ont été recensés en région
00:24:31 parisienne depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.
00:24:33 Le préfet de Paris, Laurent Nunez, a déclaré que 90 interpellations avaient eu lieu.
00:24:38 Insultes, tags, effets de violence.
00:24:41 Le préfet a estimé qu'il n'y a pas de profil type parmi les auteurs de ces actes.
00:24:45 Merci Maureen.
00:24:47 Prochain point sur les informations, ce sera avec vous à 18h.
00:24:50 Je vous le disais, on va s'intéresser à la situation au Proche-Orient.
00:24:53 L'armée israélienne qui continue de progresser au prix de combat acharné dans la bande de
00:24:57 Gaza.
00:24:58 De nouveaux appels à cesser le feu sont venus du monde arabe, 30 jours après l'attaque
00:25:02 terroriste sanglante le 7 octobre sur le territoire israélien.
00:25:05 La France appelle immédiatement à une trêve humanitaire pour Benyamin Netanyahou.
00:25:11 La question d'une trêve n'est pas envisageable pour le moment, tant que les plus de 240 otages
00:25:16 sont dans les mains du Hamas.
00:25:17 Il l'a répété aujourd'hui, on l'entendra.
00:25:19 Pour autant, un corridor sécurisé vient d'être mis en place pour évacuer les civils
00:25:23 gazaouis.
00:25:24 Alors qu'en est-il précisément ? Les précisions tout de suite de nos envoyés spéciaux sur
00:25:29 place.
00:25:30 Anne-Isabelle Tollet et Olivier Grengloff.
00:25:31 Les frappes se sont un peu calmées ce dimanche entre 10h et 14h lorsque TSAHAL a mis en place
00:25:37 un corridor de sécurité pour permettre aux populations du nord de migrer vers le sud.
00:25:42 On parle ici d'un demi-million de personnes qui se trouveraient encore exposées aux déluges
00:25:47 de feu de l'armée israélienne, qui accusent le Hamas d'utiliser les civils palestiniens
00:25:51 pour se protéger des représailles israéliennes.
00:25:53 En clair, les terroristes empêcheraient les gazaouis du nord de se mettre à l'abri au
00:25:57 sud pour protéger les sites stratégiques tels que le QG du Hamas qui se trouve à
00:26:02 Gazaville dans les souterrains de l'hôpital Al-Shifa.
00:26:05 D'ailleurs, lorsque le porte-parole en langue arabe de TSAHAL avait annoncé samedi matin
00:26:11 qu'entre 13h et 16h la route de Salah ad-Din qui relie le nord au sud de la bande de Gaza
00:26:16 serait ouverte pour permettre aux palestiniens d'évacuer vers le sud, le Hamas en aurait
00:26:21 profité selon TSAHAL pour lancer des mortiers et des missiles guidés anti-charges sur les
00:26:25 troupes qui s'efforçaient d'ouvrir la route aux civils pour les empêcher de fuir les bombardements
00:26:30 israéliens.
00:26:31 C'est donc un couloir humanitaire très difficile à mettre en œuvre dans la bande de Gaza
00:26:35 compte tenu des enjeux qu'il représente dans cette guerre entre Israël et le Hamas.
00:26:41 Eric Revelle, au même moment ce matin le président de l'autorité palestinienne Mahmoud
00:26:46 Abbas a dénoncé devant le secrétaire d'Amérique, Anthony Blinken, un génocide.
00:26:51 Exactement, la guerre des mots, puisque on le voit donc ce corridor sécuritaire qui
00:26:56 a été mis en place.
00:26:57 Dans le même temps, le génocide dans la bouche de Mahmoud Abbas, je le disais, c'est
00:27:02 la guerre des mots aussi dans ce conflit israélo-palestinien.
00:27:06 Oui, il y a une guerre des mots sur lesquelles je vais revenir, il y a une guerre de communication
00:27:09 aussi dont il faut parler parce que c'est très difficile de faire la part des choses.
00:27:15 Les chiffres officiels du peuple palestinien qui s'ouvrent sont des chiffres qui sont
00:27:18 donnés par le ministère de la Santé du Hamas, évidemment qu'il y a des dizaines
00:27:21 et des dizaines de morts et que le peuple palestinien est pris entre le marteau et l'enclume.
00:27:27 Pardonnez-moi, le mot de génocide, à mon avis, est très mal utilisé.
00:27:34 Un génocide, c'est par définition une volonté politique ou militaire consciente
00:27:39 d'éradiquer un génocide juif.
00:27:42 Je vois ce que c'est.
00:27:43 Les nazis ont voulu éradiquer totalement les juifs de la planète, de l'Europe en
00:27:48 tout cas.
00:27:49 Ce que font les Israéliens sur le peuple palestinien mérite beaucoup de commentaires
00:27:53 et je pense que Netanyahou devra s'expliquer sur un certain nombre de choses.
00:27:56 Sur la colonisation en Cisjordanie, sur la façon dont il a très mal géré avec ses
00:28:02 troupes stationnées en Cisjordanie les incursions du Hamas.
00:28:05 Mais on ne peut pas parler de génocide de Tsahal, me semble-t-il, sur le peuple palestinien.
00:28:10 On peut parler de milliers de morts, mais le but avoué et évident de Tsahal, ce n'est
00:28:19 pas de massacrer le peuple palestinien qui, encore une fois, est la victime et quelle
00:28:24 victime collatérale du Hamas.
00:28:27 La volonté de Tsahal, c'est d'éradiquer le Hamas, le Hamas qui veut la disparition
00:28:32 de l'État hébreu.
00:28:33 C'est comme ça qu'on voit les choses.
00:28:34 Monsieur le président de l'OLP, à 87 ans, il ne tient plus politiquement le rôle qu'il
00:28:44 a tenu il y a quelques années et que Yasser Arafat, avec toutes les déviances qu'avait
00:28:48 le leader Arafat, tenait encore.
00:28:51 Il s'est fait doubler par le Hamas.
00:28:52 Le Hamas représente une partie des Palestiniens, mais pas tous les Palestiniens.
00:28:57 Mais parler de génocide, c'est remettre de l'huile quand même sur le feu.
00:29:02 Les buts de guerre, c'est une guerre.
00:29:05 C'est terrifiant.
00:29:07 On pourrait parler de diraque, des frappes ciblées américaines qui ne devaient toucher
00:29:11 aucune population civile.
00:29:12 Et on sait que ce n'a pas été le cas à l'époque.
00:29:14 Donc, génocide, c'est un terme peut-être, essaie-t-il de regagner un terrain politique
00:29:19 en employant des mots qui vont faire plaisir au Hamas, au Hezbollah, au chiite libanais
00:29:25 ou à certains gouvernements de pays arabes.
00:29:28 Mais franchement, c'est scandaleux.
00:29:31 Nous entendions effectivement Joseph Touvenel, également Anne-Isabelle Tollet, notre envoyée
00:29:35 spéciale, nous rapporter les mots de Tsaal.
00:29:38 Le Hamas aurait tiré.
00:29:40 Et effectivement, il y a des vidéos qui ont circulé.
00:29:43 Eric Reuvel le disait, c'est toujours très compliqué la vérification.
00:29:45 Mais effectivement, le Hamas aurait tiré sur sa propre population qui tentait de fuir
00:29:50 les combats.
00:29:51 Donc, on voit bien là aussi que le Hamas reste le premier ennemi.
00:29:57 Il y a deux choses.
00:29:58 Le numéro un du Hamas caché au Qatar, nous l'a dit très clairement.
00:30:03 Ce n'est pas grave si les gens meurent, si des Palestiniens meurent.
00:30:09 Ça va servir la cause.
00:30:10 Il l'a dit.
00:30:11 C'est un des buts de rechercher, soulever la population arabe et musulmane contre Israël
00:30:17 et contre les Occidentaux.
00:30:18 Il l'a dit.
00:30:19 Et ce que dit Eric Reuvel est tout à fait exact.
00:30:21 Attention à l'emploi des mots.
00:30:22 Le mot génocide, le mot martyr.
00:30:24 Qu'est-ce que c'est qu'un martyr ? Un martyr, c'est quelqu'un à qui on donne la mort en
00:30:29 raison de sa foi.
00:30:30 Ce n'est pas quelqu'un qui va faire mourir les autres en disant je suis un martyr.
00:30:34 Et là, le terme de martyr est envoyé pour des fous furieux qui viennent assassiner les
00:30:38 gens, qui vont poser des bombes et se faire sauter avec leurs bombes.
00:30:41 Ce ne sont pas des martyrs.
00:30:43 Ça s'appelle des terroristes.
00:30:44 Je sais que le mot terroriste, notamment du côté des chaînes publiques, c'est un mot
00:30:48 qu'il ne faut pas envoyer quand on parle de gens qui égorgent les femmes et les enfants
00:30:53 et qui les enlèvent et qui les retiennent en autarie.
00:30:54 Très intéressante démonstration, Philippe Hibbert.
00:30:57 Oui, oui, mais je voudrais prolonger.
00:31:00 Moi, j'irais même plus loin.
00:31:01 Ce que vous avez dit est tout à fait juste, mais je pense que c'est volontairement que
00:31:05 le terme génocide est employé à mauvais escient, évidemment, mais c'est volontairement, c'est
00:31:10 dans un but de propagande politique qui consiste à retourner contre les Israéliens ce qu'ils
00:31:16 ont subi en tant que Juifs pendant la seconde guerre mondiale.
00:31:18 C'est ça qu'il y a derrière.
00:31:20 Et donc, on n'a entendu personne, aucun responsable palestinien ni arabe parler de génocide quand
00:31:25 l'Arabie saoudite tue 400 000 yémenites dans la guerre entre l'Arabie saoudite et une partie
00:31:30 du Yémen.
00:31:31 On n'a entendu aucun dirigeant arabe ni palestinien parler de génocide quand il y a eu plus de
00:31:37 200 000 ou 300 000, je crois, syriens qui ont été tués par leur propre régime.
00:31:42 Et donc, c'est un terme qu'on ne sort bizarrement qu'à propos d'Israël.
00:31:47 Et donc, je pense qu'il y a une volonté de propagande qui consiste à et qui va de
00:31:53 paire avec l'idée de nazifier Israël.
00:31:56 Alors, comme l'a dit Eric, on peut faire pleine critique sur le gouvernement israélien,
00:32:01 on peut se poser des questions sur l'offensive militaire, le piège dans lequel elle est et
00:32:07 les effets tout à fait perverses et les dommages collatéraux qu'elle peut provoquer.
00:32:12 Ça, on peut en discuter.
00:32:13 Mais de vouloir retourner comme ça le stigmate contre les Israéliens et par extension contre
00:32:19 les Juifs, me paraît répondre à une propagande idéologique extrêmement dangereuse, extrêmement
00:32:24 perverse.
00:32:25 On va écouter la ministre des Affaires étrangères dans un instant, Catherine Colonna, qui s'est
00:32:30 imprimée ce matin, qui appelle à une trêve humanitaire immédiate.
00:32:33 Mais avant, Alexia Germont, Nathan Devers, vous vouliez réagir effectivement à ce terme
00:32:37 génocide qui est employé aujourd'hui par Marbou Dabas et qu'on entend d'ailleurs
00:32:41 même ici en France lors de manifestations.
00:32:44 On va en parler tout à l'heure.
00:32:46 Alors oui, réagir de façon, avec deux idées.
00:32:50 La première, c'est qu'on a entendu beaucoup parler de ces manifestations pro-palestiniennes.
00:32:55 Et je pense que si les gens étaient sincèrement une vraie manifestation pro-palestinienne,
00:33:00 c'est quoi ? C'est une manifestation contre le Hamas.
00:33:02 Parce que le Hamas prend en otage sa population.
00:33:06 Première chose.
00:33:07 Et seconde chose, c'était sur le bon emploi des mots.
00:33:10 J'ai trouvé intéressant aujourd'hui dans la presse du dimanche à la fois le JDD, effectivement
00:33:16 avec Alain Finkielkraut qui nomme extrêmement bien les choses et rebondit sur ces questions-là.
00:33:21 Et puis, paroles politiques communes aujourd'hui aussi de Bernard Cazeneuve avec Edouard Philippe
00:33:30 qui disent très clairement ce qu'ils avaient dit depuis le début en termes de terrorisme.
00:33:36 Et ils appellent, ceux qu'on fait le Hamas, ils les appellent les massacreurs.
00:33:41 C'est la première fois que je lis ce mot.
00:33:43 Il est très fort et je trouve que ça participe d'une remise à niveau très claire.
00:33:49 Ce qui est intéressant aussi dans cette guerre des mots, c'est que certains parlent de
00:33:52 "pause humanitaire", d'autres de "trêve humanitaire".
00:33:54 C'est pas la même chose.
00:33:55 Cessez le feu, corridor.
00:33:56 C'est pas la même chose.
00:33:57 On va pouvoir y revenir.
00:33:59 Nathan Devers et Vincent Roy.
00:34:02 Ce qui est intéressant, d'abord avant même de commenter le mot, c'est de se dire que
00:34:06 ce soit Mahmoud Abbas qui tienne ce genre de propos.
00:34:09 Ça montre bien qu'il y a une perte d'influence totale de l'autorité palestinienne en Cisjordanie.
00:34:14 En 2006, quand il y avait eu les élections, le Hamas avait fait des bons scores à Gaza,
00:34:19 mais il avait fait surtout des bons scores en Cisjordanie où une grande partie de la
00:34:22 population en avait assez d'une autorité palestinienne qui était fondamentalement
00:34:25 corrompue.
00:34:26 Et aujourd'hui, il y a quelques sondages, mais on ne sait pas tellement ce qu'il en
00:34:31 est de la population civile.
00:34:32 Mais force est de constater, particulièrement depuis le 7 octobre, que l'autorité palestinienne
00:34:36 a perdu beaucoup d'influence en Cisjordanie, ce qui est très inquiétant.
00:34:39 Et qu'elle en vient à donner des signes au Hamas et à la rhétorique du Hamas.
00:34:46 Et ça, c'est un fait important, à mon avis, à relever.
00:34:48 Deuxièmement, sur le vocable de génocide, il faut bien voir une chose.
00:34:52 C'est que du point de vue des populations civiles qui sont à Gaza, évidemment qu'elles
00:34:56 vivent une situation qui est absolument apocalyptique, traumatisante, terrible.
00:35:00 Moi, je n'aime pas trop le terme de victime collatérale, même je ne l'aime pas du tout,
00:35:03 parce qu'on ne parle pas de balles perdues sur des abribus.
00:35:08 On parle de gens qui meurent, d'enfants qui se font tuer.
00:35:10 Ce n'est pas des victimes, des dommages collatéraux.
00:35:12 Premièrement.
00:35:13 Deuxièmement, elles revivent un traumatisme qui est le traumatisme de la Nakba, qu'elles
00:35:17 n'ont pas forcément vécu elles-mêmes quand elles étaient, pour les jeunes générations
00:35:20 surtout.
00:35:21 Mais avec cette histoire d'évacuation du nord de Gaza, elles ont peut-être cette crainte
00:35:25 de se dire qu'elles ne pourront pas revenir à Gaza.
00:35:27 Mais tout le monde sait bien que parmi les plans de l'armée israélienne, il n'est
00:35:30 pas question d'occuper le Gaza, pour tout un tas de raisons qui ne sont même pas des
00:35:33 raisons morales, qui sont même des raisons stratégiques, parce que c'est un lieu absolument
00:35:36 inoccupable pour Israël et que donc cette logique-là, ce vocable, non seulement du
00:35:41 génocide mais même du déplacement massif de populations, d'une sorte d'invasion
00:35:45 territoriale, ce n'est pas cela.
00:35:46 Ce à quoi il faut comparer l'opération qui a lieu aujourd'hui, c'est même si
00:35:49 le Hamas et l'État islamique n'ont pas la même histoire, ce ne sont pas les mêmes
00:35:52 mouvements, ils n'ont pas les mêmes intérêts politiques, mais la situation est comparable
00:35:55 à la libération de Mossoul par les Kurdes, par les Irakiens et par la coalition internationale,
00:36:00 avec tous les dynamitiques que ça pose et en effet, je vous rejoins, il y a beaucoup
00:36:03 de questions qu'il faut se poser sur les civils, comment, quand vous avez des civils
00:36:06 qui sont pris en otage par des terroristes, évidemment que ça pose un dilemme éthique
00:36:10 qui est très important et qu'il faudrait en discuter sérieusement.
00:36:14 Sur ce terme "génocide", Vincent Roy, c'est vrai que la riposte israélienne est
00:36:17 plus longue que l'attaque terroriste du 7 octobre.
00:36:20 Il y a aussi cette notion de temps qui permet au Hamas et à d'autres de répandre cette
00:36:25 idée de génocide.
00:36:26 Non mais de toute façon le terme est impropre, mais je voulais revenir juste sur une chose,
00:36:30 sur les trêves, les pauses, les cessez-le-feu, j'entends beaucoup ça depuis le parti communiste
00:36:37 en passant par l'Efi, même par le parti socialiste au cours des manifestations, c'est
00:36:42 toujours, pour les cessez-le-feu, il est toujours proposé par des pro-palestiniens, je trouve
00:36:46 ça très suspect.
00:36:47 Vous savez, ça traîne dans Nietzsche, égratigner un altruiste, il va saigner un égoïste.
00:36:52 C'est très très très suspect, ça vient toujours, ces cessez-le-feu, ces pauses viennent
00:36:58 toujours du camp pro-palestinien.
00:37:00 Il y a donc des raisons de s'inquiéter sur le fait qu'on veuille totalement faire en
00:37:09 sorte qu'Israël ne puisse pas se défendre.
00:37:13 Et cette idée de renvoyer dos à dos le Hamas et Israël aussi.
00:37:17 Et c'est une volonté effectivement de renvoyer dos à dos le Hamas et Israël.
00:37:21 Je trouve évidemment, Israël est tombée dans un piège, elle savait que c'était
00:37:25 un piège, elle est obligée de mettre, si j'ose dire, les deux pieds dans ce piège.
00:37:29 C'est à peu près ce que disait M. Ben Soussan ce matin.
00:37:32 Et je crois que la réalité est terrible, mais elle est celle-ci.
00:37:35 Alors cessez-le-feu, trêve humanitaire, pause humanitaire, on entend différentes formules
00:37:40 depuis quelques jours.
00:37:41 Madame Colonel dit ça depuis dehors.
00:37:43 Voilà, Catherine Colonel qui appelle à une trêve humanitaire immédiate même, on l'écoute.
00:37:48 L'accès doit donc être facilité, facilité de toute urgence.
00:37:52 C'est pour cette raison qu'une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue est absolument
00:38:00 nécessaire.
00:38:01 Elle doit pouvoir mener un cessez-le-feu.
00:38:04 Et vous savez qu'un consensus a été trouvé sur ce point au sein de la communauté internationale
00:38:10 qui a enterriné la résolution présentée le 26 octobre par la Jordanie à l'Assemblée
00:38:16 générale des Nations Unies.
00:38:18 Avant de vous entendre, je vous propose d'écouter Benyamin Netanyahou, justement, il a réagi
00:38:23 une nouvelle fois sur cette idée de trêve humanitaire.
00:38:25 Il n'y aura pas de cessez-le-feu tant que les otages ne seront pas rentrés.
00:38:30 Qu'ils s'enlèvent ça de leur tête.
00:38:33 Nous le disons à nos ennemis et à nos amis.
00:38:35 Nous continuerons simplement jusqu'à ce que nous gagnions.
00:38:39 Nous n'avons pas d'autre choix.
00:38:41 Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde l'a compris, le peuple entier est uni.
00:38:45 Il vous fait confiance, apprécie ce que vous faites et je crois en vous.
00:38:50 Et nous continuerons ensemble jusqu'à la victoire.
00:38:52 Joseph Touvenel, c'est vrai que nous échangeons régulièrement.
00:38:56 Je sais que vous êtes particulièrement un homme de paix.
00:38:58 C'est quelque chose qui vous tient à cœur dans vos démarches, dans vos actions.
00:39:01 Et là, finalement, il y a un certain paradoxe, c'est-à-dire il n'y a pas le choix.
00:39:07 Benyamin Netanyahou n'a pas le choix d'aller faire cette guerre, d'aller terrasser le
00:39:11 Hamas, récupérer les otages avant qu'une paix soit possible.
00:39:14 Merci de ce qualificatif d'homme de paix.
00:39:17 C'est vrai parce qu'on échange souvent et c'est quelque chose qui est marquant chez vous.
00:39:20 Mais dans le même temps, j'ai l'expérience de pays en guerre.
00:39:23 Vous n'êtes pas naïf.
00:39:24 Et donc, je sais, qui vit ce paquet ne me paraît pas bel homme.
00:39:31 Pour vivre en paix, vivons armés.
00:39:33 Et là, la paix, très bien.
00:39:36 Le premier geste de paix, c'est de rendre aux civils qui ont été enlevés, qui sont
00:39:41 maintenus en otage, c'est de les rendre à la vie civile, qu'ils puissent repartir dans
00:39:45 leur pays.
00:39:46 C'est le premier geste de paix.
00:39:47 Et là-dessus, Benyamin Netanyahou a raison.
00:39:48 Comment faire autrement ? Qui peut le plus commander un geste de paix que ceux qui sont
00:39:54 des otages ? C'est-à-dire, mais j'ai l'impression que tout ce...
00:39:58 C'est un peu ce que disait Vincent Roy.
00:40:00 Moi, ça me rappelle ceux qui mêlaient "Paix au Vietnam".
00:40:02 "Paix au Vietnam".
00:40:03 Ah, ils ont eu la paix.
00:40:04 La paix des cimetières, la paix des "Bod People", la paix d'une dictature qui est toujours
00:40:09 en place aujourd'hui.
00:40:10 Ça, c'est pas la paix.
00:40:11 Ça, ça s'appelle laisser la main au plus fort.
00:40:14 Et là, dans le cas à la fois du communisme en Vietnam, mais à la fois à Gaza, ce sont
00:40:20 les groupes terroristes.
00:40:21 Mais on peut pas les laisser.
00:40:23 C'est même notre propre survie, c'est notre propre paix qui est en cause.
00:40:27 On le voit modestement aujourd'hui sur le territoire national.
00:40:30 Il faut réaliser que c'est aussi la paix chez nous qui est en cause.
00:40:33 Et donc, le sort des otages au cœur de cette trêve humanitaire, finalement, tant que les
00:40:38 otages ne sont pas libérés, Alexia Germont, cette perspective de trêve humanitaire, elle
00:40:43 paraît peu probable.
00:40:44 Si votre extrait des propos de Madame Colonna était in extinso, ce que je pense qui était
00:40:51 le cas, il manque l'essentiel.
00:40:52 Il manque les otages.
00:40:54 C'est quand même la parole de la France là, a été, alors qu'on devrait commencer
00:40:59 par dire, on peut parler de corridor humanitaire, tout ce que vous voulez très bien, mais on
00:41:04 commence par dire la libération sans condition et sans délai des otages.
00:41:10 Et après, on met en place un corridor humanitaire, ce que d'ailleurs Israël est en train de
00:41:16 mettre en place.
00:41:17 Apparemment, ce serait tombé cet après-midi.
00:41:19 Mais pour effectivement venir en aide aux Palestiniens, à la population palestinienne,
00:41:26 qui en a vraiment besoin.
00:41:29 Mais commençons par le début.
00:41:30 Ça veut dire un manque de clarté dans la posture française aujourd'hui ?
00:41:34 C'est une absurdité.
00:41:35 La trêve humanitaire, c'est pas la trêve des confiseurs.
00:41:38 On s'arrête pas et puis après on reprend.
00:41:40 La trêve humanitaire, d'abord humanitaire, donc effectivement la question des otages
00:41:44 est centrale.
00:41:45 Et puis la trêve, si on arrête, on arrête.
00:41:49 On va pas reprendre après, on arrête la guerre.
00:41:51 C'est pas comme ça que ça se passe.
00:41:52 Je suis assez d'accord avec vous.
00:41:53 Pour quelle raison, Philippe Guibert ?
00:41:54 Dans toute guerre, il peut y avoir des trêves humanitaires.
00:41:57 À condition qu'on rende les otages, dans le cas qui nous occupe.
00:42:00 Parce que c'est une première quand même cette guerre avec otages.
00:42:03 Entre combattants, mais pas avec un...
00:42:06 Je parle d'otages civils.
00:42:07 Je parle d'otages civils.
00:42:08 Je suis pas d'accord.
00:42:09 Je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait que la question des otages est absolument
00:42:12 centrale.
00:42:13 Je ne vois pas pourquoi on n'accepterait pas des trêves humanitaires courtes qui permettent
00:42:19 de soulager la population.
00:42:21 Mais est-ce que le Hamas l'a vu, cette trêve humanitaire ?
00:42:24 Ah mais je vous dis pas ça.
00:42:25 Mais justement, il faut que ça clôte pour ça.
00:42:27 Je peux juste finir ma phrase.
00:42:29 Dans n'importe quelle guerre, il y a possibilité d'avoir une trêve humanitaire qui n'est
00:42:34 pas forcément longue.
00:42:35 On le sait, compte tenu de la nature de la guerre qui est menée, avec des terroristes
00:42:41 du Hamas qui se sont enterrés dans des tunnels.
00:42:45 C'est la population civile qui prend une partie de l'effort qui est fourni par Israël
00:42:53 pour éliminer le Hamas.
00:42:54 C'est une réalité.
00:42:55 Et donc dans ce cadre, je ne vois pas pourquoi on mettrait des préalables absolus au fait
00:43:02 qu'il y ait une trêve humanitaire qui puisse permettre d'aller chercher des civils palestiniens.
00:43:06 C'est la population civile israélienne qui a pâti des actions du Hamas le jour du 7
00:43:12 octobre.
00:43:13 Donc s'il y a trêve…
00:43:14 Mais ça ne va pas rattraper les horreurs qui ont été commises par le Hamas et qui
00:43:19 a subi la population israélienne, ça ne va pas rattraper de priver les Palestiniens
00:43:26 civils de toute trêve humanitaire.
00:43:27 On ne voit pas en quoi…
00:43:28 On ne voit pas.
00:43:29 Et Eric Reuvel, si je peux juste ajouter une phrase.
00:43:33 Je comprends qu'on lit le cessez-le-feu qui est autre chose qu'une trêve humanitaire.
00:43:37 Je comprends qu'on lit un cessez-le-feu à la libération des autazes.
00:43:42 Je trouve que ça a une logique politique qui est claire.
00:43:45 En revanche, le principe d'une trêve humanitaire, il n'est pas conditionnel.
00:43:50 Qu'on ait une trêve humanitaire dans une guerre où on sait très bien que, même
00:43:54 si effectivement, comme le disait Eric, les chiffres du Hamas sont certainement gonflés,
00:43:59 mais la situation humanitaire à Gaza est quand même catastrophique.
00:44:02 Tout le monde le dit, le souligne, l'écrit.
00:44:05 Donc je crois que les trêves humanitaires, on doit les mettre à part de la discussion
00:44:09 que je trouve juste où c'est le fait à condition qu'on libère les otages.
00:44:14 Je termine juste, je réponds à Philippe.
00:44:18 Je pense simplement que là, pour le coup, je pense que dans la trêve humanitaire, on
00:44:25 doit jouer aussi, on doit lier aussi la question des otages.
00:44:29 Et parce que les civils, je pense autant aux civils gazaouis, et vous avez complètement
00:44:34 raison, qu'aux otages qui sont dans les tunnels.
00:44:36 Et s'il y a trêve, il y a trêve.
00:44:38 Mais elle s'adresse à qui, Catherine Colonnaz, à la communauté internationale, finalement,
00:44:43 qu'elle fait-elle à ces pressions sur le Hamas ?
00:44:45 Est-ce qu'elle montre suffisamment les muscles pour leur dire, arrêtez, libérez les otages ?
00:44:49 J'ai juste une question.
00:44:51 Le droit international est mort depuis très très très longtemps.
00:44:54 En réalité, il faut quand même le dire, l'une des victimes, alors peut-être pas
00:44:57 collatérale, mais de ce qu'on a vécu là, de ce qu'on a vécu aussi en Israël,
00:45:02 qui a été condamné à plusieurs reprises sur sa politique d'expansion coloniale,
00:45:07 ce qu'on a vu en Ukraine, en fait, le droit international est mort.
00:45:10 Que devient le comité, le conseil permanent des cinq ?
00:45:14 Ils sont aux abonnés, aux abonnés absents.
00:45:17 Et Nathan Devers qui pourra conclure tant que j'avais pas fini, mais Philippe arrive à finir ses phrases.
00:45:22 Comment peut-on faire une trêve humanitaire sans cesser le feu ?
00:45:25 J'aimerais qu'on m'explique.
00:45:26 Comment faire une trêve humanitaire sans cesser le feu ?
00:45:28 Expliquez-moi.
00:45:29 Ce qu'il faut voir, c'est que...
00:45:30 C'est forcément...
00:45:31 Et Nathan Devers, ce sera le mot de la fin pour cette deuxième partie.
00:45:35 On disait qu'il y avait un dilemme éthique qui était très difficile.
00:45:38 Il faut voir qu'il n'est pas inédit, qu'il s'est déjà passé, notamment en 2014.
00:45:41 En 2014, à Gaza, il y avait exactement la même situation, sans les otages,
00:45:45 sans les massacres du 7 octobre, mais la même configuration militaire,
00:45:48 avec des civils retenus en otage par des terroristes.
00:45:51 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
00:45:52 Il s'est passé qu'on n'a pas pris assez conscience de ces civils-là qui mourraient,
00:45:56 et que le Hamas en est sorti renforcé.
00:45:58 Qui a gagné la guerre de 2014 ?
00:46:00 C'est le Hamas, c'est pas Israël.
00:46:01 Israël a gagné militairement du point de vue des bombardements aériens,
00:46:04 mais le Hamas en est sorti renforcé.
00:46:05 Donc cette stratégie-là, non seulement pour des raisons humanitaires et éthiques,
00:46:09 mais même pour des raisons politiques et stratégiques,
00:46:11 elle peut être profondément contre-productive,
00:46:13 et on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:46:14 mais ça vient par rapport au fait qu'il n'y a pas de perspective.
00:46:16 Personne ne se pose la question de ce que deviendra Gaza.
00:46:18 On va marquer une très courte pause, on revient dans un instant.
00:46:21 Nous parlerons notamment de cette manifestation pro-palestinienne
00:46:24 qui s'est tenue hier, et des propos entendus,
00:46:26 des propos qui faisaient l'apologie du terrorisme, une nouvelle fois.
00:46:30 On en parle dans un instant, restez avec nous sur C News.
00:46:33 De retour sur le plateau de Punchline Weekend,
00:46:37 bienvenue si vous nous rejoignez les presque 18h à la une.
00:46:40 Ce dimanche, les Juifs d'Europe qui vivent dans la peur,
00:46:43 la Commission européenne a condamné aujourd'hui
00:46:45 la résurgence d'actes antisémites depuis le 7 octobre.
00:46:48 Tagues, menaces, agressions, manifestations,
00:46:50 la France n'est pas épargnée avec près de 900 actes recensés.
00:46:54 C'est comme si un proche nous était touché, un retour en arrière dans l'histoire.
00:46:58 C'est stressant pour nos enfants, des paroles de français
00:47:00 que nous entendrons dans un instant.
00:47:02 Une chose est sûre, c'est sans un sursaut,
00:47:04 c'est toute la France qui est aujourd'hui menacée.
00:47:06 Alors, pourquoi le conflit israélo-palestinien a-t-il libéré
00:47:10 l'antisémitisme en France ? Comment y rempendre ?
00:47:12 On en parle tout de suite avec nos invités,
00:47:14 mais avant, un point sur l'actualité avec vous, Maureen Vidal.
00:47:17 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:47:20 Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,
00:47:23 a rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah,
00:47:25 une première depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.
00:47:29 Le secrétaire d'État américain a mis en garde
00:47:31 contre le déplacement forcé des civils palestiniens
00:47:33 à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:47:35 De son côté, le président palestinien a dénoncé
00:47:38 la guerre de génocide menée, selon lui, par Israël à Gaza.
00:47:42 Plus de 300 Américains ou résidents américains
00:47:45 et membres de leur famille ont été évacués
00:47:47 ces derniers jours de la bande de Gaza.
00:47:49 Les autorités américaines ont déclaré continuer les négociations
00:47:52 pour évacuer d'autres ressortissants.
00:47:54 Plusieurs centaines de blessés, d'étrangers et de binationaux
00:47:57 ont pu quitter Gaza vers l'Egypte depuis le 1er novembre
00:48:00 via le poste frontière de Rafah.
00:48:02 Enfin, quatre secouristes ont été blessés
00:48:04 dans le sud du Liban frontalier d'Israël
00:48:06 dans un bombardement israélien contre deux ambulances
00:48:09 composées des équipes de secours et affiliées au mouvement Hamal,
00:48:12 un allié du Hezbollah.
00:48:13 De nombreux tirs entre le Hezbollah et Tsaïl ont eu lieu depuis le 7 octobre.
00:48:17 Le ministère libanais de la Santé a de son côté condamné
00:48:20 une attaque lâche et barbare.
00:48:22 Merci beaucoup Maureen.
00:48:23 Maureen Vidal, que nous retrouverons à 18h30.
00:48:26 Et pour vous accompagner dans Punchline Weekend ce soir,
00:48:30 Alexia Germont est avec nous, Philippe Guivert,
00:48:32 Nathan Devers, Éric Reuvel, Joseph Touvenel et Vincent Roy.
00:48:37 À la une donc ce soir, l'inquiétante contagion des actes antisémites.
00:48:41 Depuis quelques jours, pas une journée sans la découverte de tags
00:48:44 visant les Français de confession juive.
00:48:47 Paris, Strasbourg ou encore Lyon, tout le territoire est touché.
00:48:50 Des nouveaux tags antisémites découverts hier à Paris.
00:48:54 La présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
00:48:56 a déposé plainte vendredi.
00:48:59 On l'apprend aujourd'hui dans Le Parisien,
00:49:00 après avoir reçu un nouveau courrier antisémite.
00:49:03 Il s'agit de la 23e ou 24e plainte déposée en un an,
00:49:08 révèle nos confrères du Parisien.
00:49:10 À cela s'ajoutent les photos des otages qui sont déchirés dans nos rues en France.
00:49:15 900 actes antisémites depuis le 7 octobre.
00:49:17 Alors comment réagissent les Français ?
00:49:19 Nous vous avons tendu le micro dans les rues parisiennes.
00:49:22 Ecoutez.
00:49:23 On se sent comme des victimes.
00:49:26 On se sent comme des victimes.
00:49:28 C'est-à-dire que c'est comme si un proche de nous était touché.
00:49:34 On regarde ça avec effroi.
00:49:37 Je le vois un peu comme un retour en arrière dans l'histoire.
00:49:41 Et je trouve que ce n'est pas normal, vu qu'on est en 2023,
00:49:43 que normalement ça doit aller dans l'amélioration.
00:49:46 Et là, on rétrograde, j'ai l'impression.
00:49:49 Beaucoup de malaise, on ne se sent pas bien.
00:49:52 C'est très difficile, parce qu'on a l'impression qu'il faut prendre un côté plutôt que l'autre.
00:49:56 On ne peut pas être dans la nuance.
00:49:58 Et c'est vrai que c'est extrêmement stressant, surtout pour les enfants,
00:50:02 de voir qu'on est revenu en arrière à ce point-là.
00:50:05 Vincent Roux, nous entendions, c'est comme si un proche était touché,
00:50:09 un retour en arrière dans l'histoire.
00:50:10 C'est stressant pour nos enfants.
00:50:12 Finalement, des prises de parole qui résument parfaitement
00:50:15 l'atmosphère qui règne aujourd'hui dans notre pays.
00:50:18 Écoutez, on a apporté depuis 20 ou 30 ans un type d'immigration.
00:50:24 Et dans le même temps, force est de reconnaître qu'on a apporté aussi
00:50:28 depuis 20 ou 30 ans un certain nombre d'antisémitisme,
00:50:32 qu'on peut qualifier de nouveau.
00:50:33 Tout à l'heure, au cours de cette discussion sur l'antisémitisme,
00:50:36 il y a un mot qu'on n'a pas prononcé.
00:50:38 C'est le lien entre antisémitisme et wokisme.
00:50:42 Je crois qu'Alain Finkielkraut, ce matin,
00:50:44 on l'a dit tout à l'heure, je crois que c'est important,
00:50:47 puisqu'il fait ce lien en disant que l'antisémitisme serait
00:50:53 presque comme le stade suprême du wokisme.
00:50:56 Enfin, tout cela a partilié, vous savez, à partir du moment
00:50:59 où le wokisme a pris de vitesse, et je vais faire sans doute réagir
00:51:04 à la fois Philippe et Nathan, mais d'une certaine manière,
00:51:07 a pris de vitesse pour moi le marxisme, c'est-à-dire en remplaçant
00:51:12 la lutte des classes par la lutte dominant-dominé.
00:51:15 Si j'allais dire, le communisme n'a plus lieu d'être.
00:51:18 Et à partir de là, en fabriquant, en devançant, en allant plus vite,
00:51:23 finalement, en dépassant le marxisme, qui devient d'ailleurs
00:51:27 totalement ringard, on est arrivé...
00:51:30 Qu'est-ce que vous en pensez, Philippe ?
00:51:31 Ce que vous dites pour résumer, pardonnez-moi,
00:51:34 c'est qu'aujourd'hui, l'homme blanc hétérosexuel
00:51:37 de plus de 50 ans de confession juive, c'est lui l'homme à abattre.
00:51:40 Aujourd'hui, pour résumer, c'est ça que vous voulez dire ?
00:51:42 C'est le capitaliste dans toute sa splendeur.
00:51:45 Mais pour prolonger ce que vous dites, je partage,
00:51:50 c'est très fappant de voir aux États-Unis, les campus américains,
00:51:54 les bullitions qui sont quand même l'origine du wookieisme
00:51:59 et de son développement, ou de ce qu'on appelle le wookieisme,
00:52:02 il y a beaucoup de mouvements qui se mettent là-dedans,
00:52:05 et on assiste aux États-Unis à des discours extrêmement violents.
00:52:12 On parle non seulement d'Israël, mais des Juifs.
00:52:15 Le mouvement Black Lives Matter, qui est suite aux violences politières
00:52:18 faites au noir, a aussi fait des déclarations tout à fait scandaleuses.
00:52:23 Et là, ce n'est pas l'immigration aux États-Unis.
00:52:25 L'immigration musulmane est résiduelle aux États-Unis.
00:52:28 Et donc, on a un antisémitisme d'extrême gauche
00:52:32 qui se transplante en France aussi, et qui fait en effet d'Israël
00:52:37 l'Occident colonial dans toute sa splendeur,
00:52:42 la pointe avancée de l'Occident colonial, et donc coupable.
00:52:45 Et donc, il faut absolument critiquer sans discernement,
00:52:50 sans aucune nuance, qu'il faut critiquer dans son principe,
00:52:53 jusqu'à critiquer et jusqu'à remettre en cause l'existence même d'Israël.
00:52:57 On a vu des membres de la communauté LGBT
00:53:00 défiler à côté de pro-palestiniens, et là, on a du mal à comprendre.
00:53:05 – Oui, alors moi, je n'étais pas d'accord avec le propos de Vincent
00:53:07 sur les deux points, immigration et wokisme.
00:53:10 Sur l'immigration, d'abord parce qu'une très large majorité des immigrés
00:53:15 ne sont pas dans cette logique-là antisémite.
00:53:17 – Heureusement.
00:53:17 – L'argument de Philippe qui était qu'il y a des pays
00:53:19 où il n'y a pas d'immigration et où on observe la même montée
00:53:22 d'antisémitisme, sur le wokisme.
00:53:24 Moi, je n'aime pas tellement ce terme-là, mais ce serait un autre débat
00:53:26 que je trouve un terme un peu fourre-tout et un peu épouvantable.
00:53:30 Mais à mon avis, il y a deux choses.
00:53:31 Premièrement, il y a un antisémitisme d'extrême gauche
00:53:34 qui existe depuis la nuit des temps, en tout cas depuis la nuit des temps
00:53:36 de l'extrême gauche, qui est d'ailleurs le seul dénominateur commun
00:53:39 entre Proudhon et Marx, qui se détestait surtout
00:53:42 et qui s'accordait sur ce qu'ils appelaient la question juive.
00:53:44 Donc ça, on peut le remarquer.
00:53:46 Deuxièmement, dans ce qu'on appelle wokisme,
00:53:48 on met plein de choses, c'est vraiment un mot fourre-tout.
00:53:50 Bon, il y a une des choses qu'on appelle, c'est la théorie de l'intersectionnalité
00:53:53 qui est une théorie en sciences sociales, c'est autre chose,
00:53:55 mais dans le militantisme, ça correspond, cette idée d'intersectionnalité,
00:53:59 à l'idée que les minorités dominées doivent converger ensemble dans leur lutte.
00:54:03 Ce n'est pas une idée qui est laide en soi, c'est même une belle idée
00:54:06 de dire que les combats doivent être universels.
00:54:07 Mais ce qui est intéressant, c'est de remarquer que sur la question juive,
00:54:10 alors là, vous avez un bug de ce paradigme,
00:54:14 puisque précisément, les Juifs qui subissent énormément,
00:54:17 on le voit bien, de domination, de souffrance, de discrimination, etc.
00:54:21 on peut avoir une certaine tendance à leur nier ce vécu et cette réalité.
00:54:27 Deux symptômes qu'on pourrait remarquer qui sont intéressants.
00:54:29 Le premier, c'est qu'on a fait un grand progrès ces dernières années,
00:54:31 de dire qu'il faut écouter les concernés,
00:54:33 que quand on parle de sexisme, quand on parle d'homophobie,
00:54:35 quand on parle de transphobie, ce sont les personnes qui le vivent
00:54:39 qu'on doit écouter avec un certain intérêt.
00:54:41 Ça ne veut pas dire que leur parole est parole d'évangile,
00:54:43 ça ne veut pas dire que leurs revendications doivent être automatiquement acceptées,
00:54:46 mais ça veut dire qu'il faut les écouter avec un certain intérêt.
00:54:48 Moi, j'étais assez frappé par le fait que récemment,
00:54:51 il y a eu une émission sur Cece Soir, sur l'antiemitisme,
00:54:54 et il y a une jeune femme qui était venue témoigner du fait que quand elle était petite,
00:54:57 elle était tétanisée par l'antiemtisme, qu'elle faisait des cauchemars sur Hitler
00:55:00 et que ça l'a traumatisé.
00:55:02 Donc c'est des cauchemars qu'on peut tout à fait comprendre
00:55:04 dans le cadre d'une minorité où il y a des familles
00:55:06 avec un passé particulièrement douloureux.
00:55:08 La vidéo a fait 13 millions de vues sur Twitter
00:55:11 et ce n'étaient pas des vues pour approuver les commentaires.
00:55:13 C'était intéressant de lire les commentaires,
00:55:15 ce n'étaient pas des commentaires qui disaient
00:55:16 "Ah, cette femme nous fait part de sa souffrance,
00:55:18 réelle ou psychologique, peu importe,
00:55:20 mais on écoute sa souffrance".
00:55:21 Non, c'était des moqueries, c'était de la remise en cause,
00:55:23 c'était une forme de déni, et ça, c'était en effet très dérangeant.
00:55:26 Pour revenir, Éric Revelle, je vous donne la parole dans un instant.
00:55:28 Je voulais juste vous montrer, vous allez voir,
00:55:33 pour revenir à notre sujet, cette montée des actes antisévites.
00:55:38 Il y a eu cette manifestation pro-palestinienne hier,
00:55:41 nous l'avons commentée ensemble d'ailleurs, Éric.
00:55:44 Elle était autorisée par la préfecture de police de Paris.
00:55:47 Laurent Nunez, le préfet de police de la capitale,
00:55:49 a déclaré ce matin saisir la justice après des propos tenus
00:55:53 par un homme lors d'un rassemblement.
00:55:55 Il a été expulsé d'Egypte, je crois,
00:55:57 pour avoir tenu des propos proches des frères musulmans.
00:56:00 Exactement, on va l'écouter, et puis on écoutera ensuite
00:56:02 une autre vidéo, mais à Montpellier, celle-ci.
00:56:04 Regardez.
00:56:05 Le premier mensonge, c'est ce mensonge terrible
00:56:09 qui dit qu'Israël aurait le droit de se défendre.
00:56:12 Non, Israël n'a pas le droit de se défendre.
00:56:15 Et nous le disons aujourd'hui, Israël n'a pas le droit de se défendre.
00:56:18 L'Istila n'a pas le droit de se défendre.
00:56:22 Parce que l'occupation n'a pas le droit de se défendre.
00:56:26 L'Istila est un crime, c'est la violence,
00:56:29 c'est le crime qui continue.
00:56:30 Parce que l'occupation, c'est elle le crime,
00:56:33 la brutalité et la violence première.
00:56:37 L'agresseur, le violeur, le criminel
00:56:41 qui s'apprête à violer une femme,
00:56:43 quand cette femme, elle le griffe,
00:56:45 est-ce qu'on dit de lui qu'il a le droit de se défendre ?
00:56:48 Autre déclaration, cette fois à Montpellier,
00:56:51 hier soir, clairement de l'apologie du terrorisme.
00:56:53 Écoutez.
00:56:54 C'est une première.
00:56:56 En réalité, c'est une réponse proportionnée, je vous le dis.
00:57:00 Elle est proportionnée à l'acte héroïque du 7 octobre.
00:57:03 En réalité, l'acte du 7 octobre,
00:57:06 c'est un battement d'aile de papillons.
00:57:09 Et ils ont peur de ce papier papillons.
00:57:12 Ils ont peur, je vous dis une chose, ils ont peur de ça.
00:57:15 Ils ont peur que la Palestine, qui est un phare,
00:57:18 et qui vient d'éclairer son phare
00:57:19 aux peuples du Sud qui sont en lutte pour leur liberté.
00:57:23 Éric Revelle, on laisse chauffer à blanc une population
00:57:26 avec ce sentiment que les autorités sont impuissantes
00:57:29 face à de telles apologies du terrorisme.
00:57:31 Le préfet de Paris a réagi.
00:57:32 Là, c'est clairement de l'apologie du terrorisme.
00:57:35 Il a saisi le procureur de la République, effectivement.
00:57:37 Je voudrais faire juste un commentaire sur ce qui est dit
00:57:38 dans la première intervention de ce personnage.
00:57:41 Il parle d'occupation.
00:57:43 Et j'aimerais revenir juste au débat précédent.
00:57:45 Parce que vous avez raison, le marxisme a disparu au profit...
00:57:49 Alors, moi, je vais simplifier les choses
00:57:50 parce que je ne suis pas un intellectuel suffisamment important.
00:57:53 Je vais dire au profit du wauquisme.
00:57:56 Et je vais essayer de vous montrer le point commun
00:57:57 qu'il y a entre cette déclaration d'occupation
00:58:01 et le wauquisme en général.
00:58:03 C'est quoi l'intersection commune ?
00:58:05 C'est la colonisation.
00:58:07 La colonisation.
00:58:08 En fait, regardez bien ce qui se passe.
00:58:10 L'occupation d'Israël sur des territoires palestiniens,
00:58:15 c'est une colonisation.
00:58:16 Le wauquisme, souvenez-vous, c'est la faculté de remettre en cause
00:58:21 notamment tous ceux, personnages historiques,
00:58:24 qui ont incarné la colonisation.
00:58:27 Et le wauquisme est complété en France par Jean-Luc Mélenchon,
00:58:30 par la créolisation de la société.
00:58:32 Pourquoi c'est important de le dire ?
00:58:33 Parce que précisément, la créolisation de la société,
00:58:36 c'est, parmi les premières revendications,
00:58:39 c'est de dénoncer la colonisation.
00:58:41 Donc, vous voyez bien que l'extrême gauche,
00:58:43 qui véhicule un nouvel antisémisme très fort,
00:58:46 a un point commun avec l'extrême gauche classique
00:58:49 ou une partie de la gauche, qui est de dénoncer la colonisation,
00:58:53 d'où le mot employé, d'occupation d'Israël,
00:58:57 qui rendrait illégitime le fait de se défendre
00:59:00 et qui motiverait les actes barbares du Hamas.
00:59:03 Qui les justifierait, à tout le moins.
00:59:05 Je souligne juste que la gauche a été anticoloniale
00:59:09 sans le moindre antisémitisme.
00:59:11 Je veux dire, toutes les mots...
00:59:12 Non, je parle de la gauche française,
00:59:14 parce que je ne suis pas de la gauche.
00:59:16 À moi, je parlais de l'extrême gauche.
00:59:17 Oui, oui, mais même de l'extrême gauche,
00:59:18 il n'y avait pas le moins d'antisémitisme.
00:59:20 France Fanon, qui était une des gloires
00:59:23 du mouvement colonial...
00:59:24 Sur la guerre d'Algérie, la gauche...
00:59:26 Sauf au XIXe siècle, nous dit Joseph Tounel.
00:59:30 La création d'un antisémitisme moderne en France,
00:59:32 c'est au XIXe siècle la description du Juif,
00:59:35 forcément à côté de ses sous, banquier, nécrochue, etc.
00:59:38 Non, mais je vous parlais de la gauche anticoloniale
00:59:40 des années 50-60.
00:59:41 C'est notre histoire.
00:59:43 Et c'est ce qui fait le lien avec notre extrême gauche.
00:59:45 Je vous conseille la lecture de...
00:59:47 L'antisémitisme à gauche,
00:59:49 l'histoire d'un paradoxe de 1830 à nos jours,
00:59:51 de Michel Dreyfus, excellent au niveau historique.
00:59:54 Oui, oui, oui.
00:59:55 Vous répondez à Alexia Germont,
00:59:56 vous vouliez réagir sur les vidéos,
00:59:58 Philippe Guibert, peut-être pour répondre à Joseph Tounel.
01:00:00 Non, non, je voudrais bien souligner
01:00:03 qu'il y a vraiment un virage,
01:00:04 parce que remonter à Proudhon
01:00:06 pour souligner l'antisémitisme de gauche,
01:00:09 je veux bien, c'est une vérité historique.
01:00:11 Je crois que le dernier qu'a cité Proudhon sur ce plateau,
01:00:12 c'est le dixième, il n'y a pas plus de six minutes.
01:00:15 Depuis l'affaire Dreyfus en France,
01:00:19 la gauche était construite contre l'antisémitisme.
01:00:22 Le socialisme républicain, c'est la figure de Jaurès.
01:00:24 Il y avait des gens de gauche à Vichy,
01:00:26 vous n'êtes pas ignorant de ça ?
01:00:27 Je peux terminer une phrase ?
01:00:28 Oui, oui, je vous en prie.
01:00:30 Donc je dis que la gauche est construite...
01:00:31 Parce que je suis désolé, mais la gauche à Vichy,
01:00:34 Léon Blum était dirigeant du gouvernement de Franc Populaire,
01:00:37 conçu par Vichy.
01:00:37 Je n'ai pas dit que toute la gauche était à Vichy,
01:00:39 j'ai dit qu'il y avait des gens de gauche à Vichy.
01:00:40 Je peux terminer mon raisonnement ?
01:00:42 Je vous dis simplement qu'il y avait un pacte entre la gauche...
01:00:46 Moi ce qui me fatigue, c'est que ça fait trop longtemps que des gens...
01:00:48 Moi ce qui vous fatigue, c'est que je parle, visiblement,
01:00:50 donc je voudrais terminer ma phrase.
01:00:51 Vous avez été porte-parole du gouvernement de gauche,
01:00:53 vous nous avez enfumés depuis des années...
01:00:55 Mais enfumés de quoi ?
01:00:56 Je vous ai enfumés de quoi ?
01:00:57 Là, on en a une démonstration.
01:00:58 De quoi vous allez en ?
01:00:59 Qu'est-ce qui vous permet de vous parler ?
01:01:00 Allez, Philippe Guibert, vous répondez.
01:01:02 Vous répondez.
01:01:03 Non seulement on ne peut pas parler,
01:01:04 et en plus vous dites que je vous ai enfumés.
01:01:06 Je ne me permets pas ce genre de discours avec vous.
01:01:08 Parce que historiquement, vous nous racontez des erreurs.
01:01:11 Mais historiquement, je vous raconte que la gauche a un pacte
01:01:15 contre l'antisémitisme depuis l'affaire Dreyfus.
01:01:17 Et ça, vous ne pouvez pas le nier.
01:01:19 Sinon, c'est vous qui nous racontez n'importe quoi.
01:01:21 Ça va bien quand même avec vos réflexions.
01:01:23 Alors, je pense qu'en gauche, il y a un point important.
01:01:25 Alexia Germont qui voulait radire.
01:01:28 Vous êtes en train de nous raconter que la gauche a été antisémite.
01:01:30 Il ne faut pas arrêter de raconter n'importe quoi quand même.
01:01:32 Une partie de la gauche, voilà.
01:01:33 Non, la gauche était pacifiste, monsieur.
01:01:35 Celle qui s'est retrouvée à Vichy de façon ultra minoritaire,
01:01:39 elle était pacifiste fondamentalement.
01:01:42 C'est pour ça qu'elle n'est pas entrée en vie.
01:01:43 Comment ça avec les deux ?
01:01:44 Cette partie de la gauche.
01:01:46 Donc, vous faites une double erreur historique.
01:01:47 Vraiment.
01:01:48 Donc, je suis désolé, je ne vous enfume pas.
01:01:49 J'essaye de vous expliquer l'histoire.
01:01:51 Alexia Germont, pour revenir sur ces vidéos
01:01:53 que nous avons vues lors de ces manifestations pro-palestiniennes hier.
01:01:56 Eh bien, moi, de mon côté, avec humilité,
01:01:58 je ne veux pas essayer d'expliquer l'histoire.
01:02:00 Mais en revanche, j'aimerais rebondir sur ce que nous avons vu
01:02:04 et peut-être ouvrir aussi sur une autre forme d'antisémitisme
01:02:07 dont on n'a pas parlé ou plus exactement,
01:02:10 dont courageusement, monsieur Touvenel, au début de l'émission,
01:02:13 vous avez commencé à parler.
01:02:14 Et j'aimerais qu'on rebondisse là-dessus.
01:02:16 C'est l'entrisme du frérisme musulman.
01:02:20 Voilà.
01:02:21 Donc là, aujourd'hui, pourquoi je rebondis sur la vidéo ?
01:02:24 Parce qu'on sait que la personne qui a été interpellée
01:02:28 pour apologie contre le terrorisme, vous le disiez, monsieur Revelle,
01:02:32 avait été expulsée visiblement d'Egypte
01:02:35 parce qu'avec des incoïncances avec les frères musulmans.
01:02:39 Or, on sait que dans cette forme d'islamisme qu'est le frérisme musulman,
01:02:45 madame Bergeau-Blackler, qui est une habituée de vos plateaux
01:02:48 et qui a fait vraiment une thèse remarquable
01:02:51 sur l'ensemble des réseaux fréristes en Europe,
01:02:58 l'explique extrêmement bien.
01:02:59 Et il y a une forme d'antisémitisme qui est portée par le frérisme musulman.
01:03:05 Et aujourd'hui, bien nommer les choses, c'est aussi avec courage,
01:03:09 aller sur ce terrain-là.
01:03:10 Ce n'est pas un terrain facile, je vous l'accorde.
01:03:13 Ce n'est pas un terrain historique.
01:03:14 Il a une origine historique, bien sûr, mais il est très présent aujourd'hui.
01:03:19 Et je crois que si on ne prend pas la conscience de cela,
01:03:22 on n'arrivera pas du tout à mener même le combat.
01:03:25 Je ne parle pas de le gagner, je parle de mener le combat.
01:03:27 Ça veut dire quoi déjà, commencer par nommer les frères musulmans
01:03:29 comme un mouvement terroriste, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui en France ?
01:03:32 Non, c'est nommer la stratégie d'antrisme de cette idéologie
01:03:39 qui est un fondamentalisme politique.
01:03:41 Les idéologies, c'est extrêmement compliqué
01:03:43 parce qu'on ne peut pas, dans notre droit à nous, les arrêter en avance.
01:03:48 Mais en revanche, quand on commet des actes au nom de ces idéologies,
01:03:53 là, ça nous tombe dans le champ légal, bien entendu.
01:03:58 Et il faut absolument, et je rebondis sur ce que disait mon confrère,
01:04:02 Thibaud de Montbrial, ce matin, dont vous savez qu'au sein de France Audacieuse,
01:04:07 sur les questions de sécurité, nous partageons les mêmes combats.
01:04:12 Il le dit, il faut se réarmer intellectuellement.
01:04:15 Il faut avoir le courage.
01:04:18 Il n'y aura pas de courage politique s'il n'y a pas déjà une très bonne connaissance
01:04:22 des stratégies européennes, parce que là, c'est une stratégie européenne qui est expliquée.
01:04:28 Et vraiment, je pense que de nombreuses personnes devraient lire ce livre de Mme Gergeau-Blaise.
01:04:34 Et je maintiens que le laxisme migratoire dont je parlais tout à l'heure,
01:04:36 dont la gauche et la droite, ensemble, à parts égales, ont fait preuve depuis 30 ans,
01:04:41 permet aux frères musulmans, pour part, encore une fois, puisqu'il ne faut pas ensemble,
01:04:46 il ne faut pas ensembliser, c'est évident,
01:04:50 mais pour part, certains des personnages qui sont rentrés chez nous
01:04:55 sont très sensibles à l'idéologie française. Et que ça n'a rien arrangé.
01:04:59 Joseph Toudel et Philippe Guibert qui débattaient il y a un instant sur la question de l'antisémitisme de la gauche.
01:05:05 Justement, après cette manifestation hier, Olivier Faure a appelé,
01:05:09 on l'évoquait, nous l'évoquions tout à l'heure, à une marche contre l'antisémitisme,
01:05:14 mais qui regrouperait tous les partis politiques. On écoute Olivier Faure.
01:05:18 Il y a déjà suffisamment d'antisémites dans ce pays, suffisamment d'antisémites dans le monde,
01:05:23 pour qu'on n'ait pas besoin d'en trouver davantage. Et cherchons plutôt à faire en sorte que,
01:05:29 plutôt que de chercher à cliver, cherchons à faire en sorte que toute la gauche,
01:05:33 toute la droite, soit à l'unisson sur cette question.
01:05:36 Battons-nous ensemble contre l'antisémitisme.
01:05:39 Faisons en sorte que personne ne puisse être victime d'une quelconque agression,
01:05:44 qu'elle soit verbale ou physique, tout simplement parce qu'il est juif ou juive.
01:05:49 Réaction de Jean-Luc Mélenchon dans les minutes d'ailleurs, Éric Revelle.
01:05:53 On va peut-être voir sa réaction sur les réseaux sociaux, qui refusent cette idée.
01:05:58 Olivier Faure vient de nous proposer aujourd'hui d'aller manifester avec le Rassemblement national.
01:06:02 Personnellement, je n'irai jamais à une manifestation avec le Rassemblement national.
01:06:06 Voilà la réponse de Jean-Luc Mélenchon.
01:06:07 C'est toujours la façon détournée de Jean-Luc Mélenchon d'éviter le boulet.
01:06:12 Un, ça prouve qu'Olivier Faure peut avoir des idées. Ça faisait longtemps qu'il n'en n'ait pas eu.
01:06:15 Donc celle-ci, elle est intéressante, je trouve, puisque moi-même, j'ai expliqué hier que
01:06:20 je ne vois pas pourquoi on manifestait pour soutenir la Palestine et le peuple palestinien,
01:06:24 qu'on ne manifestait pas dans un grand mouvement d'unité républicaine contre l'antisémitisme.
01:06:30 Ça ne vous gêne pas qu'Olivier Faure ait manifesté hier à côté de...
01:06:32 Si, mais c'est ce qu'on disait. C'est là toute l'ambiguïté aussi du Parti socialiste,
01:06:36 qui sait que pour avoir des députés élus, il fallait l'étiquette NUPES,
01:06:42 c'est la même chose pour les communistes. Mais juste, sur le réarmement intellectuel,
01:06:46 moi, il y a quelque chose qui me frappe quand même. C'est que pendant des années et des années,
01:06:52 alors ça va reboucler un peu sur votre discussion animée, messieurs, de tout à l'heure,
01:06:56 pendant des années et des années, c'est la gauche qui tenait le haut du pavé des thèmes
01:07:01 intellectuels à débattre, qui étaient mis sur la table, et ceux qui réagissaient,
01:07:06 ceux qui réagissaient, donc qui étaient les réactionnaires, c'était la droite.
01:07:10 Donc la gauche avait l'adoxa des grands thèmes qu'il fallait mettre sur la table,
01:07:16 et parfois des thèmes sociétaux évidemment très importants, et la droite était un peu la ramasse
01:07:20 à la remorque et réagissait. Donc quand on réagit, on est en réaction, on est réactionnaire.
01:07:25 Aujourd'hui, on assiste exactement à l'inverse. C'est-à-dire que les thèmes sociétaux
01:07:30 qui ont l'air d'intéresser et d'inquiéter les Français sont des thèmes qui sont mis
01:07:34 par la droite sur la table, et ceux qui sont en réaction aujourd'hui, qui sont les néo-réactionnaires,
01:07:42 c'est une partie de la gauche radicalisée qui rame comme elle peut pour trouver un autre chemin
01:07:47 qui est en réaction à des thèmes qui sont mis sur la table, et pas par ces news.
01:07:51 Quand vous discutez avec des gens dans la rue, ou des amis, qui soient de gauche, qui soient de droite,
01:07:56 le thème de la sécurité, le thème de l'immigration, le thème des violences,
01:08:00 c'est un thème qui est transparti. Donc, je ne sais pas si tout le monde épousera ma théorie,
01:08:06 mais il y a une contre-réaction aujourd'hui qui est intéressante parce que la gauche,
01:08:11 c'est elle qui devrait se réarmer intellectuellement, et c'est bien pour ça qu'elle a perdu l'électorat.
01:08:15 Philippe Guybert, vous pouvez peut-être répondre à cette démonstration d'Éric Revelle ?
01:08:18 Et c'est bien pour ça que vous laissez son parti ailleurs.
01:08:19 Est-ce que c'est la gauche qui est réactionnaire aujourd'hui ?
01:08:22 Qui est en réaction ?
01:08:23 Oui, en réaction, ce qui n'est pas la même chose que...
01:08:25 Ah ben oui, mais c'était pour vous embêter un peu.
01:08:29 La gauche a perdu à partir de...
01:08:33 Le terrain a été perdu en 2002, au moment où Lionel Jospin n'a pas accédé au second tour
01:08:40 parce qu'il n'a pas voulu traiter de la sécurité.
01:08:42 Et qu'en même temps, il ne voulait pas tellement traiter du pouvoir d'achat d'ailleurs,
01:08:45 mais c'est un autre débat.
01:08:46 Et donc, depuis ce temps-là, la gauche n'a voulu...
01:08:50 Il y a eu chevènement, il y a eu Ségolène Royal à certains moments,
01:08:54 qui a parlé d'ordre juste...
01:08:55 Avec des idées fortes, Ségolène Royal.
01:08:57 Avec des idées fortes, mais ça a toujours échoué.
01:08:59 C'était un bon pif politique.
01:09:00 Mais ça a toujours échoué, et c'est toujours resté minoritaire à gauche.
01:09:04 Et la gauche n'arrive pas à se saisir des questions
01:09:07 qui pourraient être dites républicaines,
01:09:09 autant qu'euregaliennes et identitaires.
01:09:11 Et donc, c'est le grand échec de la gauche depuis 20 ans,
01:09:14 de ne pas réussir à aborder ces questions,
01:09:16 sauf en les déniant, ou sauf en considérant qu'elles sont secondaires,
01:09:21 ou sauf en considérant qu'elles ne sont qu'au prétexte à racisme,
01:09:24 ou qu'elles ne sont construites que par ses adversaires ou ses ennemis.
01:09:27 Voilà.
01:09:27 Et donc, une des causes
01:09:30 pour lesquelles la gauche est structurellement devenue minoritaire
01:09:32 et ne pèse que 25% aujourd'hui, c'est celle-là.
01:09:36 Après, pour revenir à cette manif juste d'un mot,
01:09:37 j'aurais bien aimé aussi...
01:09:39 - On va marquer une pause, mon cher.
01:09:40 - ...que les partis de droite prennent cette initiative aussi.
01:09:43 En l'occurrence, celui de l'effort qu'il a pris,
01:09:45 et je trouve que c'est pas mal.
01:09:47 - Malheureusement, on va marquer une très courte pause.
01:09:51 Dans un instant, nous allons revenir sur la déclaration
01:09:53 de votre confrère Alexia Gérardement, Thibaut de Mondriel,
01:09:57 qui est très pessimiste.
01:09:58 Pour lui, avant Noël, nous serons en état d'urgence.
01:10:00 Alors, est-ce que vous partagez cet avis, ce constat ?
01:10:03 On en parle dans un instant.
01:10:05 Restez avec nous sur CNews.
01:10:06 De retour sur le plateau de Punchline Weekend,
01:10:11 toujours avec Alexia Gérardement, Philippe Guibert,
01:10:14 Nathan Devers, Éric Revelle, Joseph Touvenel et Vincent Roy.
01:10:18 Dans un instant, on va revenir sur ces déclarations
01:10:20 de l'avocat et président du Centre de réflexion
01:10:22 sur la sécurité intérieure Thibaut de Mondriel.
01:10:25 Un constat alarmiste, on en parle tout de suite,
01:10:27 mais avant, un point sur les toutes dernières informations
01:10:30 avec vous, Maureen Vidal.
01:10:31 - Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
01:10:33 Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères,
01:10:37 appelle à une trêve humanitaire immédiate à Gaza.
01:10:40 En visite à Doha, au Qatar, aux côtés de son homologue Qatari,
01:10:44 la ministre française est revenue sur plusieurs points.
01:10:46 L'engagement de la France pour éviter un embrasement
01:10:48 au Proche-Orient, l'importance de restaurer un horizon politique
01:10:51 basé sur la solution à deux États
01:10:53 et la libération des 240 otages détenus par le Hamas à Gaza.
01:10:58 Sale poursuit sa progression dans la bande de Gaza.
01:11:01 Les soldats israéliens ont intensifié leurs opérations
01:11:03 au sol dans le nord de l'englave palestinienne
01:11:05 pour détruire le centre du Hamas.
01:11:07 Malgré les appels du monde à un cessez-le-feu,
01:11:09 le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré
01:11:13 qu'aucun cessez-le-feu n'aura lieu avant le retour des otages.
01:11:16 Enfin, au moins 45 personnes sont mortes selon le Hamas
01:11:19 dans un bombardement israélien hier soir
01:11:21 contre le camp de réfugiés de Magazi dans le centre de la bande de Gaza.
01:11:25 En ce 30e jour de guerre entre Israël et le Hamas,
01:11:27 sept immeubles du camp de plusieurs étages
01:11:29 se sont écroulés après la frappe aérienne menée par Tsaïl.
01:11:34 Merci Maureen.
01:11:35 Prochain point sur l'actualité avec Maureen Vidal, ce sera à 19h.
01:11:38 Oui, le risque terroriste augmente avec le conflit entre Israël et Hamas.
01:11:43 C'est l'affirmation de Laurent Nyoniez,
01:11:45 le préfet de police de Paris ce matin.
01:11:47 Un constat partagé par l'avocat Thibaud de Montbrial,
01:11:50 président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:11:53 Ce matin, sur le plateau de Sonia Mabrouk,
01:11:56 il a assuré « avant Noël, nous serons dans l'état d'urgence ».
01:12:00 Les attaques terroristes islamistes en France n'ont jamais cessé.
01:12:03 On est passé des lourdes attaques envoyées depuis l'étranger en 2015-2016
01:12:09 à des attaques endogènes avec des individus
01:12:12 qui se réclament de la propagande djihadiste sur des attaques incitées.
01:12:17 On sait que depuis le printemps,
01:12:19 des commandos structurés ont été infiltrés en Europe.
01:12:22 L'abomination commise par le Hamas le 7 octobre en Israël,
01:12:26 c'est ce qu'on appelle un « game changer ».
01:12:27 C'est-à-dire qu'on le voit bien, ça a complètement changé l'atmosphère.
01:12:31 Ça a complètement...
01:12:35 Vous savez, il y a une boîte qui s'est ouverte
01:12:38 qu'on aura beaucoup de mal à refermer.
01:12:41 Alex S. Germont, Thibaud de Montbrial qui ajoute que d'ici Noël,
01:12:43 il y aura au moins un ou deux, voire trois attentats
01:12:47 et que nous serons très certainement dans l'état d'urgence.
01:12:50 Alors, votre confrère, vous le connaissez bien,
01:12:52 est-ce que vous partagez son constat à l'armée ?
01:12:55 Ce qui fait peur finalement quand on l'entend.
01:12:57 D'abord, quand on reconnaît bien là le franc-parler de Thibaud de Montbrial,
01:13:05 ce qu'il a dit et ce que vous venez de reprendre est objectivement vrai.
01:13:10 C'est-à-dire que qui peut dire que le 7 octobre,
01:13:14 après la suite d'attentats que nous avons malheureusement connus,
01:13:20 qui peut dire que le 7 octobre n'est pas un élément
01:13:23 qui rebat totalement les cartes ? Personne.
01:13:27 Alors après, dans la façon dont il présente les choses,
01:13:31 effectivement, moi, je n'aurais pas utilisé ces mots-là.
01:13:35 J'aurais dit très certainement que tout cela était malheureusement
01:13:41 dans l'arbre des possibles,
01:13:43 parce que je pense que c'est de notre responsabilité de dire qu'effectivement,
01:13:48 et d'ailleurs Laurent Dunaise le rappelle,
01:13:51 la menace terroriste est montée d'un cran.
01:13:54 Nous avons des services de sécurité qui ont été, sur les dernières années,
01:14:01 extrêmement efficaces quand même dans la plupart des cas,
01:14:06 puisqu'on ne le rappelle jamais assez, mais le nombre d'attentats déjoué.
01:14:11 Malheureusement, il y en a que nous n'arrivons pas à déjouer.
01:14:15 Et est-ce que la situation aujourd'hui est très préoccupante ?
01:14:18 Évidemment.
01:14:19 On va écouter justement ce passage de Thibaud de Mondrial
01:14:23 ce matin sur le plateau de Sonia Mabrouk.
01:14:25 Je vous dis, je vous fais le pari,
01:14:26 qu'avant Noël, nous y serons au moins dans l'état d'urgence.
01:14:29 Sinon, quand nous aurons eu 1, 2, 3 attentats,
01:14:32 et nous les aurons dans les semaines qui viennent,
01:14:34 à ce moment-là, vous verrez que le gouvernement déclenchera l'état d'urgence.
01:14:39 Donc nous avons déjà des moyens dans notre état de droit.
01:14:42 Philippe Guibert.
01:14:45 Non, il prend le scénario le pire,
01:14:51 mais qu'on ne peut pas exclure, effectivement.
01:14:55 On est face à une menace, mais il l'explique en fait,
01:14:57 qui est une menace endogène.
01:15:00 C'est-à-dire qu'on ne peut pas, malgré les 43 attentats empêchés
01:15:04 depuis ces dernières années, on ne peut pas exclure que se reproduisent,
01:15:09 ce qui s'est produit au collège d'Arras,
01:15:12 avec ce prof assassiné à le sauvagement.
01:15:17 Donc, après, je trouve que d'afficher comme ça une quasi-certitude
01:15:23 qu'on va aller vers l'état d'urgence et qu'on aura X attentats d'ici les fêtes,
01:15:28 je trouve qu'il met l'accent plutôt sur le scénario le plus pessimiste.
01:15:34 Nous avons quand même les capacités, enfin j'ose le croire,
01:15:37 il faut qu'on ait une réaction d'orgueil dans ce pays
01:15:40 pour ne pas complètement subir ces événements
01:15:42 et montrer que nous sommes à la fois solidaires des Français juifs
01:15:46 et des Juifs ailleurs dans d'autres pays par cette manifestation.
01:15:50 Il faut qu'on montre quand même que le pays n'est pas en train de subir
01:15:54 simplement une sorte d'importation du conflit,
01:15:58 mais qu'on est capable collectivement de faire face
01:16:01 et de retrouver ce sens de la République, ce sens de la France,
01:16:05 qui quand même réunit 90% des Français.
01:16:08 Mais au fond, Joseph Touvenel,
01:16:10 des alertes comme celles entendues par Thibaud de Montbréal,
01:16:14 il y en a eu beaucoup, il y en a eu beaucoup il y a 20, il y a 30 ans,
01:16:17 qui aujourd'hui s'avèrent exactes.
01:16:20 Est-ce que finalement, on a tendance à ne pas prendre suffisamment au sérieux
01:16:23 ces alertes, même si elles sont alarmistes,
01:16:26 comme celles qu'on a entendues aujourd'hui ?
01:16:28 Je crois que nos services, ça a été dit,
01:16:30 effectivement, travaillent beaucoup sur ces sujets-là
01:16:33 et nous évitent beaucoup d'attentats.
01:16:34 Ce qui m'a frappé dans l'intervention de Thibaud de Montbréal,
01:16:37 c'est sa première intervention,
01:16:38 où il parle de commandos structurés sur notre sol.
01:16:41 Et ça, c'est une information, alors je ne sais pas d'où il a ses sources.
01:16:44 C'est plausible.
01:16:46 Ça veut dire, si c'est des commandos structurés,
01:16:48 ça veut dire attentats de masse,
01:16:49 ce n'est pas l'attaque d'un individu au couteau,
01:16:52 c'est des attentats de masse,
01:16:53 comme on a connu quand il y a eu le Bataclan, etc.
01:16:57 Ça, c'est très inquiétant.
01:16:58 Mais de toute façon, aujourd'hui ou demain,
01:17:01 ce risque des islamistes et des frères musulmans,
01:17:03 ce qui me gêne un peu dans ce qui se passe aujourd'hui,
01:17:06 on parle effectivement d'Israël,
01:17:08 on parle des juifs parce qu'il y a de l'antisémitisme,
01:17:11 mais n'oublions pas que cette montée de l'islamisme
01:17:14 touche, regardez l'Afrique,
01:17:16 il n'y a pas beaucoup de juifs dans les pays africains.
01:17:18 Par contre, il y a des dizaines de milliers d'Africains
01:17:22 qui sont éradiqués, tués, massacrés,
01:17:24 brûlés par les islamistes.
01:17:27 Et il faut avoir conscience que cette lutte, elle est mondiale.
01:17:30 On a d'un côté des gens qui veulent nous envahir,
01:17:33 nous opposer un dictateur religieux,
01:17:36 et de l'autre côté des populations qui sont évidemment
01:17:39 les populations juives aujourd'hui au premier plan,
01:17:41 mais l'ensemble peut-être de la planète,
01:17:44 il y a un véritable combat, n'oublions pas les autres.
01:17:47 Ça a été rappelé notamment par Philippe tout à l'heure,
01:17:49 si on n'est pas toujours d'accord,
01:17:50 il nous arrive aussi d'être d'accord,
01:17:52 il a rappelé aussi les nombreux morts qu'il pouvait y avoir,
01:17:54 y compris dans les pays musulmans.
01:17:56 Vous parliez de ce risque de commando structuré,
01:17:59 les mots de Thibault de Montbréal notamment,
01:18:01 on va en parler avec Claude Moniquet,
01:18:02 spécialiste justement du terrorisme
01:18:04 et spécialiste de la question des renseignements.
01:18:06 Claude Moniquet, bonjour, merci d'être avec nous.
01:18:09 En quoi aujourd'hui le conflit israélo-palestinien,
01:18:12 effectivement, il accentue le risque d'attentat en France,
01:18:15 comme l'a affirmé ce matin Laurent Nunez ?
01:18:18 En fait, on sait très bien que le conflit israélo-palestinien
01:18:22 a toujours une forte capacité de mobilisation
01:18:25 dans les milieux extrémistes islamistes.
01:18:27 Et on sort d'une période dans laquelle l'islamisme armé,
01:18:31 radical, était fortement affaibli après la chute de l'État islamique.
01:18:35 On n'avait plus que des attentats individuels un peu partout en Europe,
01:18:38 même si certains pouvaient être extrêmement, extrêmement, extrêmement graves.
01:18:43 Mais là, effectivement, on a depuis plusieurs mois,
01:18:46 avant même d'ailleurs le conflit israélo-palestinien,
01:18:49 on avait des mises en garde, entre autres le ministre de l'Intérieur,
01:18:51 Gérald Darmanin, avait déclaré au printemps
01:18:53 qu'il y avait un risque de retour du terrorisme via des commandos structurés.
01:18:58 Et il est clair que le conflit palestinien aujourd'hui,
01:19:00 israélo-palestinien, accélère cette tendance.
01:19:03 La menace aujourd'hui, c'est effectivement un commando structuré
01:19:06 qui viendrait sur le territoire français,
01:19:08 un peu comme ce qu'ont vécu les Israéliens ?
01:19:13 Alors, ce n'est probablement pas un risque de projection.
01:19:15 Le problème, c'est qu'on est plus en face d'un terrorisme sans doute endogène,
01:19:19 avec des commandos qui se structurent à l'intérieur du territoire français
01:19:23 ou d'autres territoires européens,
01:19:25 avec des gens qui sont déjà là, qui sont résidents,
01:19:27 qui sont parfois des nationaux ou des binationaux,
01:19:30 et qui vont être motivés par cette question palestinienne.
01:19:34 L'idée d'une projection venue de l'extérieur, comme on a connu en 2015,
01:19:38 ça, ça semble beaucoup plus difficile.
01:19:39 Mais effectivement, des commandos structurés...
01:19:42 Il y a eu d'ailleurs en Belgique... On en a démantelé deux.
01:19:44 Les Belges en ont démantelé deux au mois de mars ou d'avril,
01:19:47 qui étaient actifs sur Anvers.
01:19:49 Et Bruxelles est préparée des attentats coordonnés.
01:19:51 Donc la menace est endogène, mais elle existe. Elle est très réelle.
01:19:54 Ces mots de Thibaud de Montbrial, nous l'évoquions il y a un instant,
01:19:58 nous serons en état d'urgence avant Noël, dit-il.
01:20:00 Est-ce que vous partagez cette perspective pessimiste ?
01:20:03 Ou en tout cas, est-ce qu'effectivement, les signaux sont au rouge aujourd'hui ?
01:20:07 Les signaux sont clairement au rouge.
01:20:10 Au minimum, strict minimum, à l'orange clignotant,
01:20:13 mais je crois vraiment qu'ils sont au rouge.
01:20:15 On a eu d'ailleurs l'attentat d'Arras et l'attentat de Bruxelles,
01:20:17 qui tous les deux se sont produits dans les jours qui ont suivi le 7 octobre,
01:20:21 et qui étaient en partie, tous les deux motivés,
01:20:25 en partie seulement, mais en partie motivés par la question palestinienne.
01:20:29 Donc là, il est clair qu'avec l'accumulation d'images qui viennent de Gaza,
01:20:33 qui montrent les bombardements, etc.,
01:20:34 la motivation des islamistes radicaux armés djihadistes est très forte.
01:20:39 Et effectivement, je pense qu'on est à la merci d'une attaque terroriste,
01:20:44 soit individuelle, soit structurée, d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre,
01:20:48 que ce soit en France ou ailleurs en Europe,
01:20:50 contre des intérêts juifs ou des intérêts non juifs d'ailleurs.
01:20:53 La France a les moyens d'y faire front, d'y faire face, aujourd'hui ?
01:20:57 Alors la France est un des pays qui a le plus de capacités
01:21:00 en matière de contre-terrorisme, d'anti-terrorisme.
01:21:04 Parce que quand même, rappelons-nous que ça fait plus de 30 ans
01:21:07 qu'on a été exposé à ce risque, donc on a des services qui fonctionnent bien,
01:21:10 on a des pôles judiciaires qui fonctionnent bien, qui sont uniques en Europe,
01:21:14 mais malgré tout, la sécurité 100%, ça n'a jamais existé.
01:21:18 Et on est…
01:21:19 Autant il peut être plus facile de détecter une cellule qui est projetée de l'étranger,
01:21:24 parce qu'il y a des déplacements, des billets d'avion,
01:21:26 des gens qui entrent, qui sortent, qui passent aux frontières,
01:21:28 autant effectivement, si c'est une petite cellule, par exemple familiale ou amicale,
01:21:33 qui se structure pour passer à l'assaut, à l'action, c'est beaucoup plus difficile.
01:21:38 Merci beaucoup, Claude Moniquet, pour votre éclairage.
01:21:40 Je le rappelle, vous êtes spécialiste des questions de terrorisme et de renseignement.
01:21:45 Inquietude donc des observateurs, inquiétude aussi des Français,
01:21:50 puisqu'on l'apprend aujourd'hui dans le JDD, vous allez voir ces chiffres.
01:21:53 En près de 10 ans, 72% d'inscrits supplémentaires dans les clubs de tir,
01:21:58 selon la Fédération française de tir.
01:22:01 Alors il y a 5,5 millions de personnes qui détiennent une arme à feu en France légalement,
01:22:06 donc 4 millions de chasseurs, 1,5 million de professionnels de l'arme,
01:22:09 ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:22:11 Alors derrière l'explosion des adhésions aux clubs de tir,
01:22:14 le JDD explique cet objectif tabou, celui de la tentation de l'autodéfense.
01:22:20 Un témoin l'affirme d'ailleurs dans l'article,
01:22:22 l'attentat du Bataclan a été un point de bascule.
01:22:25 C'est vrai que cette tentation d'autodéfense, elle a toujours existé,
01:22:29 mais ces chiffres d'inscription, Vincent Roy en est au hausse,
01:22:31 ils nous disent quelque chose tout de même de l'état d'esprit général.
01:22:35 Écoutez, c'est tout de même, ces chiffres sont effrayants.
01:22:38 J'entendais tout à l'heure Philippe dire une chose qui est intéressante,
01:22:43 je ne demande qu'à le croire, qu'à le croire.
01:22:45 Il dit, on est 90%, quand même, on devrait tous s'entendre et combattre tout cela,
01:22:52 on est 90%.
01:22:53 Écoutez, encore une fois, je ne demande qu'à vous croire,
01:22:56 j'ai peur que nous ne soyons plus 90%,
01:22:58 que la société soit tellement, tellement divisée
01:23:01 que nous n'arrivions plus à faire nation.
01:23:04 C'est de cela dont j'ai très peur.
01:23:06 Et c'est la raison pour laquelle je tiens, par exemple,
01:23:09 et les filles comme un parti dangereux, qui ne fait que segmenter,
01:23:12 qui ne fait que fractionner, qui ajoute du malheur au malheur,
01:23:17 qui ajoute un poison absolument terrible qui nous empêche tous,
01:23:24 parce que là, là vraiment, nous devrions tous faire corps,
01:23:28 bien au-delà des clivages politiques.
01:23:30 - Non, je vous rejoins, peut-être que 90%, j'ai été trop optimiste.
01:23:34 - Optimiste, oui.
01:23:35 - Mais je pense quand même une très, très, très nette majorité.
01:23:38 Je vous rejoins sur le fait qu'Elefi tient,
01:23:40 depuis le début de ces événements, depuis le 7 octobre,
01:23:43 un discours qui ne fait que souffler sur les brèves,
01:23:46 quand il ne surfe pas avec une finesse plus ou moins grande
01:23:51 sur un certain antisémitisme, pour dire les choses.
01:23:55 Donc, je vous rejoins tout à fait sur le fait qu'Elefi
01:23:57 s'est mis complètement en dehors du champ républicain
01:24:03 et que c'est un facteur important de division.
01:24:05 - Oui, mais justement, Alexia Germont, dans ce contexte-là,
01:24:08 cette menace d'attentat, finalement, ce besoin d'unité,
01:24:12 parce que c'est ça aussi dont il s'agit.
01:24:14 Le chef de l'État nous appelle d'ailleurs à l'unité
01:24:17 depuis plusieurs semaines maintenant.
01:24:19 Quand Olivier Faure demande même symboliquement
01:24:21 que tous les partis appellent à une marche contre l'antisémitisme,
01:24:25 nous l'évoquions tout à l'heure, vous n'aviez pas pu réagir.
01:24:27 Et pourtant, l'idée qu'Olivier Faure fasse cette démarche,
01:24:31 vous n'étiez pas satisfaite. Pour quelle raison ?
01:24:33 - C'est pas ça. C'est que pour moi,
01:24:34 Olivier Faure n'est pas légitime à venir demander
01:24:38 ce rassemblement contre l'antisémitisme,
01:24:42 dès lors que la veille, ça ne lui posait aucun problème
01:24:45 de manifester aux côtés de Jean-Luc Mélenchon.
01:24:48 - Non, non, à part, il a bien précisé qu'il manifestait à part,
01:24:51 ce qui n'était pas le cas de Fabien Roussel,
01:24:54 qui gesticule en voulant, en voulant,
01:24:56 et qui en réalité continue de manifester avec lui
01:24:58 en disant "pique-pendre" sur Jean-Luc Mélenchon.
01:25:00 - À chaque manifestation, alors...
01:25:03 - Olivier Faure avait bien précisé qu'il manifestait à côté
01:25:07 et qu'il ne voulait pas justement se mêler.
01:25:08 Après, je ne dis rien d'autre, mais...
01:25:09 - Les Maudorns n'étaient pas les mêmes.
01:25:11 - Les Maudorns n'étaient pas les mêmes ?
01:25:12 - Non, les Maudorns n'étaient pas les mêmes.
01:25:14 Et notamment, le PS parlait de libération des otages,
01:25:17 qui n'était absolument pas le cas d'Elefi.
01:25:19 - D'Elefi, bien sûr.
01:25:20 - Mais néanmoins, c'est vrai qu'ils ont marché côte à côte.
01:25:22 - Ils ont marché côte à côte.
01:25:25 Peut-être en tout cas, qu'on arrive à la fin de la nupèce.
01:25:29 - Ah oui, ça c'est...
01:25:30 - Mais qui pourrait appeler justement à cette unité,
01:25:33 à ce grand rassemblement symbolique contre l'antisémitisme ?
01:25:35 - Mais vous savez, le premier rassemblement qu'il y a eu...
01:25:37 - Le président de l'État.
01:25:39 - Bien sûr, le président de la République.
01:25:40 Mais le premier rassemblement qui a eu lieu,
01:25:43 mis à part les politiques,
01:25:45 il n'y avait pas grand monde d'autre au côté du CRIF.
01:25:50 C'est vrai, on aurait pu à ce moment-là...
01:25:54 Je me souviens, exact.
01:25:55 Mais on pourrait quand même se dire qu'aujourd'hui,
01:26:00 on pourrait avoir déjà ne serait-ce qu'une marche
01:26:03 pour la libération des otages.
01:26:06 - Faut-il rappeler qu'Alain Finkielkraut dit ce matin dans le JDD
01:26:09 "il y a 600 000 juifs en France, on ne fait pas le poids".
01:26:11 - On ne fait pas le poids. Il finit son interview de cette façon-là.
01:26:14 - Et pourquoi le chef de l'État, effectivement, Nathan Devers,
01:26:17 ne pourrait pas appeler à cette grande marche digne
01:26:19 pour la libération des otages ?
01:26:21 On a le sentiment tout de même d'oublier.
01:26:24 Il n'y a pas eu de grand rassemblement.
01:26:26 Ils restent entre eux, entre familles, entre amis.
01:26:28 Et il n'y a pas véritablement, en tout cas,
01:26:31 ce n'est pas incarné de soutien à ces otages aujourd'hui en France.
01:26:35 Est-ce que le chef de l'État ne pourrait pas dire
01:26:38 à tous les Français de bonne volonté
01:26:39 de descendre dans la rue en soutien à ces otages
01:26:41 et notamment à nos concitoyens ?
01:26:43 - Oui, vous avez tout à fait raison.
01:26:44 Au début, le 7 octobre, sa première déclaration après le 7 octobre,
01:26:47 il avait appelé à ne pas "projeter sur les conflits mondiaux nos fractures nationales".
01:26:52 Cette phrase était très belle et très juste.
01:26:55 Et c'est l'aporie, l'écueil devant lequel nous sommes
01:26:58 et qu'il faut à tout prix éviter parce que ce serait destructeur
01:27:02 profondément pour notre vie politique.
01:27:05 Le constat que j'aimerais faire sur les otages,
01:27:06 oui, ils devraient appeler à cela,
01:27:08 ils devraient appeler peut-être à une marche sur l'antisémitisme.
01:27:10 Parce que le constat qu'il faut faire qui est important,
01:27:12 et c'est ce que disait tout à l'heure Philippe,
01:27:15 c'est que là où ce que fait l'FI est particulièrement grave,
01:27:18 c'est qu'il y a eu une gauche, et une gauche parfois très radicale,
01:27:22 très anticoloniale, qui n'a jamais, non seulement n'a jamais cédé
01:27:25 sur la question de l'antisémitisme, mais qui même a participé elle-même
01:27:29 d'implanter en France, dans la France de l'après-guerre,
01:27:32 la lutte contre l'antisémitisme.
01:27:33 C'était la position par exemple de Jean-Paul Sartre,
01:27:35 Jean-Paul Sartre, les réflexions sur la question juive,
01:27:37 qui était ensuite un grand ami du peuple israélien et du peuple palestinien,
01:27:41 et qui a fait en 1967 ce numéro magnifique des Temps modernes.
01:27:45 Je trouve que c'est un exemple de ce que doit être une revue,
01:27:48 il faudrait le mettre sous vitrine et l'exposer dans des musées,
01:27:50 qui s'appelle "Le conflit israélo-arabe".
01:27:52 Le principe de ce qu'avait fait Jean-Paul Sartre,
01:27:54 c'est qu'il avait dit "puisque les Israéliens et les Palestiniens
01:27:56 ne peuvent pas se parler entre eux, les intellectuels des deux côtés
01:27:59 ont le cas de nous envoyer des lettres, et puis on les publiera côte à côte,
01:28:02 ça fera une tentative de dialogue".
01:28:04 Ça c'était une belle gauche, et aujourd'hui ce qui se passe,
01:28:07 c'est qu'avec notamment un certain nombre de gens,
01:28:09 pas toute la gauche, mais une partie de la gauche,
01:28:11 mais qui parlent fort, et qui parlent avec beaucoup d'éloquence,
01:28:13 parce que ces gens-là sont très talentueux dans l'éloquence,
01:28:15 qui détournent cet héritage, ça fait qu'on en arrive à une situation très inquiétante,
01:28:19 où ceux qui prétendent capter la lutte contre l'antisémitisme,
01:28:21 c'est le Rassemblement National, contradiction totale avec leur généalogie,
01:28:24 contradiction totale aussi avec certaines,
01:28:27 quand on gratte un peu le vernis, de leur réalité profonde,
01:28:30 et situation dangereuse pour la République.
01:28:33 Et donc il faut absolument qu'il y ait un réveil républicain,
01:28:37 soit d'une certaine partie de la gauche, soit d'Emmanuel Macron.
01:28:40 – Éric Revelle, il nous reste…
01:28:43 – À partir du moment où El-Effi se présente,
01:28:46 où cette gauche radicale se présente comme radicalement pro-palestinienne,
01:28:51 le mouvement de Balancier fait que, vous savez,
01:28:53 il y a… Fourquet dit très bien une chose,
01:28:55 il dit "les Juifs en France votaient majoritairement au centre-gauche".
01:29:00 Depuis la deuxième intifada, à force de n'avoir pas été entendue par Lionel Jospin,
01:29:05 ils se sont mis à voter à droite, et notamment Madeleine,
01:29:08 et ensuite Sarkozy, etc.
01:29:10 Il explique ça très très bien dans son livre Jérôme Fourquet.
01:29:13 Et là on voit bien que c'est en désespoir de la gauche,
01:29:17 ou du centre-gauche dont parle Fourquet,
01:29:18 que les Juifs en France se sont mis à voter à gauche.
01:29:21 – Le mot de la fin Éric Revelle, notre République laïque,
01:29:24 elle va pouvoir faire face à ce que nous sommes en train de traverser aujourd'hui ?
01:29:27 – C'est une question pour le mot de la fin.
01:29:29 – Je l'osse le prochain débat.
01:29:31 – C'est pour les maîtres, il faut découvrir.
01:29:33 – Écoutez, ce qui m'inquiète beaucoup,
01:29:37 c'est est-ce qu'on va pouvoir sauvegarder longtemps,
01:29:40 on en a discuté tout à l'heure, on en a parlé,
01:29:42 alors j'ai quelques idées, mais je ne vais pas vous les donner là.
01:29:44 – Oui, il y a une vraie danger, je tise la prochaine émission.
01:29:47 – Le vrai danger, c'est que cette République laïque,
01:29:50 j'allais dire, rende les armes.
01:29:52 Imaginez, imaginons, rêvons, cauchemardons,
01:29:56 ça dépend d'où on se place, que Jean-Luc Mélenchon arrive au pouvoir,
01:29:59 il fait quoi de la République laïque avec les positions qu'il a eues antérieurement ?
01:30:03 – C'est toute l'interrogation.
01:30:05 Or, moi je pense qu'évidemment, c'est perçu, notamment depuis l'étranger,
01:30:09 comme une sorte de truc incompréhensible pour des tas de gens,
01:30:13 même pour les Américains, pour des tas de gens,
01:30:15 ils ne comprennent pas que notre République soit laïque.
01:30:17 Mais c'est sans doute le dernier pilier,
01:30:18 c'est sans doute le dernier pilier qui tient encore l'édifice.
01:30:21 Et en même temps, il est fragilisé.
01:30:23 – Et ça pourra faire l'objet d'un prochain débat passionnant.
01:30:26 En tout cas, un grand merci à tous les six, merci Alexia Germont,
01:30:29 merci Philippe Guibert, Nathan Devers, merci Vincent Roy,
01:30:32 merci Joseph Soudel, merci Eric Reuvel.
01:30:35 L'actualité continue dans un instant, ne manquez pas le face-à-face du dimanche soir.
01:30:40 Julien Dray, Gilles William, Golnadel.
01:30:42 C'est tout de suite le tour orchestré par Eliott Deval.
01:30:45 Excellente soirée sur notre antenne, à très vite.
01:30:47 ...